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Message par Sphinx Jeu 18 Mar - 0:11

« La Mer rouge » : le naufrage annoncé d’un Pharaon



« Ils m'ont torturé au maximum vous comprenez ? Puis le général Toufik est venu, il m'a dit : Ana Rabha [c'est moi le Maître] tu vas voir ce que je vais faire de toi. Accepte de dire que tu as tué Hachani et tu auras quinze ans de prison, tes parents pourront te voir en prison. Sinon je vais t'emmener chez ta mère que je vais éventrer devant toi. C'est moi le général Toufik, Rab Edzayer [le Dieu de l'Algérie]. » (1) « Sinon je te ferai cracher le lait que tu as tété. C'est moi le général Toufik, Rab Edzayer », selon une autre source (2).


Cette déposition a plongé la salle dans un grand silence.

Ce témoignage de Fouad Boulemia, lors du procès-mascarade du 12 avril dernier concernant l'assassinat de Abdelkader Hachani, n'a pas choqué parce qu'il confirme que la torture est généralisée, institutionnalisée et pratiquée avec l'approbation et l'intention calculée des plus hautes autorités. La torture est une « constante nationale » dont personne ne dénie l'endémie, excepté les généraux de l'éradication, leurs complices et leurs suppôts.

Cette déposition a surpris car elle révèle un pan de ce que les mondes médiatique et politique algériens taisent depuis plus de dix ans : la nature de l'invisible, l'inaudible et l'inamovible général Mohamed Mediène, alias Toufik, chef de la toute-puissante DRS. Elle a ouvert une lucarne sur l'âme de ce criminel en puissance dont la personnalité est une des clefs pour comprendre le comportement du pouvoir ces dix dernières années.

Il est connu que le général Mediène, surnommé « La Mer rouge » par ses collègues, est responsable de crimes de guerre, de crimes contre l'humanité et de massacres génocidaux. L'emprisonnement politique de dizaines de milliers de citoyens, la torture de dizaines de milliers d'Algériens, les disparitions forcées de 17 000 citoyens, les milliers d'exécutions sommaires, les campagnes de massacres ciblant des dizaines de milliers de personnes appartenant à des segments précis de la société, et les diverses formes de persécutions relèvent de crimes à grande échelle, organisés par une politique d'Etat systématique, dont le général Médiène, en tant que chef de la DRS, est l'un des plus importants responsables. Ce qui est moins connu, c'est le profil psychologique de l'un des architectes de cette vaste et terrible entreprise de destruction.

Le crime contre l'humanité est défini psychologiquement comme « un délit tellement odieux qu'il choque la conscience humaine. » Le silence terrible dans lequel a été plongée l'audience au procès traduit précisément ce choc. « Te faire cracher le lait que tu as tété », « éventrer ta mère devant toi » expriment la phase ultime dans la dégénérescence de la personnalité sadique : le caractère nécrophiliaque. Erich Fromm le définit comme « un état d'idolâtrie permanente du dieu de la destruction », « l'attraction passionnée envers ce qui est mort, décomposé, putride, écœurant », « le culte de la transformation de tout ce qui est vivant en quelque chose sans vie ; c'est le désir de détruire pour détruire. » (3) Le ventre d'une mère étant semence et berceau de vie, son lait étant source et eau de vie, les propos du général Mediène indiquent que c'est le désir d'extirper et d'écarteler la vie qui agite son âme.

Fromm caractérise le nécrophiliaque par sa « conviction que la seule façon de résoudre un problème ou un conflit c'est la force et la violence. La question qui se pose n'est pas de savoir si la violence doit être utilisée dans certaines circonstances. Ce qui caractérise le nécrophiliaque c'est que la force – en tant que ‘pouvoir de transformer l'homme en cadavre’ – est pour lui la première et la dernière solution à tout […]. Fondamentalement, la solution des nécrophiliaques aux problèmes de la vie c'est la destruction et jamais l'effort bienveillant, la construction, ou l'exemple. Leur solution c'est la réponse de la reine d'Alice au pays des merveilles : ‘Coupez les têtes !’ » (3)

Médiène n'est d'ailleurs pas le seul « défenseur de l'Etat national républicain » à être nécrophiliaque, à être voué « au culte de déchirer tout ce qui est vivant ». L'ex-officier de l'ANP Habib Souaïdia raconte comment : « nos chefs directs, mais aussi les généraux Mohamed Lamari, Saïd Bey, Gaïd Salah et Fodhil Chérif, nous disaient souvent des phrases du genre : ‘Vous n'allez pas passer la journée à ramener ces corps jusqu'au PC. Ramenez simplement les têtes.’ » (4) Et il arrive que la tête coupée, exigée par le général-corps-d'armée, soit livrée « dans un sac jusqu'au ministère de la Défense, sur le bureau de Lamari ! » (5) Parfois « on ne s'encombrait pas à prendre les têtes, on ne découpait que les oreilles » (4) Quelle attirance ont des têtes et des oreilles coupées pour ces généraux ? Que fait le général Lamari avec une tête sur son bureau quand on referme sa porte ?

