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Sphères et les cercles d'influence en Afrique Subsaharienne

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Personne à contacter Sphères et les cercles d'influence en Afrique Subsaharienne

Message par Syfou Mer 25 Aoû - 2:11

L'Afrique subsaharienne, aussi appelée Afrique noire car elle est principalement peuplée d'individus ayant la peau de couleur noire, est à mettre en opposition avec l'Afrique du Nord (dite Afrique blanche limitée au sud par le Sahel.

L'Afrique subsaharienne est généralement subdivisée en quatre sous-régions connues sous les noms :

d'Afrique de l'Ouest,
d'Afrique de l'Est,
d'Afrique centrale,
d'Afrique australe.

Formée de 48 pays (îles comprises) et peuplée d'environ 829 millions d'habitants (début XXIe siècle), l'Afrique subsaharienne est la partie du continent la plus démunie, notamment en matière économique, et la plus mouvementée politiquement : en effet, disposant d'un PIB par habitant très faible (environ 1000 dollars PPA/an) et d'un IDH de 0,465 (moyenne mondiale de 0,729). Le nombre des mal nourris (206 millions de personnes) a augmenté de 37 millions sur les dix dernières années

Carte de l’Afrique avec les pays, ou portions de pays, de l’Afrique subsaharienne en surimpression

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Quindi... Madagascar: un nouveau cycle durable de tensions politiques

Synopsis: La proclamation par le Maire d’Antananarivo, Andry Rajoelina, d’une reprise de l’ensemble des affaires nationales et d’une procédure de destitution à l’égard du président Marc Ravalomanana, suite à des tensions politiques importantes depuis la mi-décembre 2008, suivi d’une destitution du Maire par le Ministère de l’Intérieur, ont plongé Madagascar dans une crise politique durable. Les manifestations à répétition, les pillages dans toutes les villes du pays causant la mort d’au moins 68 personnes, la contestation massive du processus de redistribution des terres, les fermetures provisoire des ministères, du système scolaire, et des moyens de communication publics et privés, auront créé un climat de tension dans cette jeune démocratie (depuis 1992), habituée aux transitions difficiles. La structure constitutionnelle héritée de la présidence de Didier Ratsiraka, malgré quelques retouches en 1998 et 2007, et les recours multiples auprès de la Haute Cour ne semblent pas en mesure de régler les tensions politiques. De même, l’appel de l’Union Africaine pour restaurer l’ordre constitutionnel ne permet pas de créer les conditions d’une médiation et d’une sortie de crise efficaces.

Madagascar renoue ainsi le cycle de crises politiques récurrentes depuis l'insurrection de 1947 (MDRM - PADESM) jusqu'aux élections de 2001, en passant par l'indépendence en 1959, la prise de contrôle des mairies en 1960, la bipolarisation à partir de 1961, la dissolution illégale du parlement de 1969, celle du gouvernement, et l'arrestation du Ministre de l'Intérieur en 1971, les élection truquées de 1972 et les manifestations et répressions de cette période, les pleins-pouvoirs confiés au Comité National Militaire et l'assassinat du Colonel à la tête de l'Etat en 1975, la prise de pouvoir en 1976 par le capitaine Didier Ratsiraka et sa dictature jusqu'en 1993, et lors de chaque transition depuis la création du cadre institutionnel démocratique (voir à ce sujet les analyses et commentaires de l'historien Jean Fremigacci).
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Personne à contacter Re: Sphères et les cercles d'influence en Afrique Subsaharienne

Message par Syfou Mer 25 Aoû - 2:13

Suite Madagascar: un nouveau cycle durable de tensions politiques...

L‘île de Madagascar, devenue une démocratie en 1993 suite aux 17 ans de pouvoir de Didier Ratsiraka et son parti, l’Arema (Avant-garde pour la Révolution à Madagascar), et la « démocratie restreinte » de ses débuts (Présidence de Philibert Tsiranana entre 1959 et 1972 et prise de contrôle par le PADESM), n’aura pas connu de transition démocratique pacifiée. Dès 1991, un mouvement insurrectionnel réclamant avant tout la liberté d’expression, aura forcé une négociation de dix-huit mois débouchant sur la création d’un nouveau cadre institutionnel instable, mais qui aura permis une libération des médias et des initiatives économiques privées. En 1996, trois ans après avoir été élu, Albert Zafy (CRN : Comité de Réconciliation Nationale) sera destitué par l’Assemblée Nationale, suite à sa désignation directe du Premier Ministre par la présidence, plutôt que par l’Assemblée comme prévu par la constitution du pays. Les élections qui suivent permettront le retour de Didier Ratsiraka à la présidence, en battant Zafy au deuxième tour.

