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Puissance militaire de l’Inde

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Personne à contacter Puissance militaire de l’Inde

Message par Daûphin_zz_47 Sam 24 Mar - 11:40

Développement militaire de l'Inde

Il est intéressant de comparer la forte ascension économique de l’Inde à sa militarisation. Quelques années après sa création en 1947, l'Inde s'imposait face au monde comme une des principales figures du mouvement des non-alignés.

Elle était considérée comme un État de second ordre malgré son importance démographique, à cause de sa faible puissance militaire et sa dépendance économique à l’Angleterre.
L'Inde a maintenu une politique extérieure pacifique jusqu'en 1962, suite à une défaite contre la Chine. Celle-ci l'oblige alors à changer de trajectoire et à amener une politique étrangère beaucoup plus agressive.
Elle modernise ainsi son armée et se rapproche de l'Union soviétique qui lui procure armement et soutien financier. Elle devient donc dépendante.

Avec les années, l'Inde s’impose de plus en plus comme un acteur régional incontournable jusqu'à ses principaux essais nucléaires, réalisés en 199, qui la placent alors au rang de puissance mondiale.

Son armée

Sa grandeur démographique lui permet d’avoir un nombre élevé de combattants. En 2005, le nombre s’élevait aux environs de 430.000 et ce nombre augmente chaque année de 22.000 unités.
Les dépenses militaires de l'Inde représentaient 2,5% du PIB en 2006, car les forces militaires de l'Inde sont composées d'une branche terrestre, navale et aérienne ainsi que de garde-côtes, de douaniers et d'une force de réserve. L'évolution militaire de l'Inde s'est faite au gré des différents conflits régionaux, principalement par rapport au Pakistan, puis, plus récemment, la Chine et à l'Iran.

Ses relations militaires

Sa grandeur lui permet de créer des liens avec la Chine. Deux grandes nations s’unissent dans le but de se fortifier militairement…
Malgré un passé difficile entre l’Inde et la Chine, ces deux nations se sont fortement rapprochées depuis leur émergence économique.
En effet, on pourrait justifier la nucléarisation de l’Inde par sa volonté de faire contrepoids à la Chine. Ce développement économique à plutôt tendance à rapprocher militairement ces deux États.

Des opérations militaires communes ont été réalisées au mois de décembre 2007 en territoire chinois. Leur objectif était d'augmenter la confiance et la compréhension mutuelle, ainsi que de combattre les forces du terrorisme, de l'extrémisme et du séparatisme. Ces opérations, impliquant 100 soldats de chaque pays, se sont déroulées sans incidents et furent un franc succès. Cette réalisation d’opérations militaires communes marque une rupture avec le passé qui engendrait des relations compliquées entre ces deux voisins.
Pour un grand nombre d’Indiens ultranationalistes, la Chine représente une menace régionale à l’expansion et à la croissance économique de l’Inde.

L’inde, un allié précieux pour les États-Unis

L’Inde constitue un atout de taille pour les États-Unis, pas seulement grâce à la grandeur de son territoire mais surtout grâce à sa position privilégiée au centre du continent asiatique, ainsi que sa proximité à l'Afghanistan, l'Irak et l'Iran.
Ces deux gouvernements sont arrivés à une entente sur le nucléaire indien, qui était jusqu’ici négligé par l’Inde. Celle-ci a d’ailleurs toujours refusé d’approuver le Traité de non-prolifération nucléaire. Malgré cette entente, le gouvernement Indien s’efforce de ne pas signer trop facilement des ententes ultérieures. En effet, plusieurs points restent ambigus, comme par exemple la dissociation des installations civiles et militaires et la coopération avec l’Agence internationale de l’Énergie nucléaire.

En plus de cela, des négociations antérieures à l’ouverture du discours militaire entre les États-Unis et l’Inde concernaient la vente d’armements entre ces deux pays, et plus spécifiquement sur l’assemblage d’armement et le transfert technologique, ainsi que sur l’achat par l’Inde de plusieurs F-16 américains.

Vis- à-vis du nucléaire

L’Inde a maintenu une politique indépendante sur les questions militaires et civiles du nucléaire depuis le début de son programme nucléaire dans les années 50.
Après plusieurs mois de débats en Inde, New Delhi a rejoint le cercle très fermé des nations nucléaires : reconnue dans le monde entier et apte à commercer comme elle veut.

