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Révolte Mau- Mau ( Kenya )
algeriedrs :: Zones de conflits dans le monde :: Conflits, tensions, guerre et terrorisme :: Révolutions, Guerres et batailles
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Révolte Mau- Mau ( Kenya )
La révolte Mau Mau, société secrète du Kenya
"En luttant avec des moyens dérisoires contre les autorités coloniales, avant d'être défaits par une répression violente, les Mau-Mau ont ouvert la voie aux négociations vers l'indépendancedu Kenya"
Groupe de combattants Mau Mau
Placé sous protectorat britannique en 1895, le Kenya devient une colonie de la Couronne en 1920. Au sortir de la première guerre mondiale, 6 000 européens monopolisent 25 % des sols cultivables, dont la majeure partie des hautes terres fertiles. Ils exploitent l’abondante main-d’œuvre noire, notamment des Kikuyus et Luos, qui bénéficient d’une portion de terre en échange de leur travail. Le mouvement Mau-Mau était une sorte de société secrète, dont les membres faisaient serment de lutter pour la libération de leur terre et s’attaquaient aux Kenyans «loyalistes», employés de l’Etat, enseignants, catéchistes, etc. Les membres de ce mouvement étaient parvenus à donner au serment une portée mobilisatrice remarquable, appuyée sur une conception magique du serment et à exiger des chrétiens la renonciation aux promesses baptismales. Le nom "Mau Mau" n'a été jamais employé par les Kikuyus eux-mêmes, et n'a pas existé dans leur langue. Généralement ils se sont appelés "armée de libération de la terre" . Il a été inventé par les Britanniques.
L'insurrection Mau-Mau au Kenya était dans une certaine mesure dirigée contre l'installation de colons européens dans les zones africaines traditionnelles d'agriculture et d'élevage que l'on a appelées par la suite « White Highlands » (hautes terres occupées par les Blancs). Les groupes de population d'origine ont été déplacés et les aires de pacage saisonnier de leur bétail ont été très réduites. Quand ces éleveurs faisaient paître leurs bovins le long des routes dans les zones d'installation, l'administration réagissait avec vigueur et un grand nombre d'animaux étaient capturés et vendus. En représailles à ces saisies, les éleveurs pratiquaient le "hamstringing" qui consistait à couper le tendon d'Achille d'un membre postérieur des bovins des colons.
Deux femmes pr^tent le serment Mau Mau - Jomo Kenyatta
En 1944 est fondée la Kenyan African Union (KAU), dont Jomo Kenyatta devient le secrétaire général en 1947. La KAU demande l’accès aux terres pour les Noirs. De 1952 à 1956, le mouvement Mau- Mau, dominé par les Kikuyus, mène une série d’actions violentes, aboutissant à l’instauration de l’Etat d’urgence le 20 octobre 1952 et à une répression brutale qui s'accompagne d'emprisonnements, de torture et de meurtres des dizaines de milliers d'arrestations, ont lieues dont celle de Kenyatta, accusé de complicité avec les rebelles.
les Mau-Mau au Kenya étaient présentés dans les années 1950 par l’administration et les colons britanniques comme des membres d’une "secte démoniaque", tandis que le respectable New York Times expliquait le soulèvement kenyan par "les frustrations d’un peuple de sauvages (…) incapable de s’adapter aux progrès de la civilisation", attitude représentative de la presse anglo-saxonne dans son ensemble. Les chiffres officiels indiquèrent ultérieurement que ceux que l’on accusait d’être "assoiffés de sang " tuèrent en réalité, pendant les sept ans qu’a duré le soulèvement, trente-deux colons et cent soixante-sept membres des forces de l’ordre, dont cent un Africains ; contre plusieurs milliers de Mau-Mau massacrés par les forces de sécurité, et plusieurs dizaines de milliers de Kenyans blessés, mutilés, chassés de leurs foyers.
