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Rapports de forces

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Post-it Rapports de forces

Message par Sphinx Lun 28 Sep - 23:03

Négocier avec l’Iran sur la base du droit

Alors que les négociations P5 vont reprendre avec l’Iran à propos de son programme nucléaire, Kar Müller s’interroge sur les intentions des diplomates. Les cinq cherchent-ils à obtenir des garanties que le programme nucléaire civil iranien ne masque pas un programme militaire ou cherchent-ils à provoquer une escalade vers la guerre ?

En politique, la morale consiste en premier lieu à respecter le droit et à l’appliquer ; à créer et garantir des conditions conformes au droit. Parmi les nations surarmées deux États, les USA et Israël, et leurs gouvernements, ainsi que leurs alliés, se sont distingués au cours des dernières années et décennies par leur non-respect du droit international, faisant ainsi preuve d’une totale imprévisibilité et plongeant le monde dans un état permanent de tension et de choc. Ils ont contrevenu consciemment et de manière éclatante à la Charte des Nations Unies dont l’article 2, paragraphe 4, énonce que « les membres de l’Organisation s’abstiennent, dans leurs relations internationales, de recourir à la menace ou à l’emploi de la force, soit contre l’intégrité territoriale ou l’indépendance politique de tout État, soit de toute autre manière incompatible avec les buts des Nations Unies. »

Les violations graves et répétées du droit imputables au gouvernement israélien ont été attestées plusieurs fois par des commissions d’enquêtes et institutions internationales, en dernier lieu par la Commission d’enquête du Conseil des droits de l’homme de l’ONU sur les actes commis par l’armée israélienne dans la bande de Gaza fin 2008/ début 2009.

La menace d’utiliser la force contre l’Iran, en violation du droit international, et les actions illégales et violentes des services secrets en cours sur le territoire iranien durent depuis des années déjà et depuis des années des indices et témoignages à prendre très au sérieux font état de préparatifs de guerre de la part des gouvernements israélien et US. C’est pourquoi il est plus que justifié que de nouveaux indices d’un danger de guerre imminent, par exemple ceux que nous citons dans l’appel ci-après, pris parmi d’autres uniquement à titre d’exemple, aient poussé des personnalités pacifistes à élever leur voix pour une mise en garde.

Personne de l’extérieur ne sait avec certitude ce qui est en projet ou déjà décidé dans les officines de Washington et Tel-Aviv. Mais l’éternel retour de possibles scénarios de guerre devient déjà en soi insupportable, dès lors qu’il ne sont pas assortis de contreprojets et de modalités de règlement pacifique. Les « discussions » se déroulent alors par delà le droit et l’aspect humain, et de pareils « projets », même s’ils ne sont encore que des idées, terrorisent les peuples du monde. Et ceci d’autant plus qu’on menace ouvertement d’une guerre atomique. Dès mars 2006, Stephen M. Osborn qui, dans les années 50 du siècle dernier, était présent lors de la mise à feu de bombes atomiques dans le Pacifique, faisant des populations autochtones de simples cobayes, avait exposé dans ces pages ce que signifie pour l’humanité l’emploi de « bunker busters » (bombes anti-bunkers à charge pénétrante) atomiques contre des installations nucléaires iraniennes. Il écrivait, il y a trois ans et demi : « Si l’on tire des ‹bunker busters› en Iran, des centaines de milliers de tonnes de terre, d’eau et de rochers seront vaporisés, et cette ‹soupe radioactive›, dispersée par les vents, tuera ou rendra malades des peuples entiers [...] Les cas de cancers et maladies diverses augmenteront de façon prononcée dans le monde entier. »

Tout ceci et bien d’autres choses encore doivent mettre tous les gouvernements dans l’obligation de déclarer haut et fort que l’option guerrière est définitivement exclue et d’exiger le retour sur le terrain du droit. Le 1er octobre, toutes les puissances nucléaires, l’Allemagne et l’Iran engageront des négociations directes au Conseil de sécurité. Ces derniers jours se sont fait entendre dans les médias des signaux qui pourraient servir de point de départ à un règlement pacifique du conflit au Proche-Orient

• Le 16 septembre, le magazine US Newsweek (« Intelligence Agencies Say No New Nukes in Iran ») écrivait que les services secrets du Président des USA avaient confirmé en novembre 2007 que l’Iran avait abandonné son programme nucléaire militaire depuis 2003

• Le 17 septembre, plusieurs agences de presse occidentales (Reuters, AFP) annonçaient que le ministre de la Défense israélien, Ehoud Barak, avait « changé de langage relativement à l’Iran » dans une interview accordée au quotidien Yediot Aharonot. Selon Barak, l’Iran ne représenterait pas une menace sérieuse pour l’État juif : « Israël est fort, je ne vois personne qui puisse être une menace pour son existence ».

• Le même jour, la chaîne allemande Phoenix publiait un communiqué de presse où elle attirait l’attention sur une interview (retransmise le 20 septembre) du Président du Service fédéral de renseignement (BND), Ernst Uhrlau. Dans cette interview, le chef des services secrets allemands démentait une annonce, faite précédemment, selon laquelle ses services auraient prétendu que l’Iran était sur le point de fabriquer une bombe à uranium : « Cette citation ne correspond pas aux déclarations du BND, car l’Iran n’est pas en mesure de se nucléariser dans les six mois qui viennent. »

• Le Président des USA a fondé son renoncement au stationnement de systèmes antimissile en Pologne et Tchéquie entre autres sur le fait que l’Iran rencontrait plus de difficultés que prévu à mettre au point des lance-missiles à longue portée.

• Last but not least : L’Iran lui-même a déclaré par la voix de son ambassadeur en Autriche, dans une interview accordée au Wiener Zeitung du 18 septembre, qu’il ne menaçait pas Israël et ne représentait pas un danger pour ce pays : « L’Iran n’a jamais dit qu’il attaquerait militairement Israël. Quand des représentants de mon pays ont dit qu’Israël ne devait pas exister sous cette forme, ils entendaient par là qu’ils rejetaient le système sioniste et la tyrannie, non qu’ils désiraient éradiquer Israël au moyen d’une attaque militaire. »

On est encore loin de déposer les armes, mais ce sont là des signaux indiquant qu’il existe une autre voie que celle de l’escalade. Et cette autre voie, il faut l’emprunter. Au sein des think tanks qui ont de l’influence sur les gouvernements US et israéliens il doit bien y avoir assez de matière grise pour mesurer les effets catastrophiques d’une nouvelle guerre, vraisemblablement nucléaire de surcroît, et pour rechercher une voie diplomatique et la trouver.

Et assez, aussi, de jugeote pour rejeter des voix comme celle de l’atlantiste allemand Josef Joffe. Il avait, dans la livraison de septembre/octobre 2009 de la revue allemande Internationale Politik et dans la revue US Foreign Affairs qui paraît en parallèle, déliré au sujet des USA, puissance hégémonique mondiale, et de leur « culture de guerre ». Il faut aussi rejeter clairement des points de vue tels que celui, paru dans le journal londonien Times le 18 septembre, selon lequel les « intentions agressives » de l’Iran seraient une « menace pour l’Occident ». De telles affirmations constituent une perversion de la réalité.

« War is obsolete » [la guerre est caduque], déclarait il y a deux ans dans ces colonnes Doug Rokke, vétéran US de la guerre du Golfe et expert en armes à l’uranium. Et de fait, c’est un droit fondamental pour le genre humain que d’avoir des gouvernements qui respectent le droit, renoncent à la violence et résolvent les conflits par le biais de négociations pacifiques. C’est la seule voie acceptable dans un monde civilisé.

par Karl Müller

http://www.voltairenet.org/article162306.html


Dernière édition par sphinx le Jeu 19 Mai - 22:48, édité 3 fois
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Post-it Re: Rapports de forces

Message par Sphinx Mar 29 Sep - 22:23

L'Alliance des civilisations est la voie idoine pour lutter contre le terrorisme

L'Alliance des civilisations est la voie idoine pour lutter contre le terrorisme, a affirmé mardi le ministre espagnol des Affaires étrangères, Miguel Angel Moratinos.
L'Alliance des civilisations s'avère la voie idoine pour lutter contre le terrorisme car les pays arabes, qui ont souffert dans leurs propres chaires, sont les premiers concernés par la lutte contre le terrorisme, a indiqué le chef de la diplomatie espagnole, lors d'un programme diffusé par la Télévision nationale espagnole (TVE).


Les pays arabes, qui ont souffert du terrorisme dans leurs propres chaires, depuis le Maroc jusqu'à l'Arabie Saoudite et depuis l'Indonésie jusqu'aux pays du Golfe "sont les premiers à nous indiquer le chemin à suivre" dans le cadre de cette Alliance, a estimé M. Moratinos.

Les pays arabes, qui ont souffert du terrorisme dans leurs propres chaires, depuis le Maroc jusqu'à l'Arabie Saoudite et depuis l'Indonésie jusqu'aux pays du Golfe "sont les premiers à nous indiquer le chemin à suivre" dans le cadre de cette Alliance, a estimé M. Moratinos.
Dès lors, l'Alliance des civilisations, avec la présence maintenant des Etats-Unis, démontre qu'elle est la meilleure voie à suivre dans un monde complexe et difficile comme celui que nous vivons en Afghanistan et dans d'autres régions du monde", a-t-il souligné.

Récemment, le président du gouvernement espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero, a affirmé qu'il défendra, lors de sa réunion le 13 octobre prochain à Washington avec le président américain Barack Obama, l'idée de création d'une grande Alliance avec les pays islamiques.

Cette grande Alliance avec les pays islamiques permettra d'isoler les "radicaux violents", selon Zapatéro qui estime que cette initiative devra influer beaucoup plus sur le volet politique de la stratégie à suivre en Afghanistan et dans le conflit du Moyen-Orient, que dans les questions de sécurité.

L'idée de l'Alliance des civilisations avait été avancée en 2004 par le chef de l'exécutif espagnol et le Premier ministre turc, Recep Erdogan, afin de rapprocher l'Islam et l'Occident.

Le projet a été adopté par la suite par l'ONU qui a décidé de nommer un Comité des sages co-présidé par l'ancien directeur général de l'Unesco, l'Espagnol Federico Mayor, et un ministre d'Etat et professeur de théologie turc, Mehmet Aydin.

Parmi les autres membres, figurent l'ancien ministre français des Affaires étrangères Hubert Védrine, le président sortant de la Banque interaméricaine de développement, l'Uruguayen Enrique Iglesias, André Azoulay, conseiller de SM le Roi et l'historienne britannique des religions, Karen Armstrong.

Le Groupe de haut niveau -ou Comité des sages de l'Alliance- est chargé de formuler des recommandations concrètes à l'intention non seulement des décideurs politiques et des leaders religieux, mais aussi des Nations unies et de la société civile.
http://www.wabayn.com/monde/290909-lalliance-des-civilisations-est-la-voie-idoine-pour-lutter-contre-le-terro.html
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Post-it Re: Rapports de forces

Message par Sphinx Mar 29 Sep - 22:58

La Russie à la recherche d'un nouvel équilibre

L'intention exprimée par Dmitri Medvedev et Vladimir Poutine de se présenter aux élections présidentielles de 2012 a été perçue comme le signe d'une compétition au sommet. L'un et l'autre ont intérêt, dans le contexte actuel, à faire croire à une rivalité pour mieux masquer leur connivence. D'autant qu'ils s'accordent sur un point essentiel : privilégier la financiarisation de l'économie plutôt que sa réindustrialisation

Pour commencer, un rappel constitutionnel. En novembre 2008, le Parlement russe a décidé d'allonger le mandat présidentiel de quatre à six ans (renouvelable une fois) à partir des élections de 2012. Ce rappel est nécessaire pour comprendre les récentes déclarations de Dmitri Medvedev et de Vladimir Poutine, qui n'excluraient ni l'un ni l'autre de se représenter. Ces déclarations ont été interprétées comme le signe de divergences au sommet de l'Etat annonçant de possibles remous. Après des mois de crise aiguë, qui ont fait vaciller les ressorts de la puissance russe, elles annoncent un nouveau cycle politique et économique sans pour autant mettre en cause les fondamentaux du régime.

A l'évidence, Vladimir Poutine et Dmitri Medvedev ne sont pas dans les mêmes dispositions psychologiques. Légalement, rien n'interdit à V. Poutine, actuel Premier ministre, d'espérer occuper le pouvoir jusqu'en 2024 s'il est réélu. Il aura alors 72 ans et sera en mesure de marquer l'histoire du pays de son empreinte. Rien n'interdit non plus au président Medvedev de se représenter pour un nouveau mandat de six ans jusqu'en 2018. Il aura alors 53 ans. En cumulant les années, V. Poutine peut exercer le pouvoir pendant un quart de siècle en s'inscrivant dans une filiation allant de Pierre à Staline en passant par Catherine. Il pense désormais son destin en fonction de l'histoire russe, d'où l'importance qu'il accorde à la lecture politique de la Seconde Guerre mondiale. Symbole d'une nouvelle génération, D. Medvedev est davantage préoccupé par sa légitimité nationale et internationale : ses étalons demeurent Vladimir Poutine et les autres chefs d'État, d'où l'importance qu'il accorde à l'image de marque du pays.

Ces différences se traduiront-elles par une rivalité sourde, susceptible de déstabiliser le pays, comme en Ukraine ? L'opposition de style fait la force du tandem : Medvedev et Poutine sont, au fond, étroitement complémentaires vis-à-vis de leur opinion comme de leurs partenaires étrangers. En réalité, leurs déclarations délimitent l'espace politique russe, comme si le débat se résumait à leur dialogue à distance. Les deux hommes au pouvoir ne craignent nullement l'organisation d'une force politique rivale, mais davantage la capacité d'inertie du système, présentée par leurs entourages comme la principale force d'opposition à la réforme. Pour conserver leur liberté d'action, ils ont l'un et l'autre intérêt, dans le contexte actuel, à faire croire à une rivalité naissante pour mieux masquer leur connivence.

Cette opposition de style porte-t-elle les germes d'un débat sur le modèle politico-économique de la Russie ? La réponse est plus complexe car on sent poindre des débats d'écoles, qui ne recoupent pas forcément les entourages respectifs. La discussion porte sur la notion de modernisation et son corollaire, la nature des partenariats étrangers. Dans le discours, tout le monde, ou presque, est favorable à la diversification de l'économie. Dans les faits, la modernisation fait naître un clivage entre les tenants d'une diversification basée sur un fort contrôle étatique et les promoteurs d'une diversification basée sur l'esprit d'entreprise et l'abaissement des contraintes administratives.

Les premiers dominent en période de prix énergétiques élevés. Les seconds insistent sur le capital humain de la Russie. Cette distinction se ressent dans l'approche de l'étranger. Pour les uns, il s'agit de maintenir un niveau de tension géopolitique afin d'exercer une pression constante sur les prix énergétiques et "politiser" les échanges économiques. Cela se traduit notamment par une politique conciliante vis-à-vis du Venezuela ou de l'Opep. Pour les autres, il s'agit de poursuivre l'intégration de la Russie à l'économie mondiale, en misant notamment sur l'approfondissement de la relation UE-Russie.

Pour des raisons différentes, ces deux courants convergent sur un point capital : ils misent sur la financiarisation de l'économie russe, plutôt que sur sa réindustrialisation. La diversification se fera, selon eux, par les services, notamment financiers, afin de recycler les liquidités générées par les marchés de l'énergie. Cette approche s'explique par des raisons objectives, extérieures et intérieures : le décrochage inexorable en matière industrielle par rapport à la Chine et les projections de main‑d'œuvre laissant notamment apparaître un déficit d'ingénieurs à horizon 2020.

Cette financiarisation devrait se fonder sur un renforcement des oligarchies, qui - plan de relance oblige - ne peuvent plus faire preuve aujourd'hui de la même arrogance politique que par le passé. Cette discrétion est affaire de contexte. En d'autres termes, la bataille à venir sera moins entre D. Medvedev et V. Poutine qu'entre des groupes industrialo-financiers sollicitant leur parrainage. Courtisés, les deux hommes seront en position privilégiée pour suivre la prochaine vague de privatisation, prévue en 2010, et auront leur mot à dire, pour des prises de participation étrangère. La mort de Boris Eltsine leur a conféré une position unique. L'un et l'autre n'ont de cesse de défendre les prérogatives présidentielles : défense de la constitution et commandement des forces armées, pour mieux se distinguer des milieux d'affaires. Pour continuer à se singulariser, les deux hommes devraient continuer à s'entendre. En 2024, D. Medvedev aura 59 ans.

Thomas Gomart, directeur du centre Russie/NEI de l'Institut français des relations internationales

http://www.latribune.fr/opinions/20090928trib000427276/la-russie-a-la-recherche-d-un-nouvel-equilibre.html
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Post-it Re: Rapports de forces

Message par Sphinx Mer 30 Sep - 0:05

[b]L' « islamophobie » est-elle devenue une menace planétaire contre la liberté d'expression[/b]

Titre original : Is 'Islamophobia' a Worldwide Free Speech Threat?
By Dale Hurd - CBN News Sr. Reporter
Thursday, September 24, 2009 (*)

Traduction : Naibed.


COPENHAGUE, Danemark - La liberté d'expression dans le monde a été un symbole de la civilisation chrétienne, mais aujourd'hui il on est de moins en moins libre de critiquer l'Islam.

Au Danemark, un jeune danois de 15 ans risque la prison pour avoir distribué des tracts avertissant que le pays pourrait devenir un jour une nation musulmane et qu'il pense que c'est une une mauvaise chose. Un procureur danois a osé qualifier ces tracts de "discours de haine".
lire la suite :
http://annawatch.blogs.nouvelobs.com/archive/2009/09/29/l-islamophobie-est-elle-une-menace-planetaire-contre-la-libe.html
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Post-it Re: Rapports de forces

Message par Sphinx Jeu 1 Oct - 23:43

Iran, Palestine et Israël: 3 mensonges et une vérité

Qui peut déloger Israël de la Cisjordanie ?