Les dirigeants américains avaient mis au point dès mars 2006 un protocole d’accord pour lever l’embargo qui frappait l’Inde depuis trente ans, suite aux essais nucléaires sauvages. Pour que le projet soit finalisé, il a fallut plus de deux ans.
Pourtant, l’Inde n’a pas signé le Traité de non-prolifération nucléaire : ceci devrait lui interdire tout commerce de matière nucléaire.
On pourrait justifier la nucléarisation de l’Inde par sa volonté de faire contrepoids à la Chine.

http://www.questmachine.org/article/D%C3%A9veloppement_militaire_de_l_Inde


Une force militaire significative

En complément de son rôle accru dans le domaine international politique et économique et de son affirmation comme puissance nucléaire, l’Inde se dote d’une panoplie complète de moyens de défense, selon ses disponibilités financières et technologiques. Consacrant environ 3 % de son Produit Intérieur Brut à sa défense, pourcentage fort raisonnable, elle dispose de forces armées parmi les plus puissantes du monde, par ses effectifs, le bon niveau de ses officiers, la bravoure de ses cadres subalternes et soldats mais aussi par la quantité et la qualité de ses équipements et armements.

L’industrie de défense repose sur un ensemble d’entreprises publiques et d’arsenaux fabriquant des matériels pour les trois armées. Certains programmes de fabrication se sont soldés par des échecs ou par des retards importants. Les principaux chantiers navals se trouvent à Mumbai et Kolkata. 35 navires de guerre sont actuellement en cours de construction. Bien que son industrie de défense se développe, en faisant notamment appel au secteur privé, l’Inde doit encore importer beaucoup de ses équipements et armements. La Russie reste un pays fournisseur important et accorde assez facilement des licences de fabrication pour certains systèmes d’armes, y compris des avions. Des fabrications communes se font comme dans le domaine de la haute technologie par exemple le missile de croisière supersonique Brahmos (appellation qui évoque le Brahmapoutre et la Moskova). Mais, comme dans le domaine civil, la technologie occidentale est vivement recherchée. Israël et les pays occidentaux accroissent leur part dans le marché de l’armement. Chose impensable il y a quelques années, les Américains ont vendu aux Indiens en 2006 un navire de guerre retiré du service et six hélicoptères militaires. Ils se positionnent pour vendre les 126 nouveaux chasseurs dont voudrait se doter l’armée de l’air.

L’armée de terre aligne plus de 1.200.000 hommes et des matériels et armements parfois relativement modernes mais parfois aussi obsolètes. La participation, par rotation, de nombreuses unités à des opérations contre des insurgés séparatistes au Cachemire, indépendantistes ou autonomistes dans les Etats du nord-est aguerrit les troupes mais les use également et les détourne de leur mission première. L’armée de terre souffre d’un manque d’officiers, le déficit étant évalué à 11.000. Ce sous-encadrement explique peut-être le stress de certains militaires du rang affectés au Cachemire qui parfois conduit, au sein des casernements, à des bagarres violentes et à des suicides.

L’armée de l’air dispose de chasseurs performants comme les Mig 29 et Su 30, acquis auprès de la Russie et déployés sur de nombreuses bases dispersées à travers le pays. L’acquisition d’avions russes équipés de systèmes de détection AWACS israéliens constituera un multiplicateur de puissance.

La marine se renforce avec l’acquisition d’un porte-avions d’origine russe et de six sous-marins Scorpène de conception franco-espagnole. La construction d’une très grande base à Karwar, à 100 km au sud de Goa, dans l’Etat du Karnataka lui donnera des moyens d’action nouveaux. Dans les bases navales existantes, à Mumbai, Vishakapatnam et Cochin, la marine doit partager les installations avec des navires de commerce. Il n’en sera pas de même à Karwar qui formera un complexe exclusivement militaire, à vocation interarmées avec non seulement une base navale capable d’accueillir dans des conditions optimales de sécurité des navires de surface et des sous-marins mais aussi une base aérienne et diverses autres infrastructures. Ce sera en fait sans doute la plus grande base d’Asie du Sud, sans aucune commune mesure avec la base navale d’Ormara et le port de Gwadar, à double vocation civile et militaire, sur la côte de Makran, au Pakistan. Karwar devrait permettre à la marine indienne d’assurer la protection de la navigation maritime bien au large de ses côtes occidentales, en mer d’Arabie et de surveiller les navires chinois, qui pourraient multiplier leurs escales en Birmanie, au Bangladesh, au Sri Lanka et au Pakistan. La future base intéressera les Etats-Unis ainsi que la Russie (le porte-avions de la marine indienne, d’origine russe y sera basé) mais il est douteux que l’Inde leur accorde d’autres facilités que celles données lors d’escales de routine. Un changement pourrait cependant s’opérer en cas de présence trop grande dans l’Océan Indien de la flotte chinoise. L’infrastructure existera pour contrer une menace, éventuellement avec l’aide d’alliés de circonstance. Le jeu se ferait à quatre, Chine et Pakistan d’un côté, Inde et Etats-Unis de l’autre, la Russie adoptant une attitude neutre ou apportant son concours aux deux derniers pays. La marine indienne verra également ses infrastructures s’améliorer sur la côte orientale avec la construction envisagée de nouvelles bases navales près de Vishakapatnam et à 40 km au sud de Chennai. Elles s’ajouteront à la base interarmées de Port Blair dans l’archipel des Andamans et Nicobar qui contrôle l’accès au détroit de Malacca.