Une patrouille de King's African Rifles
Pour Jane Muthoni Mara, les souvenirs de ses expériences pendant la période coloniale au Kenya sont encore très vifs -- même si celles-ci ont été vécues il y a plus d'un demi-siècle. Elle raconte que des femmes qui supportaient les Mau Mau ont subi diverses formes de torture aux mains de soldats africains sous la supervision des ''mzungu'' (le terme swahili pour ''homme blanc'') -- ceci pour contraindre les femmes à révéler ce qu'elles savaient des activités des Mau Mau. Kassim Njogu raconte ''J'ai perdu une jambe après avoir reçu une balle du mzungu. J'ai désobéi aux ordres de sortir de la brousse où je me cachais. D'aucuns ont perdu leurs mains, tandis que d'autres avaient eu leurs yeux arrachés pendant qu'ils tentaient de résister à l'autorité du mzungu".
Les femmes jouent un rôle déterminant au niveau de la logistique pour la rébellion : c'est ce que le gouvernement a appelé la passive wing. Pour désamorcer la passive wing, les autorités coloniales ont mené une politique de déplacement de villages afin de les couper des combattants. les "villages" regroupant la population civile kikuyu. C'est ainsi qu'ont vu le jour les camps de prisonniers Mau-Mau des rizières à Mwea et que le riz a pu y être cultivé à grande échelle. Les détenus ont été forcés de creuser des canaux, construire des barrages et travailler dans les rizières. Ces camps de détention ont permis aux Britanniques de contrôler la population civile et de mener une véritable politique de déstructuration sociale.
Les britanniques sont ainsi parvenus à briser la volonté de résistance de la population et à isoler les insurgés.
Prisonniers suspects d'être des Mau Mau en route vers un camp
de détention - Un camp de détention
La politique de répression de l’insurrection Mau Mau a spécifiquement visé les enfants kikuyus. Ces derniers ont été enfermés dans des camps où des rituels spécifiques devaient les nettoyer du pacte Mau Mau. Pour garantir le retour à un ordre colonial durable, il convenait, dans l’esprit des autorités britanniques, de "préserver" et de "nettoyer " la jeune génération kikuyue. Le mouvement Mau Mau lui-même a enrôlé de jeunes enfants, leur faisant suivre vers 8 ans le rituel du serment et leur assignant ensuite des rôles divers (renseignement, travail domestique dans les camps et parfois combat)
Dès le milieu des années 1950, le mouvement mau-mau s’est vu progressivement coupé de la population civile, tant en milieu urbain que rural.Les combattants sont fatigués, en manque d’armes, d’approvisionne- ment et de recrues. La première capture notable s'est produite en janvier 1954 quand les Anglais ont attrapé Waruhiu Itote, également connu en tant que "Général Chine". Au mois de mars 1954 les Anglais capturent le Général Katanga et le Général Tanganyika. Le 24 avril 1954 la ville de Nairobi est placée sous commandement militaire, 30.000 Kikuyus suspectés d'être des membres ou des défenseurs de Mau Mau sont déplacés dans des camps de détention et des "villages"
En octobre 1955 plus de 70.000 membres de la tribu de Kikuyu suspectés d'être Mau Mau sont détenus. En octobre 1956, Dedan Kimathi, chef mythique, capturé, sera pendu par les forces coloniales et jeté dans une fosse.
Prisonniers Mau Mau
L'insurrection s'affaiblira avant de prendre fin en 1956. Les Britanniques adopteront également des ouvertures sur le plan économique et démocratique afin de répondre en partie aux revendications de la majorité noire, les colons blancs doivent accepter le droit de propriété des Africains de toutes ethnies sur les hautes terres en 1959. Perçu comme l’instigateur de la révolte Mau-Mau, Jomo Kenyatta est condamné à sept ans de prison. L'état d'urgence sera finalement levé en 1960, peu de temps avant la libération de Kenyatta en 1961 et l'accession du pays à l'indépendance en 1963.. Kenyatta en devient le premier président, jusqu’à sa mort, en 1978.
L'interdiction des Mau Mau, imposée par les Britanniques, a continué par être appliquée plusieurs décennies après sous Jomo Kenyatta, et plus tard sous Daniel arap Moï.Le nouveau pouvoir s'empressa d'écarter ces résistants Le président Jomo Kenyatta répliqua à leur désir de se voir redistribuer les terres des fermiers blancs : "Hakuna cha bure" ("Il n'y a rien de gratuit"). Les Mau-Mau, paysans sans terre, restèrent misérables, tandis que prospéraient, dans le Kenya indépendant, les Kikuyus "loyalistes" qui, pendant l'insurrection, avaient collaboré avec les autorités britanniques.
