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Rebellion touareg
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algeriedrs :: Zones de conflits dans le monde :: Conflits, tensions, guerre et terrorisme :: Conflit frontalier dans le monde
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Rebellion touareg
Touareg
Étymologie
L’origine de ce nom est inconnue. Certains pensent qu’il provient d’un mot arabe qui signifie « abandonnés », d’autres qu’il dérive du nom d’une région libyenne appelée encore à ce jour Targa (« rigole » ou « vallée »). C’est la région de Oubari, dans le Fezzan. La dénomination d’origine Aw-Targa (fils de Targa) en berbère atargi, à l’origine du nom pour certains, tandis que d’autres retiennent que depuis le milieu du XIXe siècle, les chroniqueurs médiévaux arabes les appelaient tawwareq. À l’époque coloniale, les Français ont utilisé et popularisé le mot Touareg comme le pluriel de Targui en français (féminin Targuia, pluriel Twareg). Cette distinction est souvent abandonnée et l’on accorde parfois le mot comme en français (un Touareg, des Touaregs et touareg(s) pour l’adjectif avec quelquefois touarègue(s) au féminin).
Les Touareg préfèrent d’ailleurs se désigner eux-mêmes par Imajaghan ou Imuhagh (noble et libre) ou par Kel Tamajaq (les gens de Tamajaq). Tamahaq, Tamajaq et Tamachaq sont toutes les trois des déformations de Tamazight dues à une altération par les accents du sud.
Pays
Divisés en plusieurs confédérations et tribus, un million et demi de Touareg vivent sur cinq pays du continent africain (barrières pour un peuple sans frontière). À l’intérieur de ce territoire, les Kel Tamasheq se sont longtemps joués des limites des états. Ceux-ci ont pourtant réussi à leur inculquer les normes de la douane et des passeports.
Ce territoire, appelé tinariwen (les déserts), est comme son nom l’indique découpé en plusieurs terres. De ces nombreux déserts, il y a le désert proprement dit : le Ténéré. Les autres terres sont plus ou moins arides, plates et montagneuses, parmi lesquels on peut citer celles qui font l’objet d’un article : Adrar, Azawagh, Hoggar, Tadmait, Tanezruft, Tassili n'Ajjer, Tawat (Touat), Tadmaït, le Désert Libyque ou encore Tibesti.
Des villes et villages touareg font l’objet d’un article. Elles sont listées ci-dessous, avec en italique la transcription de l’équivalent en berbère :
Abalagh ;
Agadez ;
Aguel'hoc ;
Essouk ;
Djanet ;
Illizi (Alezi) ;
Gao (Gawa) ;
Ghat ;
Tchin-Tabaraden (In Tibaraden) ;
Keita ;
Kidal ;
Tamanrasset (Tamanghasat) ;
Tessalit ;
Tombouctou (Tin Bektu).
Vie sociale
La société touareg était très hiérarchisée, on peut rapidement classer les individus dans les catégories suivantes :
Imajaghan : tribus nobles, essentiellement guerriers ;
Ineslemen : tribus maraboutiques (au singulier ineslem signifie « musulman »), nobles aussi;
Imrad : tribus vassales ;
Inaden : forgerons (en fait les artisans) noirs, nobles ;
Irawellan : anciens captifs touareg ;
Iklan : esclaves noirs (au singulier akli signifie « noir ») ;
Bellas : esclaves libérés de langue Songhaï ;
Bouzou : esclaves libérés de langue haoussa.
Les Touareg sont monogames, sauf quelques exceptions. Le futur marié doit apporter une dot composée de dromadaires et de bœufs à la famille de la mariée. La tente et son ameublement est fournie au couple par la famille de la mariée, cette dernière en gardera la propriété en cas de divorce, laissant son ex-mari sans toit. Les mariés appartiennent presque toujours à la même caste
Les Touareg portent traditionnellement une sorte de long vêtement souvent nommé boubou (en étoffe de coton nommé « bazin ») et un chèche, appelé aussi taguelmoust (tagelmust en berbère) ou encore « turban ». Le chèche est une sorte de turban d’environ quatre-cinq mètres de long qui s’enroule sur la tête pour se protéger du soleil, du vent, de la pluie, du sable, du froid…
Traditionnellement, l’homme ne quitte jamais son turban. Il peut être de différentes couleurs, telles que rouge, jaune, vert, mais deux couleurs ont une signification spéciale. Le blanc est porté pour montrer un signe de respect, un jour particulier. Le chèche indigo est fait à partir de lin, souvent avec un tissage complexe. Il est porté les jours de fête (et les jours de froid car il est plus chaud que le chèche en coton). Sa teinture tend à déteindre sur la peau, donnant au targui le surnom d’« homme bleu ».
Personnalités touareg
wikipedi
Les Touareg (au singulier un Targui) ou, sous sa forme francisée, les Touaregs (au singulier un Touareg) ou encore Kel Tamasheq-Sbrout sont un peuple de Berbères nomades vivant dans le Sahara central, l’Algérie, la Libye et sur les bordures du Sahel, Niger, Mali, et Burkina Faso. Leur langue est le tamajaq ou tamasheq ou encore tamahaq selon les régions. Ils utilisent un alphabet appelé tifinagh (prononcer tifinar). Ce sont les descendants des premiers habitants de l'Afrique du Nord.
Les Touareg sont parfois appelés les « hommes bleus », d’après la couleur de leur chèche. Teinte avec de l’indigo, elle décolore sur la peau avec le temps. Aujourd’hui, certains Touareg sont métissés avec les populations noires d’Afrique subsaharienne. Ces populations sont confrontées à des formes d’assimilation culturelle et linguistique, à une marginalisation économique et politique qui les ont conduites à la lutte armée dans les années 1990. Beaucoup ont abandonné le nomadisme pour se fixer dans les grandes villes en bordure du Sahara, comme Tamanrasset en Algérie ou Agadez au Niger.
Étymologie
L’origine de ce nom est inconnue. Certains pensent qu’il provient d’un mot arabe qui signifie « abandonnés », d’autres qu’il dérive du nom d’une région libyenne appelée encore à ce jour Targa (« rigole » ou « vallée »). C’est la région de Oubari, dans le Fezzan. La dénomination d’origine Aw-Targa (fils de Targa) en berbère atargi, à l’origine du nom pour certains, tandis que d’autres retiennent que depuis le milieu du XIXe siècle, les chroniqueurs médiévaux arabes les appelaient tawwareq. À l’époque coloniale, les Français ont utilisé et popularisé le mot Touareg comme le pluriel de Targui en français (féminin Targuia, pluriel Twareg). Cette distinction est souvent abandonnée et l’on accorde parfois le mot comme en français (un Touareg, des Touaregs et touareg(s) pour l’adjectif avec quelquefois touarègue(s) au féminin).
Les Touareg préfèrent d’ailleurs se désigner eux-mêmes par Imajaghan ou Imuhagh (noble et libre) ou par Kel Tamajaq (les gens de Tamajaq). Tamahaq, Tamajaq et Tamachaq sont toutes les trois des déformations de Tamazight dues à une altération par les accents du sud.
Pays
Divisés en plusieurs confédérations et tribus, un million et demi de Touareg vivent sur cinq pays du continent africain (barrières pour un peuple sans frontière). À l’intérieur de ce territoire, les Kel Tamasheq se sont longtemps joués des limites des états. Ceux-ci ont pourtant réussi à leur inculquer les normes de la douane et des passeports.
Ce territoire, appelé tinariwen (les déserts), est comme son nom l’indique découpé en plusieurs terres. De ces nombreux déserts, il y a le désert proprement dit : le Ténéré. Les autres terres sont plus ou moins arides, plates et montagneuses, parmi lesquels on peut citer celles qui font l’objet d’un article : Adrar, Azawagh, Hoggar, Tadmait, Tanezruft, Tassili n'Ajjer, Tawat (Touat), Tadmaït, le Désert Libyque ou encore Tibesti.
Des villes et villages touareg font l’objet d’un article. Elles sont listées ci-dessous, avec en italique la transcription de l’équivalent en berbère :
Abalagh ;
Agadez ;
Aguel'hoc ;
Essouk ;
Djanet ;
Illizi (Alezi) ;
Gao (Gawa) ;
Ghat ;
Tchin-Tabaraden (In Tibaraden) ;
Keita ;
Kidal ;
Tamanrasset (Tamanghasat) ;
Tessalit ;
Tombouctou (Tin Bektu).
Vie sociale
La société touareg était très hiérarchisée, on peut rapidement classer les individus dans les catégories suivantes :
Imajaghan : tribus nobles, essentiellement guerriers ;
Ineslemen : tribus maraboutiques (au singulier ineslem signifie « musulman »), nobles aussi;
Imrad : tribus vassales ;
Inaden : forgerons (en fait les artisans) noirs, nobles ;
Irawellan : anciens captifs touareg ;
Iklan : esclaves noirs (au singulier akli signifie « noir ») ;
Bellas : esclaves libérés de langue Songhaï ;
Bouzou : esclaves libérés de langue haoussa.
Les Touareg sont monogames, sauf quelques exceptions. Le futur marié doit apporter une dot composée de dromadaires et de bœufs à la famille de la mariée. La tente et son ameublement est fournie au couple par la famille de la mariée, cette dernière en gardera la propriété en cas de divorce, laissant son ex-mari sans toit. Les mariés appartiennent presque toujours à la même caste
Les Touareg portent traditionnellement une sorte de long vêtement souvent nommé boubou (en étoffe de coton nommé « bazin ») et un chèche, appelé aussi taguelmoust (tagelmust en berbère) ou encore « turban ». Le chèche est une sorte de turban d’environ quatre-cinq mètres de long qui s’enroule sur la tête pour se protéger du soleil, du vent, de la pluie, du sable, du froid…
Traditionnellement, l’homme ne quitte jamais son turban. Il peut être de différentes couleurs, telles que rouge, jaune, vert, mais deux couleurs ont une signification spéciale. Le blanc est porté pour montrer un signe de respect, un jour particulier. Le chèche indigo est fait à partir de lin, souvent avec un tissage complexe. Il est porté les jours de fête (et les jours de froid car il est plus chaud que le chèche en coton). Sa teinture tend à déteindre sur la peau, donnant au targui le surnom d’« homme bleu ».
Personnalités touareg
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Re: Rebellion touareg
L’expérience malienne en matière de gestion des conflits
Le Nord-Mali correspond à l’espace géographique des trois régions économiques et administratives de Tombouctou, Gao et Kidal, soit près des deux tiers du territoire national avec environ 10 % de la population du Mali. Au Mali Nord, les populations blanches nomades du Sahara ( touaregs et maures ) cohabitent avec les populations noires d’agriculteurs et d’éleveurs.
