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Intellectuels et penseurs algériens

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Personne à contacter Intellectuels et penseurs algériens

Message par Sphinx Mer 26 Mai - 0:00

L’intellectuel et l’espoir social en Algérie

Penser les avatars de la vie algérienne dans sa globalité (politique, économie, structures sociales et démographiques, culture et mode de vie quotidien) passe par une réflexion profonde et réorganisatrice du credo intellectuel . La crise est, avant tout, dans la " tête " . Tous les enjeux de la vie quotidienne de l’Algérie sont conditionnés par le bon déroulement de l’esprit intellectuel. Qu’est-ce qu’un intellectuel qui fait naître de l’angoisse et de la détresse, un "espoir" social moteur et prometteur ? Comment l’intellectuel est appelé, plus que jamais, à résoudre des problèmes si complexes et ardus qu’ils soient et qui touchent une grande partie d’une population en quête de la délivrance ? Quelle place l’intellectuel devrait occuper, non seulement pour résoudre des problèmes qui lui échappent et demeurent souvent inabordables, vu leur complexité et leur contrariété, mais en vue de créer des dispositifs de résistance qui puissent se maintenir devant les vagues violentes d’une crise évasive ?
Ces problématiques suscitent chez l’intellectuel une prise de conscience devant les jeux et les enjeux dangereux de la crise actuelle de l’Algérie.

De l’intellectuel

Devant les grandes crises qui ont secoué les peuples durant l’histoire de l’humanité, l’intellectuel était le centre des débats et la cible des combats. Qu’est-ce qu’un intellectuel qui se met à l’écart et ne se soucie point des préoccupations de sa société ? Est-il permis à cet intellectuel de rester sourd à la voix intérieure qui l’interpelle et le pousse à réagir ?

C’est le prélude d’une crise néfaste et subversive qui doit faire de l’intellectuel un clinicien qui diagnostique avec finesse les symptômes de cette crise et détermine le remède adéquat et un diététicien qui veille à la consommation commune des idées et des modes de vie pour qu’ils ne soient pas, d’entrée de jeu, un poison mortel. Cette tâche thérapeutique que l’intellectuel est invité à pratiquer est largement recommandée par des penseurs contemporains, nous pouvons citer, entre autres, Gilles Deleuze, Michel Foucault, Michel de Certeau et Jean Baudrillard. En effet, la société constitue un corps organique et vital homogène. Le traumatisme (éventuellement les crises politiques, économiques et sociales) qui peut affecter ce corps doit minutieusement être diagnostiqué et soigné par l’intellectuel. Ce dernier, et par le biais de moyens intellectuels et matériels disponibles, passe de la théorie à la pratique, du global au singulier, de l’abstrait au concret et se montre utile à la société dont il fait partie. Il ne fait pas des abstractions ou des généralisations au-delà des problèmes réels qui se posent à sa société. Il s’engage à étudier méticuleusement ces problèmes et propose des solutions qu’il estime utiles. Ainsi, les intellectuels algériens se montrent préoccupé par la crise dévastatrice actuelle. Mais ils oeuvrent, à l’intérieur comme à l’extérieur, pour arracher la société algérienne au désastre qui la menace constamment. Nous pouvons témoigner de ce courage intellectuel par le prologue du Directeur de l’Université d’Oran qui, à l’occasion de la publication du premier numéro de la "Revue Algérienne de Philosophie", éditée par l’institut de philosophie de l’Université d’Oran, dit : " Dans les circonstances que traverse aujourd’hui l’Algérie, la parution de cette revue, la deuxième du genre dans le monde arabe et en Afrique, représente à la fois un défi et une victoire : un défi contre tous ceux qui avaient compris, que seule la paralysie de la pensée algérienne, peut la maintenir dans la sphère de dépendance et du sous développement, et une victoire contre tous ceux qui persistent aujourd’hui malgré la différence de leurs slogans et de leurs discours à l’y enfermer à jamais ".

Ce témoignage démontre clairement et indubitablement le souci profond qui ne cesse d’accroître chez l’intellectuel algérien qui a choisi la voie la plus difficile, la plus labyrinthique, pour tendre sa main à une société soucieuse et égarée et pour vivre ses peines et ses souffrances afin de les mieux comprendre. Disons aussi que la vie de l’intellectuel algérien est exposée aux dangers des événements dévastateurs. Le nombre des journalistes et des intellectuels qui ont risqué leur vie pour remédier à ce mal reste difficile à recenser. Il provient de l’engagement qu’ils ont pris afin de mieux comprendre ce fléau, de déterminer ses racines et ses origines, de diagnostiquer ses symptômes (les plus explicites) et de prescrire le remède possible.

