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Stratégies et tactiques de l'armée

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Personne à contacter Stratégies et tactiques de l'armée

Message par Sphinx Sam 5 Déc - 0:35

La stratégie a deux sens:

c'est l'art de diriger et de coordonner des actions pour atteindre un objectif. Il s'applique alors à tout type d'actions : politiques, économiques, personnelles...
c'est l'art de planifier et de coordonner l'action des forces militaires d'un pays pour attaquer ou pour défendre.

Définitions

Sémantique

La stratégie - du grec stratos qui signifie « armée » et ageîn qui signifie « conduire » - en Italien strategia est :

l'art de coordonner l'action de l'ensemble des forces de la Nation - politiques, militaires, économiques, financières, morales… - pour conduire une guerre, gérer une crise ou préserver la paix.
«La stratégie est de la compétence du gouvernement et de celle du haut-commandement des forces armées.» Charles de Gaulle

et par extension, l'élaboration d'une politique, définie en fonction de ses forces et de ses faiblesses, compte tenu des menaces et des opportunités, dans d'autres domaines que celui de la défense, notamment dans les activités économiques (stratégie d'entreprise, stratégie commerciale, industrielle, financière, etc.) mais aussi dans des jeux complexes avec par exemple la stratégie échiquéenne. Dans la didactique on parle aussi des stratégies d'apprentissage et stratégies de communication.

Différence avec la tactique

Contrairement à la tactique dont l'enjeu est local et limité dans le temps (gagner une bataille), la stratégie a un objectif global et à plus long terme (gagner la guerre). En effet, il appartient à la politique le choix de la paix ou de la guerre et l'attribution des ressources mises en œuvre par des stratégies militaires sur le champ de bataille ou diplomatiques dans des négociations

En fait, les militaires considèrent, dans cet art de combiner ses moyens et ses ressources en fonction des contingences, trois niveaux :

le niveau stratégique, ou plus couramment aujourd'hui politico-militaire, au plus haut niveau de l'État, dans un dialogue itératif entre responsables politiques, diplomatiques et militaires ;
le niveau opérationnel, entre le haut-commandement militaire et le commandant d'un théâtre d'opération ;
le niveau tactique, qui est celui, local, du commandant d'unité engagé dans une action particulière.
La stratégie consiste à la définition d'actions cohérentes intervenant selon une logique séquentielle pour réaliser ou pour atteindre un ou des objectifs. Elle se traduit ensuite, au niveau opérationnel en plans d'actions par domaines et par périodes, y compris éventuellement des plans alternatifs utilisables en cas d'évènements changeant fortement la situation.

On entend par forces stratégiques, les forces, qui mettent en œuvre la dissuasion nucléaire, dotées d'armes nucléaires stratégiques (emploi politique), délivrées par des bombardiers stratégiques ou des missiles balistiques stratégiques.

L'établissement d'une stratégie exige : d'une part, l'estimation de probabilités de réalisation des éventualités susceptibles d'être retenues ; d'autre part, l'adoption d'une règle ou d'un indicateur de préférence permettant de classer les résultats escomptés par la mise en œuvre de différents scénarios.

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Personne à contacter Re: Stratégies et tactiques de l'armée

Message par Sphinx Jeu 13 Mai - 14:45

De la grande stratégie à la tactique : l'articulation des niveaux de l'art de la guerre

L'architecture de l'art de la guerre peut grossièrement être répartie entre deux sphères, imbriquées mais de nature différente.


