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Géopolitique des Balkans

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Personne à contacter Géopolitique des Balkans

Message par Syfou Lun 6 Sep - 2:35

Balkans

Les Balkans sont une des trois péninsules d'Europe du Sud qui forme plus précisément l'Europe du Sud-Est. Elle est bordée par des mers sur trois côtés : l'Adriatique et l'Ionienne à l'ouest, la mer Égée au sud et la mer de Marmara et la mer Noire à l'est. Au nord, on la délimite généralement par les cours du Danube, de la Save et de la Kupa. Cette région couvre une aire totale de plus de 550 000 km² et regroupe une population de près de 53 millions d’habitants.

Géopolitique des Balkans  657px-10

Origine et utilisation du terme

Ce nom est d'origine turque (balkan signifie « rochers glissants »), et désigne à l'origine la chaîne de montagnes qui traverse la Bulgarie d'est en ouest, le Grand Balkan, auparavant appelée Αίμος (Haemos, Haemus en grec et latin) et Стара Планина (Stara Planina, "ancienne montagne" en slavon).

L'expression « péninsule des Balkans » (Balkanhalbinsel) a été utilisée pour la première fois en 1808 par le géographe allemand Johann August Zeune. Zeune reprit ainsi l'idée antique selon laquelle les monts Haemus s'étendaient sur toute l'Europe du sud-est, des Alpes slovènes jusqu'à la mer Noire, ayant ainsi pour la région une importance analogue aux Apennins pour la péninsule italique. Cette idée, réfutée sur le plan géographique au fur et à mesure que la région fut mieux connue, demeura cependant dans le domaine politique et culturel, et même comme concept géographique mal défini, et ceci malgré les critiques formulées par de nombreux géographes comme Theobald Fischer (1839).

Au XIXe siècle, lors des combats pour la libération des divers peuples de la région contre les dominations impériales ottomane et austro-hongroise, une certaine condescendance a donné, dans l’historiographie occidentale, une connotation péjorative au terme « Balkans » : ainsi, « balkanisation » désigne un processus de déstructuration politique ; en fait, cette « balkanisation » a surtout été voulue par le Congrès de Berlin. Tout cela a conduit à utiliser le terme plus neutre d'« Europe du Sud-Est ». C’est ainsi que le journal en ligne Balkan Times s'est lui-même renommé Southeast European Times en 2003.

Pays des Balkans

Selon la carte topographique de l'infobox, les Balkans englobent :

En totalité

Albanie ;
Bosnie-Herzégovine ;
Bulgarie ;
Kosovo entité non reconnue par l'ONU ;
Macédoine ;
Monténégro ;
Grèce.

En partie

Serbie : les territoires au sud du Danube: Serbie centrale et méridionale : 73 % ;
Croatie : la Dalmatie, l'Istrie ainsi que les territoires au sud de la Save : 50 % ;
Slovénie : le sud de la Slovénie : 27 % ;
Roumanie : la Dobrogée : 6 % ;
Turquie : la Thrace, représentant 3 % du territoire du pays : c'est la partie européenne de la Turquie, comprenant les îles Gökçeada et Bozcaada, le reste étant en Asie Mineure.

Subdivisions

Les Balkans peuvent être subdivisés selon au moins sept critères différents.

Selon le critère géographique on distingue trois groupes de pays :
Les Balkans occidentaux : Albanie, Bosnie-Herzégovine, Croatie, Kosovo, Macédoine, Monténégro, Serbie et Slovénie;
Les Balkans orientaux : Bulgarie, Roumanie et Turquie
Les Balkans méridionaux : Grèce (on y rattache ses îles, bien que dans la géographie du XIXe siècle, celles proches de la côte turque étaient considérées comme asiatiques).
Selon le critère climatique on distingue :
Les Balkans continentaux : Bosnie-Herzégovine, Bulgarie, nord de la Croatie, Kosovo, Macédoine, nord du Monténégro, Roumanie, Serbie et la majeure partie de la Slovénie;
Les Balkans méditerranéens: Albanie, sud de la Croatie, Grèce, sud du Monténégro, la côte de la Slovénie et la Turquie d'Europe.
Selon le critère linguistique on distingue trois groupes de pays :
Les Balkans aborigènes : Albanie, Grèce, Kosovo et Roumanie;
Les Balkans slaves: Bosnie-Herzégovine, Bulgarie, Croatie, Macédoine, Monténégro, Serbie et Slovénie;
Les Balkans turcs : Turquie d'Europe.
Selon le critère religieux on distingue aussi trois groupes de pays :
Les Balkans à majorité chrétienne catholique : Croatie et Slovénie;
Les Balkans à majorité chrétienne orthodoxe: Bulgarie, Grèce, Macédoine, Monténégro, Roumanie et Serbie;
Les Balkans à majorité musulmane : Albanie, Kosovo et Turquie d'Europe;
La Bosnie-Herzégovine est un cas à part, chrétiens des deux confessions d'une part et musulmans de l'autre étant en nombre presque égal.
Selon le critère économique et politique récent on distingue deux groupes de pays :
Les Balkans au passé communiste: Albanie, Bosnie-Herzégovine, Bulgarie, Croatie, Kosovo, Macédoine, Monténégro, Roumanie, Serbie et Slovénie ;
Les Balkans au passé capitaliste: Grèce et Turquie d'Europe.
Selon le critère politique et social actuel on distingue deux groupes de pays :
Les Balkans membres de l'Union européenne: Bulgarie, Grèce, Roumanie et Slovénie ;
Les Balkans en attente: Albanie, Bosnie-Herzégovine, Croatie, Kosovo, Macédoine, Monténégro, Serbie et Turquie.
Enfin selon le critère militaire on distingue trois groupes de pays :
Les Balkans membres de l'OTAN: Albanie, Bulgarie, Croatie, Grèce, Roumanie, Slovénie et Turquie ;
Les Balkans sous protection de l'OTAN: Bosnie-Herzégovine, Kosovo et Macédoine;
Les Balkans membres du Partenariat pour la Paix: Monténégro et Serbie.

