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Les croisades

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Message par Sphinx Ven 23 Avr - 1:12

Les croisades

Les 250 ans qui vont de la fin du moyen-âge à 1300 forment ce qu'on appelle la seconde phase féodale. Le phénomène le plus saillant de cette période dans l'histoire de l'Europe occidentale sont les croisades, expéditions militaires par lesquelles les chrétiens essayèrent de reprendre le saint-sépulcre et d'autres lieux saints en Palestine, dominée par l'islam.

Au-delà de profonds motifs religieux, comme tout phénomène historique, les croisades eurent lieu à l'intérieur d'un cadre d'événements et de circonstances qu'il faut connaître pour en comprendre les motivations et les conséquences. En fait, pour la majorité des européens occidentaux, survivre était difficile ; la disette fut pour ainsi dire chronique dans une économie fermée dont l'activité était essentiellement agricole.

A cette époque eurent lieu les secondes invasions, normandes, slaves, hongroises et sarrasines, qui aidèrent à consolider le féodalisme, système politique et social par lequel les grands états de l'Europe chétienne se divisèrent en de nombreux fiefs où le seigneur féodal exerçait un pouvoir absolu et où les serfs de la glèbe, la majorité paysanne, accablés de charges et de contraintes arrivaient à peine à survivre. Sur les plans économique et culturel, l'Europe occidentale de l'époque offrait un aspect de pauvreté extrême, sans la moindre lueur de son ancienne splendeur. En revanche, les mondes contemporains de l'islam et de Byzance formaient de véritables puissances.

Pour la majorité occidentale, la vie consistait en une suite d'efforts quotidiens abrutissants pour subsister avec une seule consolation : la religion. Bien que l'agriculture fut la base de l'économie féodale, le peu d'évolution des techniques d'exploitation ajouté aux ravages des fréquentes attaques entraînait un faible taux de la productivité agricole. La surface cultivable était réduite par les innombrables forêts qui fournissaient le bois, matière première essentielle à l'époque, et nourrissaient une faune sylvestre transformée en gibier par la chasse, généralement droit exclusif du seigneur féodal. Mais les forêts servaient aussi de refuge aux fugitifs, aux assaillants et aux envahisseurs et étaient donc un obstacle dangereux aux communications entre populations voisines.

Le fer était très rare et les outils rudimentaires de labour étaient seulement utiles aux sols mous et légers. Les plus durs étaient improductifs et les grossières charrues en bois et sans roues, ainsi que les systèmes imparfaits d'attelages des bêtes de trait ne réussissait pas à le défricher. De plus, une exploitation si rudimentaire obligeait à laisser la terre se reposer pour se refaire ce qui en réduisait le rendement à une récolte tous les 2 ans. A cela s'ajoutaient les catastrophes naturelles, sécheresses, fléaux, inondations, qui faisaient de la faim une perpétuelle menace dans une économie de pure subsistance. Par ailleurs, les bénéfices des bonnes années étaient utilisées par la noblesse féodale dans la guerre ou les apparats dus à son rang, limitant le commerce à des articles de luxe importés en général d'Orient ou de Byzance.

Seule exception, certains produits indispensables comme le sel et le fer s'ajoutaient au faible volume des échanges, dont se trouvait exclue la majorité de la population puisque son artisanat domestique devait suffire à ses besoins. Une activité économique si limitée n'engendrait pas la circulation de la monnaie, dont la frappe était en de nombreux cas réalisée par les seigneurs féodaux eux-mêmes. En revanche, dans les fiefs ecclésiastiques, où les conditions de travail étaient plus acceptables que dans les seigneuries laïques, la masse paysanne se trouvait à l'abri du besoin, car l'exploitation devait subvenir aux prêtres et aux dépenses du culte.
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Personne à contacter Re: Les croisades

Message par Sphinx Ven 23 Avr - 1:13

Mal nourris, épuisés par un travail abrutissant, perturbés par l'insécurité, les serfs de la glèbe se révoltèrent de nombreuses fois contre le régime féodal ou quittèrent les seigneuries pour former des bandes de fugitifs et de bandits, vivant dans les forêts et les régions abruptes. Cette situation générale et affligeante se prolongea bien avant dans le XIème siècle, lorsque certains signes de redressement se manifestèrent, ouvrant la seconde phase de l'ère féodale.

Au début de ce siècle, la fin des invasions et une suite de progrès technologiques qui activèrent l'économie et entraînèrent l'accroissement de la population, provoquèrent à l'intérieur des changements sociaux et politiques et, à l'extérieur, l'expansion du noyau chrétien de l'Europe féodale. Une des progrès techniques consista en une meilleure exploitation de l'énergie, aussi bien des courants d'eau que des animaux de trait.

Les travaux de canalisation et l'utilisation des chutes d'eau permirent une plus grande et meilleure irrigation ainsi que l'augmentation de la force hydraulique pour actionner les moulins économisant l'effort humain, qui pouvait alors être destiné à d'autres fonctions productrices. Le système de guidage des animaux de trait fut amélioré par le collier rigide et le joug fixés aux cornes des boeufs et non plus au garrot, comme c'était le cas jusqu'alors. De plus, les fers à cheval, qu'on commençait à appliquer aux chevaux, leur donnèrent davantage de fermeté pour avancer, augmentant ainsi leur rendement. Les colliers rigides, les fers à cheval et l'attelage d'animaux les uns derrière les autres amenèrent une amélioration des transports.

Un autre progrès technique essentiel fut la charrue asymétrique, dotée de roues et d'un versoir, qui facilita et améliora le défrichage, permettant la culture des sols durs alors que la diversification des semences de grains d'hiver et d'été diminua les risques d'une mauvaise récolte, compensée par une autre obtenue la même année. Ajoutés à l'augmentation des variétés de plantes légumineuses et fourragères, ces progrès provoquèrent une révolution agricole qui améliora la nourriture de l'homme et des animaux domestiques. Davantage et de meilleurs aliments favorisèrent l'accroissement de la population européenne occidentale, qui passa de 46 millions en 1050 à 73 millions à la fin du XIIIème siècle.

La croissance démographique et le perfectionnement technique rendirent disponible une plus grande puissance de travail qui, dans le cas de la coupe des forêts ou du séchage des marais et des bas-fonds, permit l'extension des surfaces cultivables. Cela entraîna un accroissement de la production qui contribua à la formation d'excédents, et donc à l'expansion économique. L'activité urbaine, les artisanats et le commerce augmentèrent. Dès le milieu du XIème siècle, de nouvelles villes se créèrent et les anciennes s'agrandirent pour héberger à l'intérieur de leurs murailles des noyaux humains qui se développaient avec elles. De meilleurs moyens d'extraction et de transport rendirent possible la substitution du bois par la pierre dans les constructions.

Expression de ce nouvel esprit constructif, surgit le style roman, qui se répandit depuis l'Italie et le sud de la France dans tout l'occident chrétien. Solide avec des arcs et des voûtes plein-cintre, un toit à 2 pentes surmonté de clochers ou de coupoles qui lui conféraient de la légèreté. Le roman fut le style de ce "blanc manteau d'églises qui commença à recouvrir toute l'Europe", selon une chronique. Nombre de ces églises furent ornées de fresques aux brillantes couleurs, comme chez les byzantins et de bas-reliefs gravés sur leur façade qui illustraient des épisodes de l'histoire sainte. Parmi les multiples témoignages de l'architecture romane figurent les cathédrales de Notre-Dame de Poitiers, de Bamberg et de Saint-Jacques-de-Compostelle, l'abbaye de Saint-Denis à Paris, le monastère de Silos à Burgos, etc..

La typique société féodale où "les uns prient, les prêtres, les autres guerroient, les nobles, et les derniers travaillent, les serfs de la glèbe", telle qu'elle était décrite par un évêque vers 1015, fut transformée par l'expansion engendrée dans la seconde moitié du XIème siècle qui offrit d'autres conditions de vie : le développement urbain engloutit une partie de l'excédent de population en l'employant à ses activités croissantes, constructions, commerce, artisanat et inductries, tandis que le reste de cet excédent, ainsi que ceux qui s'échappaient de leurs fiefs natals, trouvèrent du travail sur les nouvelles terres qui s'ouvraient à l'agriculture, comme les zones basses de Hollande ou celles reprises par les chrétiens espagnols ou musulmans. Là où on ne leur demandait pas trop de détails sur leurs origines, le travail était aussi pénible. Mais la possibilité de devenir des paysans libres fut une puissante motivation pour les anciens serfs.
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Message par Sphinx Ven 23 Avr - 1:14

Par ailleurs, l'activité économique donna naissance à un groupe social formé de commerçants et d'artisans, les bourgeois, dérivé de bourg, ville, qui firent de la monnaie fortifiée, le denier, un symbole de puissance qui rivalisera avec celui de la propriété foncière. Alors que leur importance augmentait, les bourgeois réclamèrent au pouvoir politique des mesures économiques et juridiques qui garantissent l'exercice de leurs professions. Ces mesures furent confirmées dans des documents, appelés chartes, qui, dès la fin du XIème siècle et pendant tout le XIIème siècle, officialisèrent le droit des villes à traiter librement leurs affaires économiques, juridiques et politiques. Ces droits ne furent pas toujours acquis de manière pacifique ; en certains cas,on dut recourir aux armes, comme les bourgeois lombards, soutenus par l'église romaine, qui affrontèrent et battirent l'armée de Frédéric Ier, en 1176, à Legnano.