La sphère de la stratégie est d'abord celle du Prince : elle inclut la guerre, mais celle-ci n'en constitue qu'une partie. Elle concerne l'ensemble de la conduite de l'État, dans la paix comme dans la guerre. Cette première sphère peut elle-même être divisée en deux :


•La grande stratégie (ou grande politique) consiste essentiellement en la définition des objectifs méta-stratégiques fondamentaux de l'État. Ces objectifs doivent tendre vers l'obtention de la puissance stratégique la plus grande possible, autrement dit du degré de puissance le plus élevé pouvant être atteint sans mettre en péril l'existence de la Nation et sans l'épuiser. C'est au niveau de la grande stratégie que sont conçues les stratégies subordonnées, ou sectorielles, qui se préoccupent d'un domaine particulier d'action de l'État. Chacune de ces stratégies sectorielles a à son tour la charge de déterminer les objectifs stratégiques du secteur qui l'occupe afin que celui-ci concoure a l'atteinte des objectifs de la grande stratégie. Au niveau fondamental, l'art de la grande stratégie est donc de déployer et de maintenir au sein de la Nation une dynamique permanente vers la puissance maximale, tout en restreignant les excès de cette "volonté de puissance". La détermination des buts méta-stratégiques, leur déclinaison en objectifs de stratégie sectorielle, puis le suivi de leur mise en application sont la traduction concrète de la grande stratégie. Bien qu'aucune étude de l'art de la guerre ne puisse être complète sans son étude, le niveau de la grande stratégie ne lui est pas uniquement lié. L'art de la guerre est une déclinaison particulière de la grande stratégie, celle-ci étant un tout plus vaste.

•La stratégie militaire ou traditionnellement stratégie tout court est l'une des stratégies sectorielles, déclinaisons de la grande stratégie. Il s'agit du niveau auquel est préparée et conduite la guerre dans son ensemble. C'est à ce niveau que revient la tâche à la fois de développer, préparer et entretenir l'outil humain et matériel destiné à faire la guerre (comprenant essentiellement, mais pas uniquement, les forces armées) ainsi que de déployer une doctrine stratégique adaptée aux buts méta-stratégiques poursuivis (outil intellectuel), de planifier et superviser la conduite globale de la guerre en relation avec ces objectifs. Le niveau stratégique est ainsi le niveau le plus élevé de l'art de la guerre, et donc le premier niveau où interviennent ses principaux praticiens, à savoir les militaires. La nature de la relation entre le Prince et le Soldat a lieu à ce niveau, et peut se définir de la manière suivante : le Prince ayant déterminé les buts méta-stratégiques, celui-ci et le Soldat les déclinent conjointement en objectifs stratégiques, le Prince s'assurant que la déclinaison effectuée corresponde aux buts, le Soldat ayant pour fonction de présenter au Prince les différentes options stratégiques (une construction cohérente, fonctionnelle et applicable d'objectifs stratégiques) pouvant permettre d'atteindre les buts méta-stratégiques, puis de répartir entre les différents objectifs stratégiques les forces destinées à les atteindre. La différence entre les deux niveaux de la sphère stratégique est donc essentiellement une affaire de différence de degré d'abstraction : celui-ci est élevé au niveau méta-stratégique, qui est essentiellement conceptuel, plus modéré au niveau de la stratégie militaire qui quitte le conceptuel pur pour entrer dans le domaine du concret. La particularité du niveau stratégique est son existence à la fois en temps de paix et en temps de guerre.

La sphère des opérations est avant tout celle du Soldat. Elle concerne exclusivement la guerre, sa conduite et son exécution. Comme la précédente, cette sphère inclut deux niveaux.