Ces pratiques nécrophiliaques des officiers janviéristes, modernistes et éclairés, qui déclaraient vouloir sauver la République algérienne de la barbarie moyenâgeuse, ne devraient pas surprendre. Après tout leur modèle d'humanité et les officiers qu'ils idéalisent sont leurs instructeurs militaires français, et la stratégie militaire autiste qu'ils singent c'est celle qu'ils ont apprise à l'école militaire coloniale. Les officiers français ont aussi dégénéré dans le sadisme et la nécrophilie à mesure que leurs campagnes de massacres pour asseoir la colonisation se banalisaient. Alors que le général Savary (Duc de Rovigo) avait commencé à massacrer des tribus dans l'Algérois des années 1830 pour réaliser des buts militaro-politiques de contre-insurrection, il finit par le faire par culte de la destruction : « Des têtes !… Apportez des têtes, des têtes, bouchez les conduites d'eau crevées avec la tête du premier Bédouin que vous rencontrerez ! » (6) Les sinistres colonnes de l'armée coloniale au milieu du 19ème siècle se livraient aux « récoltes » d'oreilles d'Algériens. (7) Le colonel Montagnac s'adonnait à ce culte pour gratifier des pulsions nécrophiliaques personnelles : « Pour chasser les idées noires qui m'assiègent, quelquefois, je fais couper des têtes. » [8]Cavaignac, tristement célèbre pour ses enfumades, était plus explicite sur la jouissance que lui apportait ce « vilain métier auquel on s'attache et qui ne devrait cependant laisser que des remords tant il est cruel, et donne pourtant du plaisir. » (9)

A vouloir exclure des hommes de l'humanité, tous ces Caligula militaires ont fini par s'exclure eux même du genre humain. En disant « c'est moi le général Toufik, Rab Edzayer », il est clair que Mediène a perdu tout contact avec les hommes : il plane en pleine république sadique. L'essence du sadisme est bien le désir d'omnipotence.

Albert Camus a montré comment Caligula, que les circonstances ont mis dans une position de pouvoir sans limite, devient de plus en plus assoiffé de pouvoir jusqu'au point où il commence à fantasmer que son pouvoir est absolu et à afficher des prétentions à la divinité. De même que dans l'Egypte antique, Pharaon, qui n'hésitait pas à ordonner l'infanticide à grande échelle chez les fils d'Israël pour préserver son trône, avait lui aussi déclaré : « Ô notables, je ne connais pas de divinité pour vous autre que moi. » (10)

Pharaon d'Egypte n'avait-il pas ordonné de démembrer ceux qui avaient cru en le Seigneur de Moïse, non pas parce qu'ils y avaient cru, mais parce qu'ils l'avaient fait sans demander son autorisation préalable ? De même, le Pharaon d'Algérie qui avait décidé que Fouad Boulemia soit reconnu coupable du meurtre de Abdelkader Hachani, pouvait-il tolérer que la volonté de Boulemia s'oppose à la sienne ? Lorsque cela s'est produit, Médiène n'hésita pas à descendre de son trône pour rappeler l'ordre des choses. C'est moi le Dieu de l'Algérie ! Tu dois te soumettre à ma divine volonté, sinon « je te ferai cracher le lait que tu as tété ».

Pour le sadiste, le pouvoir n'est pas le pouvoir de réaliser des choses mais il est le contrôle sur les hommes. L'expérience de contrôle absolu sur Boulemia, en fait sur toute l'Algérie depuis 1990 (date de son intronisation à la DRS), donne au génocideur qu'est Médiène l'illusion d'omnipotence, la vanité de pouvoir transcender les frontières de l'existence humaine.

