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« Françafrique »

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Personne à contacter « Françafrique »

Message par Sphinx Lun 22 Mar - 21:27

La politique africaine de la France, un « domaine réservé » opaque et anti-démocratique

« Françafrique » 5cedca10


Depuis les indépendances de ses anciennes colonies africaines en 1960, la politique africaine de la France relève quasi-exclusivement du chef de l’État, conseillé par sa « cellule africaine », dont la localisation, au 2 rue de l’Élysée, souligne l’importance aux yeux du Président de la République. Dans les faits, les relations franco-africaines ne sont soumises à aucun contrôle parlementaire, tant sur le plan diplomatique et militaire (soutien aux dictateurs, accords de coopération militaire, interventions armées de la France sur le continent...) que sur le plan économique (aide publique au développement).

En outre, les décisions élyséennes en la matière sont largement influencées par de multiples réseaux officiels et officieux (État-Major, services de renseignements, milieux d’affaires), voire carrément occultes (loges maçonniques, etc.). Les conséquences de cette opacité du processus décisionnel sont une absence totale de lisibilité et surtout un grave déficit démocratique de la politique africaine de la France, qui a parfois conduit à de véritables tragédies, dont le paroxysme a été atteint en 1994 avec le génocide des Tutsi au Rwanda.

Les origines : De Gaulle, la Ve République et les 3 E
Dès 1958, la Constitution de la Ve république, taillée sur mesure pour le général De Gaulle, confère au Président de la République une liberté d’action quasi-totale en matière de relations internationales, considérées dès l’origine comme le « domaine réservé » du Président. Mais c’est au lendemain des indépendances africaines de 1960 que De Gaulle et son éminence grise Jacques Foccart mettent en place les nouveaux outils du contrôle politique, économique, monétaire et militaire sur les ex-colonies françaises. Ce système s’appuie en particulier sur les « 3 E », l’Élysée (et sa cellule africaine), l’État-major et Elf (entreprise créée par les services secrets français pour assurer, à n’importe quel prix, l’indépendance énergétique de la France). Si le système françafricain a largement évolué depuis, se ramifiant de plus en plus avec la multiplication de réseaux aux intérêts parfois contradictoires, ces trois piliers continuent tant bien que mal à « conduire » la politique africaine de la France .

L’(absence d’)évolution des pratiques présidentielles
Les présidents qui ont succédé au général De Gaulle se sont tous parfaitement accommodés d’un mode de gestion des relations africaines destiné à maintenir les anciennes colonies sous dépendance et marqué par le sceau du secret. Tous se sont appuyés notamment sur une « cellule africaine », sorte de gouvernement parallèle des Affaires africaines avec, à sa tête, des « Messieurs Afrique » influents, parfois spécialisés dans les basses besognes, à l’image du tristement célèbre Jacques Foccart .

Contrairement aux attentes des plus optimistes l’arrivée au pouvoir de François Mitterrand en 1981 n’a provoqué aucun changement notable dans ce domaine. Maintien des liens personnels avec les dictateurs africains, prépondérance présidentielle dans le domaine diplomatique, liens plus qu’ambigus avec les grandes entreprises nationales (dont Elf), François Mitterrand a poursuivi sans états d’âme la politique de ses prédécesseurs. Soucieux de garder la mainmise sur les affaires africaines, il place même son propre fils Jean-Christophe à la tête de la cellule africaine. Il accentue également la concentration des pouvoirs militaires avec la création en 1992 d’un commandement des troupes d’élites, le fameux Commandement des opérations spéciales (COS) , placé sous sa responsabilité directe.

A son entrée en fonction, Jacques Chirac s’est immédiatement inscrit dans la continuité des pratiques de ses prédécesseurs, rappelant même Jacques Foccart à son service dès 1995. Ami personnel de nombreux dictateurs africains qu’il n’a pas hésité à aider en cas de difficulté (validation d’élections truquées, interventions militaires, etc.), souvent entouré de conseillers impliqués dans d’obscures affaires politico judiciaires, défenseur d’une vision archaïque et paternaliste des relations franco-africaines, Jacques Chirac a parfaitement incarné la Françafrique durant ses deux mandats, sans être jamais inquiété ou même dérangé par l’action des « contre-pouvoirs » que sont censés être le Parlement, la Justice, ou encore la presse, face à la toute-puissance présidentielle en matière de politique africaine.
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Message par Sphinx Lun 22 Mar - 21:30

Les réseaux Françafricains

L’opacité de la politique de la France est à mettre en grande partie sur le compte de cette mainmise présidentielle, mais aussi sur l’action de réseaux et d’officines publics ou privés, voire carrément occultes, et aux intérêts parfois contradictoires, les fameux « réseaux de la Françafrique » décrits par François-Xavier Verschave .

Parmi les officines agissant dans le domaine public et particulièrement dans les relations franco-africaines figurent les services secrets français « classiques » : DGSE (contre-espionnage) et DST (surveillance du territoire, dont on peut s’étonner qu’elle soit si active en-dehors dudit territoire), auxquels sont venus s’ajouter les services de l’armée : la DRM (renseignement militaire, créée 1992) et la très secrète DPSD (sécurité militaire). Si l’existence de ces services pourrait sembler légitime, leur fonctionnement et leur financement restent opaques, à la limite du tabou, alors même que certains jouent un rôle-clé dans le maintien de régimes dictatoriaux par les renseignements qu’ils peuvent leur fournir.

Parmi les réseaux privés, citons les réseaux d’influence politico-affairistes, qui ont beaucoup participé par le passé au financement occulte des partis. On a pu parler de « réseau gaulliste » et « néo-gaulliste », de « réseau Mitterrand », de « réseau Pasqua », de « réseau Chirac » , etc. Si l’âge d’or de ces réseaux politico-affairistes semble révolu, des hommes politiques français (à droite, les Toubon, Madelin, Roussin ou encore Balkany, mais aussi à gauche, avec Rocard ou encore Attali), ainsi que des personnalités du monde de la communication ou du conseil, disposent encore de réseaux personnels plus ou moins importants et influents sur le continent africain . Ceux-ci sont parfois liés à des réseaux franc-maçons, notamment à La Grande Loge Nationale de France, qui a initié la plupart des dictateurs de la Françafrique ainsi qu’un grand nombre de personnalités du monde des affaires.

Enfin, il faut insister sur la puissance des réseaux économiques, sans doute les plus actifs actuellement. En effet, si la collusion entre pouvoir politique et économique reste forte, on a l’impression que les rapports de domination tendent à s’inverser, dans un contexte de mondialisation effrénée et dérégulée où le pouvoir des États tend à s’atténuer face à celui des grands groupes. Le temps où l’Élysée contrôlait la direction d’entreprises comme Elf paraît déjà loin, et l’on constate au contraire que c’est aujourd’hui la diplomatie française qui met tout en œuvre pour défendre les intérêts de Bolloré, Bouygues, Areva ou Total, et non l’inverse (voir l’argumentaire APD).
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Message par Sphinx Lun 22 Mar - 21:36

Domaine réservé Élyséen versus « jungle » institutionnelle

Face à l’omnipotence présidentielle et à l’influence de plus en plus forte des réseaux sur la politique africaine, l’enchevêtrement des lieux de décision et des institutions et organismes en charge de la coopération n’arrange pas les choses. En effet, si la coopération franco-africaine se décide essentiellement à l’Élysée, on s’interroge sur la coexistence d’un si grand nombre de structures censées intervenir dans ce domaine : Ministère des Affaires Étrangères (à travers la Direction Générale de la Coopération Internationale et du Développement, devenue en 2009 Direction Générale de la Mondialisation et des Partenariats), Secrétariat d’État à la Coopération et à la Francophonie, Secrétariat d’État aux Droits de l’Homme , Agence Française de Développement, Ministère de l’Économie et des Finances (par l’intermédiaire du Trésor)... sans compter les structures interministérielles comme le Comité Interministériel de la Coopération Internationale et du Développement, qui s’est substitué en 1998 au Comité Interministériel d’Aide au Développement. La création en juin 2007 d’un ministère en charge de l’Immigration et du Co-développement (rebaptisé depuis « Développement Solidaire ») contribue encore davantage au manque de clarté du dispositif et à la dispersion des centres de décisions supposés.

Si les acteurs classiques de la diplomatie et de la coopération ont vu leurs rôles en partie clarifiés par la réforme de la coopération française menée par le gouvernement Jospin en 1997/98, ils restent malgré tout soumis à des décisions politiques prises arbitrairement au sommet de l’exécutif et pâtissent de l’interventionnisme souvent hasardeux des réseaux et de l’activisme des diverses diplomaties parallèles. Bien que le Ministère de la coopération, créé par De Gaulle en 1959 pour s’occuper, dans les locaux de l’ancien ministère des colonies, des relations avec les pays dits décolonisés, ait été rattaché en 2001 aux affaires étrangères pour tenter de masquer les « liens spéciaux » avec l’Afrique, ce rattachement n’est que de façade. La politique africaine de la France dépend toujours essentiellement de l’Élysée, comme au bon vieux temps. Il n’y a pas de signe plus explicite de la pérennité de la politique néocoloniale de la France.
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Message par Sphinx Lun 22 Mar - 21:39

Un contrôle parlementaire quasi-inexistant

Le manque de transparence et de lisibilité de cette politique se double d’un déficit de démocratie, matérialisé notamment par l’absence de contrôle parlementaire. Dans le domaine des opérations extérieures et de la coopération militaire, cette absence de contrôle est criante. Le Parlement, bien que disposant d’une commission permanente à la Défense, n’a que très rarement connaissance des accords de défense ou de coopération militaire passés avec les États africains. Il n’est consulté qu’en cas de déclaration de guerre, ce qui apparaît complètement désuet au vu de la forme prise par les conflits contemporains [8]. A titre d’exemple, les interventions de l’armée française en Côte d’Ivoire en 2002 et 2004, en Centrafrique en 2006-2007, et au Tchad en 2006 et 2008, n’ont nécessité aucune forme d’approbation du Parlement. Le manque d’outils parlementaires de contrôle et d’évaluation de l’APD, également constaté et déploré depuis de nombreuses années par les ONG et certains élus, apparaît comme un obstacle majeur à l’amélioration de cette aide souvent instrumentalisée et peu efficace (voir argumentaire APD). Concernant les négociations et organisations internationales, notons par exemple que ce n’est que depuis 1998, suite à une campagne menée par des ONG françaises, que le gouvernement a accepté de remettre un rapport annuel sur les positions de la France au sein du FMI et de la Banque mondiale.

Cette passivité des parlementaires s’explique en partie par des limites constitutionnelles (la Ve République n’est pas un régime parlementaire) mais aussi par une forme d’autocensure des parlementaires qui n’utilisent que très exceptionnellement les quelques ressources que la Constitution et les règlements du Parlement mettent à leur disposition. De l’aveu même d’un ancien député « les parlementaires qui s’intéressent à l’Afrique en particulier et aux affaires étrangères en général sont peu nombreux […] quand nous nous retrouvions une petite trentaine dans l’hémicycle du Palais Bourbon pour traiter de ces questions, nous étions particulièrement heureux ». Celui-ci soulignait en particulier la nécessité pour le Parlement d’oser enquêter en la matière. « il y a une sorte de tradition du domaine réservé. La Défense nationale et les questions internationales relèveraient du domaine réservé du chef de l’État. Or, rien dans la Constitution n’empêche le Parlement de contrôler l’Exécutif dans ces secteurs. […] Il faut souhaiter le développement d’une culture de l’investigation qui appartient trop peu en politique étrangère et en Défense à nos traditions parlementaires : elle permettrait un vrai contrôle de l’exécutif par le législatif et ferait participer les parlementaires à la formation de l’opinion publique renforçant ainsi leurs liens avec les citoyens. »

Quelques timides initiatives sont tout de même à souligner comme allant dans le bon sens. En 1998, la création, certes tardive, d’une mission d’information parlementaire sur l’implication de la France dans le génocide Rwandais de 1994, fut une première dans ce domaine, même si ses pouvoirs d’investigation (inférieurs à ceux d’une commission d’enquête) et sa composition ont fait en sorte que les conclusions ont été parfaitement consensuelles. L’année suivante, un rapport d’information était publié par l’Assemblée Nationale sur le rôle des compagnies pétrolières dans la politique internationale et son impact social et environnemental . Enfin, la commission des Affaires étrangères de l’Assemblée publiait en 2001 un rapport sur « les droits de la personne et la Francophonie » dénonçant les promesses non-tenues de la France en matière de conditionnalités démocratiques Mais force est de constater que l’impact de ces travaux est resté quasi-nul, tant sur l’opinion publique que sur la politique gouvernementale.