Capture de Waruhiu Itote "général Chine" - Dedan Kimaathi éxécuté en 1957
http://boomer-cafe.net
Dedan KIMAATHI autre héros africain
[url][/url]
Kenya: des survivants de la répression des Mau Mau réclament justice
NYERI — Il y a près de 60 ans, Wambugu Wa Nyingi était passé à tabac et laissé pour mort par l'armée coloniale britannique. Les cicatrices des chaînes qui l'ont entravé pendant plusieurs années et le traumatisme des sévices ne se sont toutefois pas estompés.
"Ils nous ont demandé de creuser nos propres tombes", se remémore M. Nyingi, qui a passé neuf ans dans les camps de travaux forcés mis sur pied par les Britanniques au Kenya dans les années 50, lors du soulèvement des Mau Mau contre le colonisateur.
"Quand nous avons refusé, ils nous ont tellement battu que je n'avais plus de peau sur le dos", ajoute le vieil homme aux cheveux blancs.
Agé de 84 ans, M. Nyingi réclame à présent des excuses officielles et la mise en place d'un fond de compensation par le gouvernement britannique dans le cadre d'une procédure judiciaire actuellement en cours à Londres, aux côtés de trois autres plaignants.
Les quatre survivants ont dénoncé dans leur plainte le recours systématique à la violence, des tortures, des cas de castration, de viol et le travail forcé.
Mais le temps joue en défaveur des quatre victimes présumées, toutes octogénaires.
"Chaque jour, chaque semaine, chaque mois qui s'écoule sans décision sur la plainte accentue un peu plus la crainte que nos clients ne verront pas de leur vivant l'issue de la procédure, quelle qu'elle soit", explique à l'AFP leur avocat Martyn Day.
Plus de 10.000 Kényans furent tués entre 1952 et 1960 pendant le soulèvement des Mau Mau, un groupe rebelle issu et agissant au nom de la communauté Kikuyu.
Mais selon le ministère britannique des Affaires étrangères, ces plaintes ne sont pas recevables car la responsabilité juridique a été transférée au gouvernement kenyan lors de l'indépendance en 1963.
"Un jour, ils ont dénombré 12 cadavres de personnes qu'ils avaient battues à mort, mais ils se trompaient, l'un des corps était le mien", se souvient M. Nyingi, assurant n'avoir jamais transporté d'arme à feu alors qu'il faisait campagne pour l'indépendance du pays.
Les collines verdoyantes et les forêts luxuriantes de cette région située juste au nord de Nairobi furent très prisées des colons britanniques dont la politique d'expropriation créa un fort sentiment d'injustice au sein de la communauté kikuyu.
"Ils nous ont volé notre terre", explique Elizabeth Wamaitha, 79 ans, elle-même détenue avec son bébé dans un camp de travail pendant trois ans après l'enrôlement de son mari dans les rangs des Mau Mau, dans les forêts recouvrant les contreforts du Mont Kenya.
Arrêtée avec son bébé de trois mois, elle n'avait pas été autorisée à aller chercher son autre enfant de quatre ans resté à la maison.
"Je n'ai pas eu le temps de lui dire au revoir (...) et quand on m'a relâchée, on m'a dit que mon enfant était mort", ajoute-t-elle.
Les combattants Mau Mau terrorisèrent les familles de colons installées dans la région, tuant 32 Blancs. Mais des milliers de Kényans furent éliminés pendant la répression.
La rébellion Mau Mau créa également des divisions au sein des populations locales, des Kényans noirs ayant participé, pour le compte de l'administration coloniale, à la répression.
James Muchemi, 81 ans dont cinq dans un camp de travail forcé, porte encore les cicatrices des coups de machettes portés par un soldat kényan, aux jambes et à la tête.
"Mon corps me fait encore souffrir (...) mais nous avons pardonné à nos frères kényans. Les Britanniques étaient les donneurs d'ordre", explique-t-il, ajoutant ne jamais avoir fait partie des Mau Mau.
Une nouvelle série d'audiences est prévue fin février à Londres: la cour examinera une requête du gouvernement britannique visant à déclarer prescrits les faits visés.
En attendant, Bartholomew Wanyiki, un survivant de 80 ans, se veut confiant, lui qui suivit des études en Grande-Bretagne après avoir passé cinq ans en détention au Kenya: "Je sais que les Britanniques sont des gens comme il faut. Laissons-les prouver leur bonté avant qu'il ne soit trop tard".