•L'art opératif [2] se trouve à la jonction entre la sphère stratégique et celle des opérations, et constitue l'interface indispensable entre la stratégie militaire et la réalisation de celle-ci au travers de l'ensemble des actions tactiques. Il permet le passage d'une conception abstraite et conceptuelle de la guerre, la stratégie, à la réalisation concrète et matérielle de celle-ci par le moyen de l'emploi de la force, et donc de la tactique. L'art opératif doit donner sens à la tactique, et faire prendre corps à la stratégie. Autrement dit, le niveau opératif est celui où le tout devient plus grand que la somme de ses parties, c'est à dire le niveau où l'assemblage constitué par les forces devient un système cohérent, tendu vers la réalisation du ou des objectif(s) stratégique(s)[3]. Si la stratégie est le niveau conceptuel, ou intellectuel, de l'art de la guerre, et la tactique le niveau matériel ou mécanique, l'art opératif est le niveau artistique de celui-ci. En effet, "l'artiste opératif" a pour but de traduire un concept en matière, de la même manière que le peintre transcrit une vision du monde (l'objectif stratégique) en tableau (la réalisation tactique). L'art opératif est donc avant tout un exercice de création, puisqu'il s'agit de donner de la substance au concept abstrait qu'est l'objectif stratégique. De la même manière que la disposition créative de la peinture sur la toile rend l'ensemble des touches de peinture plus grand que la simple accumulation de ces touches (puisque celles-ci sont investies de sens par le pinceau de l'artiste), l'art opératif donne sens à l'action militaire. A ce titre, il s'agit du niveau le plus important de l'art de la guerre : un art opératif consommé permettra de réaliser un "chef d'œuvre", et d'atteindre l'objectif stratégique fixé, mais tout échec à ce niveau rendra immédiatement inutile le succès tactique, puisque celui-ci sera alors dénué de sens. Aussi, et bien que la victoire requière en outre que les objectifs stratégiques fixés soient atteignables, et donc ancrés dans la réalité (ce dont ne les dispense pas leur caractère conceptuel), un échec au niveau opératif entraînera la défaite, sauf dans le cas d'un adversaire également inapte à ce niveau, auquel cas celle-ci sera avant tout affaire de circonstances. Le niveau opératif est donc bien le niveau capital de l'art de la guerre.

•La tactique est la branche de l'art de la guerre la plus immédiatement évidente, de par son caractère matériel. Elle peut être définie comme l'emploi dans l'espace et le temps de la force armée dans le but de remporter les combats. La tactique est le niveau mécanique de la guerre, c'est à dire qu'elle s'occupe entièrement de facteurs concrets et est régie, comme toute activité matérielle, par les lois de la physique. C'est la discipline du combat. Bien que sa nature matérielle et mécanique la rattache aux sciences, l'incertitude fondamentale au combat rend impossible la reproduction à l'identique de "l'expérience" tactique, et l'omniprésence de l'élément humain rend possible la manipulation créative des facteurs mécaniques du combat, ce qui rapproche la tactique de l'art. Le terme "artisanat" (voire "alchimie") est donc celui qui décrit le mieux la place de la tactique dans l'art de la guerre. Le tacticien pourra ainsi s'appuyer sur des règles et des principes généraux, ainsi que sur la connaissance intime des phénomènes mécaniques à l'œuvre. L'incertitude fondamentale ne lui laissera néanmoins pas la possibilité de disposer à un instant donné de l'ensemble des données du combat, ni ne lui offrira la possibilité de reproduire plusieurs fois exactement la même action, tempérant l'efficacité potentielle découlant de la connaissance théorique des données du combat. Dans le même temps, il pourra néanmoins manipuler ces données, y compris l'incertitude, à son profit et innover dans la combinaison des éléments à sa disposition, augmentant ses chances de succès. Seule, la tactique ne sert à rien : c'est on l'a dit au niveau opératif que l'action tactique prend sens. Dans un contexte où le niveau opératif est nié, ce ne sont pas tant les facteurs matériels qui dominent que l'incertitude fondamentale, qui transforme la guerre en quelque chose ressemblant au jeu de carte de la bataille : aléatoire et meurtirer. En revanche, l'action tactique est absolument indispensable à la victoire dont elle constitue l'indispensable matière première.

Entre les deux sphères, l'art de la guerre est lié par une double relation verticale. Du haut vers le bas, il s'agit d'une relation de sens, la sphère supérieure donnant sens à l'action de la sphère inférieurs. Dans le sens inverse, la sphère des opérations donne les moyens nécessaires à la réalisation des objectifs de la stratégie. La relation entre les deux sphères et les quatre niveaux de l'art de la guerre peut être résumée par le schéma suivant (cliquez sur l'image pour l'agrandir) :

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Personne à contacter Re: Stratégies et tactiques de l'armée

Message par Sphinx Jeu 13 Mai - 15:01

Quelle stratégie en Afghanistan ?

