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Colonel Amirouche Aït Hamouda
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algeriedrs :: Histoire et actualité Algérienne :: Histoire de l'Algérie :: Grandes figures de la nation Algérienne
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Colonel Amirouche Aït Hamouda
Colonel Amirouche Aït Hamouda
Son parcours
Le Colonel Amirouche Aït Hamouda naquit le 31 octobre 1926 au village de Tassaft Oughmoune, l'un des villages des montagnes du Djurdjura où il grandit au sein de la nature.
Il adhéra au Mouvement pour le Triomphe des Libertés Démocratiques dans la ville de Relizane où il était employé dans un magasin, tout en exerçant ses activités politiques consistant à distribuer des tracts, communiquer les instructions, faire de la propagande pour le Mouvement et collecter les fonds.
Son activité qui était intense et remarquable amena les autorités françaises à l'emprisonner deux fois , la première fois en 1947 et la deuxième en 1948, au cours desquelles elles lui firent subir les pires humiliations et tortures.
Devant l'absence de perspectives, il se rendit en France en 1950 afin d'y poursuivre son activité politique et revint au pays deux mois avant le déclenchement de la lutte de libération, pour se joindre à ses frères combattants dans la zone de Aïn El Hammam (ex- Michelet). Dès le début de son incorporation, Amirouche révéla une grande capacité à organiser le combat, ce qui lui permit de gravir rapidement les échelons de la responsabilité. Il fut d'abord responsable de la zone de Aïn El Hammam après la mort au champ d'honneur de son premier chef, ensuite responsable de la zone de Petite Kabylie où il réussit en très peu de temps à mettre en place une organisation révolutionnaire et constituer des cellules dans les villages et les hameaux.
A la fin de l'année 1955, Amirouche fut promu au grade de lieutenant et put déjouer tous les plans mis en œuvre par l'ennemi dont le plus célèbre était l'opération intitulée "l'espoir et le fusil" qui fut l'une des premières opérations conçue par le génie de Robert Lacoste.
Une fois de plus, Amirouche put manifester son courage ainsi que sa capacité à défier le colonisateur. Ainsi, malgré l’encerclement de la région par plus de 60 mille soldats, il déploya des efforts considérables pour la tenue du Congrès de la Soummam. Il intensifia les opérations militaires dans les environs afin de dérouter l'ennemi, de même qu'il prépara et arma cinq katiba (bataillons) pour veiller directement sur la sécurité des congressistes parallèlement à l'aide fournie par les moussebiline (volontaires, membres de l'Organisation Civile du Front de Libération Nationale) et les citoyens .
Au cours du printemps 1957, il se rendit en mission à Tunis où il rencontra les dirigeants de la Révolution qui s'y trouvaient. Il prit également contact avec certains responsables de wilayas (I & II) parmi lesquels Si El Haouès.
Durant l'été 1957, il fut nommé chef de la wilaya III après que Krim Belkacem et Mohammedi Saïd eurent rejoint le Comité de Coordination et d'Exécution à Tunis.
Après la réunion des colonels en 1958 au cours de laquelle furent débattues des questions liées à la Révolution, le Colonel Amirouche et son compagnon Si El Haouès furent chargés de prendre contact avec les dirigeants basés à Tunis.
Amirouche retrouva Si El Haouès pour accomplir cette mission. Mais sur leur chemin vers Boussaâda, les deux colonels eurent un violent accrochage avec les troupes de l'ennemi et tombèrent ensemble au champ d'honneur à Djebel Thameur, le 29 mars 1959.
www.1novembre54.com
Son parcours
Le Colonel Amirouche Aït Hamouda naquit le 31 octobre 1926 au village de Tassaft Oughmoune, l'un des villages des montagnes du Djurdjura où il grandit au sein de la nature.
Il adhéra au Mouvement pour le Triomphe des Libertés Démocratiques dans la ville de Relizane où il était employé dans un magasin, tout en exerçant ses activités politiques consistant à distribuer des tracts, communiquer les instructions, faire de la propagande pour le Mouvement et collecter les fonds.
Son activité qui était intense et remarquable amena les autorités françaises à l'emprisonner deux fois , la première fois en 1947 et la deuxième en 1948, au cours desquelles elles lui firent subir les pires humiliations et tortures.
Devant l'absence de perspectives, il se rendit en France en 1950 afin d'y poursuivre son activité politique et revint au pays deux mois avant le déclenchement de la lutte de libération, pour se joindre à ses frères combattants dans la zone de Aïn El Hammam (ex- Michelet). Dès le début de son incorporation, Amirouche révéla une grande capacité à organiser le combat, ce qui lui permit de gravir rapidement les échelons de la responsabilité. Il fut d'abord responsable de la zone de Aïn El Hammam après la mort au champ d'honneur de son premier chef, ensuite responsable de la zone de Petite Kabylie où il réussit en très peu de temps à mettre en place une organisation révolutionnaire et constituer des cellules dans les villages et les hameaux.
A la fin de l'année 1955, Amirouche fut promu au grade de lieutenant et put déjouer tous les plans mis en œuvre par l'ennemi dont le plus célèbre était l'opération intitulée "l'espoir et le fusil" qui fut l'une des premières opérations conçue par le génie de Robert Lacoste.
Une fois de plus, Amirouche put manifester son courage ainsi que sa capacité à défier le colonisateur. Ainsi, malgré l’encerclement de la région par plus de 60 mille soldats, il déploya des efforts considérables pour la tenue du Congrès de la Soummam. Il intensifia les opérations militaires dans les environs afin de dérouter l'ennemi, de même qu'il prépara et arma cinq katiba (bataillons) pour veiller directement sur la sécurité des congressistes parallèlement à l'aide fournie par les moussebiline (volontaires, membres de l'Organisation Civile du Front de Libération Nationale) et les citoyens .
Au cours du printemps 1957, il se rendit en mission à Tunis où il rencontra les dirigeants de la Révolution qui s'y trouvaient. Il prit également contact avec certains responsables de wilayas (I & II) parmi lesquels Si El Haouès.
Durant l'été 1957, il fut nommé chef de la wilaya III après que Krim Belkacem et Mohammedi Saïd eurent rejoint le Comité de Coordination et d'Exécution à Tunis.
Après la réunion des colonels en 1958 au cours de laquelle furent débattues des questions liées à la Révolution, le Colonel Amirouche et son compagnon Si El Haouès furent chargés de prendre contact avec les dirigeants basés à Tunis.
Amirouche retrouva Si El Haouès pour accomplir cette mission. Mais sur leur chemin vers Boussaâda, les deux colonels eurent un violent accrochage avec les troupes de l'ennemi et tombèrent ensemble au champ d'honneur à Djebel Thameur, le 29 mars 1959.
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Re: Colonel Amirouche Aït Hamouda
Amirouche Aït Hamouda
Amirouche Aït Hamouda est un colonel de l'Armée de libération nationale pendant la guerre d'algérie et qui, sur proposition de Krim Belkacem devient responsable du F.L.N sur toute la vallée de la Soummam. Fils d'Amirouche Aït Hamouda et de Fatima Aït Mendès, Amirouche est né le 31 octobre 1926 au village de Tassaft Ouguemoune (commune d'Iboudraren) dans les montagnes du Djurdjura en Kabylie (Algérie), et succombera dans une embuscade au lieu dit Djebel Thameur le 29 mars 1959.
Biographie
Initié au militantisme par Bachir Boumaza au lendemain de la Seconde Guerre mondiale sur le chantier de construction du barrage de Kherrata, Amirouche Aït Hamouda s'installe à Relizane (ouest de l'Algérie), et deviendra le responsable de l'Organisation Spéciale, (groupe paramilitaire chargé de la préparation des combattants pour la lutte armée), après l'arrestation de Ounès Benattia.