Frédéric Ier, dénommé Barberousse, appartenait à la famille des Hohenstauffen qui occupa le trône du Saint Empire Romain Germanique de 1138 à 1254. Empereur de 1152 à 1190, Barberousse fut le personnage le plus brillant de cette dynastie. Comme ceux qui l'avaient précédé et lui succéderont, Barberousse dut affronter la noblesse de l'Empire pour affirmer son autorité dans le perpétuel combat entre les seigneurs féodaux et la monarchie. Dans ces luttes, la noblesse féodale eut de nombreuses fois le soutien de la papauté, qui cherchait à se débarrasser de la tutelle impériale et même à la remplacer dans ses fonctions politiques.

Grâce aux transformations commencées au début du XIème siècle et qui eurent pour auteurs les moines de Cluny, en France, l'église essaya de se libérer de la tutelle impériale qui imposait, ou du moins devait approuver, les plus hautes autorités ecclésiastiques, y compris le pape. Le conflit fut long et donna naissance à 2 clans, celui des Guelfes, partisans du pape, et celui des Gibelins, fidèles à l'Empereur. Un de leurs affrontements eut lieu à la bataille de Legnano. Les différents intérêts en cause compliquèrent le panorama politique de l'époque, où s'affrontaient les seigneurs féodaux, le clergé, les souverains et les bourgeois. A cela s'ajoutaient les querelles entre royaumes, multipliées par les nouvelles dynasties créées par de puissants seigneurs qui brisaient leur vasselage et transformaient les luttes féodales en guerres entre états.

Une de ces dynasties fut celle fondée par le comte d'Anjou, Henri II Plantagenêt, révolté contre Louis VII. Ce politicien énergique monta sur le trône d'Angleterre en 1154, amorçant un très long conflit avec le royaume de France et avec l'église. Dans ce cadre historique complexe, l'Europe chrétienne trouvait cependant encore des forces pour son expansion : à l'est, les germains déplacèrent, intégrèrent ou exterminèrent les minorités slaves païennes, au nord, les commerçants anglais et flamands faisaient concurrence aux germains dans une conquête essentiellement commerciale, tandis qu'au sud, à l'âpre reconquête à laquelle se livraient les royaumes chrétiens d'Espagne, soutenus par les normands, les français et la papauté, s'ajoutèrent les avancées commerciales des robustes cités italiennes, Venise, Gênes, Pise, etc., en Méditerranée, moyennant des négociations avec les puissants musulmans.

Dans cette atmosphère d'expansion économique et géographique, de changements sociaux et culturels, et de conflits armés, l'Europe chrétienne ébauchait de plus en plus sa future géographie politique. Mais si la région présentait politiquement un aspect divisé, sur le plan religieux, son unité était ferme. Une preuve en était le voyage constant des pèlerins de toutes les régions vers les lieux d'adoration chrétienne comme Saint-Jacques-de-Compostelle et Rome. De tous les lieux saints, la lointaine Jérusalem était la plus forte attraction de pèlerinage. Maîtres de l'antique cité, les arabes n'en interdirent jamais l'accès aux disciples du Christ.

Pourtant, lorsqu'au XIème siècle, un groupe musulman turc, les Seldjoukides, limita le pouvoir des califes arabes au domaine religieux, recommençant les guerres saintes, arrachant l'Asie Mineure à Byzance et menaçant de nouveau l'Europe. Les chrétiens y virent diminuées leurs possibilités de se rendre dans la ville sainte. Ceci renforça l'idée d'entreprendre la conquête des lieux saints, au pouvoir des infidèles musulmans. Dans ce monde imprégné de piété et de mysticisme comme l'était l'Europe du XIème siècle. De fait, cette reconquête avait été commencée bien avant par les royaumes chrétiens d'Espagne.
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Message par Sphinx Ven 23 Avr - 1:14

Mais l'idée de marcher contre les dirigeants musulmans de Palestine fut lancée par le pape Grégoire VII au milieu du XIème siècle, bien que le conflit entre Rome et le Saint Empire Germanique remit le projet à plus tard, jusqu'à ce qu'en 1095, au cours du concile tenu à Clermont, en France, le pape Urbain II demande aux chrétiens d'oublier leurs querelles et de partir à la conquête de Jérusalem. La nombreuse assemblée lui répondit : " Dieu le veut ainsi".

Répandu dans toutes les églises, l'appel du pape bouleversa l'Europe. Tandis que les nobles mettaient sur pied leurs troupes, un moine, Pierre l'ermite, parcourait les fiefs et les villages entraînant sur son passage des familles entières d'humbles paysans. Sans provisions, armée de grossières faux et de couteaux à pied, la colonne s'en fut, grossissant jusqu'à rassembler 50.000 fidèles lorsqu'elle parvint au Danube. Epuisée par la faim et la longue traversée, l'armée des croisés, appelés ainsi à cause des croix cousues sur leurs vêtements et qui seront le symbole de ces expéditions, arriva enfin à Constantinople, au milieu de l'année 1096.

La capitale de l'Empire Byzantin et de l'église orthodoxe, branche du christianisme qui, après de longues querelles théologiques, se détacha de Rome en 1054, provoquant ce qu'on appela le Schisme d'Orient, reçut avec étonnement et appréhension cette foule famélique et remplie de ferveur, grossièrement armée et engagée pour affronter les puissants seldjoukides musulmans en terre sainte. Alexis Ier, Empereur de Byzance, ne put convaincre les croisés de renoncer à leur objectif, parce qu'il les trouvait mal organisés et mal équipés.

Alarmé par les désordres et les pillages de cette foule turbulente et entêtée, l'Empereur finit par lui donner les moyens nécessaires pour atteindre l'Asie Mineure. Alexis Ier ne se trompa guère dans sa critique ; les seldjoukides ne tardèrent pas à battre les forces chrétiennes, qui périrent ou tombèrent en esclavage à Nicée. A peine une poignée de survivants réussit-elle à regagner Constantinople. Cette croisade bruyante et populaire fut suivie d'une autre, magnifiquement montée et armée, formée des nobles de l'Europe féodale et dont l'évêque Adhémar de Monteil était le représentant pontifical.

En 1097, des chevaliers flamands, germaniques, français, normands, etc., arrivèrent par différentes routes à Constantinople. Les anciennes disputes qui divisaient l'Occident et l'Orient chrétien décidèrent l'Empereur Byzantin à manoeuvrer avec prudence. IL donna des facilités aux croisés mais leur fit promettre de lui rendre ses ex-territoires au cas où ils les reprendraient aux musulmans.

Au milieu de l'année 1097, les croisés traversèrent le Bosphore et entrèrent en Asie Mineure. Ils battirent les turcs successivement à Nicée, Dorylée et Antioche. Bohémond de Tarente, fils du roi normand des Deux-Siciles, réussit à briser le siège que les musulmans avaient mis devant la ville reconquise. La victoire fit d'Antioche un principat franc, gouverné par Bohémond. Il en arriva de même avec Baudouin de Boulogne : après s'être emparé d'Edesse, il créa le comté du même nom pour son bénéfice. Ces exemples amenèrent d'autres chevaliers croisés à prétendre prendre quelque territoire, oubliant l'objectif fondamental de la croisade. Mais le gros des pèlerins qui accompagnait les troupes exigèrent l'accomplissement du projet ainsi que l'avance vers Jérusalem.
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Message par Sphinx Ven 23 Avr - 1:15

En 1099, 2 ans après avoir foulé le sol d'Asie Mineure, les croisés arrivèrent à l'antique cité. Après une bataille sanglante, Jérusalem tomba au pouvoir des croisés. Un de leurs chefs, Godefroi de Bouillon, s'y distingua par son courage et son audace. Après la prise de Jérusalem, les croisés furent attaqués par d'autres musulmans, les fatimides d'Egypte, qu'ils battirent, la même année, à Ascalon, dernière bataille de cette première croisade. La plupart des croisés revinrent chez eux. Godefroi de Bouillon refusa le titre de roi, prit celui d'Avoué du Saint-Sépulcre et, accompagné de quelques centaines de nobles, créa avec quelques régions de Syrie et de Palestine, le Royaume Latin de Jérusalem.

Après avoir rendu l'Asie Mineure à Byzance, les chrétiens dominaient une bonne partie de la Syrie, revendiquée aussi par les byzantins, et la Palestine. Mais ils formaient une infime minorité parmi la population entièrement musulmane. De plus, les musulmans continuaient à contrôler les côtes palestiniennes qui, avec l'Egypte et la Mésopotamie, constituaient un cercle menaçant pour les fragiles états chrétiens, où les seigneuries féodales établies commencèrent à rivaliser entre elles. Il en aurait peu coûté aux musulmans de reprendre leurs anciennes possessions, mais eux aussi se trouvaient empêtrés dans des querelles internes, et les chrétiens virent leur position renforcée lorsque d'autres européens arrivèrent pour se fixer en terre sainte.

Les échanges entre cette région d'Orient et l'Europe commencèrent à s'accroître, surtout après que Baudouin Ier, frère et successeur de Godefroi, devenu roi de Jérusalem en 1100, eut pris Beyrouth, Sidon et d'autres ports. La puissance militaire chrétienne se renforça avec les ordres religieux des Templiers et des Hospitaliers, dont les moines, en plus des voeux de pauvreté, de chasteté et d'obéissance, juraient de prendre les armes pour défendre leur foi. Mais, en même temps, les musulmans avaient résolu leurs problèmes et regroupés par l'émir de Mossoul, lancèrent l'offensive contre le comté d'Edesse, ville qu'ils reprirent en 1144.

