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Censure en Tunisie

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Personne à contacter Censure en Tunisie

Message par Syfou Jeu 19 Aoû - 23:31

La censure en Tunisie est une problématique qui revient souvent sur le devant de l'actualité depuis que le pays est devenu indépendant en 1956. Bien qu'elle ait été assez douce sous le président Habib Bourguiba, la censure et la répression sous diverses formes sont devenues habituelles depuis l'avènement de Zine el-Abidine Ben Ali le 7 novembre 1987, si bien qu'il est listé depuis 1998 comme l'un des « 10 pires ennemis de la presse » par le Comité pour la protection des journalistes. Reporters sans frontières le désigne également comme un « prédateur de la liberté de la presse ».

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Histoire

Durant le protectorat français, la presse tunisienne est pourchassée et ses différents titres condamnés à une vie éphémère. Le 14 octobre 1884, un décret établit un cautionnement de 10 000 rials pour chaque journal politique et de 5000 rials pour les hebdomadaires non politiques. Supprimé le 18 août 1887, le cautionnement est rétabli le 2 janvier 1897. Cette mesure draconienne, qui provoque la disparition de la presse tunisienne, est reportée le 2 janvier 1904. Les autorités coloniales, au travers d'un arrêté du grand vizir du 8 novembre 1911, interdisent les journaux arabes, à l'exception d'Al Zûhra, à la suite de l'affaire du Djellaz. Le 9 septembre 1913, l'état de siège est proclamé et les publications disparaissent.

Le texte du 4 janvier 1922 oblige la presse arabe et juive d'attendre, après remise du récépissé de déclaration, l'autorisation du parquet pour être publiée alors que la presse française peut sortir après l'obtention du récépissé. Cinq ans après la levée de l'état de siège, en 1921, les décrets du 29 janvier 1926 répriment les délits politiques et instituent les mesures de suspension administrative. Les gérants des journaux et des périodiques politiques de langues européennes doivent être de nationalité française. Le statut des journalistes, promulgué le 16 mai 1935, est abrogé le 11 août 1937. En avril 1938, l'état d'exception est décrété et l'état de siège est de nouveau proclamé le 1er septembre 1939. En 1952, la censure est rétablie.

Considérations légales

L'article 8 de la constitution tunisienne déclare que « les libertés d'opinion, d'expression, de la presse, de publication, de rassemblement et d'association sont garanties et exercées dans les conditions définies par la loi ». L'article 1 du Code de la presse assure quant à lui « la liberté de la presse, de publication, d'impression, de distribution et de vente de livres et publications ».

Livres

Le Code de la presse requiert un reçu du ministère de l'intérieur avant la distribution de livres dans le pays. L'islam et les droits de l'homme seraient deux sujets de tension réguliers[. Parmi les auteurs fréquemment interdits figureraient Mohamed Talbi, Hamma Hammami, Sihem Bensedrine, Moncef Marzouki ou Taoufik Ben Brik.

Entre 200 et 300 nouveaux titres sont publiés chaque année. La Ligue des écrivains libres estime que 40 livres sont censurés au cours de la décennie 1995-2005.

Presse nationale

245 journaux et magazines sont officiellement recensés en Tunisie (contre 91 en 1987). La grande majorité de ces publications (90 %) appartiendraient à des privés. De plus, les partis d'opposition publient leurs propres journaux mais à tirage très limité (comme Al Mawkif ou Mouwatinoun) tout comme de nombreuses organisations et associations professionnelles dont l'Union générale tunisienne du travail qui publie un organe hebdomadaire. Toutefois, la quasi-totalité des journaux suivent la ligne gouvernementale et rapportent sans approche critique les activités du président de la République, du gouvernement et du Rassemblement constitutionnel démocratique (parti au pouvoir) au travers des dépêches de l'agence Tunis Afrique Presse.

