Piratage Numérique

Piratage de télévision numérique, voilà un aspect de piratage qui intéresse de plus en plus de monde. Comment ça marche ? Quels sont les dangers ? Petite visite dans les méandres du cryptage télévisuel.

Comment ça marche ?
Le cryptage utilisé par les décodeurs Tv se nomme Cut and Rotate. Le principe est assez simple, sur le papier. C’est une coupure puis rotation sur une ligne. L’image est numérisée, un calculateur définit ensuite un point de coupure. Ce point peut être choisi parmi les 256 lignes de l’image. Le calculateur va ensuite délimiter deux segments de ligne que l'on va inverser avant l'émission. Cette inversion va crypter l’image et la rendre illisible. Pour pouvoir regarder cette image il va falloir utiliser une clé de décryptage qui est placée dans la carte à puce fournie avec le décodeur.

Star wars
La chaîne cryptée Canal Plus a lancé une série d'attaque à l'encontre des pirates de décodeurs pirates. Lors du match de football PSG/OM ou encore lors de la diffusion de certains film, comme Starwars, la télévision d'Universal Vivendi a envoyé une contre mesure qui a eu pour but d'annuler les mises en place électronique des pirates.
Les chaînes cryptées lancent des attaques après avoir mis la main sur les dernières technologies utilisaient par les contrefacteurs. TPS agit de même et a été jusqu'à changer son mode de chiffrement en 2002.

Piratage
Il s’avère que les systèmes de contrôle ne sont pas infaillibles. Les clés de décryptage, les logiciels d’émulation pullulent sur le web. Ils restent cependant anecdotiques. Le piratage de chaînes numériques pointe plutôt sur la création de décodeurs pirates et dans la contrefaçon de cartes d’abonnement. Nous avons voulu voir s’il était si simple de se procurer une carte d’abonnement. La réponse est oui. Nous avons rencontré Malik H., étudiant de 22 ans. Son truc a lui, le clonage de carte d’abonnement. « J’ai découvert ça chez mes parents en Algérie. Des boutiques spécialisées proposent ce genre de produit. Je me suis donc lancé. » Malik ne vend pas, il propose ses services à des amis intimes. Ce n’est pas le cas de tout le monde. En décembre 2000, un français originaire de la région de Marseille était arrêté par la police après qu’il ait été découvert qu’il vendait des cartes et des décodeurs pirates. Il a d’ailleurs avoué au moment de son arrestation qu’il avait pu se faire un peu plus de 100 000 francs d’argent de poche.

La source de ce piratage
Des pays comme la Thaïlande proposent tous les moyens pour pirater les chaînes numériques. Cartes, décodeurs, etc… Certains pirates proposent même sur une même carte à puce plusieurs abonnements sur des bouquets différents. La hollande a très longtemps été une plaque tournante sur ce sujet. On peut d’ailleurs toujours trouver certaines boutiques d’Amsterdam offrant le chargement des circuits programmables et autres modifications de décodeurs pour un peu moins de 200 francs français. Le magazine Al Aswan a interrogé un « pirate » qui s’exprime ainsi : « J'ai amené le procédé de piratage des cartes à puce pour les démodulateurs de réception numérique où je procède à l'importation du matériel de réception par satellite de marque Aston. Et là, j'ai connu un étudiant en informatique, un hacker, lequel m'a proposé une copie du programme de piratage soft à 3 000 FF." Le hacking n’a rien à voir, surtout à 3 000 balles le programme, mais ça démontre bien le business autour de ce petit monde.

Case prison
La loi est très claire sur le sujet, le piratage de chaîne numérique est considéré comme une contrefaçon. Utiliser, vendre ou mettre à disposition ce genre de technique peut vous amener à passer devant un juge, vous retrouver avec une belle amende et de la prison sur le dos. Une loi a même été faite sur mesure pour la chaîne Canal+ qui, avec son service spécialisé, collabore main dans la main avec la police.

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Le piratage numérique coûte 1 milliard d’euros à l’UE

«Celui qui pille avec un petit vaisseau se nomme pirate; celui qui pille avec un grand navire s’appelle conquérant.»
Proverbe grec


A combien s’élève le «chiffre d’affaires» annuel du piratage numérique dans les pays de l’Union européenne? Un milliard d’euros. C’est le montant colossal et le manque à gagner révélé lors de la dernière réunion de l’Aepoc «l’Association européenne pour la protection des oeuvres et services cryptés». Une association qui a été créée en 1995 et qui regroupe des sociétés leaders de télévision numérique et de télécommunication, comprenant chaînes télévisées, fournisseurs d’accès conditionnel, fournisseurs d’infrastructures de transmission et fabricants d’équipement matériel. En effet, le 2 décembre dernier, l’Aepoc a tenu sa réunion annuelle organisée par l’opérateur portugais Zon Multimedia à Lisbonne (Portugal). Cette rencontre a regroupé tous les opérateurs de l’industrie de la télévision cryptée de l’UE comme ADD Europe, Boxer TV, BSkyB, Eutelsat, General Satellite, Liberty Global, Nagravision, NDS, NTV-Plus, Opentech, Pace, Poverkhnost, Showtime Arabia, Sky Deutschland, Sky Italia, Viaccess - France Telecom et ZON TVCabo. L’objectif de l’Aepoc est d’éradiquer le piratage des oeuvres et des services cryptés et d’encourager le développement de structures légales, opérationnelles et technologiques appropriées dans le but de renforcer la sécurité et la sauvegarde des systèmes d’accès conditionnel pour les services de TV payant, dérivés TV et IP. L’Aepoc, a annoncé à cette occasion, les détails d’un nouveau plan d’action destiné à établir les bases d’une action antipiratage plus efficace pour l’association. L’accent sera mis sur le renforcement des capacités d’intelligence et des efforts en vue des réglementations européennes en usage. Le développement d’un nouveau plan d’action a été mené par le président de l’Aepoc Philippe-Olivier Rousseau et les vice-présidents Christine Maury-Panis (Viaccess) et Michael Barley (BSkyB) en 2010. Les lignes directrices de ce nouveau plan d’action consistent en quatre groupes, qui forment autant de conseils permanents, pour les secteurs: «Renseignement», «Réglementation et lobbying», «Adhésion, marketing et relations publiques» et «Finances». Le nouveau plan d’action de l’Aepoc pose les bases nécessaires pour évaluer plus activement et coordonner plus efficacement les initiatives destinées à enrayer le piratage audiovisuel et ainsi préparer le terrain pour une collaboration accrue du secteur entre ses membres, qui sont des leaders dans leurs marchés respectifs. Grâce à un organigramme plus abouti et une attribution plus claire de moyens professionnels, cette initiative permettra de révéler tout le potentiel de l’Aepoc et de la faire passer à la vitesse supérieure dans la lutte contre le piratage audiovisuel en Europe, mais aussi au-delà. Les premières mesures dans le cadre de cette collaboration inédite du secteur menée par les membres de l’Aepoc est de lutter contre le phénomène du pointage de carte cryptée sur Internet et les régions visées sont notamment le Maghreb, les pays de l’Est et la Russie où l’industrie du piratage a pris des proportions très importantes.

05 Janvier 2011
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