La réponse de l'Europe fut la seconde croisade, encouragée par un moine de Bourgogne, Bernard, canonisé plus tard, qui obtint de l'Empereur d'Allemagne, Conrad III, et du roi de France, Louis VII, de vieux rivaux, qu'ils commandent l'expédition. Cette rivalité des monarques décida de l'échec de la campagne, où chaque armée de croisés guerroyait de son côté. Après 2 ans de défaites, les restes des 2 puissances rentrèrent en Europe après avoir tenté de prendre Damas, sans succès, en 1148.

La situation déjà délicate des chrétiens en Orient s'aggrava lorsque l'Egypte, jusqu'alors sous domination fatimide, se soumit à l'émirat de Mossoul qui, sous le grand vizir Salah Al-Din Yusuf, Saladin, annexa Damas et Alep à ses vastes colonies. En réponse à son appel à la guerre sainte, Saladin rassembla des milliers de guerriers musulmans et réussit à prendre Jérusalem en 1187, ce par quoi il réduisit la puissance chrétienne en Orient à quelques villes seulement : Tyr, Tripoli, Antioche, etc.. Ce coup terrible décida l'Occident à lancer une autre croisade, la 3ème, à laquelle participèrent 3 puissants, et aussi rivaux, chefs d'état : le vieil empereur germanique Frédéric Ier, Barberousse ; le roi de France, Philippe Auguste ; et le roi d'Angleterre, Richard coeur de lion.
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Message par Sphinx Ven 23 Avr - 1:16

Le premier à partir fut Frédéric Ier, qui traversa triomphalement l'Asie Mineure. Mais le vieux monarque se noya à la confluence d'un fleuve lorsqu'il avançait sur la Syrie, et ses troupes se dispersèrent. Ses successeurs levèrent l'ancre de Sicile : Philippe Auguste débarqua à Saint-Jean d'Acre ; le roi d'Angleterre, détourné par une tempête, ne perdit pas l'occasion de s'emparer de l'île de Chypre, colonie byzantine. Lorsque les troupes des 2 monarques se rejoignirent enfin à Acre, au milieu de 1191, elles conquirent la ville défendue par Saladin. Mais la victoire n'améliora pas les rapports des souverains et, peu après Philippe Auguste rentra en France. Seul chef, Richard mena les croisés aux victoires d'Arsouf et de Jaffa mais, irrité par les rivalités des soldats et craignant pour son royaume, il fit la paix avec Saladin en 1192 : la région côtière de la Palestine revenait aux chrétiens, l'intérieur, y compris Jérusalem, allait aux turcs, et la tolérance religieuse s'appliquait aux 2 parties.

Le véritable esprit des croisades disparut en 1192 car, lorsque le pape Innocent III fit un nouvel appel, les nobles répondirent aussitôt mais tout en calculant leurs intérêts personnels. Le projet du pontife de débarquer en Egypte et de marcher sur la Palestine fut modifié par les chefs croisés devant la proposition des vénitiens, maîtres d'une flotte indispensable, d'attaquer Constantinople. La guerre contre les turcs musulmans devenait une guerre contre les byzantins chrétiens et, malgré l'opposition d'Innocent III, les chefs croisés marchèrent sur la capitale byzantine. Le combat fut sanglant jusqu'à la chute, en 1204, de la ville entre les mains des chrétiens d'occident. L'Empereur fut remplacé par Baudouin de Flandres, un des chefs croisés. Pour gouverner ce qu'on appela l'Empire Latin de Constantinople, en paiement des services rendus par sa flotte, Venise obtint les ports et les îles byzantines qui lui donnèrent le contrôle de la Méditerranée orientale et de ses routes commerciales ; les nobles croisés se partagèrent les vastes territoires impériaux.

Les quatre dernières croisades n'eurent pas la même ferveur que les quatre premières. La 5ème, 1217-1221, menée par le roi de Hongrie, André II, commença par quelques victoires mais s'acheva sur une défaite complète. Le commandant de la 6ème croisade, Frédéric II de Hohenstaufen, qui était excommunié, prouvant son habileté diplomatique, obtint du sultan d'Egypte la restitution de Jérusalem, de Bethléem, de Nazareth et d'autres lieux saints, ainsi que la restauration de la tolérance religieuse. Mais lorsqu'en 1229, Frédéric II entra dans Jérusalem libérée, la papauté dressa contre lui les barons et les ordres militaires de terre sainte, ce qui provoqua le retour de l'habile souverain en Europe, laissant la pays livré à ses querelles internes.

La 7ème croisade fut entreprise par Louis IX, roi de France, dont la piété le fera devenir Saint-Louis, qui débarqua en Egypte et, après plusieurs déroutes, tomba prisonnier des musulmans. Moyennant une rançon, Louis IX recouvra la liberté et parvint en Syrie, où restaient quelques villes franques qui oublièrent leurs disputes pour le soutenir. Le roi chercha l'appui des musulmans ennemis des turcs mamelouks qui dominaient alors l'Egypte.
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Message par Sphinx Ven 23 Avr - 1:17

Entre-temps, les byzantins avaient reformé un petit royaume en Asie Mineure, l'Empire de Nicée, qui, encouragé par les querelles entre seigneurs féodaux de l'Empire Latin de Constantinople, entreprit une guerre de reconquête. Dans ce combat, les byzantins eurent l'appui des gênois, qui cherchaient ainsi à obtenir les avantages que les vénitiens, leurs rivaux économiques, avaient eux des croisés. Les byzantins reprirent Constantinople et leurs anciennes possessions arrachées par les occidentaux. Peu après, Louis IX, dont les plans avaient été gâchés par les disputes des barons de Syrie, entreprenait la 8ème et dernière croisade. Après avoir débarqué à Tunis, le roi assiégea la ville, où il mourra de la peste au pied des murailles, en 1270.

Vingt ans plus tard, les troupes turcs s'emparèrent des dernières villes chrétiennes de terre sainte et si elles ne s'attaquèrent pas à l'Occident, ce fut grâce à un extraordinaire guerrier mongol, Gengis Khan, qui avait bâti, au début du siècle, un gigantesque empire en Asie centrale, allant de la Russie à la Chine et de la Sibérie à la Perse et au nord de l'Inde, constituant une menace pour la puissance musulmane.

Après des siècles de lutte, les croisades s'achevèrent sans avoir atteint leurs buts. Mais l'Europe féodale en sortait sensiblement transformée. Alors que la noblesse paya de son sang et de ses biens les multiples expéditions, la monarchie, en revanche, vit son autorité renforcée. Sur le plan économique, les croisades firent revivre les échanges avec l'Orient, dont bénéficieront surtout les villes italiennes : Venise, Gênes, Pise, etc.. Mais, et surtout, conséquence plus importante, les croisades entraînèrent l'ouverture de l'Europe occidentale à d'autres régions, après une première phase féodale qui l'avait gardée repliée sur elle-même.

Cette ouverture amènera les transformations et les particularités qui caractériseront les derniers siècles du moyen-âge, les XIVème et XVème, époque de transition entre l'Europe médiévale et l'Europe moderne.

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Message par Syfou Mer 27 Oct - 1:29

Tous ceux qui prendront part à ces expéditions porteront sur leurs vêtements une croix rouge : d'où le nom de Croisés.

Les premières croisades (1096 - 1204)

La première croisade eut lieu de 1096 à 1100, sous le pontificat d'Urbain II : prêchée par Pierre l'Ermite, puis par Urbain lui-même, elle eut pour chefs Godefroy de Bouillon (Les Enfances de Godefroi de Bouillon), Eustache et Baudouin, ses frères; Hugues de Vermandois, Robert II, duc de Normandie, Boémond, prince de Tarente, Tancrède, son neveu, et Raymond de Toulouse. Les faits les plus importants de l'expédition sont la bataille de Dorylée (1097), où les Musulmans furent entièrement défaits; la prise de Nicée, d'Edesse (1097), d'Antioche (1098) et celle de Jérusalem (1099). Les Croisés formèrent à Jérusalem un royaume chrétien, dont ils déférèrent la couronne à Godefroy de Bouillon; et dans les villes voisines plusieurs principautés, où régnèrent les autres chefs des croisés.

La deuxième croisade, de 1147 à 1149, entreprise sous le pontificat d'Eugène III, et prêchée par Saint Bernard, eut pour chefs Louis VII, roi de France, et Conrad, empereur d'Allemagne (1147). Ces deux princes n'éprouvèrent que des revers. Ils étaient cependant sur le point de prendre Damas (1148), lorsque la discorde se mit entre les seigneurs de leurs armées, et les contraignit à revenir en Europe

La troisième croisade, de 1189 à 1193, fut entreprise sous le pontificat de Clément III, et prêchée par Guillaume, archevêque de Tyr. Il s'agissait de reconquérir Jérusalem, retombée au pouvoir des musulmans en 1187. Trois souverains partirent avec de nombreuses armées pour la Terre-Sainte : Philippe-Auguste, roi de France, Richard Coeur de Lion, roi d'Angleterre, et Frédéric-Barberousse, empereur d'Allemagne. Mais le succès ne répondit point à l'espérance générale : l'armée de Frédéric fut presque entièrement détruite en Asie, et lui-même il périt en Cilicie (1190); les deux autres princes s'emparèrent de St-Jean-d'Acre, mais, une fâcheuse rivalité s'étant établie entre eux, Philippe revint bientôt en France (1191), et tout le courage de Richard n'aboutit qu'à obtenir de Saladin une trêve de 3 ans.