Nous comprenons, d’ores et déjà, le fameux "Sapere Aude" (Aie le courage de te servir de ton propre entendement) du philosophe allemand Emmanuel Kant qui somme l’homme (éventuellement l’intellectuel) à se servir de son propre entendement sans les instructions contraignantes dictées par autrui. Il doit lui-même créer ses modes d’être facultatifs et émancipateurs. Telle est, à notre avis, la devise de l’intellectuel algérien aujourd’hui qui a choisi de dénouer les fils embrouillés d’une crise accrue par une lecture minutieuse, scientifique et objective de la réalité sociale au-delà des emportements idéologiques et dogmatiques. Un certain Mohammed Arkoun (3) illustre cet esprit critique et scientifique qui étudie exhaustivement la pensée historique, culturelle, sociale et politique de l’aire géographique arabe, depuis l’avènement de l’événement islamique jusqu'aux temps modernes de la pensée arabe. Son objectif est de déconstruire l’ensemble des discours pseudo-scientifiques qui ont masqué la réalité de la pensée arabo-islamique dans tous ses aspects culturels et historiques et qui n’ont fait de cette dernière qu’une image stéréotypée "in illo tempore", lacunaire et trompeuse. Ainsi, par exemple, le caractère théologique de cette pensée. On a longuement cru que la pensée arabe ne se dissocie point, culturellement et dogmatiquement, de la théologie et, politiquement et idéologiquement, de la théocratie. Le leurre de cette présomption disparaît une fois que Mohammed Arkoun montre que les aires géographiques qui ont vécu l’événement islamique ont collaboré à une construction culturelle, historique, politique et sociale qui s’est inspirée de la valeur humaine et humaniste. La possibilité d’une pratique laïque et humaine dans l’histoire de la pensée arabo-islamique était, jusque-là, écartée et non pensable. Elle était l’impensable et l’impossible à y penser. Toutefois, cette tâche critique et évaluatrice montre clairement que cette pensée s’est donnée entièrement à l’imagination humaine créatrice tout en gardant la surcharge sémantique, symbolique et spirituelle de l’enseignement religieux qui rompt ses relations avec toutes les tendances dogmatiques triomphalistes et idéologiques mystifiantes. Il faut avouer que la tâche démystifiante était aussi dur que difficile à réaliser. À L’intellectuel algérien, qui s’inscrit entièrement dans cette tâche, est recommandé d’avoir, avant tout, un labeur patient et une volonté de savoir acharnée. Ce n’est que par une vision critique consolidée par des moyens scientifiques, tirés de toutes les disciplines du savoir humain, qu’une espérance de dialogue critique et créateur intraculturel (à l’intérieur de la culture elle-même) et interculturel (entre plusieurs cultures) peut réellement être amorcée. Cette tâche permet d’écarter tous les idéaux dogmatiques et idéologiques qui ont fait de l’Algérie ce qu’elle est aujourd’hui.

De l’espoir social

Parler de l’"espoir" ne consiste pas à le déterminer dans son aspect exclusivement psychologique. Il s’agit vraisemblablement d’une attente (voire d’une intériorité de l’attente) qui aspire à la délivrance et à l’émancipation. Qu’est-ce que la société "espère" ? Le confort matériel, économique et technologique suffit-il à lui seul pour dire qu’une telle société a eu ce qu’elle a espéré ? Face à la crise dévastatrice que l’Algérie traverse aujourd’hui, qu’est-ce que la société algérienne "espère" et comment les intellectuels sont invités à faire naître cet "espoir" au sein de la détresse ?

La question de l’espoir social est largement développée dans les manuels politiques et philosophiques de la pensée humaine. Depuis l’Antiquité jusqu’aux Temps modernes, l’idée de l’espoir était souvent schématisée dans une image mythique rapportée par les récits fabuleux et les contes populaires. L’espoir était toujours personnifié par une image anthropomorphique où le héros représente l’instant crucial qui change le monde et mène l’humanité vers la délivrance. Les mythes grecs et romains illustrent cette image héroïque de l’espoir. Les mythes de la science et du progrès perpétuel ont fait surgir un espoir collectif vers la technologisation du monde. Ceci était fort pressenti au cours du XIXe siècle durant lequel le positivisme a régné par sa magie scientiste prometteuse. Les mythes politiques et idéologiques ont, à leur tour, créé une image stéréotypée d’un monde "U-topique" (au-delà de l’espace mondain) et "U-chronique" (au-delà du temps mesurable) au sein duquel l’espoir collectif ne cesse de croître.

Les penseurs ne cessent, actuellement, de parler de l’espoir, mais sous sa forme positive et affirmative face aux mythes prometteurs qui n’ont montré à la collectivité humaine qu’un "espoir-mirage", un "pseud’espoir" dira-t-on, qui amplifie l’imaginaire collectif et l’incite à acquérir ce qui lui échappe et à obtenir ce qui n’est pas. Parmi ces penseurs parlant de l’espoir affirmatif, figurent Paul Ricoeur (France), Gianni Vattimo (Italie) et Richard Rorty (USA). Face aux dangers qui menacent la société algérienne, et biens d’autres sociétés adjacentes et la Méditerranée (toutes cultures confondues), l’intellectuel algérien s’est mis en quête d’un terrain d’entente qui pourrait réunir toutes les cultures et les forces intellectuelles dépourvues de toute forme idéologique et dogmatique. C’est l’ouverture d’esprit, auquel l’intellectuel algérien croit, qui est susceptible de sensibiliser les sociétés des deux rives de la Méditerranée aux dangers dévastateurs qui les menacent. Nous pouvons particulièrement faire allusion à la clôture dogmatique et obscurantiste, cet espace restreint gérant une économie symbolique restreinte qui pourrait être, à tout moment, fatale à l’avenir de ces sociétés. L’ " attente "(l’espoir) de celles-ci (la société algérienne en fait partie) passe par leur " entente " leur dialogue culturel et fructueux, qui leur garantit une subsistance commune. Car le destin d’une société des deux rives de la Méditerranée est conditionnée (et conditionne aussi) par la stabilité politique, sociale et économique de ses voisins. Ces sociétés constituent un "tout" indivisible. C’est ainsi que les sociétés des deux rives de la Méditerranée sont invités, plus que jamais, à maintenir leur lutte contre les forces destructrices sous toutes ses formes. Elles doivent garder leur "différence" culturelle, linguistique, historique et religieuse, mais elles ne doivent pas garder leur "indifférence" vis-à-vis de la société algérienne espérante, car lorsqu’il s’agit de la condition humaine et humaniste, personne ne doit rester les bras croisés. Rien ne le montre qu’un passage significatif d’un article de Mohammed Arkoun : " On connaît le prix exorbitant que paient les intellectuels algériens pour une solidarité consentie dans le calcul pour beaucoup, dans la naïveté politique et le manque d’informations pour certains, à un Etat-parti engagé dans la voie des démocraties populaires. Cette expérience tragique suscitera peut-être dans tout le sud-est de la Méditerranée cet engagement critique toujours attendu pour une relecture radicale du destin passé et futur des peuples méditerranéens par-delà toutes les errances, tous les dogmatismes, toutes les "valeurs" supposées, tous les affrontement destructeurs, toutes les exclusions passionnelles qui ont étouffé et différé jusqu’ici l’accomplissement d’une espérance indestructible " .