La composante nucléaire se développe surtout dans les armées de terre et de l’air et s’étendra à la marine. L’Inde, comme d’ailleurs le Pakistan, a décidé d’appliquer un moratoire sur les essais nucléaires mais le programme de missiles balistiques à longue portée se poursuit. Des missiles de croisière sont également testés. Des satellites civils d’observation peuvent avoir des applications militaires. Le premier satellite d’observation spécifiquement militaire a été lancé en août 2007. L’Inde est donc désormais une puissance spatiale militaire. Un système de défense anti-missiles commence à être mis au point.

L’Inde souffre d’une inadéquation de ses moyens de commandement. Il existe un embryon d’état-major interarmées mais sans véritable pouvoir. Il n’y a pas de chef d’état-major des armées et les trois armées, terre, air et mer, semblent avoir du mal à coordonner leurs planifications et leurs entraînements. Une grande rigidité du commandement, peut-être un héritage des étroites relations entretenues dans le domaine de la défense avec l’Union soviétique, nuit par ailleurs à l’efficacité opérationnelle en bridant quelque peu l’esprit d’initiative. Le commandement stratégique qui met en œuvre les armes nucléaires ne semble pas totalement opérationnel. C’est une situation préoccupante dans la mesure où les temps de réaction en cas d’échanges nucléaires par missiles entre l’Inde et le Pakistan sont extrêmement courts du fait des faibles distances.

Malgré quelques progrès, les militaires restent mal intégrés dans les structures décisionnelles gouvernementales, les fonctionnaires du puissant Indian Administrative Service désirant conserver leurs prérogatives, même si leurs compétences en matière de sécurité et de défense sont faibles[4]. Les scientifiques de la défense paraissent davantage participer aux processus décisionnels qu’auparavant. Le Président de la République, un ancien ingénieur de l’armement, spécialiste des missiles, est issu de leur rang.

Pas plus qu’elle n’accepte de bases étrangères chez elle, l’Inde ne dispose de points d’appui à l’étranger. Elle n’est pas connue pour le déploiement stratégique de ses forces armées, se contentant d’envoyer des contingents importants dans des opérations de maintien de la paix conduites à travers le monde par l’ONU, notamment et surtout en Afrique. Il existe dans ce domaine une certaine émulation avec le Pakistan et le Bangladesh, autres pourvoyeurs importants de casques bleus. Les membres de l’Organisation de Coopération de Shanghai ont clairement fait entendre que les bases américaines en Asie centrale devraient fermer. Dans ce contexte, la réhabilitation de la base aérienne de Farkhor, au Tadjikistan par des personnels de l’armée de terre et de l’armée de l’air indiennes n’en prend que plus de relief en démontrant la volonté de l’Inde d’assurer une certaine présence militaire, au moins temporaire et marginale, en Asie centrale, ce qui a suscité quelques émois à Islamabad.

L’Inde reste floue sur l’emploi des armes nucléaires, admettant qu’elle n’en fera pas usage en premier, ce qui peut se comprendre face au Pakistan mais moins face à la Chine. Elle modernise ses concepts d’emploi des forces terrestres, aériennes et maritimes. Elle met sur pied des groupements tactiques destinés à agir vite dans la profondeur du champ de bataille, avec un appui aérien. Leur action viserait à détruire des forces adverses bien localisées et non pas à occuper un territoire. L’Inde a acquis, par ailleurs, une certaine capacité de projection de forces grâce à son aviation qui possède des bombardiers à long rayon d’action et des avions de ravitaillement en vol et grâce à sa marine avec le porte-avions. Des avions de détection lointaine sont également prévus. De plus, le port iranien de Chabahar pourrait être mis à la disposition de ses navires de guerre en cas de nécessité, selon un accord qui aurait été signé entre les deux pays mais qui n’a pas été confirmé. L’Inde sera donc en mesure d’intervenir militairement en Océan Indien et même sur les franges de l’Océan Pacifique, notamment en Asie du Sud-Est.

Des exercices communs impliquant des unités des trois armées se déroulent, selon une fréquence de plus en plus grande, sur le territoire indien et à l’étranger, avec des Américains, des Britanniques, des Français, des Russes, des Sud-Africains et des Iraniens. D’autres sont planifiés avec Singapour, la Mongolie et l’Ouzbékistan. Les forces spéciales sont parfois parties prenantes de ces exercices.

