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les partisans de la conquête de l'algérie

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Personne à contacter les partisans de la conquête de l'algérie

Message par Sphinx Lun 24 Mai - 1:24

Éclairer les nations encore obscures

Faire l'éducation du genre humain, c'est la mission de l'Europe.
Chacun des peuples européens devra contribuer à cette sainte et grande œuvre dans la proportion de sa propre lumière [...] Tous ne sont pas propres à tout.
La France, par exemple, saura mal coloniser et n'y réussira qu'avec peine [...] Chose étrange à dire et bien vraie pourtant, ce qui manque à la France en Alger, c'est un peu de barbarie. Les Turcs allaient plus vite, plus sûrement et plus loin ; ils savaient mieux couper des têtes.
La première chose qui frappe le sauvage, ce n'est pas la raison, c'est la force.
Ce qui manque à la France, l'Angleterre l'a ; la Russie également.
[...] L'enseignement des peuples a deux degrés, la colonisation et la civilisation. L'Angleterre et la Russie coloniseront le monde barbare ; la France civilisera le monde colonisé.

Victor Hugo


Dernière édition par sphinx le Sam 3 Mar - 22:24, édité 1 fois
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Personne à contacter Re: les partisans de la conquête de l'algérie

Message par Sphinx Lun 24 Mai - 1:37

Alexis de Tocqueville et la conquête de l'Algérie

« Qui veut la fin veut les moyens. Selon moi, toutes les populations [d'Algérie ] qui n'acceptent pas nos conditions doivent être rasées, tout doit être pris, saccagé, sans distinction d'âge ni de sexe ; l'herbe ne doit plus pousser où l'armée française a mis le pied. » L-F. de Montagnac ( 1843 ).

« J'ai souvent entendu en France des hommes que je respecte, mais que je n'approuve pas, trouver mauvais qu'on brûlât les moissons, qu'on vidât les silos et enfin qu'on s'emparât des hommes sans armes, des femmes et des enfants. Ce sont là, suivant moi, des nécessités fâcheuses, mais auxquelles tout peuple qui voudra faire la guerre aux Arabes sera obligé de se soumettre. » Et le même d'ajouter, après ces recommandations délicates : « Quoi qu'il en soit, on peut dire d'une manière générale que toutes les libertés politiques doivent être suspendues en Algérie. » De quand datent ces martiales et péremptoires déclarations ? De 1954 ? De 1961 ? Non, l'auteur de ces lignes n'est autre que le célèbre, célébré et aujourd'hui consensuel Alexis de Tocqueville. C'est lui qui s'exprime ainsi en 1841 alors qu'a débuté, dans des conditions atroces, la conquête de l'Algérie, et que depuis peu le général Lamoricière, un brillant militaire aux dires de ses contemporains, y applique des méthodes draconiennes. Massacres, déportations massives des populations, rapts des femmes, vols des récoltes et du bétail, razzias régulières, tels sont les moyens communément employés pour anéantir la puissance d'Abd el-Kader et asseoir la domination de la France sur le pays. Non seulement l'auteur de La démocratie en Amérique n'ignore pas ces pratiques - il a voyagé en Algérie où il a rencontré de nombreuses personnalités civiles et militaires - mais il les approuve. Mieux, il les défend publiquement et salue les opérations menées par ce vigoureux général qui s'illustrera, quelques années plus tard, en combattant, avec la même énergie, les insurgés parisiens de juin 1848 .

les partisans de la conquête de l'algérie Abdelk10

Partisan de l'occupation armée et de la colonisation, sans laquelle la première demeurerait fragile et coûteuse en hommes, Tocqueville se fait l'avocat de mesures radicales ; elles seules pourront anéantir la puissance d'Abd el-Kader. En effet, il tient la conquête de l'Algérie pour une nécessité impérieuse si la France veut enrayer le déclin international qui, selon lui, la frappe, et retrouver son autorité parmi les États européens engagés dans une nouvelle phase d'expansion coloniale. Ne pas laisser le champ libre à l'Angleterre, contrecarrer sa puissance maritime et militaire, et dans une moindre mesure, celle de l'Espagne, prendre pied de façon définitive et ferme sur le continent africain, tel est l'objectif que Tocqueville n'a cessé de défendre. Quant à la politique menée par les différents gouvernements français, il la juge pusillanime et incohérente. En ces matières, les atermoiements ne peuvent être admis ; l'auteur de La démocratie en Amérique opte donc pour des mesures extrêmes comme le prouvent ses différentes positions. Partisan de l'interdiction du commerce pour les populations arabes afin d'accélérer leur ruine et de les affaiblir davantage, il préconise également le « ravage du pays », selon ses propres termes, et les expropriations massives. Opérées par des juridictions d'exception mises en place par l'État, ces expropriations permettraient de s'emparer rapidement des meilleures terres qui seraient ensuite revendues à bas prix aux colons. Ces mesures, ne cesse-t-il d'affirmer, sont indispensables si l'on veut favoriser l'implantation durable, dans les environs d'Alger notamment, d'une population européenne nombreuse et stable dont la présence est nécessaire pour tenir le pays. C'est là une première étape qui doit conduire à la transformation de cette ville en un grand port militaire à partir duquel de vastes opérations pourront être menées à l'intérieur de l'Algérie pour coloniser une partie du territoire et s'emparer du littoral cependant que la France pourra mieux contrôler la Méditerranée.