En décembre 2001, les élections présidentielles donneront Marc Ravalomanana, maire d’Antananarivo, gagnant au premier tour (51%) face à Didier Ratsiraka (44%). Ce dernier n’accepte pas le résultat (spécifiant qu’il a obtenu 46% face aux 50% de Ravalomanana ce qui exigerait un deuxième tour) et plonge le pays dans une crise politique. Marc Ravalomanana démarre une série de grèves générales, accusant le parti de Didier Ratsiraka de fraude électorale (tentative de fraude sur les procès-verbaux dans les zones enclavées du pays) et népotisme. Didier Ratsiraka s’appuie sur la division ethnique de l’île (18 ethnies avec un métissage important), ses partisans de l’ethnie Betsimisaraka de la côte est, s’alliant avec les autres ethnies côtières, face à l’ethnie Merina (première par sa population) du centre de l’île, dont Antananarivo, et des plateaux. Marc Ravalomanana se déclarera président en février 2002 et cherchera à obtenir le soutien de la communauté internationale pour une reconnaissance de son élection. Deux gouvernements coexistent ainsi pendant quatre mois (les annonces successives provoqueront même la sécession de deux provinces en avril). La reconnaissance internationale de la victoire de Ravalomanana interviendra tardivement en juin 2002 grâce à la médiation du Président sénégalais, Abdoulaye Wade, et l’intervention de la Haute Cour Constitutionnelle ; les Etats-Unis s’y ralliant dès le départ, la France s’y ralliant en dernier (Didier Ratsiraka partira en exil en France en juillet 2002).

Marc Ravalomanana sera arrivé au pouvoir sur la base d’une plateforme positive, en usant de son expérience managériale à la tête de l’entreprise Tiko, et de son expérience de « bonne gouvernance » à la Mairie d’Antananarivo (ayant réussi par ce biais à contourner ses déboires fiscaux), comme exemples de gestion efficace par opposition au développement restreint de l’île pendant les gouvernements de Didier Ratsiraka. L’appui que lui aura apporté l’église protestante réformée FJKM (conseil œcuménique auquel participe l’église calviniste de Ravalomanana dont il est le vice-président) sera lui aussi de taille compte tenu de sa représentation sur l’île (45% des chrétiens, soit un quart de la population). Ses deux mandats auront cependant contribué à renforcer les écarts de richesse entre les classes aisées, une classe moyenne de cadres salariés en développement, et une vaste majorité composée d’urbains et provinciaux ne bénéficiant nullement à la création de richesse, devenus facilement manipulables par les différents mouvements politiques. Pendant son premier mandat, Ravalomanana libéralisera l’économie avec l’aide du FMI, il fera appel à des sociétés étrangères pour gérer les sociétés nationales, obtiendra l’effacement des dettes du pays, lancera une réforme fiscale élargissant l’assiette des contribuables, et relancera la consommation par la détaxation de certains produits, ainsi que l’investissement grâce au « Economic Development Board », le lancement de nouvelles exploitations minières (ilménite, nickel, cobalt, pétrole), et le Plan d’Action pour Madagascar (MAP). Ce dernier devant permettre de réduire la pauvreté et atteindre les objectifs du millénaire en créant les conditions d’une « révolution verte » malgache. Cependant, la réforme foncière, par le biais de la reconnaissance légale des titres de propriété des paysans, les investissements terriens étrangers, dont un projet de développement prévu par la firme sud-coréenne Daewoo Logistics (correspondant à 1,3 millions d’hectares destinés à la production de maïs et huile de palme pour ré-exportation), les conditions de travail dans les nombreuses zones franches du pays, et la hausse des prix, font tous l’objet de vives critiques, malgré la coordination par les agences de développement étrangères et les banques multilatérales (ces investissements n’assurant pas la hausse des revenus à court / moyen terme de la majorité des malgaches, notamment ceux affectés par le cyclone Ivan en 2008). Il en va de même des projets d’entrée des sociétés du Groupe Tiko dans le capital de sociétés semi-publiques Air Madagascar et les Brasseries Star. Les seuls véritables succès des gouvernements Ravalomanana étant l’introduction de l’Ariary à la place du Franc Malgache, une forte amélioration du taux de scolarisation (atteignant les 80%), et la connexion du sud du pays au centre par une route de goudron.

En préservant la constitution révisée de mars 1998, et la structure de Haute Cour Constitutionnelle qui a validé son élection en 2001 (une tentative de modification de la composition de la cour par Didier Ratsiraka avait été déjouée), Marc Ravalomanana maintient un système institutionnel imparfait permettant des crises politiques régulières et une décentralisation inefficace. Il s’agit pour l’essentiel d’une forte inégalité des moyens de communication pendant les campagnes électorales (les moyens publics étant à la seule disposition des pouvoirs en place), d’une absence de cadre de financement des partis politiques, d’élections sans aucun seuil de participation, d’une capacité du gouvernement à bloquer les élections locales dans les fiefs qui ne lui seraient pas favorables, d’une utilisation des moyens publics de l’Etat central contre les municipalités et provinces, d’un manque d’indépendance de la justice, d’un manque de lutte effective contre la corruption, et d’un népotisme généralisé hérité de l’époque de Didier Ratsiraka. Ainsi, Marc Ravalomanana aura réussi à bloquer les élections en décembre 2007 à Tolagnaro, Nosy Be et Sainte-Marie, des villes qui ne lui étaient pas favorables, par la nomination d’administrateurs provisoires, renouant ainsi avec une tradition vieille de 40 ans du pouvoir central envers les villes qui lui sont défavorables. Cela n’aura pas empêché les bailleurs de fonds internationaux de continuer à financer les projets de développement dans ces collectivités. Les réformes constitutionnelles apportées en avril 2007 (le référendum validant les réformes aura connu un taux d’abstention de 80%) renforceront encore le pouvoir présidentiel au détriment du parlement, avec l’autorisation donnée à la présidence de gouverner par ordonnance en cas de crise (ils élimineront également la mention laïc et imposeront l’anglais comme troisième langue officielle, après le malagasy et le français)
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Message par Syfou Mer 25 Aoû - 2:17

Suite Madagascar: un nouveau cycle durable de tensions politiques...