Lorsque les dirigeants sionistes israéliens se déclarent représentants des survivants de l’Holocauste ou héritiers du martyre juif, c’est un mensonge grotesque. En effet, le sionisme, en tant qu’idéologie constitutive de l’Etat israélien, prône la conquête territoriale et la pureté ethnique, ce que le commun des mortels qualifie de racisme. Ce sont, bien entendu, les Palestiniens (en Cisjordanie, en Israël et à Gaza) qui en font les frais. Le dernier rapport du Conseil des droits de l’homme de l’ONU, dirigé par Richard Goldstone («juif et sioniste» selon sa fille) accuse Israël de crimes de guerre à Gaza en 2009. Selon le rapport, l’objectif de Tsahal était de «punir, humilier et terroriser». Les survivants juifs de l’Holocauste et ceux militants des droits de l’homme, condamnant les agissements anti-palestiniens des sionistes, se battent pour la cause palestinienne et refusent de voir en l’Etat d’Israël le représentant des juifs du monde entier.
Lorsque les dirigeants israéliens prétendent que critiquer l’Etat d’Israël et ses crimes en Palestine, relève de l’antisémitisme, c’est vouloir placer l’antisionisme au même niveau que l’antisémitisme. Il s’agit d’un deuxième mensonge inacceptable au service du sionisme conquérant, raciste et adepte de l’apartheid en Palestine, qui essaie de brouiller les pistes pour justifier l’injustifiable: le non respect de toutes les résolutions des Nations unies et le crime permanent contre le peuple palestinien.
Lorsqu’Ahmadinejad, président iranien, qualifie l’Holocauste de mythe, il raconte un mensonge, en confondant intentionnellement Israël, état sioniste, et les juifs qui ont subi humiliation, expropriation et un atroce génocide pendant la deuxième guerre mondiale.
Ces trois mensonges voilent une réalité, celle d’un changement de rapports de forces planétaire qui se déroule progressivement sous nos yeux depuis le 27 septembre 2007. A cette date, Condoleezza Rice, secrétaire d’état de l’administration Bush avait annoncé la tenue d’une conférence internationale destinée à discuter des moyens de garantir la stabilité politique de l’Irak. La Syrie et l’Iran étaient invités à participer à cette conférence. Dans l’article «le chant du cygne de l’unilatéralisme» (Communiqué n°23 du 4 mars 2007), nous avons analysé cette conférence comme étant le signe de l’impasse de l’unilatéralisme et la naissance de l’ère multilatérale, l’ère des puissances relatives.
Deux ans plus tard, le reflux de la puissance américaine se fait sentir partout dans la région. L’Irak ne connaît toujours pas la paix et le régime irakien se maintient grâce à la décomposition du pays. «Sachant que, dans la région autonome du Kurdistan irakien, seuls les peshmergas kurdes (sous uniforme irakien) sont habilités à manœuvrer et que, dans le Sud chiite, la presque totalité des troupes sont chiites, on peut conclure que l’armée irakienne reste loin du symbole de la réconciliation nationale» appelée de ses vœux par M. Maliki (premier ministre irakien) (1). Pendant ce temps-là, les attentats meurtriers continuent en Irak et on peut s’attendre à ce que le peuple irakien ne tarde pas à se ressaisir.
L’enlisement des armées occidentales en Afghanistan n’est plus un secret et selon certains analystes, pour sécuriser le pays «il aurait fallu pour cela environ 400 000 hommes, contre 100 000 aujourd’hui»(2). Comme au Vietnam.
Comme en Irak, en Afghanistan les mensonges les plus grotesques entourent l’intervention et les opérations militaires. Dans un entretien avec le journal Le Monde, Anders Fogh Rasmussen, le nouveau secrétaire général de l’OTAN, prétend que «la lutte contre la drogue est un succès». Il parle de la construction de 3500 écoles et affirme que «désormais 85% des Afghans ont accès aux services de santé essentiels»(3).
Concernant les «succès» contre la drogue, la secrétaire d’Etat américaine, Hillary Clinton, n’est pas du même avis et qualifie l’Etat afghan de «narco-state»(4).
Quant aux efforts de «construction», dont l’objectif serait d’attirer les faveurs des Afghans à l’égard de la présence militaire occidentale, Natalie NOUGAYREDE, journaliste au Monde, parle clairement de «l’hostilité des populations pachtounes à toute présence occidentale, quels que soient parfois les apports de la reconstruction»(2). D’autant plus que les armées occidentales sont prises dans une nasse qui pourrait se transformer en un nouveau Diên Biên Phu de l’OTAN (voir analyse 4 du 1er février 2009). Le ravitaillement des armées occidentales, par le Pakistan (Passe de Khyber) et par le Nord, sont constamment sous le feu de la résistance afghane et pakistanaise. «Depuis 2008, plus de 700 camions ont été détruits» à la Passe de Khyber(5).
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Post-it Re: Rapports de forces

Message par Sphinx Jeu 1 Oct - 23:45

Face à la Russie, les Etats-Unis ont préféré faire marche arrière et abandonné leur projet d’installation de bouclier antimissile en Europe orientale.
Le même phénomène s’observe avec l’Iran dont les propositions furent acceptées comme base de négociation avec l’Occident. Finies les conditions préalables pour discuter avec l’Iran, qui impose désormais son agenda.
Dans un article d’analyse intitulé : «le déclin annoncé des Etats-Unis», Marie-France TOINET livre quelques indices économiques du déclin de l’Amérique. De créditeurs jusqu’en 1985, les Etats-Unis sont devenus, pour la première fois depuis 1913, débiteurs. La chute fut très rapide: leur «stock» de dette extérieure (…) est devenu le plus élevé du monde, atteignant quelque 800 milliards de dollars en 1990. «Si l’on inclut les investissements en portefeuille dans la définition de la dette extérieure, les Etats-Unis sont de très loin le pays le plus endetté du monde»(5). Ou encore: «Les caisses d’épargne américaines (…) laissent une «ardoise» de plusieurs centaines de milliards de dollars.(…) Bref, l’appareil financier est en plein désarroi (…) L’infrastructure nationale a été laissée à vau-l’eau. La Federal Highway Administration estime que 23% des cinq cent soixante-quinze mille ponts sont structurellement défectueux et que le quart du réseau autoroutier est en mauvais état (...) Au total, les excès reaganiens ont accéléré le déclin américain».
Il est à souligner que les dépenses militaires colossales américaines en Irak et en Afghanistan, qui coutent chaque jour quelques 500 millions de dollars à la trésorerie américaine, aggravent d’autant plus le poids de ses dettes.
Faut-il souligner que le déclin est un phénomène qui peut s’étaler sur plusieurs dizaines d’années.
Actuellement, le rapprochement économique et financier se développe entre l’Amérique Latine et l’Afrique. Leur l’objectif serait de s’émanciper de l’asservissante domination des institutions financières euro-américaines.
Force est de constater que depuis l’ère Bush, deux camps se font face: l’Occident, mené par les Etats-Unis et l’Orient, au sein duquel sont présents différents pays, allant de la Russie, de la Chine, de l’Iran, jusqu’aux pays d’Amérique Latine tels que le Venezuela, la Bolivie et le Nicaragua. L’Iran constitue le fer de lance du camp Orient.
Signe des temps : la Colombie, avec qui le Venezuela a une frontière commune, a octroyé sept bases militaires aux Etats-Unis, provoquant l’inquiétude du Venezuela, de la Bolivie, du Brésil et de l’Argentine. Le Venezuela et la Bolivie, en dénonçant une menace pour la stabilité régionale, ont déclaré que cet accord «masque une stratégie globale de domination des Etats-Unis»(7).
Pour l’instant, les deux camps Occident-Orient sont dans un équilibre instable. Mais, la situation évoluant vite, dans un futur proche, la naissance d’une nouvelle alliance militaire, concurrente de l’OTAN, n’est pas à écarter. Cette nouvelle alliance militaire reposera-t-elle sur le traité de Shanghai? Affaire à suivre.
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Post-it Re: Rapports de forces

Message par Sphinx Jeu 1 Oct - 23:47

Le Moyen-Orient (Liban et Palestine) est le principal champ de bataille de l’affrontement Est-Ouest. C’est dans un tel climat qu’il faut analyser les impasses des «pourparlers de paix» israélo-palestiniens. Impasses, car la situation se débloquera le jour où les rapports de force militaire tourneront à l’avantage de l’Orient. Sinon, Israël continuera le blocus inhumain de Gaza, le massacre des Palestiniens et la colonisation de la Cisjordanie. La pureté ethnique, si chère aux sionistes, est à ces prix-là. Mahmoud Abbas n’en ignore rien.



De même, un blocage entre les partisans des deux camps empêche le Liban de former son gouvernement. Pour débloquer la situation, un clash militaire (où et de quelle ampleur?) serait-il indispensable? A suivre.
(1) Cécile Hennion et Sylvain Cypel- Le Monde du 23-24 août 2009.

(2) Natalie NOUGAYREDE- Le Monde du 10 septembre 2009.

(3) Le Monde du 05 septembre 2009.

(4) Le Monde du 18 septembre 2009.

(5) Le Monde du 10 septembre 2009.

(6) Manière de voir- Octobre-novembre 2009.

(7) Le Monde du 30-31 août 2009.
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Post-it Re: Rapports de forces

Message par Sphinx Lun 5 Oct - 22:45

Censure et terrorisme dans les médias au centre d'un conférence à Vienne

e rôle des médias dans la lutte contre le terrorisme et les tentatives des gouvernements de réduire la liberté d'expression sont au centre d'une conférence de deux jours réunissant journalistes, experts en sécurité et droits de l'Homme ouverte lundi à Vienne.

A l'heure où les mouvements terroristes utilisent de plus en plus souvent les médias comme canaux de communication pour menacer les populations et gouvernements d'attentats, la conférence, à l'initiative de l'Institut International de la presse (IPI), a appelé à une plus grande coopération entre gouvernants et journalistes sur les questions ayant trait à la sécurité nationale.

"Nous ne pouvons pas accepter d'être manipulés par des terroristes et leur fournir une mise en scène qui va conduire à de nouveaux actes de terrorisme", a souligné Nikolai Sintsov, porte-parole de la Commission nationale anti-terroriste russe dans une déclaration lue par un interprète.

Les récentes restrictions en matière de compte rendu dans les médias sur les opérations de lutte contre le terrorisme en Russie étaient nécessaires, selon lui, à cause de l'ignorance des journalistes des intérêts nationaux de la Russie et parce qu'ils cherchent à obtenir des "informations exclusives à tous prix".

Raphael Perl, responsable de l'unité anti-terroriste à l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) a plaidé pour davantage de compréhension et de confiance entre les gouvernements et les médias.

"Il faut être de plus en plus vigilant pour que la lutte contre le terrorisme ne soit pas utilisée comme excuse par les Etats pour réduire la liberté de la presse", a-t-il insisté.

"Les gouvernements veulent contrôler les flux d'information(...) mais les meilleurs juges pour décider ce qu'il faut écrire ou ne pas publier sont les journalistes eux-mêmes", a souligné Yossi Melman, correspondant pour les questions de sécurité du journal israélien Haaretz.

Enfin, selon Elmar Thevessen de la chaîne allemande de télévision ZDF, les médias doivent "montrer qui sont ces terroristes et ce qu'ils font. Ce n'est qu'ainsi que nous pouvons donner une chance à la société de briser les arguments des jeunes qui rejoignent les mouvements terroristes."

http://www.lemonde.fr/web/depeches/0,14-0,39-40548296@7-58,0.html
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Post-it Re: Rapports de forces

Message par Sphinx Lun 12 Oct - 22:16

Qu’avons-nous fait de la Démocratie ?
Rapports de forces  Inde10

Alors que nous débattons encore pour savoir s’il y a une vie après la mort, je propose que l’on rajoute une nouvelle question à la liste : y’a-t-il une vie après la démocratie ? Si oui, de quelle vie s’agit-il ? Par « démocratie » j’entends le modèle appliqué, la démocratie occidentale libérale et ses variantes telles qu’elles existent et non pas la démocratie idéalisée ou rêvée.
Donc, y’a-t-il une vie après la démocratie ?

Lorsqu’on tente de répondre à cette question, on se lance généralement dans des comparaisons entre différents systèmes de gouvernance, pour finir par une défense quelque peu épidermique et agressive de la démocratie. La démocratie a ses défauts, disons-nous. Et aussi qu’elle n’est pas parfaite, mais c’est encore ce que nous avons de mieux à offrir. Inévitablement, quelqu’un dans la pièce dira « vous préféreriez quoi ? l’Afghanistan, le Pakistan, l’Arabie Saoudite, la Somalie… ? »

Que la démocratie soit une utopie à laquelle toute société « en voie de développement » devrait aspirer ou non est un tout autre débat. (Et je pense qu’elle devrait effectivement y aspirer. Dans sa phase initiale idéaliste, la démocratie peut-être assez réjouissante.) La question d’une vie après la démocratie s’adresse à ceux qui vivent déjà dans une démocratie ou dans des pays qui se prétendent des démocraties. Je ne propose pas un retour vers d’anciens modèles discrédités de gouvernance totalitaire ou autoritaire. Je dis que le modèle de démocratie représentative – trop de représentativité et pas assez de démocratie – a besoin d’un réajustement structurel.

En fait, la véritable question est « qu’avons-nous fait de la démocratie ? » En quoi l’avons-nous transformée ? Que devient-elle à l’usage ? Quand a-t-elle été vidée de sa substance et de sa signification ? Que se passe-t-il lorsque toutes ses institutions se métastasent en quelque chose de dangereux ? Qu’arrivera-t-il maintenant que la démocratie et le libre-marché ont fusionné en un seul organisme prédateur doté d’une imagination qui se résume à l’idée de maximiser les profits ?

Ce processus est-il irréversible ? Lorsqu’une chose a muté, est-il possible de revenir en arrière ? La survie de la planète exige une vision à long terme. Des gouvernements dont la survie dépend d’effets immédiats et mesurables à court-terme sont-ils capables d’une telle vision ? Serait-il possible que la démocratie, cette réponse sacrée à nos espoirs et prières immédiats, protectrice de nos libertés individuelles et gardienne de nos rêves les plus égoïstes, se révèle être la dernière carte jouée par la race humaine ? Serait-il possible que la démocratie remporte un tel succès chez les humains modernes justement parce qu’elle est le reflet de la plus grande de nos folies – notre myopie ?

Notre incapacité de vivre totalement dans le présent (comme le font la plupart des animaux), combinée à notre incapacité de prévoir très loin dans l’avenir, fait de nous d’étranges créatures hybrides, ni animaux, ni prophètes. Notre étonnante intelligence semble nous avoir dépouillé de notre instinct de survie. Nous pillons la Terre dans l’espoir que l’accumulation de surplus matériel compensera cette chose profonde et insondable que nous avons perdue. Je mentirais si je prétendais avoir les réponses à toutes ces questions. Mais on dirait bien que l’attrait de la démocratie est en train de faiblir et qu’on ne peut plus compter sur elle pour assurer la justice et la stabilité dont nous rêvions.

Un commis de la résistance

En tant qu’écrivain, je me suis souvent demandé si le fait d’être toujours à la recherche du mot juste, de l’information exacte et précise, ne limitait pas d’une certaine manière ma perception de la véritable ampleur des événements en cours. Serais-je en train de m’occulter une vérité plus grande ? Je crains de me fourvoyer en recherchant la précision prosaïque et factuelle alors qu’il faudrait pousser un cri sauvage ou recourir au pouvoir transformateur et véritablement précis de la poésie.

Il y a quelque chose dans la nature de la gouvernance indienne, son côté rusé, Brahmanique, inextricable, bureaucratique, paperassière, son côté « adressez-vous au service ad hoc » qui semble m’avoir transformée en une sorte de commis. Ma seule excuse est qu’il faut employer des méthodes peu conventionnelles pour révéler le réseau de subterfuges et d’hypocrisies qui recouvrent l’inhumanité, la froideur et la violence dosée de la nouvelle super puissance préférée de la planète. Une répression « par des services ad hoc » génère parfois une résistance « par des moyens ad hoc. » Pour ce qui est de la résistance, elle est insuffisante, je sais. Mais pour le moment, c’est tout ce que nous avons. Peut-être qu’un jour elle servira de point de départ pour aboutir à la poésie et le cri sauvage.

Aujourd’hui, des mots tels que « progrès » et « développement » sont devenus interchangeables avec « réformes » économiques, « déréglementation » et « privatisation ». Désormais, liberté signifie avoir le choix. Elle relève plus du nombre de marques différentes de déodorant en rayon que du domaine spirituel. Le marché n’est plus l’endroit où vous vous rendez pour faire des courses mais un espace dématérialisé où des multinationales sans visage font des affaires, y compris en achetant et en vendant « l’avenir ». Justice est devenu synonyme de droits de l’homme (et en ce qui concerne ces derniers, comme on dit, « ça ira comme ça, merci »).

Ce vol de langage, cette technique qui consiste à usurper les mots et les utiliser comme des armes, pour un usage destiné à masquer l’intention qui se cache derrière et le fait qu’ils signifient désormais exactement le contraire de ce qu’ils étaient censés signifier à l’origine, a été une des victoires stratégiques les plus brillantes des tsars de la nouvelle donne. Cela leur a permis de marginaliser leurs détracteurs, de les priver du langage pour exprimer leurs critiques et de les faire passer pour des adversaires du « progrès », du « développement », de la « réforme », et bien sûr de la « nation » - autant de négativistes de la pire espèce.

Essayez de sauver une rivière ou de protéger une forêt et ils vous diront « vous ne croyez pas au progrès ? » A ceux dont les terres sont englouties par les eaux d’un barrage, et à ceux dont les maisons sont rasées par des bulldozers, ils disent « avez-vous un modèle de développement alternatif à nous proposer ? » A ceux qui croient que le gouvernement a l’obligation de fournir aux gens une éducation, des soins, une sécurité sociale, ils rétorquent « c’est contraire aux lois du marché ». Et il n’y a qu’un crétin pour vouloir contrarier les lois du marché, n’est-ce pas ?