Ajoutons que la faiblesse du contrôle parlementaire sur les politiques de coopération est également manifeste à l’échelle européenne, le Parlement de l’Union Européenne jouant un rôle mineur dans ce domaine contrôlé par la Commission (qui gère le Fonds européen de développement à travers ses délégations). Cependant, les orientations de la politique européenne de coopération diffèrent parfois de celles de la France. Ainsi, dans le cas du Togo en 2005, ou plus récemment du Niger en 2009, l’UE a suspendu sa coopération pour exprimer respectivement son désaccord avec les conditions d’organisation de la présidentielle ayant conduit à la réélection frauduleuse de Faure Gnassingbé, et avec le coup d’État constitutionnel du président Tandja. Cependant, ces dispositions de l’UE n’ont pas été suivies par la France, pourtant considérée comme un moteur politique de l’Union. Au contraire, celle-ci a sciemment maintenu son aide au régime togolais, poursuivant ainsi une politique de soutien inconditionnel entamée dans les années 60 avec Eyadéma, et redoublé d’attention à l’égard du nigérien Tandja, ce qui a permis à Areva de signer d’importants contrats d’exploitation des immenses réserves d’uranium qu’abrite le pays. Malgré l’obstination de la France, ces quelques initiatives de l’UE sont à souligner comme des signes encourageants, en espérant que celle-ci saura à l’avenir mieux faire respecter ses décisions par ses propres membres.
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Message par Sphinx Lun 22 Mar - 21:40

Un contrôle judiciaire bien timide, et menacé d’extinction

L’omnipotence de l’exécutif et des réseaux en matière de politique africaine se double la plupart du temps d’une impunité judiciaire quasi-totale. Outre le président lui-même, qui bénéficie d’une immunité juridique dans l’exercice de ses fonctions, plusieurs affaires récentes ont clairement démontré la volonté politique de ne surtout pas faire la lumière sur l’implication des personnalités haut placées de la Françafrique. Ainsi l’intervention directe du pouvoir politique pour contrer le pouvoir judiciaire dans l’affaire des « disparus du Beach » avec la libération immédiate d’un officier supérieur congolais suspecté de crime contre l’humanité et mis en détention par un juge de Meaux enquêtant sur plainte de parents des victimes. De même, la récente affaire dite des « Biens mal acquis », visant plusieurs chefs d’États africains pour l’important patrimoine acquis en France par eux-mêmes où leur entourage grâce au détournement des fonds publics, a mis en évidence la volonté politique de torpiller ce genre d’initiative judiciaire. Ainsi, après avoir classé sans suite une première plainte en 2007, le parquet de Paris s’est à nouveau opposé à l’ouverture d’une information judiciaire suite au dépôt d’une seconde plainte en 2009. Plus inquiétant, cet avis émanant du représentant de l’exécutif au sein de la Justice a été suivi par les juges de la Cour d’appel, ce qui pose question quant à l’indépendance supposée de la Justice face au pouvoir politique.

L’affaire de l’Angolagate offre une autre illustration flagrante de cette indépendance très relative de la Justice face aux affaires françafricaines. Ainsi, le président Nicolas Sarkozy, soucieux d’améliorer les relations avec le désormais premier producteur de pétrole du continent, aurait personnellement assuré au président angolais Dos Santos que les investigations ne déboucheraient pas sur l’implication de nouvelles personnalités angolaises. Par ailleurs, on ne compte plus les cas flagrants d’ingérence politique dans ce dossier : intervention du MAEE pour faire lever les poursuites contre une société impliquée dans les ventes d’armes à l’Angola, courrier du Ministre de la Défense aux avocats des prévenus leur fournissant des éléments permettant de renforcer leur défense, ou encore réquisitoire du parquet demandant la remise en liberté de Pierre Falcone, accusé de trafic d’ armes et de détournements de plusieurs centaines de millions d’euro et condamné en première instance à six ans de prison ferme, au nom de « la présomption d’innocence » !

SI ces exemples montrent la détermination de la Françafrique à maintenir dans l’ombre un certain nombre d’affaires embarrassantes pour le pouvoir, ils témoignent tout de même à l’inverse d’une volonté des juges d’instruction de tenter de faire la lumière sur ces affaires obscures, malgré les incessantes tentatives d’intimidation dont ils sont victimes, comme celles dénoncées par le SRPJ dans l’affaire angolaise, à savoir « les destructions systématiques d’archives, les réticences des différents intervenants, leurs curieuses pertes de mémoire, et l’incapacité dont certaines banques ont fait preuve pour fournir l’intégralité des informations réclamées ». Mais la volonté actuelle de réforme du système judiciaire fait peser de fortes menaces sur la faible marge de manœuvre dont dispose encore la Justice pour enquêter sur ce type d’affaires. La suppression du juge d’instruction, réclamée avec de plus en plus d’insistance par le président Sarkozy, pourrait ainsi porter un coup fatal à ce qui reste de l’indépendance de la Justice dans notre pays.
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Message par Sphinx Lun 22 Mar - 21:46

La politique africaine de Sarkozy ou les promesses de rupture oubliées

Dans un discours prononcé à Cotonou en juin 2006 par un Nicolas Sarkozy encore ministre de l’Intérieur, mais où les accents de futur candidat à la présidentielle sont déjà perceptibles, celui-ci dénonçait avec fougue la politique africaine de ses prédécesseurs, et délivrait sa vision des futures relations franco-africaines : « D’abord, cette relation doit être plus transparente. Il nous faut la débarrasser des réseaux d’un autre temps, des émissaires officieux qui n’ont d’autre mandat que celui qu’ils s’inventent. Le fonctionnement normal des institutions politiques et diplomatiques doit prévaloir sur les circuits officieux qui ont fait tant de mal par le passé. Il faut définitivement tourner la page des complaisances, des secrets et des ambiguïtés. » Pendant la campagne présidentielle, Nicolas Sarkozy promettait même d’en finir avec le domaine réservé du chef de l’État en matière de politique africaine .

Au lendemain de son investiture, le nouveau président supprime effectivement le poste de conseiller Afrique de l’Élysée, désormais intégré au sein d’une cellule diplomatique sans spécificité géographique. Mais le choix des hommes (en l’occurrence Jean-David Levitte qui dirige cette cellule diplomatique, et son conseiller aux affaires africaines, le très chiraquien Bruno Joubert) contredit cet affichage de rupture. Dans les faits, Nicolas Sarkozy garde d’ailleurs la haute main sur la politique africaine, toujours en dehors de tout contrôle parlementaire. Le contrôle direct de l’appareil diplomatique par l’Élysée est renforcé par la création d’un Conseil de défense et de sécurité nationale (CNS) qui permet au président d’animer personnellement la politique étrangère et de coordonner les actions de renseignement dans le domaine international. Outre les questions diplomatiques, le CNS couvre les affaires militaires et les affaires africaines.

La volonté affichée de rupture du nouveau président a donné lieu, en juillet 2007, à la création d’une mission d’enquête parlementaire sur la politique africaine de la France, mais les espoirs suscités par cette initiative sont vite déçus. Si son président Jean-Louis Christ se défend de toute influence élyséenne, la participation à cette mission du sulfureux Patrick Balkany, ami personnel du président et parrain actif de la Françafrique actuelle, laisse peu d’illusions sur ce point. Malgré un nombre important d’auditions, la mission n’entendra ni Henri Guaino, ni Claude Guéant, pourtant considérés comme les conseillers les plus influents de Nicolas Sarkozy, en particulier sur les affaires africaines. On pouvait donc s’attendre à un résultat décevant, mais la première version du rapport final rédigé par Renaud Dutreil, connu pour son libéralisme et sa proximité avec les réseaux, est tellement complaisante à l’égard du pouvoir politique et des entreprises françaises que le président Jean-Louis Christ est contraint à monter au créneau dans les médias pour réclamer un nouveau texte. Mais loin de donner davantage de visibilité et d’efficacité à cette démarche, cette prolongation a débouché en décembre 2008 sur un rapport presque aussi décevant, dont la plupart des sujets sensibles ont été soigneusement écartés.

En outre, la réforme constitutionnelle annoncée avec tambours et trompettes en 2008 devait comporter, selon les propositions de la commission Balladur, des dispositions permettant de renforcer le contrôle parlementaire sur la politique africaine de la France. Cependant, les avancées en la matière sont restées extrêmement timides, voire cosmétiques. Ainsi, sur le plan militaire, l’article 35 du titre V prévoit désormais : « Le Gouvernement informe le Parlement de sa décision de faire intervenir les forces armées à l’étranger, au plus tard trois jours après le début de l’intervention. Il précise les objectifs poursuivis. Cette information peut donner lieu à un débat qui n’est suivi d’aucun vote. Lorsque la durée de l’intervention excède quatre mois, le Gouvernement soumet sa prolongation à l’autorisation du Parlement. Il peut demander à l’Assemblée nationale de décider en dernier ressort. » Le contrôle parlementaire ne s’exerce donc qu’a posteriori et uniquement sur les interventions les plus longues. Sont par ailleurs exclues de ces dispositions les interventions secrètes ou clandestines des forces spéciales (COS et service Action de la DGSE), véritables gardes prétoriennes de l’Élysée. L’absence de réaction parlementaire face à la dernière intervention militaire française au Tchad ou à l’adoubement du coup d’État électoral et dynastique d’Ali Bongo au Gabon est une bonne illustration de cette défaillance persistante du contrôle parlementaire sur la politique africaine de la France.

Enfin, force est de constater que « les réseaux d’un autre temps » et « les émissaires officieux » montrés du doigt par le futur président sont plus que jamais d’actualités Pour preuve, la décoration de la Légion d’Honneur offerte par Sarkozy à l’avocat Robert Bourgi, héritier politique de Foccart dont il fut très proche, considéré aujourd’hui comme l’homme de l’ombre de la diplomatie africaine de la France. De l’ombre ? Pas tant que ça, car l’intéressé a tout de même fini par céder quelque peu aux sirènes médiatiques. A l’approche de l’élection présidentielle gabonaise de 2009, il déclare dans la presse : « Au Gabon, la France n’a pas de candidat mais le candidat de Robert Bourgi c’est Ali Bongo, or je suis un ami très écouté de Nicolas Sarkozy ». Lors d’une intervention mémorable sur RTL, Bourgi se vante d’appeler Omar Bongo « papa », et relate par le menu comment le président gabonais a obtenu, par son intermédiaire, « la tête » de l’éphémère secrétaire d’État à la Coopération Jean-Marie Bockel, coupable d’avoir voulu « signer l’acte de décès de la Françafrique ». Répondant à une question sur l’interférence de son action avec celle de la diplomatie officielle du ministre des Affaires Étrangères, Bourgi déclare, avec une suffisance maligne, « il y a toujours eu des diplomaties parallèles ». En ce domaine, comme en beaucoup d’autres, la rupture annoncée n’est manifestement pas pour demain...


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Personne à contacter Re: « Françafrique »

Message par Syfou Jeu 17 Mar - 0:37

La France fait le bilan de sa politique africaine

Décryptage du rapport d’information de la commission des affaires étrangères du Sénat

« Françafrique » Untitl31

Dans un rapport d’information intitulé « Politique africaine de la France », la commission des affaires étrangères du Sénat français revient sur trente ans de relations franco-africaines. Un rapport, déposé au début du mois, qui omet certains éléments gênants. Décryptage.