Sphères et les cercles d'influence en Afrique Subsaharienne  Untitl20

Du point de vue des relations régionales, Ravalomanana obtiendra l’adhésion de Madagascar à la SADC (Communauté de Développement d'Afrique Australe) et la tenue du sommet de juillet 2009 de l’Union Africaine à Ivato, au nord d’Antananarivo (en attendant un possible sommet de la francophonie en 2010). L’ensemble de ces politiques assureront la réélection de Marc Ravalomanana en décembre 2006 avec 55% des voix (et un taux de participation de 62%) face au neveu de Didier Ratsiraka, Roland Ratsiraka, le maire de la capitale économique, Tamatave (ce dernier sera suspendu de ses fonctions en février 2007, puis mis sous mandat de dépôt en avril 2007, pour cause d’accusation de détournement de fonds publics).

Après avoir refusé la tenue d’élections municipales à Antananarivo pendant son premier mandat, Marc Ravalomanana préférant nommer directement ses collaborateurs à la tête de la communauté urbaine puis une « présidence de la délégation spéciale », les élections de décembre 2007 permettront à Andry Rajoelina de prendre la tête de la mairie, obtenant une large majorité de 63% face au candidat du président, Henry Rafalimanana. Ce chef d’entreprise de 34 ans, de l’ethnie Merina et protestant tout comme Ravalomanana, est à la tête de plusieurs sociétés dans l’impression numérique de panneaux publicitaires (Injet), l’événementiel (où il démarré sa carrière), la télévision (Viva TV) et la radio (Radio Viva). Il dirige un parti politique, TGV (« les jeunes malgaches décidés ») qui est soutenu par les autres opposants au régime (du moins tacitement), des syndicats et des associations au sein d’une « Plateforme pour la Démocratie », un ensemble politique peu structuré canalisant les revendications économiques et sociales de la population, notamment dans la capitale. Il faut toutefois noter que de nombreux cadres de la mairie auront été nommés parmi les fidèles des anciens présidents Didier Ratsiraka et Albert Zafy, (partisan de la réconciliation nationale) le parti d’opposition Leader Fabilo de Benja Razafimahaleo, et les déçus du parti présidentiel, le TIM).

Les tensions politiques démarreront dès la prise de fonction d’Andry Rajoelina, avec l’exigence de paiement des dettes antérieures de la mairie par la société nationale d’eau et d’électricité, la Jirama (dont un des prédécesseurs d’Andry Rajoelina, Patrick Ramiaramanana, était aussi le président, puis le Ministre de l’Energie, et ambassadeur en poste de Madagascar en Arabie Saoudite), et des coupures d’eau et d’électricité dans plusieurs quartiers de la capitale. De même, le gouvernement transférera le pouvoir de nomination des « Chefs de Fokintany » au préfet, arrêtera les travaux publics d’entretien de la ville, limitera la dotation de l’Etat à la ville, lui laissant un budget constitué essentiellement par la fiscalité locale très limitée, et interférera dans la gestion municipale des ordures, des permis de construire et des partenariats internationaux (dont l’Ile de France). En retour, le maire précisera les défaillances de la mandature antérieure, dont les vices en matière d’obtention des marchés publics. Suite à la diffusion intégrale d’une interview de l’ancien président, Didier Ratsiraka, sur la chaîne de télévision du maire, Viva TV, spécifiant la « tâche originelle » de l’élection présidentielle de 2001, la chaîne est interdite de diffusion par le gouvernement le 13 décembre 2008 pour cause de « propos susceptibles de troubler l’ordre public » (les autres chaînes n’ayant relayé que des extraits de cette interview). Andry Rajoelina, se jouant de l’interdiction de tout rassemblement depuis plusieurs mois, lance un ultimatum quatre jours plus tard sur la place nouvellement nommée « de la démocratie », demandant au gouvernement d’ouvrir en un mois toutes les chaînes de radio et télévision interdites, la libéralisation du réseau, et l’expression des représentants de l’opposition sur les chaînes publiques. Entouré de personnalités de la société civile, il devient le représentant principal de l’opposition dans le pays (qui n’avait pas jusque là réussi à se trouver une figure charismatique), jouant sur les symboles, dont l’écharpe orange renvoyant aux révolutions démocratiques colorées en Europe de l’Est et Asie Centrale. Son ultimatum n’ayant aucun effet, il commence un cycle de manifestations populaires à partir du 17 janvier 2009 dénonçant les agissements du gouvernement en matière d’autorisation d’exploitation aux sociétés étrangères (Daewoo Logistics bénéficierait d’une location gratuite de 1,3 millions d’hectares pour 99 ans), de remblayage illégal de rizières, d’emplois fictifs, accords préférentiels aux sociétés proches du régime, népotisme, et achat de bien d’Etat sans appel d’offre, notamment l’avion présidentiel pour un montant de $60 millions, et demande la démission du Ministre du Budget et de celui de l’Aménagement du Territoire. Ces demandes sans effet deviennent récurrentes, elles justifient de nouvelles manifestations et grèves générales les 21, 24 et 26 janvier.