Pour se réapproprier les mots dérobés, il faudrait se lancer dans des explications trop compliquées pour un monde où les capacités de concentration sont limitées, et trop coûteuses à une époque où la Liberté d’Expression est hors de portée des plus pauvres. Ce détournement de vocabulaire pourrait bien constituer la pierre angulaire de notre déchéance.

Deux décennies de « progrès » en Inde ont crée une vaste classe moyenne enivrée par une richesse soudaine et le statut social qui l’accompagne – elle a crée aussi une sous-classe bien plus nombreuse et désespérée. Des dizaines de millions de gens ont été dépossédés et chassés de leurs terres par des inondations, des sécheresses, et la désertification provoquée par des opérations hasardeuse d’infrastructures massives, des barrages, des mines, des Zones Economiques Spéciales. Le tout développé au nom des pauvres mais destiné en réalité à répondre aux exigences d’une nouvelle aristocratie.

Les institutions viriles de la démocratie indienne – la justice, la police, la presse « libre » et, bien sûr, les élections – loin de constituer un ensemble équilibré de pouvoirs et contre-pouvoirs, agissent le plus souvent dans le sens contraire. Elles se protègent mutuellement pour promouvoir les intérêts supérieurs de l’Union et du Progrès. En faisant cela, elles créent une confusion et une cacophonie telles que les voix qui s’élèvent pour nous mettre en garde se perdent dans le brouhaha. Et ceci ne fait que renforcer l’image d’une démocratie tolérante, travailleuse, colorée, et quelque peu chaotique. Le chaos est bien réel. Le consensus aussi.

Une nouvelle guerre froide au Cachemire

Parlant de consensus, il y a le petit problème sempiternel du Cachemire. Lorsqu’il s’agit du Cachemire, le consensus en Inde est profond. Il traverse toutes les couches des classes dirigeantes, les médias, de la bureaucratie, de l’intelligentsia, et même de Bollywood (industrie cinématographique indienne – Ndt).

La guerre dans la vallée du Cachemire a pratiquement vingt ans et a fait environ 70.000 victimes. Des dizaines de milliers ont été torturés, plusieurs milliers ont « disparu », des femmes ont été violées, des dizaines de milliers sont devenues veuves. 500.000 soldats indiens patrouillent la vallée du Cachemire, la zone la plus militarisée au monde. (Les Etats-Unis avaient environ 165.000 soldats en Irak au sommet de leur occupation.) L’armée indienne affirme qu’elle a pour ainsi dire écrasé les mouvements militants au Cachemire. C’est peut-être vrai. Mais la domination militaire signifie-t-elle la victoire ?

Comment un gouvernement qui se targue d’être démocratique justifie-t-il une occupation militaire ? En organisation régulièrement des élections, évidemment. Les élections au Cachemire ont toujours été une histoire longue et fascinante. Les élections ouvertement truquées de 1987 ont été la première cause du soulèvement armée qui a commencé en 1990. Depuis, les élections sont devenues l’outil de précision de l’occupation militaire, un terrain de jeu sinistre pour l’Inde.

Les services de renseignement ont crée des partis politiques et des politiciens de pacotille, ils ont bâti et démoli des carrières politiques selon leur volonté. Ce sont eux, plus que quiconque, qui décident du résultat de chaque élection. Après chaque élection, la classe dirigeante indienne déclare avoir reçu un mandat populaire du peuple du Cachemire.

Au cours de l’été 2008, une dispute sur des terres allouées à Amarnath Shrine Board s’est transformée en un soulèvement massif et pacifique. Jour après jour, des centaines de milliers de personnes ont défié les soldats et les policiers, en marchant dans les rues. Du matin jusqu’à tard dans la nuit, la ville résonnait des chants « Azadi ! Azadi ! » (liberté ! liberté !). Des vendeurs de fruits pesaient les fruits en chantant “Azadi”. Les commerçants, les médecins, les propriétaires de maisons flottantes, les guides touristiques, les tisserands, les vendeurs de tapis, tout le monde avec sa pancarte, tout le monde criait « Azadi ! Azadi ! ». Les protestations ont duré plusieurs jours.

Les protestations furent massives, démocratiques et non violentes. Pour la première fois depuis des décennies, des fissures sont apparues dans l’opinion publique indienne. L’Etat indien a paniqué. Ne sachant pas trop comment gérer cette désobéissance civile de masse, l’état indien ordonna la répression. Le couvre-feu le plus strict jamais connu fut imposé, avec ordre de tirer à vue. Pendant des jours et des jours, des millions de gens ont été virtuellement mis en cage. Les principaux dirigeants du mouvement ont été assignés à domicile, plusieurs autres emprisonnés. Les maisons furent fouillées les unes après les autres et des centaines de personnes furent arrêtées.

Une fois la rébellion sous contrôle, le gouvernement a fait quelque chose d’extraordinaire : il annonça des élections. Les dirigeants indépendantistes appelèrent au boycott. Ils furent arrêtés. Pratiquement tout le monde pensait que le gouvernement indien allait se ridiculiser avec ces élections. Les services de sécurité étaient gangrénés par la paranoïa. Leur réseau sophistiqué d’espions, de traitres et de journalistes embarqués s’est mis à bourdonner de nouveau. Il ne fallait prendre aucun risque. (Même moi, qui n’avais rien à voir avec ces événements, j’ai été assignée à résidence à Srinagar pendant deux jours).

L’organisation d’élections représentait un risque énorme. Mais le pari a été gagné. Les gens sont allés voter en masse. Ce fut la plus grande participation depuis le déclenchement de la lutte armée. Le scrutin avait été organisé pour faire voter en premier les circonscriptions les plus militarisées.

Aucun analyste, journaliste ou psychologue n’a pris la peine de se demander pourquoi des gens qui avaient pris tant de risques quelques semaines auparavant avaient d’un seul coup changé d’opinion. Aucun des grand-penseurs médiatisés du grand festival de la démocratie – qui passent pratiquement leurs vies sur des plateaux de télévision lorsqu’une élection s’annonce, à décortiquer chaque sondage, chaque résultat, chaque fraction de pourcentage de vote – n’a abordé la signification d’une élection tenue sous un déploiement massif et permanent de troupes (soit un soldat armé pour 20 civils).

Personne se s’est étendu sur le mystère de centaines de candidats inconnus qui se sont matérialisés de nulle part au nom de partis politiques qu’on n’avait jamais vus dans la vallée du Cachemire. D’où venaient-ils ? Qui les finançait ? Personne ne s’est posé la question. Personne n’a parlé du couvre-feu, des arrestations massives, de la répression exercée sur les citoyens qui s’apprêtaient à voter.

Très peu ont parlé de comment les politiciens en campagne ont tout fait pour évacuer Azadi et le conflit du Cachemire de la campagne électorale qui, insistaient-ils, ne concernait que des enjeux locaux – les routes, l’eau, l’électricité. Personne n’a évoqué le fait que des gens qui vivaient sous une occupation militaire depuis des décennies – où des soldats pouvaient faire irruption dans les maisons et emmener quelqu’un à tout heure du jour ou de la nuit – pouvaient avoir besoin de quelqu’un qui les écouterait, les défendrait, les représenterait.

Le scrutin à peine clos, les élites et les grands médias ont encore une fois annoncé la victoire (de l’Inde). Le résultat le plus préoccupant a été que les habitants du Cachemire ont commencé à imiter leurs colonisateurs et à se considérer comme des gens plutôt pathétiques qui méritaient leur sort. « Ne faites jamais confiance à un Cachemiri, » m’ont conseillé plusieurs Cachemiris. « Nous sommes volages et peu fiables. » La guerre psychologique, connue sous le nom de psy-ops (psychological operations – NdT), a été l’instrument de la politique officielle au Cachemire. Les dégâts occasionnés au cours des décennies – la destruction de l’estime de soi des Cachemiris – est certainement l’aspect le plus sordide de l’occupation. Il y a là de quoi se poser la question s’il existe réellement un rapport entre élections et démocratie.

Le problème est que le Cachemire est situé sur les lignes de fractures d’une région qui croule sous les armes et glisse vers le chaos. La lutte de libération du Cachemire, mue par des sentiments clairs mais aux contours flous, est ballotée entre plusieurs idéologies dangereuses et contradictoires – le nationalisme indien (national aussi bien que « hindou », qui tend vers l’impérialisme), le nationalisme Pakistanais (qui croule sous ses propres contradictions), l’impérialisme US (rendu impatient par une économie à la dérive), et la résurgence des islamistes-médiévaux Taliban (qui sont en train de gagner rapidement en légitimité, malgré leur brutalité insensée, parce qu’ils sont perçus comme une résistance face à une force d’occupation). Chacune de ces idéologies est capable de faire preuve d’une brutalité qui peut aller du génocide à la guerre nucléaire. Si vous rajoutez les ambitions impériales de la Chine et une Russie agressive et réincarnée, et les énormes réserves de gaz naturel de la région caspienne ainsi que les rumeurs persistantes de gaz et d’uranium au Cachemire et au Ladakh, vous obtenez la recette d’une nouvelle Guerre Froide (qui, tout comme la précédente, est froide pour quelques uns et chaude pour les autres).

Au milieu de tout ça, le Cachemire est mûr pour devenir la voie de passage par laquelle se déversera en Inde toute la pagaille qui se développe en Afghanistan et au Pakistan et qui trouvera un terrain fertile parmi les jeunes en colère chez les quelques 150 millions de musulmans de l’Inde qui ont été brutalisés, humiliés et marginalisés. Les premiers signes ont été annoncés par une série d’attentats terroristes dont l’attaque à Mumbai en 2008.

Il ne fait aucun doute que le conflit du Cachemire concourt pour une place sur le podium des conflits les plus anciens et inextricables au monde – juste à côté de la Palestine. Cela ne signifie pas qu’il n’y a pas de solution. Cela signifie seulement que la solution ne se trouve pas dans la satisfaction exclusive des exigences d’une seule des parties en présence, d’un seul pays ou d’une seule idéologie. Les négociateurs devront se préparer à s’écarter de la « ligne officiel du parti ».

Bien sûr, le gouvernement de l’Inde n’a même pas encore atteint le stade de reconnaître l’existence d’un problème, encore moins la nécessité de négocier une solution. Pour le moment, il n’a aucune raison de le faire. Sur le plan international, sa côte de popularité crève le plafond. Tandis que ses voisins font face à des bains de sang, des guerres civiles, des camps de concentration, des réfugiés, des soulèvements armés, l’Inde vient juste de conclure une magnifique élection. Cependant, la « démon-cratie » ne peut pas tromper tout le monde tout le temps. Les solutions temporaires, à court terme, apportées aux troubles dans le Cachemire n’ont fait qu’amplifier le problème et l’ont profondément enfoui au point de polluer les nappes phréatiques.

La Démocratie est-elle en train de fondre ?

Peut-être que l’histoire du Glacier Siachen, le champ de bataille le plus haut du monde, constituerait la métaphore le plus appropriée pour décrire la folie de notre époque. Des milliers de soldats indiens et pakistanais y sont déployés et affrontent des vents glaciaux et des températures de moins 40. Parmi les centaines d’hommes qui y ont trouvé la mort, beaucoup ont été tués par les éléments naturels.

Le glacier est devenu une décharge parsemée de déchets de la guerre – des milliers d’obus, de bidons, d’outils, de vêtements, de tentes et toutes sortes de détritus qui sont produits lorsque des milliers d’êtres humains se font la guerre. Sous des températures glaciales, les déchets sont dans un parfait état de conservation, tel un monument érigé à la folie humaine.

Tandis que les gouvernements indiens et pakistanais dépensent des milliards de dollars en armes et logistiques de guerre en haute altitude, le champ de bataille commence à fondre. A présent, sa superficie s’est réduite de moitié. La fonte du glacier est due moins aux affrontements militaires qu’au train de vie mené par certains à l’autre bout de la planète. Ces gens-là sont gentils, et ils croient à la démocratie, à la liberté d’expression et aux droits de l’homme. Ils vivent dans des démocraties vivaces dont les gouvernements siègent au Conseil de Sécurité de l’ONU et dont les économies dépendent largement des exportations d’armes vers des pays comme l’Inde et le Pakistan (et le Rwanda, le Soudan, la Somalie, la République du Congo, l’Irak, l’Afghanistan… la liste est longue).

La fonte du glacier va provoquer de graves inondations dans le subcontinent, suivies d‘une importante sécheresse qui affectera des millions de vies. Ce qui nous donnera encore plus de raisons de nous battre. Il nous faudra alors encore plus d’armes. Et qui sait ? C’est peut-être justement cette sorte de confiance du consommateur envers le marché qui sortira le monde de la crise actuelle. Ainsi, tous ceux qui vivent dans une démocratie vivace pourront mener un train de vie encore meilleur – et les glaciers pourront fondre encore plus vite.


ARTICLE ORIGINAL
http://www.tomdispatch.com/post/175119/arundhati_roy_is_democracy_melting_
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Post-it Re: Rapports de forces

Message par Sphinx Mer 14 Oct - 22:13

Quand le Veilleur s'appelle Israël

Certains hauts dignitaires du Fatah palestinien ont proposé au mouvement terroriste palestinien Hamas de limoger Mahmoud Abbas en échange d'une réconciliation entre les deux mouvements, selon une information reprise par un journal au Qatar. Ces hauts dignitaires du Fatah ont fait remettre leur offre au chef du bureau politique du Hamas, Khaled Mechaal, qui vit à Damas , en Syrie. Cette initiative survient alors que l'Égypte met tout en œuvre - depuis des lustres - pour une réconciliation entre Mahmoud Abbas du Fatah et Haniyah du Hamas. A cet égard, je lis cette après-midi sur le wire que « Le Fatah du président Mahmoud Abbas a signé seul un projet de réconciliation avec le Hamas mis au point par l'Égypte. Le Hamas a refusé d'assister à la cérémonie commune ». Le ridicule ne tue pas...

Des hauts dignitaires du Fatah sont par ailleurs favorables à une troisième Intifada et ils l'ont prouvé ces derniers jours en attisant les provocations, sous divers prétextes fallacieux, contre les forces de sécurité israéliennes. Le fait est que le Fatah (qui lors de son dernier congrès a refusé de renoncer au terrorisme) se radicalise, d'une part, pour mieux cacher ses divisions internes ; et d'autre part, pour ne pas laisser au Hamas le monopole du terrorisme, rebaptisé « lutte armée » et « résistance », question de brouiller les cartes et de se concilier l'opinion publique ou ce qui en tient lieu.


Rapports de forces  16west10

L’armée israélienne a diffusé hier, mardi 13 octobre au soir, des images prises par un drone ayant filmé des roquettes évacuées (d’une maison du Sud-Liban, maison appartenant à un membre du mouvement terroriste Hezbollah) après une explosion présumée accidentelle. Les images filmées par le drone israélien après l’explosion montrent clairement des roquettes, y compris une « roquette » de quatre mètres de long (ça s'appelle un missile...), qui sont extraites de la maison et chargées dans des camions.

Hier mardi 13 octobre, le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan a accusé Israël d'avoir utilisé des bombes au phosphore pour tuer des enfants dans la bande de Gaza. De son côté, le ministre syrien des Affaires étrangères, Waalid Muallen, a confirmé hier mardi sur Al Jazeera que la Turquie et la Syrie ont mené des exercices militaires conjoints la semaine passée, soit la même semaine où la Turquie a brutalement décidé d'annuler l'exercice conjoint Anatolian Eagle à cause de la participation israélienne.

La Russie estime prématuré de se concentrer sur de nouvelles sanctions contre l'Iran, déclare aujourd'hui mercredi le négociateur russe du dossier nucléaire iranien, le vice-ministre des Affaires étrangères, Sergueï Riabkov. La Russie vient en outre d'opérer un rapprochement stratégique important avec la Chine lors de la toute récente visite de Poutine à Pékin.


.../...
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Post-it Re: Rapports de forces

Message par Sphinx Mer 14 Oct - 22:19

Rapports de forces  Hms11-10

Si l'on relie entre eux tous ces événements ; et si l'on tente, par là-même, d'obtenir un ensemble plus facile à décrypter, cela donne à peu près ceci : le Fatah se divise et se radicalise, tout en amorçant - malgré ses divisions internes - une réconciliation avec son frère ennemi le Hamas, réconciliation dont le seul résultat potentiel reste le terrorisme et rien que le terrorisme ; autrement dit, le seul résultat reste la poursuite de la guerre contre Israël. Le Hezbollah a stocké au Sud-Liban des roquettes et des missiles (surnommés « roquettes de quatre mètres de long ») ce qui présuppose la ferme intention de reprendre - un jour - la guerre contre Israël ; et ce qui révèle, une fois de plus, l'inutilité des casques bleus de la Finul au Liban.

La Turquie, sans rompre totalement ses contacts avec Israël, opère toujours plus un rapprochement stratégique avec la Syrie. Qui elle-même s'est récemment rapprochée de l'Arabie saoudite sunnite, sans rompre pour autant avec l'Iran chiite. Là encore, les relations entre Nations musulmanes ressemblent à tout et à son contraire, c'est à dire à n'importe quoi, le seul dénominateur commun étant, comme d'habitude, le refus du droit à l'existence de l'État d'Israël.

Quant à la Russie, elle refuse de nouvelles sanctions contre l'Iran et elle se rapproche de la Chine. Ce qui, concrètement, revient à acculer Israël à déclencher - dans le court terme - des frappes contre le nucléaire offensif iranien. Le côté le plus absurde de toutes ces gesticulations incohérentes, c'est que l'Arabie saoudite et l'Égypte, toutes deux sunnites, ne voient pas d'un mauvais œil des frappes israéliennes contre le nucléaire offensif de l'Iran chiite. Et la Russie non plus ne le voit pas d'un mauvais œil, car sur le fond, Poutine, tout en vendant du matériel stratégique, y compris nucléaire, à l'Iran, ne tient pas à ce que l'Iran se dote de la bombe atomique. Le récent aller retour « secret » de Netanyahu à Moscou semble confirmer cette hypothèse.

