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L'Empire de Charles Quint

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Personne à contacter L'Empire de Charles Quint

Message par Sphinx Ven 23 Avr - 1:19

Pour l'Europe, la première moitié du XVIème siècle constitue une période de changements fondamentaux et de guerres incessantes, pendant laquelle vécurent d'importants personnages comme Erasme, Copernic, Magellan, Luther, Michel-Ange et bien d'autres. Elle vit aussi régner de remarquables souverains comme François Ier, Henri VIII, Soliman le Magnifique et Charles Quint.

L'humanisme ouvrait alors de nouvelles voies à la pensée et à la création : c'était la naissance de la science moderne, fondée sur l'expérience ; les arts renouvelaient leur technique et leur thématique dans ce qu'on appela la renaissance tandis que les progrès des instruments de marine et de la cartographie rendaient possibles les découvertes géographiques des amiraux portugais, italiens et espagnols qui reculaient indéfiniment les frontières du monde connu. Dans le même temps, l'église occidentale était profondément divisée à cause de la réforme, mouvement religieux qui reniait les dogmes et les pratiques de Rome et qui, débordant le cadre théologique, se mêlait aux conflits politiques et sociaux du moment.

En février 1500, à Gand, ville flamande, naquit un des protagonistes de cette époque si agitée et si brillante : Charles de Habsbourg, fils de l'archiduc d'Autriche Philippe le Beau et de Jeanne la Folle, fille des rois catholiques. A la mort de son père, en 1506, Charles hérita de la Bourgogne, de la Franche-Comté, du Luxembourg et des Pays-Bas, qui resteraient sous la régence de sa tante Marguerite d'Autriche, jusqu'à sa majorité. Charles eut comme éducateurs Adrien d'Utrecht, futur pape, et Guillaume de Croy, seigneur prestigieux et intelligent, qui initia le prince aux problèmes politiques.

En 1516, la mort de Ferdinand le Catholique, grand-père de Charles, met ce dernier sur le trône d'Espagne, un an après sa majorité ; en effet, sa mère fut exclue de la succession pour démence, d'où son surnom de Jeanne la Folle.

Charles foula le sol espagnol pour la première fois en 1517. Entouré de castillans flamands et ne sachant pas le castillan, il ne fut guère reçu avec joie. On le tenait pour un étranger. La noblesse espagnole et même son grand-père maternel avaient escompté que la succession reviendrait à son frère cadet, Ferdinand, élevé dans la péninsule ibérique et très estimé. Mais finalement, les cortes, cours, de Castille, d'Aragon et de Barcelone le reconnurent sous le tire de Charles Ier après qu'il eut promis de nommer des espagnols aux postes élevés et de ne pas employer les ressources de la couronne pour ses autres possessions.Peu après, le roi d'Espagne héritait de son grand-père paternel, Maximilien Ier, les vastes territoires de l'Autriche et du Haut-Rhin ; ainsi s'ouvrait pour Charles la perspective de succéder à Maximilien comme Empereur du Saint Empire, si la diète des électeurs y consentait. Le roi d'Espagne n'était pas le seul prétendant à cette fonction. D'autres souverains européens la revendiquaient aussi, surtout François Ier, roi de France depuis 1515. Comme la diète impériale ne voulait ni d'un autrichien ni d'un français, elle offrit le trône au prince de Saxe, mais celui-ci refusa. Ce fut alors qu'une famille de puissants banquiers allemands, les Fugger, finança une campagne pour discréditer le roi français au profit de Charles qui, finalement, au milieu de 1519, fut élu Empereur par le vote unanime de la diète.