Un débat s'est - enfin - ouvert au niveau opératif et stratégique sur le conflit Afghan. Comme annoncé dans le billet précédent, ce débat, en gestation depuis plusieurs semaines, est notamment relayé dans les colonnes du ''Small Wars Journal''. Romain Lalanne fait sur AGS le point sur les arguments avancés jusqu'ici respectivement en faveur ou de la mise en œuvre d'une campagne de contre-insurrection - sur le "modèle" irakien -, ou d'un retrait des forces conventionnelles, remplacées par une combinaison de frappes à distance - sur le modèle des frappes de drones au Pakistan - et d'opérations spéciales. Ce débat, qui survient quelques mois après la nomination du général McChrystal à la tête de l'ISAF (International Security and Assistance Force, force de l'OTAN en Afghanistan), répond à ce qui ressemble de plus en plus à de l'indécision de la part de l'administration Obama - et de la plupart des gouvernements des nations participant à l'ISAF - quant à la stratégie à adopter en Afghanistan. Alors que le président Obama a annoncé n'avoir pas encore arrêté de stratégie définitive sur l'Afghanistan - et ce bien qu'il en ait officiellement adopté une en mars dernier -, il n'est plus exagéré de parler d'une crise de la stratégie de la coalition en Afghanistan.
Cette crise en gestation trouve son origine dans une incapacité à fixer des buts stratégiques positifs à l'action de la force. Les buts stratégiques annoncés par les partisans du maintien des forces de la coalition en Afghanistan, à savoir empêcher que l'Afghanistan ne redevienne un abri pour le terrorisme islamiste d'une part, et empêcher la déstabilisation du Pakistan d'autre part, sont des objectifs négatifs, c'est-à-dire des possibilités que l'on ne veut pas voir se réaliser. Mais rien n'est dit sur les possibilités que l'on veut voir se réaliser, l'émergence d'un Afghanistan démocratique étant davantage à prendre comme de la propagande que comme un objectif crédible, en tout cas à moyen terme. Résoudre la crise stratégique doit commencer par la détermination d'un ou plusieurs buts positifs. L'importance de buts de ce type est en effet capitale. Le conflit afghan n'est en effet aujourd'hui pas tant l'affrontement de deux idéologies - les Talibans sont moins idéologues qu'on ne veut bien le penser - mais celui de deux projets politiques non seulement pour l'Afghanistan en tant que pays, mais aussi par le haut pour la zone Af-Pak (Afghanistan-Pakistan) et par le bas pour l'ethnie pachtoune. Or pour l'heure seuls les Talibans sont en mesure de proposer un projet pour chacun de ces niveaux, ce qui leur donne un avantage stratégique majeur. En l'absence de projet politique susceptible d'emporter l'adhésion - autrement dit en l'absence de buts stratégiques positifs - les forces de la coalition en Afghanistan sont condamnées à "stabiliser" indéfiniment (et avec de moins en moins de succès) le pays, et ne pourront ni vaincre les Talibans, ni susciter durablement l'adhésion à la fois des peuples afghans (le pluriel est ici volontaire) et pakistanais et celle des opinions nationales des pays engagés sur le théâtre. A court terme, le risque est grand de voir le soutien - déjà largement étiolé - pour la guerre s'évaporer dans la plupart des pays de la coalition, conduisant ainsi à des retraits en série d'alliés y compris parmi les plus fidèles, comme la Grande-Bretagne. Si les pays membres de l'ISAF, et en premier lieu les États-Unis, veulent parvenir à rétablir la situation stratégique en Afghanistan, il leur faut donc de toute urgence affirmer des buts de guerre à la fois pragmatiques et suffisamment ambitieux pour constituer un projet politique capable de susciter l'adhésion.
Une stratégie pour l'Afghanistan devra commencer par proposer un projet politique admissible à la fois par les Afghans eux-mêmes et par les opinions des pays de la coalition, dont le soutien conditionnera la poursuite de l'engagement. Ce projet devra être décliné à la fois en objectifs visant l'ensemble de la zone Af-Pak, en objectifs concernant l'Afghanistan dans son ensemble, et en objectifs visant plus spécifiquement les Pachtounes, tout en étant formulé de manière à permettre la poursuite du soutien des opinions nationales des pays engagés (et plus particulièrement des opinions des "grands" pays : États-Unis, Royaume-Unie, France, Pologne, Espagne, etc.). Sur ce dernier point, il sera sans doute plus pertinent de raisonner en termes d'intérêt national et de présenter clairement les choses de cette manière aux opinions que de chercher à présenter l'intervention de nos forces comme un combat "pour des valeurs" qui outre qu'il accroît la méfiance des peuples locaux à l'égard de nos intentions n'est plus une justification suffisante aux pertes de nos forces. Les peuples, contrairement à ce que semblent penser nombre de communicants officiels, sont adultes et moins naïfs qu'on ne le pense. S'ils doivent soutenir une intervention encore longue dans un pays lointain, l'intérêt national - et non la défense des droits de la femme afghane - est sans doute la seule justification raisonnable.
Déterminer le visage exact d'une stratégie en Afghanistan est une entreprise complexe. N'étant pas spécialiste de la région, je ne me hasarderais pas à en proposer un. Mais il est clair qu'aucune campagne militaire, de contre-insurrection ou autre, ne réussira en Afghanistan en l'absence d'objectifs stratégiques positifs clairs et réalistes. Elle ne pourra au mieux qu'obtenir un résultat similaire au surge irakien, à savoir une stabilisation temporaire de la situation sécuritaire débouchant sur un échec stratégique. Et ce n'est pas à l'aune des succès tactiques que l'Histoire détermine les vainqueurs d'un conflit.