Dans le fond, la Russie ainsi que les Nations musulmanes citées plus haut se livrent à un jeu d'échec qui ressemble à un jeu de dominos et qui, en définitive, ne veut ni la bombe iranienne ni la paix israélo-arabe. Les slaves comme les mahométans jouent donc avec le feu, sans véritable stratégie à long terme ; et sans plan d'action fixant des objectifs, des priorités, et des moyens adaptés aux objectifs, dans un ordre de priorité donné. Ce qui revient à laisser Israël décider seul quand et comment il mettra fin aux trois entités qui veulent sa destruction et qui menacent la paix globale, à savoir l'Iran, le Hezbollah et le Hamas.

Dans l'hypothèse où Israël déciderait de faire le ménage, ce ne serait finalement qu'une conséquence inéluctable de l'immaturité politique des dirigeants musulmans et de la politique pyromane de la Russie. Les USA et l'Union européenne auront beau jeu de pousser des « oh! » et des « ah! » le moment venu, cela ne changera rien à la réalité des faits, à savoir que hormis les Israéliens, absolument personne n'a le désir sincère de liquider les forces destructrices avant de négocier la paix avec les forces constructrices. L'Histoire juge sévèrement les Occidentaux dans leur lenteur et dans leur lâcheté face à Hitler. L'Histoire jugera tout aussi sévèrement les Occidentaux dans leur lenteur et dans leur lâcheté face à la terreur islamique.


Rapports de forces  Fatah910

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Post-it Re: Rapports de forces

Message par Sphinx Ven 16 Oct - 23:28

L’enjeu nucléaire en Iran

Dix questions sur le nucléaire iranien à Pierre Dortiguier, philosophe et spécialiste des questions internationales.
Rapports de forces  Iranvo10
Comment jugez-vous la situation internationale de l’Iran, après la période électorale de fin de printemps ?

Il est question en Europe, selon une formule du ministre français des Affaires Etrangères et médecin, M. Kouchner, d’un principe d’ingérence dans les affaires des autres nations, lorsqu’on estime qu’elles souffrent de troubles graves ou que leur existence est un danger. Toute crise nationale ou tout jugement porté extérieurement sur une crise devrait, dans cette perspective, entraîner l’intervention médiatique, politique, militaire au besoin, de la « grande famille » des autres nations. Il y aurait donc des limites morales à l’indépendance, tout comme il y a des bornes à la liberté, sous le contrôle d’une police générale des mœurs et des conduites.

Ce principe est appliqué aujourd’hui à l’Iran. Nous concluons de là qu’une nouvelle conduite doit s’imposer aux acteurs politiques, quels qu’ils soient, dans tout pays, à commencer par les acteurs iraniens. Chacun d’eux est sous l’observation de l’ensemble des grandes puissances intitulées « communauté internationale » ou « opinion publique » qui exigent que chaque pays devienne une sorte de maison de verre où chacun peut voir ce qui s’y passe et y entrer au besoin, en brisant les carreaux.

Les élections du pays, par exemple, sont bien sûr, une affaire interne, mais le pays ne vit pas que sur lui-même ; sa politique extérieure, plus qu’autrefois, conditionne son avenir, toute difficulté qu’il veut surmonter à l’intérieur de lui-même a maintenant ses principales causes à l’extérieur du pays. En revanche, les pays étrangers exploitent toutes les dissensions intérieures pour parvenir à leurs objectifs. Pour eux l’Iran est un défi. Il y a un enjeu iranien dont tous les Iraniens ne peuvent que prendre conscience, et surtout leurs dirigeants politiques, les candidats au pouvoir, les responsables…

Quel est cet enjeu touchant l’Iran ?

Cet enjeu n’est autre que le nucléaire. Si l’Iran le maîtrise, il travaille pour son propre bénéfice, sinon il dépendra entièrement d’autrui pour son développement, de même que les pays de l’or noir, du pétrole, du gaz, dépendent, en réalité, des grandes puissances, du marché. Ils sont riches, mais cette richesse ne les préservent pas de la dépendance économique, de la consommation générale, des cours des prix.

Si l’Iran est renforcé par la politique suivie jusqu’à ce jour par ses responsables, la conséquence en sera bonne pour tous les pays en difficulté, au Moyen Orient, sauf naturellement pour le régime israélien d’extrême droite en place, c’est-à-dire le groupe sioniste qui s’est servi de l’Angleterre, des Etats-Unis et de la France pour coloniser la Palestine avec un drapeau juif et sa population fanatisée par une doctrine discutable.

Ce que veut ce groupe international, c’est l’abandon de l’indépendance énergétique de l’Iran. Même à l’époque ancienne du Shah, le premier essai de constitution d’indépendance énergétique, marqué par le réacteur de l’université de Téhéran, essai effectué avec l’aide du groupe allemand Siemens, a été mal vu, au point qu’après la révolution islamique iranienne, des hommes politiques influencés ou manipulés par les Américains et le groupe financier en question, condamnaient les recherches nucléaires comme étant une orientation politique de l’ancien régime.

Personne ne remet en question ce développement en Iran même !

En effet, mais chaque homme politique doit savoir que l’étranger en général attend que le pays s’affaiblisse pour faire pression sur lui.

Pouvez-vous être plus précis ?

Vous connaissez le proverbe : l’enfer est pavé de bonnes intentions. Cela signifie qu’il faut pouvoir avant de vouloir. Il faut qu’une équipe gouvernementale, par exemple, sente qu’elle a une liberté de manœuvre, qu’elle n’est pas perpétuellement menacée ou contestée par des rivaux, car l’étranger peut avantager l’opposition, afin de faire pression sur l’équipe en place. Aussi la sagesse exige-t-elle qu’une bonne entente patriotique, non pas la haine ou la jalousie règne entre majorité et opposition, qu’il y ait des critiques, et non pas une inimitié. Si chacun crie que l’un ou l’autre est un tyran ou un traître, c’est le pays lui-même qui est malade, qu’on peut alors l’intimider de l’extérieur. C’est un « homme malade » et les « médecins » arrivent pour se partager ses biens et le faire mourir plus vite !

Comment donc les puissances extérieures s’y prennent-elles ? Vous parlez d’influences étrangères exercées sur les personnes ?

Non, les candidats aux élections par exemple, ont tous fait leurs preuves de patriotisme par leur passé, à eux trois. C’est une évidence. Il faut seulement ne pas jouer les apprentis-sorciers, c’est à dire qu’ils prennent garde que les actes ne dépassent pas les intentions. Les ennemis extérieurs de l’Iran veulent cultiver et entretenir un climat de méfiance, au besoin par le meurtre, l’assassinat, comme dans le cas très trouble des morts dans les émeutes (exception faite des casseurs qui ont attaqué des postes de miliciens et militaires) pour que la jeunesse mette en cause le principe du régime, se désespère, ne rêve que de l’Occident comme d’une unique espérance. De nombreuses armes ont été fournies par les Américains et autres, des mercenaires et des tueurs professionnels ont été embauchés, des attentats ont été commis en période électorale, et l’on se souvient que la fille de Dick Cheney aux Etats Unis, il y a plus d’un an, était chargée de gérer un budget pour renverser l’ordre républicain. Il y a un financement américain et israélien pour cela. Chaque mort, quel qu’il soit, chaque injure lancée entre Iraniens est une victoire de l’ennemi extérieur et intérieur. L’objectif lointain est sinon la guerre civile, du moins la discorde durable installée dans la société. Les troubles sont une étape intermédiaire, mais le but final est : l’abandon du nucléaire. On veut faire lâcher l’Iran.

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Post-it Re: Rapports de forces

Message par Sphinx Ven 16 Oct - 23:34

Pourquoi la politique américaine ne changerait-elle pas envers l’Iran ? Tout peut évoluer.
Ce qui change, c’est la tactique, le mouvement des forces, mais la stratégie, c’est-à-dire la disposition des forces est identique, car elle répond à une géopolitique..

Que signifie exactement ce concept de géopolitique et quelle est, par exemple, la géopolitique des U.S.A ?

La géopolitique est une action politique fondée sur la diversité de la géographie. C’est le temps, le futur de la politique appuyé sur les conditions permanentes de l’espace géographique.. Assurer un leadership mondial en exploitant les caractères de chaque pays, préserver une stabilité du pouvoir mondial américain, faire de l’Iran le maillon d’une chaine de pays islamiques contre la Russie et la Chine afin d’exercer une pression constante contre eux. C’est la fameuse doctrine du vieux conseiller démocrate de Jimmy Carter, Zbigniew Brzezinski, telle qu’il l’a exprimée dans son livre « Le Grand Echiquier » en 1997 et en 2004 dans le rapport d’une commission présidée par lui et le Dr. Robert M. Gates, dirigée par Suzanne Maloney, conseil dans une importante compagnie pétrolière du Moyen Orient et auteur d’un ouvrage sur l’ancien président d’Iran M. Khatami. Cette étude intitulée « Iran : Temps d’une nouvelle approche » [Iran, Time of a new approach, 2004, report of an independant Task Force] a été soutenue par le Conseil des Relations Etrangères, organisation, faite d’universitaires, fondée en 1921 et qui présente des points de vue à l’administration américaine. Voici un passage que toute personne intéressée à la politique en Iran et dans le monde devrait avoir en tête : « Dans leur relation avec l’Iran, les Etats-Unis devraient abandonner la rhétorique du changement. Un tel langage évoque inévitablement l’histoire problématique de l’implication des Etats-Unis dans le coup d’Etat de 1953 qui a renversé le Premier ministre Mohammad Mossadegh. C’est pourquoi la proposition d’un changement de régime heurterait les passions nationalistes qui seraient clairement préjudiciables à la cause que pareille politique voudrait servir. Les positions et les politiques de Washington devraient bien plutôt faire entendre clairement au gouvernement et aux citoyens de l’Iran que les Etats-Unis favorisent l’évolution politique : la vision à long terme est celle d’un Iran qui s’introduit lui-même dans la démocratie de manière valable et durable » (page 42).

Est-ce que ce M. Brzezinski, dont vous parlez, a pris position nettement contre la poursuite du développement nucléaire iranien ? Est-il prêt, en d’autres termes, à faire des concessions sur la liberté iranienne de développement nucléaire, s’il estime que l’Iran répond à ses fameux critères démocratiques ? Une entente américano-iranienne est-elle alors envisagée par lui ?

M. Brzezinski refuse toute autonomie nucléaire. Il faut bien lire ce qu’écrit la commission d’universitaires qu’il co-préside avec M. Robert M. Gates. La réponse est nette : « En fin de compte, ce ne sera que dans le cadre d’un rapprochement total avec Washington qu’il y aura une perspective de persuader l’Iran de prendre la décision stratégique d’abandonner son programme nucléaire ».( ouvrage cité, page 43)

Et un véritable chantage est imposé à l’Iran par les U.S.A. et leurs alliés. On demanderait à l’Iran de s’engager à cesser en permanence ses activités d’enrichissement et de production nucléaire, soumis à une vérification internationale. En retour, la communauté internationale garantirait l’accès aux fournitures du combustible nucléaire adéquat, avec des assurances que tout le combustible dépensé serait retourné au pays d’origine, et la communauté internationale garantirait l’accès à une puissance technologique de génération avancée (dont l’exportation en Iran est habituellement restreinte). L’apprenti sorcier, dont j’ai parlé plus haut, serait celui qui succomberait à ce chant de sirènes et y conduirait ses électeurs.

La politique de M.Obama est-elle une application de cette nouvelle approche suggérée par la Task Force dont vous citez des extraits ?

Barack Obama applique la politique de son mentor et il est intéressant de voir les conséquences qui sont annoncées par le conseiller de l’ex président Carter. Tout se passe comme si nous vivions aujourd’hui pour voir se dérouler un scénario écrit il y a cinq ans. La rupture avec la politique de G.W. Bush était déjà proposée : « Essayer d’isoler le peuple iranien ne sert point la cause de la démocratie en Iran et dans la région. Le mécanisme le plus approprié et effectif pour amener un lent processus de changement de l’Iran dans la région serait d’intensifier les liens politiques, culturels et économiques entre sa population et un monde plus large. Cela impliquerait en particulier de faire entrer l’Iran dans l’initiative de partenariat U.S. au Moyen-Orient et autres programmes de réforme régionale, et d’autoriser les activités des ONG US en Iran. »

Telles sont les propositions faites à l’administration des Etats-unis. Pour les apprécier, il faut connaître l’enjeu principal, qui est le nucléaire, sans compter la question palestinienne. Mais même cette dernière question inquiète Washington et Tel Aviv parce que l’Iran marche vers son indépendance et peut donc constituer une force réelle avec laquelle il faudra compter. Dans le cas inverse, si l’Iran s’affaiblit, s’il devient dépendant, ses propos seront méprisés.

Votre conclusion générale ?

D’abord une citation classique bien connue en France, extraite d’un Traité de la connaissance de Dieu et de soi-même, datant du 17ème siècle, tout à fait conforme à la thèse de Descartes sur l’opposition de la volonté infinie à l’intelligence limitée : « Le plus grand dérèglement de l’esprit est de croire les choses parce qu’on veut qu’elles soient, et non pas parce qu’on a vu ce qu’elles sont en effet ». Vouloir est normal, voir, aussi, mais c’est différent ; les deux sont nécessaires, cependant le premier est actif et tend vers l’infini, comme les vœux ou les désirs de la jeunesse, le second est limité, précis, mais passif, il faut donc accorder l’un à l’autre. C’est tout l’art politique.

M. Brzezinski applique ce principe à lui-même : il pense que vouloir dominer le monde par ses propres forces est impossible aux Américains et par conséquent aux Sionistes liés à eux depuis 1917, à savoir depuis la Balfour declaration décidée après le retour du ministre anglais Lord Balfour d’Amérique à londres. M. Brzezinski voit les différences nationales, de caractère, de religion. Il ne faut pas heurter de front, selon lui, la nation iranienne, dénigrer l’Islam, parler de « clash des civilisations » etc.. Il n’est pas brutal, mais rusé. Il demande à l’administration américaine d’agir en douceur, d’amener les peuples à reconnaître la nécessité du leadership américain, sous prétexte de stabilité régionale, de coopération, d’échange culturel…. De là le titre de son livre « Le choix, domination globale ou leadership global » Il choisit la seconde solution, laquelle serait bien dite « la main tendue d’Obama », ou celle du financier marxiste George Soros, le père des révolutions de couleur, oranges, vertes … comme le caméléon qui prend la couleur de l’arbre où il grimpe !

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Post-it Re: Rapports de forces

Message par Sphinx Mar 17 Nov - 0:59

Comment Américains et Israéliens ont nourri l'islamisme

Dans son nouveau livre,Charles Enderlin montre comment Américains et Israéliens ont, au nom de leurs intérêts, favorisé la montée de l'islamisme... avant d'en payer le prix.

Après plusieurs livres, devenus désormais des références, sur l'histoire des négociations de paix au Moyen-Orient, Charles Enderlin publie aujourd'hui un livre passionnant sur les relations des Israéliens et des Américains avec l'islam.

Dès leur arrivée en Afrique du Nord, en 1942, et pendant toute la guerre froide, les Américains ont utilisé l'islam contre le communisme. Des officiers américains ont même poussé les Algériens à se révolter contre une France dont Washington craignait qu'elle ne tombât entre les mains communistes. Comme ils ont manipulé, dans le même but, en Italie, le Vatican et la mafia, l'un et l'autre en soutiens de la démocratie chrétienne.


Rapports de forces  20010

"Le dirigeant pakistanais Zia Ul Hak a islamisé le pays entre 1977 et 1988 avec les dollars de la CIA"


Charles Enderlin montre parfaitement comment cette stratégie a conduit, par un terrible engrenage, tant en Afghanistan qu'au Moyen-Orient, à la montée de l'islamisme. Ainsi le dirigeant pakistanais Zia Ul Hak a-t-il islamisé le pays entre 1977 et 1988 avec les dollars de la CIA. Et ainsi est-on passé de quelques centaines de madrasas (écoles religieuses) en 1977 à plus de 8 000 en 1988.

Les Israéliens font de même avec le Hamas, l'une des branches du salafisme; un mouvement entièrement religieux, et non politique comme l'OLP (Organisation de libération de la Palestine), son antidote, qui parle en fait le même langage laïque que les chefs militaires israéliens.

Tsahal aveuglé par les promesses du Hamas

Dans un premier temps, l'armée israélienne ignore ceux qui ne "tirent" pas, ne vérifie pas ce qui se passe dans les mosquées et prend pour argent comptant les promesses du patron du Hamas, le cheikh Yassine: "Vous n'êtes pas nos ennemis. Nous combattons les apostats de l'OLP et les communistes." Ce n'est qu'après la chute du communisme qu'Américains et Israéliens réalisent le danger du radicalisme religieux.

Mais il est trop tard et ils sont paralysés. Charles Enderlin montre bien que tout dialogue est alors impossible: le Hamas refuse de parlementer avec Israël, dont il veut la disparition. Et les Israéliens comprennent bien tard que ce qui compte, ce ne sont pas les belles paroles des dirigeants politiques palestiniens, installés à Damas, mais les décisions des imams et des cheikhs dans les mosquées de Gaza.

Ainsi, en dix ans, les laïques des deux camps (travaillistes israéliens et Fatah), qui avaient fini par réussir à se parler et même à s'entendre, sont discrédités par les religieux de chaque bord, qui se retrouvent dans le rejet de la rationalité et des valeurs démocratiques ; transforment un conflit territorial en une guerre de religions, rendant impossible toute négociation. On peut faire des compromis sur le tracé d'une frontière, pas sur la nature de Dieu.