Avant d'avoir 20 ans, Charles Quint, appelé ainsi dans l'Empire sauf en Espagne où il était toujours Charles Ier, se trouvait à la tête de vastes territoires en Allemagne, en Italie, en Espagne, ainsi que d'un immense continent, encore inconnu en grande partie, l'Amérique. Mais cet héritage considérable allait le confronter aussi à un ensemble de conflits sociaux, politiques et religieux qui traverseront tout son long règne.
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Personne à contacter Re: L'Empire de Charles Quint

Message par Sphinx Ven 23 Avr - 1:20

L'Empereur fera valoir ses droits sur la Bourgogne, annexée depuis 1477 par la France, qui avait aussi vassalisé les Flandres et l'Artois, 2 autres comtés appartenant aux Habsbourg. Français et espagnols se disputaient enfin les royaumes de Navarre, de Sicile et de Naples. Charles Quint contrôlait le sud de l'Italie, mais une partie du nord, incluant le riche duché de Milan qui relevait officiellement du Saint-Empire, était au pouvoir de François Ier depuis sa victoire de Marignan en 1515. Le duché de Savoie était aussi un fief de l'Empire. Mais cette région alpine restait indépendante, résistant aux pressions des Habsbourg, de la France et de la combative confédération suisse. Depuis plusieurs siècles, l'Alsace et la Lorraine constituaient aussi une pomme de discorde entre l'Empire et la France. Si l'on ajoute à tout cela l'opposition de François Ier à l'élection de Charles Quint, on a la somme du contentieux qui séparait ces 2 brillants souverains. L'Empereur devait affermir son autorité pour relier ses possessions, vastes mais dispersées. Pour François Ier, cela signifiait l'encerclement par les territoires de son rival.Mais Charles Quint avait aussi ses problèmes : ses possessions allemandes chancelantes, avaient vu naître la réforme religieuse qui stimulait les ambitions économiques des noblesses locales tandis qu'à l'est, l'expansion musulmane constituait une menace latente, qui sera réelle, en 1520, lorsque Soliman le Magnifique deviendra sultan de Turquie. En résumé, nous pouvons dire que 3 obstacles majeurs s'opposaient à la politique impériale : le royaume de France, la révolte des princes allemands protestants et l'expansion musulmane.

Pourtant, les premiers conflits graves éclatèrent en Espagne, où le roi n'avait pas tenu ses promesses et où les nobles flamands encouragaient les divisions internes du royaume. Les cortes espagnoles insistèrent sur la réalisation de ces promesses lorsqu'elles débattirent de l'octroi de fonds au roi pour payer les dépenses de son couronnement à titre d'Empereur du Saint Empire. Mais sans céder à ces réclamations, Charles s'embarqua pour l'Allemagne au milieu de 1520. Le couronnement eut lieu en octobre de la même année, à Aix-la-Chapelle. Vêtu des vêtements de Charlemagne, l'Empereur fit le serment de défendre la justice et l'église catholique, émise alors en question par la réforme religieuse entreprise par le moine allemand Martin Luther.

Profitant de l'absence du roi, les courtisans flamands d'Espagne aggravèrent leurs abus et provoquèrent un soulèvement à Tolède, qui chercha des alliés parmi d'autres villes castillanes, le chef le plus important de cette révolte fut Juan de Padilla. A Ségovie, le conflit fut particulièrement violent et 3 fonctionnaires royaux furent pendus. Le conseil de régence, qui suppléait au roi, tenta une répression mais le soulèvement gagna Zamora, Burgos, Madrid et d'autres villes qui finirent par s'allier et former la Sainte Ligue, dont Juan de Padilla fut nommé chef militaire. Les rebelles, appelés Comuneros, rédigèrent leurs doléances ; ils attaquaient les courtisans étrangers, mais formulaient aussi des revendications concernant les impôts, la nomination des autorités ecclésiastiques, la gestion des fonds de la maison royale, etc. ; on avait là un véritable programme de gouvernement.Devant ces troubles, Charles Quint nomma depuis l'Allemagne, 2 prestigieux espagnols comme gouverneurs-adjoints du royaume : l'amiral Fabrique Enriquez et le connétable Iñigo de Velasco. Ces nominations furent approuvées par une partie de la noblesse et par la riche bourgeoisie qui abandonna le clan des comuneros, dont les derniers partisans maintinrent leurs revendications, prêts à les défendre par les armes. La bataille décisive eut lieu en avril 1521 à Villalar, où les comuneros furent mis en déroute par les troupes royales commandées par Enriquez et Velasco. Lorsque le chef rebelle Juan de Padilla fut pris et exécuté, sa femme prit le commandement des troupes éparses, qui défendirent farouchement Tolède avant d'être vaincues.