La quatrième croisade, de 1202 à 1204, prêchée par Foulques de Neuilly sous le pontificat d'Innocent III, fut dirigée par Baudouin IX, comte de Flandre, Villehardouin, sénéchal de Champagne Boniface II, marquis de Montferrat, et Enrico Dandolo, doge de Venise. L'armée des chrétiens n'alla pas plus loin que Constantinople. Elle en chassa d'abord l'usurpateur Alexis l'Ange (1203), et plaça sur le trône Alexis le Jeune; l'année suivante, elle reprit Constantinople sur un nouvel usurpateur, Ducas Murtzuphle, mais cette fois ses chefs se partagèrent l'empire grec : Baudouin eut le titre d'empereur; les Vénitiens s'emparèrent des plus belles stations maritimes

Les croisades Untitl27
L'Europe et la Méditerranée en 1270.

Les dernières croisades (1217 - 1270)

La cinquième croisade, entreprise sous le pontificat d'Honorius III (1217-1221), eut pour chefs Jean de Brienne, roi titulaire de Jérusalem, et André, roi de Hongrie. André fut rappelé dans ses États par la révolte de ses magnais; Jean de Brienne prit Damiette, qu'il fut bientôt forcé de rendre

La sixième croisade, de 1228 à 1229, fut accomplie sous le pontificat de Grégoire IX, par l'empereur Frédéric II. Le sultan Mélédin lui céda Jérusalem sans combat.

Les deux dernières croisades furent entreprises par Saint Louis, roi de France : l'une, de 1248 à 1254, sous le pontificat d'Innocent IV; l'autre, de 1268 à 1270, sous le pontificat de Clément IV :

La septième croisade fut dirigée contre l'Égypte : le roi de France prit Damiette, et remporta même un avantage à la Massoure (1250); mais, la peste s'étant mise dans son armée, il fut contraint de reculer devant l'ennemi, et fut lui-même fait prisonnier. Il racheta chèrement sa liberté, passa 4 ans en Palestine, occupé à fortifier quelques places, et revint en France en 1254, après la mort de la reine Blanche, sa mère, qu'il avait instituée régente

Dans la huitième croisade (1270), Saint Louis était accompagné de ses 3 fils et du prince Edouard d'Angleterre; il se dirigea sur Tunis, espérant, disent quelques historiens, convertir le maître de cette ville, Mohammed Mostanser; mais, à peine arrivé sous les murs de Tunis, il fut enlevé par une maladie contagieuse. Charles d'Anjou, son frère, qui était venu le rejoindre, se mit à la tête des troupes, remporta quelques avantages et revint en France après avoir forcé Mohammed à payer les frais de la guerre.

Après cette dernière expédition, les colonies chrétiennes qui avaient été établies en Orient par les Croisés ne tardèrent pas à être détruites, et la Palestine retomba tout entière sous la domination musulmane.

Source:cosmovisions.com
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Message par Daûphin_zz_47 Mer 27 Oct - 13:36

La sainte croisade des États-Unis contre le monde musulman

Les croisades 2100110

L’évolution de la doctrine de l’armée étasunienne a amorcé une transition critique. La « guerre mondiale au terrorisme » (GMAT) lancée contre Al-Qaïda dans la foulée du 11-Septembre se transforme en véritable « guerre de religion », en « sainte croisade » contre le monde musulman.

Le dogme de l’armée étasunienne et la propagande de guerre durant l’administration Bush ont été fondés sur la lutte contre le fondamentalisme islamique, non pas contre les musulmans. « Il ne s’agit pas d’une guerre entre l’Occident et l’Islam, mais […] d’une guerre contre le terrorisme. » Il faut distinguer les soi-disant « bons musulmans » des « mauvais musulmans » :

Le 11 septembre 2001, la poussière des tours jumelles effondrées à peine retombée, on s’est mis à chercher fébrilement des « musulmans modérés », des gens pouvant nous donner des réponses, qui se distancieraient de cette indignation et condamneraient ces actes violents d’« extrémistes musulmans », de « fondamentalistes islamiques » et d’« islamistes ». Deux catégories distinctes de musulmans ont rapidement émergé : les « bons » et les « mauvais », soit les « modérés », « libéraux » et les « laïques »¸ par opposition aux « fondamentalistes », aux « extrémistes » et aux « islamistes ».(Tariq Ramadan, Good Muslim, bad Muslim, New Statesman, 12 février 2010)

Dans la foulée du 11-Septembre, dans la plupart des pays occidentaux, la communauté musulmane était nettement sur la défensive. La division entre les « bons » et les « mauvais » musulmans était largement acceptée. Les attaques du 11 septembre, prétendument perpétrées par des musulmans, était non seulement condamnées, mais les communautés musulmanes appuyaient également l’invasion des États-Unis et de l’OTAN et l’occupation de l’Afghanistan, considérées comme une campagne légitime contre le fondamentalisme islamique.

L’objectif de Washington était d’inculquer un sentiment de culpabilité au sein de la communauté musulmane. Cette dernière a rarement admis que les attaques n’ont pas été incitées par des musulmans. La relation continue d’Al-Qaïda avec la CIA, son rôle à titre d’« élément actif du renseignement » depuis la guerre soviéto-afghane ne sont pas mentionnés. (Michel Chossudovsky, America's "War on Terrorism" Global Research, Montreal, 2005)

Depuis le début des années 1980, Washington a clandestinement appuyé les factions les plus conservatrices et les plus fondamentalistes de l’Islam, surtout dans le but d’affaiblir les mouvements laïques, nationalistes et progressifs du Moyen-Orient et de l’Asie centrale. Connues et documentées, les missions fondamentalistes wahhabites et salafistes de l’Arabie Saoudite expédiées non seulement en Afghanistan, mais aussi dans les Balkans et dans les républiques musulmanes de l’ancienne Union Soviétique, ont été clandestinement appuyées par les services de renseignement des États-Unis. (Ibid.) Ce que l’on appelle « islam politique » est en grande partie une création de cet appareil de renseignement étasunien (avec le soutien du MI6 britannique et du Mossad israélien).

La mosquée de Ground Zero

Des développements récents suggèrent un point de rupture, une transition de la « guerre au terrorisme » à la diabolisation catégorique des musulmans. Tout en soulignant la liberté de religion, l’administration Obama « appelle » à une guerre élargie contre l’Islam :

En tant que citoyen et président, je crois que les musulmans ont le droit de pratiquer leur religion comme n’importe qui dans ce pays […] Nous sommes aux États-Unis et notre engagement envers la liberté de religion doit être incontestable. (Cité dans Obama Backs Ground Zero Mosque; Iranian Link Questioned, Israel National News, 15 août 2010)

Derrière l’écran de fumée politique, la distinction entre les « bons » et les « mauvais musulmans » est abandonnée. La proposition d’une mosquée à Ground Zero est prétendument financée par « l’État iranien, radical et voyou […] au moment où les États-Unis durcissent les sanctions contre le régime en riposte à son soutien au terrorisme et à ce que l’on soupçonne être un programme visant à fabriquer des armes nucléaires » ( Ground Zero mosque developers refuse to outright reject funding from Iranian president Mahmoud Ahmadinejad - NYPOST.com, August 19, 2010)

La vague de xénophobie déclenchée par la mosquée et le centre communautaire envisagés à Ground Zero a toute les apparences d’une PSYOP (opération psychologique), contribuant à fomenter la haine envers les musulmans dans le monde occidental.

Le but est d’inculquer la peur, de provoquer et d’exploiter le soutien inflexible des citoyens pour la prochaine étape de la « longue guerre » des États-Unis, laquelle consiste à lancer des attaques aériennes « humanitaires » contre la République islamique d’Iran, représentée dans les médias comme un souteneur du terrorisme.

Bien que « tous les musulmans ne soient pas des terroristes », les médias rapportent que toutes les attaques terroristes (planifiées ou réalisées) sont perpétrées par des musulmans.


Aux États-Unis, toute la communauté musulmane est ciblée. On décrit l’Islam comme une « religion de guerre ». On claironne que le projet de mosquée et de centre communautaire sont une « violation du caractère sacré de Ground Zero ».

[…] construire une mosquée à Ground Zero est offensant et irrespectueux pour la ville et les personnes mortes lors des attaques. Ce projet « crache au visage de tous ceux qui ont été assassinés le 11 septembre. (Plan to build mosque at Ground Zero angers New Yorkers ,National Post, 17 mai 2010)

« Terrorisme d’origine intérieure »

Les arrestations de soi-disant « terroristes islamiques d’origine intérieure » fondées sur des accusations inventées, ainsi que leurs procès spectacles, occupent une fonction importante. Dans l’inconscient des Étasuniens, ils entretiennent l’illusion que les « terroristes islamiques » constituent non seulement une menace réelle, mais aussi que la communauté musulmane à laquelle ils appartiennent est largement favorable à leurs actions.

[D]e plus en plus, la menace ne provient pas des étrangers parlant un anglais approximatif et détenant des passeports douteux, elle est plus près de la maison. Elle réside dans les maisons en rangée urbaines, dans les sous-sols obscurs, partout où il y a un accès internet. Le terrorisme d’origine intérieure est la plus récente incarnation de la menace d’Al-Qaïda. (How terror came home to roost, Ottawa Citizen, 27 août 2010, article sur une prétendue attaque terroriste au Canada)

À l’heure actuelle, un mécanisme généralisé de diabolisation d’un groupe entier de population se déroule par un processus visant de manière sélective les musulmans aux tendances radicales (ou supposément associés à des « organisations terroristes »).