Ce texte détermine la tâche de chacun d’entre nous, peu importe la culture à laquelle il appartient, à mieux saisir les problèmes multiples qui accablent d’une manière incessante les sociétés méditerranéennes. Seul le dialogue créateur et la communication interculturelle sont capables d’animer cette espérance commune. Cette ambition communicationnelle n’est pas une forme "donnée", mais un édifice "construit" et une pratique collective exercée, afin de percer les voiles qui empêchent la rencontre dialogique entre ces sociétés à laquelle elles croient et se tiennent prêtes à entamer.

Tous les enjeux géopolitiques, économiques et sociales de ces sociétés (l’Algérie en fait partie) se trouvent déterminés par :

1- la mise en œuvre d’une lecture critique et responsable de leur héritage culturel, à l’écart de toute clôture dogmatique et instruction idéologique. La non appartenance à une idéologie quelconque contribue à élaborer et approfondir cette tâche (auto)critique. Certes, il ne s’agit pas d’un armistice signé par plusieurs idéologies et orthodoxies pour mettre fin à un antagonisme millénaire. Chaque esprit scientifique, équipé d’outils de travail critique et généalogique minutieux, s’engage à évaluer positivement et objectivement tout objet à analyser. Il met, en somme, les signes et les symptômes de la réalité sociale et historique de ces sociétés à l’épreuve du décryptage et du diagnostic.

2- renforcer le rôle capitale des sciences sociales dans cette pratique évaluante de leur credo culturel. En effet, accorder une importance prépondérante aux sciences techniques et exactes au détriment des sciences sociales et humaines, ne fait qu’élargir la cicatrice de ces sociétés espérantes. Ces sciences souffrent d’un retard considérable si l’on compare avec le progrès des sciences techniques, faute de moyens matériels et d’ouverture d’esprit. Beaucoup de gens doutent encore sur l’efficacité et la portée des sciences humaines et sociales. Il paraît que le mythe scientiste a longuement pesé sur les esprits et dispose aujourd’hui d’un pouvoir écrasant. Il est temps de "démystifier" ce mythe scientiste et de briser son cercle égocentrique, pour montrer que les sciences sociales et humaines vont par-delà les frontières empiriques pour "comprendre" les faits sociaux et historiques, là où l’"explication" purement scientifique déclare ses limites .

Perspectives et horizons :

Il apparaît incontestable donc que la situation actuelle de l’Algérie sert de leçons pour tout réexamen minutieux de la condition humaine et culturelle. Les sciences humaines, historiques et sociales nous permettent de prendre au sérieux cette crise, de dénouer ses fils entrelacés et de voir jusqu’où il serait possible de positionner les problèmes actuels de l’Algérie et de les déterminer dans leurs véritables contextes. Les anachronismes, les préjugés fallacieux et les phobies exacerbées ne font qu’assombrir un phénomène susceptible de toute lecture scrupuleuse et attentive. Cela veut plutôt dire que les échos médiatiques "hyperréalistes" (si on emploie le terme de Jean Baudrillard) dépourvus de toute analyse scientifique de la genèse de la crise algérienne et de ses causes, ne font que transcender les faits de leur enracinement historique. Comprendre cette crise, si ancrée qu’elle soit dans l’événement historique (les structures polymorphes de la société algérienne, à savoir la multiplicité linguistique et culturelle, les institutions édifiées, les modes de vie adoptés, les éducations tracées, etc.,), veut dire reconsidérer la portée et les limites des sciences sociales et humaines, c’est interroger notre "Organon" (instrument) cognitif et le faire fonctionner davantage comme le substitut fondamental de la mystification idéologique.

______

Notes:

Notre essai se veut synthétique en évoquant la question actuelle de l’Algérie dans un espace culturel, social et historique plus large, celui de la Méditerranée.

Nous faisons allusion au titre "la crise dans la tête" (Revue de l’Arc, n° 70) consacré à l’intelectuel. On y trouve les essais, entre autres, de François Châtelet, Michel Foucault, Alain Touraine, Maurice Duverger..

Penseur algérien et historien de la pensée islamique. Professeur à la Sorbonne (Paris), Directeur de "Arabica" (Revue des études Arabes) et l’auteur d’une dizaine de publications, parmi lesquelles Pour une critique de la raison islamique (Paris, 1984), Essai sur la pensée islamique (Paris, 1973), L’Islam, religion et société (éd. Cerf, 1982), La pensée arabe (Paris, 1975), L’Islam, l’Europe, l’Occident (Beirut-London, 1995), Religion et laïcité : l’Islam, le Christianisme, l’Occident (Beirut-London, 1990).

Mohammed Arkoun, "L’Islam dans l’attente de l’Europe", Le Monde diplomatique, décembre, 1994, p.24

Cf. Boukhari Hammana, "Les sciences sociales et le Tiers Monde (le cas de l’Algérie)", Colloque international des sciences sociales aujourd’hui, Université d’Oran (Algérie), 1984, éd. OPU, Alger, 1986.

Cf. Hans-Georg Gadamer, "Les problèmes épistémologiques des sciences humaines" in Le problème de la conscience historique, édition établie par Pierre Fruchon, col. Traces écrites, Paris, Seuil, 1996.
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Personne à contacter Re: Intellectuels et penseurs algériens

Message par Sphinx Mer 26 Mai - 0:14

Mouloud Belkacem nait-belkacem

une personnalité hors du commun, dotée d’un savoir encyclopédique, polyglotte, membre des Académies de langue arabe de Jordanie, d’Egypte et de Syrie.