Tocqueville connaît ses classiques ; il sait mobiliser ses connaissances historiques et des exemples prestigieux pour fonder en raison son projet et répondre à ceux qui, en France, le critiquent. Les Romains, se plaît-il à rappeler aux partisans d'une occupation armée sans colonie de peuplement, avaient coutume de remplacer les vaincus par des habitants de « la race conquérante » et de fonder de nombreuses « sociétés romaines transportées au loin » ; il faut s'inspirer de ce passé pour la conduite de la politique en Algérie. Attirer dans ce pays de nombreux colons, tel est l'un de ses objectifs majeurs, et pour y parvenir il faut exproprier, expulser les habitants, déplacer des villages entiers afin d'octroyer aux Français les terres les plus riches.

Analyste et théoricien de la démocratie, Tocqueville doit figurer aussi parmi les penseurs et les hommes politiques qui ont joué un rôle majeur au cours des premières années de la conquête. Il enquête, lit, recherche et théorise l'expansion coloniale afin de promouvoir un vaste projet dont il juge la réalisation indispensable à la défense des intérêts et de la grandeur de la France. Il est donc une figure essentielle de la colonisation moderne à laquelle il apporte son intelligence, ses connaissances et son prestige. […]

Le Tocqueville des écrits consacrés à l'Algérie scelle donc les noces sanglantes de la pensée démocratique et de l'État d'exception. Il nous contraint à jeter un regard nouveau sur les origines de la colonisation et à reconsidérer nombre de nos jugements. Plus fondamentalement, plus précisément aussi, il oblige à réviser des catégories politiques et juridiques majeures car à travers lui se révèle le fait troublant que l'État de droit n'est pas contradictoire avec les massacres et les crimes contre l'humanité ; les deux coexistent parfois. Mieux, le premier prépare et exécute les seconds puisque c'est le même État qui, respectueux des droits fondamentaux pour ceux qu'il considère comme membres de la communauté nationale qu'il organise, se fait État d'exception permanent pour les hommes et les femmes qui n'en font pas partie. Ces derniers constitue un « corps d'exception » sur lequel s'applique, non la loi républicaine mais la violence et l'arbitraire de la loi martiale qui devient la règle. Avec Tocqueville, on découvre que cet État de droit, en tant qu'il est aussi un État colonial, se structure d'emblée comme un État de guerre et comme un État d'exception permanent parce qu'il est un État colonial justement. […]

Par:Olivier Le Cour Grandmaison
est Maître de conférences en sciences politiques à l'Université d'Evry-Val-d'Essonne.
Il a publié :

Les citoyennetés en Révolution (1789-1794), Paris, PUF, 1992, avec C. Wihtol de Wenden,

Les étrangers dans la cité. Expériences européennes, Paris, La Découverte, 1993

et plusieurs articles dans Les Temps Modernes, Critique et Lignes
.
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Message par Sphinx Lun 24 Mai - 5:01

Victor Hugo et la conquête de l'Algérie

Victor Hugo s'est peu exprimé sur la question de la colonisation de l'Algérie, qui a constitué pourtant la principale aventure coloniale de la France de son époque. Ce silence relatif ne doit pourtant pas être trop rapidement assimilé à un acquiescement de sa part. En effet, si Hugo a été sensible aux discours légitimant la colonisation au nom de la civilisation, une analyse attentive de ses écrits - et de ses silences - montre qu'à propos de la « question algérienne » ses positions furent loin d'être dénuées d'ambiguïtés.

Le statut de l'Algérie après la « pacification »

les partisans de la conquête de l'algérie 300px-32

Les populations arabo-berbères paient un lourd tribut lors de cette conquête : plusieurs centaines de milliers de morts du fait des combats, des raids de représailles, et surtout des famines, notamment celles planifiées par les autorités militaires. Le reste de la population est considérablement appauvri et les structures sociales sont en ruine. Le pays est sous administration militaire, et ce sont les lois militaires (qu'on appelle alors le « régime du sabre ») qui sont en vigueur.