Le tournant violent de ces manifestations arrive le 26 janvier, avec la confiscation des émetteurs de Radio Viva par le gouvernement, suivi de manifestations des partisans de Rajoelina qui ne suivent plus le maire et s’en prennent (saccages et incendies) aux locaux de la radio et de la télévision nationale, puis intérêts économiques liés à la présidence (chaînes privées MBS), magasins et usines du groupe Tiko, Malagasy Grossiste, Blue Print, Auditorium), dégénérant en pillage de magasins et sociétés étrangères (mauriciennes, françaises, chinoises, etc.) puis les locaux des projets d’investissements terriens internationaux dans l’ensemble du pays à partir du 27 janvier. Ils provoqueront la mort de 68 personnes a minima (ou 90 selon certaines estimations, avec 30 victimes à l’extérieur de la capitale), la fermeture des établissements administratifs, commerciaux et scolaires, et seront le fait, entres autres, d’une exaspération sociale généralisée, d’un manque de discipline du mouvement de Rajoelina, et d’un non déploiement des forces de sécurité nationales (qui ne sortiront des casernes qu’à partir du 28 janvier), probablement pour cause de refus d’exécution d’ordres sécuritaires émanant d’un gouvernement affaibli. A partir du 28, Andry Rajoelina exige un régime de transition en vue d’organiser des élections dans les deux ans, et se propose en Premier Ministre. Le dialogue entre les parties ne reprendra pas malgré une demande des églises chrétiennes, la présidence refusant les préalables de la mairie (un régime de transition). La tension de ces deux jours dans les principales villes du pays avec pillages, grèves, et saisies des moyens de communication publics et privés (Tamatave, Tolagnaro, Antsirabe, Morondava, Manakara, Fianarantsoa, Toliara, Toamasina) retombera à partir du 29 et restera latente. Par contre l’expression par le Ministère des Affaires Etrangères français, le Secrétaire Général de la Francophonie et l’Union Africaine d’une demande de « retour à l’ordre constitutionnel » a souvent été compris comme un soutien international à Marc Ravalomanana (Andry Rajoelina demandant à la communauté internationale de ne « pas se rendre complice d’un régime qui a bafoué la constitution »), faisant augmenter les risques pour les communautés étrangères résidentes à Madagascar (dont 20 000 ressortissants français).
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Message par Syfou Mer 25 Aoû - 2:24

Sphères et les cercles d'influence en Afrique Subsaharienne  Untitl21

Souhaitant poursuivre cet élan, Andry Rajoelina réclame le poste de Premier Ministre dans un gouvernement de transition de deux ans en charge de la préparation des prochaines élections présidentielles (auxquelles il ne pourrait participer, la constitution imposant d’avoir au moins 40 ans). Faute d’accord sur la possibilité d’un gouvernement de transition, Rajoelina se proclame en charge des affaires gouvernementales (avec une nomination de son gouvernement de transition censée s’effectuer le 7 février lors de sa prochaine manifestation et permettant de renforcer ses faiblesses programmatiques, notamment en matière d’éducation et de santé par le biais de l’alliance objective des forces d’opposition et de la société civile), et effectue une demande de destitution de Marc Ravalomanana auprès de la Haute Cour Constitutionnelle (ce dernier réaffirmant qu’il était bien aux commandes de l’appareil d’Etat). Sa demande de fermeture des bureaux des administrations et d’arrêt des transferts de la Banque Centrale au gouvernement le 2 février ne sera pas suivie d’effet. Le manque de maîtrise des événements menant à des pillages à travers le pays, un nombre élevé de morts et blessés pendant les événements, la démesure relative des exigences du maire (régime de transition, poste de Premier Ministre) et de ses qualificatifs (comparant le régime de Didier Ravalomanana à une dictature), faisant référence à la situation qui prévalait à Madagascar en décembre 2001 alors qu’il s’agissait d’une période électorale (de même que pour les révolutions colorées en Europe de l’Est et Asie Centrale), l’utilisation abusive des symboles des mouvements démocrates et du populisme (la terre ayant un caractère sacré à Madagascar), ses exigences préalables pour tout dialogue (régime de transition, puis demande de destitution du président), malgré les gestes d’ouverture de la présidence (remise du matériel de Viva, invitation au dialogue), et des liens exacerbés par la présidence entre Rajoelina et les anciens opposants ayant participé à la dictature de Didier Ratsiraka (Roland Ratsiraka et le Général Dolin Rasolosoa qui seront arrêtés par le gouvernement), créeront une situation d’essoufflement de son mouvement lors de la manifestation du 3 février. Les références répétées aux violations de la constitution devant faire fléchir les demandes de respect de l’ordre constitutionnel de la communauté international ne semblant pas avoir l’effet escompté.