Intellectuels et penseurs algériens Moulou10

Parmi ces hommes qui ont laissé l'empreinte de leur pensée dans l'histoire politique et culturelle de l'Algérie,, le militant et l'homme encyclopédie, Mouloud Kacem NAIT BELKHACEM, Révolutionnaire, il l'était dés l'enfance alors qu'il était encore élève à l'école de son village, surplombant les hauteurs d'Akbou, un paisible village attaché à ses traditions viscéralement algériennes qui sacralisent le savoir et les savants au point ou ses populations supportent la privation pour que leurs enfants puissent apprendre,,,

Né le 6 janvier 1927 à Belian (Akbou) dans la wilaya de Béjaïa, Mouloud Kacem Naït Belkacem,Mouloud s'est abreuvé de la culture livresque grâce à un potentiel mnémonique inouï et une ambition si passionnée. En apprenant le Coran, il acquit, à travers la psalmodie, la truculence de la langue et en étudiant les principes du Fiqh, il acquit la maîtrise de l'enseignement des écoles et des Zaouïas dans sa ville natale.IL se rend à Tunis à l’université de Zeitouna puis à l’université du Caire où il fut le disciple de cheikhs et érudits de renom à l’apogée de la renaissance arabe. Après avoir obtenu une licence en philosophie de l’université du Caire, il regagna la Sorbonne à Paris où il découvrira d’autres horizons du savoir où il enrichit ses connaissances par les méthodologies d’enseignement modernes et la dialectique intellectuelle entre les différentes écoles européennes, notamment les écoles allemandes de la philosophie rationnelle et ses ténors Fichte, Hegel, Kant et bien d’autres.
avant de rejoindre le FLN, en 1954. Militant de la cause nationale, il représente le pays dans plusieurs capitales occidentales jusqu’à l’indépendance de l’Algérie en 1962, où il a occupé plusieurs postes de responsabilité.

Haut fonctionnaire au ministère des affaires étrangères et cadre à la Présidence de la République.

Ministre des Affaires religieuses et des Wakfs,chargé du Haut conseil de la langue arabe, il contribuat a la promotion et l’enrichissement de l’identité algérienne, de la préservation et la sauvegarde de la langue arabe dans sa dimension culturelle, langue du Coran dans notre appartenance à la religion musulmane .


Le grand homme fut une personnalité hors du commun, tant il abordait avec un savoir encyclopédique sur tous les sujets de religions, cultures, histoire et maîtrisant également plusieurs langues.

Allocution par le Président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika à l’ouverture du colloque sur le penseur Mouloud Kacem Naït Belkacem

"Excellences,
Eminents professeurs,
Honorable assistance,
Les nations glorifient leurs illustres hommes parmi les savants, les penseurs et les politiques, et s’enorgueillissent de leur empreinte dans leur histoire tant par leur œuvre que par leur parcours de vie.
Elles commémorent leur souvenir pour demeurer des exemples pour les générations de par leurs apports au service de leurs patrie et cultures, ce sont eux qui y ont hissé l’étendard de la civilisation, et leur ont donné une place de choix dans le concert des nations. Mieux encore, la dynamique et le progrès des nations se mesurent à l’intérêt accordé aux bâtisseurs de leur civilisation, ce sont eux qui thésaurisent le génie de la nation et le traduisent en réalisations éternelles.
Leur conduite dans la vie est parfois la référence de l’esprit de leur nation et des valeurs à suivre.


A contrario, les nations dont l’histoire s’est étiolée sont celles qui ont coupé tout lien avec leurs penseurs et ulémas, et les ont jetés dans les méandres de l’oubli quand bien même leur savoir et leurs œuvres sont éternels. L’histoire célèbre, à travers les hommes de guerre et leurs exploits, les penseurs qui étaient derrière eux et les soutenaient car l’épée n’est que l’outil qui permet la réalisation de l’objectif autrement il n’aurait servi qu’à l’effusion de sang et à la destruction.
Si nous glorifions nos penseurs, ce n’est pas seulement pour les services rendus à la patrie et les vertus qu’ils véhiculaient mais aussi pour témoigner de notre reconnaissance de leurs nobles missions en faveur de la promotion de leurs peuples et notre attachement à la poursuite de leur parcours.
Cette attention reflète, en outre l’intérêt que nous accordons au développement de notre patrie et à la promotion de notre société, et à la valorisation de la relation entre l’être humain et sa patrie car si les patries enfantent les hommes, elles ne se développent et ne prospèrent que par eux.
L’Algérie compte des hommes que nous nous devons de célébrer non seulement par la commémoration de leur souvenir mais en nous penchant sur leurs œuvres, pour en tirer ce dont nous avons grand besoin aujourd’hui.
Parmi ces hommes qui ont laissé l’empreinte de leur pensée dans l’histoire politique et culturelle de l’Algérie, l’ami, le compagnon, le militant et "l’homme encyclopédie", Mouloud Kacem Naït Belkacem, que Dieu, le miséricordieux, accorde paix à son âme.
Révolutionnaire, il l’était dès l’enfance alors qu’il était encore élève à l’école de son village, surplombant les hauteurs d’Akbou, un paisible village attaché à ses traditions viscéralement algériennes qui sacralisent le savoir et les savants au point où ses populations supportent la privation pour que leurs enfants puissent apprendre.
Mouloud s’est abreuvé de la culture livresque grâce à un potentiel mnémonique inouï et une ambition passionnée. En apprenant le Coran, il acquit, à travers la psalmodie, la truculence de la langue et en étudiant les principes du Fiqh, il acquit la maîtrise de l’enseignement des écoles et des Zaouïas.
A l’instar de ses contemporains, il partit à la conquête des grandes citadelles du savoir à Tunis et au Caire, où il fut le disciple de cheikhs et érudits de renom à l’apogée de la renaissance arabe. Après avoir obtenu une licence en philosophie de l’université du Caire, il regagna la Sorbonne à Paris où il découvrira d’autres horizons du savoir où il enrichit ses connaissances par les méthodologies d’enseignement modernes et la dialectique intellectuelle entre les différentes écoles européennes, notamment les écoles allemandes de la philosophie rationnelle et ses ténors Fichte, Hegel, Kant et bien d’autres.
L’intérêt qu’il portait aux œuvres de ces philosophes, sur la nation allemande, ses anciennes gloires et sa nécessaire renaissance, n’a eu de cesse de grandir au point de produire des écrits prolifiques sur Fichte qu’il voulait traiter en thèse de doctorat, avant d’y renoncer, en raison, apparemment du déclenchement de la Révolution de libération nationale qu’il rejoint très tôt puis des responsabilités et des missions importantes qu’il a eues à assumer. En effet, il a été représentant du Front de Libération Nationale, puis du Gouvernement Provisoire de la République Algérienne dans la plupart des capitales européennes ou il avait vécu, notamment en Suède et en Allemagne. Il s’intégra dans leurs sociétés où il étudia les langues, les arts et les cultures, et fut impressionné par l’intérêt qu’elles portaient au travail sérieux et assidu et à la production intellectuelle et matérielle.