Plusieurs types de colonisations sont tentés durant cette période : la colonisation par des militaires (les soldats laboureurs), préconisée par Bugeaud, est un échec, de même que la tentative de résoudre la « question sociale » en envoyant des prolétaires en Algérie pour les transformer en petits propriétaires. La tentative de Napoléon III d'instaurer un « royaume arabe », dans lequel les Arabes et les Européens auraient joui de droits identiques n'a pas plus de succès : combattu vigoureusement par les colons, le projet est enterré dans les années 1860. La formule finalement retenue par la République restaurée après 1871 est celle du gouvernement civil, de la colonisation massive et de l'« assimilation » de l'Algérie à la France. Seuls les colons (environ 220 000) ont les mêmes droits que les citoyens de la métropole. Les populations arabo-berbères sont quant à elles « à peu près totalement dépourvu[e]s de pouvoir économique, politique et social. »

Un malentendu subsistera néanmoins toujours entre l'autorité coloniale et l'opinion métropolitaine : là où les colons entendent par « assimilation » le rattachement étroit des populations européennes émigrées en Algérie, et elles seules, à la France, « les Métropolitains crurent au contraire que l'assimilation visait avant tout les Arabes dans la voie de notre civilisation. L'application de nos lois amènerait en Algérie la fusion des deux races. C'est pourquoi, conformément au vieil idéal universaliste français, la Métropole se montra en général favorable aux revendications faites au nom de l'assimilation. »
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Message par Sphinx Lun 24 Mai - 5:14

Les justifications idéologiques de la conquête

Le prestige de la France

L'idéologie colonisatrice, dans les années 1830-1840, n'est pas aussi intimement liée au nationalisme qu'elle le sera dans la dernière partie du siècle. Les plus sceptiques face à la conquête de l'Algérie, dans les premiers temps de l'expédition française, sont d'ailleurs plutôt des nationalistes inquiets et dubitatifs face à une aventure orientale qui envoie loin de la métropole une armée qui serait mieux employée à défendre les frontières de la France. Ce n'est qu'à partir du début des années 1840, et notamment après l'humiliation du Traité de Londres de juillet 1840, que l'on enregistre une inflexion nette du discours sur la conquête de l'Algérie : celle-ci est alors utilisée comme prétexte à démontrer le prestige militaire et international de la France.

Victor Hugo, s'il a perçu cet infléchissement, ne semble pas avoir vraiment été sensible à ces « discours qui faisaient de la conquête algérienne un élément essentiel du prestige national de la France et de son rayonnement en Europe.

La résolution de la « question sociale »

Les silences de Victor Hugo
Le cas de ce poème non-publié n'est pas isolé dans le corpus hugolien. Celui-ci s'est en effet peu exprimé publiquement sur ce thème : « Hugo auteur de plus d'un millier de pages d'interventions politiques n'a pas consacré un seul de ses discours ou de ses articles à la question algérienne », explique Franck Laurent, qui a dû traquer dans les brouillons et aux détours d'allusions éparses dans les œuvres diverses de l'auteur des Orientales les éléments permettant de rendre compte des sentiments de Victor Hugo face à la conquête de l'Algérie. Laurent réfute l'idée que ce silence doive être mis sur le compte de l'indifférence. En effet,« ... l'œuvre de Hugo (y compris et surtout peut-être la part de celle-ci qui demeura inédite de son vivant) recèle nombre de notes, d'allusions, voire de développements qui suffisent à prouver l'intérêt qu'il portait à l'expansion de la France en "Afrique" [i.e. en Algérie], et la connaissance qu'il en avait.

Devenir tigre

Affirmer que la France ne fait pas montre de suffisamment de barbarie en Algérie reste pour le moins discutable. Hugo lui-même le note dans ces Choses vues pour l'année 1852 : l'armée est « faite féroce par l'Algérie », elle y « devient tigre », et il s'inquiète de cette dérive dans un discours qu'il prévoit de prononcer devant la Chambre des pairs de Louis-Philippe en 1847 et qui « appartient à ces centaines de pages de brouillons de discours que le pair de France ne prononça jamais : « La barbarie est en Afrique, je le sais, mais [...] nous ne devons pas l'y prendre, nous devons l'y détruire ; nous ne sommes pas venus l'y chercher, mais l'en chasser. Nous ne sommes pas venus [...] inoculer la barbarie à notre armée, mais notre civilisation à tout un peuple. »

Il faut toutefois noter que si Victor Hugo dénonce cette barbarie, il a moins dans sa ligne de mire les exactions commises sur les Algériens, dont il a pourtant connaissance[34], que les sévices infligés par l'armée à ses propres soldats puis, à partir de 1851, les bagnes dans lesquels sont martyrisés les réfractaires au coup d'État de Louis-Napoléon Bonaparte.

