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Censure en Tunisie
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Censure en Tunisie
La censure en Tunisie est une problématique qui revient souvent sur le devant de l'actualité depuis que le pays est devenu indépendant en 1956. Bien qu'elle ait été assez douce sous le président Habib Bourguiba, la censure et la répression sous diverses formes sont devenues habituelles depuis l'avènement de Zine el-Abidine Ben Ali le 7 novembre 1987, si bien qu'il est listé depuis 1998 comme l'un des « 10 pires ennemis de la presse » par le Comité pour la protection des journalistes. Reporters sans frontières le désigne également comme un « prédateur de la liberté de la presse ».
Histoire
Durant le protectorat français, la presse tunisienne est pourchassée et ses différents titres condamnés à une vie éphémère. Le 14 octobre 1884, un décret établit un cautionnement de 10 000 rials pour chaque journal politique et de 5000 rials pour les hebdomadaires non politiques. Supprimé le 18 août 1887, le cautionnement est rétabli le 2 janvier 1897. Cette mesure draconienne, qui provoque la disparition de la presse tunisienne, est reportée le 2 janvier 1904. Les autorités coloniales, au travers d'un arrêté du grand vizir du 8 novembre 1911, interdisent les journaux arabes, à l'exception d'Al Zûhra, à la suite de l'affaire du Djellaz. Le 9 septembre 1913, l'état de siège est proclamé et les publications disparaissent.
Le texte du 4 janvier 1922 oblige la presse arabe et juive d'attendre, après remise du récépissé de déclaration, l'autorisation du parquet pour être publiée alors que la presse française peut sortir après l'obtention du récépissé. Cinq ans après la levée de l'état de siège, en 1921, les décrets du 29 janvier 1926 répriment les délits politiques et instituent les mesures de suspension administrative. Les gérants des journaux et des périodiques politiques de langues européennes doivent être de nationalité française. Le statut des journalistes, promulgué le 16 mai 1935, est abrogé le 11 août 1937. En avril 1938, l'état d'exception est décrété et l'état de siège est de nouveau proclamé le 1er septembre 1939. En 1952, la censure est rétablie.
Considérations légales
L'article 8 de la constitution tunisienne déclare que « les libertés d'opinion, d'expression, de la presse, de publication, de rassemblement et d'association sont garanties et exercées dans les conditions définies par la loi ». L'article 1 du Code de la presse assure quant à lui « la liberté de la presse, de publication, d'impression, de distribution et de vente de livres et publications ».
Livres
Le Code de la presse requiert un reçu du ministère de l'intérieur avant la distribution de livres dans le pays. L'islam et les droits de l'homme seraient deux sujets de tension réguliers[. Parmi les auteurs fréquemment interdits figureraient Mohamed Talbi, Hamma Hammami, Sihem Bensedrine, Moncef Marzouki ou Taoufik Ben Brik.
Entre 200 et 300 nouveaux titres sont publiés chaque année. La Ligue des écrivains libres estime que 40 livres sont censurés au cours de la décennie 1995-2005.
Presse nationale
245 journaux et magazines sont officiellement recensés en Tunisie (contre 91 en 1987). La grande majorité de ces publications (90 %) appartiendraient à des privés. De plus, les partis d'opposition publient leurs propres journaux mais à tirage très limité (comme Al Mawkif ou Mouwatinoun) tout comme de nombreuses organisations et associations professionnelles dont l'Union générale tunisienne du travail qui publie un organe hebdomadaire. Toutefois, la quasi-totalité des journaux suivent la ligne gouvernementale et rapportent sans approche critique les activités du président de la République, du gouvernement et du Rassemblement constitutionnel démocratique (parti au pouvoir) au travers des dépêches de l'agence Tunis Afrique Presse.
Quelques réformes ont été mises en place depuis 1987 dont la suppression du délit de « diffamation de l'ordre public » et de la formalité administrative du dépôt préalable des organes de presse auprès du ministère de l'intérieur avant publication (27 mai 2005). Toutefois, cette mesure ne concerne que les médias nationaux et non les médias étrangers.
Tous les journaux et magazines, y compris les publications de l'opposition, peuvent bénéficier de la publicité des organismes publics. En outre, en vertu d'un décret amendant la loi de 1999 relative au financement public des partis politiques, l'État alloue une subvention annuelle de 120 000 dinars pour les quotidiens et hebdomadaires des partis politiques et 30 000 dinars pour les autres périodiques. Ces mécanismes constituent ainsi un outil de pression envers les journaux qui se montreraient un peu trop critiques.
Histoire
Durant le protectorat français, la presse tunisienne est pourchassée et ses différents titres condamnés à une vie éphémère. Le 14 octobre 1884, un décret établit un cautionnement de 10 000 rials pour chaque journal politique et de 5000 rials pour les hebdomadaires non politiques. Supprimé le 18 août 1887, le cautionnement est rétabli le 2 janvier 1897. Cette mesure draconienne, qui provoque la disparition de la presse tunisienne, est reportée le 2 janvier 1904. Les autorités coloniales, au travers d'un arrêté du grand vizir du 8 novembre 1911, interdisent les journaux arabes, à l'exception d'Al Zûhra, à la suite de l'affaire du Djellaz. Le 9 septembre 1913, l'état de siège est proclamé et les publications disparaissent.
Le texte du 4 janvier 1922 oblige la presse arabe et juive d'attendre, après remise du récépissé de déclaration, l'autorisation du parquet pour être publiée alors que la presse française peut sortir après l'obtention du récépissé. Cinq ans après la levée de l'état de siège, en 1921, les décrets du 29 janvier 1926 répriment les délits politiques et instituent les mesures de suspension administrative. Les gérants des journaux et des périodiques politiques de langues européennes doivent être de nationalité française. Le statut des journalistes, promulgué le 16 mai 1935, est abrogé le 11 août 1937. En avril 1938, l'état d'exception est décrété et l'état de siège est de nouveau proclamé le 1er septembre 1939. En 1952, la censure est rétablie.