Les musulmans font de plus en plus l’objet de discrimination de routine et de profilage racial. Ils sont considérés comme une menace potentielle à la sécurité nationale. On dit de la menace qu’elle est « bien plus près de la maison », « dans votre voisinage ». Autrement dit, ce qui se déroule est une chasse aux sorcières sans réserve évoquant l’Inquisition espagnole.

Par ailleurs, on décrit Al-Qaïda comme une puissante organisation terroriste multinationale (possédant des armes de destruction massive), avec des filiales (soutenues clandestinement par les services de renseignement des États-Unis et de leurs alliés) dans de nombreux pays musulmans. Al-Qaïda se trouve (avec des acronymes équivalents) dans divers points chauds géopolitiques et dans des théâtres de guerre.

Al-Qaïda en Irak (AQI), Al-Qaïda dans la péninsule arabique (AQPA) (composé d’Al-Qaïda en Arabie Saoudite et du Djihad islamique du Yémen) Al-Qaïda en Asie du Sud-Est (Jamaah Islamiyah), l’organisation Al-Qaïda au Maghreb islamique, Al-Shabbaab en Somalie, le Djihad islamique égyptien, etc.

Les atrocités commises à l’endroit de plusieurs millions de musulmans en Irak et en Afghanistan ne sont jamais considérées comme des actes terroristes perpétrés par les forces d’occupation.

L’Inquisition étatsunienne

Une « guerre de religion » se déploie dans le but de justifier une croisade militaire mondiale. Dans l’inconscient de bien des Étasuniens, la « sainte croisade » contre les musulmans est justifiée. Le président a beau maintenir la liberté de religion, l’ordre social inquisitorial des États-Unis a institutionnalisé des tendances discriminatoires, préjudiciables et xénophobes envers les musulmans. Le profilage racial s’applique au voyage, au marché du travail, à l’accès à l’éducation, aux services sociaux et de manière plus générale à la mobilité et au statut sociaux.

En tant que concept idéologique, l’Inquisition des États-Unis est semblable à bien des égards à l’ordre social inquisitorial qui régnait en France et en Espagne au Moyen-âge. L’Inquisition, qui a débuté en France au 12e siècle, a servi à justifier des conquêtes et des interventions militaires. (Voir Michel Chossudovsky, Le 11 septembre et l'« Inquisition américaine », Mondialisation.ca, 11 septembre 2008).

Les arrestations, les procès et les sentences des prétendus « terroristes d’origine intérieure » (de la communauté musulmane aux États-Unis) suite à des accusations inventées perpétuent la légitimité de l’État de la Sécurité intérieure et de son appareil inquisitorial légal et d’application de la loi.

Une doctrine inquisitoriale bouleverse les réalités. Il s’agit d’un ordre social fondé sur des mensonges et des fabrications. Mais puisque ces mensonges émanent de la plus haute autorité politique et font partie d’un « consensus » largement admis, ils demeurent invariablement incontestés. Ceux qui contestent l’ordre inquisitorial ou s’opposent d’une quelconque manière à l’armée des États-Unis ou à leur programme de sécurité nationale sont étiquetés comme étant des « théoriciens de conspiration » ou de purs terroristes.

Outre le processus d’arrestations et de poursuites inquisitoriales qui surpasse l’Inquisition espagnole, un programme d’assassinat extrajudiciaire opportun approuvé par la Maison-Blanche a été mis en branle. Celui-ci permet aux forces spéciales étasuniennes de tuer des citoyens étasuniens et ceux soupçonnés d’être des terroristes d’origine intérieure. (Voir Chuck Norris, Obama's US Assassination Program? "A Shortlist of U.S. Citizens specifically Targeted for Killing"?, Global Research, 26 août 2010)

Le but est d’entretenir l’illusion que « les États-Unis sont attaqués » et que les musulmans partout au pays sont complices et approuvent le « terrorisme islamique ».

La diabolisation des musulmans préserve le programme militaire mondial. Sous l’Inquisition des États-Unis, Washington possède un mandat sacré autoproclamé lui permettant d’anéantir l’Islam et de « propager la démocratie » dans le monde.

Nous faisons face à une acceptation totale et aveugle des structures de pouvoir et de l’autorité politique. La sainte croisade des États-Unis contre le monde musulman est un véritable acte criminel à l’endroit de millions de personnes. Il s’agit d’une guerre de conquête économique.

Plus de 60 % des réserves mondiales de pétrole et de gaz naturel se trouve sur des terres musulmanes. « La bataille pour le pétrole » menée par l’alliance militaire des États-Unis, de l’OTAN et d’Israël requiert la diabolisation des habitants de ces pays détenant ces vastes réserves de pétrole et de gaz. (Voir Michel Chossudovsky, La « diabolisation » des musulmans et la bataille pour le pétrole, Mondialisation.ca, 7 janvier 2007)

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Message par Daûphin_zz_47 Dim 20 Mar - 12:28

La colonisation des pays arabes

http://www.topbladi.com/116-colonisation_pays_arabes.htm

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Message par Daûphin_zz_47 Lun 21 Mar - 15:05

Russie:Poutine critique l'ONU sur la Libye


Le premier ministre russe Vladimir Poutine a vivement critiqué aujourd'hui la résolution de l'ONU autorisant le recours à la force en Libye, qui ressemble selon lui à un "appel aux croisades" et témoigne d'une tendance forte des Etats-Unis à recourir à la force contre des pays tiers.

"Il est clair qu'elle (la résolution) autorise tout à tout le monde, n'importe quelle action à l'encontre d'un Etat souverain. Cela me fait penser à l'appel aux croisades à l'époque du Moyen-Age quand on appelait les gens à partir quelque part pour libérer cet endroit", a-t-il déclaré, cité par les agences russes.

"Ce qui m'inquiète, c'est la légèreté avec laquelle sont prises aujourd'hui les décisions concernant l'utilisation de la force dans les affaires internationales", a-t-il déclaré, ajoutant que "cela devient une tendance forte et une constante dans la (politique) des Etats-Unis".

"Le régime libyen ne correspond pas aux critères d'un pays démocratique. C'est une évidence, mais cela ne signifie pas que nous avons le droit de nous ingérer dans un conflit politique intérieur, même s'il s'agit d'un conflit armé, en défendant l'une des parties impliquées", a-t-il ajouté.

M. Poutine a inscrit l'opération militaire actuellement en cours contre Mouammar Kadhafi dans un contexte plus large: "A l'époque de Bill Clinton, on a bombardé la Yougoslavie et Belgrade, (George) Bush a envoyé des troupes en Afghanistan, ensuite, sous de faux prétextes, on a envoyé des troupes en Irak. (...) Aujourd'hui c'est au tour de la Libye", a-t-il souligné. "Tout cela se fait sous prétexte de défendre la population civile. Où est la logique? Où est la conscience? Il n'y a là ni l'un ni l'autre", a-t-il martelé.

http://www.lefigaro.fr
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Message par Daûphin_zz_47 Mar 22 Mar - 13:22

Les quatres vérités d'Al Kadhafi .

[url][/url]

والله عندك الحق الواحد رجع يحشم يقول انا عربي Arrow
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Message par Daûphin_zz_47 Mer 23 Mar - 13:26

France/Libye : le "croisé" Guéant est brocardé

Les croisades 16331510

Le ministre de l'Intérieur avait déclaré que Nicolas Sarkozy a "pris la tête de la croisade pour mobiliser le Conseil de sécurité des Nations unies, et puis la Ligue arabe et l'Union africaine".

http://tempsreel.nouvelobs.com
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Message par Syfou Dim 1 Mai - 10:22

DES CROISADES AU NÉOCOLONIALISME

La Palestine au coeur des enjeux

Tous les jours des lois d’apartheid, dignes du délire hitlérien, sont promues par le gouvernement d’Israël.

A l’heure où la désinformation et tant de diversions battent leur plein, il ne faut pas s’arrêter de rappeler que sans le règlement juste et définitif de la question palestinienne, il n’y aura pas d’avenir entre les rives de la Méditerranée. Depuis 1989, date de la chute du Mur de Berlin, la propagande de «choc des civilisations», d’hégémonie mondiale et de «recolonisation» sous de nouvelles formes, est perceptible. La tragédie palestinienne en est le symbole.
Un nouvel ordre mondial inique cherche à se concrétiser, sous des traits chaotiques, marqués depuis 2003 par la guerre en Irak, le sabotage systématique des négociations pour la création de l’Etat palestinien et la politique du deux poids, deux mesures. La guerre contre les musulmans est une vieille histoire, des croisades au néocolonialisme. La civilisation islamique a rayonné sur le monde durant mille ans. Bien plus, vivace et vivante, la religion musulmane valable en tous temps et tous lieux, est hospitalière et résiste bellement au temps, même si certains de ses adeptes dérivent. Les autres religions, plutôt dépassées, déconnectées et dévitalisées, ont peu de prise sur la réalité. Cette différence dérange.

