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Message par Daûphin_zz_47 Lun 28 Mar - 8:53

BLUFF

« Surtout ne rien laisser paraître », telle semble être la devise des dirigeants du monde. Ainsi, Washington refuse d’écouter les officiers qui dénoncent le fiasco irakien (« L’armée américaine lasse de la guerre »). Masquant le tournant de sa diplomatie par un certain activisme dans le « dossier » iranien, la France rogne son capital de sympathie au Proche-Orient (« La voix brouillée de la France »). En revanche, Paris peine à rompre avec les méthodes de la « Françafrique » (« Vers un divorce entre Paris et le continent africain ? »). De l’affaire Clearstream, on occulte ce qu’elle révèle de la finance mondiale (« Ce que cache l’“affaire Clearstream” »). Présentée comme un instrument de défense des entreprises françaises, l’épargne salariale sert à flexibiliser les salaires (« L’épargne salariale ou comment flexibiliser les salaires »). Petites phrases et grands amis permettent aux sondeurs de faire oublier leurs erreurs (« Infernal manège des sondages »). Le football donne aux jeunes défavorisés des rêves trompeurs d’ascension sociale (« “Tu seras Pelé, Maradona, Zidane” ou... rien »).

CARTES EN MAIN

La redistribution des cartes en Amérique latine est apparue lors du sommet de Vienne avec l’Union européenne (« Une nouvelle Amérique latine à Vienne »), et au Mexique, lors des débats tenus à la veille de l’élection présidentielle (« Et si le Mexique virait à gauche... »). En revanche, la partie reste inégale pour les pays endettés sous le joug du Club de Paris (« Des créanciers discrets, unis et tout-puissants »). Jeu politique difficile aussi aux Philippines, où l’instabilité est chronique (« Les Philippines d’un coup d’Etat à l’autre »), et en Palestine, où le Hamas découvre les contraintes du pouvoir (« Le Hamas à l’épreuve du pouvoir »). Si chaque Etat européen a son « modèle » en matière d’immigration, l’Allemagne reste marquée par le droit du sang (« De l’immigration à l’intégration »). Pour les jeunes générations contestataires, les « protest songs » redeviennent une arme (« Protester avec l’électrochoc de la musique »).

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Message par Daûphin_zz_47 Lun 28 Mar - 9:03

De l’Iran à la Palestine

La voix brouillée de la France


En visite à Washington, à la fin du mois de mai, le premier ministre israélien Ehoud Olmert s’est réjoui de la convergence de vues entre Israël et les Etats-Unis sur tous les dossiers du Proche-Orient : le nucléaire iranien ; la « guerre contre le terrorisme » ; le boycottage du gouvernement palestinien (lire « Le Hamas à l’épreuve du pouvoir :
http://www.monde-diplomatique.fr/2006/06/KRISTIANASEN/13571 »).
M. George W. Bush, tout en incitant du bout des lèvres son hôte à négocier avec M. Mahmoud Abbas, a même qualifié de « courageux » le plan israélien de retrait unilatéral, qui porte un coup fatal à toute idée d’Etat palestinien indépendant. Dans ce contexte régional marqué aussi par l’escalade de la violence en Irak, la voix de la France se brouille et se fait inaudible.

Un observateur qui aurait quitté la planète au printemps 2003, alors que la « coalition » lançait ses troupes à l’assaut de Bagdad, et qui y retournerait aujourd’hui ne s’y retrouverait pas. La popularité de la diplomatie française était alors à son zénith, notamment dans le monde arabe et musulman. Paris semblait prendre la tête d’une fronde antiaméricaine qui mobilisait l’écrasante majorité de l’opinion mondiale et des Etats aussi divers que l’Allemagne, le Vatican, la Belgique, le Mexique ou l’Indonésie. Le président Jacques Chirac pouvait se prévaloir d’avoir, par ses prises de position, évité que la guerre d’Irak se transforme en « guerre des civilisations ».