AFP
"En luttant avec des moyens dérisoires contre les autorités coloniales, avant d'être défaits par une répression violente, les Mau-Mau ont ouvert la voie aux négociations vers l'indépendancedu Kenya"
Groupe de combattants Mau Mau
Placé sous protectorat britannique en 1895, le Kenya devient une colonie de la Couronne en 1920. Au sortir de la première guerre mondiale, 6 000 européens monopolisent 25 % des sols cultivables, dont la majeure partie des hautes terres fertiles. Ils exploitent l’abondante main-d’œuvre noire, notamment des Kikuyus et Luos, qui bénéficient d’une portion de terre en échange de leur travail. Le mouvement Mau-Mau était une sorte de société secrète, dont les membres faisaient serment de lutter pour la libération de leur terre et s’attaquaient aux Kenyans «loyalistes», employés de l’Etat, enseignants, catéchistes, etc. Les membres de ce mouvement étaient parvenus à donner au serment une portée mobilisatrice remarquable, appuyée sur une conception magique du serment et à exiger des chrétiens la renonciation aux promesses baptismales. Le nom "Mau Mau" n'a été jamais employé par les Kikuyus eux-mêmes, et n'a pas existé dans leur langue. Généralement ils se sont appelés "armée de libération de la terre" . Il a été inventé par les Britanniques.
L'insurrection Mau-Mau au Kenya était dans une certaine mesure dirigée contre l'installation de colons européens dans les zones africaines traditionnelles d'agriculture et d'élevage que l'on a appelées par la suite « White Highlands » (hautes terres occupées par les Blancs). Les groupes de population d'origine ont été déplacés et les aires de pacage saisonnier de leur bétail ont été très réduites. Quand ces éleveurs faisaient paître leurs bovins le long des routes dans les zones d'installation, l'administration réagissait avec vigueur et un grand nombre d'animaux étaient capturés et vendus. En représailles à ces saisies, les éleveurs pratiquaient le "hamstringing" qui consistait à couper le tendon d'Achille d'un membre postérieur des bovins des colons.
Deux femmes pr^tent le serment Mau Mau - Jomo Kenyatta
En 1944 est fondée la Kenyan African Union (KAU), dont Jomo Kenyatta devient le secrétaire général en 1947. La KAU demande l’accès aux terres pour les Noirs. De 1952 à 1956, le mouvement Mau- Mau, dominé par les Kikuyus, mène une série d’actions violentes, aboutissant à l’instauration de l’Etat d’urgence le 20 octobre 1952 et à une répression brutale qui s'accompagne d'emprisonnements, de torture et de meurtres des dizaines de milliers d'arrestations, ont lieues dont celle de Kenyatta, accusé de complicité avec les rebelles.
les Mau-Mau au Kenya étaient présentés dans les années 1950 par l’administration et les colons britanniques comme des membres d’une "secte démoniaque", tandis que le respectable New York Times expliquait le soulèvement kenyan par "les frustrations d’un peuple de sauvages (…) incapable de s’adapter aux progrès de la civilisation", attitude représentative de la presse anglo-saxonne dans son ensemble. Les chiffres officiels indiquèrent ultérieurement que ceux que l’on accusait d’être "assoiffés de sang " tuèrent en réalité, pendant les sept ans qu’a duré le soulèvement, trente-deux colons et cent soixante-sept membres des forces de l’ordre, dont cent un Africains ; contre plusieurs milliers de Mau-Mau massacrés par les forces de sécurité, et plusieurs dizaines de milliers de Kenyans blessés, mutilés, chassés de leurs foyers.
Une patrouille de King's African Rifles
Pour Jane Muthoni Mara, les souvenirs de ses expériences pendant la période coloniale au Kenya sont encore très vifs -- même si celles-ci ont été vécues il y a plus d'un demi-siècle. Elle raconte que des femmes qui supportaient les Mau Mau ont subi diverses formes de torture aux mains de soldats africains sous la supervision des ''mzungu'' (le terme swahili pour ''homme blanc'') -- ceci pour contraindre les femmes à révéler ce qu'elles savaient des activités des Mau Mau. Kassim Njogu raconte ''J'ai perdu une jambe après avoir reçu une balle du mzungu. J'ai désobéi aux ordres de sortir de la brousse où je me cachais. D'aucuns ont perdu leurs mains, tandis que d'autres avaient eu leurs yeux arrachés pendant qu'ils tentaient de résister à l'autorité du mzungu".