Quelques réformes ont été mises en place depuis 1987 dont la suppression du délit de « diffamation de l'ordre public » et de la formalité administrative du dépôt préalable des organes de presse auprès du ministère de l'intérieur avant publication (27 mai 2005). Toutefois, cette mesure ne concerne que les médias nationaux et non les médias étrangers.

Tous les journaux et magazines, y compris les publications de l'opposition, peuvent bénéficier de la publicité des organismes publics. En outre, en vertu d'un décret amendant la loi de 1999 relative au financement public des partis politiques, l'État alloue une subvention annuelle de 120 000 dinars pour les quotidiens et hebdomadaires des partis politiques et 30 000 dinars pour les autres périodiques. Ces mécanismes constituent ainsi un outil de pression envers les journaux qui se montreraient un peu trop critiques.



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Personne à contacter Re: Censure en Tunisie

Message par Syfou Ven 20 Aoû - 1:20

Télévision

L'État exerce toujours un monopole sur les transmissions télévisées nationales. Hannibal TV, seule chaîne privée basée dans le pays, reste dépendante de l'Établissement de la radiodiffusion-télévision tunisienne : elle a l'obligation de faire appel aux services de l'Office national de télédiffusion, elle est autorisée à diffuser des programmes d'information, mais pas à aborder l'information politique, et doit diffuser les interventions du président de la République. Toutefois, les paraboles sont populaires et permettent un large accès aux chaînes européennes et arabes.

Entre 1989 et 1994, lorsque Antenne 2 (actuelle France 2) est diffusée en Tunisie, en lieu et place de l'ancienne RTT 2, certains de ses programmes sont censurés à plusieurs reprises, notamment les journaux télévisés ou magazines d'information traitant l'actualité tunisienne ou arabe.

Radio

Un permis est requis pour exploiter une station de radio. Il n'existe ainsi qu'un très petit nombre de radios privées : Mosaïque FM, première radio privée du pays, ouverte en novembre 2003 et Jawhara FM ouverte en juillet 2005. Cependant, elles ne traitent pas non plus l'information de façon critique.

Internet

La Tunisie dispose, selon beaucoup d'organisations, des procédés de censure sur Internet parmi les plus stricts du monde. Techniquement, il s'agit d'un serveur mandataire qui traite toutes les requêtes HTTP et filtre les sites sur la base de leur nom de domaine.

Du 23 au 27 novembre 2006, Wikipédia et tous les serveurs de la Wikimedia Foundation ne sont plus accessibles depuis la Tunisie. Il est impossible de déterminer si cet épisode relève de la censure ou d'un simple problème technique. Par ailleurs, le site Web de Libération est bloqué à partir du 21 février 2007 à la suite de la parution d'un article du journaliste Taoufik Ben Brik. Il est redevenu accessible quelques semaines plus tard.


Cas particuliers
Hamadi Jebali


Hamadi Jebali est un journaliste et ancien éditeur du journal Al Fajr, l'ancienne publication du parti islamiste interdit Ennahda. Il est condamné à un an de prison en janvier 1991 après que son journal ait lancé un appel à la réforme de la justice militaire tunisienne. En août 1992, il est condamné à 16 ans de prison par une cour militaire pour insurrection et appartenance à une organisation illégale. Il est jugé avec 279 membres ou sympathisants supposés d'Ennahda. Ces procès sont très critiqués par les groupes de défense des droits de l'homme. Considéré comme un prisonnier d'opinion par Amnesty International, il est libéré le 20 mars 2006, à l'occasion des grâces du cinquantenaire de l'indépendance qui voient 81 prisonniers politiques dont 75 islamistes (dont Hamadi Jebali) et 6 internautes graciés.