Les camps algériens

La manière dont l'État-major traite ses hommes (essentiellement des appelés) en Algérie interpelle très tôt l'opinion publique, qui découvre les mauvais traitements et les brimades infligés aux soldats pour les endurcir, ainsi que les sévices que doivent endurer les soldats des bataillons disciplinaires, qui rappellent les tortures évoquée en 1831 dans Notre-Dame de Paris[36]. Hugo, qui comme beaucoup de ses contemporains voyait dans l'abolition de la torture l'un des grands progrès humains à porter à la gloire du Siècle des Lumières découvre qu'elle ressurgit, « perpétrée en Algérie par l'armée française sur des soldats français ! » Hugo, alors pair de France, s'en émeut, et écrit au ministre de la guerre de Louis-Philippe (Saint-Yon) afin qu'il mette un terme à « ces pénalités d'exception si durement et, disons-le, si illégalement appliquées à l'armée d'Afrique. »

À ces soldats réfractaires se superpose, à partir de 1850, une autre population carcérale, internée dans des forteresses (à la casbah de Bône, notamment) : les insurgés de juin 1848, dont 4348 d'entre eux sont déportés suite à une décision de l'Assemblée législative contre laquelle a voté Victor Hugo[39]. Et à ceux-là s'ajoutent encore d'autres insurgés, ces 6151 Républicains déportés par le nouveau régime après le coup d'État du Deux décembre.

C'est à ces derniers et à leurs souffrances, essentiellement, que pense Hugo quand il parle de l'Algérie : onze des cent-un poèmes des Châtiments font référence aux bagnes africains où croupissent ceux qui se sont opposés à l'empereur haï. Ainsi de celui composé à la mémoire de la militante saint-simonienne Pauline Roland, déportée dans ce

«
...lieu d'horreur pour les plus résolus ;
Terre au visage étrange où l'on ne se sent plus
Regardé par les yeux de la douce partie.

»
Franck Laurent note que se dessine ici peut-être « un premier bilan complet de l'Algérie coloniale », placé sous le signe de ces effroyables prisons d'outre-mer :

«
...seul alors l'espace colonial pouvait accueillir ces enfers de l'histoire, ces désastres du progrès que constituent et symbolisent ces bagnes où les mauvais traitements et le travail forcé épuisent et tuent à petit feu [...] les meilleurs germes de l'avenir républicain. Seul un espace de ce type cumulait les "avantages" nécessaires à une telle invention : l'éloignement dans le silence, les habitudes d'arbitraire et de despotisme d'une administration militaire toute-puissante, et la présence d'un personnel pénitentiaire à la fois endurci et démoralisé par vingt ans d'une guerre atroce, dans laquelle s'était érodé le sens de la pitié et du respect humains.

»
L'Afrique est bel et bien ce lieu privilégié de la barbarie qu'Hugo évoquait dans le brouillon de son discours pour la Chambre des pairs, l'espace où « l'air, le climat, la population, le passé, les traditions [...] tout invite aux moyens extrêmes ». Mais cette barbarie, le despote l'utilise à son profit, et l'armée coloniale la rapporte en France.
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Message par Sphinx Lun 24 Mai - 5:23

Le retour des tigres en France

les partisans de la conquête de l'algérie 180px-40
Victor Hugo, 1883

Si comme on l'a vu l'armée n'a pas précisément apporté la civilisation en Algérie, Hugo et certains de ses contemporains s'aperçoivent vite qu'elle en ramène la barbarie. Les prémices de cette prise de conscience peuvent être datés de février 1848 lorsque, pour prévenir la révolution qui menace (et dont Hugo est pourtant loin d'être un fervent partisan), les généraux d'Algérie offrent de défendre la monarchie, dussent-ils mitrailler « cinquante mille femmes et enfants. » Celui qui à cette époque symbolise pour Hugo les craintes de l'importation en France des méthodes utilisées par l'armée en Algérie est le général Cavaignac, « le troupier africain », après qu'il a maté l'insurrection de juin 1848. Malgré la défaite de Cavaignac à l'élection présidentielle de décembre de la même année « ne soulagea que très provisoirement Hugo de ce sentiment de "menace africaine" », et « la conversion du poète à la République démocratique, en 1849-1850, accentua encore, s'il était possible, sa défiance à l'égard du césarisme plus ou moins diffus qui flottait alors sur la France. »

Mais c'est avec le coup d'État du Deux-Décembre, et la répression militaire de la contre-insurrection que la menace apparait au grand jour, notamment lors de l'épisode du « massacre des boulevards. » À cette occasion, Victor Hugo note dans Napoléon-le-petit (1852) que des sergents exhortaient leurs hommes à ne pas faire de quartier au cri de : « Tapez sur les bédouins, ferme sur les bédoins ! ». Ces mêmes soldats qui, dans le poème « Cette nuit-là » sont qualifiés de « janissaires. » Le « transfert métaphorique », note Franck Laurent, est assez évident :

« ils sont analogues à ces soldats esclaves puisqu'ils nient leur citoyenneté jusqu'à aider à l'instauration du despotisme en France, dans sa variante moderne. Mais on peut lire cette image autrement, et surimprimer à ce transfert métaphorique une logique métonymique : si ces soldats français peuvent être des janissaires turcs, c'est aussi parce qu'effectivement ils ont pris leur place, en Algérie.»