Cette région a été traversé depuis l’accession du Mali à l’indépendance par des rébellions armées( 1962-64) que les différents gouvernements ont essayé d’enrayer en vain par la répression. A partir de 1972, une sécheresse persistante s’installe dans cette zone, anéantit les troupeaux, richesse principale des populations nomades. Appauvries, elles, cherchent refuge dans les pays voisins, notamment l’Algérie et la Libye. En Libye les jeunes sont enrôlés dans la Légion islamique et reçoivent une formation militaire et idéologique. Certains de ces jeunes immigrés formeront les mouvements qui déclenchent les hostilités en juin 1990.
Pour mettre fin au conflit, le Gouvernement du Général Moussa Traoré choisit la répression qui fait de nombreuses victimes innocentes. En 1991, ce gouvernement militaire, est renversé et remplacé par un autre qui décide de prendre à bras le corps ce problème du Nord. Il signe avec les rebelles le Pacte national le 11 avril 1992 qui prévoit notamment : l’intégration des ex-rebelles dans les services publics (corps en uniforme et administration générale) et dans les activités socio économiques; l’allégement du dispositif militaire dans les régions du Nord; le retour de l’administration et des services techniques dans le Nord; la reprise des activités économiques et la mise en oeuvre de programmes de développement socio-économique d’envergure pour le moyen et le long terme; le retour des réfugiés; la mise en oeuvre du programme de décentralisation.
Mais ces Accords ne peuvent empêcher le retour de la violence car une fraction des rebelles réclame une application immédiate des accords, ce que le gouvernement ne peut faire faute de moyens. D’ Août 1994 à juillet 1995 la situation est marquée par la reprise des combats, les exactions contre les populations civiles et les rebelles. C’est durant cette période qu’apparaît le mouvement Ganda Koy (les " maîtres de la terre "). Il utilise l’exaspération des populations sédentaires lassées d’être victimes d’attaques des rebelles " blancs ". La crise prend une connotation raciale remettant au goût du jour les rapports conflictuels séculaires sédentaires-nomades, blancs ( touaregs et maures )-noirs.
Confrontée à cette crise très grave , le nouveau gouvernement du Président Alpha Omar Konaré adopte une stratégie de traitement cohérent et profond de l’ensemble des problèmes avec l’implication active de la société civile, des pays concernés de près ou de loin par le conflit ( Mauritanie, Algérie et la sous région ouest africaine ) et l’appui des partenaires au développement.
La médiation nationale est menée par la société civile à travers des chefs traditionnels, des personnalités religieuses, des notables des cadres de l’État issus du milieu et les organisations féminines. C’est cette médiation qui a permis les premiers contacts informels avec la rébellion et qui a enclenché la dynamique de dialogue et de négociations officielles.. Elle a permis, suite à de nombreuses rencontres, notamment au sein et entre les communautés, de réconcilier, de restaurer la confiance et relancer des activités économiques abandonnées depuis plus de quatre ans. Les rencontres intercommunautaires mettent en présence des communautés que les conflits ont opposé les unes aux autres alors qu’elles ont souvent de forts liens de parenté, de voisinage, de solidarité et de complémentarité. Ces rencontres ont eu un grand impact sur la réconciliation. Au cours de ces rencontres, les communautés se sont rappelées mutuellement que dans l’ histoire, elles ont constitué et géré ensemble des États comme l’Empire du Ghana, l’Empire du Mali, le Royaume songhaï et la Confédération touareg Iwillimidère de la Boucle du Niger, et qu’elles ont toujours entretenu une culture de paix qu’elles se doivent toujours de sauvegarder. En fait, cette culture de la paix a besoin d’être entretenue par son introduction dans l’enseignement et l’éducation, ainsi que par l’adoption de symboliques chargées de mémoire forte comme la "Flamme de la paix" organisée à Tombouctou le 27 mars 1996 et dont le combustible était 3000 armes qui ont servi à faire la guerre, etc.
Au plan internationale la médiation a été assurée par l’Algérie et confortée par le recours aux services des personnalités étrangères ayant l’expérience en la matière et réputées pour leur neutralité. Avec ces médiateurs, les contacts avec les rebelles deviennent fréquents ce qui a permis de décrisper le climat.
Cette crise a des ramifications dans toute la sous-région car ce peuple est éparpillé à travers la sous-région ( Mauritanie, Niger, Burkina, Algérie etc. ), ce qui donne à ce conflit une dimension sous-régionale que le gouvernement malien a intégré en acceptant les pays voisins comme facilitateurs ( Algérie et Mauritanie). Mettre fin au conflit, suppose aussi qu’on coupe les sources d’approvisionnement en armes. Ainsi sous l’impulsion du Mali, les pays d’Afrique Occidentale ont adopté un moratoire sur la fabrication, l’importation et l’exportation des armes légères en Afrique de l’Ouest.
Pour consolider la paix le Mali engage une véritable offensive diplomatique en direction des partenaires du développement pour les informer et les mobiliser en faveur du renforcement de la paix dans le Nord-Mali. Ce sont notamment, la coopération allemande, la coopération suisse, la coopération canadienne, PNUD etc. Pour une gestion transparente de ces apports financiers et matériels, une Table ronde sectorielle sur le Nord est organisée. Elle comprend tous les partenaires du développement, les acteurs du développement, la société civile, les représentants de la rébellion, les partenaires sociaux etc..
Par DAFF, Sidiki Abdoul
Le Nord-Mali correspond à l’espace géographique des trois régions économiques et administratives de Tombouctou, Gao et Kidal, soit près des deux tiers du territoire national avec environ 10 % de la population du Mali. Au Mali Nord, les populations blanches nomades du Sahara ( touaregs et maures ) cohabitent avec les populations noires d’agriculteurs et d’éleveurs.
Cette région a été traversé depuis l’accession du Mali à l’indépendance par des rébellions armées( 1962-64) que les différents gouvernements ont essayé d’enrayer en vain par la répression. A partir de 1972, une sécheresse persistante s’installe dans cette zone, anéantit les troupeaux, richesse principale des populations nomades. Appauvries, elles, cherchent refuge dans les pays voisins, notamment l’Algérie et la Libye. En Libye les jeunes sont enrôlés dans la Légion islamique et reçoivent une formation militaire et idéologique. Certains de ces jeunes immigrés formeront les mouvements qui déclenchent les hostilités en juin 1990.
Pour mettre fin au conflit, le Gouvernement du Général Moussa Traoré choisit la répression qui fait de nombreuses victimes innocentes. En 1991, ce gouvernement militaire, est renversé et remplacé par un autre qui décide de prendre à bras le corps ce problème du Nord. Il signe avec les rebelles le Pacte national le 11 avril 1992 qui prévoit notamment : l’intégration des ex-rebelles dans les services publics (corps en uniforme et administration générale) et dans les activités socio économiques; l’allégement du dispositif militaire dans les régions du Nord; le retour de l’administration et des services techniques dans le Nord; la reprise des activités économiques et la mise en oeuvre de programmes de développement socio-économique d’envergure pour le moyen et le long terme; le retour des réfugiés; la mise en oeuvre du programme de décentralisation.
Mais ces Accords ne peuvent empêcher le retour de la violence car une fraction des rebelles réclame une application immédiate des accords, ce que le gouvernement ne peut faire faute de moyens. D’ Août 1994 à juillet 1995 la situation est marquée par la reprise des combats, les exactions contre les populations civiles et les rebelles. C’est durant cette période qu’apparaît le mouvement Ganda Koy (les " maîtres de la terre "). Il utilise l’exaspération des populations sédentaires lassées d’être victimes d’attaques des rebelles " blancs ". La crise prend une connotation raciale remettant au goût du jour les rapports conflictuels séculaires sédentaires-nomades, blancs ( touaregs et maures )-noirs.
Confrontée à cette crise très grave , le nouveau gouvernement du Président Alpha Omar Konaré adopte une stratégie de traitement cohérent et profond de l’ensemble des problèmes avec l’implication active de la société civile, des pays concernés de près ou de loin par le conflit ( Mauritanie, Algérie et la sous région ouest africaine ) et l’appui des partenaires au développement.
La médiation nationale est menée par la société civile à travers des chefs traditionnels, des personnalités religieuses, des notables des cadres de l’État issus du milieu et les organisations féminines. C’est cette médiation qui a permis les premiers contacts informels avec la rébellion et qui a enclenché la dynamique de dialogue et de négociations officielles.. Elle a permis, suite à de nombreuses rencontres, notamment au sein et entre les communautés, de réconcilier, de restaurer la confiance et relancer des activités économiques abandonnées depuis plus de quatre ans. Les rencontres intercommunautaires mettent en présence des communautés que les conflits ont opposé les unes aux autres alors qu’elles ont souvent de forts liens de parenté, de voisinage, de solidarité et de complémentarité. Ces rencontres ont eu un grand impact sur la réconciliation. Au cours de ces rencontres, les communautés se sont rappelées mutuellement que dans l’ histoire, elles ont constitué et géré ensemble des États comme l’Empire du Ghana, l’Empire du Mali, le Royaume songhaï et la Confédération touareg Iwillimidère de la Boucle du Niger, et qu’elles ont toujours entretenu une culture de paix qu’elles se doivent toujours de sauvegarder. En fait, cette culture de la paix a besoin d’être entretenue par son introduction dans l’enseignement et l’éducation, ainsi que par l’adoption de symboliques chargées de mémoire forte comme la "Flamme de la paix" organisée à Tombouctou le 27 mars 1996 et dont le combustible était 3000 armes qui ont servi à faire la guerre, etc.
Au plan internationale la médiation a été assurée par l’Algérie et confortée par le recours aux services des personnalités étrangères ayant l’expérience en la matière et réputées pour leur neutralité. Avec ces médiateurs, les contacts avec les rebelles deviennent fréquents ce qui a permis de décrisper le climat.
Cette crise a des ramifications dans toute la sous-région car ce peuple est éparpillé à travers la sous-région ( Mauritanie, Niger, Burkina, Algérie etc. ), ce qui donne à ce conflit une dimension sous-régionale que le gouvernement malien a intégré en acceptant les pays voisins comme facilitateurs ( Algérie et Mauritanie). Mettre fin au conflit, suppose aussi qu’on coupe les sources d’approvisionnement en armes. Ainsi sous l’impulsion du Mali, les pays d’Afrique Occidentale ont adopté un moratoire sur la fabrication, l’importation et l’exportation des armes légères en Afrique de l’Ouest.