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Post-it Re: Rapports de forces

Message par Sphinx Jeu 19 Nov - 0:26

Comment les Etats-Unis ont organisé une tentative de putsch contre le Hamas

Quand les Palestiniens sont eux aussi victimes de la politique de "Regime Change" de l'Administration Bush

Près d'un an après la division politique entre la Cisjordanie et la Bande de Gaza, je me propose dans cet article de revenir sur l'enchaînement des événements qui ont conduit à cette division sans précédent dans l'histoire du mouvement national palestinien. Il apparaît en effet aujourd'hui que, loin d'être le seul produit de "rivalités inter-palestiniennes", ces événements portent la marque de la politique de "regime change" de l'Administration Bush. Le but de ce travail n’est pas de faire des "révélations", l’essentiel des éléments de cet article sont connus de ceux qui suivent de près l’actualité politique palestinienne. Il s’agit plutôt, en opérant "ce retour en arrière", de mieux comprendre la situation politique et les dynamiques actuelles dans les territoires palestiniens.

« Regime Change » ? 1

La doctrine du « Regime Change », ou « Changement de régime », n’est pas une invention de l’Administration Bush. Un simple regard sur l’Histoire du 20ème Siècle nous offre de multiples exemples de tentatives, réussies ou non, de remplacement d’un régime au moyen d’une intervention extérieure directe ou indirecte : Iran (1953), Guatemala (1954), Cuba (1961, entre autres…), Chili (1973), Panama (1989), Somalie (1993)… La liste est longue et elle n’est pas exhaustive. Cette pratique n’est pas l’apanage des Etats-Unis : l’URSS y a aussi eu recours dans les pays de l’Est, de même que la France en Afrique.
L’Administration Bush l’a simplement réactualisée, que ce soit par son soutien appuyé à des mouvements d’opposition à des pouvoirs en place (Géorgie, Ukraine, Liban, Venezuela) ou par des interventions militaires directes (Afghanistan, Iraq). Une constante demeure, quelles que soient l’époque et la méthode : il s’agit de remplacer un régime jugé hostile aux intérêts économiques, politiques et diplomatiques de la (ou des) puissance(s) initiatrice(s) du « Regime Change » par un régime « ami ». Il peut s’agir aussi parfois de « sauver » un régime allié menacé de renversement par des élections démocratiques ou par un mouvement populaire, comme ce fut le cas pour les interventions soviétiques en Hongrie (1956) ou en Tchécoslovaquie (1968).
Un peu moins d’un an après les affrontements armés entre milices du Fatah et du Hamas à Gaza qui ont abouti à la division politique entre la Cisjordanie et la Bande de Gaza avec la mise en place, le 18 juin 2007, du « Gouvernement d’urgence » de Salam Fayyad en Cisjordanie, il est désormais établi que les Palestiniens n’étaient pas les seuls acteurs des « événements ». Je me propose à présent de synthétiser les divers éléments qui amènent à conclure que ce sont bel et bien l’Union Européenne, Israël et surtout les Etats-Unis, aidés par de hauts responsables de l’Autorité palestinienne, qui ont organisé la tentative semi-avortée de renversement du gouvernement dominé par le Hamas, et ce dès le lendemain des élections législatives de janvier 2006.

La victoire électorale du Hamas

L’écrasante victoire du Hamas lors des élections législatives de janvier 2006 a été, pour beaucoup, une surprise. Si de nombreux observateurs prévoyaient que le Hamas pourrait devancer le Fatah, peu s’attendaient à ce que le mouvement obtienne une telle majorité (74 sièges sur 132, contre 45 au Fatah). Au Hamas même, certains ont été étonnés. Mohammad al-Rantissi, frère du dirigeant historique Abd al-Aziz al-Rantissi 2 expliquait ainsi en décembre 2005 que le Hamas espérait obtenir suffisamment de voix pour être une opposition conséquente mais surtout pas se retrouver en situation de devoir prendre les commandes de l’Autorité palestinienne 3.

Au Fatah aussi, même si plusieurs militants et cadres avaient senti souffler le vent de la défaite, la surprise a été réelle, notamment pour les dirigeants ou ex-dirigeants de l’Autorité Palestinienne (AP). Lors d’une rencontre en mars 2007, Kifah al-Wawi, candidat du Fatah sur la liste nationale, me rapportait un événement significatif : durant la campagne électorale, lors d’une réunion publique près d’Hébron, Jibril Rajoub, ancien responsable de la Sécurité Préventive en Cisjordanie, balayait les critiques faites à l’AP par des sympathisants du Fatah avec ces mots : « Vous pouvez nous critiquer mais les gens ne mettront pas le Hamas au pouvoir. Avec ou sans vos voix, nous gagnerons » 4.

Mais c’est en Israël et surtout aux Etats-Unis que la surprise a été de taille. En Israël les Services de Renseignements ont été publiquement accusés d’incompétence pour ne pas avoir anticipé le raz-de-marée électoral du Hamas. De l’autre côté de l’Atlantique, même les plus hauts responsables ont reconnu leur erreur d’appréciation. « J’ai demandé pourquoi personne n’avait rien vu venir » a ainsi déclaré Condoleeza Rice. « Je ne connais personne qui n’ait été pris au dépourvu par la démonstration de force du Hamas » 5. Le désarroi a été d’autant plus grand que c’est sous la pression de Georges W. Bush que Mahmoud Abbas (Abu Mazen) avait accepté de convoquer des élections législatives. Après avoir contraint Yasser Arafat à créer un poste de Premier Ministre en 2003, Bush espérait que les élections seraient l’occasion de la mise en place d’un gouvernement palestinien légitimé par les urnes et disposé à négocier un « plan de paix » conformes aux visées états-uniennes.
C’est le contraire qui s’est produit. La population palestinienne a saisi l’occasion des élections législatives pour exprimer son rejet des pratiques mafieuses de la direction sortante de l’AP et son refus des compromissions et de la collaboration avec l’occupant israélien. Le parti d’Ismaïl Haniyah est apparu dans les territoires palestiniens comme le plus crédible pour exercer ce mandat. Le Hamas l’a emporté pour des raisons essentiellement politiques et non religieuses 6. Pour l’Administration Bush, la réponse à cette Intifada électorale, obstacle majeur dans ses projets de réorganisation politique et économique du Moyen-Orient, tenait en 2 mots : Regime Change.

Le plan Etats-unien

La rapidité et la vigueur de la réaction ont été à la hauteur de la surprise provoquée par la victoire du Hamas. Tandis que le boycott diplomatique et économique était organisé par les pays occidentaux, Etats-Unis et Union Européenne en tête, ainsi que par une partie des pays arabes, qu’Israël cessait de reverser à l’AP les taxes sur les importations et menait une offensive d’ampleur contre le Hamas (arrestation de plusieurs dizaines de députés et de Ministres, bombardements massifs de Gaza, place-forte du mouvement, au printemps et à l’été 2006) un plan était élaboré à Washington pour renverser le nouveau pouvoir et mettre en place un gouvernement qui se conformerait aux projets de l’Administration Bush.
Le plan élaboré aux Etats-Unis sera, sur le papier, relativement simple :
- Maintenir et accentuer les sanctions politiques et économiques contre le nouveau pouvoir palestinien.
- Faire porter au Hamas la responsabilité de la dégradation des conditions de vie de la population palestinienne consécutive aux sanctions.
- Exiger du Hamas, pour que les sanctions soient levées, qu’il accepte les conditions du « Quartet pour le Proche-Orient» : reconnaissance d’Israël, renonciation à la lutte armée et acceptation des accords antérieurs, notamment les Accords d’Oslo.
- S’assurer que suite au fort probable refus du Hamas, Abu Mazen convoque des élections législatives anticipées ou forme un gouvernement d’urgence, disposé à négocier aux conditions précitées, duquel le Hamas serait exclu.
- Donner les moyens financiers et logistiques aux forces de sécurité fidèles à Abu Mazen d’en découdre militairement avec un Hamas qui tentera nécessairement de s’opposer au retour au pouvoir de la direction sortante de l’AP dans de telles conditions.
Pris de cours par la victoire du Hamas, les Services états-uniens vont mettre plusieurs mois à élaborer ce scénario de « Regime Change ». Deux éléments sont en effet décisifs pour que le scénario aboutisse : le premier est de choisir le moment opportun ; le second est de disposer, du côté palestinien, d’alliés fiables et déterminés à aller à la confrontation, militaire si nécessaire, avec le Hamas. Le moment opportun sera l’automne 2006, après l’offensive militaire israélienne contre la Bande de Gaza et le blocus qui s’ensuit. Les alliés palestiniens sont tout désignés : Abu Mazen et son cercle restreint (notamment Nabil Amr et Yasser Abd Rabbo), représentants d’une classe politico-mafieuse produite par les Accords d’Oslo, qui sait qu’elle risque de tout perdre suite à la victoire de Hamas. Ces individus et leurs proches multiplient les rencontres avec des représentants des Etats-Unis dès le printemps 2006. Un autre homme va être appelé à jouer un rôle-clé dans le scénario élaboré par l’Administration US : c’est Mohammad Dahlan.
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Post-it Re: Rapports de forces

Message par Sphinx Jeu 19 Nov - 0:33

« Mohammad Dahlan est notre homme » (Georges W. Bush)

Mohammad Dahlan, né en 1961, ancien dirigeant de la Shabiba (organisation de jeunesse du Fatah) à Gaza, a séjourné plusieurs années dans les prisons israéliennes avant d’être banni des territoires palestiniens en 1988. Il rejoint alors la direction de l’OLP à Tunis et va progressivement se rapprocher d’Abu Iyad 7, acquérir une place centrale dans l’appareil sécuritaire de la centrale palestinienne et être associé à l’équipe qui mènera les négociations avec Israël. C’est précisément pour discuter de questions sécuritaires qu’il participe en janvier 1994, à Rome, à une rencontre avec des responsables de l’armée et des renseignements israéliens 8. Cette rencontre secrète, organisée dans le cadre du processus d’Oslo, scelle la coopération entre le futur appareil sécuritaire de l’AP et les services israéliens, notamment dans leur objectif commun de neutralisation du Hamas.
A son retour dans les territoires palestiniens en 1994, Dahlan est nommé responsable de la Sécurité Préventive (SP) à Gaza. Il exercera cette fonction pendant 8 ans. La SP est un organe dont la tâche, selon les termes très explicites de l’un de ses dirigeants, est de « surveiller les partis politiques, les organisations et la population afin que le gouvernement puisse gouverner » 9. Au cours des années 2000, il prend ses distances vis-à-vis de Yasser Arafat, multipliant les appels à la réforme de l’AP et au renouvellement de son leadership. Il démissionne de la SP en juin 2002. En avril 2003, le Premier Ministre Abu Mazen le nomme Ministre de la Sécurité Intérieure malgré les objections d’Arafat. Il quitte ses fonctions lors de la démission d’Abu Mazen en septembre et fait son retour au gouvernement en février 2005, lorsqu’il est nommé Ministre des Affaire Civiles du 3ème Gouvernement d’Ahmad Qurai. Lors des législatives de janvier 2006, il est réélu député dans la circonscription de Khan Younes.
Depuis le début des années 90, Dahlan entretient des liens appuyés avec les Etats-Unis et Israël. Il a en outre construit une relation privilégiée avec plusieurs responsables des services de sécurité égyptiens d’Hosni Moubarak. Durant les mandats de Bill Clinton puis ceux de Georges Bush, il a multiplié les rencontres avec des représentants de l’Administration US et de la CIA. D’après des officiels états-uniens, Georges Bush aurait dit de lui, après une rencontre en 2003 : « C’est notre homme » 10. Dahlan déclare de son côté en 2008, au sujet de Georges Tenet, Directeur de la CIA de 1997 à 2004 : « C’est tout simplement un homme juste, un grand homme. J’ai encore, de temps en temps, des contacts avec lui » 11.

De nombreux dirigeants israéliens le jugent digne de confiance, que ce soit en raison de ses critiques de la gestion de l’AP par Yasser Arafat ou de son attitude implacable face au Hamas. Sous sa direction, la Sécurité Préventive de Gaza a entre autres participé à la répression violente (14 morts) d’une manifestation organisée par le Hamas et le Jihad en novembre 1994 et à la vague d’arrestations consécutive à la campagne d’attentats-suicides de février-mars 1996 (plusieurs centaines de sympathisants et membres du Hamas interpellés). En avril 2002, le Ministre de la Défense israélien Benyamin Ben Eliezer déclarait devant la Knesset qu’il venait de proposer à Dahlan de prendre le contrôle de la Bande de Gaza 12.

Le nom de Mohammad Dahlan est également associé aux guerres fratricides qui ont eu lieu au sein de l’AP et du Fatah à partir de 2001, lorsque s’est posée la question de la succession d’un Yasser Arafat désormais mis hors-jeu par Israël et les Etats-Unis. Dahlan est soupçonné d’avoir développé un vaste réseau de corruption et d’avoir entretenu une milice privée de plusieurs centaines d’hommes afin de se construire une place-forte à Khan Younes (dans le Sud de la Bande de Gaza) et de mieux pouvoir assouvir ses ambitions personnelles. Certains l’accusent d’être indirectement lié à l’assassinat, en septembre 2005, de Moussa Arafat, cousin de Yasser Arafat nommé en 2004 chef de la SP à Gaza pour contenir l’influence de Dahlan.

Ultime élément, et pas des moindres, en juillet 2007, une lettre datant de 2003 était découverte dans ses anciens bureaux de Gaza, dans laquelle il s’adressait en ces termes à Shaul Mofaz, alors Ministre israélien de la Défense : « Soyez certain que les jours de Yasser Arafat sont comptés, mais laissez-nous en finir avec lui selon nos méthodes, pas selon les vôtres. Et soyez également assuré que (…) je donnerai ma vie pour tenir les promesses que j’ai faites devant le Président Bush » 13.Dahlan n’a jamais contesté l’authenticité de la lettre.

Les « conseils amicaux » des Etats-Unis

Pour les Etats-Unis Dahlan devra être au cœur du dispositif de Regime Change, en charge des questions sécuritaires. Un soutien financier lui est apporté et les Etats-Unis se mettent à sa disposition pour former et armer ses hommes. Dès les mois qui suivent les élections, ses milices fomentent des troubles dans la Bande de Gaza et de premiers affrontements ont lieu avec les groupes armés liés au Hamas. Il est également à l’initiative de manifestations « anti-gouvernementales » devant les Ministères. Tandis que l’instabilité se répand dans les territoires palestiniens, des pourparlers s’engagent à l’automne 2006 pour la formation d’un gouvernement d’Union Nationale sous la pression de la population et des partis politiques. Les Etats-Unis et Mohammad Dahlan tentent alors de dissuader Abu Mazen de parvenir à un accord.

Une note remise au Président palestinien par le Consul Général des Etats-Unis à Jérusalem, à la fin de l’année 2006, qui aurait dû demeurer confidentielle mais qui a été révélée par David Rose en mars 2008 14 et authentifiée par divers responsables états-uniens et palestiniens, donne a posteriori raison à ceux qui, dès 2006, ont dénoncé le coup d’Etat en préparation 15. J’en cite ici de larges extraits :« La Secrétaire d’Etat Rice m’a demandé de vous rencontrer afin de discuter des moyens par lesquels nous pouvons avancer ensemble. (…) Comme vous l’avez entendu à New York, le Président Bush veut vous soutenir. (…) Mais notre capacité à vous aider dépend en grande partie de vous. Nous pouvons faire beaucoup plus si un gouvernement de l’AP se met en place, qui accepterait totalement et clairement les principes du Quartet. Des Etats arabes clés sont également prêts à vous soutenir dans cette démarche. (…) Nous savons que vous évaluez les différentes options. Nous voyons 3 éléments vitaux qui devraient faire partie de votre stratégie, quelle qu’elle soit : 1) Adressez-vous au public : rendez publique votre intention de former un nouveau gouvernement et expliquez ce qu’un tel gouvernement pourrait apporter au peuple palestinien ; 2) Le Hamas devrait avoir à faire un choix clair, avec une date-limite claire : le Hamas disposerait d’un délai limité pour répondre : soit ils acceptent un nouveau gouvernement qui se conforme aux exigences du Quartet, soit ils le rejettent ; 3) Les conséquences de la décision du Hamas devraient elles aussi être claires : si le Hamas ne répondait pas favorablement dans le délai prescrit, vous devriez expliquez clairement votre intention de déclarer l’état d’urgence et de former un gouvernement d’urgence explicitement dévoué à ce programme.
(…) Nous pensons aussi que vous devez immédiatement renforcer votre équipe. Nous pensons que vous devez y inclure des personnalités bénéficiant d’un fort crédit dans la communauté internationale (…). Nous travaillons déjà à des projets de soutien à la Garde Présidentielle et aux Forces de Sécurité Nationale (…). Si vous agissez en vous inscrivant dans ces perspectives, nous vous soutiendrons tant matériellement que politiquement » 16.
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Post-it Re: Rapports de forces

Message par Sphinx Jeu 19 Nov - 0:42

Le piège du Gouvernement d’union nationale et le « plan B »

« L’option » choisie par Abu Mazen, au grand désarroi des Etats-Unis et de Dahlan, est de trouver un accord de principe avec le Hamas en vue de la formation d’un gouvernement d’union nationale. Ce gouvernement est néanmoins un piège tendu à un Hamas lui aussi sous pression, notamment de l’Arabie Saoudite : il permet de remettre au pouvoir une partie de la direction sortante (et battue) de l’AP et d’exiger ensuite du Hamas, au nom de l’unité, qu’il se soumette publiquement aux exigences du Quartet. L’accord est signé à la Mecque en février 2007. Mais dans les territoires palestiniens personne ne croit à la viabilité du nouveau gouvernement, d’autant plus que très rapidement, conformément à la volonté états-unienne, Abu Mazen va imposer des conditions inacceptables pour le Hamas.
Les Etats-Unis réadaptent en effet leur stratégie à la lumière des Accords de La Mecque. Un nouveau document est élaboré, intitulé « Plan pour la Présidence palestinienne en 2007 » ou « Plan B ». Deux noms apparaissent à plusieurs reprises dans le document, en plus de celui d’Abu Mazen : Salam Fayyad, ancien haut fonctionnaire à la Banque Mondiale et au Fonds Monétaire International, et Mohammad Dahlan. Ils sont au cœur du dispositif que les Etats-Unis souhaitent mettre en place pour aboutir à une chute rapide du Gouvernement d’Union Nationale et l’éviction définitive du Hamas de la direction de l’AP. Abu Mazen devra confier à Fayyad la gestion de l’ensemble des ressources financières de l’AP et à Dahlan la gestion de son appareil sécuritaire, qui devra être réformé. Conformément aux souhaits états-uniens, Fayyad sera nommé Ministre de l’économie du nouveau gouvernement et Dahlan Conseiller National à la Sécurité (CNS) du Président Abbas, malgré les protestations du Hamas.
La première version du « Plan B », révélée elle aussi par David Rose, indique qu’il s’agit, via la réforme des services de sécurité et la nomination de Dahlan à leur tête, de « maintenir sous le contrôle indépendant du Président Abbas les forces de sécurité clé (…) par l’intermédiaire du CNS [et d’] éviter l’intégration du Hamas dans ces services » 17. Plus loin on peut lire que depuis le début de l’année 2007, « le CNS Dahlan supervise, en coordination avec le Général Dayton, l’effort accompli pour entraîner et équiper une force de 15 000 hommes sous contrôle du Président Abbas afin d’établir la loi et l’ordre, de stopper le terrorisme et de dissuader les forces [armées] extra-légales » 18. Dans la version définitive du « Plan B » on peut lire que les Etats-Unis s’engagent à « fournir aux personnels de sécurité les équipements nécessaires et les armes afin qu’ils puissent accomplir leur mission » 19. Une nouvelle étape va donc être franchie. Malgré les réticences d’Abu Mazen , qui jusqu’au bout espère pouvoir reprendre le contrôle de l’AP sans effusion de sang, le feu vert est donné à Dahlan.