Taoufik Ben Brik

Le journaliste Taoufik Ben Brik a poursuivi, au printemps 2000, une grève de la faim durant 42 jours pour protester contre le régime. En février 2007, il publie des articles critiquant le président Ben Ali dans la presse française. En réponse, l'édition du Monde du 23 février, qui publie son article Qui écrit encore à Tunis ?, et deux éditions du Nouvel Observateur (8 et 20 février) sont censurées, ce que démentent les autorités tunisiennes, le 28 février, en dénonçant les « allégations fallacieuses » de Reporters sans frontières.

Sihem Bensedrine

Sihem Bensedrine est une journaliste active au sein de l'opposition politique : elle est la porte-parole du Conseil national pour les libertés en Tunisie. Pour sa défense de la liberté de la presse et des droits de l'homme, elle est présélectionnée pour le Prix Sakharov en 2002 et reçoit le International Press Freedom Award de la part des Journalistes canadiens pour la libre expression en 2004. Elle dépose une demande en vue de publier le magazine Kalima en 1999 mais ne reçoit pas de réponse. En juin 2001, elle est arrêtée et emprisonnée durant sept semaines pour avoir critiquer la justice tunisienne sur une chaîne de télévision privée basée à Londres. En janvier 2004, elle est agressée par de présumés policiers en civil et voit sa troisième tentative de faire enregistrer Kalima rejetée.

L'Index on Censorship rapporte, à la mi-2005, que Bensedrine est « la victime d'une campagne vicieuse et obscène de haine » dans les médias pro-gouvernementaux. Des journaux, dont Al Chourouk, la présente comme une « prostituée », une « créature du diable », une « vipère haineuse » et une « vendue aux sionistes et aux francs-maçons ». Elle est décrite dans d'autres publications comme « hystérique », « délirante » et comme une « prostituée politique. » Dans le passé, une photo de son visage est incrustée sur des images pornographiques.

Bensedrine publie Kalima sur Internet puisqu'il reste interdit d'impression après quatre tentatives d'enregistrement. Le gouvernement a tenté à plusieurs reprises de bloquer cette version électronique. Elle collabore par ailleurs avec Néziha Rejiba, alias Om Zeid, qui est interpellée par les douanes en septembre 2003 alors qu'elle ramenait un peu de monnaie étrangère.

PCOT

Le Parti communiste des ouvriers de Tunisie (PCOT) est un parti politique interdit dirigé par Hamma Hammami. Il est décrit par ses collègues en France comme « constituant la plus importante force d'opposition » en Tunisie.

Hammami est condamné le 6 avril 1994 à cinq ans et demi de prison par le Tribunal correctionnel de Sousse pour « falsification de carte d'identité et violences contre agent de la sécurité », peine réduite de six mois par la cour d'appel de Gabès le 20 juin de la même année. Vivant dans la clandestinité dès février 1998, il est condamné par contumace en juillet 1999 à 9 ans et 3 mois de prison pour « maintien d'une association interdite » et « incitation à la désobéissance et violation des lois ». Sorti de la clandestinité le 2 mars 2002 et poursuivi pour appartenance au PCOT, il est condamné à 38 mois de prison le 31 mars par la cour d'appel de Tunis.

Son épouse, Radhia Nasraoui, une avocate spécialiste des droits de l'homme et opposante au président Ben Ali, suit plusieurs grèves de la faim dont l'une du 26 juin au 2 août 2002 pour réclamer la libération de son mari et l'autre d'une durée de 57 jours à la fin 2003 pour protester contre la surveillance de sa maison et de ses communications.

Abdallah Zouari

Abdallah Zouari, ancien journaliste de l'hebdomadaire Al Fajr (organe du mouvement islamiste Ennahda), est condamné par un tribunal militaire à 11 ans de prison en 1992 pour appartenance à une organisation illégale.

Libéré en juin 2002, il engage sans succès un recours contre un arrêté du ministère de l'intérieur fixant sa résidence dans le sud-est du pays. il est réincarcéré le 19 août et condamné en appel le 23 août à huit mois de prison pour « non respect d'une mesure de contrôle administratif ». Le 17 août 2003, il est à nouveau arrêté et condamné le 29 août à 9 mois de prison pour « infraction à une mesure de contrôle administratif ». Libéré en septembre 2004, il continue de servir sa peine de « contrôle administratif » durant deux ans.