Pour consolider la paix le Mali engage une véritable offensive diplomatique en direction des partenaires du développement pour les informer et les mobiliser en faveur du renforcement de la paix dans le Nord-Mali. Ce sont notamment, la coopération allemande, la coopération suisse, la coopération canadienne, PNUD etc. Pour une gestion transparente de ces apports financiers et matériels, une Table ronde sectorielle sur le Nord est organisée. Elle comprend tous les partenaires du développement, les acteurs du développement, la société civile, les représentants de la rébellion, les partenaires sociaux etc..
Par DAFF, Sidiki Abdoul
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Re: Rebellion touareg
Niger Rebellion
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Re: Rebellion touareg
Student Road Trip to Join Rebels
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Re: Rebellion touareg
Niger's nomad army - 14 July 08
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Re: Rebellion touareg
Personnalités touareg
Mohamed Abdoullahi, homme d'État nigérien. Un des fondateurs du Front Populaire de Libération du Niger en 1981 (opposition touarègue au régime militaire de Seyni Kountché),Président de l'UDPS-amana (Parti politique fédéraliste et à majorité touareg)durand son apogée, élu plusieurs fois au parlement nigérien au titre du département d'Abalagh (la région de Tahoua), actuel Ministre des Mines et de l'Energie du Niger. Sous son exercice le Niger a adopté une politique minière de diversification des partenaires (en plus de la France qui avait un certain monopole, il y a la Chine, le Canada, l'Afrique du Sud, etc...). Il est aussi à la base d'une loi minière qui octroie à une région, en plus des programmes nationaux de développement, 15% de la richesse qui y est extraite. Ce qui est favorable au régions touaregs.
Mohamed Almokhtar ag Hawad, marabout des kel Ansar ;
Aligurran ou Anigourran, sage et héros des légendes anciennes ;
Afellan, guerrier libre de l'Azawagh (milieu du 19e siècle), cavalier et poète ;
Kaocen, chef de la résistance contre la colonisation française en 1916 ;
Alla ag Albachir, résistant de l’Adrar des Ifoghas des années 1960 ;
Hadj Moussa Hakhamoukh, militant du FLN pendant la guerre d’indépendance d’Algérie ;
Alladi ag Alla, résistant;
Firhun, Amenokal des Iwellemeden, a mené la lutte contre la colonisation française en 1916;
Khammed Moussa Amadou, premier député des Touareg Azawagh Niger, membre fondateur de la rébelion armée en Libye.
[Abdelmomomin], leader de la rebellion Touareg, assassiné par l'armée nigerienne en 1990.
Mohamed Moussa, ingénieur de l'aviation civile, il a été syndicaliste et très actif lors de la conférence nationale souveraine du Niger tenue en 1992. Il participa au gouvernement de transition comme ministre de l’intérieur et ministre des transports en 1992 et 1993 ;
Mohamed In-Alkher, dit Tazoughe, un des chefs Touareg des années 1990.
Mano Dayak, leader de la résistance des années 1990, dans l’Ayr ;
Hammed Attaher Abdelmomin, un des chefs de la résistance Touareg dans les annees 1990.
Alhadi Elhiji, principal fondateur du FLAA, president du FPLN des annees 1990. Il a mene le raid commando de Tchintabaraden 1985.
Kedhou ag Ossad, chanteur et guitariste ;
Amanaya Ag IRRICHID promoteur de la culture de la paix dans l'Azawak;
Abdallah ag Oumbadougou, chanteur et guitariste de la résistance ;
Rhissa ag Boula, chef de la principale rébellion armée du Niger des années 1990, il signa en avril 1994 des accords de paix qui permirent la fin de la rébellion, le retour de la paix au Niger. Il participa à plusieurs gouvernements
Moussa Ag Assarid, écrivain, journaliste, conteur et comédien habitant en France.
Hawad, poète;
Mohamed Ali ag Attaher al Ansari, Amenokal, résistant, mort en exil au Maroc en 1994;
Ibrahim ag Alhabib, dit « Abraybone » (guitare, chant, composition) fondateur du groupe Tinarwen,
Iyad ag Ghali, dirigeant de la rébellion de 1990 au Mali.
wikipedia
Mohamed Abdoullahi, homme d'État nigérien. Un des fondateurs du Front Populaire de Libération du Niger en 1981 (opposition touarègue au régime militaire de Seyni Kountché),Président de l'UDPS-amana (Parti politique fédéraliste et à majorité touareg)durand son apogée, élu plusieurs fois au parlement nigérien au titre du département d'Abalagh (la région de Tahoua), actuel Ministre des Mines et de l'Energie du Niger. Sous son exercice le Niger a adopté une politique minière de diversification des partenaires (en plus de la France qui avait un certain monopole, il y a la Chine, le Canada, l'Afrique du Sud, etc...). Il est aussi à la base d'une loi minière qui octroie à une région, en plus des programmes nationaux de développement, 15% de la richesse qui y est extraite. Ce qui est favorable au régions touaregs.
Mohamed Almokhtar ag Hawad, marabout des kel Ansar ;
Aligurran ou Anigourran, sage et héros des légendes anciennes ;
Afellan, guerrier libre de l'Azawagh (milieu du 19e siècle), cavalier et poète ;
Kaocen, chef de la résistance contre la colonisation française en 1916 ;
Alla ag Albachir, résistant de l’Adrar des Ifoghas des années 1960 ;
Hadj Moussa Hakhamoukh, militant du FLN pendant la guerre d’indépendance d’Algérie ;
Alladi ag Alla, résistant;
Firhun, Amenokal des Iwellemeden, a mené la lutte contre la colonisation française en 1916;
Khammed Moussa Amadou, premier député des Touareg Azawagh Niger, membre fondateur de la rébelion armée en Libye.
[Abdelmomomin], leader de la rebellion Touareg, assassiné par l'armée nigerienne en 1990.
Mohamed Moussa, ingénieur de l'aviation civile, il a été syndicaliste et très actif lors de la conférence nationale souveraine du Niger tenue en 1992. Il participa au gouvernement de transition comme ministre de l’intérieur et ministre des transports en 1992 et 1993 ;
Mohamed In-Alkher, dit Tazoughe, un des chefs Touareg des années 1990.
Mano Dayak, leader de la résistance des années 1990, dans l’Ayr ;
Hammed Attaher Abdelmomin, un des chefs de la résistance Touareg dans les annees 1990.
Alhadi Elhiji, principal fondateur du FLAA, president du FPLN des annees 1990. Il a mene le raid commando de Tchintabaraden 1985.
Kedhou ag Ossad, chanteur et guitariste ;
Amanaya Ag IRRICHID promoteur de la culture de la paix dans l'Azawak;
Abdallah ag Oumbadougou, chanteur et guitariste de la résistance ;
Rhissa ag Boula, chef de la principale rébellion armée du Niger des années 1990, il signa en avril 1994 des accords de paix qui permirent la fin de la rébellion, le retour de la paix au Niger. Il participa à plusieurs gouvernements
Moussa Ag Assarid, écrivain, journaliste, conteur et comédien habitant en France.
Hawad, poète;
Mohamed Ali ag Attaher al Ansari, Amenokal, résistant, mort en exil au Maroc en 1994;
Ibrahim ag Alhabib, dit « Abraybone » (guitare, chant, composition) fondateur du groupe Tinarwen,
Iyad ag Ghali, dirigeant de la rébellion de 1990 au Mali.
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Re: Rebellion touareg
Les Touareg veulent des Etats fédéraux au Mali et au Niger
Dès les indépendances de 1960, après la création de l’OCRS, une alliance s’était nouée au Mali pour soutenir une partition territoriale du « Soudan français », afin d’éviter d’être gouvernés par des pouvoirs noirs.
Une des figures emblématiques de cette résistance au fait accompli colonial était Mohamed Ali ag At-Tahar (1904-1994), Aménokal des Kel Antessar. Il ressemblait en tous points à son père At-Tahar ag Al Mahdi, né vers 1868 et devenu Aménokal en 1914, que décrit de fort belle manière Paul Marty : « At Tahar est le type du grand, vigoureux et beau Targui. D’une magnifique prestance, d’une dignité souveraine, il fait le plus bel effet. Intelligent ouvert, sympathique, c’est un assez bon lettré arabe, encore qu’il soit beaucoup plus guerrier que taleb. »
At-Tahar adopta une attitude pleine d’ambiguïté et de diplomatie avec les colonisateurs dans la région de Tombouctou. Ni soumis, ni rebelle, il avait pour souci de protéger sa tribu par une cohabitation et une collaboration tactique avec l’autorité coloniale. Il agissait comme Moussa Ag Amestane, Aménokal des Kel Ahaggar qui avait toujours fait planer cette confusion subtile entre soumission et alliance avec l’ordre colonial qui exaspérait le général Laperrine : « il s’agissait de remettre au point la soumission de Moussa faite à In Salah et de bien établir que c’était une soumission et non une alliance. Il fallait faire accepter par les tribus un léger impôt qui fut une marque tangible de cette soumission. » (Laperrine, 1913)
Laperrine et ses adjoints avaient mis au point cette politique subtile d’affrontement avec les Touaregs : « Le Touareg obéira à la force ; il y obéira comme l’Arabe, d’une façon parfaite, mais seulement quand il aura constaté qu’il ne peut faire autrement. Il faut donc lui prouver, lui montrer notre force. »
Mohamed Ali ag At-Tahar grandit dans la lignée des révolutionnaires indépendantistes africains. Rebelle à l’autorité coloniale, il finit par léguer le Tabbel d’Aménokal à son frère, Mohamed Al Mahdi, né en 1923 et toujours en exercice à Bamako.
Mohamed Ali s’exila dès 1952 en Arabie Saoudite chez le roi Fayçal avec toute sa famille et ses domestiques. Puis il s’installa en Egypte chez Nasser qui lui offrit une épouse égyptienne. C’est au Caire qu’il se fit connaître de tous les révolutionnaires africains et arabes, notamment des leaders du FLN. Ensuite, il partit en Libye chez le roi Idriss, avant de s’installer au Maroc en 1960 chez le roi Mohamed V qu’il avait déjà rencontré en 1955 à son retour d’exil.
Alors qu’il était royalement reconnu et respecté, la puissance coloniale craignait que Mohamed Ali fédère toutes les tribus dans un « royaume touareg », et remette en cause la stratégie « d’indépendance dans l’interdépendance » conçue et mise en œuvre par les gaullistes et leurs réseaux de supplétifs de l’Armée Coloniale d’Afrique.