Sur le plan militaire, l’Inde élargit donc sa vision. Elle pourrait, ce faisant, épuiser financièrement le Pakistan dans une course aux armements, à l’instar de celle qu’avaient conduite avec succès les Etats-Unis à l’égard de l’Union soviétique. Elle ne serait pas mécontente d’aboutir à ce résultat tout en poursuivant son but principal d’acquérir une capacité militaire significative dont une partie pourrait être projetée au delà même de l’Asie du Sud.

* L’Inde dispose donc de certains attributs de la puissance, une population importante, jeune, dynamique et partiellement bien instruite, une richesse agricole et minière, une technologie développée dans certains secteurs, y compris ceux du nucléaire et de l’espace, une capacité de s’ouvrir sur le monde, qui se traduit par des échanges commerciaux en augmentation et, pour assurer sa sécurité, des forces militaires nombreuses, dotées de l’arme nucléaire et des unités paramilitaires significatives.

Mais des faiblesses structurelles subsistent. Sa dépendance énergétique demeure. L’Inde devra importer du pétrole et du gaz en quantité de plus en plus grande. La compétition mondiale sera vive et les coûts, sans doute en constante augmentation, pèseront lourd dans sa balance commerciale. Son accroissement démographique devra être maîtrisé, sinon le déséquilibre entre ressources et besoins ne sera plus assuré et la dégradation de l’environnement se poursuivra. La santé de la population est mise en péril par une pollution qui s’accroît. L’eau constituera un problème majeur que l’Inde cherche à résoudre sur les plans qualitatif et quantitatif. En ce qui concerne la qualité, elle s’efforce de réduire les pollutions des cours d’eau et des nappes phréatiques, dues aux engrais utilisés par l’agriculture et aux déchets industriels, dues aussi à l’insuffisance d’usines de traitement des eaux usées des grandes agglomérations. En ce qui concerne la quantité, elle vise à réduire les pertes, énormes, des réseaux de distribution et à assurer une meilleure répartition en connectant les principaux cours d’eau du pays mais la fonte des glaciers himalayens qui alimentent les grands fleuves constitue une préoccupation majeure. La faiblesse des infrastructures routières, ferroviaires, portuaires et aéroportuaires continue d’être pénalisante. L’Inde devra enfin trouver des solutions pour mettre fin aux insurrections qui la déchirent et l’affaiblissent, au Cachemire où des musulmans extrémistes revendiquent le rattachement au Pakistan ou l’indépendance, dans les Etats du Nord-Est en proie à des militants indépendantistes ou autonomistes et dans les provinces du centre-est où la rébellion maoïste s’étend. Ces défis qui s’étendent à l’ensemble du territoire sont considérables.

Sur le classement des indices de développement humain, établi par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), l’Inde reste encore mal placée : au 127ème rang sur 174 pays, le Pakistan se trouvant à la 142ème place. Dans le classement des pays corrompus, elle occupe la 88ème place sur 159, le Pakistan étant encore plus mal placé[5]. De plus, la corruption sévit. Sur l’ établi par Transparency International, l’Inde se classe à la 88ème place, sur 163. Elle fait moins bien en Asie du Sud que le Sri Lanka, classé 78ème mais mieux que le Népal, situé à la 117ème place, le Pakistan, 144ème place et le Bangladesh, 158ème place. Ces classements peu enviables nuisent aux investissements intérieurs et encore plus aux investissements extérieurs. L’Inde fait des efforts pour remédier à ces déficiences. Ainsi, après avoir signé et ratifié la Convention des Nations Unies contre la Corruption de 2005, elle a fait voter une loi sur le droit à l’information, un outil capital dans la lutte contre ce fléau et qui déjà s’avère efficace. A la fin de 2006, aucune loi semblable n’avait été votée dans les autres pays d’Asie du Sud.

Un long chemin reste donc à parcourir pour que l’Inde rejoigne les grands mais elle en a l’ambition et s’en donne les moyens. Elle devrait se hisser à la troisième place des puissances économiques mondiales en 2020, loin derrière les Etats-Unis et la Chine mais le revenu par habitant restera faible. Elle veut que le monde reconnaisse son importance. Une admission comme membre permanent au Conseil de sécurité de l’ONU reste un objectif majeur de sa diplomatie. Quoiqu’il arrive, l’Inde comptera de plus en plus dans le monde, surtout si elle trouve un terrain d’entente avec la Chine.