En 1950, sur ordre de ses chefs, et dans le cadre de la crise profonde qui secoue alors le mouvement national, il quitte l'Algérie pour la France où son engagement dans les rangs des durs lui vaut un passage à tabac qui le laisse pour mort après un meeting houleux à la Mutualité à Paris. Il y reste jusqu'en septembre 1954, et reviendra en Algérie pour participer à la préparation de la lutte armée aux environs de l'Arbâa des Ouacifs où il recevra de Mokhtar Kaci-Abdallah, une instruction sur le maniement des explosifs.
Le 1er novembre 1954, il entre dans la clandestinité sous les ordres de Amar Aït Chikh et assiste en 1955, impuissant, au simulacre de procès, organisé, à l'instigation de Krim Belkacem, qui aboutit à l'assassinat d'Amar Ould Hamouda (figure connue du mouvement national). Habile tacticien de guérilla, il gravit rapidement les échelons de la hiérarchie jusqu'au grade de commandant.
Lors de la crise de la Wilaya 1, après la mort de Mostefa Ben Boulaïd et la liquidation de chefs prestigieux tels qu'Abbas Laghrour, Bachir Chihani et quelques autres, il est chargé par le CNRA (Conseil national de la révolution algérienne) de remettre de l'ordre dans les rangs des combattants. Il s'acquitte de cette mission et redonne à la Wilaya 1 son unité perdue et sauvera la vie, du futur colonel Haouès (Ahmed Ben Abderrazzak).
Lors du départ de Saïd Mohammedi, le conseil de la Wilaya, le désigne comme successeur, qu'il refusera pour appliquer la règle établie par l'ALN qui exige que le poste revienne à l'officier le plus ancien dans le grade, en l'occurrence, Saïd Yazouren dit Vrirouche. Ce dernier, envoyé à Tunis, sera maintenu à son poste pour permettre la désignation d'Amirouche au grade de colonel.
L'épisode douloureux du complot dit de "la bleuite" affecte profondément la wilaya 3 et donne lieu à des liquidations physiques massives au sein des unités combattantes. Grâce à l'abnégation d'adjoints prestigieux, tels les commandants Ahcène Mahiouz, H'Mimi (Ahmed Feddal), Moh Ouali (Slimani Mohand Ouali), Ali Azzi, et Lamara Hamel, il reprend les unités combattantes, mais en l'absence totale d'approvisionnement en armes, il décide avec le colonel Haouès de se rendre à Tunis demander des comptes au GPRA (Gouvernement provisoire de la République algérienne). Il envoie une mission d'approche vers la Wilaya 2 dirigé par le colonel Ali Kafi, qui avise Lakhdar Bentobbal de l'arrivée prochaine des colonels. Ce dernier avise Krim Belkacem et Abdelhafid Boussouf, et décident ensemble de laisser le temps au service français du chiffre de décoder les messages de l'ALN.
Durant l'été 1957, il fut nommé chef de la wilaya III après que Krim Belkacem et Mohammedi Saïd eurent rejoint le Comité de coordination et d'exécution à Tunis.
Entre Djelfa et Bou Saada, Amirouche, Si el haouès escortés par le commandant Amor Driss, accompagnés par 40 djounouds combattront contre des soldats français, dans une embuscade au lieu dit Djebel Thameur le 29 mars 1959. [1] Ils trouveront une sépulture définitive qu'en 1980 lorsqu'ils furent réinhumés dans le carré des martyrs à El-Alia.
Source:wikipedia
Amirouche Aït Hamouda est un colonel de l'Armée de libération nationale pendant la guerre d'algérie et qui, sur proposition de Krim Belkacem devient responsable du F.L.N sur toute la vallée de la Soummam. Fils d'Amirouche Aït Hamouda et de Fatima Aït Mendès, Amirouche est né le 31 octobre 1926 au village de Tassaft Ouguemoune (commune d'Iboudraren) dans les montagnes du Djurdjura en Kabylie (Algérie), et succombera dans une embuscade au lieu dit Djebel Thameur le 29 mars 1959.
Biographie
Initié au militantisme par Bachir Boumaza au lendemain de la Seconde Guerre mondiale sur le chantier de construction du barrage de Kherrata, Amirouche Aït Hamouda s'installe à Relizane (ouest de l'Algérie), et deviendra le responsable de l'Organisation Spéciale, (groupe paramilitaire chargé de la préparation des combattants pour la lutte armée), après l'arrestation de Ounès Benattia.
En 1950, sur ordre de ses chefs, et dans le cadre de la crise profonde qui secoue alors le mouvement national, il quitte l'Algérie pour la France où son engagement dans les rangs des durs lui vaut un passage à tabac qui le laisse pour mort après un meeting houleux à la Mutualité à Paris. Il y reste jusqu'en septembre 1954, et reviendra en Algérie pour participer à la préparation de la lutte armée aux environs de l'Arbâa des Ouacifs où il recevra de Mokhtar Kaci-Abdallah, une instruction sur le maniement des explosifs.
Le 1er novembre 1954, il entre dans la clandestinité sous les ordres de Amar Aït Chikh et assiste en 1955, impuissant, au simulacre de procès, organisé, à l'instigation de Krim Belkacem, qui aboutit à l'assassinat d'Amar Ould Hamouda (figure connue du mouvement national). Habile tacticien de guérilla, il gravit rapidement les échelons de la hiérarchie jusqu'au grade de commandant.
Lors de la crise de la Wilaya 1, après la mort de Mostefa Ben Boulaïd et la liquidation de chefs prestigieux tels qu'Abbas Laghrour, Bachir Chihani et quelques autres, il est chargé par le CNRA (Conseil national de la révolution algérienne) de remettre de l'ordre dans les rangs des combattants. Il s'acquitte de cette mission et redonne à la Wilaya 1 son unité perdue et sauvera la vie, du futur colonel Haouès (Ahmed Ben Abderrazzak).
Lors du départ de Saïd Mohammedi, le conseil de la Wilaya, le désigne comme successeur, qu'il refusera pour appliquer la règle établie par l'ALN qui exige que le poste revienne à l'officier le plus ancien dans le grade, en l'occurrence, Saïd Yazouren dit Vrirouche. Ce dernier, envoyé à Tunis, sera maintenu à son poste pour permettre la désignation d'Amirouche au grade de colonel.
L'épisode douloureux du complot dit de "la bleuite" affecte profondément la wilaya 3 et donne lieu à des liquidations physiques massives au sein des unités combattantes. Grâce à l'abnégation d'adjoints prestigieux, tels les commandants Ahcène Mahiouz, H'Mimi (Ahmed Feddal), Moh Ouali (Slimani Mohand Ouali), Ali Azzi, et Lamara Hamel, il reprend les unités combattantes, mais en l'absence totale d'approvisionnement en armes, il décide avec le colonel Haouès de se rendre à Tunis demander des comptes au GPRA (Gouvernement provisoire de la République algérienne). Il envoie une mission d'approche vers la Wilaya 2 dirigé par le colonel Ali Kafi, qui avise Lakhdar Bentobbal de l'arrivée prochaine des colonels. Ce dernier avise Krim Belkacem et Abdelhafid Boussouf, et décident ensemble de laisser le temps au service français du chiffre de décoder les messages de l'ALN.
Durant l'été 1957, il fut nommé chef de la wilaya III après que Krim Belkacem et Mohammedi Saïd eurent rejoint le Comité de coordination et d'exécution à Tunis.
Entre Djelfa et Bou Saada, Amirouche, Si el haouès escortés par le commandant Amor Driss, accompagnés par 40 djounouds combattront contre des soldats français, dans une embuscade au lieu dit Djebel Thameur le 29 mars 1959. [1] Ils trouveront une sépulture définitive qu'en 1980 lorsqu'ils furent réinhumés dans le carré des martyrs à El-Alia.