Au printemps 2006, le « monde occidental » paraît avoir retrouvé son unité. Pressions contre l’Iran et contre la Syrie, lutte contre le terrorisme, normalisation en Irak, sanctions contre le gouvernement palestinien élu. Sur tous ces dossiers, Paris, Washington et l’Union européenne marchent côte à côte. « Les nations démocratiques et civilisées ont redécouvert qu’elles avaient des intérêts communs dans une région marquée par un ensemble de menaces », analyse un diplomate occidental à Washington.

Vue du Sud, du monde arabe notamment, la nouvelle idylle entre l’Elysée et la Maison Blanche a la saveur du fiel, celle de l’« infidélité », même si les inquiétudes demeurent atténuées, pour l’instant, par la stature du président Chirac, qui a su maintenir au Proche-Orient une popularité qui s’est évanouie dans l’Hexagone. La France n’est plus à l’abri des critiques, ni même d’actions violentes, jusque-là impensables, comme l’enlèvement de quatre de ses ressortissants à Gaza en mars 2006. Et la question commence à tarauder les esprits : le pays du général de Gaulle deviendrait-il un pays occidental comme les autres ?

La crise iranienne conforte ces appréhensions. Ses ingrédients ne sont pas sans rappeler ceux qui ont rendu possible la guerre d’Irak : un programme d’armes de destruction massive « clandestin » ; un pays appartenant à l’« axe du Mal » ; un enjeu pétrolier considérable... Mais, cette fois, la France se retrouve aux fourneaux, aux côtés des Américains. « Dès juillet 2002, lors de sa première visite comme ministre des affaires étrangères, Dominique de Villepin avait tenté d’alerter les Etats-Unis contre le danger iranien, insiste un des diplomates français chargés du dossier. Mais ses propos étaient tombés à plat, l’administration Bush étant mobilisée par l’Irak. En avril 2003, nous sommes arrivés à convaincre Al-Baradei, le directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique [AIEA], que les informations sur le programme nucléaire clandestin iranien, fournies notamment par les Etats-Unis, étaient vraies. Nous n’avons donc pas suivi les Américains, c’est plutôt le contraire. »

Si l’inquiétude à Paris sur l’avenir de toute l’architecture du désarmement et notamment le traité de non-prolifération nucléaire (TNP) est réelle – le Proche-Orient est voisin de l’Europe –, d’autres raisons ont aussi conduit la France à considérer ce dossier comme prioritaire. D’abord l’hostilité du président Chirac à l’encontre de l’Iran : c’est lui qui a inauguré les relations avec l’Irak de M. Saddam Hussein dans les années 1970 ; et, comme François Mitterrand, il a soutenu le régime « laïque » de Bagdad contre la « révolution islamiste ».

Par ailleurs, le chef de l’Etat français a vu dans le dossier iranien l’occasion de rétablir ses relations avec la Maison Blanche, mises à mal au printemps 2003. C’est d’ailleurs à ce moment-là que, avec le Royaume-Uni et l’Allemagne, la France s’engage plus activement auprès de Téhéran. Les trois pays européens – ce que l’on appellera l’UE-3 – obtiennent même le 21 octobre 2003 une suspension provisoire par Téhéran de ses activités d’enrichissement d’uranium, pourtant légales. Mais les responsables iraniens insistent sur leur « droit inaliénable » à la maîtrise de la filière nucléaire. Le 18 décembre 2003, pour prouver sa bonne volonté, Téhéran signe le protocole additionnel au TNP permettant à l’AIEA d’organiser des inspections inopinées et complètes sur ses sites nucléaires.

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Personne à contacter Re: Règles du jeu

Message par Daûphin_zz_47 Lun 28 Mar - 9:08

« Amenez-moi votre maître américain »

Dans un premier temps, Washington se montre réticent devant ces démarches. Au début 2005 toutefois, avec l’arrivée de Mme Condoleezza Rice au secrétariat d’Etat et les difficultés croissantes en Irak, l’administration décide de jouer la carte européenne. Le tournant se concrétise à Bruxelles, en février 2005, lors de la visite du président George W. Bush. L’Union européenne obtient le soutien de Washington dans son dialogue avec l’Iran. L’administration américaine décroche, en échange, un droit de regard sur les propositions européennes : aucun enrichissement d’uranium, même expérimental, ne sera autorisé à Téhéran.