Général (CR) Alain Lamballe

http://www.diploweb.com/forum/inde08032.htm


L'Inde puissance navale

L’EFFORT NAVAL DE L’INDE

L’acte de naissance de l’Inde comme État indépendant est la partition (1947), qui a entraîné aussitôt une guerre avec le Pakistan pour la possession du Cachemire. La confrontation, aujourd’hui encore, n’a rien perdu de sa virulence. Le second fait majeur a été l’irruption des troupes chinoises sur les frontières himalayennes (octobre 1962) suivie de leur retrait délibéré et d’un long conten­tieux. C’est de ce moment que date pour l’Inde moderne la prise de conscience militaire et stratégique. Néanmoins l’origine même des menaces (Pakistan, Chine) et la nature des enjeux (Cachemire, frontières du nord et du nord-est) amenèrent les dirigeants à donner la priorité aux moyens terrestres et aériens. La prise en compte de la dimension maritime dans la stratégie générale de l’Inde date des années 1965-1968. On constate que les premières décisions significa­tives ont coïncidé dans le temps avec deux mouvements de sens contraire qui ont affecté le théâtre "océan Indien" :

- l’annonce du retrait britannique de ses positions à l’est de Suez et par voie de conséquence, l’abandon des verrous que tenait la Royal Navy,

- l’entrée progressive de la flotte soviétique dans la zone.

Lorsqu’en 1965 l’Inde s’adressa à Londres pour se doter d’une force sous-marine, elle trouva peu d’empressement chez son fournisseur traditionnel. En revanche, l’Union soviétique était prête à offrir les matériels, l’assistance technique et les crédits dont l’Inde avait besoin. Elle n’a pas cessé, depuis, d’assurer à la marine indienne l’essentiel de ses équipements. Après avoir réalisé un premier programme décennal (1965-1975), l’Inde s’est fixée un second programme naval portant sur 20 ans (1978-1998), en cours de réalisation. On trouvera ci-joint en annexe le tableau des forces navales dont dispose l’Inde aujourd’hui.

Abstraction faite des unités de garde-côtes et des navires en voie de réforme, l’essentiel des forces de haute mer est constitué par trois éléments :

- 25 navires de combat, à savoir 5 destroyers et 20 frégates, d’origine soviétique ;

- une force sous-marine de 10 unités modernes (dont 8 soviétiques), à laquelle s’ajoute un sous-marin nucléaire d’attaque prêté par l’Union soviétique en 1988 ;

- une force aéro-navale composée de deux porte-aéronefs récemment reconditionnés et équipés d’avions à décollage vertical et d’hélicoptères armés, à quoi s’ajouterait un troisième porte-avions dont le projet est sérieusement considéré.

L’Inde dispose en outre de 6 appareils de patrouille maritime à long rayon d’action (d’origine soviétique) et s’est dotée de moyens amphibies capables de débarquer une demie-brigade blindée.

L’énigme que pose l’architecture de ces forces est celle des porte-avions. Le groupe qui est l’escorte obligée d’un porte-avions, immobilise 8 à 10 navires pour un gain qui n’a de chances de s’actualiser qu’en stratégie offensive. C’est le noyau d’une projection de puissance à grande distance. Celle-ci peut viser soit les marines occidentales qui patrouillent en océan Indien - USA, Grande­-Bretagne, France - soit les pays riverains qui sont dépourvus de capacité navale, à la seule exception du Pakistan. La première hypothèse est peu vraisemblable dans l’état des relations de l’Inde avec ces pays et de ces pays avec l’Inde. Seule la seconde mérite d’être envisagée. Or même dans ce cas, les moyens sous-marins, aériens et de surface dont dispose le Pakistan seraient suffisants pour mener la vie très dure aux porte-avions indiens.[2]

L’acquisition d’un sous-marin nucléaire d’attaque soulève des questions du même ordre : était-il nécessaire à l’Inde d’acquérir un bâtiment lourd, coûteux et difficile à mener, dans la seule perspective d’un conflit avec le Pakistan ou d’une opération aéro-navale entreprise dans son propre voisinage ? La combinaison d’une force sous-marine moderne et d’aviation basée à terre, équipée de missiles A-S aurait, semble-t-il, un rapport coût/efficacité équivalent à celui du ou des SNA qu’il faudrait mettre en œuvre.

En ajoutant une capacité navale et aéronavale à sa puissance militaire, l’Inde a poursuivi deux objectifs :

1) remplir le vide laissé par le retrait britannique, ce qui pouvait la conduire à une situation de prépondérance sur les deux quadrants nord de l’océan.

2) compléter ses moyens de défense et de coercition vis-à-vis du seul "challenger", le Pakistan.

Il faut bien voir que le second objectif n’impliquait pas d’atteindre le premier. Assurer une défense effective contre le Pakistan ressort d’une stratégie de sea denial qui, compte tenu des forces en présence en 1971 (c’est-à-dire avant le démembrement du Pakistan) et plus encore aujourd’hui, n’exige ni aviation embarquée ni forces de haute mer. Il est clair que la possession de 2 porte-aéronefs capables d’entrer en opération simultanément, c’est-à-dire de 3 à 4 unités de ce type, avec leur escorte normale, répond à un objectif de sea control, c’est-à-dire à une stratégie navale infiniment plus ambitieuse.