Le déni de reconnaissance

La fuite en avant, la loi du plus fort, la montée de la haine contre le religieux islamique sont flagrantes. Jamais l’islamophobie et le sionisme extrémiste n’ont atteint un tel degré d’arrogance et de mainmise sur les courroies de désinformation et de décisions dans le monde. Cependant, ces dogmatiques auraient tort de pavoiser, car la course vers l’abîme est suicidaire. L’injustice ne peut durer. Après la guerre de l’hiver 2009 contre Ghaza, la Palestine occupée, symbole de l’injustice, semble oubliée, mais sa juste cause triomphera un jour.

La propagande sioniste extrémiste est au zénith, avec un gouvernement d’extrême droite, de type néonazi, profitant de la faiblesse du Monde rabe et de la crise mondiale, pour faire diversion. L’opinion internationale est soumise au matraquage qui met l’accent sur le «nouvel ennemi»: l’Arabe, le musulman, l’Iranien, le Turc. La notion «d’islamophobie» n’est pas un abus de langage produit par les fondamentalistes, c’est l’expression d’une stratégie antimusulmane ancienne au coeur des visées hégémonistes.

Tout est utilisé pour réduire l’image du musulman, jusqu’à nier l’influence de la culture arabe sur la culture ou s’alarmer de manière hypocrite de pseudo- conséquences migratoires et d’hypothétiques dangers «islamistes» au moindre événement en rive Sud. Des intellectuels révisionnistes, des politiciens immoraux, néoconservateurs et des médias de l’abjection délirent en permanence. L’Occident s’approprie des valeurs et les réfute pour autrui. Il fait croire que les musulmans sont inaptes à, l’universel, à la démocratie et à la rationalité. Cette contre-vérité a fonctionné. Elle ne peut pourtant, faire oublier que la civilisation arabo-musulmane fut lumineuse.

L’Islam a libéré les êtres de partout, réalisé de manière incomparable une société du droit à la différence et les savants musulmans ont fécondé les apports des autres cultures et élevèrent la condition humaine par leur génie propre, ouvert aux dialogue des cultures. Cela a permis une civilisation sans pareille et donna de la hauteur aux acquis scientifiques, à commencer par le travail de la mathématique. Le rationnel en Islam ne s’oppose pas au mystère, à l’invisible, ni à l’infini, il s’en inspire et traite de ces dimensions, afin de tenir compte de ce qui est au-delà, ce qui relève des incertitudes et de ce qui n’est pas donné d’avance. La langue arabe, à la richesse incomparable, est celle de l’abstraction et des nuances à l’infini. Avec la révélation coranique elle a atteint sa prodigieuse maturité. Elle a non seulement transmis la pensée grecque, les cultures perse, byzantine, indienne et autres mais elle les a redéployées, développées et fait fructifier.

Les progrès obtenus, sur la base de l’impulsion coranique et prophétique, ont permis la civilisation totale et équilibrée, trajectoire qui fut pervertie par la rupture entre raison et foi, les coups de boutoir du dogmatisme d’autres religions, du libéralisme sauvage et de la raison instrumentale.

Sans la civilisation musulmane, la culture européenne n’aurait pas été émancipatrice. Il y a un déni de la réalité: l’Europe n’a pas admis que le fait arabe - au même titre que le fait grec et le fait hébraïque, est constitutif de l’Histoire occidentale et de son héritage. Les penseurs objectifs le reconnaissent: il est impossible de penser l’Histoire occidentale sans le travail d’Ibn Sina, d’Ibn Rochd, Ibn Hatem, Al Khawarizmi, Al Karaji, Omar Khayyam, Ghazali, la logique, l’algèbre, les mathématiques, la cosmologie et la philosophie, avec les implications physiques et technologiques modernes.

Un exemple: l’Europe n’intégra l’usage des chiffres arabes et du zéro, éléments décisifs pour le calcul infinitésimal, que 5 siècles après les mathématiciens arabes. La culture musulmane a produit un saut qualitatif inégalé, affinant le niveau d’abstraction, au-delà des limites anciennes. Les Grecs n’ont pas pensé le «zéro» et étaient impuissants face à ce qui dépasse la raison: l’infini, l’au-delà. Le souffle coranique ouvre ces champs. Contrairement aux affabulations des islamophobes, c’est avec le plus haut niveau d’abstraction, la conceptualisation de l’au-delà de la nature, le calcul avec l’inconnu, que la culture arabe a contribué au progrès de la pensée universelle, par une rationalité qui dépasse la matérialité.

Le monde moderne a besoin d’humilité. Sa rationalité instrumentale, déshumanisante et arrogante, n’est pas la rationalité humaine, humble et sage qui a fait ses preuves durant près de mille ans. La raison universelle musulmane reconnaît la limite, non point comme défaut, mais comme dimension en son sein qui aspire à ce qui la dépasse: le lien à l’invisible, à ce qui est arationnel, le rapport à l’au-delà du monde. La foi en Islam ne se trouve pas en dehors du rationnel, elle est dans sa prime nature, la fitra, sa structure.

L’Islam, non seulement donne une direction de vie, mais répond avec logique aux plus profondes aspirations de l’être humain, d’où les innombrables conversions exponentielles dans le monde entier.
Nous sommes loin des prétentions à limiter l’identité, comme en Europe déspiritualisée, à un seul aspect et à nier la diversité, la transcendance et l’infini. La contribution arabe au monde entier, à la culture humaniste, aux mathématiques et à la pensée fut historique. Elle releva le défi permettant d’articuler les concepts rationnels avec l’inconcevable, c’est-à-dire l’infini. Ce saut sans pareil dans l’histoire du savoir a produit des progrés scientifiques décisifs. Il eut lieu autant dans la célèbre Maison de la Sagesse, Dar el Hikma qui réunissait à Baghdad philosophes, mathématiciens et théologiens, polyglottes, qu’au Maghreb, à Tlemcen, Béjaïa, Kairouan, Fès et en Andalousie. L’Occident, aujourd’hui, a besoin de connaître le vrai Islam.

Les divergences entre le monde marchand, matérialiste, impérial et belliqueux et l’Islam sont profondes, ce n’est pas conjoncturel. Ce sont deux versions de l’humain qui se confrontent, alors que les peuples ont un fonds commun et peuvent coexister. L’Islam ne cherche pas à imposer, mais témoigne d’un sens singulier du rapport entre raison et foi, témoin que l’on veut faire taire. Notre époque a besoin de sages pour rebâtir des ponts et renouer avec le vivre-ensemble. Ce qui se joue en Palestine c’est l’avenir des peuples.

L’Inquisition, les croisades, la colonisation, la falsification de l’Histoire et la propagande du «choc des civilisations» inculquent l’idée que les musulmans sont des adversaires, alors qu’ils se veulent partenaires. L’islamophobie, l’ingérence dans les pays arabes, le soutien au sionisme et la politique des deux poids, deux mesures sont le résultat de la fausse représentation. Tout discours qui exclut et dénie à l’autre la capacité de l’universel est un aveu d’échec et d’impuissance.

La preuve de l’iniquité

Les injustices commises contre les Palestiniens en particulier, les Arabes en général, d’hier à aujourd’hui, le refus du droit à la différence, le malaise occidental et la crise de civilisation tiennent, entre autres, au fait que l’Europe traîne un complexe face à l’Islam et refuse de regarder la réalité. «Ce que l’Occident ne voit pas de l’Occident», écrit Pierre Legendre, cela mène vers le précipice. L’aveuglement et l’ignorance au sujet des musulmans, par-delà leurs propres responsabilités, a des conséquences néfastes sur le plan des relations Nord-Sud.

En termes concrets, le cas de la Palestine est éclatant comme preuve de l’iniquité. Après l’historique Déclaration d’indépendance, à Alger, par le Conseil national palestinien dirigé par Yasser Arafat le 15 novembre 1988, alors qu’une centaine de pays avaient reconnu la Palestine, cet «État» n’a atteint d’autre réalité qu’un territoire représentant 8% des terres et d’une autorité sous le contrôle d’Israël. L’Occident est resté sourd. Il n’y a pas d’avenir sans le règlement de la question palestinienne, cela débloquera le rapport Islam-Occident.

La politique impunie de l’apartheid des territoires occupés signifie que le système mondial est otage du sionisme et des séquelles des croisades. Israël et ses alliés imposent un ordre inhumain. Ils bloquent, depuis plus de quarante ans, la solution diplomatique. Ils votent sans cesse contre toute résolution de l’ONU qui condamne les colonies et affirme le droit du peuple palestinien à l’autodétermination. L’argumentation sioniste et occidentale qui prétend que les juifs sont différents de tous les autres peuples, se posant comme nantis d’un droit politico-religieux exclusif, est barbare. Résoudre le problème doit se poser en termes de démocratie, de droit et d’égalité et non en termes mythiques et raciaux.

Il s’agit pour les pays arabes, non pas seulement se reformer intérieurement pour accéder à la bonne gouvernance et consolider ou bâtir l’Etat de droit, mais aussi en finir avec l’oppression mondiale et le néocolonialisme qui tentent de récupérer le souffle de l’Histoire. Ceux parmi les citoyens du monde qui militent pour la justice en Palestine et l’amitié entre les trois rameaux monothéistes constatent que les establishments occidentaux soutiennent l’occupation. La politique sioniste, qui se déchaîne contre le peuple palestinien, n’a pas été contrecarrée par une réaction mondiale. Alors que plus de soixante-dix résolutions onusiennes existent en la matière.