Le conflit des comuneros avait opposé 2 factions de la noblesse et de la haute bourgeoisie : l'une défendait une structure politique féodale où l'aristocratie détenait le pouvoir, l'autre soutenait un régime institué dès les temps modernes, la monarchie absolue, qui prédominait déjà dans les Flandres et en France, et que la défaite des comuneros imposera définitivement en Espagne. Parallèlement à celle des comuneros castillans, d'autres révoltes éclatèrent à Valence et à Majorque, où des artisans, des marchands et des paysans se dressèrent contre la noblesse locale.
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Personne à contacter Re: L'Empire de Charles Quint

Message par Sphinx Ven 23 Avr - 1:20

Dès le début du XVIème siècle, Valence subissait les incursions des pirates musulmans d'Alger. Pour se défendre, ses habitants s'étaient préparés militairement en formant des "Hermanias", ou confréries, autorisées par le roi Ferdinand le Catholique. En 1519, lorsque les autorités royales de Valence s'enfuirent à cause d'une épidémie et de leur crainte des pirates, une junte locale de 13 membres prit la décision de gouverner la région. La junte demanda le renouvellement de l'autorisation de former des hermanias. Le roi Charles le leur accorda malgré l'opposition de la noblesse espagnole. Peu après, l'incompétence du vice-roi régional, les troubles affectant d'autres zones de la péninsule et l'absence du roi, alors en Allemagne, favorisèrent la rébellion des hermanias de Valence contre la noblesse.Bien que les armées royales aient commencé à s'imposer dans les premiers combats et à occuper Valence, la guerre s'étendit à d'autres villes. Les luttes des hermanias causèrent plus de 12.000 morts. Finalement, la bourgeoisie de Valence dut se soumettre au pouvoir royal et la noblesse récupéra ses latifundia. Mais le mouvement continuait à Majorque. Les grandes propriétés rurales et quelques châteaux furent pillés et leurs maîtres exécutés. En octobre 1522, le roi étant rentré en Espagne, une armée royale débarqua sur l'île. Après divers combats, Palma se rendit en mars de l'année suivante. L'exécution des chefs militaires mit fin à la révolte. Dès lors, l'Espagne sera l'état le plus fidèle à l'Empereur et les espagnols, les meilleurs soldats de ses armées, singulièrement les bataillons de l'infanterie, les célèbres Tercios, régiments, qui seront réputés invincibles.

Durant son séjour en Allemagne, cherchant à résoudre le problème religieux, Charles Quint avait convoqué la diète impériale à Worms, devant laquelle devait comparaître le moine Martin Luther, initiateur de la réforme, qui avait été excommunié par le pape. En mai 1521, devant la diète, Luther refusa de retirer ses accusations contre le dogme et l'autorité papale ; l'assemblée ratifia donc son excommunication et le condamna pour hérésie. Mais le moine s'enfuit de Worms et se réfugia au château de l'électeur de Saxe, son protecteur. Comme les idées réformées avaient reçu l'appui de la noblesse allemande, l'Empereur se voyait contraint à employer la force contre Luther et ses disciples. Mais les problèmes allemands furent occultés par d'autres, plus urgents, qui se posaient ailleurs dans l'Empire.

