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Si Salah Boubnider (Le colonel saout el Arab )

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Message par Sphinx Lun 4 Jan - 22:08

"« Nous avions donné la révolution au peuple »"

Salah Boubnider est né à Oued Zenati (Guelma), dans une famille extrêmement modeste. Très jeunes, ses cinq frères et lui sont orphelins de père, emporté par le paludisme. « Le paludisme, dira-t-il plus tard, était une maladie mortelle. Il n’y avait pas de médicaments et quand bien même il y en aurait eu, nous n’avions pas les moyens de les acheter. » Après un bref passage (4 ou 5 ans) à la medersa, il est happé par la vie active. Comme pratiquement tous les enfants de colonisés, il exerce plusieurs petits métiers pour survivre.


La Seconde Guerre mondiale éclate alors qu’il n’avait pas encore dix ans. Une guerre qui précipite le pays tout entier dans une pauvreté encore plus âpre du fait de la rareté du travail et de la nourriture. La fin de la guerre n’arrangera en rien les choses, puisqu’elle verra l’introduction de nouvelles technologies de l’agriculture comme la mécanisation des opérations des labours et des moissons, périodes de l’année qui absorbaient beaucoup de main-d’œuvre saisonnière. Les tragiques événements de mai 1945 interviennent, alors qu’il est encore dans les rangs des Scouts musulmans algériens (SMA). A ce titre, il prend une part active dans l’organisation à Oued Zenati des manifestations qui se voulaient pacifiques à l’occasion de la victoire des Alliés sur les armées nazies. « Nous les voulions sincèrement pacifiques, puisque certaines personnes sont venues armées de pioche, de pic et de fourche, et nous les avons désarmées pour éviter tout incident. Nous ne voulions pas d’affrontements avec les gendarmes. » Naïvement et comme toutes les populations qui, depuis le début du mois de mai, manifestaient ici et là à travers tout le pays, que ce soit à l’appel du mouvement des Amis du manifeste et de la liberté (AML) ou directement du Parti du peuple algérien (PPA), ils revendiquent l’application des dispositions de la Charte des Nations unies de San Francisco, fraîchement votée, qui pompeusement appelait à la libération des peuples. Texte œcuménique s’il en fut et qui pompeusement proclamait la fraternité universelle. Le tout entretenu par un discours équivoque du général de Gaulle prononcé à Brazzaville lequel disait-on promettait une « certaine autonomie ». Il sera témoin du carnage du 8 mai 1945 et des jours suivants. « Le lendemain l’armée française intervenait. Le village a été assiégé un mois durant. L’aviation, l’artillerie, tous les moyens ont été mis en branle. La barbarie. Le pillage. Les victimes étaient dépouillées des quelques objets de valeur qu’elles portaient. On arrachait des boucles d’oreilles en emportant des morceaux de chair sanguinolents et qui étaient revendues le soir dans les rues. »