Mais comme tous les faux dieux, le général « La Mer rouge » n'est pas unique. Au sein de l'univers de l'éradicationisme haut-gradé de l'ANP, les faux dieux pullulent, comme le rapporte Souaïdia dans son témoignage sur maints officiers qui se prennent pour Dieu. Ces officiers sont atteints de « la folie des grandeurs » malgré leur guerre acharnée contre la religion, nonobstant leur discours moderniste, car le sadisme, comme l'explique Fromm, « n'a pas de but pratique, il n'est pas trivial. Il relève de la dévotion, de la simulation de l'impotence en expérience d'omnipotence. C'est la religion des estropiés psychiques. » (3)

Comme tous les faux dieux, le général « La Mer rouge » n'est pas divin. On dit que le général « Rab Edzayer » est « un homme frêle et effacé qui écoute beaucoup plus qu'il ne parle », qui « fixe attentivement son interlocuteur en tirant sur un gros cigare collé au doigt » (11), qu'il est d'un « froid glacial » (12), arrogant, dédaigneux et paranoïaque, qu'il apparaît rarement en public et fuit les caméras. Bien sûr, on ne dit pas que le général « Rab Edzayer » va aux chiottes comme tout le monde.
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Message par Sphinx Jeu 18 Mar - 0:14

Certains attributs psychologiques de ce général, qui a « fait partie de la promotion ''tapis rouge'' [et] qui suit ses premières classes dans les écoles du KGB » (13), coïncident avec ceux de la personnalité antisociale, que Robert George Leeson Waite, auteur de ‘The Psychopathic God : Adolf Hitler’, a attribuée au Führer du IIIème Reich (14). Ce trouble de la personnalité est défini comme un mode général de mépris et de transgression des droits d'autrui, caractérisé par l'incapacité de se conformer aux normes sociales qui déterminent les comportements légaux, par l'irresponsabilité persistante, et la tendance à abuser autrui par profit ou par plaisir, ainsi que par l'absence de remords et l'indifférence pour le mal traitement d'autrui.

Certains autres traits psychologiques de ce général, telle que sa tendance a être imbu de lui-même au point de refuser de recevoir même des généraux, auraient conduit des psychiatres comme Fritz Redlich, auteur de ‘Hitler : Diagnosis of a Destructive Prophet’ (15), à déceler chez lui un narcissisme pathologique, un mode général de fantaisies ou de comportements grandioses, caractérisé par le besoin excessif d'être admiré, le sens grandiose de la propre importance, le manque d'empathie, l'utilisation d'autrui pour parvenir à ses propres fins, ainsi que les attitudes et comportements arrogants et hautains. Il n'est pas étonnant que cet autolâtre en quête d'omnipotence se pose en compétiteur avec Dieu, qu'il se proclame « Rab Edzayer » et qu'il nomme ses troupes spéciales du GIA « al-ghadhiboun `ala Allah » (ceux en colère contre Dieu).

Mais quel processus psychosocial produit un énergumène au comportement sadique et nécrophiliaque comme celui du général Médiène ?

Trois facteurs méritent une attention particulière pour comprendre la descente en enfer de ce général originaire de Guenzet (Bordj Bou-Arreridj) : son histoire psychologique, son ascension fulgurante dans l'échelle du pouvoir, et un environnement socio-politique propice.

Vouloir faire cracher à un homme le lait qu'il a tété de sa mère soulève beaucoup de questions sur le rapport du général Mediène avec sa propre mère durant son enfance, dont on ne sait pour le moment strictement rien.

On sait par contre, comme l'indique Christoph Eich dans 'Approche psychologique de la torture' (16), qu'à sa naissance un bébé vit dans une union fusionnelle avec sa mère qui ressemble à l'état paradisiaque et non-dualiste d'avant la naissance. Quand une mère répond aux besoins du nouveau-né, quand elle le comprend sans parole, si elle est présente chaque fois que le bébé en signale le désir, un fond de confiance s'établit dans le psychisme de l'enfant. Progressivement il apprend à accepter les absences inévitables de sa mère, confiant en son retour. Il étendra son champ de liberté, deviendra autonome et saura supporter des frustrations, fort de cette confiance en lui-même et en la vie.

Eich indique que tout le contraire se passe si pour une raison quelconque la mère ne répond pas aux besoins du bébé pendant les premiers mois. Dès que la réalité unitaire est rompue, dès que le climat symbiotique entre la mère et l'enfant est perturbé, ce dernier se sent expulsé du paradis et propulsé dans une sorte de néant. Et c'est la panique de l'anéantissement, la chute dans le vide. Selon sa constitution il aura tendance soit à une attitude passive et auto-destructrice, soit à la violence.