Bien qu'en 1516, avant d'être élu, Charles Quint eut signé la paix avec François Ier, ce dernier encourageait les prétendants au trône de Navarre ainsi que le duc de Bouillon, au Luxembourg, à attaquer l'Empereur. Quand ce dernier eut dénoncé cette manoeuvre, François Ier se déclara offensé et autorisé à rompre le traité. Tandis qu'en Navarre, les troupes espagnoles réussirent à chasser facilement les envahisseurs, dans les Flandres et au Luxembourg, la situation militaire restait bloquée.Pourtant, Charles remporta une victoire diplomatique en obtenant que la papauté et l'Angleterre, les 2 autres grandes puissances d'Europe occidentale, soutiennent sa cause. Et il remportait peu après, en Italie, sa première grande victoire militaire sur François Ier en occupant la ville de Milan et en expulsant les français de tout le milanais, au milieu de 1522.

Cette même année, un navire, qui avait fait le tour du monde pour la première fois, arrivait à Séville après 3 ans de vicissitudes ; dans cette expédition, 4 bateaux et la majorité de l'équipage, dont Magellan, l'amiral portugais au service de l'Espagne, avaient péri.

Au même moment, dans une nouvelle poussée expansionniste, l'Empire Ottoman atteignait le Danube et ses bateaux, avec l'appui des pirates algériens commandés par le corsaire Barberousse, surgissaient en Méditerranéen occidentale, disputant la maîtrise des mers à l'Empereur et gênant l'important commerce des catalans et des gênois. Gênes jouait un rôle capital car elle fournissait les bateaux, les marins et, à l'occasion, les fonds nécessaires aux campagnes de Charles Quint, qui cherchait à garder dans son camp le prestigieux amiral gênois Andrea Doria.

Entre-temps, l'affrontement entre Charles Quint et François Ier prenait le forme subtile d'une partie d'échecs avec ses tours politiques et diplomatiques. Dans ce jeu magistral, Charles Quint gagna une pièce importante quand il réussit à faire changer de camp le Connétable de Bourbon en le ralliant à sa cause.

En 1523, une armée alliée d'anglais, d'allemands et d'espagnols envahit la France. François Ier réussit à stopper les envahisseurs et, dans une contre-offensive inattendue et fulgurante, il fondit sur le milanais et le reconquit. Mais son triomphe fut de courte durée. Peu de mois après, une armée impériale, commandée entre autres par le connétable de Bourbon, obligea les français à se retirer d'Italie. Les troupes de Charles Quint envahirent alors la Provence et parvinrent jusqu'au port de Marseille, qu'ils assiégèrent. Pourtant, le manque de provisions et les maladies obligèrent les assiégeants à se replier en Lombardie.

François Ier ne voulut pas perdre cette occasion de reprendre la milanais. D'assiégé, il devint assiégeant en approchant de Pavie où une partie de l'armée impériale en retraite s'était réfugiée. Au moment où la victoire semblait pencher du côté du roi de France, les forces impériales reçurent des renforts qui vinrent secourir les assiégés de Pavie. La bataille eut lieu le 24 février 1525. Les troupes de l'Empereur, en majeure partie des régiments espagnols, attaquèrent l'ennemi avant le lever du soleil. Le combat s'acheva en moins d'une heure et les français subirent une défaite totale. Nombre de leurs chefs militaires, et François Ier lui-même, furent capturés.
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Personne à contacter Re: L'Empire de Charles Quint

Message par Sphinx Ven 23 Avr - 1:20

Prisonnier, le roi de France se vit contraint de signer le Traité de Madrid, par lequel il renonçait à ses prétentions sur l'Italie, les Flandres et l'Artois, cédait la Bourgogne à son vainqueur et promettait d'épouser Isabelle, la soeur de Charles Quint. Remis en liberté en mars 1526 en échange de ses 2 fils gardés en otage en Espagne, François Ier dénonça le traité, le déclarant nul parce que signé par lui sous la contrainte.

