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Géographie électorale

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Post-it Géographie électorale

Message par Sphinx Mer 2 Déc - 11:38

La géographie électorale, courant récent de la géographie politique, renouvelle l'analyse des scrutins électoraux en combinant l'effet de la structure sociale et l'influence du fonctionnement des territoires sur le vote.
Chaque scrutin électoral provoque son cortège de cartes, utilisées, avec plus ou moins de bonheur, lors de soirées télévisées par des commentateurs politiques. Ceux-ci ignorent généralement l'existence d'un des courants de la géographie politique les plus nouvellement constitués, la géographie électorale.

André Siegfried, le père fondateur

Discipline récente en France, la géographie électorale puise pourtant ses racines dans les travaux pionniers, aujourd'hui presque centenaires, d'André Siegfried, notamment dans son ouvrage fondateur : Tableau politique de la France de l'Ouest sous la IIIe République (1914), essai dans lequel sont présentées les premières analyses de scrutins. Cet ouvrage, réédité en 1980, présente le comportement électoral sous la IIIe République du quart nord-ouest de la France. Si ce texte impressionne par l'ampleur du volume d'informations utilisées et par le minutieux travail de terrain de l'auteur, il porte en lui les travers de la géographie (1) de l'époque, science des patientes monographies régionales, à la recherche d'éléments de permanence et de corrélations déterministes entre milieu et société. Ce paradigme, annoncé par l'auteur dès l'introduction, aboutit à des développements discutables, telle la tentative de faire coïncider la limite plaine/bocage ou encore la géologie avec le vote. Ce type d'argumentation lui valut par la suite une certaine célébrité, notamment pour une formule qu'il n'a d'ailleurs jamais prononcée, « le calcaire vote à gauche, le granit à droite », qui raillait ses envolées déterministes. Néanmoins, d'autres facteurs explicatifs mobilisés, tels le mode de peuplement (habitat groupé ou dispersé) ou le régime de propriété foncière caractérisant les zones étudiées par A. Siegfried, sont beaucoup plus convaincants. Mais c'est dans un ouvrage moins connu, Géographie de l'Ardèche sous la IIIe République (1949), que l'auteur développe encore plus précisément sa méthode d'analyse que l'on peut qualifier de « contextualisante ». Sans malheureusement se départir de quelques réflexes déterministes pour expliquer certaines permanences du vote dans ce département (rôle de la géologie et de l'altitude), il s'est investi dans une ambitieuse tentative de compréhension des enjeux locaux sur le temps long (opposition protestants/catholiques entre autres) et, plus globalement, de la formation de l'opinion politique : « Il y a d'abord les circonstances historiques de la formation territoriale, administrative ou politique ; puis la structure sociale ; la religion ; enfin les influences s'exerçant du dehors et le degré de résistance que le milieu local est en mesure de leur opposer. » Le plus surprenant dans sa démarche, c'est que malgré l'utilisation de facteurs explicatifs dynamiques, il reste néanmoins à la recherche de permanences, ce qui le fait parfois dangereusement lorgner du côté du fixisme*. Il reste un pionnier de cette discipline, influençant de nombreux auteurs, tant en France (François Goguel) qu'à l'étranger, sans pour autant avoir créé de courant ou d'école.
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Post-it Re: Géographie électorale

Message par Sphinx Mer 2 Déc - 11:39

Du gerrymandering à l'effet de voisinage

A l'époque où A. Siegfried rédigeait son Tableau, les premiers travaux de géographie électorale voyaient le jour aux Etats-Unis. En 1918, le géographe américain Carl Ortwyn Sauer publiait un article sur le problème du « gerrymandering » (2). Ce terme renvoie à une expression apparue en 1812 pour qualifier le projet du sénateur républicain Eldridge Gerry, qui consistait à redessiner un district électoral au nord de Boston afin d'assurer l'élection d'un candidat de son parti. En voyant la proposition de découpage, un adversaire politique aurait évoqué la ressemblance avec une salamandre, tandis qu'un autre affirmait qu'il s'agissait d'une « gerrymandre » (gerrymander en anglais). Le concept de gerrymandering, qui signifie l'action de découper des circonscriptions électorales pour favoriser un parti ou une communauté, s'est dès lors imposé. Ce terme, souvent traduit par « charcutage électoral », ne revêt pas uniquement l'aspect négatif de l'expression française. D'ailleurs, aux Etats-Unis, le Voting Rights Act de 1965 encourageait l'affirmative gerrymandering censé favoriser un redécoupage regroupant les minorités (technique dite du « packing », opposée au « cracking », ou éclatement géographique) pour promouvoir l'émergence d'élus des minorités. Cette technique sera pourtant remise en cause par une décision de la Cour suprême américaine en 1995. Au-delà de l'analyse du vote, la géographie électorale est également une réflexion sur le découpage et sur le rapport entre espace, pouvoir et représentation politique.