C’est à cette période qu’il adhérera au PPA. « Je vendais notre journal l’Algérie libre. Je prenais un malin plaisir à aller claironner ce titre ô combien symbolique dans les bars que fréquentaient les colons. Je jubilais de la colère que ce nom suscitait. » Et lorsqu’on lui demande pourquoi son choix et son engagement ont-il été portés sur ce parti et non un autre, il répond : « Le PPA se battait pour nous. Le PPA était comme son nom l’indique le parti du peuple, son programme traduisait nos revendications. » Membre de l’OS (1947), il fait la connaissance de Boudiaf, de Didouche lesquels ont animé l’OS à l’est du pays, et surtout de Zighoud Youssef pour lequel il voue une remarquable amitié mêlée d’une profonde admiration. C’est l’époque où il rencontre également plusieurs autres responsables et cadres du PPA-MTLD au niveau national. Il est arrêté en 1950 avec le démantèlement de l’OS, suite à l’affaire de Tébessa. « Une organisation militaire clandestine ne doit pas dépasser les 6 mois avant de passer à l’action », nous dira-t-il presque sentencieusement. Il aura du reste à cette époque un jugement critique sévère à l’endroit des responsables au plus haut niveau du PPA-MTLD. « Des affaires de personnes », « des histoires de leadership qui ont miné le parti », « la décision s’est individualisée ». Vient un épisode cocasse de la vie de Si Salah, qu’il racontait avec cet inévitable rire étouffé qui en ponctuait la fin : « Nous avions passé 14 mois en prison avant d’être jugés. Ma mère qui possédait une vache l’a vendue pour me constituer un avocat, un certain Me Arnaud, mais au lieu de plaider pour moi, mon défenseur a demandé un châtiment exemplaire. Le voilà dressé contre moi et m’accablant de tous les crimes. » Condamné, il purge deux ans de prison à Annaba, puis à Serkadji à Alger où il est placé dans le pavillon des x, un quartier d’isolement pour les « ni politique ni droit commun ». Sa déception sera énorme à sa sortie de prison. Le parti qui pour des raisons évidentes de survie n’a pas reconnu l’existence de l’OS leur tournera le dos. Rentré à Oued Zenati, il sera accueilli par « les injures des colons et les quolibets des antipatriotes ». A la veille du 1er Novembre 1954, il est contacté par Didouche Mourad pour des missions de sabotage, de propagande et d’agitation dans le secteur de Oued Zenati. « La mort de ce grand chef a été un coup très rude, une perte immense d’une figure de notre histoire. » Ce n’est qu’après la mort de Didouche (18 janvier 1955) qu’il reçoit l’ordre de rejoindre le maquis. Il participe aux opérations d’août 1955. Lorsque nous avions décidé du 20 août 1955, nous nous sommes longuement concertés. Zighoud avait dit : « C’est au peuple de se libérer lui-même. Nous ne sommes pas leurs libérateurs. Nous ne faisons que l’organiser. La responsabilité lui revient. De deux choses l’une : ou il se libère ou il coule. » Interrogé sur le prix du sacrifice et les 12 000 victimes de la terrible répression française qui a suivi le 20 août 1955, il répond agacé : « Nous nous attendions à plus...Tuer 10 000 ou 100 000 hommes ne représente rien pour le système colonial. Bien sûr qu’on déplore qu’il y ait eu autant de victimes...C’était le prix à payer pour voir juillet 1962 et l’écroulement du colonialisme. Il s’agissait d’une révolution. Nous avons fait ce que nous croyions être le mieux pour épargner la vie du peuple algérien. » Y avait-il une autre solution ? De toutes les grandes réalisations de l’ALN, il semble que celle qui lui tenait le plus à cœur était l’expérience des Assemblées populaires élues démocratiquement, malgré la guerre totale imposée par les armées françaises.

La destruction de la relation entre les populations et l’administration en place devait être accompagnée par une institution de substitution, alors que le système colonial réunissait plusieurs douars pour constituer une commune. « Tribus ou familles qui ne s’entendaient pas forcément entre elles, nous avons privilégié la représentation plus homogène d’élections par douar ou village. Depuis ce sont les populations, elles-mêmes, qui se sont chargées du ravitaillement, de la nourriture, des médicaments, y compris de la neutralisation des traîtres et autres agents de forces coloniales. Nous avions donné la révolution au peuple. » La disparition au lendemain du Congrès de la Soummam de son chef et ami le colonel Youssef Zighoud va laisser en lui un grand vide et l’émotion qui accompagne l’évocation du nom de ce grand militant de la cause nationale et combattant de la liberté, trahit une cicatrice qui ne s’est jamais réellement fermée. Membre de l’état-major de la Wilaya II, il en devient le colonel, chef politico-militaire en 1959 après le départ vers l’extérieur de Ali Kafi. Saout El Arab confirmera alors la pleine mesure de toutes ses qualités, mêlant l’audace dans l’action, la sagesse dans la décision, l’humilité dans le comportement de meneur d’hommes qu’il fut. (Voir témoignage de Lamine Khène). Il restera à la tête de cette wilaya jusqu’en 1962. Membre du CNRA, il participe au Congrès de Tripoli et s’oppose violemment à Ben Bella sur la question des mandats de Tahar Zbiri. Il prit la défense de Ben Khedda, alors président du GPRA, qui avait été grossièrement injurié par Ben Bella. En compagnie de Ben Tobbal, il est arrêté le 25 juillet 1962 à Constantine par Ali Berredjem qui avait rallié la Wilaya I sous le commandement de Zbiri partisan de Houari Boumediène et de l’armée des frontières. Libéré, il rencontre Ben Bella à Oran et se rallie au groupe d’Oujda. Il reçoit la charge des affaires publiques et administratives de la Wilaya II.