Si, après sa victoire de Pavie, Charles Quint put croire réalisé son rêve d'un solide empire englobant presque toute l'Europe occidentale, il ne pouvait plus y songer un an après. Au milieu de 1526, François Ier forma la ligue dite de Cognac alliant la France, Venise et la papauté, celle-ci s'inquiétant de la puissance de l'Empereur. Florence, Milan et même l'Angleterre viendront rejoindre cette ligue.

Bien que non mandatée par l'Empereur, une armée mercenaire commandée par le connétable de Bourbon attaqua Rome, pour punir le pape Clément VII d'avoir rallié le camp français. Le connétable trouva la mort au cours des premiers combats et les mercenaires, en grande partie des allemands protestants, pillèrent la ville et exigèrent de Clément VII, fait prisonnier, une grosse rançon. Charles Quint déplora ces actes, remit de l'ordre parmi ses mercenaires et prit le pape, son adversaire sous sa protection.

En 1528, une armée française envahit l'Italie, prit Gênes et assiégea Naples. Mais le manque de ravitaillement et les épidémies décimèrent les assaillants, permettant à la flotte et aux armées de l'Empereur de vaincre les envahisseurs français. La Paix de Cambrai ou des Dames, appelée ainsi pour avoir été négociée par Louise de Savoie et par Marguerite d'Autriche, tante de l'Empereur, imposa une trêve. François Ier reconnut la domination espagnole sur l'Italie et l'Artois, Charles Quint renonça à la Bourgogne. Mais d'autres problèmes demeuraient ou surgissaient dans l'Empire : les turcs recommençaient leurs attaques contre l'Autriche ; la réforme divisait les possessions allemandes.

En route pour l'Allemagne, Charles Quint fit une halte à Bologne où, en février 1530, Clément VII lui remit la couronne de fer d'Italie et celle en or de l'Empire, au cours d'une cérémonie qui faisait revivre, pour la dernière fois, la tradition médiévale. Acceptant la recommandation du pape, et pour renforcer son contrôle sur l'Italie, l'Empereur rendit le duché de Milan à Francesco Sforza et se réconcilia avec Venise. Il n'eut pas le même succès en Allemagne. Une partie de la noblesse avait adhéré à la réforme. Charles Quint pensait toutefois qu'un concile pouvait restaurer l'unité parmi les chrétiens, mais la papauté en retarda la convocation, estimant qu'il nuirait à son autorité.

Finalement, l'Empereur conclut avec la noblesse protestante la Paix Religieuse de Nuremberg, grâce à laquelle il put rassembler une armée de 100.000 hommes de toute l'Europe, sauf la France, avec laquelle il marcha sur l'Autriche. Devant un ennemi si nombreux, les turcs, qui avaient assiégé Vienne, se replièrent. Sans combat mais victorieux, Charles Quint entra dans la ville. Simultanément, renforcée par les bateaux gênois de l'amiral Doria, la flotte impériale conquit des ports et des forteresses turques en Grèce. Les régiments espagnols, à titre de force d'occupation, réussirent à les garder malgré les attaques musulmanes pour les reprendre.

En 1534, Charles Quint resta en Espagne pour planifier une campagne militaire qui avait le soutien de la papauté et des princes italiens : la conquête de Tunis, au pouvoir de Barberousse et de son allié, le sultan Soliman. 500 navires et plus de 30.000 hommes arrivèrent en Afrique au milieu de 1535. Le débarquement, près de l'antique Carthage, eut lieu sous le feu continu de l'artillerie musulmane, en dépit duquel les troupes impériales s'emparèrent du fort. Là, ils prirent plus de 400 canons français, ce qui prouvait l'appui que François Ier fournissait aux turcs pour qu'ils combattent son rival. Pendant l'attaque de Tunis, des milliers de chrétiens prisonniers dans la ville se soulevèrent et réussirent à prendre quelques pièces d'artillerie qu'ils firent tirer sur les troues musulmanes. Une fois Tunis occupée, Barberousse s'enfuit. Charles Quint restaura l'ancien souverain, le musulman Mulay Hasan, à condition qu'il respecte la religion chrétienne et refuse toute aide aux pirates.