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Personne à contacter Re: Stratégies et tactiques de l'armée

Message par Sphinx Jeu 13 Mai - 17:09

Repenser la guerre au XXIème siècle - Quatrième partie : abandonner le milieu pour recombiner l'espace d'opérations

La question du rapport à l'espace est essentielle dans le développement de l'art de la guerre : de l'espace géométrisé et linéaire des XVIIème et XVIIIème siècles à la manière, inspirée de l'architecture et de la philosophie postmoderne, dont les israéliens ont pu conceptualiser l'espace urbain, la conceptualisation de l'environnement dans lequel opèrent les armées a profondément affecté non seulement leurs méthodes mais leurs structures. Depuis fort longtemps, la logique de milieu s'est imposée comme la première pierre de cette construction de l'espace : de la même manière que les alchimistes distinguaient les éléments (air, feu, eau, etc.), on distingue généralement des milieux. A la mer et la terre, traditionnels, se sont ajoutés l'air depuis le début du XXème siècle, puis l'espace et plus récemment un milieu virtuel, l'électronique ou "milieu cybernétique". Mais on entend ou on lit régulièrement des termes comme "milieu humain". Il semble donc qu'il en va de l'agencement de l'espace comme du mille-feuille : à chaque nouveauté, à chaque champ d'action , on crée un milieu nouveau, chacun donnant lieu à un type de combat ou à des modes d'action différents. La manière dont se construit la relation entre ces milieux est telle que ceux-ci sont considérés comme disjoints : il existe des relations d'action réciproque des uns sur les autres, mais pas d'intégration. Le schéma suivant expose cette manière de concevoir l'espace .