Source:wikipedia
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Re: Colonel Amirouche Aït Hamouda
Amirouche : Une histoire dans notre histoire
Par Ahmed Tazir
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Re: Colonel Amirouche Aït Hamouda
Le colonel Amirouche a fait arrêter et torturer, puis exécuter près de 2.000 intellectuels de sa wilaya !
le Quotidien d'Oran
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Re: Colonel Amirouche Aït Hamouda
De la bijouterie à la montagne
Comme il est surveillé de près par les polices d'Alger et de Relizane, il décide de se rendre en France. Il milite, à Paris,· au MTLD, dans la kasma du 3e arrondissement (qui, après, le 1er novembre 1954, sera l'une des premières a adhérer à la fédération de France du FLN lorsque celle-ci sera constituée par Terbouche). Rentré en Algérie, Amirouche apprend, à Alger, en décembre 1954, que son père, tout comme d'autres notables de la région, a été imposé pour un million de francs - « au hasard et injustement », proteste-t-il - par un leader local trop zélé du FLN « Je vais aller à la montagne, en Kabylie, explique-t-il à ses amis, pour y faire rapporter cette décision ridicule. Après quoi, j'entrerai dans un maquis ». Il fera comme il a dit. Il entre en contact avec le FLN de la région des Ouacifs, règle à l'amiable l'affaire de la taxe - la mesure qui avait frappé son père est annulée puis il rejoint le groupe armé FLN le plus proche.
Amirouche y arrive à un moment crucial, puisque le chef du maquis de la zone de Michelet, Amar Aït Cheikh, vient d'être tué dans un accrochage avec une unité française. Les combattants sont démoralisés, hésitants. Amirouche leur donne des conseils pour se réorganiser. II le fait avec une telle autorité et un tel ascendant que les maquisards lui demandent de prendre la place d'Amar Ait Cheikh. II accepte. L'initiative est hardie, car jamais encore un responsable FLN n'a occupé un commandement militaire sans avoir été préalablement désigné par l'échelon supérieur de la hiérarchie de l'organisation. Amirouche prend cependant ce risque. li se dit qu'il ne peut pas laisser passer l'occasion d'entrer dans la résistance par la grande porte, et il a assez confiance en son étoile et en son éloquence persuasive pour penser qu'il réussira à faire entériner cette entorse à un règlement sur lequel le FLN ne badine pas.
Amirouche
(fiche de recherche - 1950
Rencontre avec Krim Belkacem
Au début de l'année 1955, on avait signalé au chef de la wilaya III, Krim Belkacem qu'un certain Amirouche avait pris de sa propre initiative le commandement de la région de Michelet, après la mort de son chef Amar Aït Cheikh. Krim n'en avait jamais entendu parler. Il décide de juger lui-même, par un contact direct, s'il doit s'attacher ou éliminer ce personnage hors série. Il s'installe, avec son escorte, à lliten sur les hauteurs du Djurdjura, et il envoie à Ouacif un émissaire chargé de dire à Amirouche qu'il doit se présenter, seul, dès le lendemain, à ce P.C. bien camouflé. Krim BeIkacem calcule que, compte tenu de la distance Ouacif-Iliten, le voyageur devrait atteindre le P.C. au coucher du soleil. Amirouche arrive, en fait, avec quatre heures d'avance sur l'horaire prévu. Ce grand gaillard un, moustachu et barbu, montre ainsi ses qualités de « coureur de djebels » , un marcheur infatigable, capable d'abattre soixante-dix kilomètres dans sa journée et passe un premier test favorable.
Il se présenta à Krim et les deux hommes se regardèrent fixement. Krim, qui avait une grande habitude des hommes de la montagne, le jugea très rapidement. Un dur, décidé, réceptif, tranchant, impitoyable. Il fallait se l'attacher ou le supprimer. L'entretien Krim Belkacem-Amirouche est d'abord assez tendu, car le chef de la wilaya III rappelle fermement à son hôte que personne n'a le droit d'exercer un commandement dans le FLN, de collecter de l'argent et de récupérer des armes sans avoir été, au préalable, dûment mandaté. La défense d'Amirouche est habile. Il explique que s'il n'était pas intervenu, les combattants, désorientés par la mort d'Amar Aït Cheikh, se seraient dispersés en petits groupes anarchiques ou seraient rentrés chez eux.
Et il donna à Krim ébahi des comptes rendus d'activité très bien rédigés d'une petite écriture fine, avec le nom des hommes, les comptes financiers au centime près. II n'y avait pas d'équivoque. Krim le jugea ferme, décidé mais obéissant et remarquablement organisé. Il avait fait preuve de qualités de chef extraordinaires. C'est Bien, conclut Krim secrètement enchanté des qualités de la nouvelle recrue, « reposons-nous. Tu as fait une longue marche. Tu auras mes instructions après ..»
Comme il est surveillé de près par les polices d'Alger et de Relizane, il décide de se rendre en France. Il milite, à Paris,· au MTLD, dans la kasma du 3e arrondissement (qui, après, le 1er novembre 1954, sera l'une des premières a adhérer à la fédération de France du FLN lorsque celle-ci sera constituée par Terbouche). Rentré en Algérie, Amirouche apprend, à Alger, en décembre 1954, que son père, tout comme d'autres notables de la région, a été imposé pour un million de francs - « au hasard et injustement », proteste-t-il - par un leader local trop zélé du FLN « Je vais aller à la montagne, en Kabylie, explique-t-il à ses amis, pour y faire rapporter cette décision ridicule. Après quoi, j'entrerai dans un maquis ». Il fera comme il a dit. Il entre en contact avec le FLN de la région des Ouacifs, règle à l'amiable l'affaire de la taxe - la mesure qui avait frappé son père est annulée puis il rejoint le groupe armé FLN le plus proche.
Amirouche y arrive à un moment crucial, puisque le chef du maquis de la zone de Michelet, Amar Aït Cheikh, vient d'être tué dans un accrochage avec une unité française. Les combattants sont démoralisés, hésitants. Amirouche leur donne des conseils pour se réorganiser. II le fait avec une telle autorité et un tel ascendant que les maquisards lui demandent de prendre la place d'Amar Ait Cheikh. II accepte. L'initiative est hardie, car jamais encore un responsable FLN n'a occupé un commandement militaire sans avoir été préalablement désigné par l'échelon supérieur de la hiérarchie de l'organisation. Amirouche prend cependant ce risque. li se dit qu'il ne peut pas laisser passer l'occasion d'entrer dans la résistance par la grande porte, et il a assez confiance en son étoile et en son éloquence persuasive pour penser qu'il réussira à faire entériner cette entorse à un règlement sur lequel le FLN ne badine pas.
Amirouche
(fiche de recherche - 1950
Rencontre avec Krim Belkacem
Au début de l'année 1955, on avait signalé au chef de la wilaya III, Krim Belkacem qu'un certain Amirouche avait pris de sa propre initiative le commandement de la région de Michelet, après la mort de son chef Amar Aït Cheikh. Krim n'en avait jamais entendu parler. Il décide de juger lui-même, par un contact direct, s'il doit s'attacher ou éliminer ce personnage hors série. Il s'installe, avec son escorte, à lliten sur les hauteurs du Djurdjura, et il envoie à Ouacif un émissaire chargé de dire à Amirouche qu'il doit se présenter, seul, dès le lendemain, à ce P.C. bien camouflé. Krim BeIkacem calcule que, compte tenu de la distance Ouacif-Iliten, le voyageur devrait atteindre le P.C. au coucher du soleil. Amirouche arrive, en fait, avec quatre heures d'avance sur l'horaire prévu. Ce grand gaillard un, moustachu et barbu, montre ainsi ses qualités de « coureur de djebels » , un marcheur infatigable, capable d'abattre soixante-dix kilomètres dans sa journée et passe un premier test favorable.
Il se présenta à Krim et les deux hommes se regardèrent fixement. Krim, qui avait une grande habitude des hommes de la montagne, le jugea très rapidement. Un dur, décidé, réceptif, tranchant, impitoyable. Il fallait se l'attacher ou le supprimer. L'entretien Krim Belkacem-Amirouche est d'abord assez tendu, car le chef de la wilaya III rappelle fermement à son hôte que personne n'a le droit d'exercer un commandement dans le FLN, de collecter de l'argent et de récupérer des armes sans avoir été, au préalable, dûment mandaté. La défense d'Amirouche est habile. Il explique que s'il n'était pas intervenu, les combattants, désorientés par la mort d'Amar Aït Cheikh, se seraient dispersés en petits groupes anarchiques ou seraient rentrés chez eux.