« Depuis 30 ans, du discours de La Baule au discours du Cap, la politique diplomatique et de défense de la France en Afrique évolue sans rupture majeure mais en suivant l’évolution des grands bouleversements mondiaux et en s’y adaptant », commence humblement le rapport. Ce dossier évoque l’évolution des rapports franco-africains des trente dernières années en deux chapitres. Le premier est axé sur la politique de coopération et d’aide au développement ; le second, sur la politique de défense et la stratégie militaire française en Afrique. Au fil des quarante pages de synthèse, la commission des affaires étrangères du Sénat, présidée par Josselin de Rohan (UMP) dresse un historique relativement complaisant de la politique française sur le continent.

Le gênant discours de Dakar

Les discours des différents sommets France-Afrique depuis 1990 constituent la colonne vertébrale du rapport, pour la simple raison qu’ils traduisent efficacement l’orientation et les engagements politiques des chefs d’Etat français qui les ont prononcés. Le discours de Yaoundé en 1983 marque ainsi un tournant dans la rupture de l’histoire coloniale entre la France et l’Afrique ; celui de La Baule en 1990 sera le discours qui marquera « une indiscutable impulsion au développement de la démocratie en Afrique » ; enfin, le discours du Cap prononcé par Nicolas Sarkozy en 2008 illustre « l’accroissement des investissements privés sur le continent ». Des discours incontournables, il est vrai, pour analyser l’évolution de la politique africaine de la France. Mais il convient de n’en omettre aucun, et surtout pas celui, très controversé, de Dakar en 2007 comme se permettent de le faire les parlementaires. Nicolas Sarkozy avait notamment affirmé que « le drame de l’Afrique, c’est que l’homme africain n’est pas assez entré dans l’histoire ». « Nous n’avons pas souhaité prolonger la polémique. La formulation n’était pas très adroite », admet Josselin de Rohan, le président de la commission des affaires étrangères du Sénat. Cette allocution est pourtant un outil incontournable pour analyser l’évolution de la politique migratoire entre l’Afrique et la France, encore d’actualité aujourd’hui.

Une coopération en mutation

A en croire le rapport, la politique de coopération de la France « qui s’appuie sur un message fort de fidélité et de solidarité avec l’Afrique » n’a cessé d’être réformée depuis 1990 pour « refonder les relations franco-africaines », au sortir de la guerre froide. Le texte explique également la volonté des gouvernements successifs de « s’approcher progressivement des 0,7 % » du PIB consacré à l’aide publique au développement (APD) fixé par l’ONU. Ce qui s’apparente à une volonté forte est beaucoup moins vérifiable dans les faits. « Il faut avouer que nous en sommes encore très loin », précise Josselin de Rohan, le porteur du rapport, joint par téléphone. Effectivement, les derniers chiffres disponibles, qui ne sont pas mentionnés dans le rapport, donnent une ADP de 0,39 % en 2008. Bien loin de l’objectif des Nations Unis. De plus, le nombre des pays bénéficiaires a été multiplié par deux depuis 1990, avec pour conséquence inévitable, une diminution des aides pour chaque pays bénéficiaire. L’Afrique reste tout de même la priorité de l’aide publique française puisque le continent représente 53 % des aides bilatérales.

Une implication militaire multilatérale

Depuis 1960, les effectifs des forces françaises en Afrique ont été divisés par trois, passants de 30 000 à 10 000 hommes aujourd’hui. Depuis 2008, la France est d’ailleurs en train de réviser ses accords de défense avec la plupart de ses partenaires africains. Les nouveaux accords interdisent les clauses secrètes. Une transparence qui peut-être saluée. De plus, le rapport exprime la volonté française de continuer son implication militaire dans le transfert de compétence, via le projet RECAMP, et de réduire ses implications militaires bilatérales. « La France mise également sur l’émergence d’une réelle diplomatie européenne », commente Josselin de Rohan pour appuyer les propos du rapport. Dans un sous-chapitre intitulé « L’Europe : un acteur de la sécurité en Afrique qui s’affirme », la commission des affaires étrangères explique que « le passé unilatéraliste de la politique africaine française a été un élément dissuasif pour certains Etats européens qui craignaient d’associer leur image à une politique jugée d’inspiration néocoloniale ». Si la diplomatie européenne se fortifie, la France pourrait perdre son image de « Gendarme de l’Afrique », un autre aspect de la politique africaine française depuis la décolonisation qui est négligé dans le rapport.

http://www.afrik.com/IMG/pdf/r10-3241.pdf

Source:afrik.com
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Personne à contacter Re: « Françafrique »

Message par Syfou Jeu 14 Avr - 22:30

"Au-delà de l’opposition Ouattara /Gbagbo, une question de fond", par Thierry Amougou

Au-delà de l’opposition Ouattara /Gbagbo, une question de fond: La conception du pouvoir politique en Afrique

Avec l’arrestation de Laurent Gbagbo, l’heure n’est ni à la dérive victimisante des pro-Gbagbo, ni à la jubilation exagérée des pro-Ouattara. L’une et l’autre attitude sont de courte vue. Elles faussent complètement le débat en versant dans l’invective et la diabolisation de l’autre différent de soi. Ces deux postures appauvrissent le débat, non seulement parce qu’on n’est guère trop malin en réfléchissant uniquement avec ses tripes, mais aussi, parce qu’elles laissent les émotions prendre le dessus sur les questions de fonds. Elles placent les arguments des uns et des autres dans les extrêmes et, ainsi, retombent obligatoirement dans la même logique que celle à la base de la crise ivoirienne.

Lorsque, sous le coup de la colère, des Africains promettent de loger une balle dans la tête à d’autres Africains parce que ceux-ci ne sont pas du même avis qu’eux, nous ne sortons pas de la logique meurtrière du conflit Ouattara/Gbagbo. Lorsque nous faisons une lecture manichéenne de l’histoire de l’Afrique et des Africains, nous restons dans l’amalgame de la connaissance des faits que vise l’histoire, et la reconnaissance des actions que cherche la mémoire. Lorsqu’on titre, suite à l’arrestation de Laurent Gbagbo « l’Afrique est en deuil ! », sans l’avoir dit un seul instant devant les milliers d’Ivoiriens passés de vie à trépas à cause de ce conflit, on construit une curieuse conception du deuil même dans son aspect symbolique ; lorsqu’on porte Laurent Gbagbo au panthéon des héros africains les plus illustres sans se poser un seul instant la question de savoir ce que sa trajectoire politique a en commun avec « le poison anti-panafricain qu’est l’ivoirité », nous restons superficiels autant qu’en prenant Ouattara pour la fin des problèmes alors qu’il est plus que jamais vu comme un Président installé par la France. Nous pouvons nous poser d’autres questions : suffit-il qu’un Africain se dise panafricaniste et soit bombardé par les Occidentaux pour qu’il soit comparé à Lumumba ou Um Nyobè, figures historiques qui n’ont jamais triché à une élection ? Le fait que ceux qui se disent panafricanistes finissent très souvent en prison est-il le signe de la justesse de leurs combats ou celui d’une maladresse politique ? Sont-ce les deux à la fois ?

Bien sûr, nous restons des hommes et nous ne pouvons mettre de côté nos émotions. Il est même rassurant que nous en ayons plusieurs en pareilles circonstances : un homme d’un certain âge, quel que soit son rang social, reste encore respecté et presque sacré en Afrique Noire. Voir le corps d’un adulte exhibé devant les caméras dont les images font le tour du monde en un clin d’œil, devrait faire un choc à tout Africain fût-il un ultra pro-Ouattara. Le propos de cette analyse n’est ni de condamner des émotions telles l’indignation de voir le corps d’un Africain adulte exhibé au monde entier, ni de nier l’intervention de la France et de l’Onuci dans l’arrestation de Laurent Gbagbo. Il est de nous amener à nous poser la question de savoir ce qui favorise de tels évènements malheureux en Afrique Noire. Notre thèse est simple: au-delà de l’opposition Gbagbo/Ouattara, la conception du pouvoir politique par les Africains à la tête de nos Etats, est ce qui fait prospérer la « Françafrique » et donne des alibis d’ingérence à la communauté internationale.

L’opposition Gbagbo/Ouattara qui s’est étendue au sein du peuple africain en le segmentant carrément en deux camps diamétralement opposés, mérite mieux et plus séreux de notre part. A long terme, ce qui semble en jeu n’est pas la défaite ou la victoire d’un camp ou d’un homme. C’est plutôt une conception du pouvoir politique capable de réconcilier la Côte-d’Ivoire et les Africains, non seulement avec eux-mêmes et leur histoire, mais aussi, avec les principes universels qu’ils veulent voir prospérer dans le champ politique africain de demain.

Les Africains doivent apprendre à savoir gagner et à savoir perdre une élection présidentielle
Une conception singulière du pouvoir politique semble en effet en bonne place des causes explicatives des conflits et guerres postcoloniales inter et intra-africaines. Il n’est pas besoin d’être un grand clerc pour souligner que le pouvoir politique est considéré par de nombreux leaders politiques africains, non comme un moyen d’action pour améliorer le sort de son pays et la vie de ses compatriotes, mais comme un instrument personnel pour échapper, tant à la mauvaise vie qu’à des morts évitables : le pouvoir en Afrique est donc une question de vie ou de mort dans tous les sens de ces deux mots. En effet, une fois que c’est uniquement lorsqu’on a le pouvoir suprême qu’on échappe aux carences ambiantes sur le plan matériel, organisationnel et institutionnel, ceux qui ne l’ont pas en Afrique vivent en grandeur nature tous les travers de l’absence totale d’un Etat de droit. L’Afrique est donc, grosso modo, divisée en deux parties diamétralement opposées. Ceux qui sont au pouvoir et acquièrent par lui le droit à la vie bonne et à un Etat de droit aménagé par eux pour eux. Et ceux qui meurent de faim, d’injustices, de misère et rêvent sans fin de pouvoir un seul instant jouir de leurs droits. Dans ces conditions, perdre une élection présidentielle devient automatiquement une question de mort pour les perdants et synonyme de vie pour les gagnants : avoir le pouvoir politique c’est être dans le monde de la vie et ne pas l’avoir c’est être dans le monde de la mort. En effet, puisque ne pas être au pouvoir signifie la mauvaise vie ou la possibilité de mourir de morts évitables, être au pouvoir signifie exactement le contraire. Avoir le pouvoir politique se transforme donc automatiquement en lutte à mort où tous les moyens sont permis pour être du côté de ceux qui gagnent et, ainsi, auront droit à la vie : savoir perdre et savoir gagner une élection présidentielle, sauf quelques exceptions qui confirment la règle, devient donc impossible pour les Africains en lutte pour un pouvoir politique synonyme de vie et une absence de ce pouvoir synonyme de mauvaise vie et de morts évitables.

Les Africains ne peuvent donc savoir perdre et savoir gagner que si la conception du pouvoir politique que nous venons d’esquisser change radicalement, afin de devenir centrifuge par rapport à l’intérêt général et non centripète par rapport à soi et à son entourage. Ce n’est que lorsque le pouvoir politique devient un instrument d’amélioration des conditions de vie du pays et de ses habitants que celui qui perd une élection présidentielle n’en fait pas la fin du monde car il sait que celui qui la gagne vient juste de remporter une bataille politique et travaillera pour le bien-être de tout le pays. Les Africains sortiraient de la conception du pouvoir politique comme une question de vie ou de mort que Ouattara et Gbagbo ne seraient pas arrivés à ce dénouement honteux pour le continent ; qu’Henri Konan Bédié n’aurait pas inventé « l’ivoirité » comme argument politique, que Sassou Nguésso n’aurait pas fait la guerre et tué des Congolais pour le reconquérir, que les constitutions africaines se seraient pas ainsi malmenées et que bien d’autres Présidents de révéraient pas en ce moment d’un pouvoir politique éternel. Il est interpellant de questionner la conception que les Africains ont du pouvoir politique lorsque, non seulement les pro-Ouattara prennent les armes pour installer ADO de force, mais aussi, lorsque le Président sortant ivoirien, après avoir perdu une élection, se terre avec femmes, enfants, petits-enfants et maman dans un bunker justement parce qu’il ne veut pas lâcher le pouvoir : la réponse semble claire au regard de ceux deux attitudes. On veut avoir le pouvoir politique en Afrique pour avoir droit à la vie et échapper aux problèmes de la vie que l’argent et le pouvoir permettent d’éviter. Les Ivoiriens du Nord voient leur mort se pointer avec Gbagbo au pouvoir et ceux du Sud la leur avec Ouattara. En conséquence, partout en Afrique, le défi politique actuel est de mettre en place un exercice du pouvoir politique qui disqualifie et rend désuètes ces formes de peurs.