Durant les années 1960-1970, la géographie électorale allait prendre un nouvel essor au Royaume-Uni et aux Etats-Unis, sous l'impulsion du puissant courant de la géographie quantitativiste (travaux de Kevin J. Cox, Stein Rokkan, Peter J. Taylor ou Ronald J. Johnston). Disposant de données statistiques collectées à plusieurs niveaux d'échelles et de nouvelles techniques pour les traiter, ces géographes pouvaient tester les hypothèses évoquées par A. Siegfried quelques décennies plus tôt sur les mécanismes de diffusion et les effets d'entraînement sur l'opinion et sur le vote. K.J. Cox montre dès 1969 (3) que les modèles « d'autocorrélation spatiale* » sont pertinents pour décrire le comportement électoral. Ce qui explique pourquoi certains partis politiques, comme le Front national ou le CNPT en France, présentent une géographie de vote fortement polarisée autour de bastions (qui sont des pôles de diffusions) plutôt qu'une répartition homogène. Jean Ranger et François Platone (4) ont, grâce à cet outil, mis en lumière la stabilité de l'implantation géographique du Parti communiste français entre les années 1960 et 1981. P.J. Taylor et R.J. Johnston, en 1979 (5), mettent quant à eux clairement en lumière « l'effet de voisinage » (neighbourhood effect), c'est-à-dire, au sein d'une surface donnée (circonscription électorale), l'effet d'entraînement en faveur de la structure sociale majoritaire. Concrètement, cela signifie que le vote de la catégorie socioprofessionnelle (CSP) « ouvriers » ne sera pas le même dans une circonscription où cette catégorie est majoritaire que dans une circonscription où elle est minoritaire.

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Post-it Re: Géographie électorale

Message par Sphinx Mer 2 Déc - 11:40

Vers un déterminisme sociologique

Ces mécanismes spatiaux évoqués ci-dessus illustrent l'apport de la géographie électorale au regard des schémas explicatifs qui s'étaient imposés dans l'interprétation des scrutins électoraux des années 1960 aux années 1980, tant dans le monde anglo-saxon qu'en France où, sous l'impulsion notable de Raymond Aron qui dénonçait l'enfermement siegfriedien dans le localisme et le régionalisme, les explications du vote allaient progressivement se focaliser sur un véritable déterminisme sociologique. En effet, durant les années 1950 (le Centre d'étude de la vie politique française, Cévipof, est créé en 1960), 1960 et 1970, les chercheurs (6) qui travaillent sur l'explication du vote utilisent de plus en plus les sondages, tout en bannissant la carte. Ils invoquent surtout des facteurs sociologiques (CSP et pratique religieuse du votant) et favorisent l'échelon national dans la construction de leurs analyses. Michel Bussi, l'un des acteurs du renouveau de la géographie électorale avec Hervé Guillorel (7), Jacques Lévy ou Dominique Badariotti, déplore l'évacuation complète de l'espace et du contexte local dans ce type d'analyse. Revenant sur le questionnaire sur lequel s'est appuyé Gérard Grumberg dans son ouvrage L'Electeur français en questions [8], M. Bussi constate que « parmi les 80 questions posées aux sondés, aucune n'a de rapport de près ou de loin avec l'espace : on ne connaît pas la région, la taille de la ville où le sondé habite, son sentiment d'enclavement, la vision de son quartier, sa conception des problèmes locaux ou régionaux, la distance entre son domicile et sa région d'attache, sa famille, son travail, une grande agglomération... »

En ce sens, la géographie électorale se définit par opposition à une sociologie électorale dominante pour laquelle deux familles de variables sont très majoritairement utilisées dans l'appréhension du comportement de l'électeur : les clivages horizontaux, basés sur des enjeux économiques (CSP, niveau de revenu, diplômes), et les clivages verticaux, représentatifs des critères culturels (pratique religieuse, ethnicité, langues parlées...). Sans évidemment nier ces facteurs éminemment constitutifs de l'identité et de la réalité du « vote de classe », la géographie électorale entend mettre en lumière le rôle du contexte, du fonctionnement de l'espace et de la diffusion des opinions en utilisant le traitement cartographique des données statistiques à différentes échelles.