"L’Inde n’a pas besoin d’une marine océanique renforcée pour contrer le Pakistan. Elle n’en a pas non plus besoin contre ses voisins proches ou plus éloignés puisque, à l’exception de l’Afrique du Sud, elle entretient des relations amicales avec tous les États riverains de l’océan Indien. Il est dès lors clair que son développement naval a été provoqué par la volonté de faire face aux menaces, directes ou indirectes, perçues du fait de l’irruption des marines des Super Puissances dans l’océan Indien".[3]

Le même auteur ouvre sa démonstration par la déclaration suivante : "L’axiome fondamental de la politique stratégique indienne a été de chercher à interdire aux puissances extra-régionales toute ingérence dans les affaires d’Asie du Sud." [4]

Au fil des ans, la posture de non-alignement, que Jahawarlal Nehru avait définie comme le corollaire de l’indépendance d’une nation qui était trop grande et trop originale pour devenir le pion d’un des Grands est devenue le postulat d’une politique de puissance régionale qui s’arroge le droit d’exclure les Grands de "sa" région. De sorte qu’on a vu la diplomatie indienne tenir le raisonnement qu’on peut résumer dans le syllogisme suivant :

- les grandes puissances sont perturbatrices en océan indien (majeure) ;

- or les intérêts de l’Inde sont identiques aux intérêts de tous les pays de la région (mineure) ;

- donc l’Inde doit se doter des forces navales et aéronavales à la mesure de la région (conclusion)."

Le discours, et plus encore la pratique, incluait la Chine parmi les Grands, mais elle tendait à en exclure l’Union soviétique, amie des peuples pacifiques. La pointe était dirigée, en fait, contre un seul Grand : les États-Unis. Le discours trouvait sa justification dans l’épisode, cent fois ressassé, de l’entrée d’une task force américaine dans le golfe du Bengale en décembre 1971, mais oubliait opportu­nément que le même groupe aéronaval avait croisé dans les mêmes parages, à la requête du gouvernement indien, en novembre 1962.[5]

Heureusement pour l’Inde, le syllogisme ci-dessus a déjà perdu sa majeure. L’Inde a cessé les attaques verbales qu’elle adressait à la politique américaine jusqu’à une époque récente, à propos de la base de Diego Garcia et de la Rapid Deployment Force, et elle entretient désormais avec les États-Unis, des rapports mutuellement avantageux et fructueux. Et surtout, la fin de l’affrontement Est-Ouest enlève à la doctrine indienne de sécurité sa principale justification idéologique. Même l’appui que les États-Unis accordaient au Pakistan, tant qu’a duré l’intervention soviétique en Afghanistan, est devenu précaire et conditionnel. A vrai dire, la doctrine indienne de sécurité est aujourd’hui périmée, puisqu’aucune grande puissance non régionale n’a élevé d’objection ni moins encore créé d’obstacle aux actions indiennes dans ce qu’elle considère comme son périmètre de sécurité en 1987 et en 1988.

De ce point de vue il n’est pas sans intérêt de noter la mise en garde qu’en termes voilés l’analyste indien bien connu, K. Subrahmaniam, adresse aux dirigeants de son pays au terme d’un article consacré à la doctrine navale de l’Inde : "Il faut adresser un avertissement très clair : l’Inde devrait signifier clairement qu’elle n’a pas l’intention de se doter d’une capacité de projection océanique significative". "Notre acquisition d’armes nucléaires, de missiles, d’une puissante aviation, d’une armée mobile et puissante et même d’une marine défensive puissante, dotée de sous-marins nucléaires, de porte-avions légers et de navires lance-missiles ne susciterait pas autant d’appréhension de nos voisins que la constitution d’une puissance navale dotée d’une capacité de projection océanique significative." [6]

La Chine porterait-elle ombrage à la puissance indienne en océan Indien ? Là encore une note de prudence est la dominante d’une étude sur la marine chinoise rédigée par le successeur de M. Subrahmaniam à la tête de l’Institut indien d’études stratégiques. La déficience de cette marine en matière de lutte anti-aérienne et anti-­sous-marine, son obsolescence technologique vont contraindre la marine chinoise aux eaux proches de ses bases. Il conclut ainsi : "Les capacités chinoises en océan Indien peuvent difficilement être considérées comme une menace, même de faible intensité dans l’hypothèse la plus pessimiste." [7]

Si la menace chinoise en océan Indien n’a jamais été très crédible, elle paraît aujourd’hui encore moins probable, étant donné l’amélioration sensible des rapports sino-indiens depuis deux ans.

Si l’Inde n’a plus guère d’ennemis capables de menacer sa sécurité, elle a pourtant de grands intérêts en océan Indien.