C’est un pouvoir devenu une question de vie ou de mort qui construit les dictatures et alimente « la Françafrique » et l’ingérence internationale
Une fois que le pouvoir politique n’est plus un instrument d’action pour le bien-être du pays et de tous pour devenir un moyen d’échapper à la mort, l’objectif des Africains qui accèdent à la magistrature suprême n’est plus la promotion de l’Etat de droit. Mais d’utiliser le pouvoir pour garder le pouvoir et jouir des droits aménagés par lui que les autres Africains n’ont pas parce qu’ils n’ont pas le pouvoir. La dictature prend ainsi racine en Afrique Noire car la construction de l’Etat de droit étant, non seulement ce qui peut faire perdre ce caractère privatif au pouvoir politique, mais aussi, ce qui peut faire perdre des privilèges à celui qui le possède, durer au pouvoir et réprimer toux ceux qui veulent y accéder, devient le programme politique le plus partagé par les Présidents africains. La « Françafrique » ne peut alors que prospérer pour au moins deux raisons : 1) elle ne se porte jamais autant bien que lorsque les dictatures sont en place et construisent une gouvernance mafieuse qui lui sied à merveille car consubstantielle à son essence coloniale. 2) devenu synonyme du droit à la vie pour ceux qui l’exerce dans une Afrique sans Etat de droit, ceux qui sont au pouvoir, sans l’avis du peuple, sont aussi prêts à tisser des alliances avec la France pour le garder. De ce fait, combattre « la Françafrique » efficacement ne semble pouvoir se faire qu’en combattant à la fois cette conception du pouvoir qu’ont les Africains, et les dictatures qu’elle induit : la dictature africaine est le terreau le plus fertile pour le développement et la continuité de « la Françafrique » !

Si « la Françafrique » est déjà de l’ingérence, les événements de Côte-d’Ivoire et de Libye montrent aussi une Afrique et des Africains divisés dans l’approche et le rôle de la communauté internationale. Nous devons aussi nous rendre compte ici que le fait que nous condamnions la communauté internationale pour son « deux poids deux mesures » érigé en règle, n’enlève rien au fait que c’est la conception que les leaders africains ont du pouvoir politique et les dictatures qui en découlent, qui constituent la base argumentaire que la communauté internationale utilise comme alibi pour poursuivre ses intérêts. Autrement dit, le fait que nous condamnions les bombardements de l’OTAN sur la Lybie ne veut pas dire que Kadhafi n’est pas un dictateur qui tue son peuple ! Le fait d’être choqué par l’arrestation de Laurent Gbagbo ne veut pas dire que le fait qu’il ait refusé sa défaite soit faux ! Combattre la dictature et la conception sous-jacente du pouvoir politique est ce qui peut, à long terme, signer l’arrêt de mort de « la Françafrique » et annuler l’argument central de la communauté internationale qui consiste en ceci : ce sont d’affreux dictateurs desquels il faut sauver les populations civiles.

Le grand défi qui se pose aux Africains épris de liberté au 21ème siècle est de trouver les moyens de leurs politiques. Tant qu’ils n’en auront pas, ils ne pourront pas se faire « le Bien » qu’ils veulent pour le Continent Noir mais lui feront parfois « le Mal » qu’il ne lui souhaite pas.

On ne peut savoir perdre et savoir gagner une élection présidentielle que si on change la conception du pouvoir politique en Afrique en en faisant moins une fin en lui-même qu’un moyen.

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Message par angelo Ven 15 Avr - 13:18

Autrefois, il y avait un chef barbare nommé Atila: les gaulois disait de lui "que partout où son cheval met le pied, l'herbe ne pousse plus"

A l'image d'Atila, partout où la France met le pied, c'est la pagaille: y qu'à reprendre, un à un, tous les conflits où elle était partie prenante pour confirmer mes dires.

Du cacao maculé avec le sang des ivoiriens ou du pétrole mélangé au sang des libyens peut importe, l'essentiel c'est qu'il broutent, pour le reste ils s'en fichent !

Nos ancetres nous ont légué ces quelques repères à ne pas perdre de vue: la France est synonyme de traitrise, mais certains parmi ceux qui nous gouvernent oublient vite ou n'ont pas du tout été initiés à cela!

Dans une discussion ouverte avec un ami intime me disant qu'elle serait ma plus importante suggestion au cas où on aurait décidé de réviser l'actuelle constitution, j'ai répondu par ceci:
Qu'il soit inscrit en article deux (juste après "L'Algérie est une république démocratique et populaire") "Il ne peut y avoir de relations diplomatiques, économiques et socio-culturelles avec la république française qu'après 132 ans à compter de la date de l'indépendance. Aucun français, et pour quelque motif que se soit, n'a le droit de mettre le pied sur le sol algérien avant l'expiration de cette durée."

Ceci se réalisera, j'en suis certain meme si ce n'est pas pour demain !

Tant qu'il y aura des HOMMES ..... et il y en A !

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Message par Syfou Sam 16 Avr - 0:17

angelo a écrit:Autrefois, il y avait un chef barbare nommé Atila: les gaulois disait de lui "que partout où son cheval met le pied, l'herbe ne pousse plus"

A l'image d'Atila, partout où la France met le pied, c'est la pagaille: y qu'à reprendre, un à un, tous les conflits où elle était partie prenante pour confirmer mes dires.

Du cacao maculé avec le sang des ivoiriens ou du pétrole mélangé au sang des libyens peut importe, l'essentiel c'est qu'il broutent, pour le reste ils s'en fichent !

Nos ancetres nous ont légué ces quelques repères à ne pas perdre de vue: la France est synonyme de traitrise, mais certains parmi ceux qui nous gouvernent oublient vite ou n'ont pas du tout été initiés à cela!

Dans une discussion ouverte avec un ami intime me disant qu'elle serait ma plus importante suggestion au cas où on aurait décidé de réviser l'actuelle constitution, j'ai répondu par ceci:
Qu'il soit inscrit en article deux (juste après "L'Algérie est une république démocratique et populaire") "Il ne peut y avoir de relations diplomatiques, économiques et socio-culturelles avec la république française qu'après 132 ans à compter de la date de l'indépendance. Aucun français, et pour quelque motif que se soit, n'a le droit de mettre le pied sur le sol algérien avant l'expiration de cette durée."

Ceci se réalisera, j'en suis certain meme si ce n'est pas pour demain !

Tant qu'il y aura des HOMMES ..... et il y en A !

Je n sais pas quand est ce que les afrikains s'éveillent ?

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Message par Syfou Sam 16 Avr - 0:33

France Afrique:Le crime continue

Par françois-xavier verschave

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Message par Syfou Sam 16 Avr - 0:49

France Afrique:Le crime continue


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Message par Sphinx Mar 19 Avr - 22:20

Il me que même notre pays n'échappe pas de l'agression diplopmatique de la monarchie française à sa tête le char-kozisme d'Alain juppé Arrow

Mourad Medelci assure à Alain Juppé que "l’Algérie n'a pas fourni de véhicules armés à Kadhafi"

Mourad Médelci a assuré mardi, lors d'un entretien téléphonique avec Alain Juppé, le chef de la diplomatie française, que l'Algérie "n'avait pas fourni plusieurs centaines de véhicules armés aux forces libyennes de Mouammar Kadhafi", a révélé le ministre français des Affaires Etrangères au cours de sa rencontre avec l'Association de la presse diplomatique française, précise l'AFP.

Le contenu de la conversation téléphonique que Mourad Medelci a eu avec Alin Juppé n'est pas resté secret. Le ministre français a reconnu mardi à Paris devant des journalistes qu'il "a eu un entretien très cordial" avec son homologue.

"Je lui ai dit : voilà, il y a des informations qui circulent selon lesquelles Kadhafi aurait reçu plusieurs centaines de véhicules armés et transportant des munitions en provenance d'Algérie", a expliqué Alain Juppé. "Je lui ai posé la question et il m'a assuré que (...) ce n'était pas vrai", a ajouté Alain Juppé, relève une dépêché diffusée par l'AFP, sans donner davantage de précisions.

Concernant les réformes annoncées vendredi dernier par Abdelaziz Bouteflika, Alain Juppé a estimé "qu'il faut une suite à ces annonces". "Quand on dit que c'est un bon début, ça veut dire qu'il faut une suite", a-t-il déclaré lorsqu'il a été interrogé à ce sujet par des journalistes français.

Source:*http://elwatan.com
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Message par Syfou Dim 24 Avr - 2:14

Histoire :La « Françafrique » est née au Cameroun

« Françafrique » Rubon110

Ce fut une guerre cachée, méconnue et pourtant terriblement meurtrière. Répression impitoyable du parti camerounais luttant pour l’émancipation, anéantissement du mouvement armé qui en est issu, pogroms des populations en pays bamiléké : de 1956 à 1971, les morts civils se comptent par dizaines de milliers. Aucun bilan officiel digne de ce nom n’est disponible pour ces faits imputables à l’armée française, qui a d’abord agi en tant que force d’occupation puis comme soutien actif des forces armées camerounaises après l’indépendance, octroyée le 1er janvier 1960. Car ce passage de relais n’a pas mis fin à la résistance, contrairement à ce que suggère l’historiographie officielle de la décolonisation française de l’Afrique subsaharienne, qui la présente comme consensuelle — la Guinée-Conakry exceptée — et en tout cas non violente. C’est ce vide que comble l’ouvrage de Thomas Deltombe, Manuel Domergue et Jacob Tatsitsa .

Malgré des moyens dérisoires, le rejet du pouvoir illégitime a alimenté la résistance armée jusqu’à l’exécution de ses derniers chefs, en 1971. L’aveu amusé de l’ancien administrateur colonial Guy Georgy sur le bourrage d’urnes organisé par ses soins aux élections de 1958, dans le but de faire élire l’obscur agent des PTT Amadou Ahidjo, qu’il avait lui-même déniché, illustre le mépris régnant à l’époque. Protégé par la France, Ahidjo restera au pouvoir vingt-deux ans et, en dépit du ravalement de façade opéré par son successeur, le pays demeurera aux mains d’une minorité dirigeante rapace et autoritaire. Le refoulement des événements sanglants de ces années fondatrices de l’identité camerounaise explique-t-il l’absence d’alternatives fortes au pouvoir actuel ? C’est ce que ne sont pas loin de croire les auteurs de cette formidable enquête, deux journalistes français et un doctorant en histoire camerounais, qui ont joint l’investigation sur le terrain à une minutieuse recherche de documents, opportunément interprétés à la lumière de la conjoncture française et internationale de l’époque — afin d’éclairer autant que possible la tragédie camerounaise.

Le nom « Kamerun », selon la graphie allemande, a été revendiqué par les indépendantistes pour désigner la totalité du territoire que la Société des nations avait scindé en deux entités, placées après la défaite de l’Allemagne en 1918 sous les tutelles française et britannique. Le pouvoir français ne cessera de vanter son « humanisme », opposé à la « barbarie germanique », notamment lors de la campagne de recrutement de « volontaires » pour combattre en Europe. Mais il maintient de facto le travail forcé comme le statut dégradant de l’indigénat — ce que les missions de contrôle de l’Organisation des Nations unies (ONU) feignent ne pas voir. Et, comme en Algérie ou au Sénégal, les émeutes de l’après-guerre, qui éclatent à Douala en septembre 1945, sont réprimées dans le sang.