Considérations légales
L'article 8 de la constitution tunisienne déclare que « les libertés d'opinion, d'expression, de la presse, de publication, de rassemblement et d'association sont garanties et exercées dans les conditions définies par la loi ». L'article 1 du Code de la presse assure quant à lui « la liberté de la presse, de publication, d'impression, de distribution et de vente de livres et publications ».
Livres
Le Code de la presse requiert un reçu du ministère de l'intérieur avant la distribution de livres dans le pays. L'islam et les droits de l'homme seraient deux sujets de tension réguliers[. Parmi les auteurs fréquemment interdits figureraient Mohamed Talbi, Hamma Hammami, Sihem Bensedrine, Moncef Marzouki ou Taoufik Ben Brik.
Entre 200 et 300 nouveaux titres sont publiés chaque année. La Ligue des écrivains libres estime que 40 livres sont censurés au cours de la décennie 1995-2005.
Presse nationale
245 journaux et magazines sont officiellement recensés en Tunisie (contre 91 en 1987). La grande majorité de ces publications (90 %) appartiendraient à des privés. De plus, les partis d'opposition publient leurs propres journaux mais à tirage très limité (comme Al Mawkif ou Mouwatinoun) tout comme de nombreuses organisations et associations professionnelles dont l'Union générale tunisienne du travail qui publie un organe hebdomadaire. Toutefois, la quasi-totalité des journaux suivent la ligne gouvernementale et rapportent sans approche critique les activités du président de la République, du gouvernement et du Rassemblement constitutionnel démocratique (parti au pouvoir) au travers des dépêches de l'agence Tunis Afrique Presse.
Quelques réformes ont été mises en place depuis 1987 dont la suppression du délit de « diffamation de l'ordre public » et de la formalité administrative du dépôt préalable des organes de presse auprès du ministère de l'intérieur avant publication (27 mai 2005). Toutefois, cette mesure ne concerne que les médias nationaux et non les médias étrangers.
Tous les journaux et magazines, y compris les publications de l'opposition, peuvent bénéficier de la publicité des organismes publics. En outre, en vertu d'un décret amendant la loi de 1999 relative au financement public des partis politiques, l'État alloue une subvention annuelle de 120 000 dinars pour les quotidiens et hebdomadaires des partis politiques et 30 000 dinars pour les autres périodiques. Ces mécanismes constituent ainsi un outil de pression envers les journaux qui se montreraient un peu trop critiques.
Syfou- Adminstrateur
-
Nombre de messages : 5687
Age : 41
Emploi/loisirs : Les souvenirs s'envolent aussitot la la porte ouverte .
Humeur : Bien / H.M.D / Toujours.
Date d'inscription : 11/01/2010
Localisation : Dans un autre repère !
Re: Censure en Tunisie
Télévision
L'État exerce toujours un monopole sur les transmissions télévisées nationales. Hannibal TV, seule chaîne privée basée dans le pays, reste dépendante de l'Établissement de la radiodiffusion-télévision tunisienne : elle a l'obligation de faire appel aux services de l'Office national de télédiffusion, elle est autorisée à diffuser des programmes d'information, mais pas à aborder l'information politique, et doit diffuser les interventions du président de la République. Toutefois, les paraboles sont populaires et permettent un large accès aux chaînes européennes et arabes.
Entre 1989 et 1994, lorsque Antenne 2 (actuelle France 2) est diffusée en Tunisie, en lieu et place de l'ancienne RTT 2, certains de ses programmes sont censurés à plusieurs reprises, notamment les journaux télévisés ou magazines d'information traitant l'actualité tunisienne ou arabe.
Radio
Un permis est requis pour exploiter une station de radio. Il n'existe ainsi qu'un très petit nombre de radios privées : Mosaïque FM, première radio privée du pays, ouverte en novembre 2003 et Jawhara FM ouverte en juillet 2005. Cependant, elles ne traitent pas non plus l'information de façon critique.
Internet
La Tunisie dispose, selon beaucoup d'organisations, des procédés de censure sur Internet parmi les plus stricts du monde. Techniquement, il s'agit d'un serveur mandataire qui traite toutes les requêtes HTTP et filtre les sites sur la base de leur nom de domaine.
Du 23 au 27 novembre 2006, Wikipédia et tous les serveurs de la Wikimedia Foundation ne sont plus accessibles depuis la Tunisie. Il est impossible de déterminer si cet épisode relève de la censure ou d'un simple problème technique. Par ailleurs, le site Web de Libération est bloqué à partir du 21 février 2007 à la suite de la parution d'un article du journaliste Taoufik Ben Brik. Il est redevenu accessible quelques semaines plus tard.
Cas particuliers
Hamadi Jebali
Hamadi Jebali est un journaliste et ancien éditeur du journal Al Fajr, l'ancienne publication du parti islamiste interdit Ennahda. Il est condamné à un an de prison en janvier 1991 après que son journal ait lancé un appel à la réforme de la justice militaire tunisienne. En août 1992, il est condamné à 16 ans de prison par une cour militaire pour insurrection et appartenance à une organisation illégale. Il est jugé avec 279 membres ou sympathisants supposés d'Ennahda. Ces procès sont très critiqués par les groupes de défense des droits de l'homme. Considéré comme un prisonnier d'opinion par Amnesty International, il est libéré le 20 mars 2006, à l'occasion des grâces du cinquantenaire de l'indépendance qui voient 81 prisonniers politiques dont 75 islamistes (dont Hamadi Jebali) et 6 internautes graciés.
Taoufik Ben Brik
Le journaliste Taoufik Ben Brik a poursuivi, au printemps 2000, une grève de la faim durant 42 jours pour protester contre le régime. En février 2007, il publie des articles critiquant le président Ben Ali dans la presse française. En réponse, l'édition du Monde du 23 février, qui publie son article Qui écrit encore à Tunis ?, et deux éditions du Nouvel Observateur (8 et 20 février) sont censurées, ce que démentent les autorités tunisiennes, le 28 février, en dénonçant les « allégations fallacieuses » de Reporters sans frontières.