On sait aussi que des expériences de rejet et de punition douloureuses durant l'enfance et un climat familial violent et chaotique engendrent souvent un caractère agressif, ainsi qu'une pauvre image de soi-même et un manque de confiance en soi qui attisent un besoin maladif d'élévation de soi.

Quel que soit son self-concept individuel, il s'imbrique avec un self-concept sociétal modelé par l'expérience coloniale (17). Cette dernière a laissé l'élite fortement aliénée culturellement dans un état de dépersonnalisation, de susceptibilité chronique, et de doute de soi oscillant parfois entre le narcissisme et la haine de soi. Cette infrastructure psychologique confère un besoin démesuré de sécurisation et une forte agressivité (18).

Le pouvoir corrompt souvent les meilleurs hommes, mais couplé à une telle personnalité il est simplement dévastateur. L'ascension fulgurante dans l'échelle du pouvoir est sans doute pour quelque chose dans la transformation psychologique du général Médiène. Passer en quelques années du rang d'un simple officier qui montait la garde sur Chadli Bendjedid pendant ses parties de pêche dans le littoral oranais à celui d'un général-major aux pouvoirs sans limites provoque nécessairement des troubles de la personnalité.

Devenir en une décennie le Commandant réel de l'armée, le Chef suprême des milices, l'Emir national du GIA, le Président effectif de la plupart des formations politiques, le Directeur exécutif de presque toutes les organisations parapolitiques, le Magnat incontesté de la presse, l'Homme influent des lobbies d'affaires, toute cette concentration de pouvoir sans avoir à rendre des comptes à personne, donnent au général l'opportunité de transposer sa vulnérabilité, de compenser sa faiblesse et son doute de soi par son pouvoir sur les autres. Gérer l'emprisonnement politique, la torture, la disparition, l'exécution sommaire, le massacre de dizaines de milliers d'êtres humains avec une impunité totale, jouir impunément du droit de vie ou de mort sur des pans entiers d'une société, donne au général – comme dirait Fromm – l'occasion de « transformer l'asticot qu'il se sent être en dieu. » (3)

Enfin l'environnement socio-politique propice est un ensemble de conditions favorisant le développement des comportements sadiques. Les études des génocides et les recherches sur les variations des violations massives des droits de l'homme selon les régimes montrent que les régimes qui contrôlent complètement toutes les institutions et organisations politiques, économiques, sociales et culturelles, où il y a une seule pyramide hiérarchique de pouvoir coercitif, où l'opposition est diabolisée et exclue, et où il n'y a ni contrôle, ni frein et ni contre-poids au pouvoir au centre représentent les régimes où la probabilité des génocides et l'intensité des violations des droits de l'homme tendent à être les plus fortes (19). Par contre les systèmes réellement démocratiques et pluralistes, où le pouvoir des régimes est limité par des élections compétitives, où il y a une multitude de pyramides, où l'opposition est considérée comme légitime, et où le pouvoir est diffus, contrôlé et équilibré enregistrent les plus faibles intensités des violations des droits de l'homme (19).

Cette régularité empirique et le fait que l'intensité des violations des droits de l'homme en Algérie se classe parmi les quatre plus graves dans le monde (avec le Rwanda, le Burundi et la Sierra-Léone) montrent donc que le pluralisme et la démocratie en Algérie ne sont que des façades (20). Le président, les ministres, les fonctionnaires clefs, la plupart des chefs de partis politiques, des députés, des walis, des chefs de daïra, des maires etc. sont désignés, fabriqués ou co-optés par les généraux. Ils représentent les intérêts de leurs patrons militaires et non de la société, car ils n'émergent pas d'élections compétitives et propres mais d'élections truquées par les généraux. Les organisations les plus importantes, dites de la société civile, sont contrôlées par les généraux. Les médias sont contrôlés par les généraux. Au lieu d'agir en frein ou contre-poids au pouvoir et à l'entreprise génocidaire des généraux, au lieu de les remettre au moins en cause, ces groupements les ont cautionnés et encouragés. Pire, ces créatures qui « lèchent vers le haut et crachent vers le bas » ont entretenu avec acharnement un discours du monde à l'envers qui disculpe les oppresseurs et culpabilise les opprimés.

Source:Par A. Matari et M. Mahmoudi
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Message par Sphinx Jeu 18 Mar - 0:19

Algérie :Tous, kif-kif !

Officiellement, depuis le 08 Avril dernier, Bouteflika est président de la RADP pour un second mandat de cinq ans. Pour ce faire, la machine a été d’une redoutable efficacité. A l’échelle des pays sous-développés, cela s’entend.