Tous les jours des lois d’apartheid, dignes du délire hitlérien, sont promues par le gouvernement d’Israël. Une loi d’apartheid permet aux colons juifs de construire sur des terres confisquées aux Palestiniens. Une autre loi scélérate, récente, oblige des citoyens palestiniens d’Israël, considérés comme de deuxième classe, de prêter serment de loyauté et ne les autorisant pas à vivre avec leurs conjoints originaires des territoires occupés. Depuis plus de soixante ans des lois d’apartheid institutionnalisent le caractère raciste de l’Etat israélien qui produit le plus grand nombre de lois racistes au monde, et privent les citoyens arabes de leurs droits humains et civiques. Derrida, Chomsky, Morin, Hessel et d’autres grands intellectuels juifs reconnaissent que c’est un Etat voyou.
L’Etat sioniste, soutenu par l’Occident, est devenu le pire des régimes ségrégationnistes au monde. Il contrôle la quasi-totalité de la Palestine, emprisonne et tue sauvagement ses habitants. Israël détient le plus grand nombre de prisonniers politiques, près de dix mille. Comble du cynisme, ses alliés occidentaux promeuvent ce régime au rang de partenaire privilégié.

L’Occident prétend représenter la démocratie et le seul modèle à suivre: c’est tragique. Il est temps pour le monde dominant de prendre conscience qu’il n’y a pas de modèle unique et qu’il n’y aura pas de paix sans justice. Notamment, tant qu’Israël continuera à jouir de l’impunité et tant que le néocolonialisme se répand sous des prétextes fallacieux.

Les peuples musulmans ne peuvent pas compter sur l’Occident actuel pour libérer la Palestine, ni pour retrouver un nouveau projet de société à dimension universelle. Le modèle occidental en crise nie le sacré, l’universel et le droit à la différence. L’Occident, malgré des acquis, semble avoir abandonné et les valeurs grecques de «démocratie» et les valeurs spirituelles «abrahamiques». Par le renouveau, la résistance réfléchie et le dialogue, le monde entier, à commencer par celui de l’Islam, doit ramener l’Occident à respecter le droit des peuples, le pluralisme et rechercher une civilisation commune.

(*) Professeur des Universités

Mustapha CHÉRIF (*)

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Message par Syfou Mer 24 Aoû - 2:03

O porta-voz do governo da Líbia anunciou que os rebeldes estão em direção a Tripoli.

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Message par Syfou Lun 29 Aoû - 2:44

LES DESSOUS DE LA CONQUÊTE DE TRIPOLI
Des soldats français et britanniques sur le front


Quels que soient les démentis émis ici et là, le voile commence à se lever sur les dessous de «l'étrange conquête» de la capitale libyenne par les rebelles.

Des journalistes de l'AFP ont rapporté, jeudi, avoir aperçu des soldats français et britanniques sur le front au côté des combattants rebelles, alors que Nicolas Sarkozy affirmait qu' «il n'y a pas de forces spéciales françaises au sol». Qui dit vrai? Encore une énigme qui fait l'objet de polémique. Entre informations infiltrées, témoignages de la population et des journalistes sur place, sources anonymes, démentis officiels. (...) Il serait complètement naïf d'estimer que les occidentaux sont absents sur le terrain des opérations. Les rebelles, constitués majoritairement de volontaires sans formation spéciale, auraient ainsi eut raison d'une armée professionnelle sans autre formes de procès et sans l'aide des occidentaux. Allons donc! Voilà ce que l'on aimerait faire croire à l'opinion publique internationale.
Or, l'évidence est là: les rebelles n'auraient jamais pu entrer dans Tripoli sans l'appui et la logistique des forces armées occidentales, notamment françaises et britanniques, analysent spécialistes et experts militaires. Arrivés aux portes de Tripoli, les rebelles avaient longtemps temporisés, histoire de donner un temps de réflexion à El Gueddafi et à ses fidèles, pour se rendre ou pour baisser les armes. Il est clair maintenant que ce n'était guère le cas. Ils temporisaient le temps que les «autres» prennent la décision. Des journalistes de l'AFP ont cependant rapporté hier avoir vu des militaires français et britanniques sur le sol libyen, à environ 150 kilomètres de Benghazi, le siège du Conseil National de Transition. Cité par le New York Times, un haut gradé de l'Otan, expliquait la présence de conseillers militaires français et britanniques. Ce même conseiller dit ignorer si des agents de la CIA sont également sur le terrain auprès des rebelles, mais «ils devraient certainement y être» ajoute-t-il. Dès le mois d'avril, Axel Poniatowski, président (UMP) de la commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale françase, avait demandé l'envoi de 200 à 300 membres de forces spéciales de pays de l'Otan pour aider la rébellion et guider les avions de la coalition sur les objectifs du régime de Mouamar El Gueddafi en Libye. Et quelques jours plus tard, la France, la Grande Bretagne et l'Italie avaient annoncé l'envoi de conseillers spéciaux. Ainsi, François Baroin, porte-parole du gouvernement français, indiquait le 20 avril, que la France mettrait à la disposition du Conseil national de transition libyen (CNT) un «tout petit nombre d'officiers de liaison afin d'organiser la protection de la population civile», selon le Figaro du 21 avril. De son côté, le quotidien britannique Daily Telegraph indiquait que les SAS, les forces spéciales britanniques, qui ont aidé à coordonner les opérations ayant permis la chute de Tripoli, «vêtues en civil et portant les mêmes armes que les rebelles», auraient désormais pour mission de traquer Mouamar El Gueddafi. L'AFP rapporte que ces agents, en civil, sont déployés depuis plusieurs semaines sur le front est des combats opposant les forces fidèles à Mouamar El Gueddafi et les troupes rebelles. Ils seraient installés à Zuwaytinah, dans les containers d'une ancienne raffinerie qui sert de centre de commandement rebelle pour le front est. Dès les premières déclarations à ce sujet, le président français Nicolas Sarkozy a démenti mercredi la présence de forces spéciales françaises au sol en Libye: «Nous avons des observateurs parce que nous avons des renseignements mais il n'y a pas de forces spéciales», a-t-il insisté. Le gouvernement britannique est sur la même ligne avec ses SAS. L'Elysée affirme qu'il n'y a aucune unité des forces spéciales sur le sol libyen, mis à part des «observateurs». Or, quels que soient les démentis émis ici et là, tout finira par se savoir, alors que le voile commence à se lever sur les dessous de «l'étrange conquête» de la capitale libyenne par les rebelles.

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Message par Sphinx Lun 26 Déc - 1:53

Les croisades vues des arabes

Division du monde arabe : les troupes occidentales progressent

Dans le cadre de la 1ère croisade, le morcellement voire même une nette division au sein du monde arabe profitent à la progression des troupes occidentales dès leur entrée en Asie Mineure (actuelle Turquie), et rend inefficace toute tentative de résistance.

Les croisades 4_etat10

Un schisme datant d'un conflit du VIIe divise en effet les sunnites qui dépendent du califat abbasside de Bagdad des chiites qui se réclament du califat égyptien du Caire. Cette division provoque :

des luttes acharnées entre les troupes arabes, qui s'affaiblissent mutuellement plutôt que de faire front contre les occidentaux,
des alliances entre clans arabes et occidentaux pour battre d'autres clans arabes, unions qui frôlent souvent la trahison du monde musulman.
Ces divisions et cette absence de solidarité du monde arabe favorisent largement la progression des troupes occidentales fortes de 4500 chevaliers et 30000 fantassins : après la prise par les croisés de la ville de Nicée en 1097, d'Antioche en 1098 puis la chute de Jérusalem en 1099, Tripoli et Beyrouth tombent également sous le contrôle occidental.

Début de la riposte arabe "unifiée"

Ce n'est qu'en 1111 que le calife d'Alep alerte le sultan de Bagdad pour lui faire prendre conscience de la gravité de la situation :

une 1ère victoire des musulmans d'Alep à Sarmada contre les occidentaux a lieu en 1119,
les occidentaux échouent dans leur stratégie de conquête de Damas en 1128.
Le maître d'Alep et de Mossoul (Zinki puis son fils Noureddin) sera à partir de 1130 l'artisan de la riposte victorieuse du monde arabe à l'occupation occidentale : un leader musulman fait enfin preuve de rigueur, de persévérance et de sens de l'Etat :

la discorde chez les occidentaux va être initialisée suite à la mort du roi de Jérusalem Baudoin II,
en 1138, les occidentaux entreprennent le siège de la ville de Chayzar avec une impressionnante batterie de 18 catapultes ou mangonneaux : Zinki parvient à faire lever le siège en propageant la fausse rumeur d'une gigantesque armée musulmane qui approche !

Les croisades Mangon10
Spoiler:

Les croisades Catapu10
Spoiler:

les troupes de Zinki reprennent le contrôle en 1144 de la ville d'Edesse, plus ancienne capitale occidentale en Orient (depuis 50 ans !).
Le monde arabe est enfin saisi d'enthousiasme pour le jihad (guerre sainte) avec pour objectif commun de libérer les territoires occupés et surtout la symbolique Jérusalem : Zinki puis son fils tirent de leurs victoires un immense prestige et apparaissent progressivement comme les sauveurs de la cause arabe.

L'Europe organise une 2ème croisade en 1147 pour reprendre Edesse, mais leur objectif se porte en fait vers Damas (dont les richesses attirent les occidentaux ... alors qu'Edesse était leur objectif initial !). Le siège de la ville est une catastrophe malgré l'aide précieuse des chevaliers templiers à cause du manque de coopération entre les français (avec Louis VII) et les allemands (avec leur empereur Conrad III), qui lèvent le siège au bout ... de 4 jours, mettant fin à cette 2ème croisade.