Sihem Bensedrine
Sihem Bensedrine est une journaliste active au sein de l'opposition politique : elle est la porte-parole du Conseil national pour les libertés en Tunisie. Pour sa défense de la liberté de la presse et des droits de l'homme, elle est présélectionnée pour le Prix Sakharov en 2002 et reçoit le International Press Freedom Award de la part des Journalistes canadiens pour la libre expression en 2004. Elle dépose une demande en vue de publier le magazine Kalima en 1999 mais ne reçoit pas de réponse. En juin 2001, elle est arrêtée et emprisonnée durant sept semaines pour avoir critiquer la justice tunisienne sur une chaîne de télévision privée basée à Londres. En janvier 2004, elle est agressée par de présumés policiers en civil et voit sa troisième tentative de faire enregistrer Kalima rejetée.
L'Index on Censorship rapporte, à la mi-2005, que Bensedrine est « la victime d'une campagne vicieuse et obscène de haine » dans les médias pro-gouvernementaux. Des journaux, dont Al Chourouk, la présente comme une « prostituée », une « créature du diable », une « vipère haineuse » et une « vendue aux sionistes et aux francs-maçons ». Elle est décrite dans d'autres publications comme « hystérique », « délirante » et comme une « prostituée politique. » Dans le passé, une photo de son visage est incrustée sur des images pornographiques.
Bensedrine publie Kalima sur Internet puisqu'il reste interdit d'impression après quatre tentatives d'enregistrement. Le gouvernement a tenté à plusieurs reprises de bloquer cette version électronique. Elle collabore par ailleurs avec Néziha Rejiba, alias Om Zeid, qui est interpellée par les douanes en septembre 2003 alors qu'elle ramenait un peu de monnaie étrangère.
PCOT
Le Parti communiste des ouvriers de Tunisie (PCOT) est un parti politique interdit dirigé par Hamma Hammami. Il est décrit par ses collègues en France comme « constituant la plus importante force d'opposition » en Tunisie.
Hammami est condamné le 6 avril 1994 à cinq ans et demi de prison par le Tribunal correctionnel de Sousse pour « falsification de carte d'identité et violences contre agent de la sécurité », peine réduite de six mois par la cour d'appel de Gabès le 20 juin de la même année. Vivant dans la clandestinité dès février 1998, il est condamné par contumace en juillet 1999 à 9 ans et 3 mois de prison pour « maintien d'une association interdite » et « incitation à la désobéissance et violation des lois ». Sorti de la clandestinité le 2 mars 2002 et poursuivi pour appartenance au PCOT, il est condamné à 38 mois de prison le 31 mars par la cour d'appel de Tunis.
Son épouse, Radhia Nasraoui, une avocate spécialiste des droits de l'homme et opposante au président Ben Ali, suit plusieurs grèves de la faim dont l'une du 26 juin au 2 août 2002 pour réclamer la libération de son mari et l'autre d'une durée de 57 jours à la fin 2003 pour protester contre la surveillance de sa maison et de ses communications.
Abdallah Zouari
Abdallah Zouari, ancien journaliste de l'hebdomadaire Al Fajr (organe du mouvement islamiste Ennahda), est condamné par un tribunal militaire à 11 ans de prison en 1992 pour appartenance à une organisation illégale.
Libéré en juin 2002, il engage sans succès un recours contre un arrêté du ministère de l'intérieur fixant sa résidence dans le sud-est du pays. il est réincarcéré le 19 août et condamné en appel le 23 août à huit mois de prison pour « non respect d'une mesure de contrôle administratif ». Le 17 août 2003, il est à nouveau arrêté et condamné le 29 août à 9 mois de prison pour « infraction à une mesure de contrôle administratif ». Libéré en septembre 2004, il continue de servir sa peine de « contrôle administratif » durant deux ans.
Zouhair Yahyaoui
Zouhair Yahyaoui, fondateur et éditeur du site Web satirique Tunezine, publie la lettre de son oncle, le juge Mokhtar Yahyaoui, qui dénonce le fonctionnement de la justice en Tunisie. Poursuivi pour « propagation de fausses nouvelles », il est condamné le 10 juillet 2002 à une peine de deux ans de prison. Il est remis en liberté conditionnelle le 18 novembre 2003 après s'être mis à trois reprises en grève de la faim pour protester contre ses conditions de détention. Il se voit décerner le 19 juin 2003 le prix Cyberliberté de Reporters sans frontières qui récompense « un internaute qui, par son activité professionnelle ou ses prises de position, a su témoigner de son attachement à la liberté de circulation de l'information sur le réseau ». Il meurt d'une crise cardiaque le 13 mars 2005 à l'âge de 36 ans.
Wikipedia
L'État exerce toujours un monopole sur les transmissions télévisées nationales. Hannibal TV, seule chaîne privée basée dans le pays, reste dépendante de l'Établissement de la radiodiffusion-télévision tunisienne : elle a l'obligation de faire appel aux services de l'Office national de télédiffusion, elle est autorisée à diffuser des programmes d'information, mais pas à aborder l'information politique, et doit diffuser les interventions du président de la République. Toutefois, les paraboles sont populaires et permettent un large accès aux chaînes européennes et arabes.
Entre 1989 et 1994, lorsque Antenne 2 (actuelle France 2) est diffusée en Tunisie, en lieu et place de l'ancienne RTT 2, certains de ses programmes sont censurés à plusieurs reprises, notamment les journaux télévisés ou magazines d'information traitant l'actualité tunisienne ou arabe.
Radio
Un permis est requis pour exploiter une station de radio. Il n'existe ainsi qu'un très petit nombre de radios privées : Mosaïque FM, première radio privée du pays, ouverte en novembre 2003 et Jawhara FM ouverte en juillet 2005. Cependant, elles ne traitent pas non plus l'information de façon critique.