L’objectif de cette superproduction, modèle film hindou, est de redorer le blason d’un régime haletant, disqualifié, qui avait entamé sa descente dans le monde hallucinant de l’anthropophagie (Affaire Khalifa, par exemple) et dont les dégâts collatéraux commençaient à énerver sérieusement les parrains du pouvoir algérien, pressés par les transnationales de mettre fin à un bégaiement qui avait trop fait des siennes. Exigence d’un minimum d’apparat démocratique par les officiels états-uniens oblige, on adapta le scénario d’une course au pouvoir présidentiel avec quelques emprunts des techniques du lobby Bush.

La fin justifiant les moyens, rien n’a été omis pour s’approprier les 84,99% du suffrage. Pour une fois dans l’histoire des élections présidentielles algériennes, le bourrage des urnes, n’a pas été le seul procédé.

A part l’aventure pittoresque et le brouhaha des candidats bouc-émissaires, consentants ou non, et pour ne pas trop faire dans l’innovation, l’omniprésente sécurité militaire de Mohamed Médiène (alias Toufik) et de Smaïl Lamari (alias Smaïn), l’administration asservie de Yazid Zerhouni et la police de Tounsi (alias El-ghaouti) veillèrent au grain, main dans la main, quant à la marche cadencée des choses et à l’alchimie du décompte. Ceci, sous le regard scrutateur de l’indéboulonnable Larbi Belkheir, occupé plus que jamais par la rédaction en temps réel de ses BRQ (Bulletins de renseignements quotidiens) à qui de droit, et appuyés par les murmures assourdissants d’un Mohamed Lamari, au garde-à-vous face à la haute hiérarchie de l’OTAN et appliquant la stratégie chinoise millénaire : "Fais du bruit à l’est et frappe à l’ouest" (Tchwang Tsé).

Et ce qui devait arriver arriva, à la grande satisfaction de tous les opportunistes qui se sont couchés sans état d’âme devant le rouleau compresseur de la realpolitik. Et à la grande surprise, réelle ou feinte, de tous les manipulés, intoxiqués, intellos de salon et autres acteurs professionnels.

Complètement out, les quelques observateurs appartenant aux organisations internationales venues contrôler la bonne marche des élections dans un territoire de plus de 2 millions de km2, politiquement quadrillé à partir des casernes de Beni-Messous et de Ghermoul, distribueront les bons points nécessaires au régime militaire d’Alger pour, entre autres, entrer par la grande porte dans le futur "Grand moyen orient" habillé d’une tenue de parade démocratique factice.

Pathologiquement rivé à la conception répressive et militaro-populiste du pouvoir à la mode "Boussouf-Boumédienne" mais plus que jamais décidé à mettre en pratique son expérience féodale acquise dans les pays du Golfe, le dictateur-réconciliateur croisera majestueusement les jambes sur le trône d’El-Mouradia, en prenant soin de ne pas enlever ses babouches.

A l’instar de leurs aînés, les généraux « janvieristes » garderont, quant à eux, leurs épaulettes dorées, leurs comptes en banque numérotés en Suisse et ailleurs, et n’auront plus de mourrant à se faire, pour l’instant, à propos d’un éventuel TPI (Tribunal pénal international). Véritable épée de Damoclès planant sur leurs têtes et risquant de s’abattre sur eux par "accident" à mesure que la guéguerre entre les clans du régime aurait redoublé de férocité et atteint des limites ingérables.

Souhaité par les opposants purs et durs, ce scénario "catastrophe" aurait pourtant réussi, par effet boule de neige, à débarrasser l’Algérie, une fois pour toutes, de la caste militaro-maffieuse, toutes tendances confondues, qui la gouverne d’une main de fer depuis juillet 1962, quoiqu’en pensent les souverainistes de pacotille.

D’aucuns auront compris qu’à l’heure actuelle ce scénario n’est pas encore viable pour raison de complicité criarde de la France et des USA avec le régime d’Alger.

Ainsi, pour éviter d’atterrir rapidement dans les poubelles de l’Histoire, il s’agissait donc simplement de s’entendre sur la recette de la sauce interne. On ne se bat jamais à mort entre pions zélés de la Trilatérale. La redistribution des cartes mettra tout ce beau monde d’accord pour cinq ans au moins, le temps nécessaire pour Ahmed Ouyahia, l’actuel premier ministre, le poulain favori des généraux, d’arriver à El-Mouradia à bord de son carrosse blindé.