Et il donna à Krim ébahi des comptes rendus d'activité très bien rédigés d'une petite écriture fine, avec le nom des hommes, les comptes financiers au centime près. II n'y avait pas d'équivoque. Krim le jugea ferme, décidé mais obéissant et remarquablement organisé. Il avait fait preuve de qualités de chef extraordinaires. C'est Bien, conclut Krim secrètement enchanté des qualités de la nouvelle recrue, « reposons-nous. Tu as fait une longue marche. Tu auras mes instructions après ..»
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Re: Colonel Amirouche Aït Hamouda
Amirouche numéro 2 de la wilaya III
Krim Belkacem saisit le jeune chef d'une proposition précise, et qui est acceptée d'enthousiasme : Amirouche quittera sa « région d'origine » des Ouacifs, où il ne serait pas prudent de séjourner plus longtemps, et il deviendra le responsable FLN de toute la vallée de la Soummam, de Sidi-Aïch à Bouira. Son rôle sera d'implanter de nouveaux maquis dans cette zone difficile, travaillée par la propagande messaliste, et d'établir, via Bouira, une liaison avec la wilaya II (Constantinois) dont la wilaya III (Kabylie) est coupée. La mission est accomplie. Un mois plus tard, des groupes de choc FLN bien organisés opèrent dans la vallée de la Soummam et Amirouche a noué, par courriers spéciaux, un contact avec les chefs des wilayas voisines. la direction du FLN constate qu'elle peut avoir, pour la première fois, une vision globale de l'action de l'ALN dans toute l'Algérie.
En mai-juin 1955, les opérations de l'armée française prennent, cependant, une telle ampleur que toutes les communications des wilayas sont à nouveau interrompues, y compris celle d'Amirouche avec la wilaya II, mais Krim Belkacem ne peut pas en tenir rigueur à son lieutenant : celui-ci remporte en effet une grande victoire en écrasant, après un combat bien mené, le maquis MNA de Bellounis, qui était la plus grosse épine plantée au cœur de l'organisation FLN de Kabylie.
Amirouche, qui établit son quartier géneral à l'est du Djurdjura, dans la région des Bibans, s'est hissé au rang de principal adjoint de Krim Belkacem, ce dernier le chargea d'assurer la sécurité de la tenue du Congrès de La Soummam le 20 août 1956, concentrant dans la zone de l'endroit où devait avoir lieu la rencontre plusieurs centaines d'hommes tout en mettant au point une habile diversion pour attirer les forces d'occupation dans une autre partie de la Kabylie.
Des « maquis modèles »
Doté d'une résistance physique extraordinaire, surnommé le « loup de l'Akfadou » et « Amirouche le terrible » (il lui arrive souvent de faire à pied, dans sa journée, des randonnées de 50 à 70 kilomètres), se déplace sans arrêt. II marche de jour et de nuit, par monts et par vaux, toujours « sur le tas », payant de sa personne pour animer personnellement le combat fugitif, auréolé de légende, de « l'armée des ombres ». A son P.C., en revanche, cet organisateur qui aime la hiérarchie des postes et des responsabilités, se transforme en fonctionnaire pointilleux. II rédige lui-même, d'une petite écriture serrée, rapport sur rapport, dresse des organigrammes, fait fonctionner toute une bureaucratie avec ses papiers à en-tête, ses notes en triple exemplaire, ses cachets et ses tampons. Il est particulièrement connu pour son tempérament brutal, psychorigide et intraitable, fait régner, parmi ses troupes, une discipline très stricte et souvent même féroce, mais sa loi de fer est acceptée sans murmure parce que le chef est aussi dur pour lui-même que pour les autres. II partage entièrement la vie des combattants, prend sa part de leurs corvées (transport du ravitaillement, travaux de terrassement pour la construction des abris, etc.) et chante les poèmes dans lesquels le barde kabyle Si Muhand exaltait, il y a bien longtemps déjà, la résistance aux étrangers : « J'ai juré que de Tizi-Ouzou Jusqu'à l'Akfadou, Ils ne me commanderaient pas ... »
La réputation d'Amirouche est telle que les volontaires affluent dans ses groupes armés, dans ses maquis qu'Abane appellera un jour, au cours d'une réunion de direction du FLN, les « maquis modèles ». En juin 1955, le chef kabyle se trouve à la tête de 800 soldats constitués en unités homogènes dont la plus petite est le détachement de onze hommes. Bien armés, tous ces combattants sont aussi bien habillés grâce aux collectes d'argent que les percepteurs d'Amirouche effectuent dans différentes localités de Kabylie, surtout entre le 20 et le 30 de chaque mois, lorsque les travailleurs partis pour la France « l'exil au front », selon la formule de Si Muhand, envoient leur mandat postal au pays natal. Les malades et les blessés sont soignés dans un service de santé qui fonctionne avec la collaboration secrète des médecins d'Alger.
· La « guerre psychologique » est menée par Amirouche avec le même dynamisme que la « guerre des fusils. » Quand les autres zones de la wilaya III tirent leurs tracts à 150 exemplaires, celle d'Amirouche tire les siens à 1 500 exemplaires. Krim Belkacem a raison de dire que l'inquiétant jeune homme qu'il a recruté, six mois plus tôt, à lliten est devenu le meilleur de ses lieutenants. C'est en grande partie grâce aux combattants d'Amirouche que le chef de la wilaya III pourra soutenir honorablement, en juillet, le choc de la « division de fer » du général Beaufre, beaucoup plus offensive que les unités françaises précédemment engagées sur le terrain. Et quand, un mois plus tard, à Alger, Soustelle déclarera qu'en Kabylie .« l'action des cadres français a permis une reprise en main spectaculaire des populations », ce diagnostic erroné du gouverneur qui prend ses désirs pour des réalités fera sourire les officiers de renseignements mieux informés.
Lors du départ de Mohammedi Said, le conseil de la Wilaya, le désigne comme successeur, qu'il refusera pour appliquer la règle établie par l'ALN qui exige que le poste revienne à l'officier le plus ancien dans le grade, en l'occurrence, Saïd Yazouren dit Vrirouche. Ce dernier, envoyé à Tunis, sera maintenu à son poste pour permettre la désignation d'Amirouche au grade de colonel.
Durant l'été 1957, il fut nommé au grade de colonel de la wilaya III après que Krim Belkacem et Mohammedi Saïd eurent rejoint le Comité de coordination et d'exécution (CCE).
Krim Belkacem saisit le jeune chef d'une proposition précise, et qui est acceptée d'enthousiasme : Amirouche quittera sa « région d'origine » des Ouacifs, où il ne serait pas prudent de séjourner plus longtemps, et il deviendra le responsable FLN de toute la vallée de la Soummam, de Sidi-Aïch à Bouira. Son rôle sera d'implanter de nouveaux maquis dans cette zone difficile, travaillée par la propagande messaliste, et d'établir, via Bouira, une liaison avec la wilaya II (Constantinois) dont la wilaya III (Kabylie) est coupée. La mission est accomplie. Un mois plus tard, des groupes de choc FLN bien organisés opèrent dans la vallée de la Soummam et Amirouche a noué, par courriers spéciaux, un contact avec les chefs des wilayas voisines. la direction du FLN constate qu'elle peut avoir, pour la première fois, une vision globale de l'action de l'ALN dans toute l'Algérie.
En mai-juin 1955, les opérations de l'armée française prennent, cependant, une telle ampleur que toutes les communications des wilayas sont à nouveau interrompues, y compris celle d'Amirouche avec la wilaya II, mais Krim Belkacem ne peut pas en tenir rigueur à son lieutenant : celui-ci remporte en effet une grande victoire en écrasant, après un combat bien mené, le maquis MNA de Bellounis, qui était la plus grosse épine plantée au cœur de l'organisation FLN de Kabylie.