Les Algériens oubliés

Si la barbarie de l'armée française est dénoncée, c'est essentiellement en ce que cette barbarie est dirigée contre le peuple français : la condamnation des violences coloniales, quand elle a existé, est restée discrète. Qui plus est, « la République restaurée, Hugo ne dénonce, ensuite, ni la poursuite de la colonisation de l’Algérie, ni l’intervention française en Tunisie en 1881. » Finalement, en face de la violence du fait colonial en lui-même, écrit Gilles Manceron, « son universalisme est pris en défaut. » Franck Laurent écrit quant à lui qu'elle « semble décidément bien difficile, en ce milieu du dix-neuvième siècle, la mise en cause directe de [...] la conquête coloniale. »

Il n'y a guère, explique Gilles Manceron, que dans le récit qu'il a donné d'un rêve qu'il avait fait en 1847 et « où Paris, à la veille d’une répression militaire, prend l’aspect d’une ville d’Orient, que l’on peut imaginer que la réalité monstrueuse de la colonisation, comparable à la terreur militaire qui s’abat sur le peuple de Paris au lendemain de ses révoltes, vient hanter Hugo. » Il y décrit ceci :

« ...J'étais dans une grande place carrée, plus longue que large, enourée d'une espèce de vaste muraille et qui la fermait des quatre côtés. Il n'y avait ni portes ni fenêtres à cette muraille ; à peine çà et là quelques trous. À de certains endroits le mur paraissait criblé ; dans d'autres il pendait à demi entr'ouvert comme après un tremblement de terre. Cela avait l'air nu, croulant et désolé des places des villes d'Orient. Pas un seul passant. il faisait jour. La pierre était grisâtre, le ciel aussi. J'entrevoyais à l'extrémité de la place quatre choses obscures qui ressemblaient à des canons braqués.
Une nuée d'hommes et d'enfants déguenillés passa près de moi en courant avec des gestes de terreur.
- Sauvons-nous, criait l'un d'eux, voici la mitraille.
- Où sommes-nous donc ? demandai-je. Qu'est-ce que c'est que cet endroit-ci ?
- Vous n'êtes donc pas de Paris ? reprit l'homme. C'est le Palais-Royal.
Je regardai alors et je reconnus en effet dans cette affreuse place dévastée et en ruine une espèce de spectre du Palais-Royal.[...] »

Franck Laurent, analysant ce rêve, note que « ce cauchemar de Paris devenu ville d'Orient semble être l'inversion monstrueuse de la belle colonisation : à la civilisation française s'imprimant sur la barbarie orientale, la recouvrant, la convertissant, répond ici la surimpression spectrale de la misère d'une ville algérienne violentée par la guerre sur les murs d'un Paris où l'on tire à la mitraille. »
Et il conclut son analyse par cette question :

« Est-il permis d'apercevoir, de rêver ici la parenté, la gémellité fantomatique de la guerre civile et de la guerre coloniale, de la résistance des Arabes d'Algérie et de la révolte des prolétaires parisiens ? Les poètes font parfois des rêves si bizarres... »

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Message par abdelmalek Dim 4 Juil - 15:42

les partisans de la conquête de l'algérie Icon_rolleyesTocqueville un équivalent fils en 2010: le Ministre de l'Intérieur français Actuel 2010.le racisme HNE pietre de l'Avenir , les partisans de la conquête de l'algérie Affraid les partisans de la conquête de l'algérie Icon_cherry
quant un Hugo domage qu'il NE Fut Pas futuriste des Nations Unies Pour Les Nations colonise . les partisans de la conquête de l'algérie Icon_geek
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Message par abdelmalek Sam 31 Juil - 10:52

Tocqueville le maitre penseur de la colonisation et le massacre des algeriens.
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Message par Syfou Mer 18 Aoû - 2:20

La Suisse face à l’indépendance de l’Algérie

Berne a mis du temps avant de saisir les enjeux du conflit et de se positionner. Le FLN, lui, avait bien compris la Suisse, juge l’historien Damien Carron, qui vient de soutenir une thèse sur le sujet.