Le « coup de force » de Gaza

Dès lors la machine est lancée. Dahlan multiplie les déclarations provocatrices à l’égard du Hamas ; depuis les camps d’entraînement sous supervision US (en Jordanie, en Egypte et à Jéricho), ses hommes affluent dans la Bande de Gaza avec la bénédiction d’Israël et les armes des Etats-Unis ; les incidents se multiplient avec les groupes armés liés au Hamas, notamment à partir du mois d’avril, lorsque l’existence du « Plan B » est révélée dans plusieurs journaux arabes 20. La bataille autour du contrôle des forces de sécurité fait rage, le Hamas ayant décider de créer sa propre Police dans la Bande de Gaza. Le 14 mai, Ismail Haniyah accepte la démission d’Hani al-Qawasmi, le Ministre de l’Intérieur (« indépendant »), qui affirme qu’il n’a en fait aucun contrôle sur les forces de sécurité de l’AP et qu’il ne peut rien faire pour stopper les combats.
Au début du mois de juin on compte déjà plusieurs dizaines de morts dans les deux camps. Tandis que dans la presse arabe et dans les rues palestiniennes, Abu Mazen et Dahlan sont déjà surnommés depuis plusieurs mois les «Pinochet du Moyen-Orient » 21, dans les pays occidentaux et en Israël on accuse le Hamas de fomenter les troubles, d’avoir une attitude anti-démocratique et de mettre en péril la fragile unité nationale palestinienne. Abu Mazen et Dahlan tiennent à peu le même discours. Le Président palestinien accuse même le Hamas d’être lié à al-Qaeda. « Les putschistes du Fatah, dans la tradition de tous les régimes arabes non-élus qui ont eux aussi organisé leurs propres coups d’Etat (…), ont déclaré que leurs ennemis démocratiquement élus étaient les « putschistes », ceux qui conduisaient le peuple palestinien vers de « sombres » abysses ». 22

Durant les deux premières semaines de juin les combats se multiplient et chacun comprend que l’affrontement d’ampleur est désormais inévitable. Le 13 juin le parti d’Ismail Haniyah prend l’initiative d’en finir avec les forces de Mohammad Dahlan avant que l’ensemble des armes et des hommes entraînés par les Etats-Unis ne rejoignent la Bande de Gaza et que Dahlan ne décide de lancer la dernière phase de l’offensive. En à peine 24 heures les hommes du Conseiller National à la Sécurité, qui ne bénéficient d’aucun soutien dans la population gazaouie, contrairement à ce que pensaient les stratèges états-uniens, sont balayés par le Hamas et ceux qui le peuvent tentent de s’enfuir de la Bande de Gaza. Plusieurs centaines d’entre eux s’entassent à la frontière entre Gaza et Israël, où ils bénéficient de la protection des forces israéliennes, qui va en outre faciliter leur transfert vers la Cisjordanie.
Abu Mazen et Dahlan savent que le pustch a échoué. Le 14 juin Abu Mazen révoque le gouvernement d’Union Nationale et décrète l’état d’urgence. Le 16 juin il refuse une réunion de crise avec la direction du Hamas en Syrie. Il se rend, accompagné de Dahlan, à une rencontre avec le Consul Général des Etats-Unis. Le lendemain il nomme un « gouvernement d’urgence » sous la direction de Salam Fayyad. L’état d’urgence permet à Abu Mazen et Fayyad de contourner la procédure normale, qui aurait impliqué un vote de confiance du Conseil Législatif Palestinien. Le Premier Ministre Fayyad est imposé, y compris à Abu Mazen, par l’Administration Bush alors que son parti « Troisième Voie » n’avait pas franchi la barre des 2% lors des législatives de janvier 2006. Les Etats-Unis, l’Union européenne et Israël annoncent la levée des sanctions économiques et diplomatiques, reprennent les versements d’argent au gouvernement de Fayyad et le reconnaissent comme « seul gouvernement légitime » de l’AP. Le Hamas a fait une démonstration de force dans le Bande de Gaza mais ne peut ni ne veut s’opposer à Abu Mazen et Fayyad en Cisjordanie : pourquoi se battre pour « prendre le contrôle » de zones autonomes qui sont en fait sous occupation israélienne ?

Conclusion : après l'échec de Gaza, bientôt celui de la Cisjordanie...

La journaliste israélienne Amira Hass avait raison lorsqu’elle écrivait, dès octobre 2006 , au sujet des affrontements « interpalestiniens » : « Ce n’est pas une affaire interne palestinienne » 23. Toute la séquence qui a suivi les élections législatives de janvier 2006 est en effet marquée par les interventions extérieures, notamment états-uniennes, visant à modifier les dynamiques politiques des territoires palestiniens. Les divers éléments que j’ai tentés de rassembler ici montrent sans ambiguïté que les « événements » de Gaza en juin 2007 ne sont que le produit d’une tentative de Regime Change orchestrée par l’Administration Bush et une fraction de la direction sortante de l’AP, prête à tout pour revenir au pouvoir.
Si l’on se situe du point de vue des objectifs des Etats-Unis, la tentative de putsch a été un échec. Les alliés palestiniens de Washington n’ont pas pris le contrôle de la Bande de Gaza, le Hamas n’a pas été mis hors-jeu même s’il est affaibli et il n’existe pas aujourd’hui de représentation palestinienne qui pourrait prétendre être légitime pour négocier un « plan de paix » made in USA. Certes, Gaza est isolée et coupée du monde. Certes, un gouvernement « ami » est aujourd’hui en place en Cisjordanie, qui s’est fixé pour principale tâche de désarmer la résistance et de soumettre l’économie palestinienne aux principes du libre-échange. Certes, les négociateurs palestiniens négocient et affirment à qui veut l’entendre que « tous les espoirs sont permis ».
Mais derrière les apparences, la réalité est toute autre. La Bande de Gaza est une véritable bombe à retardement, qui tôt ou tard va exploser au visage de ceux qui ont voulu jouer aux apprentis sorciers en tentant par la force de changer le verdict des urnes. En Cisjordanie, le gouvernement Fayyad est impopulaire dans quasiment tous les secteurs de la société palestinienne, à part chez les hommes d’affaires. Même au Fatah on le critique ouvertement. Les spectaculaires opérations de « rétablissement de la sécurité » à Naplouse et à Jénine et les multiples arrestations de militants et sympathisants du Hamas ne sont en aucun cas une démonstration du faut que l’AP pourrait contenir un nouveau soulèvement. En outre, personne ne croit sérieusement que les négociations en cours vont aboutir à une solution juste pour le peuple palestinien. Abu Mazen lui-même est revenu « extrêmement déçu » de sa dernière visite à Washington…
Les tergiversations d’Abu Mazen et le lamentable échec de Dahlan à Gaza ont conduit les Etats-Unis à placer tous leurs espoirs en leur nouvel homme de confiance : Salam Fayyad. Il a désormais accès aux comptes de l’OLP et de l’AP et gère donc en conséquence l’immense manne financière des « aides internationales ». Il a remplacé les responsables des divers services de sécurité de Cisjordanie en mettant « à la retraite » tous ceux qui avaient un passé politique ou militaire dans le Fatah ou l’OLP et en les remplaçant par des hommes de confiance. Pour l’instant l’édifice construit par l’Administration Bush tient debout. Mais pour combien de temps ?
Car contrairement à Abu Mazen, Fayyad n’a aucune légitimité « historique », que ce soit dans le Fatah ou dans l’OLP, et ne peut jouer d’un passé dans le mouvement de libération nationale pour faire accepter aux Palestiniens des accords au rabais. Contrairement à Dahlan il n’a pas de réseaux et de milices dévouées qui pourraient le soutenir au cas où la situation redeviendrait instable. On peut l’affirmer sans prendre de risque : après l’échec du pustch à Gaza, c’est en Cisjordanie que la politique états-unienne de Regime Change va bientôt montrer ses limites.

Et Mohammad Dahlan, me direz-vous ?
Depuis sa déroute à Gaza et la révélation de sa lettre à Shaul Mofaz, il ne fait pas trop parler de lui. Le parcours de cet individu interdit néanmoins d’en conclure qu’il ne prépare pas, d’une façon ou d’une autre, son retour sur la scène politique palestinienne. Mais il est provisoirement tombé en disgrâce. Pour lui signifier qui était le nouveau patron, Salam Fayyad a ordonné, dès juillet 2007, la saisie de 7 millions de dollars sur ses comptes bancaires, l’accusant de détournement de fonds...

Qui a dit que les loups ne se mangeaient pas entre eux ?

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Post-it Re: Rapports de forces

Message par Sphinx Sam 5 Déc - 1:04

À la guerre, comme à la guerre...

Je suis outré lorsque j'entends tous ces politiciens et tous ces éditorialistes accuser le gouvernement d'avoir laissé nos soldats remettre leurs prisonniers entre les mains de gens qui étaient susceptibles de les torturer. Messieurs, et vous aussi, Mesdames, n'avez-vous pas applaudi lorsque vos députés ont unanimement voté pour l'envoi de troupes en Afganistans? Ne saviez-vous pas que nous entrions alors en guerre et que la guerre n'est pas une affaire de gentlemen?

Rapports de forces  12926710

Nous voulions faire la paix, direz-vous? Mais la paix, ce n'est pas la guerre: ça en est même tout le contraire. On ne fait pas la guerre pour avoir la paix, mais bel et bien pour s'emparer d'un territoire et en chasser ceux qui le défendent.

Nous voulions y apporter la démocratie? On ne fait pas la guerre pour imposer nos belles valeurs à un peuple récalcitrant: on la fait pour s'emparer d'un territoire et en chasser ceux qui le défendent.

Nous voulions y apporter la justice? On ne fait pas la guerre pour imposer la justice; on la fait pour s'emparer d'un territoire et en chasser ceux qui le défendent.

Les Américains ne sont pas entrés en guerre lors de la Deuxième Guerre mondiale pour sauver les juifs de l'Holocauste et les anglais de l'humiliation; ils sont entrés en guerre lorsqu'ils ont vu leur propre territoire menacé. Les Américains ne sont pas entrés en guerre en Afganistan et en Irak pour y faire la paix, mais pour défendre leur intérêt économique menacé. À la guerre, il n'y a pas de bon coté. Le seul bon coté à la guerre, c'est la paix.

Vous souvenez-vous, messieurs/dames les députés du Bloc, du PC, du PLC, du NPD, de ce que vous avez fait lorsqu'il a été question d'envoyer nos troupes en Afganistan? Je n'ai jamais eu autant honte de mes représentants gouvernementaux. Tous ces hommes et toutes ces femmes - ce n'était pourtant pas des jeunots - qui ont approuvé la position gouvernementale n'avaient donc aucun souvenir? Ne se souvenaient-ils pas que toutes les guerres sont engendrées les unes par les autres? Ne savaient-ils pas que toutes les guerres auxquelles l'humanité a été confrontée depuis des millénaires l'ont toujours fait régresser et qu'on ne peut pas changer cette réalité?

La guerre, c'est la guerre. On y envoie des soldats dont le devoir est de tuer et de contraindre; c'est le règne de la force contre celui du respect; c'est le règne de l'orgueil contre celui de l'humilité; c'est le règne du carnage contre celui de la paix.

C'est à ça que nous avons envoyé nos soldats et nous n'avons tous aujourd'hui qu'à nous en prendre à nous-mêmes si nos soldats se sont conduits comme des soldats prêts à tuer pour conquérir un territoire, et non pas comme des gentlemen prêts à mourir pour rien. (...)

Claude Guay

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Post-it Re: Rapports de forces

Message par Sphinx Ven 15 Jan - 10:58

CAMEROUN – LE SENS DE LA LIBERATION

Eviter toute confusion entre libérateur, dictateur et terroriste
Si le libérateur poursuit le but de voir chacun partager le bonheur souvent confisqué par la dictature ou alors réservé à une classe dominante, le dictateur, despote ou tyran est par contre une force opposée au bien-être général. Tout libérateur doit donc faire disparaître la dictature par tous les moyens. Le terrorisme peut être une méthode normale de lutte en tant qu’arme des faibles contre les forts. Mais à coté d’un tel usage légitime du terrorisme, il y a l’assoiffé du Mal, le terroriste pur, souvent utilisé par le dictateur comme étiquette contre le libérateur. Aussi ne faut-il pas perdre de vue que la libération est aussi une guerre spirituelle. Comment se positionner parmi les forces du Bien, en plus d’une solide préparation de combattant, est un chemin à visiter.

NEW YORK 01/01/2010 – Le libérateur, aussi appelé combattant de la liberté, rédempteur, ou messie, est celui ou celle qui a délivré une personne, une ville ou un peuple de la captivité, de la servitude ou de quelque grand péril. Le libérateur est celui ou celle qui libère d’une occupation étrangère, d’une servitude ou d'une contrainte.

Dans le domaine politique, le libérateur est une personne compassionnée, déterminée à libérer le Peuple de toute forme d’oppression. Il/elle poursuit le but de voir chacun dans la société ou le pays partager le bonheur souvent confisqué par la dictature ou alors réservé à une classe dominante.

Le libérateur est souvent le pire ennemi du dictateur, parce que sa mission est de renverser par tous les moyens le malfaiteur au pouvoir, ce qui est souvent l’unique condition pour atteindre son but de libération du Peuple et/ou du pays et d’établissement d’un environnement de paix et de bien-être pour tous.

Le dictateur, une force opposée au bien-être, vouée à disparaître

Le dictateur, par contre, est l’oppresseur, le despote, le tyran, une personne qui exerce tous les pouvoirs sans qu'aucune loi ou institution ne les limite. C’est une personne qui ne peut jouir de son pouvoir et de ses privilèges que sous le silence et/ou sur le cimetière de ceux qui critiquent ou contestent son pouvoir.

Rappelons ici que le despotisme est un gouvernement qui ne respecte pas les libertés des individus et dont le principe est la crainte. La terreur est donc le moyen d’action par excellence du despote. Au Cameroun, avec sa lutte contre les libertés individuelles, dont la liberté d’expression, avec le cas actuel de l’emprisonnement de Jean Bosco Talla pour « outrage » au dictateur, et son usage de la terreur, avec par exemple son dernier massacre des jeunes lors du soulèvement populaire de février 2008, le pouvoir de Paul Biya est bel et bien despotique.

La tyrannie est une forme corrompue de gouvernement par un seul, le monarque. Il n’est plus besoin de démontrer que le régime de Paul Biya a pour fondement la corruption. Il est dirigé par un monarque de fait, qui cumule tous les pouvoirs, répondant ainsi à la définition de tyrannie.

La dictature est un régime politique autoritaire et illégitime, établi et maintenu par la violence. Conservatrice comme celle de Yaoundé qui est installée depuis les années 1960, la dictature surgit souvent lors des crises sociales, où elle sert à empêcher l’évolution en cours ou à la freiner.

Une telle évolution de crise sociale est la lutte nationaliste d’indépendance et d’unification des années 1950 à 1970, et l’exigence actuelle de la démocratie et du Changement au Cameroun depuis les années 1990.

Le régime y répond justement par la violence, à l’exemple de la persécution des Anglophones demandant leur séparation de cette tyrannie insupportable, les étudiants des universités dénonçant des injustices criardes, les manifestants exigeant que le tyran ne modifie pas la constitution à sa guise pour s’éterniser au pouvoir, les journalistes osant mener des enquêtes indépendantes et critiquer le despotisme au pouvoir, etc.

La dictature est un régime très personnel. Tel est le cas avec la concentration excessive des pouvoirs entre les mains de Paul Biya.

Mais les services de renseignements, l'armée ou le parti unique (le RDPC) servent de base à toute dictature institutionnelle. La dictature néocoloniale de Yaoundé en est l’illustration la plus patente.