Intra-muros, Bouteflika appliquera une "réconciliation nationale" version "Afa Allahou amma salaf / Effaçons tout et recommençons à zéro". Suivie, comme l’indiquent déjà de nombreux indices révélateurs, d’une amnistie générale pure et simple.

Cela rappelle, la fameuse amnistie décrétée par Chadli Bendjedid à l’égard du groupe Bouyali en 1989. Le général-major Khaled Nezzar, le boucher d’Alger, responsable de la mort à la mitrailleuse lourde de plus de 500 jeunes en octobre 1988 et l’armée de tortionnaires qui rivalisa avec Aussares et ses nervis s’en trouvèrent, du coup, lavés par la machine judiciaire algérienne aux ordres.

Dans ce sens, il en est qui croient naïvement que la réconciliation-amnistie concoctée par les généraux et Bouteflika sera une fleur lancée aux GIA et autres GSPC, un immense panier à crabes qui fait vomir d’horreur et de dégoût à chaque fois que l’on s’intéresse de trop près à son contenu nauséabond. Finalement déversé sur la place publique par les révélations des dissidents de la SM à l’instar de l’adjudant-chef Tigha et du colonel Samraoui.

L’on apprend, en substance, que les GIA sont une création du DRS. Une réalité qui dépasse la fiction, rendue possible par une gestion politique et sécuritaire machiavélique et par une doctrine intégriste entretenue de longues années durant pour contrer un éventuel sursaut démocratique salvateur. Les GIA servant à maintenir un degré élevé de terrorisme aveugle maintenant la société dans un état comateux propice à la maffia militaro-financière pour faire passer, comme une lettre à la poste, tous ses projets douteux et pousser l’Algérie vers un point de non retour.
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Personne à contacter Re: Documentation

Message par Sphinx Jeu 18 Mar - 0:20

Quant au GSPC, qui se différencie tactiquement des GIA par ses attaques "ciblées" contre les militaires , il viserait plusieurs objectifs. Dont le maintien d’une pression directe sur les troupes et les cadres de l’institution militaire pour les "motiver". Ces derniers continueront, de ce fait, à appliquer les ordres des généraux sans se poser trop de questions. Tout indique qu’un autre objectif, et non des moindres, après le 11 septembre 2001, a été d’établir le lien « propice » entre le GSPC et El-Qaïda pour justifier l’injustifiable. Offrir sur un plateau d’argent à une puissance étrangère, les USA en l’occurrence, le prétexte idéal pour justifier sa présence militaire sur le territoire national et précisément au Sud.

Cette réconciliation alibi, porte ouverte à l’impunité tous azimuts, basée sur la fuite en avant et la culture de l’oubli, sera la machine à laver magique qui, à l’instar des assassins et des tortionnaires d’octobre 88, permettra aux généraux de tirer un trait sur tous les massacres impunis, de Bentalha et autres Béni Messous en passant par Serkadji, etc...

Aussi, n’en déplaise à Bernard Henri Lévy, Rachid Boudjedra and co, il est désormais indispensable de se poser, haut et fort, la question du "Qui tu qui ?" ainsi que de la gestion maffieuse de l’Algérie par les généraux. Deux faces d’une même pièce.

Dans la foulée de la commémoration de la journée internationale de la liberté d’expression et de presse, il est sans doute utile de rappeler que ces questions et d’autres encore restent pour tout journaliste algérien épris de vérité et de justice une ligne rouge à ne pas franchir au risque de subir les foudres assassines du régime militaire d’Alger. Même si Bouteflika est là pour noyer le poisson dans l’eau.

Quel est ce responsable de publication qui aura la folie de faire paraître un article dans lequel les lignes rouges seront foulées du pied pour le triomphe de la vérité ?

Il existera toujours des esprits chagrins ou en mission commandée qui rétorqueront qu’en Algérie, on peut même insulter le président de la république sans courir de grands risques. Et ce serait là, selon cette rhétorique empreinte de mauvaise foi ou d’ignorance de la réalité algérienne, la preuve absolue de la consécration de la liberté d’expression et l’engagement du régime d’Alger dans la voie prometteuse de la démocratie. Il est de notoriété publique qu’un président en Algérie n’est qu’une cerise sur le gâteau et que le journalisme d’investigation est le chemin le plus court vers la tombe.

Le cartel des généraux, noyau dur de la maffia militaro-financière, fait la pluie et le beau temps et n’admet aucune incartade pouvant jeter quelque lumière sur son redoutable pouvoir de nuisance.