A l’été 2005, avec un retard dû aux exigences de Washington, l’UE-3 formule ses propositions à Téhéran : en échange de quelques pièces de rechange de Boeing , d’une possibilité d’adhérer à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et d’une promesse d’aide à développer sa filière nucléaire civile, Téhéran est prié de renoncer à toute forme d’enrichissement de l’uranium. Sans surprise, ces offres – « un joli emballage cadeau pour une boîte presque vide », selon la formulation d’un diplomate européen – suscitent une rebuffade d’autant plus ferme que l’Union européenne a rejeté sans ambages une proposition très détaillée de Téhéran . Lors de leur rencontre en septembre 2005 aux Nations unies avec le président Mahmoud Ahmadinejad, les représentants de l’UE-3 se voient répondre sans diplomatie : « Vous êtes de simples agents. Amenez-moi votre maître américain. »

Malgré les déclarations irresponsables de M. Ahmadinejad contre Israël, les ambitions et les craintes de l’Iran relèvent d’une certaine rationalité. Héritier d’un empire, fier de son histoire, il aspire à jouer un rôle régional. Ce pays n’oublie pas les multiples ingérences dont il a été la victime, du renversement du premier ministre Mohammad Mossadegh en 1953, par un coup d’Etat fomenté par la Central Intelligence Agency (CIA), jusqu’à l’invasion irakienne en 1980. Lors de cette guerre, Bagdad n’avait pas hésité à employer des armes de destruction massive (chimiques) sans qu’aucun gouvernement occidental ait réellement protesté, au contraire... Paris et Washington n’ont pas ménagé leur soutien, y compris militaire, au président Hussein. Les tentatives de déstabilisation continuent encore, avec le vote en 2006 par le Congrès américain de 75 millions de dollars d’aide à l’opposition iranienne. Est-il étonnant que Téhéran cherche, au-delà de la question nucléaire, des garanties de sécurité ?

On affirme, à Paris, prendre en compte les aspirations iraniennes. Pourtant, ces allégations suscitent quelque scepticisme. « Ceux qui gèrent le dossier sont des spécialistes du désarmement, explique un diplomate arabisant, qui n’ont qu’une vague compréhension de l’histoire de la région, de la place de l’Iran, des craintes de ses dirigeants. Ils considèrent le nationalisme iranien comme la quintessence du mal. Ils ne sont pas dépourvus des préjugés culturalistes de l’orientalisme. Ils envisagent sans état d’âme des sanctions contre l’Iran qui frapperaient, en fait, des entreprises qui y sont solidement implantées, comme Total ou Renault. »

D’autre part, la France, en voulant à tout prix obtenir le soutien de Washington, n’a-t-elle pas laissé au président Bush un droit de veto sur toute négociation ? Or cette administration américaine est très divisée sur l’Iran. Certains de ses membres prônent une intervention militaire, d’autres semblent, pour l’instant, plus réservés (lire « L’armée américaine lasse de la guerre »). L’issue du débat dépendra pour beaucoup de l’évolution de la situation en Irak et de la politique intérieure américaine, des préjugés idéologiques aussi...

Ainsi, au printemps 2003, Téhéran a proposé de négocier avec les Etats-Unis. L’offre, avalisée par l’ayatollah Ali Khamenei, incluait le nucléaire et envisageait une possibilité d’arrêter le soutien au Hamas et au Hezbollah . Selon M. Lawrence Wilkerson, le chef de cabinet de M. Colin Powell à l’époque, « la cabale secrète [des néoconservateurs] a obtenu ce qu’elle voulait, pas de négociations avec Téhéran ». Paris doit-il rester prisonnier des cabales montées à Washington ?