Les femmes jouent un rôle déterminant au niveau de la logistique pour la rébellion : c'est ce que le gouvernement a appelé la passive wing. Pour désamorcer la passive wing, les autorités coloniales ont mené une politique de déplacement de villages afin de les couper des combattants. les "villages" regroupant la population civile kikuyu. C'est ainsi qu'ont vu le jour les camps de prisonniers Mau-Mau des rizières à Mwea et que le riz a pu y être cultivé à grande échelle. Les détenus ont été forcés de creuser des canaux, construire des barrages et travailler dans les rizières. Ces camps de détention ont permis aux Britanniques de contrôler la population civile et de mener une véritable politique de déstructuration sociale.
Les britanniques sont ainsi parvenus à briser la volonté de résistance de la population et à isoler les insurgés.
Prisonniers suspects d'être des Mau Mau en route vers un camp
de détention - Un camp de détention
La politique de répression de l’insurrection Mau Mau a spécifiquement visé les enfants kikuyus. Ces derniers ont été enfermés dans des camps où des rituels spécifiques devaient les nettoyer du pacte Mau Mau. Pour garantir le retour à un ordre colonial durable, il convenait, dans l’esprit des autorités britanniques, de "préserver" et de "nettoyer " la jeune génération kikuyue. Le mouvement Mau Mau lui-même a enrôlé de jeunes enfants, leur faisant suivre vers 8 ans le rituel du serment et leur assignant ensuite des rôles divers (renseignement, travail domestique dans les camps et parfois combat)
Dès le milieu des années 1950, le mouvement mau-mau s’est vu progressivement coupé de la population civile, tant en milieu urbain que rural.Les combattants sont fatigués, en manque d’armes, d’approvisionne- ment et de recrues. La première capture notable s'est produite en janvier 1954 quand les Anglais ont attrapé Waruhiu Itote, également connu en tant que "Général Chine". Au mois de mars 1954 les Anglais capturent le Général Katanga et le Général Tanganyika. Le 24 avril 1954 la ville de Nairobi est placée sous commandement militaire, 30.000 Kikuyus suspectés d'être des membres ou des défenseurs de Mau Mau sont déplacés dans des camps de détention et des "villages"
En octobre 1955 plus de 70.000 membres de la tribu de Kikuyu suspectés d'être Mau Mau sont détenus. En octobre 1956, Dedan Kimathi, chef mythique, capturé, sera pendu par les forces coloniales et jeté dans une fosse.
Prisonniers Mau Mau
L'insurrection s'affaiblira avant de prendre fin en 1956. Les Britanniques adopteront également des ouvertures sur le plan économique et démocratique afin de répondre en partie aux revendications de la majorité noire, les colons blancs doivent accepter le droit de propriété des Africains de toutes ethnies sur les hautes terres en 1959. Perçu comme l’instigateur de la révolte Mau-Mau, Jomo Kenyatta est condamné à sept ans de prison. L'état d'urgence sera finalement levé en 1960, peu de temps avant la libération de Kenyatta en 1961 et l'accession du pays à l'indépendance en 1963.. Kenyatta en devient le premier président, jusqu’à sa mort, en 1978.
L'interdiction des Mau Mau, imposée par les Britanniques, a continué par être appliquée plusieurs décennies après sous Jomo Kenyatta, et plus tard sous Daniel arap Moï.Le nouveau pouvoir s'empressa d'écarter ces résistants Le président Jomo Kenyatta répliqua à leur désir de se voir redistribuer les terres des fermiers blancs : "Hakuna cha bure" ("Il n'y a rien de gratuit"). Les Mau-Mau, paysans sans terre, restèrent misérables, tandis que prospéraient, dans le Kenya indépendant, les Kikuyus "loyalistes" qui, pendant l'insurrection, avaient collaboré avec les autorités britanniques.