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Personne à contacter Re: Intellectuels et penseurs algériens

Message par Sphinx Mer 26 Mai - 0:21

Mohammed Arkoun

Mohammed Arkoun (1928--) est un intellectuel franco-algérien, philosophe et historien de l'islam. Un des professeurs les plus influents dans l'étude islamique contemporaine, il est professeur émérite d’histoire de la pensée islamique à la Sorbonne (Paris III), et enseigne l’« islamologie appliquée », discipline qu'il a développée, dans diverses universités européennes et américaines, en référence à l'anthropologie appliquée de Roger Bastide. Parmi ses sujets de prédilection, l’impensé dans l’islam classique et contemporain.

Mohammed Arkoun se situe dans la branche critique du réformisme musulman. Prônant le modernisme et l'humanisme islamique, il a développé une critique de la modernité dans la pensée islamique, et plaide pour un islam repensé dans le monde contemporain. Il y a consacré de très nombreux ouvrages dont La Pensée arabe (Paris, 1975), Lectures du Coran (Paris, 1982), Penser l'islam aujourd'hui (Alger, 1993), ou encore The Unthought in Contemporary Islamic Thought (Londres, 2002).

Mohammed Arkoun est né en 1928 à Taourirt-Mimoun (Ath Yenni), un village kabyle du nord de l'Algérie, dans l'actuelle wilaya de Tizi-Ouzou, il a vécu dans une famille nombreuse et très pauvre. Il fait ses études primaires dans son village natal, puis secondaire à Oran. Il étudie ensuite la philosophie à la Faculté de littérature de l'université d'Alger puis à la Sorbonne à Paris. Il y est agrégé en langue et en littérature arabes en 1956 et docteur en philosophie en 1968.

Il obtient une certaine renommée dans les milieux universitaires en 1969 avec ses importants travaux sur l'œuvre de l'historien et philosophe perse, du premier millénaire, Ibn Miskawayh, du courant humaniste musulman, notamment en traduisant son Tahdhib al-Ahlaq wa Tathir al-Araq en Traité d'éthique. Directeur scientifique de la revue Arabica, dont il a contribué depuis 1980 à la grande réputation, Mohammed Arkoun a joué un rôle significatif dans l'érudition du langage occidental sur l'islam. En s'interrogeant sur la possibilité et la façon de repenser l'islam dans le monde contemporain, sa réflexion a fourni un contrepoids aux interprétations parfois fortement idéologisées du monde musulman et occidental. Il est l'auteur de nombreux ouvrages, en français, anglais et arabe, de sociologie religieuse consacrés à l'islam. Ses travaux sont publiés dans de nombreux journaux universitaires et sont traduits en plusieurs langues.

Mohammed Arkoun a enseigné comme professeur à la faculté des lettres et sciences humaines de Strasbourg (1956-1959), au lycée Voltaire de Paris (1959-1961), comme maître-assistant à la Sorbonne (1961-1969), professeur associé à l'université de Lyon II (1969-1972), puis comme professeur à l'université Paris VIII et à Paris III - Sorbonne Nouvelle (1972-1992).
Il a été membre du Wissenschaftskolleg de Berlin (1986-1987 et 1990) et de l'Institute for Advanced Studies de Princeton, dans l'État du New Jersey aux États-Unis (1992-1993), professeur affilié de l'université de Californie à Los Angeles (1969), du Temple University, de l'université de Louvain-la-Neuve (UCL) en Belgique (1977-1979), de l'université Princeton (1985), du Pontifical Institute of Arabic Studies à Rome et à l'Université d'Amsterdam (1991-1993). Il a également dispensé de nombreux cours et conférences à travers le monde.
Mohammed Arkoun a été membre du Comité directeur puis du Jury du Prix Aga Khan d'architecture (1989-1998), du Jury international du Prix UNESCO de l’éducation pour la paix (2002), et du Conseil scientifique du Centre international des sciences de l’homme de Byblos (Liban, UNESCO).

Il est fait, en juillet 1996, officier de la Légion d'honneur, puis officier des Palmes académiques. L'université d'Exeter (Royaume-Uni) lui attribue ensuite le titre de docteur honoris causa. En 2001, Mohammed Arkoun est invité à donner les « conférences de Gifford » (Gifford Lectures) à l'université d'Édimbourg (Écosse), qu'il intitule « Inauguration d'une critique de la raison islamique » (Inaugurating a Critique of Islamic Reason), un des honneurs les plus prestigieux dans le milieu universitaire, permettant à un chercheur de grande renommée de contribuer à l'« avancement de la pensée théologique et philosophique ». Il reçoit en 2002 le 17e « Giorgio Levi Della Vida Award » pour l'ensemble de ses contributions dans le domaine de l'étude islamique. Il est également en 2003 lauréat du Prix Ibn-Rushd.

Mohammed Arkoun est professeur émérite à Paris III - Sorbonne Nouvelle, associé senior à la recherche à l'Institut d'études ismaéliennes (The Institute of Ismaili Studies, (IIS)) et membre du Conseil supérieur de l’administration de l'IIS.
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Message par Sphinx Mer 26 Mai - 0:34

Pensée

Dialogue entre le monde musulman et occidental

Il plaide pour l'identification systématique et la destruction des préjugés et des stéréotypes négatifs, parfois très anciens, qui ont cours de part et d'autre. Selon lui, l’Occident n’est pas plus l'incarnation du démon matérialiste, immoral et athée, que l’Islam n’est réductible au fondamentalisme intégriste, terreau du terrorisme et incompatible avec la démocratie et la modernité.