Zouhair Yahyaoui

Zouhair Yahyaoui, fondateur et éditeur du site Web satirique Tunezine, publie la lettre de son oncle, le juge Mokhtar Yahyaoui, qui dénonce le fonctionnement de la justice en Tunisie. Poursuivi pour « propagation de fausses nouvelles », il est condamné le 10 juillet 2002 à une peine de deux ans de prison. Il est remis en liberté conditionnelle le 18 novembre 2003 après s'être mis à trois reprises en grève de la faim pour protester contre ses conditions de détention. Il se voit décerner le 19 juin 2003 le prix Cyberliberté de Reporters sans frontières qui récompense « un internaute qui, par son activité professionnelle ou ses prises de position, a su témoigner de son attachement à la liberté de circulation de l'information sur le réseau ». Il meurt d'une crise cardiaque le 13 mars 2005 à l'âge de 36 ans.

Wikipedia
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Personne à contacter Re: Censure en Tunisie

Message par Syfou Ven 20 Aoû - 1:52

Les petits secrets de la censure Tunisienne

Nous avons appris que la cen­sure impo­sée illé­ga­le­ment à des cen­taines de blogs et de sites tuni­siens et étran­gers a été « levée » tem­po­rai­re­ment durant la mi-journée du lundi 16 Août, 2010.

Bien que les infor­ma­tions sur cette « levée » soient encore contra­dic­toires – cer­tains affir­maient qu’il n’avaient pas accès à cer­tains sites, pour­tant acces­sibles à d’autres – il est encore tôt pour tran­cher sur ce qui s’est vrai­ment passé au niveau de la machine à cen­su­rer Tunisienne, qui reste, rappelons-le, obs­cure, top-secrète et cen­tra­li­sée au plus haut niveau de l’Etat et n’est en aucun cas entre les mains des quelques four­nis­seurs tuni­siens d’accès à Internet (FAI); même si, et par excès de zèle, ils ont la pos­si­bi­lité d’ajouter une couche sup­plé­men­taire de cen­sure visant leur clientèle.

Ainsi, nous avons appris que l’accès à fli­ckr, le site de par­tage d’images (cen­suré le 22 Avril, 2010) ainsi que les sites de par­tage de vidéos, blip.tv et wat.tv (res­pec­ti­ve­ment cen­su­rés le 22 et le 28 avril 2010), a été réta­bli. Idem pour de nom­breux sites d’actualité Français et Arabes.

Très curieu­se­ment, durant ce même laps de temps, qui n’a duré quelques heures, l’accès aux deux sites popu­laires de par­tage de vidéos, Dailymotion et Youtube (res­pec­ti­ve­ment cen­su­rés le 3 Septembre, 2007 et le 2 November, 2007) n’a pas été débloqué. Chose qui sou­lève des ques­tions – mais sur­tout apporte des éléments de réponse – sur la nature, ô com­bien dis­crète, de l’infrastructure de la cen­sure en Tunisie.

Durant ce laps de temps qui n’a duré que quelques heures, sus­ci­tant plein d’espoir parmi les usa­gers du Net tuni­siens, beau­coup se sont posé la ques­tion à savoir pourquoi Youtube et Dailymotion sont resté inac­ces­sibles alors que d’autres sites du web social, comme fli­ckr, étaient consul­tables à par­tir de la Tunisie ? Pourquoi la page française rela­tive à la bio­gra­phie de Ben Ali sur Wikipédia était inac­ces­sible alors que les sites des par­tis de l’opposition tuni­sienne, actuel­le­ment cen­su­rés, avaient été débloqués ? Pourquoi le blog col­lec­tif de nawaat était acces­sible alors que sa page sur twit­ter était por­tant bloquée ?