Au printemps 2006, la stratégie européenne et américaine est dans l’impasse. Téhéran a repris ses activités d’enrichissement d’uranium, les contrôles extrêmement serrés exercés par l’AIEA sur le nucléaire iranien sont réduits par Téhéran, et Pékin et Moscou refusent l’adoption de sanctions contre l’Iran. Après avoir dit et répété que ses propositions de l’été 2005 étaient à prendre ou à laisser, l’UE-3 a rédigé, à la demande de Washington, une nouvelle offre dont les chances d’acceptation par Téhéran sont minimes. La seule issue à la crise réside dans une négociation directe entre Washington et Téhéran. C’est ce que réclament M. Kofi Annan, l’Allemagne et le Royaume-Uni. Le conseiller diplomatique de M. Chirac, M. Maurice Gourdault-Montagne, affirmait récemment qu’il était temps pour Washington de « lancer ce dialogue ». Mais les Etats-Unis refusent, malgré les propositions réitérées de Téhéran .

La guerre est-elle au bout du chemin ? « Les chances sont faibles, 40 % à 50 % », confie, sans rire, un analyste américain à Washington. Alors que Berlin et Londres ont exclu cette voie, le débat reste ouvert à Paris. M. de Villepin a rejeté toute action militaire ; d’autres responsables affirment, en privé, que « toutes les options sont sur la table ». Et le président français a expliqué, le 19 janvier 2006, dans un discours sur la doctrine nucléaire française, que « les dirigeants d’Etats qui auraient recours à des moyens terroristes contre nous, tout comme ceux qui envisageraient d’utiliser, d’une manière ou d’une autre, des armes de destruction massive, doivent comprendre qu’ils s’exposeraient à une réponse ferme et adaptée de notre part. Cette réponse peut être conventionnelle, elle peut aussi être d’une autre nature ». Malgré les « éclaircissements » apportés par la suite, on ne peut s’étonner que ces déclarations aient suscité une forte inquiétude à Téhéran.

La France a-t-elle changé de politique au Proche-Orient depuis l’époque où les discours de son ministre des affaires étrangères, M. de Villepin, contre la guerre en Irak soulevaient des salves d’applaudissements au siège des Nations unies ? La « brouille irakienne » semble bien loin, et pourtant elle est restée à l’esprit des décideurs français, effrayés par leur propre audace. Appuyée par l’écrasante majorité de l’opinion, la position de Paris contre la guerre en Irak se heurtait à une tradition d’amitié et de coopération avec les Etats-Unis que le gaullisme lui-même avait maintenue. D’autres intérêts étaient aussi en jeu. « Nous avons besoin de Washington dans toute une série de domaines, reconnaît un diplomate français. Aussi bien pour obtenir la construction d’ITER à Cadarache plutôt qu’au Japon que pour donner la couverture des Nations unies à notre politique en Côte d’Ivoire. »

Il est sûr que le « french bashing » a eu des répercussions sur les relations bilatérales, notamment dans les domaines économique et militaire. Aucun appareil américain n’a participé au salon aéronautique du Bourget, en juin 2003, et le ministre de la défense américain a exclu la France des manœuvres militaires aériennes « Red Flag » en 2004. Décideurs, hommes et femmes d’affaires, certains diplomates ont écrit directement au président de la République et l’ont mis en garde contre d’éventuelles rétorsions. Tout ce que le « parti proaméricain » compte d’adeptes dans les plus hautes sphères politiques et économiques s’est agité.

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Message par Daûphin_zz_47 Lun 28 Mar - 9:16

Tourner la page de l’Irak

Paris cherche à renouer les fils. Dès le 30 avril 2003, M. de Villepin déclare, en réponse à un député : « L’Europe et les Etats-Unis ont naturellement des responsabilités particulières. (...) Ce partenariat pourra trouver toute son efficacité dans l’action, [notamment au] Moyen-Orient, pour assurer la stabilité et la paix en Irak, et relancer le processus de paix au Proche-Orient. Il faut aussi combattre ensemble les deux plus grands fléaux de notre temps : le terrorisme et la prolifération. »

Pour cela, il faut tourner la page de l’Irak. La France mène, durant de longs mois, une bataille difficile à l’Organisation des Nations unies (ONU). Elle a obtenu un calendrier politique précis et a prôné qu’un rôle important soit confié à l’ONU. Les Etats-Unis ont accepté que des élections se tiennent avant la rédaction de la Constitution et ont accéléré le « transfert de souveraineté » aux Irakiens. En échange, la France a pris acte de la présence américaine – les forces de la « coalition » deviennent une « force multinationale » avalisée par le Conseil de sécurité – et a nommé un ambassadeur à Bagdad. Et elle ne demande aucune enquête sur les milliards de dollars des comptes « Pétrole contre nourriture » récupérés par les Etats-Unis, et qui se sont volatilisés...