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Personne à contacter Re: Stratégies et tactiques de l'armée

Message par Sphinx Jeu 13 Mai - 17:18

A l'exception du "milieu" électronique/cybernétique, dont l'appréhension stratégique reste inachevée, les autres milieux sont généralement confiés à une armée donnée. En France, les armées portent ainsi le nom du milieu dans lequel elles opèrent prioritairement : armée de terre, armée de l'air, marine nationale (l'espace est généralement vu comme une extension du milieu aérien). Il en résulte une approche du combat centrée sur le milieu. La division traditionnelle entre armée (milieu terrestre) et marine (milieu maritime) a renforcé la manière de penser selon laquelle à un milieu donné devait correspondre une armée donnée. La création, entre la fin de la première guerre mondiale et la fin de la seconde, de forces aériennes indépendantes est la dernière grande victoire de la logique de milieu.
Or, si cette division du combat n'est pas entièrement fausse, ces différents milieux ayant une existence tangible (physique), elle n'en est pas pour autant satisfaisante et n'est certainement pas la manière la plus pertinente d'appréhender l'espace global d'opérations. La distinction en milieux pose de multiples problèmes concrets. En premier lieu, elle oblige une recomposition permanente et souvent malaisée de ces milieux à chacun des niveaux de la guerre : stratégique, opératif, tactique. La distinction de niveau doit composer avec la perception d'une disjonction des milieux de guerre, et impose au chef de recomposer comme il le peut les milieux agissant directement sur son niveau. Formés à penser dans un milieu particulier, les chefs produits par le système de milieux auront en outre une manière de concevoir le combat différente, qui rend malaisée le développement d'un art de la guerre intégré, pourtant indispensable. Il semble donc plus judicieux de retracer la frontière première de la subdivision de l'espace global des opérations en "sphères" correspondant chacune à un espace d'action hétérogène qu'en milieux qui correspondent à un espace d'évolution des moyens homogène. On passerait dans ce cas d'une appréhension du champ spatial de la guerre ressemblant au premier schéma à une nouvelle répartition ressemblant à celle-ci


Loin de n'être qu'un détail, cette nouvelle répartition doit être considérée comme un changement de paradigme, et traçe in fine une nouvelle ligne de distribution des compétences et des moyens entre les armées, dont elle invite à repenser les missions en profondeur. Chacune des quatre sphères - aéroterrestre, aéromaritime, aérospatiale et informationnelle - correspond à un espace d'action donné. Ce second schéma appelle plusieurs remarques immédiates :

•L'omniprésence de l'élément aérien est immédiatement flagrante. Cette omniprésence conduit à séparer le "milieu aérien", et ce pour une raison simple : il n'y a pas de cohérence opérationnelle de celui-ci imposant le regroupement de l'ensemble des moyens aériens au sein d'une même structure. Le développement de l'aviation militaire depuis la première guerre mondiale a eu pour effet premier de tridimensionnaliser les opérations navales et terrestres, jusque là bidimensionnelles. La rupture est donc interne à ces domaines, conduisant à passer d'un combat terrestre à un combat aéroterrestre intégré et d'un combat naval à un combat aéronaval intégré. Le développement d'armées de l'air autonome, en outre, doit être vu comme d'une part une conséquence de l'incapacité quasi-complète des armées de terre de l'époque (pas des marines) à penser en trois dimensions, ignorant ainsi la transformation radicale connue par le combat terrestre en 1914-1918, et d'autre part comme le résultat du développement d'une vision stratégique du rôle de l'élément aérien (avec des penseurs comme Mitchell, Douhet, etc.). D'emblée il est possible de tracer une frontière entre une troisième dimension "tactique" et une troisième dimension "stratégique". Aujourd'hui, ce second volet ne peut être qu'aérospatial, et non uniquement spatial (exo-atmosphérique). D'abord parce que plusieurs missions strictement aériennes (atmosphériques) n'entrent pas dans les sphères aéroterrestres ou aéronavales, ou en tout cas qu'elles constitueraient en cas d'intégration une application non rationnelle de ressources nécessairement limitées : il en va ainsi du transport aérien stratégique (et uniquement celui-ci) et du ravitaillement en vol, pour ne citer que ces deux exemples. Ensuite, parce que des missions jusqu'ici uniquement aériennes vont s'étendre de plus en plus hors de l'atmosphère. Il en est ainsi en premier lieu de la défense aérienne (et de son corrolaire offensif, la supériorité aérienne), qui va devenir de plus en plus aérospatiale. Remarquons que cette défense/supériorité aérospatiale n'est pas la défense tactique ponctuelle des unités terrestres ou navales. Il s'agit de la maîtrise et de la protection des nœuds du réseau aérospatial et des liens entre ces nœuds. La protection des plate-formes aéroportuaires est donc une mission de défense aérienne. Dans le même temps, la protection des voies aériennes de transit, et le contrôle de l'espace aérospatial au dessus et au delà de l'espace aéroterrestre nécessitent des moyens et une coordination particuliers, qui imposent de confier ces missions à une structure dédiée. On retrouve là la distinction, qui existait par exemple en URSS (entre PVO et Aviation du Front) entre forces de défense aérienne et "aviation de coopération" (vieux terme de l'armée de l'air française, au demeurant). Cette défense aérospatiale opérative/stratégique devra disposer de moyens antimissiles et anti-satellites, le développement de satellites "jetables" imposant de pouvoir en faire l'attrition de manière prolongée. De la même manière, le renseignement stratégique et opératif repose non seulement sur les satellites mais aussi sur des moyens atmosphériques : drones, dirigeables, etc. Il semble logique d'unifier sous un seul commandement ces moyens (qui participent en outre de la sphère informationnelle abordée plus loin).