Afin de com­prendre ce qui s’est vrai­ment passé, et de là se pro­non­cer s’il s’agit d’un chan­ge­ment de stra­té­gie au niveau de l’organe de la cen­sure; il est utile de cla­ri­fier d’abord les tech­niques de fil­trage appliquées en Tunisie.

On peut résu­mer la cen­sure tuni­sienne à quatre pro­cé­dés. Ces quatres tech­niques ont été adop­tées par le cen­seur tuni­sien à des moment variés de l’histoire du Net tuni­sien, puis gra­duel­le­ment com­bi­nées pour for­mer ainsi l’une des machines les plus répres­sives dans le monde de la cen­sure en ligne.

◦Le blo­cage sélec­tif par URL : tel par exemple le cas de Wikipedia. En effet, plu­tôt que de bloquer la tota­lité de l’encyclopédie online, on bloque sélec­ti­ve­ment les pages les plus embê­tantes. C’est ce qu’il en est de la page française rela­tive à la bio­gra­phie de Ben Ali ou de celle rela­tive à la pra­tique de la cen­sure en Tunisie. Idem pour le site Google vidéo. Si la majo­rité des vidéos demeurent acces­sibles, quelques-unes, en revanche, sont bloquées.
◦Au deuxième cran, le cen­seur tuni­sien passe au blo­cage du site en ban­nis­sant le nom de domaine et le sous-domaine qui lui est rat­ta­ché. C’est le pro­cédé le plus cou­ram­ment mis en œuvre, notam­ment pour sanc­tion­ner les blo­gueurs Tunisiens émet­tant des opi­nions déplai­santes […] Ce qui d’ailleurs pro­voque par­fois un jeu d’usure entre les blo­gueurs et la cen­sure par l’entremise de la créa­tion suc­ces­sive de nou­veaux sous-domaines neu­tra­li­sés, de sitôt, par la police de l’internet.
◦Filtrage du DNS et/ou de l’adresse IP : Avec le cran au des­sus, c’est le blo­cage total de la DNS (DNS, sys­tème de noms de domaine) et/ou de l’adresse IP du site en ques­tion, quel que soit le sous-domaine uti­lisé, c’est le cas de youtube.com, dailymotion.com et de tant d’autres.
◦Filtrage par mots-clefs : En der­nier lieu, on pra­tique, pour les plus récal­ci­trants, le blo­cage radi­cal par DNS et par mot clé contenu dans l’URL. Ainsi est-il de Tunisnews.net ou de Nawaat.org. Avec cette der­nière pro­cé­dure, toute URL conte­nant la chaîne de carac­tères « nawaat », et quel que soit le nom de domaine, est sys­té­ma­tique­ment bloquée. La tech­nique du mot clé au sein de l’URL cherche ainsi à bloquer la moindre bribe d’information qui pour­rait s’afficher sur l’écran du Tunisien. Le blo­cage par mot clé « nawaat » fait abou­tir toute recherche sur Google sur une page 404. […] Par ailleurs, le mot-clé au niveau de l’URL bloque toute image en rap­port avec nawaat, y com­pris lorsqu’elle est héber­gée sur les ser­veurs de Google image. Cette pro­cé­dure de fil­trage engendre égale­ment le blo­cage de tous les autres sup­ports du web social uti­li­sés par nawaat, dès lors que l’URL contient la chaîne « nawaat ». Ainsi, « twitter.com/nawaat », « blip.tv/nawaat », « facebook.com/pages/wwwnawaatorg/186352466213 » ne risquent pas d’être vus en Tunisie. Pareillement, la chaîne de carac­tères «Tunisnews » pro­duit les mêmes effets. A noter que le bocage par mot clé peut égale­ment conte­nir l’intégralité du domaine et sous-domaine bloqué.
Ainsi, et afin de répondre aux ques­tions sou­le­vées ci-dessus, rap­pe­lons les faits suivants :