Le Ministère de l’Intérieur destituera à son tour Andry Rajoelina du poste de Maire d’Antananarivo, nommant à sa place un président de la délégation spéciale (ancien collaborateur de Rajoelina), acte qu’il refuse le 4 février, créant à nouveau une situation avec deux administrations, cette fois-ci à l’échelle de la capitale. Afin de ne pas laisser une vacance de pouvoir de son parti politique en cas d’arrestation et éviter une nouvelle élection locale forcée par le gouvernement, Andry Rajoelina nommera lui aussi son successeur, Michèle Ratsivalaka (officiellement pour cause de nouvelles fonctions à prendre en charge). La Haute Cour Constitutionnelle se déclarera d’ailleurs incompétente (vice de procédure) pour une procédure de déchéance du Président pour violation de la constitution, celle-ci ne pouvant intervenir que dans des conditions spécifiques de vacance de pouvoir (suite à mise en accusation par les deux assemblées, hautement improbable vu la majorité gouvernementale et la Haute Cour de Justice). Lors de son meeting du 2 février, Andry Rajoelina précisera que si les mesures de déchéance n’aboutissaient pas, y compris celles lancées aux deux assemblées, il demanderait aux malgaches de marcher avec lui sur le palais présidentiel.

En attendant de nouveaux développements dans un climat de tension, la communauté internationale n’aura que très peu réagi. La SADC dont Madagascar est un des pays membres aura gardé le silence, de même que les Etats-Unis partenaire privilégié de Marc Ravalomanana. La France qui n’aura gardé que peu d’influence depuis la dernière transition confirme sa demande de respect de l’ordre constitutionnel (même si elle ne verrait pas d’un mauvais œil une transition pacifique qui lui permettrait de retrouver toute son influence dans cet espace stratégique) et reste en contact avec les deux parties, les enjoignant de résumer le dialogue et renforçant son dispositif sécuritaire sur place et dans l’île voisine de La Réunion. L’Union Africaine réunie à Addis Abeba pour son sommet de février n’aura, par la voie du Président de la Commission Jean Ping, confirme que tout changement de gouvernement anticonstitutionnel serait condamné, sans apporter de proposition de médiation pour une sortie de crise. Pourtant, l’unique sortie de crise une fois réaffirmé le pouvoir de Marc Ravalomanana est bien le dialogue entre l’ensemble des forces politiques et les représentants de la société civile malgache. Le risque majeur étant une prise de pouvoir par l’armée en cas de pourrissement de la situation. Entre temps, les prochains sommets de l’UA, et potentiellement de la Francophonie, à Madagascar seront l’occasion pour les partisans d’Andry Rajoelina d’utiliser une tribune internationale.

Quindi... La situation politique à Madagascar est devenue durablement instable et nécessite une réponse forte de la communauté internationale. Dans ce cadre, la nomination d’un médiateur extérieur par l’Union Africaine, soutenu par la SADC, l’ONU, l’UE et les Etats-Unis, permettant de renouer le dialogue politique entre Marc Ravalomanana, Andry Rajoelina, et les représentants de la société civile, semblerait être l’unique issue pour remédier aux instabilités, violences, pillages dans le pays à court terme, mais surtout les problématiques de développement à long terme, exacerbées par les crises alimentaires et économiques mondiales. Il s’agira d’assurer la reprise des fonctions gouvernementales nationales et locales par les représentants élus, avec la tenue d’élections dans toutes les localités ayant des administrations provisoires ; une révision constitutionnelle garantissant la liberté d’expression, notamment dans les médias publics et privés, la création d’un cadre électoral impartial, et la délimitation des périmètres des sociétés privées dans les actions publiques; la nomination d’un gouvernement technique assurant un intérim politique et sécuritaire efficace ; la nomination de médiateurs locaux permettant de débloquer les dossiers liés à des interférences administratives ; et la tenue à l’échéance du présent mandat présidentiel d’une élection sous surveillance internationale.

Ce processus doit s’accompagner d’une révision des politiques de développement du gouvernement malgache et des bailleurs de fonds internationaux, afin de palier le plus rapidement possible aux difficultés économiques ressenties par des pans entiers de la population, une des plus pauvres du monde, dont celles liées à la crise alimentaire mondiale. Ce processus devrait de préférence s’effectuer sous l’égide de la Banque Mondiale, la Banque Africaine de Développement, assistés en cela par la Banque Européenne d’Investissement et les agences de coopération nationales. La nomination d’un médiateur extérieur économique, travaillant de concert avec le gouvernement central malgache, les gouvernements provinciaux, et les mairies des principales villes, pourrait aussi permettre de mieux coordonner ces efforts et de réévaluer les politiques de développement agricoles et industrielles, dans le respect des traditions locales et des besoins sociaux-économiques de développement.