En 1948 est fondée l’Union des populations du Cameroun (UPC) autour de la figure charismatique de Ruben Um Nyobé, que les autorités coloniales décrivent comme un fonctionnaire intègre et cultivé, doté de « grandes capacités intellectuelles ». Fils d’agriculteurs de l’ethnie bassa (Sanaga-Maritime), Um Nyobé, éduqué à la mission presbytérienne, est un tribun polyglotte, secondé par de nombreux militants et cadres, dont le médecin Felix Moumié, futur président de l’UPC, et Ernest Ouandié, qui dirigera le maquis jusqu’à sa pendaison en 1971.

Branche camerounaise du Rassemblement démocratique africain — la fédération de partis politiques fondée par Félix Houphouët-Boigny en 1946 —, l’UPC sera d’emblée mieux ancrée que son partenaire ivoirien dans les couches populaires les plus modestes, ce qui lui vaudra le mépris des structures féodales camerounaises et contribuera à radicaliser son message social. Mais, jusqu’à l’interdiction de l’UPC en 1955, Um Nyobé s’efforce de maintenir en son sein une coalition aussi large que possible, sur la base d’une certaine neutralité idéologique, et d’éviter la confrontation armée. On ne lui laissera pas le choix. Humiliée en Indochine, l’armée française veut en découdre au Cameroun comme en Algérie. Dans les deux pays, elle applique les nouvelles théories de « l’école française de contre-insurrection » : guerre psychologique contre les populations, tortures, villages brûlés... Poursuivi dans le maquis de sa région natale, Um Nyobé est tué en 1958 d’une balle dans le dos. Soulagement à Paris. En 1959, c’est Moumié qui est empoisonné au thallium, à Genève, par un faux journaliste mais vrai agent des services secrets français. L’année suivante, selon des officiers français, la répression fera vingt mille morts. Les journaux de la métropole n’en feront presque pas état.

Le traitement par les grands médias internationaux des expériences socialistes en Afrique ne sera pas plus équitable. Elles seront le plus souvent caricaturées en pions de l’Union soviétique ou en caprices de despotes plus ou moins sanguinaires. Revisitées dans un ouvrage collectif dirigé par Francis Arzalier , ces expériences, qui vont de l’Egypte de Gamal Abdel Nasser au Burkina Faso de Thomas Sankara, sont évoquées dans leur complexité et leurs contradictions, mais à la lumière de l’espoir dont elles furent porteuses.

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Personne à contacter Re: « Françafrique »

Message par Sphinx Dim 10 Juil - 18:50

De la Françafrique à la Françafric



« Françafrique » 53005510

«Rester à l’ombre pour ne pas attraper de coups de soleil». La formule fétiche de Jacques Foccart, grand maître d’oeuvre de la Françafrique, a pris un coup de vieux. Même la «bonne vieille» Françafrique n’est pas épargnée par WikiLeaks. Ainsi, selon un câble américain récemment publié par El País, des dirigeants gabonais auraient détourné une trentaine de millions d’euros de la Banque centrale des Etats d’Afrique centrale (BCEAC). Ces révélations auraient été faites aux diplomates américains par un haut fonctionnaire de la BCEA.

«Selon la source de l’ambassade, de hauts responsables gabonais, dont l’ancien président Omar Bongo et son fils Ali Bongo ont bénéficié du détournement. (…) La source a déclaré que les dirigeants gabonais avaient utilisé ces revenus pour leur enrichissement personnel, et, sur instruction de Bongo, versé des fonds à des partis politiques français, notamment en soutien du président Sarkozy.»

Ce responsable de la BEAC, interrogé sur les bénéficiaires français, a également expliqué:

«Les deux côtés, mais surtout la droite, particulièrement Chirac et aussi Sarkozy. (...) Bongo était le président préféré de la France en Afrique, c’est la Françafrique classique.»

Ces allégations ne sont pas nouvelles. Quelques jours après la mort d’Omar Bongo en 2009, Valéry Giscard d’Estaing avait rompu la «loi du silence» entourant ce sujet et affirmé que Bongo avait financé la campagne de Chirac lors de la présidentielle de 1981:

«Moi, j’étais président de la République à l’époque. J’ai appelé Bongo et je lui ai dit: “Vous soutenez actuellement la campagne de mon concurrent”, alors il y a eu un temps mort que j’entends encore et il m’a dit: “Ah! Vous savez”.(Ce qui était merveilleux).»

Jacques Chirac avait eu beau dénoncer alors des propos «dénués de tout fondement» relevant d’une «médiocre polémique», il n’avait pas convaincu grand monde. D’autant qu’un député socialiste, André Vallini, a lui aussi reconnu les faits à demi-mot:

«Nous savons tous précisément qu’Omar Bongo a financé de nombreuses campagnes électorales à droite mais aussi à gauche, parfois, peut-être. On l’a entendu dire. Je crains hélas que cela ne soit un peu vrai, y compris concernant la gauche.»

Ces financements de la vie politique sont un secret de Polichinelle. Dans le documentaire Françafrique, récemment diffusé par France 2, Robert Bourgi, qui se présente comme le fils spirituel de Foccart, explique que les hommes politiques français fréquentaient avec assiduité l’hôtel Crillon où Omar Bongo avait ses habitudes. Faisaient-ils la queue uniquement pour s’enrichir intellectuellement de ses fulgurances géopolitiques? On peine à le croire. Bongo a été le premier président reçu à l’Elysée par Nicolas Sarkozy après son élection. Est-ce uniquement en raison du rayonnement international de son pays d’un million d’habitants? Là encore, on peut être sceptique.

Toujours dans le très édifiant documentaire Françafrique, Robert Bourgi explique également que Jacques Chirac avait pris l’habitude de consulter Bongo en matière de politique française. De lui présenter les «jeunes espoirs de la politique». De lui demander qui serait un bon ministre, qui avait un avenir. Une évolution étonnante de la Françafrique conçue par le général de Gaulle comme un moyen de maintenir une très grande influence de la France dans ses anciennes colonies. Foccart et ses sbires employaient des méthodes très peu orthodoxes, parfois très violentes, mais ils prétendaient agir dans l’intérêt supérieur de leur pays.

Je te paie, tu te tais

Dans la nouvelle Françafrique, ce n’est plus nécessairement la France qui tire les ficelles, mais peut-être celui qui détient le plus gros portefeuille —ou qui arrose le plus facilement. S’il a financé pendant des dizaines d’années des élections françaises, Bongo —qui règne de 41 ans— a sans doute acquis une influence considérable, ainsi que des moyens de pression de taille sur ses obligés de droite comme de gauche.

Dans ces conditions, il devenait sans doute très difficile pour les dirigeants français de lâcher le clan Bongo. L’élection du fils en 2009 a soulevé beaucoup d’interrogations; des diplomates français et américains ont affirmé —par la suite— qu’Ali Bongo avait fait inverser les résultats en sa faveur. Pourtant, la France s’est empressée de reconnaître son élection.

Omar Bongo a toujours été présenté par Jacques Chirac comme un «grand ami» de la France. Il en va de même pour son fils Ali, sous l’ère Sarkozy. Les discours de rupture avec la Françafrique du candidat Sarkozy —ceux qui avaient précédé son élection et qu'avaient très peu goûtés Omar Bongo— paraissent bien loin.

Le Gabon n’est pas un cas isolé. Au Togo, le président Eyadéma était lui aussi connu pour sa grande «générosité». «Il avait souvent des valises bourrées d’argent toutes prêtes pour ses visiteurs français. Même l’extrême droite venait elle aussi chercher sa part. Bien sûr, c’était moins que pour la droite, mais il y en avait pour tous», m’a expliqué un haut fonctionnaire togolais. Un ancien ministre français m’a aussi confié que lors de son passage à Lomé, un président français n’était pas reparti les mains vides. Eyadéma était l’un des plus sanguinaires dictateurs africains. Il était arrivé au pouvoir après l’assassinat de Sylvanus Olympio, président élu, et personne n’osait le critiquer en public. «Trop de membres de ma famille ont disparu», était une réponse fréquente pour expliquer ce mutisme.

Pourtant, Gnassingbé Eyadéma était lui aussi présenté comme un «grand ami de la France» par Jacques Chirac. A sa mort en 2005, son fils Faure lui a succédé lors d’une élection très contestée. Là encore, Paris s’est empressé de reconnaître le sacre du fils, symbole de continuité. Son père avait régné 38 ans.



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Message par Syfou Lun 25 Juil - 2:14

Influences de la France à Djibouti : Absence de stratégie économique


Les rapports entre la France et Djibouti, héritiers d’une histoire commune née au XIXe siècle, ont été le plus souvent étroits, faisant de Djibouti une zone d’influence de la France. Aujourd’hui, cette proximité franco-djiboutienne ne se retrouve guère sur le plan économique. Dans le contexte de la globalisation, la position de la France à Djibouti pâtit d’une absence de stratégie et de vision de développement à moyen/long terme. Face aux mutations du monde et aux nouvelles coopétitions économiques, l’exemple de l’ancien Territoire Français des Afars et des Issas (TFAI) n’est que le révélateur de l’absence de stratégie économique de la France dans son ancien « pré carré » en Afrique. Ce reflet des manques de volonté et de politique de puissance de la France se traduit par un contraste entre la révision (dans la transformation) de ses positions militaires et son inertie face à la nouvelle situation économique.

Etat « confetti », Djibouti, colonie française de 1862 à 1977, est resté longtemps dans une relation exclusive avec la France. La France, se contentant de cet héritage, bénéficie toujours de solides influences diplomatico-militaires à Djibouti, influences cependant remises en cause par les crispations judiciaires franco-djiboutiennes autour de l’affaire Borel. Mettant à profit la mondialisation, Djibouti a diversifié ses relations en axant son développement dans la dynamique des échanges Sud-Sud et les nouvelles orientations stratégiques américaines, la France semblant passive face à ces enjeux.

Une longue domination de la France dans un Etat stratégique

Avec une population de 800 000 habitants regroupant des Afars, des Issas et des Arabes, majoritairement concentrée dans la capitale, la République de Djibouti, avec une superficie de 23.200 km², est l’un des plus petits pays d’Afrique. Elle se situe dans la Corne de l’Afrique et partage des frontières avec l’Erythrée au Nord, l’Ethiopie à l’Ouest et au Sud et la Somalie au Sud – Est. Sa façade maritime longue de 370 km donne sur la Mer Rouge et le Golfe d’Aden. Le pays se situe au 150e rang (sur 177 pays) de l’Indicateur du développement humain.

Djibouti est situé en face des réserves pétrolières les plus importantes de la planète et sur une voie maritime majeure. Sa position géostratégique-clé entre l’Afrique et le Moyen-Orient et son port, au croisement de la Mer Rouge et de l’Océan Indien, face au Yémen, en font une escale convoitée.

L’ancien TFAI est encore marqué par la présence francophone historique. L’Etat indépendant de Djibouti a ainsi deux langues officielles : le français depuis l’ère coloniale et l’arabe. Djibouti n’a eu longtemps pour seule ressource que sa rente stratégique versée par l’ex métropole. En 1995, à Djibouti les dépenses des seules forces françaises représentaient près de la moitié du produit intérieur brut et procuraient au budget de l’Etat plus du tiers de ses recettes. Les relations entre Djibouti et la France sont restées longtemps très étroites, tant sur le plan de la culture francophone, du tissu économique, du commerce extérieur, que de l’aide au développement.

Une présence militaire toujours forte et des crispations politico-judicaires

La France, de par son dispositif militaire au sein de ce micro Etat, contribue à sa stabilité (relative) dans une zone structurellement en crise : anarchie en Somalie (sans sompter l’islamisme et la piraterie) sur fond du conflit et de la rivalité de l’Ethiopie et l’Erythrée. Mais l’affaire Borel cristallise des tensions politiques et diplomatiques entre les deux pays.