Internet
La Tunisie dispose, selon beaucoup d'organisations, des procédés de censure sur Internet parmi les plus stricts du monde. Techniquement, il s'agit d'un serveur mandataire qui traite toutes les requêtes HTTP et filtre les sites sur la base de leur nom de domaine.
Du 23 au 27 novembre 2006, Wikipédia et tous les serveurs de la Wikimedia Foundation ne sont plus accessibles depuis la Tunisie. Il est impossible de déterminer si cet épisode relève de la censure ou d'un simple problème technique. Par ailleurs, le site Web de Libération est bloqué à partir du 21 février 2007 à la suite de la parution d'un article du journaliste Taoufik Ben Brik. Il est redevenu accessible quelques semaines plus tard.
Cas particuliers
Hamadi Jebali
Hamadi Jebali est un journaliste et ancien éditeur du journal Al Fajr, l'ancienne publication du parti islamiste interdit Ennahda. Il est condamné à un an de prison en janvier 1991 après que son journal ait lancé un appel à la réforme de la justice militaire tunisienne. En août 1992, il est condamné à 16 ans de prison par une cour militaire pour insurrection et appartenance à une organisation illégale. Il est jugé avec 279 membres ou sympathisants supposés d'Ennahda. Ces procès sont très critiqués par les groupes de défense des droits de l'homme. Considéré comme un prisonnier d'opinion par Amnesty International, il est libéré le 20 mars 2006, à l'occasion des grâces du cinquantenaire de l'indépendance qui voient 81 prisonniers politiques dont 75 islamistes (dont Hamadi Jebali) et 6 internautes graciés.
Taoufik Ben Brik
Le journaliste Taoufik Ben Brik a poursuivi, au printemps 2000, une grève de la faim durant 42 jours pour protester contre le régime. En février 2007, il publie des articles critiquant le président Ben Ali dans la presse française. En réponse, l'édition du Monde du 23 février, qui publie son article Qui écrit encore à Tunis ?, et deux éditions du Nouvel Observateur (8 et 20 février) sont censurées, ce que démentent les autorités tunisiennes, le 28 février, en dénonçant les « allégations fallacieuses » de Reporters sans frontières.
Sihem Bensedrine
Sihem Bensedrine est une journaliste active au sein de l'opposition politique : elle est la porte-parole du Conseil national pour les libertés en Tunisie. Pour sa défense de la liberté de la presse et des droits de l'homme, elle est présélectionnée pour le Prix Sakharov en 2002 et reçoit le International Press Freedom Award de la part des Journalistes canadiens pour la libre expression en 2004. Elle dépose une demande en vue de publier le magazine Kalima en 1999 mais ne reçoit pas de réponse. En juin 2001, elle est arrêtée et emprisonnée durant sept semaines pour avoir critiquer la justice tunisienne sur une chaîne de télévision privée basée à Londres. En janvier 2004, elle est agressée par de présumés policiers en civil et voit sa troisième tentative de faire enregistrer Kalima rejetée.
L'Index on Censorship rapporte, à la mi-2005, que Bensedrine est « la victime d'une campagne vicieuse et obscène de haine » dans les médias pro-gouvernementaux. Des journaux, dont Al Chourouk, la présente comme une « prostituée », une « créature du diable », une « vipère haineuse » et une « vendue aux sionistes et aux francs-maçons ». Elle est décrite dans d'autres publications comme « hystérique », « délirante » et comme une « prostituée politique. » Dans le passé, une photo de son visage est incrustée sur des images pornographiques.
Bensedrine publie Kalima sur Internet puisqu'il reste interdit d'impression après quatre tentatives d'enregistrement. Le gouvernement a tenté à plusieurs reprises de bloquer cette version électronique. Elle collabore par ailleurs avec Néziha Rejiba, alias Om Zeid, qui est interpellée par les douanes en septembre 2003 alors qu'elle ramenait un peu de monnaie étrangère.
PCOT
Le Parti communiste des ouvriers de Tunisie (PCOT) est un parti politique interdit dirigé par Hamma Hammami. Il est décrit par ses collègues en France comme « constituant la plus importante force d'opposition » en Tunisie.
Hammami est condamné le 6 avril 1994 à cinq ans et demi de prison par le Tribunal correctionnel de Sousse pour « falsification de carte d'identité et violences contre agent de la sécurité », peine réduite de six mois par la cour d'appel de Gabès le 20 juin de la même année. Vivant dans la clandestinité dès février 1998, il est condamné par contumace en juillet 1999 à 9 ans et 3 mois de prison pour « maintien d'une association interdite » et « incitation à la désobéissance et violation des lois ». Sorti de la clandestinité le 2 mars 2002 et poursuivi pour appartenance au PCOT, il est condamné à 38 mois de prison le 31 mars par la cour d'appel de Tunis.
Son épouse, Radhia Nasraoui, une avocate spécialiste des droits de l'homme et opposante au président Ben Ali, suit plusieurs grèves de la faim dont l'une du 26 juin au 2 août 2002 pour réclamer la libération de son mari et l'autre d'une durée de 57 jours à la fin 2003 pour protester contre la surveillance de sa maison et de ses communications.
Abdallah Zouari
Abdallah Zouari, ancien journaliste de l'hebdomadaire Al Fajr (organe du mouvement islamiste Ennahda), est condamné par un tribunal militaire à 11 ans de prison en 1992 pour appartenance à une organisation illégale.
Libéré en juin 2002, il engage sans succès un recours contre un arrêté du ministère de l'intérieur fixant sa résidence dans le sud-est du pays. il est réincarcéré le 19 août et condamné en appel le 23 août à huit mois de prison pour « non respect d'une mesure de contrôle administratif ». Le 17 août 2003, il est à nouveau arrêté et condamné le 29 août à 9 mois de prison pour « infraction à une mesure de contrôle administratif ». Libéré en septembre 2004, il continue de servir sa peine de « contrôle administratif » durant deux ans.