Les reconquêtes de Saladin

En 1169, l'Egypte tombe sous le contrôle d'un général Kurde à la solde de Noureddin : il lui aura fallu 3 campagnes pour y parvenir, et il est nommé vizir.

Après sa mort, son neveu Saladin le remplace dans ses fonctions et il se positionne rapidement comme le maître incontesté de l'Egypte, en proclamant contre son gré la déchéance des Fatimides chiites.

Après une cohabitation tendue entre Saladin et son maître Noureddin, ce dernier meurt en 1174 : il prend alors progressivement le contrôle de la Syrie de Noureddin et continue l'oeuvre d'unification du monde arabe : il devient ainsi en 1183 le maître de l'Egypte et de Syrie.

La fameuse bataille de Hattin (ou Hittin)

Le 3 juillet 1187, 12000 musulmans (ou 60000, selon les sources) affrontent à Hattin (ou Hittin) 15000 soldats occidentaux dont 1200 chevaliers templiers suite à un ordre irresponsable du Grand Maître Gérard de Ridefort et du roi de Jérusalem Guy de Lusignan : après une journée de marche sur des terres arides en se faisant harceler par les musulmans, l'armée de Saladin empêche les occidentaux d'accéder aux rives du lac de Tibériade, seul point d'eau de la région, et bloque habilement leur retraite. Les troupes occidentales, assoiffées et épuisées, tentent vaillamment de forcer le barrage musulman sans y parvenir.

Tous les chevaliers templiers et hospitaliers sont décapités (sauf leur Grand Maître) tandis que les autres prisonniers sont épargnés. Saladin en profite d'ailleurs pour tuer de sa main son plus vil ennemi : Renaud de Chatillon, aussi néfaste pour les musulmans que pour les occidentaux.

Cette défaite occidentale permet à Saladin de reconquérir rapidement de nouvelles villes : Saint Jean d'Acre, Naplouse, Jaffa, Nazareth et Gaza. Jérusalem ouvre ses portes le 2 octobre 1187 et contrairement aux occidentaux qui ont massacré sa population en 1099, les musulmans ne se prêtent à aucune exaction (ils laissent même s'échapper les fortunes des riches chrétiens !).

Les occidentaux ne contrôlent plus que le port de Tyr, Tripoli et Antioche, ainsi que des forteresses isolées : les légendaires kraks.
Mais ces places sont bien protégées car Saladin a toujours permis aux occidentaux situés dans les villes conquises de s'y retrancher. La répugnance de Saladin à verser le sang inutilement a d'ailleurs autant de valeur aux yeux de l'Histoire que ses prouesses militaires !

La reprise en main par les Occidentaux

Suite aux défaites et à la reprise de la Ville Sainte, les troupes franques sont alors complétées par des renforts considérables venus d'Occident : commence en 1189 la 3ème croisade : les 3 grands souverains d'Occident, les rois Philippe Auguste, Richard Coeur de Lion et l'empereur d'Allemagne Frédéric Barberousse rassemblent leurs contingents et font le "votum crusis" (voeu de croisade).
Bien que la mésentente entre les souverains français et anglais soit préjudiciable à l'efficacité de l'expédition, les occidentaux assiègent et prennent la ville de Saint-Jean-d'Arc en 1191 au terme d'un long siège ... de 2 ans ! Les 2700 soldats musulmans et les 300 femmes et enfants sont massacrés. Après de nombreux affrontements sans résultat décisif, Richard Coeur de Lion négocie en 1192 avec Saladin le traité de paix de Jaffa :

econnaissance des conquêtes des croisés : une mince bande côtière entre Tyr (proche de Beaufort sur la carte) et Jaffa,
liberté de pèlerinage sur les Lieux Saints pour les chrétiens : la Ville Sainte de Jérusalem reste donc toujours sous contrôle arabe.

Les croisades suivantes

La mort de Saladin en 1193 plonge le monde arabe dans la guerre civile : l'empire est dépecé entre 3 de ses fils (qui contrôlent soit l'Egypte, soit Damas, soit Alep). Mais c'est un des frères de Saladin (al-Adel) qui parviendra après 9 années de combats, d'alliances et de trahisons à réunifier le monde arabe, qui connaît alors une période de paix et de prospérité : le nouveau sultan instaure avec les occidentaux une politique de coexistence pacifique, de tolérance et même d'échanges commerciaux (des marchands italiens sont encouragés à s'installer en Egypte).

Les 4 et 5èmes croisades :

Par leur propre intérêt, les occidentaux vivant en Syrie ou en Egypte n'ont pas l'intention de reprendre les hostilités, mais ce n'est pas le cas de ceux vivant en Europe. Si la 4ème croisade est détournée de sa cible initiale par les vénitiens (4ème croisade), une nouvelle invasion occidentale visant l'Egypte est tentée en 1218 (la 5ème croisade) : des dizaines de milliers d'occidentaux assiègent puis prennent la ville égyptienne de Damiette. L'annonce de cette agression affecte le sultan à tel point qu'il succombe à une crise cardiaque ! 3 années plus tard, l'armée occidentale sur le chemin du Caire est surprise par une crue du Nil et doit capituler : les musulmans leur imposent de libérer Damiette en échange de la possibilité de reprendre la mer sans être inquiété.

La 6ème croisade :
La 6ème croisade : au titre d'un accord avec le nouveau sultan al-Kamel, Jérusalem et une fine bande de terre (Nazareth et Bethléem) sont concédées en 1229 à l'empereur d'Allemagne Frédéric II Hohenstaufen qui devient roi de Jérusalem. Les musulmans conservent l'emplacement du temple avec les mosquées d'Omar et Al-Aqsâ. Cet accord diplomatique sans une goutte de sang entre l'empereur et le sultan étonne tout le monde :

il sauve provisoirement la face des chrétiens,
mais les musulmans ne sont pas satisfaits d'avoir perdu Jérusalem et vont ruiner ce traité dès 1244. Les termes du traité scandalisent l'opinion arabe : la trahison de la politique exagérément conciliatrice du sultan al-Kamel est dénoncée dans de nombreuses mosquées.

Le neveu du sultan an-Nasser s'empare à nouveau de Jérusalem à l'occasion d'un raid surprise en 1239 : c'est une explosion de joie dans le monde arabe. Mais il préfère se retirer car ne se juge pas capable d'en assurer la défense.

La 7ème croisade :

Le roi de France Louis IX (futur Saint-Louis) organise et mène en 1248 la 7ème croisade : ses troupes débarquent à Damiette en 1249 et la ville est rapidement abandonnée aux conquérants. La ville de Mansourah est également prise en 1250 par les croisés avant d'être libérée par les cavaliers mamelouks turcs. La position française devient indéfendable et Louis IX est contraint à la négociation (il avait refusé après la prise de Damiette la proposition du sultan d'échanger la ville occupée contre Jérusalem) : il capitule et est fait prisonnier : il sera libéré après le retrait complet des troupes françaises d'Egypte ... et le versement de 1M de dinars.

Les mamelouks prennent le pouvoir

Mais la situation se complique ! Le sultan est renversé par les mamelouks turcs qui mettent au point un plan unique dans l'histoire arabe pour se conférer de la légitimité : ils désignent comme sultane et reine la femme du sultan qu'ils viennent d'assassiner puis lui font épouser un chef mamelouk qui devient ainsi sultan !

La politique mamelouk marquera un net durcissement de l'attitude du monde arabe face aux occidentaux.

La 8ème et dernière croisade :

Le monde musulman subi ensuite une autre menace : les mongols détruisent Bagdad et massacrent sa population en 1257, avant de s'en prendre en Syrie à Alep, Damas, Naplouse et Gaza en 1260. Ce sont les mamelouks d'Egypte qui chasseront ces derniers de Syrie la même année : ils réunissent ainsi sous leur autorité l'ancien territoire contrôlé par Saladin. En 1266, le sultan mamelouk Baibars prend aux occidentaux la ville d'Antioche et réduisent en esclavage ses habitants (ce qui n'était pas l'habitude des sultans précédents).

La réaction des occidentaux ne se fait pas attendre : le roi de France Louis IX organise la 8ème croisade et débarque avec 6000 hommes près de Tunis. Mais il meurt peu après victime d'une épidémie de peste et de dysenterie ce qui incite le reste de son armée, éprouvée également par la maladie, à rentrer en France.

La progression des mamelouks :

Le fameux Crac des Chevaliers tombe à son tour sous les attaques mamelouks en 1271, puis Tripoli en 1289 : les possessions occidentales en Orient ne représentent alors que quelques cités côtières entourées par le puissant émir mamelouk.

La ville d'Acre est épargnée grâce à une trêve : elle devient un comptoir commercial bénéfique tant aux vénitiens qu'aux mamelouks, véritable liaison entre les 2 mondes. Mais les chevaliers venus d'Occident vont mettre à mal cette quiétude en tuant des commerçants musulmans : l'armée musulmane, qui jouit d'une nette supériorité numérique envahit alors toute la ville en 1291. Les dernières possessions occidentales (Beyrouth et Tyr) sont abandonnées définitivement par leurs occupants mettant fin au rêve occidentale à 2 siècles de présence franque en Orient.

http://jean-francois.mangin.pagesperso-orange.fr/capetiens/capetiens_croisade_arabe.htm
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