La position de Djibouti comme escale à la confluence de plusieurs zones en fait une base stratégique. En effet, Djibouti se trouve à proximité de l’Est africain pour la protection de nos ressortissants, de la Mer Rouge pour la sécurisation des approvisionnements transitant par Suez, du Golfe persique et du détroit d’Ormuz pour une évaluation permanente d’une zone extrêmement sensible, enfin de l’Océan Indien pour le soutien de notre flotte. Constituant la première implantation militaire de la France en Afrique, les Forces Françaises de Djibouti (FFDJ) ont vu leurs effectifs diminuer de moitié en vingt-cinq ans, passant de 4 300 hommes en 1978 à 2 900 hommes environ en 2008 avec 10 avions de combat Mirage 2000 et une dizaine d’hélicoptères. En 2007, les retombées économiques de la présence des FFDJ étaient évaluées à 160 millions d’euros par an. Les dispositifs prépositionnés confèrent des avantages opérationnels qui dépassent le seul champ de la fonction de prévention : l’utilisation de Djibouti pour libérer les otages pris par des pirates somaliens (Carré d’As en septembre 2008 et Ponant en avril 2008) le confirme.

Les échanges de tirs nourris ayant eu lieu les 09, 10 et 11 juin 2008 entre troupes érythréennes et djiboutiennes à Ras Doumeira, à 120 km au nord de la ville de Djibouti ont été l’occasion pour la France de réaffirmer son rôle dans la protection du pays en apportant une aide logistique, notamment médicale, ainsi que des renseignements militaires.

Mais l’affaire Borrel reste au cœur de la crise qui empoisonne les relations entre l’ancienne métropole et l’ex colonie. Le juge Bernard Borrel, détaché comme conseiller du ministre djiboutien de la justice dans le cadre de la coopération, a été retrouvé mort le 19 octobre 1995. L’enquête de la justice djiboutienne avait conclu au suicide. Cette thèse a longtemps été privilégiée en France également, puis celle du meurtre a été retenue, plongeant les deux pays dans un imbroglio politique, diplomatique et judiciaire. Le président Ismaël Omar Guelleh, chef de l’Etat depuis 1999, est convoqué pour témoigner dans l’affaire alors que le procureur actuel de Djibouti Djama Souleiman Ali et le chef des services secrets Hassad Saïd, sont convoqués par la justice française en tant que témoins assistés. La Cour internationale de justice a confirmé le 3 juin 2008 le refus de la France de transmettre à Djibouti le dossier concernant l’enquête sur la mort du juge Bernard Borrel. Le gouvernement djiboutien a indiqué le 8 juin 2008 qu’il « n’accepterait pas que le dossier du juge Borrel serve d’alibi à toute tentative de déstabilisation » de Djibouti.

Passivité de la France face aux nouveaux enjeux

S’appuyant sur la mondialisation, l’ancien TFAI a connu une forte croissance du PIB : 3,2 % en 2004, 3,5 % en 2005, 4,8% en 2006, 5,3% en 2007. La France, malgré l’ancienneté de sa relation et son apport dans la stabilité de son ancienne colonie, n’a pas pris part à ce développement en tant que partenaire économique. De nouveaux acteurs militaires et économiques ont investi le pays si bien que le rôle économique de la France n’est pas à la hauteur de son statut militaire et d’ancienne puissance. Cette dernière voit sa position commerciale au sein de l’ancien TFAI se faire concurrencer par les pays du Golfe, l’Ethiopie, la Chine et l’Inde.

D’abord, les attentats du 11 septembre 2001 et la guerre contre le terrorisme ont entraîné la réévaluation de l’importance stratégique de Djibouti par les Etats-Unis. En octobre 2002, Washington a créé à Djibouti le Combined Joint Task Force-Horn of Africa ayant pour base un ancien camp français avec plus de mille soldats. Paris a dû augmenter son aide à Djibouti à hauteur du loyer versé chaque année par les Etats-Unis pour leur base, soit environ 30 millions d’euros par an. La présence américaine a été suivie de l’installation d’éléments allemands et espagnols. Elle a également renforcé l’attractivité économique de Djibouti.

Afin de conforter sa vocation de plaque tournante régionale en matière d’échanges commerciaux, les autorités de Djibouti ont multiplié les mesures incitatives pour attirer les investissements des pays du Golfe. Après avoir confié la gestion de son port et de son aéroport international à l’Autorité des ports de Dubaï (DPA), Djibouti a lancé avec plusieurs partenaires de la péninsule arabique les chantiers d’infrastructures destinées à faire du pays un centre de transit régional de marchandises. Dubaï a pris en charge la gestion du port et a investi dans diverses infrastructures : nouveau terminal pétrolier de Doraleh, opérationnel depuis 2008, à Doraleh également, un second port en eau profonde, avec un terminal à conteneurs, est en cours de construction ; Zone Franche de Djibouti d’une superficie de 400 hectares. Le milliardaire saoudien Tarik Ben Laden (demi-frère d’Oussama) a lancé un projet pharaonique (19 milliards de dollars, soit près de 14 milliards d’euros) de construction d’un pont de 28 km de long entre Djibouti et le Yémen, projet auquel le président Guelleh tient beaucoup.

Positionné sur les axes d’échange maritimes d’Europe, d’Extrême Orient, du Golfe Arabo-persique et évidemment d’Afrique, le développement économique de Djibouti offre de nombreuses perspectives. Partenaire historique de ce pays, la France possède des atouts, du fait de ses liens affectifs, culturels et de sa connaissance du pays, pour participer à cette dynamique et ne pas continuer à voir son influence décliner. Le renforcement de la place et des intérêts économiques de la France face aux pays du Golfe, de plus en plus actifs, se doit d’être à la hauteur de son poids militaire. Ce renforcement, indispensable à une politique globale de puissance nationale, passe par la définition et d’une stratégie volontariste par les acteurs publics et privés. L’organisation du colloque Djibouti, hub de la Corne de l’Afrique le 20 octobre 2008 au Sénat semble être une prise de conscience de la réalité du découplement entre positions militaires et économiques de la France au sein de cette République.

AF
Spoiler:

Source:infoguerre.fr
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Message par Daûphin_zz_47 Lun 25 Juil - 14:23

François Fillon a la mémoire sélective

« Françafrique » 1021-f10

Au cours de sa minitournée africaine, le Premier ministre français a affirmé que la Françafrique n'avait plus "aucune réalité dans le monde d'aujourd'hui". Un journaliste béninois se montre sceptique.

Mensonges d'Etat. Mensonges politiques. Mensonges diplomatiques. Mensonges. C'est ce qu'il s'est empressé au lendemain de la célébration de la fête nationale française de venir servir aux Africains. Le Premier ministre français a pourtant, par les destinations choisies de sa tournée africaine – à une relative exception, le Ghana –, laissé entrevoir la contradiction. Entre le discours mirifique exhibé aux dirigeants complices et aux peuples embobinés et les enjeux inavoués d'un déplacement calculé.

Côte d'Ivoire, Ghana, Gabon. Entendez cacao, pétrole, bois... Les destinations choisies sont celles de l'intéressement. Avant d'être celle d'amis et de partenaires politiques. Je dirai même celle de complices politiques. Les relations entre la France et l'Afrique ont mis en exergue ces dernières années deux au moins des Etats où le Premier ministre François Fillon a décidé de se rendre. La longue crise militaro-politique qui a déstabilisé la Côte d'Ivoire d'une part et la succession au Gabon d'Ali Bongo à son père d'autre part ont prouvé, autant qu'il eut pu en être encore besoin, que les rémanences de la Françafrique sont là et bien là. Quant au Ghana, ancienne colonie d'une Grande-Bretagne de plus en plus désintéressée, coincé entre Etats francophones, en passe de devenir le nouvel eldorado pétrolier du golfe de Guinée, il y a des raisons plus qu'évidentes pour qu'il entre en ligne de compte des appétits français en Afrique.

A la recherche des motivations particulières, chaque destination est en effet bien pourvue. En Côte d'Ivoire, Alassane Dramane Ouattara doit dans une large mesure son accession au pouvoir à l'action décisive de l'opération française Licorne [avril 2011]. Sans cela, rien ne permet de dire qu'à l'heure actuelle l'affreux bain de sang, qui faisait de la terre de Félix Houphouët-Boigny brasiers et carnages, aurait déjà pris fin. La visite du Premier ministre français, quelques mois seulement après l'investiture en grande pompe, porte au moins deux messages.

Le premier, à l'endroit des derniers sceptiques qui se refusent à reconnaître en la personne du nouveau président ivoirien le dépositaire légitime de la souveraineté dévolue par le peuple ivoirien. Concrètement, c'est la réaffirmation du soutien de la France à celui qu'il a porté à bout de bras, de son exil parisien jusqu'à son accession au pouvoir. Elle se traduit par une aide budgétaire de quelques millions d'euros que la France aura tôt fait de récupérer dès que les affaires auront recommencé à tourner entre les deux capitales. Le second message était peut-être tout autant nécessaire que le premier. Il est adressé à Alassane Dramane Ouattara en personne. Il rappelle sans aucun doute à l'homme sa redevance envers la mère patrie. Ce que doit Ouattara à la France, il le devra payer. Et nous savons tous comment.

Deuxième étape du séjour, le Ghana. Nation ouest-africaine réputée pour la qualité de sa gouvernance. Pas une étape obligée, mais pourquoi ne pas jeter un peu de poudre aux yeux de ces Africains tatillons ? Montrer patte blanche en s'affichant sur la photo de famille d'un régime exemplaire est toujours une bonne chose. D'autant plus que le pays en question a depuis quelques années découvert du pétrole sur ses côtes. Des gisements importants qui ne demandent qu'à être exploités. Le président John Atta Mills saura peut-être se souvenir en son temps des grandes puissances occidentales qui lui ont décerné, même si c'est après d'autres, le satisfecit de la bonne gouvernance. Et composer avec elles.

Troisième étape du parcours, plus qu'évidente celle-là : le Gabon. Terre du "parrain" de vénérée mémoire, Omar Bongo Ondimba. Depuis l'accession d'Ali Ben, son fils et successeur à la magistrature suprême, les voyages officiels et officieux se sont plus souvent effectués dans l'autre sens. Fillon vient corriger le tir. Il ne l'a d'ailleurs pas caché. Le partenariat stratégique entre les deux pays est l'un des plus robustes en Afrique. Chacun ayant besoin de l'autre. La France pour le pétrole, le bois et d'autres ressources naturelles qu'elle exploite à monnaie de singe au Gabon. Les autorités gabonaises pour les privilèges et la protection que leur accorde une France qui se bat pour leur enrichissement perpétuel et leur impunité au pays dit des droits de l'homme. Si cela vous étonne, c'est que vous faites semblant. La Françafrique, cette ignominie de l'Histoire, a commencé à avoir cause liée avec l'Afrique à partir du pays de l'okoumé [essence d'arbre endémique du Gabon].

En somme une tournée pour consolider les bases des intérêts français en Afrique et pour développer de nouveaux partenariats stratégiques. Après, ils viendront nous chanter, Nicolas Sarkozy en tête, que les pratiques que l'on a désignées sous le vocable de la Françafrique sont celles d'un autre temps. Révolu. Vous le croirez si vous voulez. Pas moi.

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Message par Daûphin_zz_47 Dim 16 Oct - 14:59

Cameroun: La présidentielle des services secrets français et américains.





Face à des manœuvres de déstabilisation post-électorale attribuées aux Etats-Unis, le pouvoir active ses réseaux hexagonaux.A bord d’un vol d’Air France, Daniel Leandri a atterri avant-hier mercredi à l’aéroport international de Yaoundé-Nsimalen. En temps normal, la présence de ce citoyen français d’origine corse en terre camerounaise serait un épiphénomène. Mais le contexte dans lequel cet ancien brigadier, qui fut jadis l’homme de confiance et directeur de cabinet de Charles Pasqua (ancien ministre français de l’intérieur, héritier de feu Jacques Foccart, le célèbre patron des services secrets français et «père spirituel» de Nicolas Sarkozy), débarque à Yaoundé, «à l’invitation du cabinet civil de la présidence de la République» est loin d’être un fait anodin. En effet, en dépit du calme qui règne sur l’ensemble du territoire national depuis le 9 octobre dernier, date de l’élection présidentielle, le pouvoir de Yaoundé, notamment les services de renseignements, les forces de sécurité et de défense sont «en état d’alerte», en prévision de troubles qui pourraient survenir après la proclamation des résultats, le 21 octobre prochain.