Dans le domaine politique, on appelle dictature un régime dans lequel une personne (le dictateur), ou un groupe de personnes (les «élites » ou toute autre forme de classe sociale ou de clan), disposent d'un pouvoir absolu. Le caractère absolu du pouvoir se caractérise notamment par l'absence de séparation des pouvoirs : entre l’exécutif, le législatif et le judiciaire.

L’absolutisme du pouvoir de Paul Biya est confirmé en effet par la haute main du Président de la République sur une Assemblée Nationale issue des fraudes électorales et du terrorisme d’Etat, majoritairement pliée à son service. Tandis que la justice est sous les ordres de ce Chef Suprême de la Magistrature.

Cet absolutisme résulte aussi de l'absence de contrôle démocratique et d'élections libres, avec notamment la répression des opposants et le non-respect de la liberté de la presse. C’est ainsi que la Constitution actuelle, taillée sur mesure, donne des pouvoirs exceptionnels et sans limites à Paul Biya, tels ceux de « proclamer par décret, l’état d’urgence qui lui confère des pouvoirs spéciaux » et « proclamer, par décret, l’état d’exception et prendre toutes mesures qu’il juge nécessaires ».

Le terrorisme, méthode normale de lutte ou soif de destruction aveugle ?

L’Histoire est essentiellement avare des cas où le libérateur et le dictateur s’entendent ou se tolèrent l’un l’autre. Chacun utilise par contre tous les moyens de lutte possibles pour éliminer l’autre, dans un rapport conflictuel qui souvent n’obéit à aucune convention (de Genève).

L’un de ces moyens de lutte, lors d’une confrontation violente, est le terrorisme : qui est un outil plus ou moins efficace pour arrêter ou détruire l’ennemi, soit complètement, soit en lui infligeant la peur.

Lors d’une lutte, souvent populaire, contre un oppresseur disposant des moyens de violence disproportionnés, le libérateur peut, parmi ses actions de résistance et de rébellion légitimes, recourir au terrorisme ; qui est alors considéré comme une arme des faibles contre les forts. De telles actions de terrorisme, absolument légitimes contre la dictature, le despotisme et la tyrannie, sont des moyens guerre et de guérilla laissées comme le dernier recours des forces de libération.

Car le terrorisme se définit comme l'emploi délibéré de la violence (attentats, assassinats, enlèvements, ...) à des fins politiques, de telle sorte que leur retentissement psychologique – terreur et peur – dépasse largement le cercle des victimes directes, pour frapper massivement l'opinion publique concernée. Le terrorisme normal fait donc partie des stratégies courantes de toute guerre psychologique, qui va toujours de pair avec toute guerre de guérilla et ses opérations de contre-espionnage offensif et défensif.

L’abondance des conflits contemporains de plus en plus horribles a par contre engendré un acteur nouveau de plus en plus en vue sur la scène politique. C’est le terroriste, qui n’utilise pas le terrorisme comme un simple outil de guerre ou de combat contre l’ennemi, mais plutôt comme une profession. Semer la peur et la désolation, même quand les chances d’atteindre les objectifs prônés sont des plus minces, est la méthode qui marque l’existence quotidienne du terroriste.

Massacrer le maximum de personnes sur les marchés publics, les rues bondées de monde, les lieux de pèlerinage, etc., et détruire le maximum d’investissements sont en fait les objectifs et les buts des stratégies et des tactiques du terroriste, même en l’absence de toute cause noble qui, quand même elle existe, sert souvent d’habillage pour ce qui est en réalité une simple soif de terroriser.

Le terroriste est l’incarnation achevée du Mal dans ses formes extrêmes. Ces dernières années, ce terrorisme pour le terrorisme a trouvé un terrain fertile de recrutement : l’environnement religieux dans une communauté qui y prête le flanc dans ses écrits.

C’est ainsi que prenant appui sur l’actualité mondiale pour prôner un Islam essentiellement extrémiste, des groupes du Mal promettent aux jeunes recrues, contre leur suicide terroriste n’épargnant pas enfants, femmes ou vieillards, le Paradis – marqué entre autres par la mise (divine ?) de sept vierges à leur disposition éternellement, en dehors d’autres mensonges comme par exemple celui selon lequel lorsque le terroriste meurt son corps est « illuminé », que le jeune terroriste survivant de Mumbay avait eu à réaliser comme une tromperie après avoir vu les corps bousillés de ses camarades abattus (voir le Documentaire de CNN « Terror in Mumbai » avec Fareed Zakaria).

Le terroriste est donc souvent détesté, et rejeté par la société comme une personne horrible, une incarnation du Mal et de Satan, un personnage asocial et extrêmement dangereux, sur lequel il y a souvent consensus qu’il doit périr en subissant la peine de mort ; tout simplement parce que tant qu’un terroriste est en vie, il est un danger pour la société et pour toute organisation.

L’usage légitime du terrorisme

Le dictateur ne se gêne pas qu’on l’accuse de terrorisme, puisqu’il dispose d’un prétexte solide, celui de son utilisation de l’Etat. Ce dernier est en effet investi du monopole de la violence. Ses actions violentes ne peuvent donc pas être qualifiées de terroristes. Parce que le terrorisme d’Etat se défend d’être légitime.

Fort d’une telle « légitimité », le dictateur infiltre ses agents de renseignements, assassine, massacre et détruits les installations des combattants de la liberté, dans des actions terroristes qu’il prend soin de présenter au public comme une lutte gouvernementale anti-insurrectionnelle ou « antiterroriste ».

Par contre le libérateur, dans son importante mission morale, voudrait souvent ressembler au personnage biblique de Moïse ayant délivré son peuple opprimé des mains de la tyrannie égyptienne – un exemple symbolique de toute dictature, de tout despotisme et de toute tyrannie, qui n’a cependant rien à voir avec l’Egypte historique, tout comme Israël actuel n’a rien à voir avec le peuple opprimé symbolique d’Israël biblique -, ou à Jésus Christ le Messie qui avait délivré l’Homme de foi de l’oppression satanique. Le libérateur n’acceptera donc jamais d’être confondu ou assimilé au terroriste.

Mais comme le dictateur cherchera toujours à discréditer le libérateur aux yeux du Peuple, qu’un tel dictateur entend maintenir sous son oppression, son système au pouvoir présentera toujours ce rédempteur ou messie comme un terroriste; ceci surtout toutes les fois que ce combattant de la liberté utilise des actions terroristes contre ses forces despotiques.

Dans ses stratégies de guerre psychologique, le libérateur prend donc souvent toutes les précautions pour ne jamais apparaître, preuves sérieuses à l’appui, comme un terroriste. Dans chacune de ses actions, le libérateur cherchera plutôt à paraître comme l’ami du citoyen et du Peuple, le protecteur du citoyen et du Peuple, le sauveur du citoyen et du Peuple.

La ligne de démarcation étant donc essentiellement tenue entre les actions légitimes de guérilla et le terrorisme, le libérateur n’a pas d’autre choix que d’éviter de poser des actions qui frappent le citoyen ordinaire innocent ou le faible. Au contraire, le libérateur doit avoir pour mission de protéger les innocents et les faibles.

Croire ou ne pas croire aux forces spirituelles dans une lutte de libération

Nous avons examiné les aspects séculiers - c’est-à-dire ceux du monde matériel de l’espace-temps – de la cause de la libération. Mais beaucoup de combattants de la libération oublient souvent que le combat de libération n’est pas seulement séculier, mais aussi spirituel.

Dans tous les cas, s’ils se bornent à demeurer naïfs, en ne faisant foi qu’à leur ignorance qu’est une philosophie athéiste, un ennemi comme Paul Biya se frottera les mains et les écrasera à volonté. Car le régime néocolonial investit énormément pour s’allier toutes les forces diaboliques les plus puissantes qui puissent exister au monde afin d’atteindre ses objectifs de soumettre le Peuple camerounais et de bloquer mystiquement toute action de libération populaire qui menacerait de le renverser.

Certains veulent devenir des libérateurs du Cameroun mais déclarent qu’ils ne croient pas aux esprits. C’est dire qu’ils ne croient pas aux multiples témoins ayant été reçus au palais présidentiels d’Etoudi, et qui parlent toujours de barrières d’attaques spirituelles à certains lieux de ce palais.

Toute personne à l’esprit éveillé peut en effet reconnaître des présences invisibles, que l’on sent par des coups de vents normalement caractéristiques d’une personne qui passe derrière vous, par cette émotion unique semblable à une peur glaciale, qui vous donne la chair de poule, vous hérisse les poils de la peau, ou vous donne l’impression de transpercer votre cœur, etc.

Ceux qui ne croient à une réalité que lorsqu’ils la ressentent par leurs sens humains – connus pourtant comme essentiellement limités dans la perception des choses -, auraient intérêts à regarder des documentaire télévisés comme « Ghost Hunters » [Les chasseurs de fantômes]. Des chercheurs, comme les membres de TAPS (The Atlantic Paranormal Society), utilisent en effet des méthodes diverses, y compris l’émission des champs électromagnétiques pour détecter la présence des êtres aux corps subtiles (les esprits) à certains endroits, et l’enregistrement des fines vibrations ou sons que de tels esprits émettent, entre autres tests.

Dans tous les cas, des millions de personnes dans nos villes et campagnes camerounaises riraient sur votre nez si vous exprimez votre ignorance en déclarant que les esprits n’existent pas ; si déjà ils ne vous font pas la démonstration du contraire, de manière parfois tragique.

Tout ceci pour dire qu’il ne faut jamais négliger la guerre spirituelle dans toute guerre de libération. Les Mao Mao au Kenya ou les PAIGC de Guinée-Bissau l’avaient bien compris en associant leurs ancêtres dans la lutte de libération de leurs pays de l’occupation coloniale.

La libération est aussi une guerre spirituelle

Il devrait même aller sans dire que toute lutte de libération est d’abord une guerre spirituelle contre le Mal. Car les libérateurs ou héros sont toujours des forces du Bien.

Dans la mythologie ancienne égyptienne, l’esprit du Bien, Heru-Ur (Horus en Grec, d’où le nom de héro), avait dû combattre pendant des années l’esprit du Mal, son oncle Set (d’où le nom de Satan). C’est en recevant l’aide de Tehuti (divinité de la Sagesse), notamment l’Oeil de Oudjat ou Œil d’Horus (faculté de voir dans le monde spirituel), que Heru-Ur avait pu vaincre Set et établir le royaume du Bien.

Dans la Bible, il avait fallu que Moïse triomphe du mauvais Pharaon et de ses troupes du Mal pour que le peuple opprimé soit libéré ; il avait fallu que David vainque Goliath et d’autres forces du Mal pour installer son royaume du Bien ; que Elisha triomphe des magiciens et les fasse périr pour établir une société de paix ; que Jésus le Christ arrive pour vaincre et assujettir la puissance de Satan, etc.

C’est dire qu’il n’y a pas de libération sans une victoire et un anéantissement des forces du Mal. La lutte contre un régime dictatorial, despotique, tyrannique et essentiellement satanique, comme le régime néocolonial dirigé par Paul Biya, ne célébrera donc la victoire que sur le cimetière de ces forces du Mal au pouvoir depuis 1960.

Cette lutte doit être menée jusqu’à la victoire sur le plan séculier, mais aussi sur le plan spirituel. Pour lutter contre les forces du Mal, le libérateur n’a pas d’autre choix que de s’associer les forces du Bien, c’est-à-dire Dieu, ainsi que ceux de ses Ancêtres Bienheureux qui ont été acceptés dans la sphère divine.

Comment se positionner parmi les forces du Bien

Tout libérateur doit donc se préparer à devenir, en même temps qu’un bon combattant, une personne morale qui cherche à ressembler aux libérateurs historiques comme Heru, Moïse, David, Elisha ou Jésus Christ. Il/elle doit suivre individuellement la voie du service du Bien.

Pour se positionner comme une personne du Bien, la meilleure prière que le bon libérateur doit adresser chaque jour et à chaque instant à Dieu ou à ses Ancêtres Bienheureux, à travers l’outil disponible qu’est le souffle de sa parole exprimée à haute voix, peut être la suivante :

« Seigneur mon Dieu, apprends-moi à connaître ce qui mérite d'être connu, à aimer ce qui mérite d’être aimé, et à détester tout ce qui ne Te plaît pas »

Et pour savoir comment se positionner du coté des forces divines ou du bien, il n’y a pas à notre sens meilleure disposition spirituelle à adopter de celle conseillée par les béatitudes suivantes :
- Bénis sont les pauvres (c’est-à-dire ceux qui n'ont aucune possession dans le monde matériel, qui n'essaient pas d'obtenir la richesse matérielle) en esprit (plus correctement, par l'esprit, c’est-à-dire par sa propre décision, par sa propre volonté ou philosophie), parce qu’à eux est le Royaume des Cieux!
- Bénis sont ceux qui pleurent (c’est-à-dire ceux qui éprouvent du remords face à leurs méfaits qui ont une importance morale), parce qu’ils seront confortés!
- Bénis sont les doux (c’est-à-dire ceux exempts d’arrogance et de prétention), parce qu’ils hériteront de la terre!
- Bénis sont ceux qui sont affamés et assoiffés de droiture, car ils seront comblés!
- Bénis sont les compatissants, car ils obtiendront la miséricorde!
- Bénis sont les purs de cœur (c’est-à-dire ceux qui suivent la Volonté de Dieu, qui n’oeuvrent que pour le Bien), car ils verront Dieu! (comme nos Ancêtres Bienheureux ayant été admis dans la sphère divine)
- Bénis sont les conciliateurs (c’est-à-dire ceux qui aiment et désirent la paix, qui font la paix entre les Hommes, en sachant qu’un récepteur de paix a l’obligation d’être un fournisseur de paix), car ils seront appelés Fils de Dieu.
- Bénis sont ceux qui sont persécutés pour des motifs nobles (c’est-à-dire des causes justes, au service du Peuple et des faibles), car le Royaume des Cieux est à eux!
- Bénis vous êtes quand les autres vous insultent et vous persécutent et disent toutes sortes de méchanceté contre vous faussement dans Mon intérêt! (c’est-à-dire l’intérêt du Cheminvers Dieu, que Jésus est). Réjouissez-vous et soyez heureux, car grande est votre récompense dans les Cieux!

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Post-it Re: Rapports de forces

Message par Syfou Dim 17 Jan - 23:41

ISSOUFOU BACHAR ET LA QUESTION DU TERRORISME:
Les errements d’un homme politique

La question du terrorisme est en train de devenir une préoccupation pour les dirigeants du monde entier qui ont décidé de prendre le sujet à bras le corps. L’attentat manqué du vol Amsterdam Détroit dont un jeune ressortissant nigérian est l’auteur a rappelé à quel point la menace était réelle. Mais au lieu que tous les esprits soient dans la direction de la lutte contre le terrorisme, il semble que certains intellectuels nigériens ont décidé d’abonder dans le sens de l’apologie du crime.

Rapports de forces  Umar10

Dans un entretien qu’il a accordé à une télévision de la place, le leader de l’Alliance pour la Démocratie et le Progrès (ADP Zumunci), Issoufou Bachar, a, sans sourciller, apporté tout son soutien au nigérian Omar Farouk Abdul Mutalab qu’il considère comme un héros. Et l’homme politique qui n’est pas à sa première sortie médiatique contre le monde occidental de souhaiter que tant d’autres Omar Farouk pour détruire ou déjouer le complot juif et croisé. Un soutien pour le terrorisme incompréhensible quand on sait que le Niger fait face depuis quelques temps à des actes qui s’apparentent à ceux de la nébuleuse islamiste. L’enlèvement des diplomates canadiens Robert Fowler et Louis Guay ainsi que de leur chauffeur nigérien, l’assassinat des chasseurs saoudiens dans la région de Tillaberi, et l’accrochage entre les forces de défense et de sécurité et un groupe d’hommes armés qu’on associe au trafic de drogue…, sont autant de problèmes que le Niger a vécu ces derniers mois.

Comment un homme politique nigérien peut-il en arriver à faire l’apologie de la violence au nom de la religion musulmane qui est par excellence une religion de paix et de tolérance? Ses propos sont un soutien explicite aux islamistes radicaux. D’ailleurs n’était-il pas celui qui avait dit dans une interview accordée à la Deutsche Welle que «le système de sécurité nigérien ne peut rien contre Al-Qaïda pour qui, le terrain reste très fertile au Niger, un Etat laïc majoritairement musulman » ? Et de poursuivre que «Al-Qaïda pourra bénéficier de toutes les complicités internes pour exécuter n’importe quelle opération en territoire nigérien».

Un rappel à l’ordre des autorités en charge de la sécurité publique s’avère plus que nécessaire devant la gravité de ces propos. Comment sous le couvert de la liberté d’expression, des personnalités se permettent d’apporter un soutien à un acte terroriste qui pouvait détruire des centaines de vies humaines innocentes ?

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Post-it Re: Rapports de forces

Message par Sphinx Ven 22 Jan - 23:25

Yémen : cette nouvelle génération de djihadistes irréductibles

Terrorisme. Les vétérans du djihad les appellent «les gamins de l'Internet». Des jeunes d'à peine 20 ans, endoctrinés sur la Toile, sans avoir jamais croisés Oussama Ben Laden et les autres leaders historiques d'al-Qaida.

«Nous assistons à l'émergence d'une nouvelle génération de militants, souvent au chômage, très peu éduqués, qui sont la cible du recrutement d'al-Qaida au Yémen», explique l'analyste yéménite Mourad Zafir. Tel Abdel Rahman al-Ujairih, ce kamikaze de 18 ans, inconnu des services de sécurité, qui tua quatre touristes sud-coréens et leur guide local en mars dernier, en se projetant contre eux avec des explosifs.

Depuis «nous avons capturé des dizaines d'autres jeunes, certains avaient planifié des attentats suicides», reconnaît le vice-ministre des Affaires étrangères, Mohy Dhabi. Jeudi, les autorités ont annoncé avoir suspendu, dans les aéroports l'octroi de visa d'entrée aux étrangers, un certain nombre d'entre eux étant soupçonnés de venir grossir les rangs d'al-Qaida.