Mohammed Arkoun entretient lui-même un dialogue étroit avec le christianisme et le judaïsme, et il a coécrit des ouvrages avec des intellectuels des deux confessions.

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Laïcité

M. Arkoun a beaucoup réfléchit sur la laïcité, valeur dont il se porte à la défense, y compris pour le monde musulman, mais dans le cadre de la nécessité qu'il rappelle, de devoir prendre en compte les spécificités de cette culture dans son histoire. Son plaidoyer pour la laïcité n'est pas dépourvu d'une critique envers celle-ci, du fait des formes particulières qu'elle a empruntées dans l'histoire et les contradictions qu'elle a aussi engendrées, qu'il voudrait voir dépassées, et qui se résume selon lui, à une incompréhension de l'autre culture :

« Je m'efforce depuis des années, à partir de l'exemple si décrié, si mal compris et si mal interprété de l'islam, d'ouvrir les voies d'une pensée fondée sur le comparatisme pour dépasser tous les systèmes de production du sens - qu'ils soient religieux ou laïcs - qui tentent d'ériger le local, l'historique contingent, l'expérience particulière en universel, en transcendantal, en sacré irréductible. Cela implique une égale distance critique à l'égard de toutes les «valeurs» héritées dans toutes les traditions de pensée jusques et y compris la raison des Lumières, l'expérience laïque déviée vers le laïcisme militant et partisan. ».

Cette défense de la laïcité, s'accompagne ainsi d'une critique d'une certaine tradition historique, plus particulièrement la française. Si la laïcité peut s'exporter, ni son histoire, ni ses formes ne le peuvent. Il pense en effet que « la pensée laïque dans son cadre institutionnel le plus avancé - la République française - en est encore au stade du refus, du rejet, de la condamnation à l'égard d'une grande tradition de pensée et de civilisation. Au lieu de reconnaitre la fécondité intellectuelle du débat que l'islam, grâce, si je puis dire, à son décalage historique, réintroduit dans une société qui n'a pas épuisé la confrontation des modes religieux et laïque de production du sens, on voit se multiplier des campagnes de dénigrement contre le retour des «ténèbres du Moyen Age». ».

M. Arkoun pense en effet que sans l'appréhension des particularités des sociétés islamiques, le projet laïque n'a pas de sens pour les dites sociétés. Et d'après lui, l'absence de tradition laïque dans cette culture n'est pas seulement analysable en termes de développement, moindre, des sociétés islamiques, mais tient aussi à leur différence qui ne montrent pas seulement ce fameux retard historique, mais ont une expérience différente dans leur rapport à la raison et à la science. Il insiste sur ce qui lui apparaît comme une différence caractérisant les sociétés islamiques, profondément différentes des sociétés occidentales, dans leur rapport au sacré, et de ce fait, dans leur rapport à la science et à la raison laïque. Il écrit encore :

«Il est certain que la conscience collective musulmane actuelle ne connaît pas cette rupture psycho-culturelle, qu'on constate depuis au moins le XIXe siècle, dans l'Occident sécularisé. Mais il faut se garder d'attribuer cette différence à une résistance au mouvement de laïcisation plus efficace en islam qu'en chrétienté. La catégorie théo-anthropologique de la Révélation est identique pour les trois religions du Livre, mais elle a connu des assauts différents de la part de la raison scientifique et de la civilisation industrielle. Cela ne veut pas dire non plus que le passage à la laïcité entraînant la marginalisation, voire l'élimination de la théologie par l'anthropologie (cf. les débats sur la mort de Dieu) est une évolution inéluctable que doit connaître l'islam après le christianisme.».

Néanmoins, ces réserves exprimées, Mohammed Arkoun pense que, pour sauver le monde musulman de ses démons et le sortir de ses impasses, il est essentiel que l'islam accède à la modernité, politique et culturelle, et il en pense les conditions. A savoir qu'il faut envisager une «subversion» de la pensée islamique, qui lui permettrait de rejoindre le monde moderne et la laïcité : « Rien ne se fera sans une subversion des systèmes de pensée religieuse anciens et des idéologies de combat qui les confortent, les réactivent et les relaient. Actuellement, toute intervention subversive est doublement censurée: censure officielle par les États et censure des mouvements islamistes. Dans les deux cas, la pensée moderne et ses acquis scientifiques sont rejetés ou, au mieux, marginalisés. L'enseignement de la religion, l'islam à l'exclusion des autres, est sous la dépendance de l'orthodoxie fondamentaliste ».

Politique

Il étudie également l'histoire politique des régimes arabes ou musulmans d'après la colonisation, et il en vient à en dénoncer les échecs successifs : « Les échecs ont commencé dès le lendemain de l'indépendance. Partout se sont imposés des régimes policiers et militaires, souvent coupés des peuples, privés de toute assise nationale, indifférents ou ouvertement hostiles à tout ce qui peut favoriser l'expansion, l'enracinement d'une culture démocratique. Les moyens par lesquels les régimes se sont mis en place n'ont, nulle part, été démocratiques. »
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Message par Sphinx Mer 26 Mai - 0:45

L'islamologie appliquée


Mohammed Arkoun a développé une discipline nouvelle, l’islamologie appliquée, issue d'une idée qui existait déjà avec l'anthropologie appliquée de Roger Bastide, et aussi le rationalisme appliqué de Gaston Bachelard. Il doit cette idée au courant philosophique qui prône la critique sur le sillage de Kant, de Bachelard et de Michel Foucault. Il a inauguré l'islamologie appliquée dans diverses universités d’Europe et des États-Unis.