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Damien Carron

Le 23 mars 1957, le procureur général de la Confédération, René Dubois, se donne la mort. Le haut magistrat vient de comprendre qu’il est démasqué. Et qu’il ne pourra plus cacher son implication dans l’espionnage de l’ambassade d’Egypte en Suisse au profit de l’attaché commercial français à Berne, Marcel Mercier, en réalité un officier des services secrets. Le scandale est énorme. L’affaire place la Suisse dans une situation périlleuse. Le renseignement français a pu obtenir des informations sur le Front de libération nationale (FLN) auquel l’ambassade égyptienne servait d’important relais. Quelle va être la réaction de Nasser ? Au sein du Conseil fédéral, les craintes sont grandes, l’embarras considérable. L’épisode laissera des traces. Dans la thèse de doctorat qu’il vient de soutenir à l’Université de Fribourg sur La Suisse officielle face à la guerre d’indépendance algérienne (1954-1962), l’historien Damien Carron lui consacre une longue analyse. L’affaire Dubois va marquer, en effet, une profonde rupture dans l’attitude des autorités suisses à l’égard du conflit algérien.

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Gamal Abdel Nasser

Les sources officielles sur le sujet sont particulièrement riches, note le jeune chercheur, mais l’historiographie est restée curieusement mince sur une suite d’événements qui déboucheront, avec les négociations secrètes, puis la conclusion des Accords d’Evian en 1962, sur ce qui constitue aujourd’hui encore « le sommet », selon l’auteur, de la politique de neutralité active et des bons offices menés par la Suisse. Mais pour assumer ce rôle d’entremetteur efficace et discret entre le FLN et le gouvernement français, il aura d’abord fallu que les autorités fédérales modifient leur perception du conflit. L’affaire Dubois y contribuera puissamment. Car dans une première phase, du déclenchement des « événements » d’Algérie en novembre 1954, à la crise de Suez en 1956, la légitimité de la présence française n’est pas remise en question. Un basculement de l’Algérie aurait pour conséquence, selon l’analyse qui prédomine au Département militaire fédéral, l’établissement définitif du communisme au sud de la Méditerranée. René Dubois est sur la même longueur d’onde. Son entrée en fonction, en 1955, correspond d’ailleurs aux premières interdictions d’entrée qui vont frapper les principaux militants nationalistes algériens. Avec une efficacité variable : les services fédéraux n’identifient pas tout de suite le rôle et l’importance respective de chacun des acteurs, et le passage de la frontière ne peut être entièrement contrôlé. René Dubois est le premier socialiste à occuper le poste sensible de procureur général de la Confédération. Le Neuchâtelois a la confiance de son ministre de tutelle, l’UDC Markus Feldmann. Sa nomination déplaît en revanche au conseiller fédéral Paul Chaudet, et fait naître une solide inimitié entre le radical vaudois et l’agrarien bernois.

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Paul Chaudet

Auprès du procureur helvétique, Mercier sait faire jouer la solidarité socialiste pour le persuader d’apporter son aide au gouvernement, socialiste, de Guy Mollet et à la cause de l’Algérie française. L’action secrète que le Français déploie en Suisse est connue de plusieurs collaborateurs de l’ambassade de France à Berne, qu’elle choque. Des alertes parviennent jusqu’à Markus Feldmann, mais les relations difficiles que ce dernier entretient avec Paul Chaudet le convainquent qu’il faut y voir la main -malveillante- du Département militaire. On le sait parce que Feldmann note absolument tout dans un journal * qui sera publié en 2001/2002, explique Damien Carron. Feldmann reste douloureusement atteint par les événements, et meurt en fonction l’année suivante.

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Message par Syfou Mer 18 Aoû - 2:27

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Markus Feldmann

La France doit rester en Algérie, pense donc le Conseil fédéral dans un premier temps. La crise de Suez, à l’automne 1956, retentit pourtant comme un premier avertissement aux oreilles des autorités fédérales. Elle leur fait prendre conscience de la complexité des enjeux, « de l’importance et de l’influence des pays arabes et du groupe de Bandoeng », écrit Damien Carron. Mais c’est bien l’affaire Dubois qui va constituer le point de non-retour. Elle montre à la Suisse que la France est prête à tout ou presque pour sauvegarder sa position en Algérie. Paris n’a pas hésité à violer la souveraineté de la Confédération, à la mettre en péril sur le plan diplomatique et à corrompre l’un de ses hauts magistrats pour espionner le FLN. Pour le Conseil fédéral, c’en est cette fois trop, observe Damien Carron, d’autant plus que le Département politique -les Affaires étrangères dirigées par Max Petitpierre- dispose de rapports qui lui viennent du terrain, le consulat de Suisse à Alger, et qui laissent clairement entendre que l’Algérie sera indépendante un jour ou l’autre. Dès lors, la Suisse coupe les ponts avec les services secrets français, et le Conseil fédéral décide de se montrer plus tolérant avec les activités du FLN en Suisse, même si cette tolérance restera tout à la fois discrète et fluctuante au cours des années qui vont suivre. C’est du moins à partir de là que les réseaux de soutien au FLN vont se développer en Suisse en utilisant notamment la place financière, au grand dam du gouvernement français.