Du point de vue des mouvements démocrates créés pendant cette dernière décennie, l’utilisation de leurs symboles et vocable par Andry Ravalomanana et ses partisans, tout en tenant un discours aux accents parfois populistes, sans respect des processus électoraux malgré un cadre rendant difficile la structuration d'une véritable opposition politique, ne peut que susciter précaution, voire prise de distance en attendant un apaisement sur le terrain.

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Rédigé par ArnaudH le 05 février 2009 à 13:34 dans Politique - Afrique Subsaharienne.
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Message par Syfou Mer 25 Aoû - 3:02

Quindi... Les élections en Guinée Equatoriale, le "Koweït africain", cimentent le pouvoir présidentiel

La Guinée Equatoriale, petit Etat pétrolier, au large des côtes du Golfe de Guinée, est souvent caractérisé de "Koweït Africain" par le gouvernement américain. La comparaison entre les deux pays s'établit à cause du rapport entre le nombre d'habitants relativement faible et les réserves pétrolières importantes des deux pays. Les élections législatives et municipales du 4 mai 2008 auront à nouveau permis au parti présidentiel de Teodoro Obiang, le PDGE, ainsi qu'à la coalition des neuf autres petits partis, de remporter 99 des 100 sièges à l'Assemblée Nationale, avec des scores allant de 90% à 100% dans plusieurs des 36 circonscriptions, et 213 des 230 postes de conseillers municipaux. Ce petit pays d'un million d'habitants (estimé à seulement 500 000 par les organisations internationales) est le troisième producteur de pétrole d'Afrique Subsaharienne (après le Nigéria et l'Angola); lui permettant de se situer au 73ème rang des pays les plus riches du monde (le PIB par habitant étant de $7 874), mais au 127ème rang de l'Indicateur de Développement Humain (IDH); le pays est donc un des espaces avec le plus fort taux d'inégalité économique et sociale au monde.

Sphères et les cercles d'influence en Afrique Subsaharienne  Untitl22

Ancienne colonie espagnole, la seule en Afrique Sub-Saharienne, le pays est divisé entre une partie continentale (zone équatoriale située entre le Cameroun et le Gabon) dont la capitale économique est Bata, et une partie insulaire (l'île volcanique de Bioko) qui abrite la capitale politique, Malabo. Dernier espace inexploité du Golfe de Guinée, le pétrole qui a jailli en 1996 des explorations offshore (sur les deux côtes) a permis de relancer la production de la zone (les réserves gabonaises et congolaises arrivant au peak oil), rééquilibrer les productions nationales (bois, agriculture vivrière), et permettre au pays de s'enrichir à un rythme exponentiel depuis le début du siècle (le taux de croissance oscille entre 20% et 100% depuis la multiplication des puits de production pétrolière). Les deux tiers de la production d'hydrocarbures (pétrole et GNL) sont exportés aux Etats-Unis, diversifiant ainsi les partenaires pétrolières américains et limitant les risques géopolitiques liés au Moyen-Orient. Les Etats-Unis ont d'ailleurs choisi d'enlever la Guinée Equatoriale de leurs listes de pays peu fréquentables en 2001 (les ressources du régime comprenaient le trafic de stupéfiants pendant les années 90; et les droits de l'homme sont très peu respectés par le régime) et de rétablir des relations diplomatiques en 2003. Le régime est devenu un des principaux espaces d'influence des Etats-Unis en Afrique Sub-saharienne; grâce aux opérateurs privés américains de taille moyenne (la plupart proches de l'administration Bush, dont CMS Energy qui a contribué à la campagne présidentielle de George W. Bush, Triton dont le directeur a racheté l'équipe des Texas Rangers à George W. Bush, et Ocean Energy dont le représentant est l'ancien ambassadeur de George Bush Sr. en Guinée Equatoriale); et aux opérateurs internationaux américains (ExxonMobil et ChevronTexaco), qui détiennent la majorité des concessions pétrolières. De plus, la production de méthanol a été impulsé par un crédit de l'OPIC (agence gouvernementale américaine). La protection des côtes, et des zones pétrolières offshore,est assurée par la société de sécurité privée américaine MPRI, dont le principal client est le Département de la Défense américain (d'autres contrats connus ont été établis en Colombie, Serbie, Kosovo, et en Irak). La Guinée Equatoriale et sa société pétrolière d'Etat, GEPetrol, s'était par ailleurs fait remarquer dans le monde pétrolier, en offrant 87% des recettes pétrolières (dans les Contrats de Partage de Production) aux compagnies internationales (redescendu depuis à 75%, bien au dessus des 50% maximum habituels de la profession), afin de s'assurer du développement rapide du potentiel énergétique du pays, et des royalties pour le gouvernement actuel, plutôt que la mise en place d'une production étalée dans le temps.