Membre fondateur du PRS, membre du conseil de la révolution (1965-1967), membre du Conseil de la nation (1997-2001), membre fondateur et résident du Comité des citoyens de défense de la République (CCDR) (1998). Après une longue maladie, il décède à Paris le 27 mai 2005.

Source:El watan le quotidien indépendant
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Personne à contacter Re: Si Salah Boubnider (Le colonel saout el Arab )

Message par Sphinx Lun 4 Jan - 22:39

Amères réminiscences

Si Salah Boubnider (Le colonel saout el Arab ) Arton210

Récemment « Saôut El Arab » s’est tu sans bruit ni fanfare, dans
l’indifférence presque générale, surtout officielle.
En réalité cette voix, depuis le cessez-le-feu de mars 1962, suite à une terrible
guerre de libération nationale soutenue et animée par tout un peuple uni, cette
« voix des arabes » ne finissait pas de diminuer d’ intensité pour, enfin, de
guerre lasse, ne plus émettre du tout.
Significativement, cette incandescente lumière, parmi d’autres, qui nous
éclairait au milieu des ténèbres impénétrables que le système colonial avait
tissé pendant plus d’un siècle, s’était éteinte dès cette tragique période de
crise faite de déchirements, de luttes de clans, tristement alimentés par des
ambitions indécentes… La trame gaulliste venait d’aboutir. Une toile patiemment
tissée par De Gaulle, tout au long de son règne, c'est-à-dire depuis son retour
au pouvoir, en vue de sauvegarder les intérêts de l’empire français en Algérie…
Le système qui régnait au pays depuis l’indépendance, avait tellement mis
sous le boisseau Si Salah, qu’il s’est récemment trouvé des journalistes, par
méconnaissance totale de la biographie de l’intéressé, pour avancer l’idée que
l’origine de ce surnom si populaire, « Saôut El Arab », provenait du fait qu’il
aurait été l’initiateur de la station radio émettrice du Caire ( !?). Peut-on leur
en vouloir, au moment où l’un de nos quotidiens, par l’entremise de son
directeur de rédaction, nous « gavait » d’informations biographiques concernant
un triste personnage, en l’occurrence le Colonel Bigeard, devenu depuis général,
l’un des principaux responsables des souffrances subies par tout un peuple, et
plus particulièrement la population algéroise (bataille d’Alger) ; le directeur de
ce journal donc, ne trouva pas mieux que d’aller interviewer, chez lui, ce
continuateur des Bugeaud, Damrémont, Lamoricière, Saint Arnaud et autres
maréchaux sanguinaires de triste mémoire…
Pour revenir à notre propos, qu’en est-il du pseudonyme « Saôut El
Arab » ? Ce que nous savons par les djounouds et les proches qui l’ont côtoyé
durant les années de braise, c’est qu’à force d’écouter quotidiennement la
station radio du même nom, en particulier son émission destinée aux Algériens,
Si Salah Boubnider a fini par être surnommé « Saôut El Arab » ! Pour donner un détail personnel, nous avions pu remarquer qu’en plus de son pistoletmitrailleur,
il y avait sur son autre épaule, en bandoulière, un petit poste
transistor qui, apparemment, ne le quittait jamais !
.../...
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Personne à contacter Re: Si Salah Boubnider (Le colonel saout el Arab )