En témoigne, le grand déploiement de policiers et de gendarmes, à certaines heures de la journée, dans les principales métropoles, Yaoundé et Douala, et dans d’autres agglomérations du pays. Réputé discret et aguerri aux «interventions spéciales», Daniel Léandri, bien connu dans les réseaux de la Françafrique, serait, d’après les sources qui le signalent à Yaoundé, parmi les «penseurs» de la stratégie du pouvoir de Yaoundé, visant à étouffer dans l’œuf toute perspective de crise post-électorale au Cameroun. Une stratégie huilée au fil des jours en ce moment où, ainsi que l’indiquait l’hebdomadaire Repères, dans son édition de mercredi dernier, «des mouvements inhabituels et qui ont paru suspects aux barbouzes camerounaises, des agents de [la] célèbre agence de renseignement [la Cia], bras armé de la politique étrangère des Etats-Unis, ont été enregistrés depuis quelque temps». Allant dans ce sens, nos sources affirment que «les Américains misent sur un soulèvement populaire pour intervenir au Cameroun».

Ce que dément formellement Isabelle Kame Domguia, chargée de communication à l’ambassade des Etats-Unis à Yaoundé: «Nous avons lu ces allégations dans les journaux comme tout le monde. Nous disons simplement que les Etats-Unis et le Cameroun entretiennent depuis des années des relations multidimensionnelles et mutuellement bénéfiques. Cette coopération s’exprime dans plusieurs domaines. Tout ce qui ne s’inscrit pas dans ces domaines ne relève pas de nous. Dans ce sens, l’ambassadeur des Etats-Unis fera une communication mercredi prochain sur les droits de l’homme et la société civile au Cameroun. Il apportera à cette occasion des éclaircissements sur la rencontre de la société civile camerounaise, qui s’est tenue dans les locaux de l’ambassade tout dernièrement.

Il s’étendra également sur certains développements de la presse, question de dissiper toutes les mauvaises interprétations». Cela dit, selon des sources généralement bien informées, l’arrivée au Cameroun du Daniel Léandri, qui a travaillé à la direction générale de la police française, au service de coopération technique internationale de police, où il s’est occupé des relations avec les polices étrangères, notamment africaines, avant de prendre sa retraite en 1998, intervient après la commande et la livraison expresse d’un nombre important de matériel anti-émeutes passée par les autorités camerounaises auprès de la France. L’Hexagone, qui, du point de vue de la «diplomatie formelle», a réagi par le biais du ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères et européennes mardi dernier à l’Assemblée nationale française.

Alain Juppé indiquait alors devant les députés que «La France a suivi avec une particulière attention le déroulement des élections au Cameroun dimanche dernier. Il est encore trop tôt pour parler des résultats. Le taux de participation n’est pas encore connu. Ce que je peux vous dire, c’est que, selon l’Organisation internationale de la Francophonie et le Commonwealth, qui ont suivi le déroulement de ces élections, on peut considérer aujourd’hui qu’elles ont eu lieu dans des conditions acceptables. Nous appelons donc la population, la presse camerounaise et tous les acteurs politiques à faire preuve, jusqu’au 24 octobre, date de proclamation des résultats, et au-delà bien sûr, de modération et à éviter tout recours à la violence pour faire valoir leurs vues». L’appel à la non violence lancé par M. Juppé au Palais Bourbon mardi dernier autorise en tout cas à penser que les lendemains de la présidentielle sont perçus comme incertains et, à cet égard, aucune précaution n’est de trop dans les cercles du pouvoir de Yaoundé.

http://www.cameroon-info.net/stories/0,30076,@,man-uvres-les-services-secrets-francais-au-secours-de-paul-biya.html
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Message par Syfou Sam 22 Oct - 23:52

Discours de Dakar par Nicolas Sarkozy, le 26 juillet 2007

D'une durée de 50 minutes, le discours de Nicolas Sarkozy est rédigé par son conseiller Henri Guaino. Le président français déclare notamment que la colonisation fut une faute tout en estimant que le « drame de l'Afrique » vient du fait que « l'homme africain n'est pas assez entré dans l'Histoire. […] Le problème de l'Afrique, c'est qu'elle vit trop le présent dans la nostalgie du paradis perdu de l'enfance. […] Dans cet imaginaire où tout recommence toujours, il n'y a de place ni pour l'aventure humaine ni pour l'idée de progrès ».

Copé à Hollande: la nouvelle politique africaine de la France, c'est Sarkozy

« Françafrique » 16807210
Spoiler:

La "nouvelle politique africaine" de la France est celle du président Nicolas Sarkozy, a répliqué samedi depuis Abidjan le secrétaire général de l'UMP, Jean-François Copé, au candidat socialiste François Hollande qui a promis d'en finir avec la "Françafrique".
"Cette nouvelle politique, elle existe, c'est celle que le président français Nicolas Sarkozy a menée durant la crise ivoirienne, comme d'ailleurs, dans un registre très différent, il a pu le faire en Libye", a déclaré M.
Copé au terme d'une visite de 24 heures en Côte d'Ivoire.
"C'est en Côte d'Ivoire comme en Libye une mission d'abord au service des peuples concernés, dans l'intérêt de la paix et de la sécurité, et avec comme idée de promouvoir la démocratie", a-t-il poursuivi lors d'une conférence de presse.
Lors de son discours d'investiture comme candidat socialiste à la présidentielle, François Hollande a promis samedi que s'il était élu la France porterait "une nouvelle politique à l'égard de l'Afrique" qui "répudierait sans regrets les miasmes de la Françafrique".
"Je m'étonne que François Hollande vienne au secours de la victoire et sans jamais prononcer son nom approuve enfin l'action menée par Nicolas Sarkozy en Côte d'Ivoire comme en Libye", a lancé M. Copé.
"C'était une manière pour lui de rendre hommage à la politique africaine de Nicolas Sarkozy et de critiquer fortement, sans les citer, un certain nombre de ses amis socialistes" pour leurs liens passés avec le président ivoirien déchu Laurent Gbagbo, a-t-il ironisé, citant notamment Jack Lang et Jean-Christophe Cambadélis. M. Hollande devrait "préciser que ceux qu'il vise en parlant de +miasmes+ sont ses propres amis", a-t-il insisté.
Par ailleurs, M. Copé a salué un "vent d'optimisme" en Côte d'Ivoire six mois après une sanglante crise post-électorale, à l'issue d'un entretien avec le chef d'Etat ivoirien Alassane Ouattara.
"Alors que nous nous approchons de la fin de cette année 2011 qui a été une année charnière, je sens ici un vent de confiance, d'optimisme vraiment très remarquable", a-t-il déclaré à la presse.

AFP
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Message par Syfou Mar 6 Déc - 0:43

Première comparution de Laurent Gbagbo devant la CPI

AMSTERDAM (Reuters) - Laurent Gbagbo a comparu lundi pour la première fois devant la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye où il est poursuivi pour crimes contre l'humanité lors de la guerre civile consécutive à l'élection présidentielle, entre décembre 2010 et avril 2011.
Capturé en avril à Abidjan, l'ancien président ivoirien, qui est âgé de 66 ans, a été transféré la semaine dernière à La Haye. Il est le premier ancien chef d'Etat traduit devant la CPI depuis sa création, en 2002.
En costume sombre, chemise blanche et cravate bleu nuit, apparemment reposé et en bonne santé lors de cette comparution initiale qui a duré moins d'une demi-heure, Laurent Gbagbo a décliné son identité et déclaré à la cour qu'il était bien traité dans le centre de détention de Scheveningen.
Il a déploré en revanche ses conditions de détention à Korhogo, dans le nord de la Côte d'Ivoire, où il a été assigné à résidence après son arrestation à Abidjan.
Il n'avait droit, a-t-il dit, qu'à un lit, une moustiquaire, une douche et deux repas par jour. Il n'a pu en revanche voir la lumière du jour.

Lire la suite :
http://fr.news.yahoo.com/premi%C3%A8re-comparution-laurent-gbagbo-devant-la-cpi-142754637.html

____________

Nicolas Sarkozy, l’impossible rupture avec la Françafrique

« Françafrique » Franca10

L’ingérence politique d’hier s’est muée en lobbying économique. Voilà le grand changement intervenu dans le village Françafrique, où bruissent toujours les guerres de réseaux, les rumeurs de « messe noire » et de rose-croix. Enquête.

« Françafrique » Franca11

Fin avril, à Dakar, une opinion émise par un officiel français sur les péripéties de la vie politique française, lancée depuis les jardins de l’ambassade de France, atterrit dans les salles de rédaction de la presse locale et, de fil en aiguille, enfle, au point de nécessiter un démenti formel. Les Sénégalais ont sans doute eu raison de s’alarmer, car cet important Monsieur, qui aurait estimé que « le président Wade ne
pourra pas se représenter : il a 84 ans, voire même 85 ou 86 ans », est le Monsieur Afrique de l’Elysée,directement sous les ordres de Claude Guéant, bras droit de Nicolas Sarkozy, qui serait, en fait, le vrai manitou de cette Françafrique. André Parant occupe une fonction prestigieuse, hantée encore par d’illustres devanciers, dont les noms, évoqués encore aujourd’hui dans la forêt de la Françafrique, font bondir
certains chefs d’Etat. Ancien ambassadeur au Sénégal et au Liban, fils d’un conseiller de Houphouët Boigny, petit fils d’un goumier au Gabon, ce nouveau Monsieur Afrique hérite du fauteuil laissé vacant par Bruno Joubert, « en exil forcé à Rabat », selon les propos lapidaires d’un ex-diplomate au long cours, reconverti aujourd’hui dans la consultance

Querelle des anciens et des modernes

En fait, Bruno Joubert, nommé ambassadeur de France à Rabat, aurait été écarté pour sa posture plutôt « légaliste », adoptée notamment dans les dossiers mauritaniens et malgaches, mais pas aussi « naïve » que les
incantations d’un Jean-Marie Bockel, éphémère secrétaire d’Etat de la Coopération, qui paiera ses Te Deum prématurés sur la mort de la Françafrique par un limogeage retentissant. Il sera envoyé, lui aussi en
exil, aux Anciens combattants. Ce sacrifice rituel, exécuté dans les premiers mois du mandat du président Sarkozy, mettait en évidence la guerre des clans.

Une « querelle entre les anciens et les modernes », qui tourne, depuis 2007, à l’avantage des premiers. L’arrivée d’un André Parant aux commandes renforce la position conservatiste de la défense « des intérêts de la France d’abord ». L’identité du successeur du pragmatique Jean-Michel Severino à la tête de l’AFD, institution repositionnée désormais en agence de développement du type de la
britannique CDC et du néerlandais FMO, et débarrassée des réseaux Foccart, Chirac ou Pasqua, devra conforter la victoire des anciens ou, (ce serait alors une surprise) rétablir l’équilibre dans le village gaulois de la Françafrique. L’AFD continuera-t-elle à se muer en véritable structure de développement ou, au contraire, redeviendra-t-elle, un instrument de financement de l’influence française en Afrique ? C’est là l’enjeu essentiel d’une future nomination, dont le seul décideur sera Nicolas Sarkozy lui-même.