•La subdivision en sphères, et non plus en milieux, impose de distinguer trois grandes catégories de moyens. D'une part les moyens dont l'espace d'action est limité à la sphère à laquelle ils appartiennent. Les troupes de mêlée (infanterie, armée blindée cavalerie) font strictement partie de la sphère aéroterrestre, de la même manière que les moyens antinavires ou anti-sous-marins appartiennent uniquement à la sphère aéromaritime. Les unités chargées de la défense des bases navales ou aériennes font également strictement partie des sphères aéromaritime ou aérospatiale (respectivement). La deuxième catégorie de moyens est composée par ceux qui, appartenant strictement à une sphère, peuvent agir sur une autre. Les missiles de croisières navals de frappe terrestre en sont un exemple : ils changent de sphère d'appartenance entre leur lancement et leur arrivée sur cible ; c'est également le cas de beaucoup de vecteurs aériens : un chasseur naval peut frapper la terre, un chasseur terrestre attaquer un navire, tandis qu'un satellite pourra servir tant au chef terrestre que naval. D'une certaine manière, les parachutistes et les troupes amphibies peuvent être considérées comme relevant de cette catégorie. La dernière catégorie de moyens est composée de ce que l'on qualifiera de moyens d'interface, c'est à dire de moyens qui, appartenant strictement à une sphère, permettent néanmoins de faire la jonction avec une autre. Le transport aérien stratégique ou les navires amphibies illustrent cette catégorie. Cette répartition n'est pas figée : lorsqu'une unité mécanisée est employée pour défendre une base aérienne, elle passe dans la sphère aérospatiale, et inversement lorsqu'une unité de défense de base est employée dans des opérations à objectif terrestre (participation à un siège de ville) ; lorsqu'un chasseur naval est employé dans une manœuvre aéroterrestre, il appartient à cette sphère pour la durée de cette mission. C'est dans cette participation ponctuelle, mais surtout (et bien plus) dans les moyens dits d'interface que la collaboration interarmées aura lieu et sera essentielle. Pour ces derniers en effet les contraintes des deux sphères doivent être pris simultanément en compte dès la conception, et pour l'acquisition et l'emploi. Ainsi un navire amphibie doit-il à la fois avoir de bonnes caractéristiques marines mais aussi être conçu d'emblée autour des moyens aéroterrestres qu'il aura à projeter : son gabarit doit être déterminé par la taille et la composition des unités de l'armée de terre en même temps que par les contraintes spécifiques du milieu maritime. Dans les domaines "mono-sphères", l'interarméisation sera moins utile dès lors que chaque sphère intègre systématiquement les trois dimensions de l'espace. Ainsi le CAS relèvera-t-il uniquement de la sphère aéroterrestre, la lutte ASM aérienne de l'aéromaritime, la lutte anti-satellite de l'aérospatiale, etc. Cette distinction de moyens peut être résumée de la manière suivante .