LES INTÉRÊTS INDIENS DANS LE GOLFE PERSIQUE

A considérer l’océan Indien dans la totalité de son étendue, on doit admettre qu’il n’est pas et n’a pas été, même au cours de deux guerres mondiales, une zone de grande intensité conflictuelle. En revanche, le quadrant nord-ouest revêt une importance économique évidente du fait qu’il est obligatoirement utilisé comme voie de sortie pour la plus grande partie du pétrole brut en provenance du Moyen­-Orient. Toutes les puissances industrielles et maritimes sont donc intéressées à la liberté de navigation dans cette zone dont le Golfe est le point focal. L’histoire nous montre que le golfe Persique et la voie maritime qui va d’Oman aux côtes indiennes ont été fréquentés par les navires et les marchands de toutes races depuis deux millénaires au moins. On en trouvera un témoignage remarquable dans un texte arabe du IXe siècle, intitulé "Relation de la Chine et de l’Inde", qui montre que les "marchands de mer" arabes et chinois, chrétiens, juifs et musulmans trafiquaient déjà entre Bassora et Canton en passant par la côte malabare et Ceylan.[8] Au XIXe siècle c’est le gouverne­ment de l’Inde qui était chargé, par délégation de Londres, d’assurer la police maritime dans les eaux du Golfe et de maintenir une certaine présence dans les Émirats, où il avait des agents politiques et, en temps de troubles, des troupes. C’est seulement vers 1960 que la roupie indienne a cessé d’être la monnaie des Émirats, sous la responsabilité de la Reserve Bank of India.

Aujourd’hui encore, l’Inde a de grands intérêts dans les pays du golfe Persique. On peut les résumer ainsi :

1) au moins un million d’émigrants (ouvriers, employés, banquiers, ingénieurs et commerçants) qui possèdent une capacité d’épargne presque égale au besoin du financement extérieur de l'économie indienne.

2) une source de pétrole brut, représentant 40 % de ses importations totales de brut et de produits pétroliers.

3) un marché non négligeable pour les produits de son industrie.

Ces intérêts, l’Inde les partage avec tous les pays d’Asie du Sud, c’est-à-dire le Pakistan, le Bangladesh et Sri Lanka. On peut avancer que nulle autre région de l’océan Indien ne représente un tel enjeu pour l’Inde et pour l’Asie du Sud dans son ensemble.

Quelle a été la réaction de l’Inde face à l’agression du 2 août 1990 ? Comme lors du premier choc pétrolier, puis pendant la guerre Irak-Iran, la diplomatie indienne a choisi le profil le plus bas possible. Mais il serait aisé de montrer que les circonstances, cette fois, étaient différentes et appelaient une autre attitude. Car la communauté indienne au Koweït, forte d’au moins 100 000 personnes,[9] s’est trouvée du jour au lendemain prise au piège, financièrement ruinée et politiquement abandonnée. La presse indienne a fait état de manifestations de désespoir des indiens de Koweït devant leur ambassade fermée.

Certes, le gouvernement indien a condamné, en termes modérés au point d’apparaître complaisants, l’invasion du Koweït par les troupes irakiennes. L’Inde a fermé son ambassade dès le milieu d’août, laissant ses ressortissants sans appui officiel. Lors de sa visite à Koweït, à la mi-août, le ministre des Affaires étrangères de l’Inde, M. I.K. Gujral, aurait tenu aux ressortissants de son pays bloqués dans l’Émirat, des propos les incitant à poursuivre leur activité sur place, ce qui aurait provoqué une vive réaction des Koweïtiens en exil.[10] Cette attitude d’apaisement n’a eu guère d’effets sur l’Irak ni sur le dénuement des Indiens, que l’Inde a dû finalement rapatrier.

Au cours d’une visite officielle que M. Gujral rendit aux Émirats Arabes Unis, le 21 octobre, le ministre crut devoir durcir le ton à l’égard de l’Irak, et énoncer une position que la presse indienne a qualifié d’énergique ("a bold stance").[11] On peut en juger par ces quelques extraits : "Nous pensons que les États ont le droit de prendre les mesures nécessaires pour se défendre". Le journaliste note qu’il faut y voir l’approbation tacite de l’envoi d’une force multinationale dans le Golfe. "L’Inde soutient la convocation rapide d’une conférence internationale (sur le Moyen-Orient) pour résoudre les autres questions en litige". Ici plusieurs gloses, nous dit-on, sont possibles. Il se peut que M. Gujral ait voulu dire qu’il y avait un lien mais pas de simultanéité, entre la question de Koweït et celle de Palestine. "Tout en reconnaissant la complexité de la situation, nous espérons qu’il y aura une solution pacifique pour tous ". La phrase est en progrès, note le commentateur, sur les déclarations antérieures qui ne reconnaissaient pas la complexité de la situation, c’est-à-dire le recours éventuel à la force.[12]

Deux observations doivent être faites : la première est que les émigrés indiens venaient en majorité des régions traditionnellement tournées vers la mer (Kerala,[13] Goa, Gujerat) et qu’ils appartenaient à des confessions minoritaires (musulmans, chrétiens, sikhs). Or c’est Delhi qui gouverne, c’est-à-dire une capitale qui est de plus en plus absorbée par les préoccupations morbides de l’Hindi belt, une capitale où les intérêts du Sud sont de moins en moins représentés.