« Françafrique » Langol10

Les nouveaux rôles des hommes de la Françafrique
A deux années de la fin de son mandat, celui-ci « n’a pas les coudées franches pour brusquer les barons de la Françafrique », diagnostique une voix non autorisée, au sein d’un institut des relations internationales pour qui les rapports entre la France et l’Afrique sont condamnés à évoluer à l’aune de la mondialisation : « Il y a 15 ans à 20 ans, l’Afrique avait des partenaires limités aux anciens colons, aux Chinois et aux Russes. Aujourd’hui, nous sommes dans une phase d’internationalisation des rapports. On parle de la Chine souvent. Mais,derrière, il y a de nombreux pays émergents qui veulent se positionner sur les matières premières africaines. » Les nouveaux hommes de la Françafrique auront donc pour tâche de faire du lobbying économique dansun contexte différent, marqué par la démocratie grandissante en Afrique et une opinion publique française opposée aux vieilles méthodes.

En fait, si la Françafrique s’essaie à la non-ingérence dans les affaires politiques (Mauritanie, Madagascar, Niger, etc.), elle mobilise son influence au service des intérêts français en Afrique. C’est ce que croit Protais Ayangma, président de la Fédération africaine des Assurances (FNAF). « La Françafrique existe économiquement. Elle est visible et a encore quelques beaux jours devant elle parce qu’on voit bien que certaines entreprises françaises continuent à gagner des marchés dans des conditions pas toujours transparentes ». Une analyse partagée par cet économiste français, auteur de plusieurs études sur
l’Afrique, et qui estime qu’il sera difficile pour certains secteurs (le BTP par exemple) de rivaliser en Afrique avec les entreprises chinoises et brésiliennes, dont les coûts sont compétitifs. « C’est quand même
sur les flux commerciaux que les entreprises françaises auront le plus de mal. Les produits chinois déversés sur l’Afrique coûtent moins cher. L’Africain qui n’a pas le pouvoir d’achat élevé préfère investir sur une moto chinoise, quitte à la réparer souvent ».

« Françafrique » Franca12

Très cher pré-carré français

Comme tout pays, la France devra, pour préserver ses intérêts, revoir à la baisse ses ambitions de réformes de la Françafrique, en félicitant systématiquement les présidents élus et réélus, et en fermant les yeux sur les dossiers qui fâchent. C’est à ce prix qu’Areva a reconduit son contrat minier avec le Niger, lors d’un déplacement du président Sarkozy à Niamey, le 27 mars 2009. Ce voyage avait pour but la
renégociation du contrat sur l’exploitation des gisements d’uranium d’Imouraren, l’un des plus importants au monde, dont le permis est détenu par la multinationale française Areva.
La rupture de la Françafrique à ce niveau réside sans doute dans les déclarations mêmes du président Nicolas Sarkozy : « Au Niger, la France a des intérêts, elle les assume et les promeut, en toute transparence ». C’est sûrement ce franc-parler de Nicolas Sarkozy, en rupture avec l’approche distante de Mitterrand et, somme toute paternaliste mais discrète de Chirac, qui fait croire à certains que la Françafrique revient en force.

Au Gabon, où il s’est rendu à trois reprises depuis le début de son mandat, le président Sarkozy a obtenu du nouveau président Ali Bongo la révision du contrat de la mine de Belinga, accordé à des entreprises chinoises. Le président français a vanté la refondation des rapports entre Paris et Libreville et a exalté un nouveau cadre de coopération. Le défilé du 14 juillet prochain, où armées française et africaines défileront, montre bien que s’il y a volonté de changement, il n’y a pas rupture.
Ce défilé est déjà considéré comme la célébration de la Françafrique. Encore une manifestation « décomplexée » des liens unissant l’Hexagone à ses anciennes colonies ?

Révélations Françafricaines sur l'élection d'août 2009 au Gabon.

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Message par Sphinx Jeu 8 Mar - 0:23

France-Mali: langue de bois ou discours sincère?

En appelant les Maliens au dialogue, ce sont avant tout les intérêts français qu'Alain Juppé, ministre des Affaires étrangères, défend.

« Françafrique » Juppe10

Le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, a été l’hôte de trois chefs d’Etat ouest-africains en l’espace de trois jours. Entre le 24 et le 26 février derniers, il a été successivement reçu en audience par les présidents béninois, burkinabè et malien.

Ce qui fait courir le chef de la diplomatie française en si peu de temps est la sécurité dans la bande sahélo-saharienne, en général, et la rébellion touarègue qui a éclaté dans le Nord-Mali à la mi-janvier en particulier. Concernant cette rébellion, la tournée-éclair a été l’occasion pour Alain Juppé de réaffirmer la nécessité du dialogue entre les parties en conflit en vue d’un règlement de la crise.

«Le dialogue inter-malien est absolument nécessaire», a notamment martelé le patron de la diplomatie française le 26 février à sa sortie d’audience avec le locataire du palais de Koulouba.

Mali-France, même combat

Sur ce point, il peut parler sans trop de crainte. Il est sur la même longueur d’ondes que le chef de l’Etat malien, Amadou Toumani Touré (ATT). Malgré les critiques acerbes dont il est l’objet et l’opposition d’une bonne partie de l’opinion nationale, le numéro un malien ne se lasse pas de prôner le dialogue avec ceux qui ont pris les armes contre la république.

On a beau l’accuser de connivence avec la rébellion, d’avoir même créé cette situation pour prendre en otage l’élection présidentielle du 29 avril prochain, ATT ne se démonte pas et continue de tendre la main au Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA).

Même la non-négociabilité de l’indépendance du Nord-Mali qu’il a mise avant toute discussion ne trouve pas grâce aux yeux de tous ceux qui l’accusent de mollesse, d’un entêtement incompréhensible à vouloir négocier avec des personnes qui ont froidement exécuté des militaires.

Compte tenu de ce même état d’esprit de Bamako, qui anime l’un et l’autre, Alain Juppé et ATT étaient comme des larrons en foire. Le courant ne pouvait que passer à merveille entre ces deux «pacifistes» à tel point que l’on peut se demander si la politique de la main tendue du général malien devenu chef de l’Etat, n’a pas été dictée par la France.

La France contre une intervention militaire du Mali

ATT pourrait bien vouloir bander les muscles mais y renoncerait à cause de l’ancienne puissance coloniale dont six ressortissants sont détenus depuis plus d’une année sur le territoire malien par Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI). Et, foi de Bamako, AQMI prêterait main forte au MNLA dans sa lutte pour l’indépendance du Nord-Mali.

La sagesse veut que quand on a sa main dans la gueule du chien, il faut savoir le flatter pour la retirer.

Lire la suite sur:
http://www.slateafrique.com/83431/langue-de-bois-ou-discours-sincere
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Message par Daûphin_zz_47 Sam 17 Mar - 13:12

Forum de l'eau : Paris annonce des financements d'aide à l'Afrique

« Françafrique » Calb2910

La France a annoncé lundi le financement de projets en Afrique à hauteur de 40 millions d'euros avec la Banque africaine de développement (BAD) et a débloqué 800.000 euros pour sauver le lac Tchad, en marge du Forum mondial de l'eau à Marseille.

Le Premier ministre François Fillon a annoncé dans son discours d'ouverture du Forum la "participation active" de la France aux réformes envisagées par la BAD en matière d'approvisionnement en eau et de l'assainissement en milieu rural, à hauteur de 40 millions d'euros.

Par ailleurs, le ministre de la Coopération Henri de Raincourt a signé lundi soir une convention d'aide au sauvetage du Lac Tchad, dont la superficie a diminué de 95% au cours des 45 dernières années. Une première tranche de 800.000 euros sera ainsi versée sur un projet total de 12 millions d'euros.

Selon M. De Raincourt, le projet "comporte également des aspects portant sur la gouvernance de l'eau et le renforcement des capacités de la commission du bassin du Lac Tchad".

Le président tchadien Idriss Deby Itno s'est félicité de "ce geste amical de soutien très fort de la France". Interrogé par l'AFP sur une éventuelle part du financement de 40 millions d'euros pour le Tchad, le président tchadien a estimé qu'il ne "s'agissait pas d'un nouveau financement", sans fournir plus de détails.

Il a souligné qu'il "allait se tourner vers tous les bailleurs de fonds pour obtenir clarification de ce qu'ils veulent faire".

Le ministre de Raincourt, a de son côté, promis qu'il se ferait l'avocat de l'Afrique auprès de ses collègues au sein de l'Union européenne pour explorer les voies d'éventuels financements européens pour les projets de sauvetage du Lac Tchad.

AFP
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Message par Daûphin_zz_47 Lun 25 Juin - 13:31

Mais là où Sarkozy fut sans conteste numéro un, c'est dans l'art de manier la peur du "loup islamiste". Dans ce domaine, il a eu un "modèle" en la personne de son "ami" et "obligé", l'ex-président tunisien Zine El-Abidine Ben Ali. Jamais autant de Français n'ont été autant ouvertement islamophobes que sous sa présidence.

Sarkozy, ce président qui n'a cessé de stigmatiser et d'insulter l'islam et les musulmans. Qui n'a cessé de faire des lois sur le voile. Qui n'a cessé de taper médiatiquement sur des Français musulmans qui n'ont fait, pourtant, que pratiquer pacifiquement leur religion. Bilan de tout cela : une France divisée et où l'on regarde désormais plus les différences que les ressemblances.

Sarkozy, ce donneur de leçons mondiales sur les droits de l'homme et le respect de l'autre, a soutenu jusqu'au bout son ami Ben Ali, a accueilli Muammar Kadhafi et Bachar El-Assad en grande pompe, avant de se retourner politiquement contre eux. Avis aux dictateurs mentalement colonisés : leurs protecteurs et maîtres n'hésitent pas à se débarrasser d'eux dès qu'ils n'en ont plus besoin...

Sarkozy qui, par l'intermédiaire de sa ministre des Affaires étrangères, Michèle Alliot-Marie, a proposé d'aider le régime dictatorial de Ben Ali en lui faisant profiter du savoir-faire sécuritaire français au moment même où des Tunisiens tombaient sous les balles parce qu'ils voulaient la liberté.

Sarkozy, qui a osé venir "poignarder" en direct (discours de Dakar, le 26 juillet 2007) les Africains subsahariens, alors qu'il était leur invité, en leur assénant un terrible : "Vous n'êtes pas assez entrés dans l'Histoire". Une phrase qui rappelle les périodes sombres de la colonisation française. C'est bien connu, Nicolas Sarkozy est un grand poète des mots. Il manie bien la langue française. Petit florilège: "Casse-toi pov’con", ou encore "On va nettoyer tout ça [la racaille de banlieue] au Kärcher".


Dans Sarkozy enfin "dégagé" par les Français
« Françafrique » 0705-STEPHFF

http://www.courrierinternational.com/article/2012/05/07/sarkozy-enfin-degage-par-les-francais


France - Afrique : ce que prépare François Hollande

« Françafrique » 018062012112451000000Couv-350x200

À peine installé à l’Élysée, le président français a multiplié les contacts avec les chefs d’État africains, crise malienne oblige. De coups de fils en rencontres, il en a profité pour imposer son style, réaliste et prudent. La méthode du nouveau locataire de l’Élysée vis-à-vis de l’Afrique pourrait bien, cette fois, être vraiment différente de ses prédécesseurs. Jeune Afrique y consacre un dossier dans sa prochaine édition.
Quatre ou cinq entretiens au téléphone avec des chefs d’État, trois réceptions de travail à l’Élysée pour un roi et deux présidents : les premiers pas « africains » de François Hollande ressemblent à des grandes enjambées mais prudemment comptées.
Nicolas Sarkozy, en 2007, avait démarré plus rapidement son initiation au continent, où il s’était rendu en précampagne électorale, avant de se fourvoyer du côté de Dakar, lors d’un discours resté dans les mémoires. Son successeur, lui, a déjà atteint son rythme de croisière : un mois et demi après son arrivée à l’Élysée, les lignes de ce que sera sa relation avec l’Afrique apparaissent. Et elles sont sans surprises : prudentes, réalistes, normales.
La méthode, elle aussi, prend, pour le moment, des atours de retour à la normalité.

Lire l'article sur Jeuneafrique.com : France - Afrique : ce que prépare François Hollande | Jeuneafrique.com - le premier site d'information et d'actualité sur l'Afrique
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