Tandis que l'Empereur rentrait en Italie après sa triomphale campagne africaine, François Ier concluait une alliance avec les turcs et les protestants, puis attaquait la Savoie. La vieille guerre recommençait. Charles Quint échoua dans sa tentative d'envahir la France par le sud. En revanche, son rival lança une offensive contre les Pays-Bas tandis que ses alliés ottomans attaquaient les côtes italiennes de l'Adriatique. Le pape Paul III intercéda alors pour que les souverains en guerre signent une nouvelle paix, qui fut conclue à Nice au milieu de l'année 1538 ; la Savoie resta au pouvoir de la France et Milan revint sous la domination de Charles Quint.

En septembre de la même année, malgré l'appui qu'elle obtint de Venise, la flotte impériale subit une grave défaite devant les bateaux pirates de Barberousse. L'année suivante, une révolte populaire à Gand, sa ville natale, obligea Charles Quint à partir d'Espagne à la tête de ses troupes, obtenant de François Ier l'autorisation de traverser le territoire français. La révolte de Gand fut matée, mais peu après, le duc Guillaume de Clèves établit un état indépendant dans le duché de Gueldre, possession impériale.
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Personne à contacter Re: L'Empire de Charles Quint

Message par Sphinx Ven 23 Avr - 1:21

Une nouvelle tentative de résoudre pacifiquement le problème religieux échoua lorsque les accords conclus entre les éléments modérés, catholiques et protestants, furent repoussés par la papauté comme par Luther, tandis qu'une expédition de la flotte impériale contre les pirates d'Alger fut anéantie par une tempête avant d'arriver à destination. Après ce désastre, la Méditerranée occidentale resta à la merci des musulmans.

Au même moment, la paix de Nice, qui imposait aux signataires une trêve de 10 ans, se dégradait : François Ier s'était ouvertement allié aux turcs et avait obtenu le soutien du Danemark, de la Suède, de l'Ecosse et du duché de Gueldre. Devant l'inévitable reprise des hostilités par les 2 souverains rivaux, la papauté et les princes allemands restèrent neutres. L'Angleterre, dont le roi Henri VIII avait rompu avec l'église de Rome, resta d'abord neutre également, afin d'assurer l'équilibre européen, puisque le roi de France semblait le plus fort des 2 concurrents. Plus tard, les anglais se rallieront à l'Empereur.

Profitant des attaques ottomanes en Méditerranée occidentale, ainsi qu'en Hongrie et en Autriche, François Ier lança, en 1542, une offensive sur 5 fronts : le Luxembourg, le Roussillon, les Pays-Bas,le Brabant et le Piémont. Mais cette gigantesque opération militaire n'eut pas le succès escompté. Les villes frontières continrent l'envahisseur qui ne put que les assiéger, sans pouvoir infliger de défaite décisive à l'Empire. Laissant à son frère Ferdinand le souci du front turc, Charles Quint marcha contre les troupes du duc Guillaume de Clèves, qu'il battit rapidement. Le duché de Gueldre fut repris et la région revint au catholicisme.

Cette victoire mit un terme à l'alliance des princes protestants du nord de l'Allemagne ainsi qu'aux attaques contre les Pays-Bas. Les troupes impériales traversèrent la Marne tandis que les anglais, leurs alliés d'alors, avançaient sur Paris depuis la Normandie. Lorsqu'il devint évident qu'une grande bataille fixerait définitivement le sort des 2 puissants rivaux, Charles Quint accepta de signer la paix, car ces continuelles campagnes épuisaient ses ressources ; d'autre part, la fin du conflit avec la France lui permettrait de se consacrer tout entier aux affaires allemandes. Le traité signé en 1544 à Crépy-en-Laonnois parut avantager surtout François Ier ; mais une clause secrète obligeait le roi de France à rompre avec le sultan Soliman et à coopérer avec l'Empereur dans la lutte contre les protestants et les hérétiques.