Message par Sphinx Lun 4 Jan - 22:42

A ce propos ouvrons une
parenthèse, certes amère, mais tout de même pleine d’enseignements : cette
inextinguible soif d’informations qui prenait les Algériens de cette époque, et
plus particulièrement les militants de la cause nationale, a privé la guerre de
libération nationale de l’un de ses plus valeureux dirigeants en la personne de
Mostefa Ben Boulaid ; on se souvient que les services français eurent la
diabolique idée de lui larguer au-dessus des Aurès - l’armée coloniale, malgré
ses moyens et ses 500 000 soldats ne pouvant y pénétrer – un transistor
piégé…
Et que dire de la brève information signalant le rapatriement de la
dépouille de Si Salah sur l’aéroport d’Alger alors qu’à l’ouest du pays, plus
exactement à Tlemcen et Oran, la nomenklatura aidée par l’appareil d’Etat
(plusieurs ministres en exercice !) organisait le « jubilé » de M. Ahmed Ben
Bella ?
Même la presse du lendemain nous a précisé, qu’à cette exceptionnelle occasion,
l’ex- premier président de la RADP alla jusqu’à gratifier l’assistance, lui et son
épouse (qui, semble-t-il, serait une ex-consoeur), de quelques pas de danse
improvisées !
Il est vrai que les tenants du système étaient prêts à lui faire passer tous ses
phantasmes pourvu que son « amnésie » politique persiste indéfiniment afin qu’il
cautionne l’opération dite de « réconciliation nationale » tout en impliquant son
ami Abbaci Madani et, si possible, en récupérant Ali Belhadj…
Oui, pour M. Ahmed Ben Bella, aller accueillir – et se recueillir- devant la
dépouille de Si Salah Boubnider, dirigeant de la Wilaya 2 jusqu’à la fin de la
guerre et membre du CNRA, n’était pas pensable – ni non plus pour son
entourage circonstanciel – parce qu’il pouvait risquer de voir une dernière fois
l’illustre disparu se relever de son cercueil et ainsi l’interpeller: « Qui t’a fait
Roi ? ».
Nous ne cultivons pas le culte des « colonels », mais en la personne de Si
Salah Boubnider nous avons affaire plutôt à un authentique patriote, un
révolutionnaire au plein sens du terme comme il en existe tant dans chacun des
pays qui eut à vivre un mouvement de libération populaire.
Faut-il rappeler comment la wilaya qu’il eut à diriger avec tant d’esprit
unitaire, de courage et de fermeté, fut déstabilisée et divisée en vue
justement d’affaiblir et de neutraliser ses grandes potentialités politiques et
militaires dans l’Est du pays? Lors des affrontements entre troupes venant des
frontières tunisiennes, et les éléments de la Wilaya 2, il a suffi à des
« responsables » militaires, intronisés comme membres de l’ « Etat Major
Général » de l’ALN, basé aux frontières extérieures, d’utiliser quelques « officiers » locaux sans conscience politique ni respect d’un peuple qu’ils
étaient censés libérer, comme par exemple le Commandant Larbi Benredjem qui
ne se gêna pas de déclarer publiquement « qu’il préférait vivre au milieu des
chacals dans la forêt, que parmi ses semblables… »
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Message par Sphinx Lun 4 Jan - 22:45