Amirouche, qui établit son quartier géneral à l'est du Djurdjura, dans la région des Bibans, s'est hissé au rang de principal adjoint de Krim Belkacem, ce dernier le chargea d'assurer la sécurité de la tenue du Congrès de La Soummam le 20 août 1956, concentrant dans la zone de l'endroit où devait avoir lieu la rencontre plusieurs centaines d'hommes tout en mettant au point une habile diversion pour attirer les forces d'occupation dans une autre partie de la Kabylie.
Des « maquis modèles »
Doté d'une résistance physique extraordinaire, surnommé le « loup de l'Akfadou » et « Amirouche le terrible » (il lui arrive souvent de faire à pied, dans sa journée, des randonnées de 50 à 70 kilomètres), se déplace sans arrêt. II marche de jour et de nuit, par monts et par vaux, toujours « sur le tas », payant de sa personne pour animer personnellement le combat fugitif, auréolé de légende, de « l'armée des ombres ». A son P.C., en revanche, cet organisateur qui aime la hiérarchie des postes et des responsabilités, se transforme en fonctionnaire pointilleux. II rédige lui-même, d'une petite écriture serrée, rapport sur rapport, dresse des organigrammes, fait fonctionner toute une bureaucratie avec ses papiers à en-tête, ses notes en triple exemplaire, ses cachets et ses tampons. Il est particulièrement connu pour son tempérament brutal, psychorigide et intraitable, fait régner, parmi ses troupes, une discipline très stricte et souvent même féroce, mais sa loi de fer est acceptée sans murmure parce que le chef est aussi dur pour lui-même que pour les autres. II partage entièrement la vie des combattants, prend sa part de leurs corvées (transport du ravitaillement, travaux de terrassement pour la construction des abris, etc.) et chante les poèmes dans lesquels le barde kabyle Si Muhand exaltait, il y a bien longtemps déjà, la résistance aux étrangers : « J'ai juré que de Tizi-Ouzou Jusqu'à l'Akfadou, Ils ne me commanderaient pas ... »
La réputation d'Amirouche est telle que les volontaires affluent dans ses groupes armés, dans ses maquis qu'Abane appellera un jour, au cours d'une réunion de direction du FLN, les « maquis modèles ». En juin 1955, le chef kabyle se trouve à la tête de 800 soldats constitués en unités homogènes dont la plus petite est le détachement de onze hommes. Bien armés, tous ces combattants sont aussi bien habillés grâce aux collectes d'argent que les percepteurs d'Amirouche effectuent dans différentes localités de Kabylie, surtout entre le 20 et le 30 de chaque mois, lorsque les travailleurs partis pour la France « l'exil au front », selon la formule de Si Muhand, envoient leur mandat postal au pays natal. Les malades et les blessés sont soignés dans un service de santé qui fonctionne avec la collaboration secrète des médecins d'Alger.
· La « guerre psychologique » est menée par Amirouche avec le même dynamisme que la « guerre des fusils. » Quand les autres zones de la wilaya III tirent leurs tracts à 150 exemplaires, celle d'Amirouche tire les siens à 1 500 exemplaires. Krim Belkacem a raison de dire que l'inquiétant jeune homme qu'il a recruté, six mois plus tôt, à lliten est devenu le meilleur de ses lieutenants. C'est en grande partie grâce aux combattants d'Amirouche que le chef de la wilaya III pourra soutenir honorablement, en juillet, le choc de la « division de fer » du général Beaufre, beaucoup plus offensive que les unités françaises précédemment engagées sur le terrain. Et quand, un mois plus tard, à Alger, Soustelle déclarera qu'en Kabylie .« l'action des cadres français a permis une reprise en main spectaculaire des populations », ce diagnostic erroné du gouverneur qui prend ses désirs pour des réalités fera sourire les officiers de renseignements mieux informés.
Lors du départ de Mohammedi Said, le conseil de la Wilaya, le désigne comme successeur, qu'il refusera pour appliquer la règle établie par l'ALN qui exige que le poste revienne à l'officier le plus ancien dans le grade, en l'occurrence, Saïd Yazouren dit Vrirouche. Ce dernier, envoyé à Tunis, sera maintenu à son poste pour permettre la désignation d'Amirouche au grade de colonel.
Durant l'été 1957, il fut nommé au grade de colonel de la wilaya III après que Krim Belkacem et Mohammedi Saïd eurent rejoint le Comité de coordination et d'exécution (CCE).
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Re: Colonel Amirouche Aït Hamouda
Complot « contre-révolutionnaire »
1958-1959 qu'apparait le terrible fléau de « bleuite », des appréhensions de trahisons ou de prétendus trahisons utilisées avec une extrême habilité par les services de renseignements français pour démoraliser le maquis.
Amirouche et son entourage appelèrent l'infiltration dont ils se croyaient victimes la « bleuite » par allusion au bleus de chauffe, des auxiliaires musulmans retournés et recrutés par les Français dans la Casbah d'Alger durant la bataille d'Alger. En lui donnant ce nom qui a la consonance d'une maladie, ils ne croyaient pas si bien dire: ils étaient, en effet, les victimes d'une gigantesque intoxication née d'une ruse de guerre « contre révolutionnaire » planifiée par le GRE (Groupe de renseignements et d'exploitation) du capitaine parachutiste Paul-Alain Léger aux ordres de Godard commandant du secteur Alger Sahel. Ils mettent œuvre un système de rumeurs et de faux indices, notamment en relâchant des membres du FLN après leur avoir laissé entendre que certains de leurs chefs travaillaient pour l'armée française. Une fois remis en liberté ils reprennent le chemin de leur wilaya pour dénoncer les prétendus traitres. Cette machination voit se développer la suspicion dans l'entourage du colonel Amirouche, attisée par des animosités et l'instauration d'un processus infernal : arrestations, interrogations « poussés », aveux forcés, dénonciations, liquidations, nouvelles arrestations.
Cette opération d'intoxication fut à l'origine d'une campagne de purges dévastatrices dans la wilaya, qui causa plus de pertes à l'ALN que les combats eux-mêmes, et provoqua le ralliement de nombreux combattants affolés. Le principe du cloisonnement dans l'ALN et le devoir de réserve des principaux concernés aggravent la situation.
Les arrestations, les dénonciations se multiplient en quelques semaines. A ce régime, les suspects racontent n'importe quoi et Amirouche se sent renforcé dans son espionnite. Cette vague d'épuration coûtera la vie à environ de deux à six mille cadres et militants FLN. Amirouche précise que les traitres sont surtout des personnes instruites, intellectuels, étudiants, collégiens, médecins et enseignants.
La wilaya crispée par la méfiance se replie sur elle même.
Amirouche lui-même aurait déclaré que 20 % des exécutés étaient innocents, mais il se serait défendu en ces termes : « En tuant les deux tiers des Algériens, ce serait un beau résultat si l'on savait que l'autre tiers vivrait libre».
Le colonel Amirouche adresse un circulaire aux autres chefs des wilayas :
Lettre ouverte au colonel Godard
Par une lettre ouverte au colonel Godard, le colonel Amirouche s'adresse à lui pour lui faire savoir qu'il a découvert le prétendu complot... ce qui revient à lui annoncer triomphalement qu'il est tombé dans le piège. Cette lettre, intéressante à plus d'un titre, témoigne inopinément du respect que les officiers de l'ALN. ressentent pour un officier français. Leurs notions de l'honneur d'un officier français est telle qu'Amirouche est scandalisé que Godard, qu'il croit l'artisan du prétendu complot contre-révolutionnaire, et qui est, en fait, l'auteur d'une entreprise encore plus subtile, recoure à des moyens aussi tortueux.