L'année suivante, l'église convoqua un concile oeucuménique, universel, à Trente. Mais les luthériens refusèrent d'y participer à cause de l'intransigeance qu'ils attribuaient aux prélats convoqués. Peu après, la présence des armées impériales décida certains princes allemands indécis à soutenir Charles Quint. C'est ainsi que le duc Maurice de Saxe se vit offrir, en échange de son appui, des territoires qu'on enlèverait à l'électeur de la région. Et, effectivement, la victoire de l'Empereur à Mühlberg, en avril 1547, lui donna le contrôle de la Saxe, dont l'électeur fut fait prisonnier.

A ce moment, Charles Quint avait vu disparaître la plupart de ses adversaires : Barberousse était mort en 1545, Luther en 1546 et François Ier un mois avant Mühlberg. De plus, Ferdinand était en train de négocier la paix avec Soliman : tout semblait favoriser les desseins impériaux. Mais la noblesse protestante allemande n'était pas soumise et trouva un appui solide auprès du prince Maurice, auquel l'Empereur attribuera le gouvernement de la Saxe pour prix de ses services.

La politique ambiguë de Maurice de Saxe l'amena à entamer des négociations avec le roi de France Henri II, fils de François Ier, avec lequel il signa, au début de 1552, le traité de Chambord. En échange de son appui aux princes protestants allemands commandés par Maurice de Saxe, la France occupa les évêchés de Metz, Toul et Verdun. Charles Quint dut entrer à nouveau en guerre.

Ce qui commença par une attaque contre des villes frontières devint une opération décisive, le premier jour de 1553, où les troupes impériales furent anéanties alors qu'elles tentaient de reprendre Metz. Mais comme les 2 adversaires étaient parvenus aux limites de leurs ressources, ils conclurent la paix d'Augsbourg en 1555, par laquelle les princes restaient libres de choisir la religion de leur état. Et plus tard, une nouvelle trêve avec la France fut signée ; mais la guerre ne se terminera officiellement, en 1559, après la mort de l'Empereur.

Déjà bien avant la paix d'Augsbourg, Charles Quint avait pensé à sa succession. En 1554, son fils Philippe avait épousé Marie Tudor, fille d'Henri VIII, dont l'avènement, en 1553, amena pour un temps le retour de l'Angleterre au catholicisme. Philippe possédait déjà le duché de Milan et il reçut, avant son mariage, le royaume de Naples, en 1555, son père lui donna les Pays-Bas et, au début de l'année suivante, les royaumes espagnols avec leurs colonies, qu'il gouverna sous le nom de Philippe II. Peu après, Charles Quint remit à son frère Ferdinand la couronne du Saint Empire et les territoires autrichiens, renonçant à l'idée d'un empire hégémonique. Les Habsbourg se divisèrent en une branche autrichienne et une autre espagnole, cette dernière étant la plus puissante. De toute manière, le vieux rêve de l'Empereur sera réalisé par son fils, avec l'instauration du premier empire colonial moderne : l'Empire espagnol.

Ayant transmis ses pouvoirs, le vieil empereur se retira au monastère de Yuste, en Espagne où, fidèle à son caractère, il suivit attentivement les événements mondiaux et conseilla ses successeurs jusqu'à sa mort en septembre 1558.

Charles Quint avait assumé ses fonctions dans l'esprit des grands empereurs médiévaux, cherchant à unifier l'Europe et à soutenir le catholicisme dans la grave crise religieuse de son temps. Mais comme politicien, chef d'état et militaire, il fut un parfait représentant des temps modernes et, sans aucun doute, le plus brillant souverain de son époque.

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