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Post-it Re: Géographie électorale

Message par Sphinx Mer 2 Déc - 11:41

Structure sociale et facteurs locaux

D'autre part, les outils statistiques permettent d'effacer la structure sociale d'une zone donnée pour pouvoir observer les autres éléments explicatifs. Plus précisément, on calcule le « vote théorique » pour un parti politique de la circonscription étudiée si tous les électeurs, en fonction de leur CSP d'origine, avaient voté conformément à la moyenne nationale de leur CSP respective. On peut dès lors comparer ce vote théorique au vote réel et obtenir l'effet résiduel, c'est-à-dire la part du vote qui ne peut être expliquée par la structure sociale de la zone considérée, ce qui invite à invoquer d'autres facteurs (effet d'entraînement, de voisinage, degré d'enracinement des votants, existences de ségrégations dans l'espace considéré).

Ainsi, Loïc Ravenel (9), de l'université de Caen, a présenté lors d'un colloque une intéressante étude sur les profils du vote envers les différents candidats aux élections présidentielles de 2002 en fonction de l'éloignement au centre-ville. Prenant en compte 42 villes de plus de 200 000 habitants, il a recomposé les scores selon des auréoles équidistantes de 10 kilomètres à partir du centre-ville. Il a ainsi pu construire un diagramme de vote pour chaque candidat, exprimé en variation par rapport à son score national (pour que les courbes soient réellement comparables), reliant les points qui représentent le score moyen du candidat au centre-ville, à 10 kilomètres, à 20 kilomètres... jusqu'à 100 kilomètres. La comparaison des courbes obtenues par Lionel Jospin et Jean-Marie Le Pen est particulièrement frappante car elles sont opposées. Le premier obtient son meilleur score en centre-ville, puis sa courbe diminue brutalement jusqu'à 30 kilomètres, enfin remonte au-delà des 30 kilomètres pour atteindre un deuxième pic à 90 kilomètres. Le second présente en revanche une courbe dont le maximum est enregistré entre 20 et 40 kilomètres. La structure sociale ne saurait expliquer ce phénomène sans qu'on lui adjoigne ce gradient d'urbanité. Si l'on parle en terme de voix, c'est clairement dans cette zone périurbaine que le candidat du Front national a fait la différence avec le candidat du Parti socialiste en 2002. Cet exemple montre clairement comment le positionnement géographique du votant a un impact, tout comme sa CSP, sur son appréhension du monde et sur ses décisions.

Ainsi, la géographie électorale n'essaye-t-elle en rien de nier l'effet de la structure sociale sur le vote, mais s'escrime au contraire à la combiner avec d'autres facteurs explicatifs, revisitant avec des moyens statistiques élaborés les idées de A. Siegfried sur les conditions locales de formation et de diffusion d'opinions.

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Post-it Re: Géographie électorale

Message par Sphinx Mer 2 Déc - 11:43

Une audience limitée hors la géographie

La géographie électorale et son « approche écologique » (qui favorise l'étude d'aires géographiques plutôt de les individus) essuie deux principales critiques. D'une part, le choix de la maille/échelle du phénomène conduit à un agrégat d'individus qui n'a pas forcément de cohésion sociologique à l'échelle observée. En effet, analyser le vote d'une commune ou d'un canton de la banlieue d'une grande ville a-t-il un sens si l'espace de vie (travail, loisirs, attaches familiales) de ses habitants n'est pas circonscrit au sein de la zone ? D'autre part, cette réduction de l'individu à sa position dans une surface surévaluerait un comportement collectif au détriment de la recherche d'une explication du vote plus individuelle ou plus psychologique.

La géographie électorale, courant issu à la fois du renouveau de la géographie politique et de l'essor des méthodes quantitatives, vient indéniablement enrichir le débat sur les explications du vote mais a une audience encore limitée au-delà de la géographie. Même si, depuis les années 1980, les modèles d'interprétations utilisés par les politologues ou les sociologues se complexifient et intègrent parfois, comme dans les travaux d'Annie Laurent (Le Vote des villes, avec Bernard Dolez, 2002), des éléments explicatifs soulignant l'aspect spatial.

Source:Alain Antil
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Post-it Re: Géographie électorale

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