La situation géopolitique du pays est légèrement plus complexe. Les ressources forestières (exportation du bois Okoumé), deuxième source de revenus du pays (représentant jusqu'à 10% du total), sont principalement exportées en Chine et en Asie de l'Est, mais le rythme de production ne permet pas un renouvellement des forêts de Bioko. Malgré l'appartenance de la Guinée Equatoriale à la Zone Franc CFA (Afrique Centrale) et ses liens privilégiés avec l'ancienne puissance coloniale espagnole, le pays est en froid avec l'UE, compte tenu de son historique en matière de droits de l'homme et des relations tendues avec les opposants équato-guinéens réfugiés en Espagne. Cependant la proximité avec les zones francophones (d'Afrique de l'Ouest et d'Afrique Centrale), anglophones (Nigéria, Ghana, Ouest-Cameroun) et lusophones (Sao Tomé, Angola), placent le pays dans la zone d'influence européenne en Afrique centrale. Les démarches entreprises par les puissances asiatiques et européennes (et aussi très probablement par l'OPEP) pour accroître leur influence économique sur cet Etat, et la cupidité du régime en place, expliquent la mainmise sécuritaire des américains. Le processus d'intégration de la sous-région au sein de la CEMAC (Communauté Economique et Monétaire d'Afrique Centrale regroupant la Guinée Equatoriale, la République du Congo, le Gabon, le Cameroun, la RCA et le Tchad) n'a pas encore porté ses fruits, et les marchés nationaux des six pays membres demeurent dépendants des importations extra-communautaires, plutôt que d'une convergence plus importante des économies intra-communautaires (seules les convergences monétaires, comptables, et fiscales, au sein de la BEAC et de l'OHADA, ont eu des effets significatifs jusqu'à présent; la Guinée Equatoriale est d'ailleurs devenu un acteur majeur de la BEAC depuis la multiplication de ses réserves monétaires). Une autre initiative regroupant les pays de la CEMAC avec ceux de la CEPGL (Communauté Economique des Pays des Grands Lacs rassemblant la RDC, Rwanda, Burundi et Sao Tomé) et l'Angola, pour former le CEEAC (Communauté Economique des Etats de l'Afrique Centrale), a été réactivée en 2002; une réalisation en cours est le Conseil de Paix et de Sécurité (COPAX), qui permet une plus grande concertation militaire entre pays voisins et contribue à la stabilisation régionale; une autre réalisation programmée est le maillage des réseaux électriques des pays membres ("Pool Energétique"). Par ailleurs la CEEAC est devenue un des vecteurs préférés de la Commission Economique pour l'Afrique des Nations Unies (CEA), ce qui permet d'espérer une plus grande intégration économique à terme.
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Message par Syfou Mer 25 Aoû - 3:07

Suite aux pressions exercées par l'ONU et les nationalistes équato-guinéens, l'indépendance avait été accordée par le gouvernement franquiste espagnol en 1968. Le processus constitutionnel et les premières élections présidentielles se sont produites sous surveillance de l'ONU; le premier tour ne donna aucune majorité aux quatre candidats, et le deuxième déclara Francisco Macias, l'ancien vice-gouverneur et général de Franco, vainqueur. Ce dernier devint autoritaire, brutal, et paranoïaque suite à une tentative de Coup d'Etat du Ministre des Affaires Etrangères. Il se fait nommer président à vie en 1972, et fait appel à la magie pour instituer un état de peur (à l'image du dictateur haïtien François Duvalier), élimine toute politique d'éducation et le culte catholique, interdit le mot "intellectuel", et lance une politique d'africanisation toponymique. Ses actes les plus aberrants comprennent l'incarcération et l'exécution de ses opposants politiques et de ses ministres, la mort de plus de 50 000 équato-guinéens (plus du sixième de la population; le pays est alors surnommé "l'Auschwitz Africain"), les travaux forcés pour 40 000 personnes, le départ en exil d'un tiers de la population, une gestion économique catastrophique détruisant les cultures de cacao et toutes les embarcations de pêche qui faisaient la richesse du pays, le désinvestissement dans toutes les infrastructures, et la destruction des réserves de change du pays pendant le Coup d'Etat qui le destitua, avant d'être jugé par un tribunal militaire, qui le reconnait coupable de génocide et l'exécute (les actes brutaux, imprévisibles, et anti-intellectuels de son régime lui vaudront une comparaison à Pol Pot). Le Coup d'Etat mené par son neveu Teodoro Obiang le portera à la tête d'un pouvoir militaire en 1979, qui établira une constitution et nommera Obiang président pendant sept ans en 1982. Afin de rétablir son équilibre économique, le pays rejoint le Franc CFA et la CEMAC en 1984. Pour les élections présidentielles de 1989, Obiang crée le PDGE, parti unique jusqu'à la timide ouverture démocratique imposée par la France et l'Espagne en 1991, qui permet la mise en place d'une nouvelle constitution avec une représentation parlementaire multipartite, et le retour des opposants (qui seront incarcérés en 1992; le principal opposant, Severo Moto, sera lui aussi incarcéré en 1995, puis relâché et exilé en Espagne), dont seulement 4 des 14 partis pourront se présenter aux législatives de 1993 (provoquant une abstention de 80%; la majorité des autres partis politiques qui se sont créés depuis ont rallié le PDGE; avec trois exceptions: le CPDS socialiste, l'Union Populaire, et l'Action Populaire). Depuis 1996, à chaque élection présidentielle, législative ou municipale, le PDGE remporte 85% à 99% des voix; les législatives de 2008 n'étaient pas différentes; les présidentielles de 2009 ne devraient pas l'être non plus. Les détentions arbitraires et les arrestations pour motifs politiques continuent selon les organisations internationales des droits de l'homme; ainsi que les intimidations des forces armées lors des élections selon l'ONU. Entre temps, le principal projet de ce pays est la construction de la nouvelle capitale, Malabo II.