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Max Petitpierre

Il est étonnant de voir à quel point le FLN avait « compris » la Suisse, relève Damien Carron. Les analyses du FLN sur la politique suisse, sa neutralité, le poids des intérêts économiques et la meilleure manière d’approcher les partis, la presse et les autorités sont admirables de perspicacité, juge-t-il. Le FLN sait en particulier tirer profit d’une affaire que le Conseil fédéral a déjà essayé de régler à plusieurs reprises avec la France : l’engagement de Suisses dans la Légion étrangère. Quand d’anciens légionnaires sont jugés en Suisse pour avoir servi une armée étrangère, le FLN les approche et les convainc de faire des déclarations, à l’audience, dénonçant la torture que leurs unités ont été amenées à pratiquer en Algérie. L’opinion publique se dresse contre la France, et Max Petitpierre ira jusqu’à évoquer la torture devant les Chambres, provoquant l’ire de Michel Debré, le premier chef du gouvernement de la 5e République. C’est que de Gaulle est revenu au pouvoir. La reconstitution des contacts et des canaux par lesquels, à un moment donné, les premières rencontres en Suisse ont pu avoir lieu entre les représentants du FLN et les émissaires du gouvernement français est complexe. Il apparaît en tout cas que Max Petitpierre donne son aval au diplomate Olivier Long pour établir ces contacts sous l’autorité du gouvernement suisse sans en référer immédiatement au Conseil fédéral. Et quand il en parle au collège, il est au fond trop tard pour revenir en arrière, la Suisse s’est trop engagée. Le seul qui fait montre de ses réticences, c’est Paul Chaudet. Les autres auraient certes préféré être mis au parfum plus tôt, mais ils sont d’avis qu’il n’y a plus à hésiter une seconde. Les impulsions, malgré tout, viennent souvent de l’extérieur ou sont dictées par les circonstances, analyse Damien Carron. Inspirée par Max Petitpierre, la Suisse, ces années-là, a certes trouvé un nouvel emploi à sa neutralité. Celle-ci est désormais « active », elle doit retrouver une raison d’être après les bouleversements nés de la fin de la Seconde Guerre mondiale. Dans ce nouveau rôle pourtant, les autorités sont parfois tout près de commettre de lourdes bévues, constate l’historien. Ainsi, il faut une intervention d’Olivier Long pour que l’administration n’adresse pas à la délégation algérienne la facture de son hébergement en territoire helvétique.

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Olivier Long

La Suisse a probablement surestimé l’importance de son rôle dans l’issue de la guerre, juge Damien Carron. En tout cas, sitôt l’Algérie indépendante, la Confédération a cru être en mesure d’y pousser son avantage. Il n’en sera rien. Une délégation part de Berne, sûre de pouvoir obtenir une indemnisation pour les biens des Suisses d’Algérie nationalisés après 1962. Elle échouera. La Suisse ne pourra faire fructifier les liens habilement tissés durant des années avec les leaders algériens, mais qui se défont à mesure que les divisions internes s’emparent du nouveau régime. Bientôt, l’Etat qu’elle a contribué à porter sur les fonts baptismaux lui demande compte du « trésor du FLN ». En 1964, l’ancien trésorier du FLN, Mohamed Khider, a retiré près de 42 millions de francs de l’époque déposés au nom du mouvement auprès de la Banque commerciale arabe à Genève, pour les mettre en lieu sûr à l’étranger, dira-t-il, à disposition des opposants au FLN. Le Tribunal fédéral valide ce transfert en 1974 et déboute la République algérienne. L’affaire ne trouve son épilogue qu’en 1979. Déjà, un pays arabe s’emportait en constatant que le Conseil fédéral ne pouvait adresser des injonctions comminatoires aux autorités genevoises, s’amuse Damien Carron. Les quelque 2000 Suisses présents à la veille des Accords d’Evian devront quitter l’Algérie. Ils composent la troisième colonie étrangère après les Italiens et les Espagnols. Entre 1954 et 1962, certains y laissent leur peau, victimes d’attentats. Dans l’ensemble, ils sont très pro-français. Certains sont même « un peu OAS », dit Damien Carron. Ils sont en tout cas majoritairement hostiles au rôle que la Suisse joue entre les deux parties. Les autorités fédérales doivent leur rappeler qu’ils sont des résidents étrangers en territoire français et leur demander de rester à distance d’un conflit qui ne les concerne pas. La Suisse ne les indemnisera pas, considérant que c’est à la France de le faire. De fait, beaucoup d’entre eux iront s’installer en France. Les grandes fortunes, elles, ont su se mettre à l’abri à temps.