Zouhair Yahyaoui
Zouhair Yahyaoui, fondateur et éditeur du site Web satirique Tunezine, publie la lettre de son oncle, le juge Mokhtar Yahyaoui, qui dénonce le fonctionnement de la justice en Tunisie. Poursuivi pour « propagation de fausses nouvelles », il est condamné le 10 juillet 2002 à une peine de deux ans de prison. Il est remis en liberté conditionnelle le 18 novembre 2003 après s'être mis à trois reprises en grève de la faim pour protester contre ses conditions de détention. Il se voit décerner le 19 juin 2003 le prix Cyberliberté de Reporters sans frontières qui récompense « un internaute qui, par son activité professionnelle ou ses prises de position, a su témoigner de son attachement à la liberté de circulation de l'information sur le réseau ». Il meurt d'une crise cardiaque le 13 mars 2005 à l'âge de 36 ans.
Wikipedia
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Re: Censure en Tunisie
Les petits secrets de la censure Tunisienne
Nous avons appris que la censure imposée illégalement à des centaines de blogs et de sites tunisiens et étrangers a été « levée » temporairement durant la mi-journée du lundi 16 Août, 2010.
Bien que les informations sur cette « levée » soient encore contradictoires – certains affirmaient qu’il n’avaient pas accès à certains sites, pourtant accessibles à d’autres – il est encore tôt pour trancher sur ce qui s’est vraiment passé au niveau de la machine à censurer Tunisienne, qui reste, rappelons-le, obscure, top-secrète et centralisée au plus haut niveau de l’Etat et n’est en aucun cas entre les mains des quelques fournisseurs tunisiens d’accès à Internet (FAI); même si, et par excès de zèle, ils ont la possibilité d’ajouter une couche supplémentaire de censure visant leur clientèle.
Ainsi, nous avons appris que l’accès à flickr, le site de partage d’images (censuré le 22 Avril, 2010) ainsi que les sites de partage de vidéos, blip.tv et wat.tv (respectivement censurés le 22 et le 28 avril 2010), a été rétabli. Idem pour de nombreux sites d’actualité Français et Arabes.
Très curieusement, durant ce même laps de temps, qui n’a duré quelques heures, l’accès aux deux sites populaires de partage de vidéos, Dailymotion et Youtube (respectivement censurés le 3 Septembre, 2007 et le 2 November, 2007) n’a pas été débloqué. Chose qui soulève des questions – mais surtout apporte des éléments de réponse – sur la nature, ô combien discrète, de l’infrastructure de la censure en Tunisie.
Durant ce laps de temps qui n’a duré que quelques heures, suscitant plein d’espoir parmi les usagers du Net tunisiens, beaucoup se sont posé la question à savoir pourquoi Youtube et Dailymotion sont resté inaccessibles alors que d’autres sites du web social, comme flickr, étaient consultables à partir de la Tunisie ? Pourquoi la page française relative à la biographie de Ben Ali sur Wikipédia était inaccessible alors que les sites des partis de l’opposition tunisienne, actuellement censurés, avaient été débloqués ? Pourquoi le blog collectif de nawaat était accessible alors que sa page sur twitter était portant bloquée ?
Afin de comprendre ce qui s’est vraiment passé, et de là se prononcer s’il s’agit d’un changement de stratégie au niveau de l’organe de la censure; il est utile de clarifier d’abord les techniques de filtrage appliquées en Tunisie.
On peut résumer la censure tunisienne à quatre procédés. Ces quatres techniques ont été adoptées par le censeur tunisien à des moment variés de l’histoire du Net tunisien, puis graduellement combinées pour former ainsi l’une des machines les plus répressives dans le monde de la censure en ligne.
◦Le blocage sélectif par URL : tel par exemple le cas de Wikipedia. En effet, plutôt que de bloquer la totalité de l’encyclopédie online, on bloque sélectivement les pages les plus embêtantes. C’est ce qu’il en est de la page française relative à la biographie de Ben Ali ou de celle relative à la pratique de la censure en Tunisie. Idem pour le site Google vidéo. Si la majorité des vidéos demeurent accessibles, quelques-unes, en revanche, sont bloquées.
◦Au deuxième cran, le censeur tunisien passe au blocage du site en bannissant le nom de domaine et le sous-domaine qui lui est rattaché. C’est le procédé le plus couramment mis en œuvre, notamment pour sanctionner les blogueurs Tunisiens émettant des opinions déplaisantes […] Ce qui d’ailleurs provoque parfois un jeu d’usure entre les blogueurs et la censure par l’entremise de la création successive de nouveaux sous-domaines neutralisés, de sitôt, par la police de l’internet.
◦Filtrage du DNS et/ou de l’adresse IP : Avec le cran au dessus, c’est le blocage total de la DNS (DNS, système de noms de domaine) et/ou de l’adresse IP du site en question, quel que soit le sous-domaine utilisé, c’est le cas de youtube.com, dailymotion.com et de tant d’autres.
◦Filtrage par mots-clefs : En dernier lieu, on pratique, pour les plus récalcitrants, le blocage radical par DNS et par mot clé contenu dans l’URL. Ainsi est-il de Tunisnews.net ou de Nawaat.org. Avec cette dernière procédure, toute URL contenant la chaîne de caractères « nawaat », et quel que soit le nom de domaine, est systématiquement bloquée. La technique du mot clé au sein de l’URL cherche ainsi à bloquer la moindre bribe d’information qui pourrait s’afficher sur l’écran du Tunisien. Le blocage par mot clé « nawaat » fait aboutir toute recherche sur Google sur une page 404. […] Par ailleurs, le mot-clé au niveau de l’URL bloque toute image en rapport avec nawaat, y compris lorsqu’elle est hébergée sur les serveurs de Google image. Cette procédure de filtrage engendre également le blocage de tous les autres supports du web social utilisés par nawaat, dès lors que l’URL contient la chaîne « nawaat ». Ainsi, « twitter.com/nawaat », « blip.tv/nawaat », « facebook.com/pages/wwwnawaatorg/186352466213 » ne risquent pas d’être vus en Tunisie. Pareillement, la chaîne de caractères «Tunisnews » produit les mêmes effets. A noter que le bocage par mot clé peut également contenir l’intégralité du domaine et sous-domaine bloqué.