Ainsi, parler à l’excès de maffias locales, sujet à la mode, sans en référer au centre militaro-maffieux, qui détient la réalité du pouvoir politique et économique et dont elles ne sont que des excroissances organiques, devient une diversion coupable.

Il n’est un secret pour personne que rien en Algérie, hier et aujourd’hui, ne peut se faire sans l’assentiment des généraux, véritables agents de propagation d’un SIDA national meurtrier. Les responsables de la firme Daweeo en savent quelque chose. Société dont le responsable de son antenne à Alger a été assassiné d’une manière horrible pour n’avoir pas saisi les règles du jeu algérien. Il sera remplacé illico presto par le fils du directeur de la sécurité militaire (DRS), le général-major Médiène.

Depuis, Daweeo fait de très bonnes affaires en Algérie. Allez enquêter et tenter de publier des articles sur les tenants et aboutissants de ces affaires sordides qui éclairent la face maffieuse et criminelle (secret de polichinelle !) du pouvoir et vous n’aurez même pas le temps de vous mordre les doigts…

Il est des milliers de cas brûlants qui sonneront votre glas si jamais vous vous y frottez. Dans le chapitre de la création, l’infiltration et la manipulation des GIA, les exemples ne manquent pas. Citons, à titre d’exemple, le cas de Moulay Embarek, alias « Embarek » natif d’El-Aghouat, injecté par le DRS dès la fin des années 80 dans les milieux islamistes algérois et fréquentant un des hauts lieux de la contestation radicale de l’époque, la mosquée « Ennour » du Climat-de-France. Terroriste dès 1992, Embarak a écumé les hauteurs d’Alger (El-Biar, Ben Aknoun, Bouzaréah ...). Responsable de nombreux hold-up et assassinats, ce proche de Said Guéchi, agent du DRS, membre fondateur du FIS et ministre sous le gouvernement Sid-Ahmed Ghozali, se permettait de rendre caduques les avis de recherche concernant les membres identifiés de son groupe terroriste. Quelques heures après sa mort survenue suite à un accident de voiture à Aïn-Oussara (Djelfa), tous ses subordonnés, une trentaine environ, ont été arrêtés...
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Message par Sphinx Jeu 18 Mar - 0:24

Il en est de même du cas du fameux Athmane Khelifi alias « Hocine Flicha », chef terroriste ayant écumé l’Algérois il y a quelques années et dont le refuge se trouvait, par on ne sait quel miracle, à une centaine de mètres à vol d’oiseau de deux imposantes casernes à Bouzaréah, sur les hauteurs d’Alger. L’une appartenant au DRS (Sécurité militaire) et l’autre à la DGSN (centre de transmissions). Le jour de son élimination, la télévision algérienne montra ledit refuge complètement détruit par des tirs de RPG ainsi que des cadavres alignés côte à côte dont l’un était celui de "Flicha". En arrière plan, les téléspectateurs pouvaient apercevoir, derrière des habitations en construction éparses, une végétation touffue et quelques arbres. Le cameraman ne s’est évidemment pas retourné pour filmer les deux casernes.

Quel est ce journaliste algérien qui peut faire sortir des oubliettes et faire publier une enquête sur les très graves accusations de Kadi Heziel (ex-directeur de l’action sociale de la wilaya d’Oran) qui croupit actuellement à la prison d’Oran, mettant en cause le général-major Kamel Abderrahmane, l’actuel chef de la 2ième région militaire ayant occupé de hautes fonction au sein de la SM, et l’accusant, preuves à l’appui, d’être le parrain d’un trafic de drogue international ?.

La vie de Kadi Heziel a été sauve uniquement parce que son cas était connu. Il avait eu la candeur d’envoyer un rapport détaillé au sujet de cette affaire à Bouteflika, croyant sans doute sincèrement que ce dernier était le Zorro espéré. Kadi Heziel a été accusé de détournement de pensions... ! En vérité, le général-major Kamel Abderrahmane n’a fait qu’exécuter les ordres de ses chefs. Toutes proportions gardées, c’est le John Negroponte (1 ) algérien.