La Suisse a probablement surestimé l’importance de son rôle dans l’issue de la guerre, juge Damien Carron. En tout cas, sitôt l’Algérie indépendante, la Confédération a cru être en mesure d’y pousser son avantage. Il n’en sera rien. Une délégation part de Berne, sûre de pouvoir obtenir une indemnisation pour les biens des Suisses d’Algérie nationalisés après 1962. Elle échouera. La Suisse ne pourra faire fructifier les liens habilement tissés durant des années avec les leaders algériens, mais qui se défont à mesure que les divisions internes s’emparent du nouveau régime. Bientôt, l’Etat qu’elle a contribué à porter sur les fonts baptismaux lui demande compte du « trésor du FLN ». En 1964, l’ancien trésorier du FLN, Mohamed Khider, a retiré près de 42 millions de francs de l’époque déposés au nom du mouvement auprès de la Banque commerciale arabe à Genève, pour les mettre en lieu sûr à l’étranger, dira-t-il, à disposition des opposants au FLN. Le Tribunal fédéral valide ce transfert en 1974 et déboute la République algérienne. L’affaire ne trouve son épilogue qu’en 1979. Déjà, un pays arabe s’emportait en constatant que le Conseil fédéral ne pouvait adresser des injonctions comminatoires aux autorités genevoises, s’amuse Damien Carron. Les quelque 2000 Suisses présents à la veille des Accords d’Evian devront quitter l’Algérie. Ils composent la troisième colonie étrangère après les Italiens et les Espagnols. Entre 1954 et 1962, certains y laissent leur peau, victimes d’attentats. Dans l’ensemble, ils sont très pro-français. Certains sont même « un peu OAS », dit Damien Carron. Ils sont en tout cas majoritairement hostiles au rôle que la Suisse joue entre les deux parties. Les autorités fédérales doivent leur rappeler qu’ils sont des résidents étrangers en territoire français et leur demander de rester à distance d’un conflit qui ne les concerne pas. La Suisse ne les indemnisera pas, considérant que c’est à la France de le faire. De fait, beaucoup d’entre eux iront s’installer en France. Les grandes fortunes, elles, ont su se mettre à l’abri à temps.

La Suisse a probablement surestimé l’importance de son rôle dans l’issue de la guerre, juge Damien Carron. En tout cas, sitôt l’Algérie indépendante, la Confédération a cru être en mesure d’y pousser son avantage. Il n’en sera rien. Une délégation part de Berne, sûre de pouvoir obtenir une indemnisation pour les biens des Suisses d’Algérie nationalisés après 1962. Elle échouera. La Suisse ne pourra faire fructifier les liens habilement tissés durant des années avec les leaders algériens, mais qui se défont à mesure que les divisions internes s’emparent du nouveau régime. Bientôt, l’Etat qu’elle a contribué à porter sur les fonts baptismaux lui demande compte du « trésor du FLN ». En 1964, l’ancien trésorier du FLN, Mohamed Khider, a retiré près de 42 millions de francs de l’époque déposés au nom du mouvement auprès de la Banque commerciale arabe à Genève, pour les mettre en lieu sûr à l’étranger, dira-t-il, à disposition des opposants au FLN. Le Tribunal fédéral valide ce transfert en 1974 et déboute la République algérienne. L’affaire ne trouve son épilogue qu’en 1979. Déjà, un pays arabe s’emportait en constatant que le Conseil fédéral ne pouvait adresser des injonctions comminatoires aux autorités genevoises, s’amuse Damien Carron. Les quelque 2000 Suisses présents à la veille des Accords d’Evian devront quitter l’Algérie. Ils composent la troisième colonie étrangère après les Italiens et les Espagnols. Entre 1954 et 1962, certains y laissent leur peau, victimes d’attentats. Dans l’ensemble, ils sont très pro-français. Certains sont même « un peu OAS », dit Damien Carron. Ils sont en tout cas majoritairement hostiles au rôle que la Suisse joue entre les deux parties. Les autorités fédérales doivent leur rappeler qu’ils sont des résidents étrangers en territoire français et leur demander de rester à distance d’un conflit qui ne les concerne pas. La Suisse ne les indemnisera pas, considérant que c’est à la France de le faire. De fait, beaucoup d’entre eux iront s’installer en France. Les grandes fortunes, elles, ont su se mettre à l’abri à temps.

Par Denis MASMEJAN / 29 avril 2010
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Message par abdelmalek Mer 18 Aoû - 10:19

l'histoire de la révolution est riche:l'intérieur avait sa mission et l'extérieur ne dormé pas c'est lien existe même actuellemnt que le fln a mis en place et notre politique étrangère évolue dans les positions de la révolution .l'Algérie terre des révolutions.
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