Ainsi, et afin de répondre aux questions soulevées ci-dessus, rappelons les faits suivants :
◦La totalité des sites censurés par un filtrage des DNS, dont Flickr, ont été temporairement débloqués.
◦Les deux sites de partage de vidéos, youtube et dailymotion, qui sont bloqués en Tunisie, et au niveau de leurs DNS et au niveau de leurs adresses IP, n’ont pas été débloqués durant cette « levée » de censure.
◦La page de Ben Ali sur Wikipédia qui est censuré par un blocage sélectif d’URL n’a pas été débloquée.
◦La page de Nawaat sur twitter qui est visée par filtrage par mots-clefs elle aussi n’était pas accessible durant la courte « levée » de la censure.
Cet incident très révélateur de la brève « levée » de la censure, nous a offert, et pour la première fois, des indications extraordinaires sur la sophistication de l’infrastructure technique du filtrage en Tunisie.
En ce sens, s’il s’était agi d’une opération de maintenance, ceci nous amène à relever qu’il existe au moins deux sous-infrastructures indépendantes, l’une dédiée au filtrage des DNS, et la seconde au filtrage des mots-clé au sein des URLs et au filtrage des IPs (et peut – être il y aurait une troisième couche spécialement dédiée aux numéros des adresses IP).
De ce fait, si une couche de filtrage tombe en panne ou est neutralisée pour une quelconque raison, telle une maintenance ou une mise à jour du serveur, la seconde, et éventuellement la troisième, indépendantes qu’elles sont, continuent à fonctionner.
Ainsi, nous sommes en mesure de conclure que ce récent incident de « levée » temporaire de la censure n’a affecté en fait qu’une seule couche de la machine de la censure en Tunisie, celle responsable du filtrage des DNS. C’est en tout cas ce qu’on a pu relever hier.
Si on prend l’exemple de nawaat (l’un des rares sites tunisiens censuré et par DNS et par filtrage par mots-clefs ), on a constaté que le filtrage par DNS ne fonctionnait plus pendant ce laps de temps alors que, durant ce même laps de temps, le filtrage par mot-clé au sein de l’URL continuait à fonctionner toujours aussi efficacement. Par conséquent, et durant cette courte « levée » de la censure, nawaat.org était accessible sous son DNS alors que tous les URLs contenant la chaîne de caratères « nawaat » étaient bloqués (voir ci-dessous les copies d’écran du test qu’on a effectué à partir de la Tunisie) :
Nous avons appris que la censure imposée illégalement à des centaines de blogs et de sites tunisiens et étrangers a été « levée » temporairement durant la mi-journée du lundi 16 Août, 2010.
Bien que les informations sur cette « levée » soient encore contradictoires – certains affirmaient qu’il n’avaient pas accès à certains sites, pourtant accessibles à d’autres – il est encore tôt pour trancher sur ce qui s’est vraiment passé au niveau de la machine à censurer Tunisienne, qui reste, rappelons-le, obscure, top-secrète et centralisée au plus haut niveau de l’Etat et n’est en aucun cas entre les mains des quelques fournisseurs tunisiens d’accès à Internet (FAI); même si, et par excès de zèle, ils ont la possibilité d’ajouter une couche supplémentaire de censure visant leur clientèle.
Ainsi, nous avons appris que l’accès à flickr, le site de partage d’images (censuré le 22 Avril, 2010) ainsi que les sites de partage de vidéos, blip.tv et wat.tv (respectivement censurés le 22 et le 28 avril 2010), a été rétabli. Idem pour de nombreux sites d’actualité Français et Arabes.
Très curieusement, durant ce même laps de temps, qui n’a duré quelques heures, l’accès aux deux sites populaires de partage de vidéos, Dailymotion et Youtube (respectivement censurés le 3 Septembre, 2007 et le 2 November, 2007) n’a pas été débloqué. Chose qui soulève des questions – mais surtout apporte des éléments de réponse – sur la nature, ô combien discrète, de l’infrastructure de la censure en Tunisie.
Durant ce laps de temps qui n’a duré que quelques heures, suscitant plein d’espoir parmi les usagers du Net tunisiens, beaucoup se sont posé la question à savoir pourquoi Youtube et Dailymotion sont resté inaccessibles alors que d’autres sites du web social, comme flickr, étaient consultables à partir de la Tunisie ? Pourquoi la page française relative à la biographie de Ben Ali sur Wikipédia était inaccessible alors que les sites des partis de l’opposition tunisienne, actuellement censurés, avaient été débloqués ? Pourquoi le blog collectif de nawaat était accessible alors que sa page sur twitter était portant bloquée ?
Afin de comprendre ce qui s’est vraiment passé, et de là se prononcer s’il s’agit d’un changement de stratégie au niveau de l’organe de la censure; il est utile de clarifier d’abord les techniques de filtrage appliquées en Tunisie.
On peut résumer la censure tunisienne à quatre procédés. Ces quatres techniques ont été adoptées par le censeur tunisien à des moment variés de l’histoire du Net tunisien, puis graduellement combinées pour former ainsi l’une des machines les plus répressives dans le monde de la censure en ligne.
◦Le blocage sélectif par URL : tel par exemple le cas de Wikipedia. En effet, plutôt que de bloquer la totalité de l’encyclopédie online, on bloque sélectivement les pages les plus embêtantes. C’est ce qu’il en est de la page française relative à la biographie de Ben Ali ou de celle relative à la pratique de la censure en Tunisie. Idem pour le site Google vidéo. Si la majorité des vidéos demeurent accessibles, quelques-unes, en revanche, sont bloquées.