L'Irak fut le terrain d'entraînement de cette nouvelle génération de djihadistes. À partir de 2003, de nombreux Yéménites allèrent y affronter les troupes américaines. «N'oubliez pas que Zarqaoui (le chef d'al-Qaida en Irak, jusqu'à sa mort en 2006, NDLR) était entouré de plusieurs Yéménites» , relève le journaliste Abdullilah Shaya.

Mais contrairement à leurs aînés «afghans», ces djihadistes ne se contentèrent pas de s'entraîner, ils combattirent deux, voire trois ans, face à la plus puissante armée du monde. À leur retour au Yémen, cette «expertise» ne tarda pas à produire ses effets : les premières attaques au mortier contre des ambassades eurent lieu en 2007.


Ils ne ressemblent pas à leurs aînés : ils refusent tout compromis avec les autorités. «Ils me considèrent comme un traître» , constate Abou Jandal, l'ancien garde du corps d'Oussama Ben Laden en Afghanistan, passé par les prisons yéménites après son retour au pays en 2000.

Impossible de les convaincre de suivre un quelconque programme de réhabilitation : pour ces radicaux, toute personne ayant eu à faire avec les services de sécurité est un «collabo». Leur chef a pour nom Nasser al-Wahayshi, le leader d'al-Qaida dans la péninsule arabique, lui aussi hostile à tout arrangement avec le pouvoir du président Ali Abdallah Saleh.

«Ils opèrent au sein de tribus depuis des zones montagneuses, où l'autorité centrale n'existe pas», affirme le chef d'état-major interarmées américain, le général Michael Mullen.

Ils écoutent les prêches enflammés de Fahad al-Quso, condamné aux États-Unis pour son implication dans l'attentat contre le navire américain USS Cole en 2000, mais qui vit replié près d'Aden.

Ils fréquentent le site Internet d'Anwar al-Awlaqi, cet imam américano-yéménite, caché dans la province de Shabwa, après avoir joué un rôle dans l'endoctrinement de Nidal Hassan, ce psychiatre militaire américain, qui tua 13 soldats dans la base texane de Fort Hood.

Leur allégeance à al-Qaida serait autant pécuniaire qu'idéologique. «Al-Qaida, qui les aide financièrement, représente une chance de survie» , observe Khaled al-Ansi de l'ONG Hood. «Avant, poursuit-il, de strictes conditions étaient posées aux candidats qui voulaient devenir membres d'al-Qaida, maintenant prêter serment est devenu beaucoup plus facile, il s'agit seulement de s'opposer au président Saleh et à sa coopération avec les Américains.»

Dans ces conditions, chacun redoute que les frappes américano-yéménites contre les bastions d'al-Qaida poussent encore d'autres jeunes à se rapprocher de la mouvance terroriste. «Cette nouvelle génération est plus dangereuse que la précédente, car elle est sans idéologie», prévient al-Ansi.

Ces nouveaux djihadistes constituent la chair à canon d'une organisation qui a su attirer les cibles visées par les nombreuses opérations antiterroristes menées par les autorités yéménites, ces dernières années.

Ils disposent de camps d'entraînement mobiles à travers le pays. Ils bénéficient du renfort de quelques douzaines de combattants étrangers, des Saoudiens surtout, mais aussi des Égyptiens, rentrés eux aussi d'Afghanistan, et sans doute d'une poignée de Britanniques d'origine pakistanaise. Ultime précision : c'est un membre de cette nouvelle génération qui faillit réussir une opération extrêmement sophistiquée fin août contre le prince Mohammed Bin Nayef en Arabie saoudite .

Par Georges Malbrunot
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Post-it Re: Rapports de forces

Message par Sphinx Ven 5 Fév - 21:12

QU'EST-CE QUE LE TERRORISME ?

Il est beaucoup question de terrorisme depuis la fin des années 1960, et plus encore depuis le 11 septembre 2001. Tout le monde en parle, tout le monde appelle à combattre ce fléau. Mais qu'est-ce au juste que le terrorisme ?

Les définitions ne manquent pas. Aux Nations-Unies, malgré des années de discussion en vue d'aboutir à une convention internationale, il n'a pas été possible de se mettre d'accord sur la signification de ce terme. Dire, comme le fait le Petit Larousse, qu'il s'agit de "l'ensemble des actes de violence commis par une organisation pour créer un climat d'insécurité ou renverser le gouvernement établi", c'est ne prendre en compte qu'une partie du problème.

Un des deux points de divergence au sein de l'ONU réside précisément dans la distinction à faire ou à ne pas faire entre organisations terroristes et mouvements de libération. L'autre a trait au terrorisme d'Etat, dont certains vont jusqu'à nier l'existence.

LES ORIGINES

La première utilisation du mot "terrorisme" - dans un sens assez différent de celui d'aujourd'hui - remonte à la révolution française, à Robespierre et à son régime de justice expéditive. C'est ce que le chef des Jacobins appelait lui-même "la terreur sans laquelle la vertu est impuissante", terreur à laquelle il finit lui aussi par succomber le 9 thermidor de l'an II. S'agissait-il de terrorisme d'Etat ou de violence exercée par un groupe politique sur un autre afin d'imposer un changement radical ? On en a longuement débattu, on pourrait en débattre encore. Le phénomène s'est reproduit plus d'un siècle plus tard avec la révolution russe de 1917, en s'amplifiant considérablement. La "terreur rouge", élevée au rang de vertu révolutionnaire en réponse à la "terreur blanche", a longtemps survécu à cette dernière.

Mais la terreur institutionnalisée de Robespierre ou de Staline - on en parle d'autant plus qu'eux-mêmes se sont vantés de la pratiquer - n'a pas été la première qu'ait connue l'histoire humaine. La crucifixion de milliers d'esclaves dans la Rome antique ou l'extermination de centaines de milliers d'Indiens d'Amérique sont antérieures. Il est vrai toutefois que ces excès passent rarement pour des actes de terrorisme. Pas plus que le massacre de 30.000 Parisiens, perpétré par les tueurs versaillais d'Adolphe Thiers en mai 1871, sous l'oeil bienveillant de l'occupant prussien.

En revanche, les assassinats individuels de rois, de princes, de présidents, d'hommes politiques, d'industriels ou de banquiers, tels qu'ils se pratiquent depuis le 19ème siècle, sont considérés comme terroristes.

Dès l'origine, il y a donc bien deux poids et deux mesures dans la manière d'appréhender cette question, à la fois pour ce qui est de la "couleur" du terrorisme (voir plus loin) que pour l'échelle à laquelle il se pratique (ce que le politologue américain Michael Parenti appelle "wholesale terrorism" et "retail terrorism" = terrorisme en gros ou au détail - ou comme l'a dit quelqu'un d'autre: "le terrorisme d'Etat est au terrorisme groupusculaire ce que la grande distribution est au petit commerce").
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Post-it Re: Rapports de forces

Message par Sphinx Ven 5 Fév - 21:18

FORMES MULTIPLES - CAUSES MULTIPLES

Essayer de comprendre les causes du terrorisme, c'est avant tout tenter de cerner, dans toute leur complexité, les divers aspects du phénomène.

Terrorisme groupusculaire :

Si l'on en croit les enragés de l'après-11 septembre, le terrorisme serait le fait d'organisations radicales d'inspiration politique ou religieuse, jalouses de la liberté et du bien-être dont jouit la civilisation occidentale. Il y aurait sans doute beaucoup à dire sur cette fameuse "liberté", sur ce "bien-être" et sur cette "civilisation", mais c'est une autre affaire... Quoi qu'il en soit, la jalousie n'explique pas grand-chose. L'envieu convoite les biens d'autrui ou cherche à se les approprier par des moyens légaux ou illégaux, mais pourquoi irait-il les détruire ? C'est d'autant plus absurde que les chefs terroristes comme Oussama Ben Laden et quelques autres disposent eux-mêmes de plus de richesses et de liberté que la plupart des habitants de la planète.

De toute évidence, le monde musulman cultive d'autres valeurs que celles qui obnubilent l'Occident. Contrairement à nos pays, et quelle qu'en soit la raison, il est certain que "le cul et le fric" ne sont pas des sujets de conversation prioritaires dans l'univers islamique. Aussi anachronique que cela puisse paraître, principes et idéaux y ont encore un certain poids. Même si, hélas, la religion et l'obscurantisme qu'elle véhicule en constituent le centre.

Ceux qui, chez nous, s'insurgent à propos d'un foulard porté à l'école, d'un mouton égorgé selon la tradition musulmane ou d'un rite vaudou pratiqué dans un HLM de banlieue, devraient essayer d'imaginer l'état d'esprit de personnes contraintes de supporter l'intrusion incessante dans leur vie quotidienne de moeurs européennes ou américaines qu'elles trouvent pour le moins étranges, quand ce n'est pas franchement repoussantes ou décadentes. Notre société invoque sans cesse la liberté, mais il s'agit toujours de la "liberté" pour les autres de s'aligner sur nous. Il est évident que l'impérialisme culturel entraîne chez ceux qui en sont victimes frustration et révolte.

Une autre cause de révolte réside dans l'agression étrangère permanente à laquelle sont soumis certains peuples (occupation des territoires palestiniens, guerre contre l'Irak, interventions militaires multiples un peu partout dans le monde). L'impuissance face à la brutalité et à l'arrogance de l'agresseur conduit infailliblement à des actes de désespoir.

Le terrorisme est donc souvent - mais pas toujours - un signe de faiblesse qui se manifeste lorsque tous les autres moyens de lutte collective sont inexistants ou inefficaces. Il émane en général d'une organisation, aussi rudimentaire soit-elle, et n'est que rarement l'acte d'un individu isolé.

Quand, par exception, un homme seul frappe un grand coup, on crie aussitôt à la démence. C'est peut-être justifié lorsqu'un forcené tue au hasard les clients d'un restaurant. Mais si, comme à Zoug et à Nanterre, les morts sont des conseillers cantonaux ou municipaux, alors il vaut mieux se méfier du diagnostic. Dans un cas comme dans l'autre, les attentats portaient une griffe politique, même si personne n'a essayé de comprendre les vraies motivations de ces actes. Des élus - et seraient-ils locaux - qui prennent des décisions ruinant l'existence de leurs concitoyens, ont peut-être tort de croire qu'ils peuvent le faire en toute impunité.
Comme la frustration nationale et la frustration culturelle, la frustration sociale peut elle aussi déboucher sur une riposte violente.
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Post-it Re: Rapports de forces

Message par Sphinx Ven 5 Fév - 21:25

Légitimité :

Le terme "terrorisme" ayant une valeur péjorative, plus personne ne s'en réclame. A chacun donc d'apprécier si une organisation doit être qualifiée de terroriste ou si, au contraire, il convient de la classer parmi les mouvements de libération, considérés eux comme tout à fait légitimes. (Dans son préambule, la Déclaration universelle des droits de l'homme de l'ONU reconnaît implicitement le droit "à la révolte contre la tyrannie et l'oppression".)

A cet égard, le comportement de la plupart des gouvernements est assez schizophrène. On voit des états issus d'une lutte de libération nationale refuser à d'autres ce pour quoi eux-mêmes se sont battus suscitant ainsi une résistance qui revêt souvent l'aspect du terrorisme. Ailleurs, des pays qui refusent l'autonomie à certaines de leurs provinces s'érigent chez les autres en champions de la "liberté" (à commencer par la Grande-Bretagne et la France qui dénient à l'Irlande du Nord ou à la Corse ce qu'elles revendiquent pour la Tchétchénie ou le Tibet).

Dans un monde orwellien où les puissants prétendent agir au nom de la "démocratie" et des "droits de l'homme", où la mise en condition de la population est permanente, et où l'on peut faire croire n'importe quoi à n'importe qui, dès lors qu'on dispose des médias, l'histoire remet rarement les choses en place. Pour un Nelson Mandela réhabilité de toute accusation de terrorisme, combien d'autres conservent cette estampille infamante, à commencer par Yasser Arafat.

Dénigrer l'adversaire a toujours été de bon aloi, mais l'ère de la communication a fait de cette activité une arme idéologique de très gros calibre devant laquelle plus d'un groupe dissident a dû capituler. Les organisations clandestines sans accès aux outils modernes de persuasion de masse ne peuvent survivre que si elles jouissent par ailleurs d'une large assise populaire, comme par exemple l'IRA irlandaise ou l'ETA basque, pour ne citer qu'elles.

Manipulation :

Les gouvernements et leurs appareils ne se contentent pas de combattre la dissidence verbalement. Ils interviennent depuis longtemps sur le terrain, chez eux et à l'étranger : mise en place ou infiltration de groupes terroristes, préparation et organisation d'attentats, provocation, désinformation... Un des exemples les plus évidents et les plus "réussis" de manipulation est sans doute celui des Brigades rouges italiennes dans les années 1970-1980. Les services secrets italiens, épaulés par les Américains, réussirent alors à placer un de leurs hommes à la tête de l'organisation clandestine et purent ainsi télécommander diverses actions, dont l'enlèvement et l'assassinat d'Aldo Moro, un homme politique de droite jugé "dangereux", car partisan du "compromis historique" avec le parti communiste. Depuis, la tactique italienne a souvent été copiée un peu partout dans le monde. (Lire ici Types of Terrorism and 9/11 par George Pumphrey.)

Aux Pays-Bas, en 1970, le service de renseignement BVD alla même jusqu'à créer de toutes pièces un parti "marxiste-léniniste maoïste" (le MLPN) afin d'infiltrer les milieux "pro-chinois" que l'on croyait violents et manipulés par Pékin (en fait Mao se fichait éperdument des gauchistes hollandais). L'épisode du MLPN a été rendu public trente ans plus tard par un des responsables, mais parallèlement des douzaines d'autres cas similaires en Europe occidentale sont plus ou moins restés dans l'ombre.

Quand une bombe explose quelque part, qu'un avion est détourné ou s'écrase contre un gratte-ciel, on est donc parfaitement en droit de se poser la question: qui a vraiment fait le coup, à qui profite le crime ?... La question est pertinente, même lorsqu'une organisation revendique la paternité de l'attentat - et à plus forte raison quand ce n'est pas le cas.

Le dessous des cartes est rarement dévoilé au grand public. Avec l'aide de la presse, les responsables veillent à ce que rien ne transparaisse. Le journaliste digne de ce nom, celui pour qui l'investigation sérieuse et la mise en cause des idées toutes faites sont des objectifs permanents, est une espèce en voie de disparition.

Dans ces conditions, les services secrets peuvent se permettre d'exagérer à dessein l'importance d'organisations occultes existantes, organisations qu'ils ont parfois eux-mêmes contribué à créer (Al-Quaïda, par exemple); ou de "ressusciter" des groupes disparus depuis longtemps (Brigades rouges italiennes ou Sentier lumineux péruvien); ou encore de créer de toutes pièces une "nouvelle génération" terroriste (RAF allemande). Américains et Israéliens sont sans doute les plus actifs et les plus imaginatifs en matière de manipulation, même si leurs trouvailles sont souvent cousues de fil blanc.

A titre d'exemple, lire ici deux articles de Joe Vialls sur les attentats de Bali (octobre 2002) et du Kenya (novembre 2002). La procédure employée un an plus tard à Istanbul n'est pas très différente (traduction d'un article paru dans le journal turc Yeni Safak à propos du rôle joué par les services secrets américains, britanniques et israéliens dans la manipulation des groupuscules terroristes islamistes et dans les attentats "antisémites" perpétrés dans cette ville). Depuis le 11 septembre, cette forme de manipulation tend à devenir systématique.

Fin 2002, on apprend aussi que le Shinbet (police secrète israélienne) recrute des Palestiniens afin de former une "cellule locale d'Al-Qaïda"*. Rien de bien nouveau dans cette démarche, quand on sait que les services de l'Etat juif ont toujours manipulé les islamistes. Vingt ans plus tôt, Menahem Begin (tueur de l'Irgoun devenu premier ministre du Likoud) soutenait et encourageait la création du Hamas palestinien, dans le seul but d'affaiblir Arafat et les forces de gauche de l'OLP. A Tel Aviv comme à Washington, les gouvernants adorent jouer avec le feu, quitte à pousser des cris lorsque leurs créatures s'émancipent.
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Post-it Re: Rapports de forces

Message par Sphinx Ven 5 Fév - 21:30

* Un an plus tard, le journal israélien Ha'aretz évoque une affaire similaire et donne des détails.

Voici quelques précisions sur les méthodes utilisées par le Mossad pour infiltrer et utiliser à son profit les cercles terroristes.

Guerre d'Irak : Qui est derrière l'enlèvement de Georges Malbrunot et de Christian Chesnot ? Dans cet article, Gilles Munier évoque le noyautage et la manipulation des organisations clandestines irakiennes par les services étrangers. Munier conseille à la résistance de "faire le ménage dans ses rangs". C'est sans doute plus vite dit que fait.*

. Cet argument, que l'on peut lire tel quel d'un bout à l'autre de notre presse, semble pour une bonne part relever de l'intox. On passe généralement sous silence le fait que les services occidentaux font preuve d'une étonnante mansuétude vis-à-vis des véritables terroristes. Depuis des années, les maîtres du monde et leurs assistants européens s'efforcent de renverser le régime algérien (pétrole) et n'ont aucun scrupule à utiliser les égorgeurs islamistes pour parvenir à leurs fins, comme ils l'ont fait dans d'autres pays, à commencer par l'Afghanistan. Corruption aidant, ces égorgeurs ont eux-même infiltré l'appareil d'Etat algérien,
Terrorisme en Algérie - Quand la DGSE infiltrait le GIA - un lecteur attire notre attention sur un cas concret de manipulation du terrorisme algérien par les services secrets français (Omar Nasiri/Saïd al-Majda a écrit un livre-choc à ce sujet).

Finalement, une des causes du retail terrorism réside dans la subversion par le haut (ou de l'extérieur), telle que la pratiquent certains gouvernements au nom de la lutte contre le terrorisme.
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