La seconde observation a trait au rôle de l’Inde comme puissance régionale. Elle avait là une occasion d’être le défenseur des intérêts des pays d’Asie du Sud, frappés au même titre qu’elle, par le coup de force de l’Irak. Le Pakistan et le Bangladesh ont réagi aussitôt par l’envoi de contingents armés de plusieurs milliers d’hommes chacun. L’Inde avait ainsi une opportunité unique d’orienter sa politique arabe dans un sens qui eût été approuvé par ses voisins, par l’Arabie Saoudite et par sa propre population musulmane.

On nous permettra de citer également le propos que Jawaharlal Nehru avait tenu autrefois pour clarifier ce qu’il entendait par neutralisme et non-alignement : "Lorsque la liberté est en danger ou la justice menacée ou lorsqu’il y a agression, nous ne pouvons pas être et nous ne serons pas neutres".[14]

Mais le gouvernement du moment n’a pas voulu ou n’a pas pu, prendre une position claire. Lorsque l’agression s’est produite, le cabinet V.P. Singh entrait dans sa phase terminale. Après des débuts qui promettaient beaucoup, il allait s’engager dans la malheureuse affaire des "réservations de caste" pour tenter de trouver un dérivatif à l’agitation déclenchée par les mouvements hindouistes. Cette manœuvre politicienne, déclenchée par un gouvernement aux abois, s’est finalement retournée contre lui. Il a survécu quelques mois encore, perdant chaque jour de son crédit initial. Il était vain d’espérer qu’il pût, dans ces conditions, s’élever jusqu’à une vision régionale d’ensemble.

Dans un article récent,[15] nous avions souligné les risques que nous paraissait comporter la poursuite d’une politique de puissance poursuivie pour elle-même, sans porter une attention suffisante à la capacité de l’économie de la soutenir et sans une définition claire des objectifs qu’on lui assigne. C’est pourtant la voie qu’a suivi l’Inde depuis un certain nombre d’années.

La France de 1939 avait une marine remarquable, qui était sans conteste la seconde en Europe. Faute de volonté politique, elle a disparu dans les eaux de Mers el-Kébir et de Toulon sans avoir servi. Dans le cas présent, le non-usage de la puissance indienne n’est pas l’application d’une politique ; elle est le résultat d’une vision très étriquée des intérêts essentiels. Elle met cruellement en évidence les inconvénients d’un réalisme à courte vue et d’une dégradation continue de la volonté politique, dont les symptômes se manifestent dans tous les domaines.

LES FORCES NAVALES DE L’INDE EN 1990

D’après Military Balance 1990-1991

1 - Navires de surface : 27 unités

a) 2 porte-aéronefs :
Viraat (type Hermès), 29 000 t, équipé de Sea Herrier
Vikrant (type Glory) 19 800 t, équipé de Bréguet Alizé et d’hélicoptères Sea King.

b) Navires de combat : 25
5 destroyers lance-missiles (type Kachin soviétique)
20 frégates, dont : 3 Godaveri équipées de 2 hélicoptères
6 Nilgiri (type Leander britannique)

2 - Force sous-marine : 19 unités, dont 10 sous-marins modernes. La 1e génération était composée de 8 Foxtrot, qui sont progressivement remplacés par les 8 Kilo, à quoi s'ajoutent 2 type 209 (Howalds Werke) et 1 sous-marin nucléaire d’attaque (type Charlie) loué par la marine soviétique.

3 - Navires légers et de patrouille côtière : 37 unités
dont 10 corvettes (type Nanouchka et Tarantul
12 vedettes (type Osya).

4 - Moyens amphibies : 10 unités capables de débarquer 1 500 hommes et 66 chars.

5 - Aviation maritime, embarquée et basée à terre, à savoir :
1 escadron de 18 Sea Harrier à décollage vertical,
1 escadron de 4 Bréguet Alizé,
6 escadrons d’hélicoptères (77 unités),
3 Tupolev 142 M, à long rayon d’action (6 000 miles),
3 Ilyoushin Il-38, à long rayon d’action (3 800 miles),
9 appareils Britten-Norman.

6 - Garde côtière

37 patrouilleurs, 3 escadrons d’avions et d’hélicoptères.

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