La proposition d’un Etat fédéral touareg au Sahara ayant été rejetée par la France, les Touaregs commencèrent à s’armer et se révolter dès 1961, moins d’un an après l’indépendance du Mali et du Niger. Une première insurrection eut lieu fin 1962, contre le gouvernement de Bamako de Modibo Keita. Les Touaregs n’eurent comme réponse qu’une sévère répression qui décima les tribus des Adrar des Iforas, d’où avait été lancé le mouvement.
Le tournant historique s’est joué en 1963 lorsque Modibo Keita réussit un coup de maître en poussant les duo algérien, Ben Bella-Boumediene, et marocain Hassan II-Oufkir à trahir les touaregs. Le 29 octobre 1963, Modibo joue un rôle d’arbitre dans la sortie du conflit frontalier de la « guerre des sables » qui opposait le Maroc à l’Algérie. Il réunit à Bamako Hassan II et Ben Bella en présence du négus Haïlé Sélassié d’Éthiopie et obtient des belligérants un cessez-le-feu immédiat.
En échange de sa médiation, et « sous la menace d’une généralisation des conflits frontaliers en Afrique », il demande et obtient l’arrestation et l’extradition des leaders touaregs exilés en Algérie et au Maroc.
C’est ainsi que Mohamed Ali Ag At Tahar est arrêté en 1963 par le général Mohamed Oufkir sur ordre du roi et livré au Mali qui le maintiendra en détention durant 12 ans, jusqu’à sa libération en 1975 par Moussa Traoré. Brisé, il retourna en exil au Maroc, chez Hassan II qui le prit en charge et le plaça dans une prison dorée pour le « neutraliser » jusqu’à sa mort en 1994.
De son côté, l’Algérie extrada deux chefs touaregs, Zaid ag Tahar ag Illi et Ilias Ag Ayuba, et un jeune messager Mohamed El Ansari, neveu de Mohamed Ali, envoyé spécialement du Maroc pour avertir Zaid et arrivé par malchance le jour même de son arrestation.
Zaid, Amenokal des Iforas de Kidal, s’était d’abord exilé à Tamanrasset puis à Ouargla. Ses disciples avaient déclenché une révolte en récupérant un stock d’armes que l’armée coloniale avait enterré à Silet (120kms au sud-est de Tamanrasset). Comme Mohamed Ali, Zaid s’était aussi désisté de sa chefferie au profit de son frère Intallah plus docile, toujours en exercice à Kidal.
Libéré lui aussi en 1975, Zaid mourut en 1998. Ilias Ag Ayuba, chef des Doushakis à Gao, tribus touaregs d’origine lointaine juive, avait suivi la rébellion de Zaid et l’avait rejoint à Tamanrasset puis Ouargla. Il vit toujours à Gao, alors que son frère Younès est installé à Tamanrasset où il a facilité l’insertion de nombreux membres de sa tribu. La répression de Modibo Keita aidés des virulents Songhaïs, qui a suivi ces arrestations, a été féroce, proche du génocide (tueries, massacres collectifs, abattage de cheptel, empoisonnement des puits, arrestations,…). Les régions du nord ont été décrétées zones militaires, tous les postes de fonctionnaires militarisés, et les touaregs écartés de toute fonction officielle. Après avoir nié la réalité et l’ampleur de cette dissidence, le gouvernement de Bamako annonce son écrasement complet en 1964.
Plusieurs exodes importants ont afflué vers les pays voisins essentiellement l’Algérie, mais aussi Libye et Mauritanie, dès l’indépendance, puis à chaque rébellion et lors des grandes sécheresses des décennies 70 et 80 et l’actuelle de 2010. La naissance du groupe musical malien Tinariwen en 1982 à Tamanrasset est intimement liée à cette situation d’exil et d’errance du peuple touareg. Il est l’émanation même de cette diaspora qu’il chante aux quatre coins du monde, en remplaçant le fusil par la guitare.
La trahison algéro-marocaine qui a soutenu le pouvoir de Bamako a profondément déçu et découragé les touaregs qui se sont exilés ou résignés à une résistance passive jusqu’à la nouvelle rébellion de 1990-1991 déclenchée par Iyad ag Ghali au Mali et Raïssa ag Boula et Mano Dayak au Niger.
L’Algérie, entrée elle-même dans une grave crise politique et sécuritaire, ne voulait surtout pas d’une nouvelle complication frontalière et s’activa à la conclusion rapide d’un cessez-le-feu et la conclusion d’accords d’intégration des touaregs dans l’administration de leurs territoires. Un accord fut signé à Tamanrasset le 6 janvier 1991. (10)
Mais une « main invisible » a décidé de défaire « immédiatement » l’appel à la sagesse et la pacification, et de poursuivre la marginalisation des touaregs. Dès le 8 janvier, le signataire de l’Accord, le Colonel Ousmane Coulibaly, Chef d’état-major général des armées, remplace au ministère de la défense le président Moussa Traoré, qui se fait ensuite renverser le 23 mars par un coup d’Etat du Lieutenant-Colonel Amadou Toumani Toure, à la tête d’un Comité de Transition pour le Salut du Peuple (CTSP).
Curieusement, le président algérien Chadli Bendjedid subira le « même processus », abandonnant le poste de ministre de la défense au général Khaled Nezzar en juin 1991, avant d’être « démissionné » en janvier 1992.
Le colonel Iyad ag Ghali a finalement été récupéré par Bamako et est actuellement ambassadeur du Mali en Arabie Saoudite, et « négociateur attitré » avec les preneurs d’otages maliens. Raïssa ag Boula, qui signa les accords de paix au Niger en avril 1994, participa à plusieurs gouvernements sous la présidence de Mamadou Tandja, qui vient d’être renversé par un coup d’Etat en février 2010.
Quant à Mano Dayak, il sera victime d’un mystérieux accident d’avion en décembre 1995.
Une nouvelle rébellion déclenchée par Ibrahim ag Bahanga en mai 2006, rejoint par Iyad ag Ghali et Hassan Fagaga, provoqua une nouvelle intervention du « pompier algérien » qui lui « intima l’ordre de rebrousser chemin alors que ses troupes étaient à 300 kms de Bamako ». De nouveaux accords ont été laborieusement signés à Alger le 4 juillet 2006 avec la mise en place d’un Comité de suivi.
Mais dès son retour à Bamako, le Général Kafougouna Koné, signataire des « accords de reddition d’Alger » selon la presse malienne, est convoqué par un groupe parlementaire et contraint de répondre aux interrogations des députés, en direct à la télévision. Il sera pris à partie sur la constitutionnalité du document et sur l’esprit de certaines de ses dispositions. Le cessez-le-feu ne fut pas respecté et plusieurs accrochages eurent lieu entre les rebelles et l’armée malienne. Bahanga fut aussi à l’origine de l’Alliance Touareg Niger-Mali fondée en juillet 2007. Finalement, aucune mesure n’a été mise en œuvre et tour à tour, les touaregs de l’Alliance Démocratique pour le Changement, puis l’Algérie se sont retirés de cet Accord, devenu caduc… depuis le rappel de l’ambassadeur algérien à Bamako, suite à l’affaire de la libération de l’agent de la DGSE Pierre Camatte, contre le paiement d’une rançon et la remise en liberté de terroristes algériens par ATT.
L’équation politique touareg ressurgit régulièrement aussi simple que dangereuse. Les touaregs du Mali et du Niger ne veulent pas porter atteinte à la souveraineté des Etats existants, mais revendiquent l’instauration d’Etats fédéraux avec une large autonomie, liés juridiquement à Bamako et Niamey, mais ouverts et intégrés humainement et économiquement au grand Maghreb, et à l’Algérie en particulier, comme ils l’ont toujours été avant, pendant et après la colonisation.
Les nouvelles générations de touaregs, sont prêts à lancer de nouvelles rébellions pour contrôler leurs territoires au nord du Mali et du Niger et contraindre Bamako et Niamey à négocier.
Les touaregs rappellent pertinemment qu’ils sont les seuls capables de sécuriser l’espace sahélo-saharien et garantir la stabilité de cette vaste zone tampon entre l’Afrique du nord et l’Afrique noire. A défaut, ils sont aussi capables de la maintenir dans l’état d’une zone interdite à hauts risques d’instabilité géopolitique et de sous-développement chronique.
Saâd Lounès
Dès les indépendances de 1960, après la création de l’OCRS, une alliance s’était nouée au Mali pour soutenir une partition territoriale du « Soudan français », afin d’éviter d’être gouvernés par des pouvoirs noirs.
Une des figures emblématiques de cette résistance au fait accompli colonial était Mohamed Ali ag At-Tahar (1904-1994), Aménokal des Kel Antessar. Il ressemblait en tous points à son père At-Tahar ag Al Mahdi, né vers 1868 et devenu Aménokal en 1914, que décrit de fort belle manière Paul Marty : « At Tahar est le type du grand, vigoureux et beau Targui. D’une magnifique prestance, d’une dignité souveraine, il fait le plus bel effet. Intelligent ouvert, sympathique, c’est un assez bon lettré arabe, encore qu’il soit beaucoup plus guerrier que taleb. »
At-Tahar adopta une attitude pleine d’ambiguïté et de diplomatie avec les colonisateurs dans la région de Tombouctou. Ni soumis, ni rebelle, il avait pour souci de protéger sa tribu par une cohabitation et une collaboration tactique avec l’autorité coloniale. Il agissait comme Moussa Ag Amestane, Aménokal des Kel Ahaggar qui avait toujours fait planer cette confusion subtile entre soumission et alliance avec l’ordre colonial qui exaspérait le général Laperrine : « il s’agissait de remettre au point la soumission de Moussa faite à In Salah et de bien établir que c’était une soumission et non une alliance. Il fallait faire accepter par les tribus un léger impôt qui fut une marque tangible de cette soumission. » (Laperrine, 1913)
Laperrine et ses adjoints avaient mis au point cette politique subtile d’affrontement avec les Touaregs : « Le Touareg obéira à la force ; il y obéira comme l’Arabe, d’une façon parfaite, mais seulement quand il aura constaté qu’il ne peut faire autrement. Il faut donc lui prouver, lui montrer notre force. »
Mohamed Ali ag At-Tahar grandit dans la lignée des révolutionnaires indépendantistes africains. Rebelle à l’autorité coloniale, il finit par léguer le Tabbel d’Aménokal à son frère, Mohamed Al Mahdi, né en 1923 et toujours en exercice à Bamako.