En 2004, une tentative de Coup d'Etat est organisée. Elle devait être mise en oeuvre par 82 mercenaires, qui seront arrêtés au Zimbabwe avec l'aide des services secrets sud-africains. Parmi les organisateurs de cette tentative se trouve Mark Thatcher, homme d'affaires et Lord britannique vivant en Espagne, fils le l'ex-Premier Ministre, qui sera arrêté dans sa résidence en Afrique du Sud, et reconnu coupable des faits en 2005 (avec une amende et quatre années de prison avec sursis); un mandat d'arrêt international vient d'être lancé par la justice équato-guinéenne à son encontre. Le gouvernement équato-guinéen accuse aussi l'opposant Severo Moto d'avoir été la figure de proue de la tentative initiée par des hommes d'affaires britanniques. D'autres figures des gouvernements britanniques conservateurs sont aussi mises en causes (dont David Hart, Tim Bell)

Quindi... Une problématique récurrente de la région, et pour d'autres pays producteurs d'hydrocarbures à travers le monde, est l'efficacité des retournements de régime qui ne vont pas dans le sens de leurs principaux clients, surtout lorsque ces Coups d'Etats se réalisent à l'initiative de l'opérateur / l'importateur principal des ressources. Ainsi, il n'existe nul doute sur la pérennité d'un régime équato-guinéen qui choisirait de s'opposer aux Etats-Unis (le même cas de figure se présente pour la France et/ou l'Italie dans d'autres pays de la zone). Ce jeu géoéconomique, basé sur la ressource pétrolière, ne peut continuer ad vitam aeternam, en favorisant systématiquement les acteurs les plus corrompus, qui gèrent leurs pays sans considérations pour les droits de l'homme, le développement économique, social, et institutionnel, en utilisant les institutions sécuritaires du pays pour réduire à néant toute forme d'opposition démocratique. Afin de sortir de cette impasse, il serait temps de moderniser les relations économiques entre les Etats de la région, leur permettant, si nécessaire, de créer une OPEP bis, ou une Banque de Développement Régionale pour le Golfe de Guinée, qui pourrait mettre en place un cadre pour une meilleure gestion économique, sociale, et environnementale des ressources hydrocarbures (uniques ressources significatives à court / moyen terme de cette région), mais aussi, pourquoi pas, des ressources forestières (dont la problématique du développement durable est similaire) et minières (le titane, le manganèse, le fer, l'or, et les diamants sont des ressources fréquemment sous-exploitées dans cette région).

Il ne s'agirait pas de déléguer la gestion pétrolière aux puissances étrangères (au même titre que la gestion monétaire dans le cade du Franc CFA), mais de créer une organisation permettant une gestion optimale des ressources (celles qui sont limitées dans le temps) pouvant bénéficier ces pays sur plusieurs générations, avec l'aide d'institutions internationales si nécessaire, comme la Banque Mondiale, la Banque Africaine de Développement, l'ONU (PNUD, CEA), l'Union Africaine, et l'appui technique des grandes puissances internationales (Etats-Unis, UE, Chine) afin de stabiliser cette région (la stabilisation du développement économique étant une des conditions de la stabilité politique et la démocratisation des régimes). La mise en place de Fonds Souverains Africains pourrait alors diversifier les ressources économiques de ces pays. Ce type de gestion pourrait même, à terme, permettre une démocratisation plus rapide avec une rente assurée pour les anciens dirigeants et une gestion économique nationale qui ne se limiterait plus aux ordres en provenance de la présidence de chaque pays. Une première tendance vers ce genre de "gestion économique fantôme" ("shadow economic governance / shadow fiscal management") avait déjà été demandée par le gouvernement équato-guinéen à la Banque Mondiale, afin de diversifier ses ressources en ré-investissant dans les productions agricoles non vivrières comme le cacao, source de croissance économique pré-pétrolière pendant l'époque coloniale (qui avait permis à la Guinée Equatoriale de se hisser au premier rang africain en termes de revenus par personne en 1959). Cette gestion fantôme permettrait au pays de bénéficier de conseils économiques de premier rang, sans nécessité de rembourser des crédits de manière prioritaire (problème principal pour les pays placés sous ajustement structurel par le FMI, comme c'était le cas de la Guinée Equatoriale). D'autres cas de gestion économique extérieure des ressources pétrolières existent. C'est le cas du Tchad avec une gestion (interrompue) des ressources pétrolières par la Banque Mondiale, dont l'objectif était de répartir les ressources de manière plus équitable entre les différentes minorités, et de permettre aux futures générations de bénéficier des bénéfices issus de la production pétrolière; le résultat demeure mitigé, mais l'expérience a le mérite d'exister et de changer la donne de la mauvaise gouvernance en matière de gestion des ressources naturelles en Afrique Centrale...

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