« Au lieu d'aller combattre loyalement les vrais Moudjahidines, vous, Godard, qui prétendez être officier ... vous avez préféré travailler dans l'ombre ... vous avez renié votre métier de combattant pour embrasser la profession de flic ... oui, colonel Godard, vous étiez né, élevé et grandi dans l'amour patriotique d'une nation civilisée et même civilisatrice, vous étiez destiné à jouer un rôle toujours grandissant dans l'armée en exposant votre vie, vos poitrines aux balles des Allemands, ou de toute autre nation, égale tout au moins à la vôtre, qui vous déclarerait là guerre. Jusqu'au jour où vous avez rejoint l'armée colonialiste, je n'ai rien à vous reprocher étant donné votre zèle et votre amour pour votre pays en le servant dans l'honneur et la gloire, et par tous les moyens appropriés ... Vous venez de ravaler votre honneur à celui d'un simple mouchard au service d'une poignée de colonialistes. Ce travail serait à l'honneur si c'était en France. dans votre propre pays que vous ayez accepté de nettoyer votre nation d'éléments tels que la Ve Colonne, avant la guerre de 1940. Les dirigeants de la D.S.P. et de ses subdivisions en France peuvent être demain des grands chefs respectés, honorés et glorifiés, car ils collaborent à la grandeur de leur nation. Mais vous, colonel Godard, que venez-vous faire dans cette galerie « d'ultras rebelles» à votre patrie même, vous Qui êtes né et élevé dans les principes de la révolution de 1789, vous souillez l'honneur d'une carrière déjà belle. »
1958-1959 qu'apparait le terrible fléau de « bleuite », des appréhensions de trahisons ou de prétendus trahisons utilisées avec une extrême habilité par les services de renseignements français pour démoraliser le maquis.
Amirouche et son entourage appelèrent l'infiltration dont ils se croyaient victimes la « bleuite » par allusion au bleus de chauffe, des auxiliaires musulmans retournés et recrutés par les Français dans la Casbah d'Alger durant la bataille d'Alger. En lui donnant ce nom qui a la consonance d'une maladie, ils ne croyaient pas si bien dire: ils étaient, en effet, les victimes d'une gigantesque intoxication née d'une ruse de guerre « contre révolutionnaire » planifiée par le GRE (Groupe de renseignements et d'exploitation) du capitaine parachutiste Paul-Alain Léger aux ordres de Godard commandant du secteur Alger Sahel. Ils mettent œuvre un système de rumeurs et de faux indices, notamment en relâchant des membres du FLN après leur avoir laissé entendre que certains de leurs chefs travaillaient pour l'armée française. Une fois remis en liberté ils reprennent le chemin de leur wilaya pour dénoncer les prétendus traitres. Cette machination voit se développer la suspicion dans l'entourage du colonel Amirouche, attisée par des animosités et l'instauration d'un processus infernal : arrestations, interrogations « poussés », aveux forcés, dénonciations, liquidations, nouvelles arrestations.
Cette opération d'intoxication fut à l'origine d'une campagne de purges dévastatrices dans la wilaya, qui causa plus de pertes à l'ALN que les combats eux-mêmes, et provoqua le ralliement de nombreux combattants affolés. Le principe du cloisonnement dans l'ALN et le devoir de réserve des principaux concernés aggravent la situation.
Les arrestations, les dénonciations se multiplient en quelques semaines. A ce régime, les suspects racontent n'importe quoi et Amirouche se sent renforcé dans son espionnite. Cette vague d'épuration coûtera la vie à environ de deux à six mille cadres et militants FLN. Amirouche précise que les traitres sont surtout des personnes instruites, intellectuels, étudiants, collégiens, médecins et enseignants.
La wilaya crispée par la méfiance se replie sur elle même.
Amirouche lui-même aurait déclaré que 20 % des exécutés étaient innocents, mais il se serait défendu en ces termes : « En tuant les deux tiers des Algériens, ce serait un beau résultat si l'on savait que l'autre tiers vivrait libre».
Le colonel Amirouche adresse un circulaire aux autres chefs des wilayas :
« J'ai découvert des complots dans ma zone, mais il y a des ramifications dans toutes les wilayas, Il faut prendre des mesures et vous amputer de tous ces membres gangrenés, sans quoi, nous crèverons! J'ai le devoir de vous informer en priant Dieu pour que ce message vous parvienne à temps, de la découverte en notre wilaya d'un vaste complot ourdi depuis des longs mois par les services français (Godard et Léger) contre la révolution algérienne. Grâce à Dieu, tout danger est maintenant écarté, car nous avons agi très rapidement et énergiquement. Des les premiers indices, des mesures draconiennes étaient prises en même temps : arrêt du recrutement et contrôle des personnes déjà recrutés, arrestation des goumiers et soldats « ayant déserté », arrestation de tous les djounoud (soldats) originaire d'Alger, arrestation de tous les suspects, de toutes les personnes dénoncées de quelque grade qu'elles soient et interrogatoire énergique de ceux dont la situation ne paraissait pas très régulière, le réseau tissé dans notre wilaya vient d'être pratiquement hors d'état de nuire après une enquête d'autant plus ardue que ses chefs étaient en apparence au-dessus de tout soupçons. »
Lettre ouverte au colonel Godard
Par une lettre ouverte au colonel Godard, le colonel Amirouche s'adresse à lui pour lui faire savoir qu'il a découvert le prétendu complot... ce qui revient à lui annoncer triomphalement qu'il est tombé dans le piège. Cette lettre, intéressante à plus d'un titre, témoigne inopinément du respect que les officiers de l'ALN. ressentent pour un officier français. Leurs notions de l'honneur d'un officier français est telle qu'Amirouche est scandalisé que Godard, qu'il croit l'artisan du prétendu complot contre-révolutionnaire, et qui est, en fait, l'auteur d'une entreprise encore plus subtile, recoure à des moyens aussi tortueux.
« Au lieu d'aller combattre loyalement les vrais Moudjahidines, vous, Godard, qui prétendez être officier ... vous avez préféré travailler dans l'ombre ... vous avez renié votre métier de combattant pour embrasser la profession de flic ... oui, colonel Godard, vous étiez né, élevé et grandi dans l'amour patriotique d'une nation civilisée et même civilisatrice, vous étiez destiné à jouer un rôle toujours grandissant dans l'armée en exposant votre vie, vos poitrines aux balles des Allemands, ou de toute autre nation, égale tout au moins à la vôtre, qui vous déclarerait là guerre. Jusqu'au jour où vous avez rejoint l'armée colonialiste, je n'ai rien à vous reprocher étant donné votre zèle et votre amour pour votre pays en le servant dans l'honneur et la gloire, et par tous les moyens appropriés ... Vous venez de ravaler votre honneur à celui d'un simple mouchard au service d'une poignée de colonialistes. Ce travail serait à l'honneur si c'était en France. dans votre propre pays que vous ayez accepté de nettoyer votre nation d'éléments tels que la Ve Colonne, avant la guerre de 1940. Les dirigeants de la D.S.P. et de ses subdivisions en France peuvent être demain des grands chefs respectés, honorés et glorifiés, car ils collaborent à la grandeur de leur nation. Mais vous, colonel Godard, que venez-vous faire dans cette galerie « d'ultras rebelles» à votre patrie même, vous Qui êtes né et élevé dans les principes de la révolution de 1789, vous souillez l'honneur d'une carrière déjà belle. »
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Re: Colonel Amirouche Aït Hamouda
Amirouche contre ceux de « l'extérieur »
Réunion inter-wilayas
A la fin de l'année 1958, la situation des wilayas était désastreuse. La révolte grondait à cause du manque d'approvisionnement en armes, munitions et argent pour la continuation du combat dans les maquis, Amirouche veut établir avec les chefs de wilaya une unité d'action à l'égard de l'extérieur. Une grande réunion se tint en wilaya II en pleine montagne au centre d'un triangle Taher-Mila-El Milia, du 6 au 13 décembre 1958. Elle marquait le premier désaccord violent entre les maquis de l'intérieur et la direction de la révolution qui est à l'extérieur. Son âme en était Amirouche qui comptait sur cette assemblée extraordinaire - la première depuis le congrès de la Soummam à se tenir en Algérie pour rétablir les vieux principes de primauté de l'intérieur sur l'extérieur. Il était temps de prouver à ces « révolutionnaires de palace » de Tunis et du Caire que ceux qui se battaient dans les maquis devaient avoir une place prépondérante dans la direction de la révolution. Après avoir rencontré Si M'hamed et l'avoir convaincu de l'importance d'une telle conférence, Amirouche, qui se révélait le plus décidé des chefs de wilaya, se livra à un véritable travail de propagande anti-GPRA. Exploitant un sentiment d'amertume très général, il démontra aux autres chefs à quel point le GPRA, qui devait être le « prolongement » de l'intérieur à l'extérieur, les abandonnait.