« Qu’aurions-nous pu faire d’autre ? s’interroge un diplomate français. Après l’assassinat de Sergio Vieira de Mello [représentant spécial des Nations unies en Irak, tué le 19 août 2003], une véritable fronde s’est déclarée aux Nations unies parmi le personnel, rendant Kofi Annan responsable de sa mort ; il devenait impossible pour l’organisation de jouer un rôle en Irak. D’autre part, l’Union européenne a éclaté, et notre voix avait du mal à se faire entendre. Enfin, nous n’avions pas intérêt à l’installation du chaos en Irak, cela favorisait le développement du terrorisme et d’Al-Qaida. »

Alors que le sommet de l’Etat est affaibli par de pitoyables querelles, chaque dossier proche-oriental semble être traité séparément, en fonction de préoccupations particulières. Pourtant, pris ensemble, ces traitements dessinent une nouvelle politique de facto dans la région. Le plus étonnant étant qu’aucun responsable ne semble en avoir conscience – « Notre politique n’a pas varié, c’est la situation dans la région qui a changé »,répète-t-on à Paris – ni se soucier des conséquences de cette stratégie sur la place de la France au Proche-Orient.

Un de ces dossiers, celui du Liban, est géré directement par M. Chirac. Son intervention tient moins d’une analyse politique que de ses relations personnelles et anciennes avec l’ancien premier ministre Rafic Hariri, qui expliquent le tournant à 180 degrés de la France. Le président français avait, en effet, intronisé M. Bachar Al-Assad, alors qu’il n’était encore qu’en position d’héritier ; assisté aux funérailles de son père ; expliqué que le départ des troupes syriennes du Liban ne pourrait avoir lieu que dans le cadre d’un règlement plus large du conflit du Proche-Orient. Dès le printemps 2004 pourtant, il se fait le parrain, auprès des Etats-Unis, de la « démocratie libanaise ».

La Maison Blanche voit le parti qu’elle peut tirer des propositions françaises, notamment pour accentuer la pression sur le régime syrien, accusé de ne pas collaborer dans la lutte contre l’insurrection irakienne. La prolongation, en septembre 2004, du mandat du président libanais Emile Lahoud pour trois ans sert de prétexte à l’adoption de la résolution 1559 du Conseil de sécurité, dont les grandes lignes ont été rédigées par Hariri lui-même, et qui réclame le retrait des troupes syriennes du Liban et le désarmement des milices, notamment du Hezbollah. Le 14 février 2005, Hariri est assassiné, et les troupes syriennes sont contraintes de se retirer du Liban, le 27 avril 2005.

Un an plus tard, l’euphorie de la « révolution du Cèdre » s’est estompée. La classe politique libanaise s’est enfoncée dans ses vieilles querelles confessionnelles, qui ont peu à voir avec la démocratie. Pourtant, Paris ne renonce pas et fait adopter, le 17 mai 2006, une nouvelle résolution du Conseil de sécurité demandant à Damas de délimiter ses frontières avec le Liban et de procéder à un échange d’ambassadeurs. « Nous sommes au milieu du gué »,explique un diplomate. Mais la France ne risque-t-elle pas de perdre pied et de se noyer ? De sacrifier ses intérêts économiques aussi – l’Elysée a mis son veto à la signature d’un important accord entre la compagnie pétrolière Total et la Syrie...