Mohamed Ali s’exila dès 1952 en Arabie Saoudite chez le roi Fayçal avec toute sa famille et ses domestiques. Puis il s’installa en Egypte chez Nasser qui lui offrit une épouse égyptienne. C’est au Caire qu’il se fit connaître de tous les révolutionnaires africains et arabes, notamment des leaders du FLN. Ensuite, il partit en Libye chez le roi Idriss, avant de s’installer au Maroc en 1960 chez le roi Mohamed V qu’il avait déjà rencontré en 1955 à son retour d’exil.
Alors qu’il était royalement reconnu et respecté, la puissance coloniale craignait que Mohamed Ali fédère toutes les tribus dans un « royaume touareg », et remette en cause la stratégie « d’indépendance dans l’interdépendance » conçue et mise en œuvre par les gaullistes et leurs réseaux de supplétifs de l’Armée Coloniale d’Afrique.
La proposition d’un Etat fédéral touareg au Sahara ayant été rejetée par la France, les Touaregs commencèrent à s’armer et se révolter dès 1961, moins d’un an après l’indépendance du Mali et du Niger. Une première insurrection eut lieu fin 1962, contre le gouvernement de Bamako de Modibo Keita. Les Touaregs n’eurent comme réponse qu’une sévère répression qui décima les tribus des Adrar des Iforas, d’où avait été lancé le mouvement.
Le tournant historique s’est joué en 1963 lorsque Modibo Keita réussit un coup de maître en poussant les duo algérien, Ben Bella-Boumediene, et marocain Hassan II-Oufkir à trahir les touaregs. Le 29 octobre 1963, Modibo joue un rôle d’arbitre dans la sortie du conflit frontalier de la « guerre des sables » qui opposait le Maroc à l’Algérie. Il réunit à Bamako Hassan II et Ben Bella en présence du négus Haïlé Sélassié d’Éthiopie et obtient des belligérants un cessez-le-feu immédiat.
En échange de sa médiation, et « sous la menace d’une généralisation des conflits frontaliers en Afrique », il demande et obtient l’arrestation et l’extradition des leaders touaregs exilés en Algérie et au Maroc.
C’est ainsi que Mohamed Ali Ag At Tahar est arrêté en 1963 par le général Mohamed Oufkir sur ordre du roi et livré au Mali qui le maintiendra en détention durant 12 ans, jusqu’à sa libération en 1975 par Moussa Traoré. Brisé, il retourna en exil au Maroc, chez Hassan II qui le prit en charge et le plaça dans une prison dorée pour le « neutraliser » jusqu’à sa mort en 1994.
De son côté, l’Algérie extrada deux chefs touaregs, Zaid ag Tahar ag Illi et Ilias Ag Ayuba, et un jeune messager Mohamed El Ansari, neveu de Mohamed Ali, envoyé spécialement du Maroc pour avertir Zaid et arrivé par malchance le jour même de son arrestation.
Zaid, Amenokal des Iforas de Kidal, s’était d’abord exilé à Tamanrasset puis à Ouargla. Ses disciples avaient déclenché une révolte en récupérant un stock d’armes que l’armée coloniale avait enterré à Silet (120kms au sud-est de Tamanrasset). Comme Mohamed Ali, Zaid s’était aussi désisté de sa chefferie au profit de son frère Intallah plus docile, toujours en exercice à Kidal.
Libéré lui aussi en 1975, Zaid mourut en 1998. Ilias Ag Ayuba, chef des Doushakis à Gao, tribus touaregs d’origine lointaine juive, avait suivi la rébellion de Zaid et l’avait rejoint à Tamanrasset puis Ouargla. Il vit toujours à Gao, alors que son frère Younès est installé à Tamanrasset où il a facilité l’insertion de nombreux membres de sa tribu. La répression de Modibo Keita aidés des virulents Songhaïs, qui a suivi ces arrestations, a été féroce, proche du génocide (tueries, massacres collectifs, abattage de cheptel, empoisonnement des puits, arrestations,…). Les régions du nord ont été décrétées zones militaires, tous les postes de fonctionnaires militarisés, et les touaregs écartés de toute fonction officielle. Après avoir nié la réalité et l’ampleur de cette dissidence, le gouvernement de Bamako annonce son écrasement complet en 1964.
Plusieurs exodes importants ont afflué vers les pays voisins essentiellement l’Algérie, mais aussi Libye et Mauritanie, dès l’indépendance, puis à chaque rébellion et lors des grandes sécheresses des décennies 70 et 80 et l’actuelle de 2010. La naissance du groupe musical malien Tinariwen en 1982 à Tamanrasset est intimement liée à cette situation d’exil et d’errance du peuple touareg. Il est l’émanation même de cette diaspora qu’il chante aux quatre coins du monde, en remplaçant le fusil par la guitare.
La trahison algéro-marocaine qui a soutenu le pouvoir de Bamako a profondément déçu et découragé les touaregs qui se sont exilés ou résignés à une résistance passive jusqu’à la nouvelle rébellion de 1990-1991 déclenchée par Iyad ag Ghali au Mali et Raïssa ag Boula et Mano Dayak au Niger.
L’Algérie, entrée elle-même dans une grave crise politique et sécuritaire, ne voulait surtout pas d’une nouvelle complication frontalière et s’activa à la conclusion rapide d’un cessez-le-feu et la conclusion d’accords d’intégration des touaregs dans l’administration de leurs territoires. Un accord fut signé à Tamanrasset le 6 janvier 1991. (10)
Mais une « main invisible » a décidé de défaire « immédiatement » l’appel à la sagesse et la pacification, et de poursuivre la marginalisation des touaregs. Dès le 8 janvier, le signataire de l’Accord, le Colonel Ousmane Coulibaly, Chef d’état-major général des armées, remplace au ministère de la défense le président Moussa Traoré, qui se fait ensuite renverser le 23 mars par un coup d’Etat du Lieutenant-Colonel Amadou Toumani Toure, à la tête d’un Comité de Transition pour le Salut du Peuple (CTSP).
Curieusement, le président algérien Chadli Bendjedid subira le « même processus », abandonnant le poste de ministre de la défense au général Khaled Nezzar en juin 1991, avant d’être « démissionné » en janvier 1992.
Le colonel Iyad ag Ghali a finalement été récupéré par Bamako et est actuellement ambassadeur du Mali en Arabie Saoudite, et « négociateur attitré » avec les preneurs d’otages maliens. Raïssa ag Boula, qui signa les accords de paix au Niger en avril 1994, participa à plusieurs gouvernements sous la présidence de Mamadou Tandja, qui vient d’être renversé par un coup d’Etat en février 2010.
Quant à Mano Dayak, il sera victime d’un mystérieux accident d’avion en décembre 1995.
Une nouvelle rébellion déclenchée par Ibrahim ag Bahanga en mai 2006, rejoint par Iyad ag Ghali et Hassan Fagaga, provoqua une nouvelle intervention du « pompier algérien » qui lui « intima l’ordre de rebrousser chemin alors que ses troupes étaient à 300 kms de Bamako ». De nouveaux accords ont été laborieusement signés à Alger le 4 juillet 2006 avec la mise en place d’un Comité de suivi.
Mais dès son retour à Bamako, le Général Kafougouna Koné, signataire des « accords de reddition d’Alger » selon la presse malienne, est convoqué par un groupe parlementaire et contraint de répondre aux interrogations des députés, en direct à la télévision. Il sera pris à partie sur la constitutionnalité du document et sur l’esprit de certaines de ses dispositions. Le cessez-le-feu ne fut pas respecté et plusieurs accrochages eurent lieu entre les rebelles et l’armée malienne. Bahanga fut aussi à l’origine de l’Alliance Touareg Niger-Mali fondée en juillet 2007. Finalement, aucune mesure n’a été mise en œuvre et tour à tour, les touaregs de l’Alliance Démocratique pour le Changement, puis l’Algérie se sont retirés de cet Accord, devenu caduc… depuis le rappel de l’ambassadeur algérien à Bamako, suite à l’affaire de la libération de l’agent de la DGSE Pierre Camatte, contre le paiement d’une rançon et la remise en liberté de terroristes algériens par ATT.
L’équation politique touareg ressurgit régulièrement aussi simple que dangereuse. Les touaregs du Mali et du Niger ne veulent pas porter atteinte à la souveraineté des Etats existants, mais revendiquent l’instauration d’Etats fédéraux avec une large autonomie, liés juridiquement à Bamako et Niamey, mais ouverts et intégrés humainement et économiquement au grand Maghreb, et à l’Algérie en particulier, comme ils l’ont toujours été avant, pendant et après la colonisation.
Les nouvelles générations de touaregs, sont prêts à lancer de nouvelles rébellions pour contrôler leurs territoires au nord du Mali et du Niger et contraindre Bamako et Niamey à négocier.
Les touaregs rappellent pertinemment qu’ils sont les seuls capables de sécuriser l’espace sahélo-saharien et garantir la stabilité de cette vaste zone tampon entre l’Afrique du nord et l’Afrique noire. A défaut, ils sont aussi capables de la maintenir dans l’état d’une zone interdite à hauts risques d’instabilité géopolitique et de sous-développement chronique.
Saâd Lounès
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Re: Rebellion touareg
Mort de Brahim Ag Bahanga :
Une disparition qui ouvre la voie aux pires scénarios
Les révélations au sujet des circonstances de son accident ne peuvent que conforter la thèse de l’assassinat. En effet, selon certains de ses plus proches collaborateurs, Bahanga n’était pas seul.
Avec ses compagnons les plus fidèles, il se trouvait ce vendredi dans son fief à Tinassalak, lorsqu’il a eu cette information selon laquelle, deux véhicules tout-terrain, à leur bord une importante quantité d’armes, avaient franchi la frontière libyenne. Ils se dirigeaient vers la région de Tombouctou, connue comme étant le fief d’AQMI et des contrebandiers.
«C’était en milieu d’après-midi. Bahanga avait pris sa Toyota Station et s’est lancé à leur recherche. Il n’a pas voulu déplacer tout le groupe, préférant aller vérifier cette information. A quelques dizaines de kilomètres, il a effectivement remonté les traces des deux véhicules qu’il a interceptés. Les occupants sont des jeunes de la région, dont un est le fils d’un député. Ils n’ont pas voulu lui dire à qui étaient destinées les armes. Il les a sommés de les remettre. Nous ne savons pas ce qui s’est passé par la suite.
Lorsque nous avons remarqué que Brahim n’était pas rentré et que son téléphone ne répondait pas, nous sommes allés à sa recherche. Nous avons trouvé son véhicule renversé et son flanc gauche touché par des balles tirées par un Seminov. L’ont-ils tué et simulé un accident ? Nous n’en savons rien. Nous sommes en train d’enquêter sur cette affaire et nous ne voulons pas qu’elle soit utilisée pour mener des actions de représailles. Il est encore trop tôt pour agir», révèle notre interlocuteur. En tout état de cause, la mort suspecte de ce chef rebelle intervient dans un moment crucial pour la population du Nord malien.