◦Au deuxième cran, le censeur tunisien passe au blocage du site en bannissant le nom de domaine et le sous-domaine qui lui est rattaché. C’est le procédé le plus couramment mis en œuvre, notamment pour sanctionner les blogueurs Tunisiens émettant des opinions déplaisantes […] Ce qui d’ailleurs provoque parfois un jeu d’usure entre les blogueurs et la censure par l’entremise de la création successive de nouveaux sous-domaines neutralisés, de sitôt, par la police de l’internet.
◦Filtrage du DNS et/ou de l’adresse IP : Avec le cran au dessus, c’est le blocage total de la DNS (DNS, système de noms de domaine) et/ou de l’adresse IP du site en question, quel que soit le sous-domaine utilisé, c’est le cas de youtube.com, dailymotion.com et de tant d’autres.
◦Filtrage par mots-clefs : En dernier lieu, on pratique, pour les plus récalcitrants, le blocage radical par DNS et par mot clé contenu dans l’URL. Ainsi est-il de Tunisnews.net ou de Nawaat.org. Avec cette dernière procédure, toute URL contenant la chaîne de caractères « nawaat », et quel que soit le nom de domaine, est systématiquement bloquée. La technique du mot clé au sein de l’URL cherche ainsi à bloquer la moindre bribe d’information qui pourrait s’afficher sur l’écran du Tunisien. Le blocage par mot clé « nawaat » fait aboutir toute recherche sur Google sur une page 404. […] Par ailleurs, le mot-clé au niveau de l’URL bloque toute image en rapport avec nawaat, y compris lorsqu’elle est hébergée sur les serveurs de Google image. Cette procédure de filtrage engendre également le blocage de tous les autres supports du web social utilisés par nawaat, dès lors que l’URL contient la chaîne « nawaat ». Ainsi, « twitter.com/nawaat », « blip.tv/nawaat », « facebook.com/pages/wwwnawaatorg/186352466213 » ne risquent pas d’être vus en Tunisie. Pareillement, la chaîne de caractères «Tunisnews » produit les mêmes effets. A noter que le bocage par mot clé peut également contenir l’intégralité du domaine et sous-domaine bloqué.
Ainsi, et afin de répondre aux questions soulevées ci-dessus, rappelons les faits suivants :
◦La totalité des sites censurés par un filtrage des DNS, dont Flickr, ont été temporairement débloqués.
◦Les deux sites de partage de vidéos, youtube et dailymotion, qui sont bloqués en Tunisie, et au niveau de leurs DNS et au niveau de leurs adresses IP, n’ont pas été débloqués durant cette « levée » de censure.
◦La page de Ben Ali sur Wikipédia qui est censuré par un blocage sélectif d’URL n’a pas été débloquée.
◦La page de Nawaat sur twitter qui est visée par filtrage par mots-clefs elle aussi n’était pas accessible durant la courte « levée » de la censure.
Cet incident très révélateur de la brève « levée » de la censure, nous a offert, et pour la première fois, des indications extraordinaires sur la sophistication de l’infrastructure technique du filtrage en Tunisie.
En ce sens, s’il s’était agi d’une opération de maintenance, ceci nous amène à relever qu’il existe au moins deux sous-infrastructures indépendantes, l’une dédiée au filtrage des DNS, et la seconde au filtrage des mots-clé au sein des URLs et au filtrage des IPs (et peut – être il y aurait une troisième couche spécialement dédiée aux numéros des adresses IP).
De ce fait, si une couche de filtrage tombe en panne ou est neutralisée pour une quelconque raison, telle une maintenance ou une mise à jour du serveur, la seconde, et éventuellement la troisième, indépendantes qu’elles sont, continuent à fonctionner.
Ainsi, nous sommes en mesure de conclure que ce récent incident de « levée » temporaire de la censure n’a affecté en fait qu’une seule couche de la machine de la censure en Tunisie, celle responsable du filtrage des DNS. C’est en tout cas ce qu’on a pu relever hier.
Si on prend l’exemple de nawaat (l’un des rares sites tunisiens censuré et par DNS et par filtrage par mots-clefs ), on a constaté que le filtrage par DNS ne fonctionnait plus pendant ce laps de temps alors que, durant ce même laps de temps, le filtrage par mot-clé au sein de l’URL continuait à fonctionner toujours aussi efficacement. Par conséquent, et durant cette courte « levée » de la censure, nawaat.org était accessible sous son DNS alors que tous les URLs contenant la chaîne de caratères « nawaat » étaient bloqués (voir ci-dessous les copies d’écran du test qu’on a effectué à partir de la Tunisie) :
Syfou- Adminstrateur
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Re: Censure en Tunisie
Maintenant, l’autre question qu’on peut se poser et qui est aussi importante est de savoir pourquoi la couche de filtrage par DNS a-t-elle cessé de fonctionner pendant quelques heures alors que l’autre ou les autres couche(s) continuai(en)t à censurer « normalement » tous les sites visés par un filtrage par adresse IP, par URL et par mots-clés ?
Il est possible que notre censeur tunisien soit en train de perfectionner son contrôle sur l’infrastructure du réseau en vue d’un meilleur filtrage des sujets « sensibles », voire même d’une analyse plus rigoureuse des paquets de données transitant entre le réseau tunisien et le réseau international.
Une sophistication de l’infrastructure pourrait être très utile à un fichage et un contrôle plus policier des usagers du Net tunisien. Avec plus d’un million et demi de Tunisiens sur facebook, des centaines de blogs de plus en plus critiques, dont plus d’une centaine déjà censurés, et un stream assez politisé sur twitter et autres sites du web social, le régime tunisien n’a d’autre choix que d’accentuer son contrôle sur le réseau par le biais d’une sophistication à la chinoise de l’infrastructure de filtrage et de traçage.
Toujours est-il, s’il y a eu une mise a jour de l’infrastructure, voir un autre cran de sophistication, n’hésitons pas tous à être vigilants et attentifs aux procédés utilisés.