Un dossier a échappé à la brouille franco-américaine, celui du terrorisme. Alors même que tous les contacts entre les deux gouvernements étaient rompus au printemps 2003 et que les interlocuteurs habituels de l’ambassade de France à Washington étaient aux abonnés absents, la coopération entre les deux pays dans la « guerre contre le terrorisme » restait forte. Dans un éditorial , Roger Cohen notait que « l’émergence de l’Europe comme théâtre central de la lutte entre l’Occident et l’islam fanatique a poussé la France, et avec elle l’Europe, à s’identifier plus clairement aux politiques américaines contre le terrorisme ». A Paris, on voit les choses à l’inverse : c’est la France qui a, dès le milieu des années 1990, mis en garde Washington contre le nouveau péril terroriste, et il a fallu le 11-Septembre pour que les Américains se rallient à cette vision.

L’ampleur de cette collaboration a été révélée par la journaliste américaine Dana Priest . Depuis 2002 fonctionne à Paris un centre secret, surnommé Alliance Base (ce second terme se traduit en arabe par... Al-Qaida !). Financé principalement par la CIA, et dirigé par un général français, ce centre développe une surveillance étroite des réseaux terroristes et essaie de les mettre hors d’état de nuire. « La France apporte sa législation [antiterroriste] très dure, sa surveillance des groupes radicaux musulmans, ses réseaux dans les Etats arabes et ses relations avec les services de ses anciennes colonies », note la journaliste. Les médias français, si prompts à dénoncer la CIA et ses pratiques illégales, ne semblent pas intéressés par celles des services français...

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Message par Daûphin_zz_47 Lun 28 Mar - 9:19

« Une menace stratégique »

Mais, au-delà de la coopération « technique » contre des réseaux dangereux, se dessine une préoccupante convergence de vues sur le monde de l’après-11-Septembre. Adopté après un long débat entre tous les ministères concernés, le Livre blanc gouvernemental, La France face au terrorisme , est passé largement inaperçu du fait du mouvement contre le contrat première embauche (CPE).

Ce texte définit le « terrorisme mondial d’inspiration islamiste » comme une « menace stratégique », qui n’aurait jamais été aussi périlleuse et viserait les intérêts de la France sur l’ensemble de la planète. « Elle peut mettre en cause le fonctionnement du pays, explique l’un des rédacteurs. Il n’y a plus de seuil de violence comme on l’a avec les groupes terroristes traditionnels. L’utilisation d’armes radiologiques, chimiques ou même nucléaires peut aboutir à la paralysie du pays. » Combattre ce danger, précise le texte, passe aussi par une lutte contre l’« islamisme radical ». Le texte met également en garde, car « on ne peut exclure que [le terrorisme islamiste] ne tente un jour un rapprochement avec les mouvances altermondialistes les plus radicales ».

Cette définition de la menace ne peut que susciter des réactions négatives dans le monde musulman. D’autre part, si le terme américain de « guerre » a été rejeté, celui de « menace stratégique » s’en rapproche. Le rôle actif des troupes spéciales françaises en Afghanistan, largement mis en scène par les nombreuses visites de la ministre de la défense dans ce pays, le confirme : Paris partage avec Washington une vision sécuritaire bien schématique. Même si le dernier chapitre du Livre blanc, en opposition avec le reste du document, est un plaidoyer contre l’amalgame entre islam et terrorisme.

Comme le remarque un diplomate français, « de plus en plus de gens considèrent le Proche-Orient comme une zone de nuisance, une source de terrorisme, une analyse qui rejoint celle des Etats-Unis. D’ailleurs, les jeunes cadres de l’Etat, souvent énarques, sont souvent atlantistes, surtout quand ils travaillent dans des directions chargées de questions de sécurité. Ils n’ont que mépris pour les diplomates de la direction Afrique du Nord - Moyen-Orient, qu’ils surnomment la “rue arabe”. D’autre part, il ne faut pas sous-estimer le poids des instances européennes, des réunions de coordination à vingt-cinq sur les questions de sécurité, où la quasi-totalité des participants partagent la vision américaine ».

Il faudra attendre l’élection présidentielle du printemps 2007 pour savoir, dans ces changements de la politique française au Proche-Orient, ce qui est structurel et ce qui relève d’une conjoncture particulière. L’enjeu est de taille. L’absence d’une troisième voix forte et autonome dans les conflits qui se préparent, notamment autour de l’Iran, risquerait de plonger la planète dans un affrontement binaire entre islam et Occident.

Alain Gresh.

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