Bahanga s’affairait depuis des mois à préparer le terrain pour reprendre l’action armée, dans les semaines qui suivent le Ramadhan. Les 22 et 23 août, il avait réuni quelques centaines de jeunes cadres dans son QG pour arrêter définitivement une stratégie sur le terrain que ses proches comptent mettre à exécution, dès sa succession. Deux noms circulent, ceux de Mohamed Ould Bibi et Tena. Les compagnons de route du défunt sont les plus fidèles à sa politique de retour aux armes. L’avenir de la région est pour l’instant incertain. Bahanga, faut-il le rappeler, était craint et respecté par tous les Touareg de la région. Il s’imposait à tous. Il était révolté par la situation dramatique à laquelle fait face sa population. Les promesses d’intégration et de développement non tenues du président malien, l’occupation inquiétante du terrain par les troupes d’AQMI et la sécheresse qui a affamé des pans entiers de la société n’ont suscité que révolte et colère.
«Le territoire n’est plus vivable ni pour les populations locales, ni pour les élus locaux, ni pour les partenaires au développement. Ces zones sont abandonnées par les Touareg et investies par la pauvreté et les groupes terroristes et associés. Certes, des éleveurs touareg sont très présents et continuent à faire des kilomètres à la recherche d’un pâturage. La dernière sécheresse a privé de nombreux éleveurs de leur cheptel. Mais grâce à la solidarité intercommunautaire, ils ont pu survivre au jour le jour. L’hivernage de cette année (juillet à septembre) commence très mal pour ces populations nomades. La région est encore moins arrosée par les pluies comme l’année dernière. Ils scrutent le ciel toute la journée, en espérant que des nuages se forment au-dessus de leur tête. Le gouvernement est complètement absent. Les élus locaux ne cessent d’alerter sur la grave situation, en vain. Ils comptent plus sur le ciel que sur l’Etat malien, car il n’est jamais présent lorsque le besoin se fait sentir», explique Hama Ag Sid Ahmed, le chargé des relations extérieures du mouvement.
Dans une déclaration à El Watan, il affirme : «En dépit des cris de détresse des cadres du mouvement, le gouvernement est resté muet. Cela fait près de 5 ans que cela dure. Cette crise targuie a commencé quelques mois avant le deuxième mandat de Amadou Tounamé Touré (ATT) en mai 2006, et elle va continuer jusqu’à la fin de son deuxième mandat, car il n’a jamais voulu la résoudre. Il a toujours à l’esprit de laisser cet héritage à son successeur qui aura à gérer des dossiers brûlants. L’opposition politique malienne savait que cela allait se produire. La paix qu’il voulait instaurer était concoctée avec des cadres de Bamako qui sont loin des réalités difficiles et complexes que vivent les populations locales et les combattants touareg issus des différentes rébellions.» Le chargé des relations extérieures ne met pas de gants pour accuser Bamako d’être à l’origine de cette situation chaotique en utilisant AQMI. «Cette organisation terroriste est devenue un allié de taille de l’armée malienne. Elle agit en toute quiétude dans un territoire dont les habitants ont été désarmés et exclus de toute initiative de développement», affirme ce cadre de l’ex-rébellion.
C’est pour cette raison, dit-il, «que les anciens chefs du mouvement, à leur tête Brahim Ag Bahanga, ont décidé de réunir tous les jeunes de la région et ceux qui sont à l’étranger, pour se concerter et asseoir une stratégie commune afin de mieux réinvestir l’espace pour une paix durable dans la région». Cette concertation a permis à quelques centaines d’anciens combattants touareg de réorganiser les rangs et de mettre en place de nouvelles bases, en préparation à une éventuelle reprise des armes dans les semaines qui suivent le Ramadhan.
La chute du président libyen, Mouammar El Gueddafi et les événements qui secouent la Libye ont, selon les cadres du mouvement, «été d’un grand apport». Pour Hama Ag Sid Ahmed, «c’est une grande opportunité qui a permis aux Touareg d’avoir une vraie feuille de route politique et militaire, mais aussi de reformuler leurs revendications sans contrainte. La mort de Ag Bahanga va les renforcer dans leur détermination à aller jusqu’au bout». En clair, la région du nord du Mali, située au flanc sud de l’Algérie, est aujourd’hui sur un volcan. La disparition de Ag Bahanga ouvre la voie aux scénarios les plus pessimistes et risque, avec la prolifération des armes en Libye, de plonger toute la région dans le chaos.
Communiqué Mouvement Touareg Nord-Mali :
Par:Salima Tlemçani
Une disparition qui ouvre la voie aux pires scénarios
Les révélations au sujet des circonstances de son accident ne peuvent que conforter la thèse de l’assassinat. En effet, selon certains de ses plus proches collaborateurs, Bahanga n’était pas seul.
Avec ses compagnons les plus fidèles, il se trouvait ce vendredi dans son fief à Tinassalak, lorsqu’il a eu cette information selon laquelle, deux véhicules tout-terrain, à leur bord une importante quantité d’armes, avaient franchi la frontière libyenne. Ils se dirigeaient vers la région de Tombouctou, connue comme étant le fief d’AQMI et des contrebandiers.
«C’était en milieu d’après-midi. Bahanga avait pris sa Toyota Station et s’est lancé à leur recherche. Il n’a pas voulu déplacer tout le groupe, préférant aller vérifier cette information. A quelques dizaines de kilomètres, il a effectivement remonté les traces des deux véhicules qu’il a interceptés. Les occupants sont des jeunes de la région, dont un est le fils d’un député. Ils n’ont pas voulu lui dire à qui étaient destinées les armes. Il les a sommés de les remettre. Nous ne savons pas ce qui s’est passé par la suite.
Lorsque nous avons remarqué que Brahim n’était pas rentré et que son téléphone ne répondait pas, nous sommes allés à sa recherche. Nous avons trouvé son véhicule renversé et son flanc gauche touché par des balles tirées par un Seminov. L’ont-ils tué et simulé un accident ? Nous n’en savons rien. Nous sommes en train d’enquêter sur cette affaire et nous ne voulons pas qu’elle soit utilisée pour mener des actions de représailles. Il est encore trop tôt pour agir», révèle notre interlocuteur. En tout état de cause, la mort suspecte de ce chef rebelle intervient dans un moment crucial pour la population du Nord malien.
Bahanga s’affairait depuis des mois à préparer le terrain pour reprendre l’action armée, dans les semaines qui suivent le Ramadhan. Les 22 et 23 août, il avait réuni quelques centaines de jeunes cadres dans son QG pour arrêter définitivement une stratégie sur le terrain que ses proches comptent mettre à exécution, dès sa succession. Deux noms circulent, ceux de Mohamed Ould Bibi et Tena. Les compagnons de route du défunt sont les plus fidèles à sa politique de retour aux armes. L’avenir de la région est pour l’instant incertain. Bahanga, faut-il le rappeler, était craint et respecté par tous les Touareg de la région. Il s’imposait à tous. Il était révolté par la situation dramatique à laquelle fait face sa population. Les promesses d’intégration et de développement non tenues du président malien, l’occupation inquiétante du terrain par les troupes d’AQMI et la sécheresse qui a affamé des pans entiers de la société n’ont suscité que révolte et colère.
«Le territoire n’est plus vivable ni pour les populations locales, ni pour les élus locaux, ni pour les partenaires au développement. Ces zones sont abandonnées par les Touareg et investies par la pauvreté et les groupes terroristes et associés. Certes, des éleveurs touareg sont très présents et continuent à faire des kilomètres à la recherche d’un pâturage. La dernière sécheresse a privé de nombreux éleveurs de leur cheptel. Mais grâce à la solidarité intercommunautaire, ils ont pu survivre au jour le jour. L’hivernage de cette année (juillet à septembre) commence très mal pour ces populations nomades. La région est encore moins arrosée par les pluies comme l’année dernière. Ils scrutent le ciel toute la journée, en espérant que des nuages se forment au-dessus de leur tête. Le gouvernement est complètement absent. Les élus locaux ne cessent d’alerter sur la grave situation, en vain. Ils comptent plus sur le ciel que sur l’Etat malien, car il n’est jamais présent lorsque le besoin se fait sentir», explique Hama Ag Sid Ahmed, le chargé des relations extérieures du mouvement.
Dans une déclaration à El Watan, il affirme : «En dépit des cris de détresse des cadres du mouvement, le gouvernement est resté muet. Cela fait près de 5 ans que cela dure. Cette crise targuie a commencé quelques mois avant le deuxième mandat de Amadou Tounamé Touré (ATT) en mai 2006, et elle va continuer jusqu’à la fin de son deuxième mandat, car il n’a jamais voulu la résoudre. Il a toujours à l’esprit de laisser cet héritage à son successeur qui aura à gérer des dossiers brûlants. L’opposition politique malienne savait que cela allait se produire. La paix qu’il voulait instaurer était concoctée avec des cadres de Bamako qui sont loin des réalités difficiles et complexes que vivent les populations locales et les combattants touareg issus des différentes rébellions.» Le chargé des relations extérieures ne met pas de gants pour accuser Bamako d’être à l’origine de cette situation chaotique en utilisant AQMI. «Cette organisation terroriste est devenue un allié de taille de l’armée malienne. Elle agit en toute quiétude dans un territoire dont les habitants ont été désarmés et exclus de toute initiative de développement», affirme ce cadre de l’ex-rébellion.
C’est pour cette raison, dit-il, «que les anciens chefs du mouvement, à leur tête Brahim Ag Bahanga, ont décidé de réunir tous les jeunes de la région et ceux qui sont à l’étranger, pour se concerter et asseoir une stratégie commune afin de mieux réinvestir l’espace pour une paix durable dans la région». Cette concertation a permis à quelques centaines d’anciens combattants touareg de réorganiser les rangs et de mettre en place de nouvelles bases, en préparation à une éventuelle reprise des armes dans les semaines qui suivent le Ramadhan.
La chute du président libyen, Mouammar El Gueddafi et les événements qui secouent la Libye ont, selon les cadres du mouvement, «été d’un grand apport». Pour Hama Ag Sid Ahmed, «c’est une grande opportunité qui a permis aux Touareg d’avoir une vraie feuille de route politique et militaire, mais aussi de reformuler leurs revendications sans contrainte. La mort de Ag Bahanga va les renforcer dans leur détermination à aller jusqu’au bout». En clair, la région du nord du Mali, située au flanc sud de l’Algérie, est aujourd’hui sur un volcan. La disparition de Ag Bahanga ouvre la voie aux scénarios les plus pessimistes et risque, avec la prolifération des armes en Libye, de plonger toute la région dans le chaos.