« Ils font de la politique sans faire la guerre, nous devons reconsidérer toute notre stratégie de la conduite des affaires. L'intérieur se trouve délaissé, livré à ses propres moyens. Le GPRA pas plus que l'état-major général - qu'il soit de l'Est ou de l'Ouest - ne nous envoie d'armes ni de munitions. Le barrage devient pour nous infranchissable. Et eux, avec leur armée des frontières, ne font rien pour le franchir et nous ravitailler. »
Sentant que son sentiment était partagé par les chefs de wilaya présents, Amirouche poussa son avantage. II était impossible que le GPRA soit le leader de la révolution puisque à la Soummam on avait défini la primauté de l'intérieur sur l'extérieur. Le GPRA n'était donc constitué que par des « émissaires » des maquis. « Les véritables chefs de la révolution sont à l'intérieur, s'écria Amirouche, on ne saurait accepter un état-major qui ne soit pas au combat à nos côtés ! »
Autour d'Amirouche, Si M'hamed (wilaya IV), Si El Haouès (wilaya VI), Hadj Lakhdar (wilaya I). Manquaient à l'appel les chefs des wilayas II et V, (le Constantinois et l'Oranais). Avec eux, Amirouche, qui tentait de regrouper autour de son nom le mécontentement des chefs de l'intérieur, avait essuyé deux échecs. Ali Kafi, le chef de la II, l'avait néanmoins reçu, entouré de Lamine Khene, nouveau secrétaire d'Etat du GPRA., et de Çaout EI·Arab qui allait devenir son successeur. Ben Tobbal, au sein du GPRA, avait gardé une telle autorité sur ses hommes restés à l'intérieur que ceux-ci malgré leur amertume et leurs difficultés ne pouvaient imaginer que leur ex-patron les laissât tomber. Si le GPRA. ne les aidait pas plus c'est qu'il y avait des difficultés qui les dépassaient. Ali Kafi avait refusé de participer à la réunion. De même, à l'ouest, Boussouf le bras droit de Boumediene et patron du redoutable service de renseignement de l'ALN le MALG, gardait la haute main sur ses hommes. En outre, Boumediene, qui était l'homme fort de la wilaya V et de l'état-major général de l'ouest, donnait beaucoup plus d'importance à l'avenir qu'aux « querelles » d'Amirouche et n'entendait pas s'élever contre le GPRA sous la bannière d'Amirouche. · Lorsqu'il le jugera utile, un an plus tard, il sera chef d'état-major général et c'est lui seul, Houari Boumediene, qui décidera d'ouvrir les hostilités entre l'état-major et le GPRA.
Mais Amirouche, montagnard farouche et décidé, ne s'était pas embarrassé de ces deux « abstentions ». Les WIlayas I, III, IV, VI, représentant les deux tiers de l'Algérie combattante, décidèrent donc de taper du poing sur la table et d'adresser au GPRA une véritable mise en demeure : l'extérieur devait se soumettre à l'intérieur. Grisé par son succès, Amirouche voulut même adresser ce coup de semonce face à l'opinion publique. Ses compagnons le retinrent à temps sur cette pente dangereuse.
« Réglons notre affaire discrètement, dévoiler publiquement nos dissensions internes risquerait de povoquer une scission dont profiteraient les Français. »
C'était une véritable déclaration de guerre' contre le GPRA. Amirouche menait la tête d'un mouvement de révolte contre l'autorité centrale.
Dernier voyage du colonel Amirouche
Mort
Amirouche veut se présenter à Tunis pour rencontrer le GPRA, le 6 mars 1959, se met en route, entraînant avec lui Si El Haouès, escortés par le commandant Amor Driss, accompagnés par 40 djounouds. Le parcours de son P.C. de l'Akfadou à Tunis est une expédition d'une durée non limitée et d'un danger permanent. Ils sortent de Kabylie et passent vers le sud, entre Djelfa et Boussada avant de rejoindre la frontière tunisienne. Mais malheureusement pour lui, son itinéraire fut communiqué au commandement français par un opérateur radio aux ordres de Boussouf, qui désirait se débarrasser de ces deux « contestataires » trop encombrants!
Le colonel Ducasse du 6e RPlMA, informé de l'itinéraire et des horaires, décide de leur tendre une embuscade entre le djebel Tsameur et le djebel Djininibia, à 75 kilomètres au sud de Boussada. Les quarante hommes de l'escorte résistent avec courage aux attaques de nombreux soldats français qui les encerclent. Amirouche et ses hommes se cachent dans des grottes des falaises et il est impossible de s'approcher. Il faut faire venir la Légion, le 2e escadron du 1er régiment de spahis, et un régiment d'infanterie en renfort.
L'aviation et les canons des EBR Panhard pilonnent les grottes et, le 29 mars, les troupes qui s'avancent vers les centres de résistance ne découvrent que des cadavres dont ceux d'Arnirouche et de Si El Haouès.
La fouille des documents trouvés confirment que c'est bien Amirouche.
L'inventaire des musettes révèle l'état moral de la Wilaya. Mademba Sy et Bole du Chaumont trouvent même un million et demi en billets, somme qui trouvera place dans la caisse noire du régiment. Ducasse, ne veut croire que ce qu'il voit, avant de transmettre la nouvelle à Alger. Un hélicoptère Sikorsky H-19 se pose en fin d'après-midi, pour ramasser les corps « importants » d'Amirouche et de Si El Haouès, ils seront présentés à la presse. Les survivants suivront. Ould Hammouda, cousin d'Amirouche, ramené de Tassaft, identifiera avec certitude le corps du colonel Amirouche, devant les journalistes.
L'examen des documents trouvés dans les musettes, révéla un certain état d'esprit régnant dans les Wilayas, fortement éprouvées par les opérations successives, sans avoir d'aide, ni soutien de la part des états-majors de l'ALN. Amirouche se permettait d'inciter le GPRA, à Tunis, à lancer des séries d'opérations en France, avec le soutien, la complicité, des « porteurs de valises ».
Enfin Dans une poche d'Amirouche, Bole du Chaumont avait trouvé liées ensemble comme des lettres d'amour les lettres remises par le colonel Godard et le capitaine Léger aux messagers qu'ils envoyaient sur les sentiers de la wilaya III à de prétendus correspondants. Ces lettres constituaient pour Amirouche la justification de ses purges . Pour ceux qui les compulsèrent, elles prouvèrent qu'il s'était lui-même enfermé dans le piège dans lequel il était tombé et que la « bleuite » affligerait désormais sans répit les wilayas.
À Tunis, le GPRA déclara qu'il n'avait pas confirmation de la mort d'Amirouche et de Si Haouès, ajoutant que « cela ferait deux morts glorieux de plus que compterait notre cause, mais n'entamerait pas la ferme résolution de nos combattants pour qui l'idéal reste le même. »
wikipedia
Réunion inter-wilayas
A la fin de l'année 1958, la situation des wilayas était désastreuse. La révolte grondait à cause du manque d'approvisionnement en armes, munitions et argent pour la continuation du combat dans les maquis, Amirouche veut établir avec les chefs de wilaya une unité d'action à l'égard de l'extérieur. Une grande réunion se tint en wilaya II en pleine montagne au centre d'un triangle Taher-Mila-El Milia, du 6 au 13 décembre 1958. Elle marquait le premier désaccord violent entre les maquis de l'intérieur et la direction de la révolution qui est à l'extérieur. Son âme en était Amirouche qui comptait sur cette assemblée extraordinaire - la première depuis le congrès de la Soummam à se tenir en Algérie pour rétablir les vieux principes de primauté de l'intérieur sur l'extérieur. Il était temps de prouver à ces « révolutionnaires de palace » de Tunis et du Caire que ceux qui se battaient dans les maquis devaient avoir une place prépondérante dans la direction de la révolution. Après avoir rencontré Si M'hamed et l'avoir convaincu de l'importance d'une telle conférence, Amirouche, qui se révélait le plus décidé des chefs de wilaya, se livra à un véritable travail de propagande anti-GPRA. Exploitant un sentiment d'amertume très général, il démontra aux autres chefs à quel point le GPRA, qui devait être le « prolongement » de l'intérieur à l'extérieur, les abandonnait.