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Message par Sphinx Jeu 13 Mai - 17:29

•Chacune des armées aurait pour responsabilité unique une des trois sphères aéroterrestre (armée de terre), aéromaritime (marine nationale), aérospatiale (armée de l'air). La quatrième sphère, la sphère informationnelle, a un statut particulier. Elle concentre l'ensemble de l'acquisition, du traitement, de la manipulation et de la destruction de l'information à des fins militaires, et englobe pour cette raison les autres sphères tout en étant englobée en elle. A ce titre, son fonctionnement peut s'apparenter aux actuelles forces stratégiques (nucléaires, qui sortent du cadre de notre discussion mais qui pourraient dans une certaine mesure constituer une autre sphère englobant les trois sphères "physiques"). Autrement dit, chaque armée en dispose d'un élément, mais l'ensemble de ceux-ci forment un tout qui transcende le frontière de chaque armée. Au niveau tactique, la sphère informationnelle est contenue dans chacune des trois autres sphères, et peut donc être gérée de manière autonome au sein de celles-ci. Aux niveaux opératif et stratégique, en revanche, l'information transcende les sphères "physiques". La conduite des opérations dans cette sphère doit donc être mutualisée, et "interarmisée", de la même manière que le contrôle des moyens de frappe nucléaire n'est pas l'apanage d'une armée en particulier. Cette sphère a donc un statut particulier.

•La répartition des moyens et le statut particulier de la sphère informationnelle imposent de repenser l'organisation des forces aux échelons opératifs. Actuellement, sur le modèle américain centré sur les milieux, on distingue au sein d'une force interarmées (échelon opératif, JFCC dans la terminologie américaine et OTAN) des composantes terre, air et mer et désormais opérations spéciales. Cette organisation reflète les prérogatives de chaque armée bien davantage qu'elle ne constitue un modèle fonctionnel, les commandements de composante terrestre et aérienne agissant tous deux sur les opérations au sol, par exemple, et renvoie au commandant de théâtre l'ensemble de la coordination tactique entre les armées, ce qui constitue un non-sens au regard des responsabilités de celui-ci. Une organisation du commandement construite sur l'espace d'action, et non sur le milieu, aurait de multiples avantages. l'échelon du théâtre aurait pour responsabilité principale la stratégie militaire sur celui-ci, et ne s'occuperait que de la coordination opérative de l'action des différentes armées, c'est à dire le développement des plans de frappe opératifs (changement de sphères) ainsi que les missions faisant appel aux moyens d'interface. Au niveau inférieur, des commandements constitués autour de chaque sphère auraient pour mission l'action opérative dans leurs sphères respective, et se chargeraient de la coordination tactique des milieux. Au niveau tactique, les forces seraient la plupart du temps "mono-sphères". A un découpage par milieu d'évolution des moyens succéderait une organisation basée sur l'espace d'action de ceux-ci.

Modifier la manière d'appréhender l'espace est aujourd'hui éminemment nécessaire : l'actuelle division en milieux montre chaque jour ses limites, ne reflétant pas la réalité des opérations. L'emploi judicieux des moyens, la cohérence des institutions que sont les armées, et la possibilité de développer un art de la guerre tridimensionnel de manière native à tous les niveaux imposent de recombiner l'espace en s'affranchissant d'une division en milieu arbitraire. Dans cette transformation du regard sur l'espace réside sans doute l'une des clés des succès futur ; celui qui saura penser sa manœuvre en trois dimensions, et l'articuler en fonction non du milieu mais de son objectif aura sur le chef qui continuera de tracer entre ciel, espace, terre et mer des frontières arbitraires un avantage immense. Alors que les milieux s'imbriquent, s'influencent mutuellement, se combinent et se recombinent en permanence, il est essentiel d'en tirer toutes les conséquences militaires. La disjonction des milieux n'existe plus. Il faut faire place à leur combinatoire.


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