Communiqué Mouvement Touareg Nord-Mali :
- Spoiler:
- Le 28 Août 2011
Un des piliers de la communauté touareg du Nord-Mali vient de nous quitter.
Ibrahim Ag Bahanga a trouvé la mort dans un accident tragique survenu dans l’après-midi du 26 août 2011 à quelques kilomètres de sa base, Tinassalak.
Il a été inhumé le 27 août 2011 dans sa base. Les causes réelles de cet accident tragique seront connues dans les prochaines semaines.
Nous pleurons la mort d’un enfant touareg qui a toujours résisté et gardé la tête haute pour rétablir la dignité de sa communauté touareg dans sa région.
Il nous quitte mais son esprit restera.
Aujourd’hui, toute la communauté des Touareg souffre profondément de cette disparition qui laissera un grand vide dans la région.
Mais son combat n’est pas terminé.
Tous ceux qui l’ont accompagné dans les moments difficiles où il a lutté pour apporter un avenir meilleur aux populations de cette région poursuivront son combat.
Ils assumeront leurs responsabilités pour mettre en place une justice sociale et politique dans la région.
Les combattants touareg, la coordination des jeunes cadres touareg continueront à lutter pour que ses sacrifices et les sacrifices de ceux qui l’ont accompagné ne soient pas vains.
Hama Ag Sid Ahmed, porte-parole, chargé des relations extérieures du mouvement
Par:Salima Tlemçani
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Re: Rebellion touareg
Le Mali sous la menace d'une nouvelle rébellion touareg
Les affrontements entre l'armée malienne et les combattants touaregs du MNLA, ex-mercenaires fraîchement revenus de Libye et lourdement armés, n’augurent rien de bon dans un pays déjà rongé par l’activisme des islamistes d’AQMI.
Dans l’immensité du désert saharien, l’insurrection touareg, en sommeil depuis 2009, est-elle de retour ? Mercredi 18 janvier, les rebelles du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA) - une région au nord du Mali - ont lancé une offensive à Aguelhok et Tessalit, deux villes proches de la frontière algérienne. La veille, ils avaient déjà tenté de prendre Menaka, près de la frontière du Niger, avant d’être repoussés par les forces de sécurité maliennes. Des attaques revendiquées par la rébellion qui ont fait 47 morts, selon le gouvernement malien, dont deux victimes au sein de l’armée malienne.
Si les affrontements entre communautés touaregs et pouvoir malien n’ont rien d’inédit – le bras de fer entre Bamako et les "hommes bleus" remonte à l’indépendance du pays en 1960 -, reste à savoir quelles sont les motivations de ces nouvelles attaques qui interviennent à quatre mois de la présidentielle. Pour l’armée malienne, pas de doute : la réouverture du dossier touareg est intrinsèquement liée au conflit libyen et au retour d’anciens mercenaires touaregs qui avaient été enrôlés au sein de la Légion islamique de Mouammar Kadhafi.
Une nouvelle génération de combattants
"Lorsque Kadhafi est tombé [le 20 octobre à Syrte, ndlr], tous ces rebelles se sont retrouvés sans employeur", explique Pierre Boilley, professeur d’histoire d’Afrique contemporaine à l’université Paris-I et directeur du Centre d’études des mondes africains (Cemaf). L’intérêt que portait l'ancien Guide libyen aux différentes rébellions du continent africain est un secret de polichinelle. Nombre d’insurgés touaregs avaient rejoint la Libye dans les années 1970, fuyant les périodes de grande sécheresse qui sévissaient alors dans la région saharienne.
Bien évidemment, le retour de ces anciens rebelles n’a pas été accueilli avec enthousiasme par les autorités maliennes. "Ils sont rentrés au Mali [mais aussi au Niger, au Burkina Faso, etc., ndlr] lourdement armés, entraînés au combat et scolarisés", renchérit de son côté Philippe Hugon, spécialiste de l’Afrique à l’Institut des relations internationales et stratégique (Iris). "Plus dangereux que les générations de combattants précédentes, ils sont pris très au sérieux par le pouvoir en place", ajoute-t-il. Il faut dire qu'après l’échec des discussions lancées en novembre 2011 par Bamako, le torchon brûle. A l'époque, une délégation de diplomates maliens était partie à la rencontre des Touaregs pour tenter d’instaurer un dialogue. Chou blanc. Depuis, les relations entre les autorités et les combattants se sont considérablement dégradées. Preuve en est, l'important déploiement militaire mis en place ces derniers mois dans le nord du pays.
MNLA, héritier de décennies de revendications politiques
"En réalité, je pense que le MNLA inquiète Bamako non seulement à cause de son savoir-faire en matière de combats, mais aussi parce qu’il est une entité inconnue. On ne connaît ni sa structure ni son chef, ni même la solidité de leur formation", explique Philippe Hugon. "Tout ce que l’on sait, c’est que le MNLA est une formation politico-militaire née fin 2011 de la fusion de plusieurs factions de combattants touaregs dont le Mouvement touareg du Nord-Mali (MTNM) et le Mouvement national de l’Azawad (MNA)", continue-t-il. Cette rébellion est donc l’héritière de décennies de revendications politiques qui se sont tour à tour heurtées à la colonisation française, au pouvoir malien et aux "multiples déceptions inhérentes aux plans de sortie de crise lancés ces dernières années", ajoute le spécialiste.
Un portrait lapidaire mais dont les caractéristiques principales sont confirmées par Pierre Boilley. "Si certains ont intègré le processus de paix offert par le gouvernement du président Amadou Toumani Touré, d'autres l'ont rejeté. Certaines branches ont toujours jugé, en effet, que Bamako n’avait pas respecté ses engagements [lors des accords d’Alger signés en 2006, ndlr] et laissé à l’abandon la région du Nord rongé par la paupérisation et les mauvaises récoltes", complète le directeur du Cemaf.
Le MNLA aspire à l’indépendance
Autre particularité du MNLA très préoccupante pour Bamako : ses velléités d’indépendance. Alors qu'ils ne revendiquaient jusqu'à présent qu'une meilleure intégration au pouvoir central, les "hommes bleus" souhaitent désormais s’affranchir du pouvoir en place dans l’espoir de créer un vaste État autonome dans la région de l’Azawad, berceau des Touaregs.
Soucieux de préserver son intégrité territoriale, le Mali exclut de donner suite à cette nouvelle revendication qui vient s’ajouter à une longue liste de griefs. "Bamako ne cédera pas. Non seulement le président Amadou Toumani Touré a le soutien de la population hostile à ces combattants armés mais il a également le soutien militaire des pays alentours. Il pourra toujours faire appel à une coopération régionale voire même à l’Union africaine (UA) pour contrecarrer toute réactivation majeure de ce mouvement", souligne Philippe Hugon.
Touaregs et AQMI, le binone explosif
Pas question donc de lâcher du lest et d’abandonner au MNLA une région saharienne déjà très instable. "Certaines factions de combattants nomades se sont branchées à des réseaux criminels et mafieux. Dans l’Azawad, les trafics d’armes et de drogue pullulent", souligne Philippe Hugon. Sans compter que le nord du Mali est aussi le théâtre d'opérations d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) qui, à partir de ses bases dans cette région, "rayonne" dans plusieurs autres pays de la zone sahélo-saharienne où elle commet des attentats, se livre à divers trafics et enlève des ressortissants occidentaux.
"Le Mali s’inquiète de la nouvelle dimension que pourrait prendre ce conflit. Imaginez que les combattants touaregs et les islamistes d’AQMI se rapprochent pour combattre conjointement le pouvoir en place. Bamako, et sûrement une grande partie du Sahel, se retrouveraient face à une véritable poudrière", conclut Philippe Hugon.
france24
Les affrontements entre l'armée malienne et les combattants touaregs du MNLA, ex-mercenaires fraîchement revenus de Libye et lourdement armés, n’augurent rien de bon dans un pays déjà rongé par l’activisme des islamistes d’AQMI.
Dans l’immensité du désert saharien, l’insurrection touareg, en sommeil depuis 2009, est-elle de retour ? Mercredi 18 janvier, les rebelles du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA) - une région au nord du Mali - ont lancé une offensive à Aguelhok et Tessalit, deux villes proches de la frontière algérienne. La veille, ils avaient déjà tenté de prendre Menaka, près de la frontière du Niger, avant d’être repoussés par les forces de sécurité maliennes. Des attaques revendiquées par la rébellion qui ont fait 47 morts, selon le gouvernement malien, dont deux victimes au sein de l’armée malienne.
Si les affrontements entre communautés touaregs et pouvoir malien n’ont rien d’inédit – le bras de fer entre Bamako et les "hommes bleus" remonte à l’indépendance du pays en 1960 -, reste à savoir quelles sont les motivations de ces nouvelles attaques qui interviennent à quatre mois de la présidentielle. Pour l’armée malienne, pas de doute : la réouverture du dossier touareg est intrinsèquement liée au conflit libyen et au retour d’anciens mercenaires touaregs qui avaient été enrôlés au sein de la Légion islamique de Mouammar Kadhafi.
Une nouvelle génération de combattants
"Lorsque Kadhafi est tombé [le 20 octobre à Syrte, ndlr], tous ces rebelles se sont retrouvés sans employeur", explique Pierre Boilley, professeur d’histoire d’Afrique contemporaine à l’université Paris-I et directeur du Centre d’études des mondes africains (Cemaf). L’intérêt que portait l'ancien Guide libyen aux différentes rébellions du continent africain est un secret de polichinelle. Nombre d’insurgés touaregs avaient rejoint la Libye dans les années 1970, fuyant les périodes de grande sécheresse qui sévissaient alors dans la région saharienne.
Bien évidemment, le retour de ces anciens rebelles n’a pas été accueilli avec enthousiasme par les autorités maliennes. "Ils sont rentrés au Mali [mais aussi au Niger, au Burkina Faso, etc., ndlr] lourdement armés, entraînés au combat et scolarisés", renchérit de son côté Philippe Hugon, spécialiste de l’Afrique à l’Institut des relations internationales et stratégique (Iris). "Plus dangereux que les générations de combattants précédentes, ils sont pris très au sérieux par le pouvoir en place", ajoute-t-il. Il faut dire qu'après l’échec des discussions lancées en novembre 2011 par Bamako, le torchon brûle. A l'époque, une délégation de diplomates maliens était partie à la rencontre des Touaregs pour tenter d’instaurer un dialogue. Chou blanc. Depuis, les relations entre les autorités et les combattants se sont considérablement dégradées. Preuve en est, l'important déploiement militaire mis en place ces derniers mois dans le nord du pays.