Mohamed Arkoun explique que la notion d’islamologie appliquée lui est venue après l’indépendance de l’Algérie, en constatant et en analysant les contradictions dans la culture de son pays et des pays du Maghreb, ainsi que dans une certaine orientation politique, qui voulait réintroduire l'islam-après la fin de la période coloniale . Cette ligne et cet objectif sont apparus lorsque les Algériens se sont mis à invoquer l’islam, à la fois en tant que religion et en tant que culture, dans le but de reconstruire la spécificité arabo-islamique mise sous l'éteignoir par le colonialisme. Mais selon l'auteur, cette conception et cette politique qui s'ensuit, ne tenaient absolument pas compte, dans ce pays récent qu'est l'Algérie, ni de la réalité et des caractères propres à l'histoire de l'Algérie, mais ni non plus du Maghreb dont il fait partie, et ni non plus de l’histoire de l’islam et de la pensée islamique de manière plus générale.

Or cette culture et la pensée islamique, plus particulièrement, ont connu des moments divers et très différents dans une histoire, partiellement oubliée ou à tout le moins, mise de côté. Depuis les commencements de l'islam, au VIIe siècle, jusqu’à aujourd'hui, cette culture a connu des périodes tout à fait différentes. Au XIIIe siècle s'est produit une rupture au sein de la pensée islamique, bien avant l'intervention extérieure de la colonisation, et qui est le fait de l'histoire propre de l'islam et de sa culture.

Mohamed Arkoun affirme que la plupart des musulmans refusent aujourd’hui de prendre véritablement en compte l'histoire de l'Islam et de la reconnaître telle qu'elle est, y compris en remontant assez loin dans le temps pour avoir une vision d'ampleur qui intègre le passé lointain et permette un recul éclairant pour l'esprit.

Il insiste sur le fait que le XIII° siècle marque une interruption dans le développement de l'islam. Au Xe siècle, en effet, il exista une vie intellectuelle brillante et très riche, au sein du monde musulman. Ce fut un moment où la philosophie fut très présente, et occupa les esprits savants. La philosophie islamique est née et s'est développée, au contact de l'Antiquité grecque Platon, Aristote furent lus et traduits dans un échange avec les Anciens, repris, étudiés et accueillis dans la perspective d'une synthèse à accomplir avec la pensée musulmanes. Ils furent lus et interprétés également dans un échange avec les philosophes européens, chrétiens et juifs. C'est l'époque qui a vu l'apparition d'un humanisme, où la culture musulmane était ouverte aux autres cultures, en particulier à celles qui étaient présentes au Proche-Orient, et également dans l'Espagne de al-Andalus. Ce fut sa période la plus brillante. Mohamed Arkoun précise toutefois ce point d'importance sur lequel il insiste, à savoir que la religion n'était pas alors en situation de prétendre contrôler la culture et la vie intellectuelle.

Mohamed Arkoun, qui raisonne en savant historien et philosophe, refuse les oppositions simplistes, plus ou moins figées dans les mentalités, entre cultures d'islam et d'Europe, que serait censée redoubler l'opposition politique entre colonialisme (destructeur des cultures) et islam.

La perspective qui est la sienne consiste à soutenir que l'écriture de l'histoire, et la vision portée sur le passé dans son lien avec la religion, d'une part, et d'autre part, une lecture critique de l’islam à la fois comme religion et comme tradition de pensée, se trouvent nouées à la notion d’identité nationale. Pour tous les pays musulmans.

Intellectuels et penseurs algériens 500px-10


La dialectique des puissances et des résidus, expression empruntée à Henri Lefebvre, est exposée dans Humanisme et Islam : Combats et propositions, p. 95 et suivantes. Elle identifie selon Mohammed Arkoun « les déploiements de la dialectique continue de quatre puissances à vocation hégémonique cherchant à réduire à l'état de résidus, voire à éliminer quatre forces directement antagonistes qui luttent pour la survie ». Les quatre puissances sont la formation étatique, l'écriture, les cultures savantes et l'orthodoxie, auxquelles correspondent les quatre résidus que sont les sociétés segmentaires, l'oralité, les cultures populaires, les hérésies. Pour Mohammed Arkoun, « une double dialectique se déploie simultanément et travaille l'espace social global », d'une part entre les quatre puissances et entre les quatre résidus, et d'autre part entre chaque puissance et chaque résidu correspondant. Dans ce cadre, l'analyse permet de « mettre en application les trois opérations méthodologiques et épistémologiques exprimées par les verbes transgresser, déplacer, dépasser. »

L’islamologie appliquée qu'il a fondée, s'occupe d'étudier les problèmes politiques tels qu’ils apparurent après la décolonisation, c’est-à-dire au moment où les pays arabo-musulmans gagnent leur indépendance. Mohamed Arkoun fait remarquer que les hommes politiques refusaient alors la prise en compte de l’histoire de l'Islam et de la culture arabe, ainsi que les particularités culturelles, sociales et anthropologiques des pays du Maghreb. Cette discipline analyse les contradictions d'une histoire ainsi que les différences entre le monde musulman et le monde occidental et les différents discours qui les expriment.

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Message par Syfou Dim 27 Nov - 22:36

Noureddine Melikechi : un Algérien sur Mars!

Intellectuels et penseurs algériens Melikc10

Membre de la mission spatiale vers la planète mars, Noureddine Melikechi, chercheur d’origine algérienne établi aux Etats-Unis, compte parmi l’équipe de la NASA qui a lancé samedi une sonde spatiale en direction de la planète Mars. Réalisant ainsi son rêve qu'il nourrisait depuis qu’il était tout jeune à Thénia (est d’Alger), sa ville natale où il a vu le jour en 1958.

L’objectif de cette mission est d’obtenir des informations cruciales sur la planète rouge à travers un micro imageur à distance. Cette recherche, si elle aboutit, permettra d'ouvrira de nouveaux horizons aux scientifiques. Noureddine, qui se dit comblé, voit ainsi ses efforts, entamés en 1995, se matérialiser.

Il y a vécu enfant et accompli ses études avant de rejoindre le lycée Abane Ramdane à El Harrach au début des années 1970. «J’en garde un excellent souvenir, où j’ai baigné dans une ambiance conviviale voire familiale, en nouant des liens amicaux avec bon nombre de mes camarades de lycée». Son bac en poche, Noureddine intègre l’université des sciences et des technologies de Bab Ezzouar à Alger pour poursuivre des études de physique.