◦La tota­lité des sites cen­su­rés par un fil­trage des DNS, dont Flickr, ont été tem­po­rai­re­ment débloqués.
◦Les deux sites de par­tage de vidéos, you­tube et dai­ly­mo­tion, qui sont bloqués en Tunisie, et au niveau de leurs DNS et au niveau de leurs adresses IP, n’ont pas été débloqués durant cette « levée » de censure.
◦La page de Ben Ali sur Wikipédia qui est cen­suré par un blo­cage sélec­tif d’URL n’a pas été débloquée.
◦La page de Nawaat sur twit­ter qui est visée par fil­trage par mots-clefs elle aussi n’était pas acces­sible durant la courte « levée » de la censure.
Cet inci­dent très révé­la­teur de la brève « levée » de la cen­sure, nous a offert, et pour la pre­mière fois, des indi­ca­tions extra­or­di­naires sur la sophis­ti­ca­tion de l’infrastructure tech­nique du fil­trage en Tunisie.

En ce sens, s’il s’était agi d’une opé­ra­tion de main­te­nance, ceci nous amène à rele­ver qu’il existe au moins deux sous-infrastructures indé­pen­dantes, l’une dédiée au fil­trage des DNS, et la seconde au fil­trage des mots-clé au sein des URLs et au fil­trage des IPs (et peut – être il y aurait une troi­sième couche spé­cia­le­ment dédiée aux numé­ros des adresses IP).

De ce fait, si une couche de fil­trage tombe en panne ou est neu­tra­li­sée pour une quel­conque rai­son, telle une main­te­nance ou une mise à jour du ser­veur, la seconde, et éven­tuel­le­ment la troi­sième, indé­pen­dantes qu’elles sont, conti­nuent à fonctionner.

Ainsi, nous sommes en mesure de conclure que ce récent inci­dent de « levée » tem­po­raire de la cen­sure n’a affecté en fait qu’une seule couche de la machine de la cen­sure en Tunisie, celle res­pon­sable du fil­trage des DNS. C’est en tout cas ce qu’on a pu rele­ver hier.

Si on prend l’exemple de nawaat (l’un des rares sites tuni­siens cen­suré et par DNS et par fil­trage par mots-clefs ), on a constaté que le fil­trage par DNS ne fonc­tion­nait plus pen­dant ce laps de temps alors que, durant ce même laps de temps, le fil­trage par mot-clé au sein de l’URL conti­nuait à fonc­tion­ner toujours aussi effi­ca­ce­ment. Par consé­quent, et durant cette courte « levée » de la cen­sure, nawaat.org était acces­sible sous son DNS alors que tous les URLs conte­nant la chaîne de cara­tères « nawaat » étaient bloqués (voir ci-dessous les copies d’écran du test qu’on a effec­tué à par­tir de la Tunisie) :

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Personne à contacter Re: Censure en Tunisie

Message par Syfou Ven 20 Aoû - 1:54

Maintenant, l’autre ques­tion qu’on peut se poser et qui est aussi impor­tante est de savoir pourquoi la couche de fil­trage par DNS a-t-elle cessé de fonc­tion­ner pen­dant quelques heures alors que l’autre ou les autres couche(s) continuai(en)t à cen­su­rer « nor­ma­le­ment » tous les sites visés par un fil­trage par adresse IP, par URL et par mots-clés ?

Il est pos­sible que notre cen­seur tuni­sien soit en train de per­fec­tion­ner son contrôle sur l’infrastructure du réseau en vue d’un meilleur fil­trage des sujets « sen­sibles », voire même d’une ana­lyse plus rigou­reuse des paquets de don­nées tran­si­tant entre le réseau tuni­sien et le réseau international.