Il est aussi probable qu’il s’agissait d’une « simple » mise à jour du serveur; plutôt que de débloquer tout le trafic, le censeur a maintenu la ou les couche(s) du filtrage par IP, par mots-clefs et par adresse IP tout en débloquant l’autre couche, celle du filtrage par DNS. Une fois la mise à jour ou le changement de serveur effectué, tout est revenu à la « normale ».
Autres extrapolations, selon le Forum de « Démocratie Syndicale et Politique », ceci pourrait expliquer cette levée provisoire de la censure :
Il parait qu’une délégation internationale est en visite dans notre pays pour discuter de la liberté de la presse et de la véracité des accusations des activistes de la société civile sur la censure sur internet….nous nous attendons donc à ce que la levée de la censure soit temporaire juste le temps de leurrer la délégation ci-haut évoquée.
C’est en effet possible, mais peu probable pour la raison suivante : en certaines circonstances, il est arrivé au censeur tunisien de débloquer certains sites pour justement leurrer l’opinion publique Internationale. Nous avons connu ça lors du SMSI et lors de certaines manifestations internationales en Tunisie.
Mais à chaque fois, cela s’est limité à certain sites comme ceux des partis politiques actuellement censurés. Ainsi, cette levée provisoire n’a jamais été si systématique que celle que nous avons connue hier, mais toujours au cas par cas. En tout état de cause, durant ces parenthèse de « liberté », jamais le blog de nawaat ou celui de Tunisnews n’ont échappé à la vilenie des filtres de la censure.
Bien sur que tout cela demeure des spéculations. Ce n’est qu’un effort de notre part d’essayer de mieux comprendre un des systèmes de répression les plus secret de la Tunisie et contribuer à démystifier ses procédés. Et évidemment, nous invitons toute personne ayant d’autres informations à les rendre publiques, et à fortiori, il est peut – etre tant pour que d’anciens collaborateurs de ce système répressif révèlent enfin ce qui peut aider la Tunisie à ce débarrasser de ce mal.
De toute façons ce n’est qu’une question de temps, tôt ou tard, des révélations de la part de ceux qui sont aujourd’hui impliqués dans cette censure auront lieu. Aussi, nous rappelons encore notre email nawaat [ @ ] gmail [ dot ] com. Notre site est toujours ouvert à tout collaborateur. Il va de soit que ces collaborateurs ont l’assurance absolue quant à la confidentialité de leur identité.
Rédigé conjointement par Sami Ben Gharbia et Astrubal
http://fr.readwriteweb.com/2010/08/17/analyse/tunisie-censure-tunisienn-rvle-prcieux-secret/
Il est possible que notre censeur tunisien soit en train de perfectionner son contrôle sur l’infrastructure du réseau en vue d’un meilleur filtrage des sujets « sensibles », voire même d’une analyse plus rigoureuse des paquets de données transitant entre le réseau tunisien et le réseau international.
Une sophistication de l’infrastructure pourrait être très utile à un fichage et un contrôle plus policier des usagers du Net tunisien. Avec plus d’un million et demi de Tunisiens sur facebook, des centaines de blogs de plus en plus critiques, dont plus d’une centaine déjà censurés, et un stream assez politisé sur twitter et autres sites du web social, le régime tunisien n’a d’autre choix que d’accentuer son contrôle sur le réseau par le biais d’une sophistication à la chinoise de l’infrastructure de filtrage et de traçage.
Toujours est-il, s’il y a eu une mise a jour de l’infrastructure, voir un autre cran de sophistication, n’hésitons pas tous à être vigilants et attentifs aux procédés utilisés.
Il est aussi probable qu’il s’agissait d’une « simple » mise à jour du serveur; plutôt que de débloquer tout le trafic, le censeur a maintenu la ou les couche(s) du filtrage par IP, par mots-clefs et par adresse IP tout en débloquant l’autre couche, celle du filtrage par DNS. Une fois la mise à jour ou le changement de serveur effectué, tout est revenu à la « normale ».
Autres extrapolations, selon le Forum de « Démocratie Syndicale et Politique », ceci pourrait expliquer cette levée provisoire de la censure :
Il parait qu’une délégation internationale est en visite dans notre pays pour discuter de la liberté de la presse et de la véracité des accusations des activistes de la société civile sur la censure sur internet….nous nous attendons donc à ce que la levée de la censure soit temporaire juste le temps de leurrer la délégation ci-haut évoquée.
C’est en effet possible, mais peu probable pour la raison suivante : en certaines circonstances, il est arrivé au censeur tunisien de débloquer certains sites pour justement leurrer l’opinion publique Internationale. Nous avons connu ça lors du SMSI et lors de certaines manifestations internationales en Tunisie.
Mais à chaque fois, cela s’est limité à certain sites comme ceux des partis politiques actuellement censurés. Ainsi, cette levée provisoire n’a jamais été si systématique que celle que nous avons connue hier, mais toujours au cas par cas. En tout état de cause, durant ces parenthèse de « liberté », jamais le blog de nawaat ou celui de Tunisnews n’ont échappé à la vilenie des filtres de la censure.
Bien sur que tout cela demeure des spéculations. Ce n’est qu’un effort de notre part d’essayer de mieux comprendre un des systèmes de répression les plus secret de la Tunisie et contribuer à démystifier ses procédés. Et évidemment, nous invitons toute personne ayant d’autres informations à les rendre publiques, et à fortiori, il est peut – etre tant pour que d’anciens collaborateurs de ce système répressif révèlent enfin ce qui peut aider la Tunisie à ce débarrasser de ce mal.
De toute façons ce n’est qu’une question de temps, tôt ou tard, des révélations de la part de ceux qui sont aujourd’hui impliqués dans cette censure auront lieu. Aussi, nous rappelons encore notre email nawaat [ @ ] gmail [ dot ] com. Notre site est toujours ouvert à tout collaborateur. Il va de soit que ces collaborateurs ont l’assurance absolue quant à la confidentialité de leur identité.
Rédigé conjointement par Sami Ben Gharbia et Astrubal
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