« Ils font de la politique sans faire la guerre, nous devons reconsidérer toute notre stratégie de la conduite des affaires. L'intérieur se trouve délaissé, livré à ses propres moyens. Le GPRA pas plus que l'état-major général - qu'il soit de l'Est ou de l'Ouest - ne nous envoie d'armes ni de munitions. Le barrage devient pour nous infranchissable. Et eux, avec leur armée des frontières, ne font rien pour le franchir et nous ravitailler. »
Sentant que son sentiment était partagé par les chefs de wilaya présents, Amirouche poussa son avantage. II était impossible que le GPRA soit le leader de la révolution puisque à la Soummam on avait défini la primauté de l'intérieur sur l'extérieur. Le GPRA n'était donc constitué que par des « émissaires » des maquis. « Les véritables chefs de la révolution sont à l'intérieur, s'écria Amirouche, on ne saurait accepter un état-major qui ne soit pas au combat à nos côtés ! »
Autour d'Amirouche, Si M'hamed (wilaya IV), Si El Haouès (wilaya VI), Hadj Lakhdar (wilaya I). Manquaient à l'appel les chefs des wilayas II et V, (le Constantinois et l'Oranais). Avec eux, Amirouche, qui tentait de regrouper autour de son nom le mécontentement des chefs de l'intérieur, avait essuyé deux échecs. Ali Kafi, le chef de la II, l'avait néanmoins reçu, entouré de Lamine Khene, nouveau secrétaire d'Etat du GPRA., et de Çaout EI·Arab qui allait devenir son successeur. Ben Tobbal, au sein du GPRA, avait gardé une telle autorité sur ses hommes restés à l'intérieur que ceux-ci malgré leur amertume et leurs difficultés ne pouvaient imaginer que leur ex-patron les laissât tomber. Si le GPRA. ne les aidait pas plus c'est qu'il y avait des difficultés qui les dépassaient. Ali Kafi avait refusé de participer à la réunion. De même, à l'ouest, Boussouf le bras droit de Boumediene et patron du redoutable service de renseignement de l'ALN le MALG, gardait la haute main sur ses hommes. En outre, Boumediene, qui était l'homme fort de la wilaya V et de l'état-major général de l'ouest, donnait beaucoup plus d'importance à l'avenir qu'aux « querelles » d'Amirouche et n'entendait pas s'élever contre le GPRA sous la bannière d'Amirouche. · Lorsqu'il le jugera utile, un an plus tard, il sera chef d'état-major général et c'est lui seul, Houari Boumediene, qui décidera d'ouvrir les hostilités entre l'état-major et le GPRA.
Mais Amirouche, montagnard farouche et décidé, ne s'était pas embarrassé de ces deux « abstentions ». Les WIlayas I, III, IV, VI, représentant les deux tiers de l'Algérie combattante, décidèrent donc de taper du poing sur la table et d'adresser au GPRA une véritable mise en demeure : l'extérieur devait se soumettre à l'intérieur. Grisé par son succès, Amirouche voulut même adresser ce coup de semonce face à l'opinion publique. Ses compagnons le retinrent à temps sur cette pente dangereuse.
« Réglons notre affaire discrètement, dévoiler publiquement nos dissensions internes risquerait de povoquer une scission dont profiteraient les Français. »
C'était une véritable déclaration de guerre' contre le GPRA. Amirouche menait la tête d'un mouvement de révolte contre l'autorité centrale.
Dernier voyage du colonel Amirouche
Mort
Amirouche veut se présenter à Tunis pour rencontrer le GPRA, le 6 mars 1959, se met en route, entraînant avec lui Si El Haouès, escortés par le commandant Amor Driss, accompagnés par 40 djounouds. Le parcours de son P.C. de l'Akfadou à Tunis est une expédition d'une durée non limitée et d'un danger permanent. Ils sortent de Kabylie et passent vers le sud, entre Djelfa et Boussada avant de rejoindre la frontière tunisienne. Mais malheureusement pour lui, son itinéraire fut communiqué au commandement français par un opérateur radio aux ordres de Boussouf, qui désirait se débarrasser de ces deux « contestataires » trop encombrants!
Le colonel Ducasse du 6e RPlMA, informé de l'itinéraire et des horaires, décide de leur tendre une embuscade entre le djebel Tsameur et le djebel Djininibia, à 75 kilomètres au sud de Boussada. Les quarante hommes de l'escorte résistent avec courage aux attaques de nombreux soldats français qui les encerclent. Amirouche et ses hommes se cachent dans des grottes des falaises et il est impossible de s'approcher. Il faut faire venir la Légion, le 2e escadron du 1er régiment de spahis, et un régiment d'infanterie en renfort.
L'aviation et les canons des EBR Panhard pilonnent les grottes et, le 29 mars, les troupes qui s'avancent vers les centres de résistance ne découvrent que des cadavres dont ceux d'Arnirouche et de Si El Haouès.
La fouille des documents trouvés confirment que c'est bien Amirouche.
L'inventaire des musettes révèle l'état moral de la Wilaya. Mademba Sy et Bole du Chaumont trouvent même un million et demi en billets, somme qui trouvera place dans la caisse noire du régiment. Ducasse, ne veut croire que ce qu'il voit, avant de transmettre la nouvelle à Alger. Un hélicoptère Sikorsky H-19 se pose en fin d'après-midi, pour ramasser les corps « importants » d'Amirouche et de Si El Haouès, ils seront présentés à la presse. Les survivants suivront. Ould Hammouda, cousin d'Amirouche, ramené de Tassaft, identifiera avec certitude le corps du colonel Amirouche, devant les journalistes.
L'examen des documents trouvés dans les musettes, révéla un certain état d'esprit régnant dans les Wilayas, fortement éprouvées par les opérations successives, sans avoir d'aide, ni soutien de la part des états-majors de l'ALN. Amirouche se permettait d'inciter le GPRA, à Tunis, à lancer des séries d'opérations en France, avec le soutien, la complicité, des « porteurs de valises ».
Enfin Dans une poche d'Amirouche, Bole du Chaumont avait trouvé liées ensemble comme des lettres d'amour les lettres remises par le colonel Godard et le capitaine Léger aux messagers qu'ils envoyaient sur les sentiers de la wilaya III à de prétendus correspondants. Ces lettres constituaient pour Amirouche la justification de ses purges . Pour ceux qui les compulsèrent, elles prouvèrent qu'il s'était lui-même enfermé dans le piège dans lequel il était tombé et que la « bleuite » affligerait désormais sans répit les wilayas.
À Tunis, le GPRA déclara qu'il n'avait pas confirmation de la mort d'Amirouche et de Si Haouès, ajoutant que « cela ferait deux morts glorieux de plus que compterait notre cause, mais n'entamerait pas la ferme résolution de nos combattants pour qui l'idéal reste le même. »
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Re: Colonel Amirouche Aït Hamouda
La mort de Amirouche
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Re: Colonel Amirouche Aït Hamouda
Statue de Amirouche à Asqif-n-Tmana
Statue de Amirouche Aït Hamouda indiquant la direction
de la France.
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Re: Colonel Amirouche Aït Hamouda
La mort au combat d'Amirouche, chef de la wilaya 3
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Re: Colonel Amirouche Aït Hamouda
C.AMIROUCHE à côté de lieutenant ZERNOUH MOHAMED, l'un
des artisans de l'assaut du 04/02/58 poste d'EL HOURANE.
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