Peut-on remettre sur le tapis l’assassinat en 1993 de Kasdi Merbah, président du parti politique MAJD et Ex-directeur de la SM sous Boumédienne, par un groupe islamiste armé commandé par Hassan Hattab (2) et assisté par des experts du DRS, à Bordj El-Bahri (Cap Matifou) à quelques trente kilomètres d’Alger sur une route très fréquentée, dans un lieu hautement sécurisé situé sur un axe ne dépassant pas deux kilomètres comprenant la base navale de Tamentfoust (Lapérouse), une brigade de gendarmerie, l’école militaire polytechnique (Ex-Enita) et une caserne de la garde républicaine ? L’exécution de Marbah survint quelques temps après son appel à l’ANP pour arrêter la stratégie éradicatrice dans laquelle les généraux l’avaient déjà fourvoyée. D’aucuns avaient interprété cet appel comme étant adressé plus particulièrement aux cadres intermédiaires de l’ANP. Quelques temps après cet appel, la majorité des titres de la presse privée se lancèrent dans une campagne médiatique d’une rare virulence contre Merbah. Ce dernier répliqua par un communiqué du Majd disant en substance « qu’il valait mieux s’occuper des services secrets étrangers qui agissent à Alger en vue et au sus de tout le monde".

Ou ouvrir des dossiers puant la magouille et la grande corruption tel celui de l’affaire des radars connue sous le nom de « La France, les Usa et les radars » ou « l’affaire Thompson » qui fut l’une des raisons qui poussa le clan du général Belkheir, Médiène, Nezzar et Guénaïzia (l’actuel chargé d’affaires officieux des généraux algériens en Suisse) à déclarer la guerre à leur frère ennemi, le général Belloucif, ex-secrétaire général de l’ANP et ex-chouchou de Chadli Bendjedid.

Il y a de quoi noircir des milliers de pages concernant la corruption et la culpabilité criminelle du régime d’Alger. Mais les journalistes algériens sont bel et bien confrontés à des lignes rouges infranchissables.

Par ailleurs, bien avant les Belkheir, Médienne, Nezzar et Lamari, le pouvoir algérien a réussi à tisser des liens solides avec les puissants de ce monde. Ainsi, il est maintes fois arrivé à Georges Bush 1er, ancien chef de la CIA, alors gouverneur, de recevoir des millions de dollars de la part de Messaoud Zéghar (Zeggar), le fameux homme d’affaires et officier supérieur de la sécurité militaire algérienne éliminé par Larbi Belkheir durant les premières années du règne Chadli, et de parcourir les USA pendant ses campagnes électorales à bord de l’avion privé de ce dernier. Au même moment, le gaz algérien était acheté par la multinationale américaine El-Paso (même pendant la rupture des relations diplomatiques entre l’Algérie et les USA suite à la guerre israélo-arabe de 1967) et l’armée française expérimentait ses armes chimiques et bactériologiques dans le Sahara algérien.

Il est vrai que, chouchou de Boumédienne qui savait bien ménager le choux et la chèvre, Bouteflika a de qui tenir. Le rejet de la concorde civile version Toufik Médienne et Smaïn Lamari par Abdelkader Hachani, ex-respondable du FIS, assassiné deux ans après sa sortie de prison, et la position nette et précise de Hocine Aït-Ahmed, secrétaire général du FFS (Front de forces socialistes), par rapport aux différentes mises en scène du pouvoir sont des paramètres révélateurs quant aux véritables enjeux et au repère dans lequel est en train d’évoluer l’Algérie.

Qui a peur de la justice et de la vérité ? Après tant de malheurs et de traumatismes graves, l’Algérie ne peut absolument pas se relever si elle ne se regarde pas en face une fois pour toutes. Condition sine qua non pour pouvoir faire le ménage chez soi et ne pas reproduire les erreurs du passé, genre « Sept ans, ça suffit ! ». Comme ce fut le cas au lendemain du recouvrement de l’indépendance, lorsque l’armée des frontières, sous la direction de Boumédienne et les conseils malfaisants de Bouteflika and co, balaya d’un revers de main le rêve démocratique algérien.

Même si tout indique que, pour l’instant, le régime d’Alger a trouvé la parade pour s’en sortir, en enfilant la redingote des « vrais maîtres du monde »(3), personne ne peut affirmer de quoi sera fait l’après demain Algérien.

Source: Soleïman Adel Guémar - (12.05.04)

(1) John Negroponte : Ancien de la CIA, patron des escadrons de la mort en Amérique centrale, il organisa un gigantesque trafic de cocaïne en direction des USA pour financier les Contras du Nicaragua. Le 19 avril dernier, il a été nommé ambassadeur des USA en Irak, après un passage à l’ONU. (2) A l’époque des faits, le GSPC n’existait pas en tant que tel. (3) « Les vrais maîtres du monde », par Gonzalez Matta, Ancien agent des services secrets espagnols et ex-fonctionnaire du ministère du commerce.
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