Celui que ne purent atteindre, ni les services français durant l’opération si
dévastatrice dite « bleuite » (action subversive d’intoxication ciblant les
intellectuels, surtout dans les Wilaya 3 et 4) , ni les sirènes de l’Elysée par
lesquelles le Général De Gaulle appelait à « la paix des braves » (ce dernier eut
quand même le loisir de recevoir à l’Elysée quelques dirigeants de la wilaya 4
manifestement mystifiés, et, pour être plus précis, insuffisamment alimentés
et soutenus par une direction extérieure -en Tunisie et au Maroc- plus
préoccupée par les luttes intestines qui la minaient… ) , Si Salah Boubnider, fut
écarté, comme d’autres, par des moyens indignes, parce qu’il constituait un sérieux obstacle dans la course au
pouvoir choisie par une poignée de
responsables -qualifiés
‘d’historiques’- aveuglés par
l’ambition, ayant principalement vécu
hors d’un pays qui eut à subir l’une
des pires guerres d’extermination….
Du coup, ceux qui étaient préoccupés et inquiets par l’orientation et le
développement de la guerre de libération nationale (était-ce un nouveau
VietNam, voire même une révolution à la Cubaine, se demandaient-ils ?) étaient
rassurés. Les De Gaulle, Bourguiba, Hassan II, Kennedy, MacMillan et consorts,
voyaient leur inquiétude disparaître. Les intérêts de l’impérialisme international
étaient enfin sauvegardés. L’ère du néocolonialisme s’ouvrait pour eux, avec tant
de promesses…
Et que sait-on de ce personnage hors norme, de la trempe de cette
multitude d’hommes que l’Algérie enfanta. Nous pouvons nous permettre quand
même de nommer quelques uns d’entre eux: Zighout Youcef son compagnon des
premières initiatives d’organisation, d’actions et de luttes au sein des masses
populaires, Larbi Ben M’hidi (assassiné par Aussaresses sur injonction de
l’Elysée, parce que ‘inutilisable’ pour une future Algérie voulue plus réceptive),
… et, enfin, Abane Ramdane (le Saint-Just de la révolution algérienne, éliminé
par ses propres « frères »…).
Tout récemment dans la presse, alors que le mal le minait, Si Salah a parlé
un peu de lui, mais avec dérision comme il sied à des héros qui se refusent toute
vanité inutile, en relatant les mésaventures de sa pauvre mère qui, face à son
arrestation à Oued-Zenati par la police colonialiste, consentit le sacrifice de
vendre son unique vache pour lui constituer un avocat. Lequel défenseur,
malheureusement, ne fit qu’ « enfoncer » son client !
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Message par Sphinx Lun 4 Jan - 22:56

Comparativement à cette rare confidence d’ordre familial, situant avec
exactitude l’origine sociale de l’intéressé, quelle caution accorder aux
« précisions » biographiques données par un de nos historiens, lorsque celui-ci,
dans l’un de ses ouvrages sur l’histoire contemporaine de l’Algérie, écrit ceci à
propos du disparu : « Colonel Salah Boubnider, originaire d’Oued-Zenati, centre
agricole du Nord Constantinois. Fils de commerçants aisés […] »
Or, nous savons à présent que les fils de commerçants aisés, d’exploitants
agricoles, de propriétaires terriens ainsi que des fidèles subalternes de
l’administration coloniale (bachaghas, caïds…) ont tout de même eu le précieux
avantage d’étudier qui à la Zitouna, qui à El-Azhar, qui à Montpellier, qui à
Paris… et ceci grâce aux généreux deniers de leurs parents, et aux bourses
gracieusement accordées par le système colonial….
Pour terminer, nous aborderons la question qui nous semble être la plus
préoccupante, celle ayant trait à la vie de Si Salah Boubnider, à sa prise de
conscience précoce, à son rôle dans l’action de résistance et d’organisation
patiente et systématique à travers et au-delà de sa région natale, à cet
effacement hors du commun qui façonne les hommes qui font l’histoire, au
drame aussi vécu par l’intéressé lorsqu’il constata l’implosion voulue de l’Armée
de Libération Nationale à travers les divisions crées au sein de ces héroïques
wilayates, alors qu’elles avaient pu résister aux opérations des plans Challe,
avec leurs moyens humains et matériels infernaux (napalm, terres et forêts
systématiquement brûlées, habitées ou non, etc.).
Oui, quel biographe ou quel historien, digne de ce nom (hors, bien
évidemment, des Yves Courrières et compagnie), s’attellera à retracer l’épopée
de cet authentique fils du peuple et qui vient d’être discrètement enterré,
nonobstant les discours protocolaires et les présences contraintes…

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