MNLA, héritier de décennies de revendications politiques
"En réalité, je pense que le MNLA inquiète Bamako non seulement à cause de son savoir-faire en matière de combats, mais aussi parce qu’il est une entité inconnue. On ne connaît ni sa structure ni son chef, ni même la solidité de leur formation", explique Philippe Hugon. "Tout ce que l’on sait, c’est que le MNLA est une formation politico-militaire née fin 2011 de la fusion de plusieurs factions de combattants touaregs dont le Mouvement touareg du Nord-Mali (MTNM) et le Mouvement national de l’Azawad (MNA)", continue-t-il. Cette rébellion est donc l’héritière de décennies de revendications politiques qui se sont tour à tour heurtées à la colonisation française, au pouvoir malien et aux "multiples déceptions inhérentes aux plans de sortie de crise lancés ces dernières années", ajoute le spécialiste.
Un portrait lapidaire mais dont les caractéristiques principales sont confirmées par Pierre Boilley. "Si certains ont intègré le processus de paix offert par le gouvernement du président Amadou Toumani Touré, d'autres l'ont rejeté. Certaines branches ont toujours jugé, en effet, que Bamako n’avait pas respecté ses engagements [lors des accords d’Alger signés en 2006, ndlr] et laissé à l’abandon la région du Nord rongé par la paupérisation et les mauvaises récoltes", complète le directeur du Cemaf.
Le MNLA aspire à l’indépendance
Autre particularité du MNLA très préoccupante pour Bamako : ses velléités d’indépendance. Alors qu'ils ne revendiquaient jusqu'à présent qu'une meilleure intégration au pouvoir central, les "hommes bleus" souhaitent désormais s’affranchir du pouvoir en place dans l’espoir de créer un vaste État autonome dans la région de l’Azawad, berceau des Touaregs.
Soucieux de préserver son intégrité territoriale, le Mali exclut de donner suite à cette nouvelle revendication qui vient s’ajouter à une longue liste de griefs. "Bamako ne cédera pas. Non seulement le président Amadou Toumani Touré a le soutien de la population hostile à ces combattants armés mais il a également le soutien militaire des pays alentours. Il pourra toujours faire appel à une coopération régionale voire même à l’Union africaine (UA) pour contrecarrer toute réactivation majeure de ce mouvement", souligne Philippe Hugon.
Touaregs et AQMI, le binone explosif
Pas question donc de lâcher du lest et d’abandonner au MNLA une région saharienne déjà très instable. "Certaines factions de combattants nomades se sont branchées à des réseaux criminels et mafieux. Dans l’Azawad, les trafics d’armes et de drogue pullulent", souligne Philippe Hugon. Sans compter que le nord du Mali est aussi le théâtre d'opérations d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) qui, à partir de ses bases dans cette région, "rayonne" dans plusieurs autres pays de la zone sahélo-saharienne où elle commet des attentats, se livre à divers trafics et enlève des ressortissants occidentaux.
"Le Mali s’inquiète de la nouvelle dimension que pourrait prendre ce conflit. Imaginez que les combattants touaregs et les islamistes d’AQMI se rapprochent pour combattre conjointement le pouvoir en place. Bamako, et sûrement une grande partie du Sahel, se retrouveraient face à une véritable poudrière", conclut Philippe Hugon.
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Re: Rebellion touareg
Rebelles touareg et gouvernement malien: Alger pour un nouveau round des négociations
Le ministre malien des Affaires étrangères, Soumeylou Boubèye Maïga, était jeudi à Alger, selon l'AFP, pour entamer des discussions avec des délégués de l'Alliance du 23 mai, conduits par Hamada Ag Bibi, l'un des fondateurs et porte-parole du mouvement dont des membres combattent aux côtés du Mouvement national pour la libération de l'Azawad (MNLA) contre l'armée dans le Nord malien. Alger n'a ni confirmé ni démenti l'existence de tels pourparlers, souligne l'agence de presse.
Le gouvernement central malien et les rebelles touareg se retrouvent de nouveau à la table des négociations en vue de trouver une issue à la reprise des affrontements dans le Nord du Mali. En effet, depuis le 17 janvier, le MNLA et d'autres rebelles touareg mènent dans le Nord malien une offensive visant, selon un porte-parole du mouvement, à libérer « le peuple de l'Azawad de l'occupation du Mali », l'Azawad étant le fief naturel des Touareg. Cette offensive militaire remet en cause les Accords d'Alger signés le 4 juillet 2006 dans la capitale algérienne entre les représentants de Bamako et ceux de l'Alliance, qui reconnaissaient, entre autres, l'intégrité du territoire malien, répondant ainsi à la crainte d'un développement d'une forme de séparatisme. Le 17 février 2009, l'Alliance démocratique du 23 mai pour le changement, après d'âpres négociations avec l'Algérie comme médiateur, accepte de déposer les armes. Cette reprise des armes a sonné le glas à des accords fragiles remis en cause par la réalité du terrain, le peu d'empressement de Bamako à honorer ses engagements « sociaux » envers les Touareg et la situation sécuritaire pour le moins instable de la région. Sur le terrain des opérations, les rebelles ont attaqué plusieurs villes comme Ménaka et Aguelhoc, faisant plusieurs morts et blessés des deux côtés. Les batailles ont également provoqué l'exode de milliers de personnes (on parle de plus de 4.500 exilés vers des campements au Mali, mais aussi au Niger et en Mauritanie).
La présence du ministre malien des Affaires étrangères à Alger s'explique aussi par la crainte du gouvernement malien de la réaction des familles des militaires engagés dans le Nord. Ces dernières, sorties dans la rue depuis mardi, dénoncent le silence sur la situation de leurs proches et la « mollesse du pouvoir » face aux rebelles. La colère de la rue a pris pour cible des Touareg dont les propriétés ont été saccagées. Cette chasse au Targui a poussé plusieurs dizaines de Mauritaniens vivant au Mali à se réfugier jeudi dans leur ambassade à Bamako, craignant pour leur sécurité et affirmant avoir peur d'être pris pour des Touareg. Pourtant, la veille, le président malien Amadou Toumani Touré avait exhorté ses concitoyens à éviter «l'amalgame» entre rebelles et civils touareg, mais cette intervention présidentielle n'a pas pour autant empêché les représailles contre des familles targuies à Kati. Par ailleurs, et aux termes d'un décret du président Amadou Toumani Touré rendu public jeudi soir, les ministres de la Défense et de la Sécurité intérieure ont échangé leurs postes.
Le général Sadio Gassama, précédemment ministre de la Sécurité intérieure et de la Protection civile, a été nommé ministre de la Défense et des anciens Combattants. Natié Pléa, qui détenait ce portefeuille de la Défense, est quant à lui devenu ministre de la Sécurité intérieure.
Par Moncef Wafi
http://www.lequotidien-oran.com/index.php?news=5163843
Le ministre malien des Affaires étrangères, Soumeylou Boubèye Maïga, était jeudi à Alger, selon l'AFP, pour entamer des discussions avec des délégués de l'Alliance du 23 mai, conduits par Hamada Ag Bibi, l'un des fondateurs et porte-parole du mouvement dont des membres combattent aux côtés du Mouvement national pour la libération de l'Azawad (MNLA) contre l'armée dans le Nord malien. Alger n'a ni confirmé ni démenti l'existence de tels pourparlers, souligne l'agence de presse.
Le gouvernement central malien et les rebelles touareg se retrouvent de nouveau à la table des négociations en vue de trouver une issue à la reprise des affrontements dans le Nord du Mali. En effet, depuis le 17 janvier, le MNLA et d'autres rebelles touareg mènent dans le Nord malien une offensive visant, selon un porte-parole du mouvement, à libérer « le peuple de l'Azawad de l'occupation du Mali », l'Azawad étant le fief naturel des Touareg. Cette offensive militaire remet en cause les Accords d'Alger signés le 4 juillet 2006 dans la capitale algérienne entre les représentants de Bamako et ceux de l'Alliance, qui reconnaissaient, entre autres, l'intégrité du territoire malien, répondant ainsi à la crainte d'un développement d'une forme de séparatisme. Le 17 février 2009, l'Alliance démocratique du 23 mai pour le changement, après d'âpres négociations avec l'Algérie comme médiateur, accepte de déposer les armes. Cette reprise des armes a sonné le glas à des accords fragiles remis en cause par la réalité du terrain, le peu d'empressement de Bamako à honorer ses engagements « sociaux » envers les Touareg et la situation sécuritaire pour le moins instable de la région. Sur le terrain des opérations, les rebelles ont attaqué plusieurs villes comme Ménaka et Aguelhoc, faisant plusieurs morts et blessés des deux côtés. Les batailles ont également provoqué l'exode de milliers de personnes (on parle de plus de 4.500 exilés vers des campements au Mali, mais aussi au Niger et en Mauritanie).
La présence du ministre malien des Affaires étrangères à Alger s'explique aussi par la crainte du gouvernement malien de la réaction des familles des militaires engagés dans le Nord. Ces dernières, sorties dans la rue depuis mardi, dénoncent le silence sur la situation de leurs proches et la « mollesse du pouvoir » face aux rebelles. La colère de la rue a pris pour cible des Touareg dont les propriétés ont été saccagées. Cette chasse au Targui a poussé plusieurs dizaines de Mauritaniens vivant au Mali à se réfugier jeudi dans leur ambassade à Bamako, craignant pour leur sécurité et affirmant avoir peur d'être pris pour des Touareg. Pourtant, la veille, le président malien Amadou Toumani Touré avait exhorté ses concitoyens à éviter «l'amalgame» entre rebelles et civils touareg, mais cette intervention présidentielle n'a pas pour autant empêché les représailles contre des familles targuies à Kati. Par ailleurs, et aux termes d'un décret du président Amadou Toumani Touré rendu public jeudi soir, les ministres de la Défense et de la Sécurité intérieure ont échangé leurs postes.
Le général Sadio Gassama, précédemment ministre de la Sécurité intérieure et de la Protection civile, a été nommé ministre de la Défense et des anciens Combattants. Natié Pléa, qui détenait ce portefeuille de la Défense, est quant à lui devenu ministre de la Sécurité intérieure.
Par Moncef Wafi
http://www.lequotidien-oran.com/index.php?news=5163843
Daûphin_zz_47- Adm
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Re: Rebellion touareg
le Mali un Eldorado maudit!!
fennec dz- Membractif
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