Une sophis­ti­ca­tion de l’infrastructure pour­rait être très utile à un fichage et un contrôle plus poli­cier des usa­gers du Net tuni­sien. Avec plus d’un mil­lion et demi de Tunisiens sur face­book, des cen­taines de blogs de plus en plus cri­tiques, dont plus d’une cen­taine déjà cen­su­rés, et un stream assez poli­tisé sur twit­ter et autres sites du web social, le régime tuni­sien n’a d’autre choix que d’accentuer son contrôle sur le réseau par le biais d’une sophis­ti­ca­tion à la chi­noise de l’infrastructure de fil­trage et de traçage.

Toujours est-il, s’il y a eu une mise a jour de l’infrastructure, voir un autre cran de sophis­ti­ca­tion, n’hésitons pas tous à être vigi­lants et atten­tifs aux pro­cé­dés utilisés.

Il est aussi pro­bable qu’il s’agissait d’une « simple » mise à jour du ser­veur; plu­tôt que de débloquer tout le tra­fic, le cen­seur a main­tenu la ou les couche(s) du fil­trage par IP, par mots-clefs et par adresse IP tout en débloquant l’autre couche, celle du fil­trage par DNS. Une fois la mise à jour ou le chan­ge­ment de ser­veur effec­tué, tout est revenu à la « normale ».

Autres extra­po­la­tions, selon le Forum de « Démocratie Syndicale et Politique », ceci pour­rait expliquer cette levée pro­vi­soire de la censure :

Il parait qu’une délé­ga­tion inter­na­tio­nale est en visite dans notre pays pour dis­cu­ter de la liberté de la presse et de la véra­cité des accu­sa­tions des acti­vistes de la société civile sur la cen­sure sur internet….nous nous atten­dons donc à ce que la levée de la cen­sure soit tem­po­raire juste le temps de leur­rer la délé­ga­tion ci-haut évoquée.
C’est en effet pos­sible, mais peu pro­bable pour la rai­son sui­vante : en cer­taines cir­cons­tances, il est arrivé au cen­seur tuni­sien de débloquer cer­tains sites pour jus­te­ment leur­rer l’opinion publique Internationale. Nous avons connu ça lors du SMSI et lors de cer­taines mani­fes­ta­tions inter­na­tio­nales en Tunisie.

Mais à chaque fois, cela s’est limité à cer­tain sites comme ceux des par­tis poli­tiques actuel­le­ment cen­su­rés. Ainsi, cette levée pro­vi­soire n’a jamais été si sys­té­ma­tique que celle que nous avons connue hier, mais toujours au cas par cas. En tout état de cause, durant ces paren­thèse de « liberté », jamais le blog de nawaat ou celui de Tunisnews n’ont échappé à la vile­nie des filtres de la censure.

Bien sur que tout cela demeure des spé­cu­la­tions. Ce n’est qu’un effort de notre part d’essayer de mieux com­prendre un des sys­tèmes de répres­sion les plus secret de la Tunisie et contri­buer à démys­ti­fier ses pro­cé­dés. Et évidem­ment, nous invi­tons toute per­sonne ayant d’autres infor­ma­tions à les rendre publiques, et à for­tiori, il est peut – etre tant pour que d’anciens col­la­bo­ra­teurs de ce sys­tème répres­sif révèlent enfin ce qui peut aider la Tunisie à ce débar­ras­ser de ce mal.

De toute façons ce n’est qu’une ques­tion de temps, tôt ou tard, des révé­la­tions de la part de ceux qui sont aujourd’hui impliqués dans cette cen­sure auront lieu. Aussi, nous rap­pe­lons encore notre email nawaat [ @ ] gmail [ dot ] com. Notre site est toujours ouvert à tout col­la­bo­ra­teur. Il va de soit que ces col­la­bo­ra­teurs ont l’assurance abso­lue quant à la confi­den­tia­lité de leur identité.

Rédigé conjoin­te­ment par Sami Ben Gharbia et Astrubal

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