Profitant d’une bourse d’étude aux USA, Noureddine a su mettre à profit tous les moyens de réussite pour concrétiser son rêve d’enfant : « aller dans l’espace ». Fier et modeste, il a fini par s’agripper sur orbite avec l'immense espoir de contribuer à faire avancer la science. Bon vent!

https://sites.google.com

Bob Dayton and Noureddine Melikechi

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Message par Sphinx Dim 8 Avr - 22:44

Une première pour un Algérien

Le sénateur Derradji Salah élu représentant du groupe consultatif géopolitique africain auprès de l’ONU

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Derradji Salah, sénateur de la wilaya de Béjaïa, a été élu représentant du groupe consultatif géopolitique africain auprès des Nations unies. Cette élection a eu lieu lors de la 126e assemblée de l’Union interparlementaire (UIP) qui s’est tenue du 31 mars au 6 avril 2012 à Kampala, en Ouganda. C’est la première fois qu’un Algérien est élu à la tête de ce groupe. « Nous étions plusieurs candidats. Ma maîtrise de l’anglais et du français a fait la différence avec les autres », a expliqué ce dimanche 8 avril à TSA, M. Derradji.

M. Derradji, 50 ans, est rapporteur de la commission des Finances et des affaires économiques au Conseil de la Nation (Sénat). Docteur d’État en didactique des langues de l’université de Constantine en 2005, M. Derradji a enseigné l’anglais dans plusieurs universités du pays. Il a également été recteur de l’université d’El Tarf.

C’est au sein du FLN, auquel il adhère en 1985 que M. Derradji tracera sa carrière politique. C’est ainsi qu’en 2007, il devient chef de groupe de l’Assemblée populaire de la wilaya de Béjaïa et porte‑parole officiel du FLN. En 2009, il est élu sénateur de la wilaya de Béjaïa, toujours sous les couleurs du FLN, et intègre en 2010 le Comité central du 9e congrès du parti.

Source:tsa-algerie.com
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Message par Sphinx Lun 4 Juin - 2:09

Nomination d’un «Yale World Fellow» (Etats-Unis)

Désignation d’un Algérien pour la première fois

Parmi les World Fellows de cette année, on compte un cadre supérieur de la China Construction Bank, un officier de l’armée britannique qui a occupé divers postes de commandement en Afghanistan, un ancien ministre de l’Economie argentin et une militante des droits de la femme en Inde.

Le président de l’université américaine Yale, Richard C. Levin, a annoncé qu’Amine Belaïcha, gérant d’une société d’investissement et de conseil basée à Tunis, a été nommé Yale World Fellow pour l’année 2012. C’est la première fois qu’un Algérien est sélectionné pour participer au programme World Fellows de Yale.

Amine Belaïcha dirige Numid-Invest International, une société privée d’investissement qui offre également des services de conseil à des entreprises étrangères intéressées par une implantation sur les marchés maghrébins. Numid-Invest propose également un accompagnement aux PME locales dans leur réflexion stratégique, le développement de leur activité export, la structuration de leur financement et la recherche d’investisseurs. L’activité de la société reflète la volonté de son dirigeant à contribuer au développement économique et à l’intégration régionale de l’Afrique du Nord. Avant de fonder Numid-Invest, Amine Belaïcha était vice-président chargé des investissements chez Swicorp Private Equity à Tunis. Il y a acquis un savoir-faire transactionnel dans la région, couvrant plusieurs secteurs dont les biens de consommation, l’assurance et l’industrie pharmaceutique. Auparavant, il avait travaillé en tant que consultant en stratégie au sein du bureau parisien du cabinet international Boston Consulting Group.

Amine Belaïcha est l’un des 16 World Fellows sélectionnés cette année sur près de 2500 candidats....

Lire:
http://www.elwatan.com/actualite/designation-d-un-algerien-pour-la-premiere-fois-02-06-2012-173104_109.php
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Message par Sphinx Mar 19 Juin - 0:06

De nombreux Algériens se distinguent à l’étranger
Nul n’est prophète en son pays


Une Algérienne établie à Londres, où elle a obtenu un mandat à la mairie d’Islington, a été choisie par les services de sa majesté la reine d’Angleterre pour figurer sur la liste très sélective du millier de personnalités du Royaume‑Uni et du Commonwealth qui recevront la prestigieuse distinction de Membre de l'Empire britannique (MBE) et seront décorées par Elisabeth II.

Nous aurions pu patienter jusqu’au 8 mars prochain pour exposer le mérite de cette brillante consœur journaliste, formée ici en Algérie avant d’aller exporter son rayonnement social sous le ciel gris des Britanniques. Toutefois, en 2012, un aspect moins folklorique que les progrès de la femme dans la société humaine dite développée nous interpelle, sans plus attendre.

Mouna Hamitouche, l’heureuse élue repérée par la couronne d’Angleterre, n’incarne pas seulement ces femmes algériennes à qui elle a voulu dédier sa distinction. Elle représente toutes nos compétences, des deux sexes, qui vont forcer le respect à l’extérieur sans aucune perspective d’épanouissement sur leur terre d’origine. Comme s’il était inscrit en lettres de plomb dans notre Constitution que nul ne serait pro… en son pays !

Il y a quelques mois, c’était un autre Algérien parti adulte de sa commune de Thenia, dans la wilaya de Boumerdès, qui a été sollicité par la Nasa aux États‑Unis afin de participer à une mission prestigieuse en raison de ses travaux scientifiques pertinents. Ces destins fabuleux que vivent de géniaux compatriotes de l’étranger ont été portés au summum de la gloire individuelle partagée par tout notre peuple dans un domaine moins cérébral en apparence, celui du sport de haut niveau avec l’épopée de notre cher Zinedine Zidane devenu une star mondiale made in Algeria, qu’on le veuille ou non et bien qu’il ait grandi en France.


http://www.tsa-algerie.com/divers/nul-n-est-prophete-en-son-pays_21167.html
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