Capture de Waruhiu Itote "général Chine" - Dedan Kimaathi éxécuté en 1957
http://boomer-cafe.net
Dedan KIMAATHI autre héros africain
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Kenya: des survivants de la répression des Mau Mau réclament justice
NYERI — Il y a près de 60 ans, Wambugu Wa Nyingi était passé à tabac et laissé pour mort par l'armée coloniale britannique. Les cicatrices des chaînes qui l'ont entravé pendant plusieurs années et le traumatisme des sévices ne se sont toutefois pas estompés.
"Ils nous ont demandé de creuser nos propres tombes", se remémore M. Nyingi, qui a passé neuf ans dans les camps de travaux forcés mis sur pied par les Britanniques au Kenya dans les années 50, lors du soulèvement des Mau Mau contre le colonisateur.
"Quand nous avons refusé, ils nous ont tellement battu que je n'avais plus de peau sur le dos", ajoute le vieil homme aux cheveux blancs.
Agé de 84 ans, M. Nyingi réclame à présent des excuses officielles et la mise en place d'un fond de compensation par le gouvernement britannique dans le cadre d'une procédure judiciaire actuellement en cours à Londres, aux côtés de trois autres plaignants.
Les quatre survivants ont dénoncé dans leur plainte le recours systématique à la violence, des tortures, des cas de castration, de viol et le travail forcé.
Mais le temps joue en défaveur des quatre victimes présumées, toutes octogénaires.
"Chaque jour, chaque semaine, chaque mois qui s'écoule sans décision sur la plainte accentue un peu plus la crainte que nos clients ne verront pas de leur vivant l'issue de la procédure, quelle qu'elle soit", explique à l'AFP leur avocat Martyn Day.
Plus de 10.000 Kényans furent tués entre 1952 et 1960 pendant le soulèvement des Mau Mau, un groupe rebelle issu et agissant au nom de la communauté Kikuyu.
Mais selon le ministère britannique des Affaires étrangères, ces plaintes ne sont pas recevables car la responsabilité juridique a été transférée au gouvernement kenyan lors de l'indépendance en 1963.
"Un jour, ils ont dénombré 12 cadavres de personnes qu'ils avaient battues à mort, mais ils se trompaient, l'un des corps était le mien", se souvient M. Nyingi, assurant n'avoir jamais transporté d'arme à feu alors qu'il faisait campagne pour l'indépendance du pays.
Les collines verdoyantes et les forêts luxuriantes de cette région située juste au nord de Nairobi furent très prisées des colons britanniques dont la politique d'expropriation créa un fort sentiment d'injustice au sein de la communauté kikuyu.
"Ils nous ont volé notre terre", explique Elizabeth Wamaitha, 79 ans, elle-même détenue avec son bébé dans un camp de travail pendant trois ans après l'enrôlement de son mari dans les rangs des Mau Mau, dans les forêts recouvrant les contreforts du Mont Kenya.
Arrêtée avec son bébé de trois mois, elle n'avait pas été autorisée à aller chercher son autre enfant de quatre ans resté à la maison.
"Je n'ai pas eu le temps de lui dire au revoir (...) et quand on m'a relâchée, on m'a dit que mon enfant était mort", ajoute-t-elle.
Les combattants Mau Mau terrorisèrent les familles de colons installées dans la région, tuant 32 Blancs. Mais des milliers de Kényans furent éliminés pendant la répression.
La rébellion Mau Mau créa également des divisions au sein des populations locales, des Kényans noirs ayant participé, pour le compte de l'administration coloniale, à la répression.
James Muchemi, 81 ans dont cinq dans un camp de travail forcé, porte encore les cicatrices des coups de machettes portés par un soldat kényan, aux jambes et à la tête.
"Mon corps me fait encore souffrir (...) mais nous avons pardonné à nos frères kényans. Les Britanniques étaient les donneurs d'ordre", explique-t-il, ajoutant ne jamais avoir fait partie des Mau Mau.
Une nouvelle série d'audiences est prévue fin février à Londres: la cour examinera une requête du gouvernement britannique visant à déclarer prescrits les faits visés.
En attendant, Bartholomew Wanyiki, un survivant de 80 ans, se veut confiant, lui qui suivit des études en Grande-Bretagne après avoir passé cinq ans en détention au Kenya: "Je sais que les Britanniques sont des gens comme il faut. Laissons-les prouver leur bonté avant qu'il ne soit trop tard".
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