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Personne à contacter Re: Géopolitique des Balkans

Message par Syfou Lun 6 Sep - 2:41

Langues
Les langues parlées dans les Balkans sont :


le BCMS parlés par 27 millions de locuteurs, en Bosnie-Herzégovine, Croatie, Serbie, Monténégro, mais aussi minoritairement en Slovénie, Macédoine, Kosovo et Roumanie.

le grec est parlé par 10 millions de locuteurs (en Grèce et dans le sud de l'Albanie);
en comptant la partie européenne de l'agglomération d'Istanbul, environ 10 millions de personnes parlent le turc dans la région de Thrace (Turquie), mais aussi en Grèce (150 000), en Bulgarie (750 000), en Macédoine (35 000) et en Dobrogée roumaine (28 000);

le bulgare est parlé par 8 millions de locuteurs en Bulgarie (si l'on y adjoint le macédonien, très proche, on arrive à 10 millions de locuteurs). Des minorités bulgarophones existent aussi en Serbie orientale (50 000), en Roumanie (12 000), en Moldavie (65 000) et Ukraine (204 000).

l'albanais par 7 millions de personnes en Albanie, Kosovo, Serbie, Macédoine, Monténégro et Grèce;
le macédonien par 2 millions de personnes en Macédoine; par ailleurs, encore 1 million de locuteurs se rattachent à cette langue (considérée comme du bulgare en Bulgarie) dans les vallées de la Struma et de la Mesta en Bulgarie;
le slovène par 2 millions de locuteurs en Slovénie (des minorités existent en Italie et en Autriche);
le roumain par 900 000 locuteurs en Dobrogée et par 42 000 dans le région des Portes de Fer en Serbie;
l'aroumain est parlé par les "valaques", environ 300 000 locuteurs en Grèce (en Macédoine occidentale), en Albanie, en Bulgarie, en Macédoine et en Roumanie (en Dobrogée);

faute de statistiques fiables, il est impossible de comptabiliser précisément les cinq langues parlées par les Roms (composées de romani, d'albanais, de grec, de turc et de langues slaves) : l’arlisque (Arliskó), le djambasque (Xhambaskó), le tchanarsque (Čanarskó), le tcherbarsque (Čerbarskó) et le thamarsque (Thamarskó), mais on estime le nombre total de leurs de locuteurs à 300.000; la plupart des Roms sont devenus locuteurs des langues des pays où ils vivent: c'est dans la péninsule des Balkans que se trouve la plus grande concentration de Roms d'Europe;
pas d'estimation fiable non plus pour le yévanique et le ladino, langues des Juifs balkaniques dont quelques dizaines de milliers survivent encore, à Istanbul, Edirne, Plovdiv, Burgas, Varna, et Ruse (ville d'origine d'Elias Canetti).

Définition culturelle

Le terme « Balkans » fait avant tout référence à une aire culturelle, c'est-à-dire un ensemble composé de groupes et de langues différents, mais qui partagent néanmoins un certain nombre de traits culturels communs, héritage d'un passé commun. Le géographe Georges Prévélakis et les historiens aroumains Papacostea et Neagu Djuvara expliquent cet héritage commun par l'existence de six ou sept couches d'un millefeuille historique balkanique qui feraient aujourd'hui de cette région, une aire culturelle à part entière, et qui, selon leurs termes, définissent un Homo balcanicus :

le substrat thraco-illyre et hellène, qui commence lors des premières migrations indo-européennes, 2000 ans avant notre ère, et agit jusqu'aux premières constructions étatiques de la région (décrites dans l'Iliade neuf siècles avant notre ère, mais probablement antérieures);

l'influence macédonienne et la civilisation hellénistique, inaugurées par le règne de Philippe II, trois siècles avant notre ère, et jusqu'à la prise de la Grèce par Rome ;
la romanisation, qui a contribué à l'unification balkanique à travers le réseau des routes et des cités, et s'est poursuivie par une synthèse culturelle dans le bassin du bas-Danube. Celle-ci se diffuse par l'intermédiaire des Thraco-romains et de leurs descendants les "Valaques" (Aroumains et Roumains), populations pastorales qui survivent sur les piémonts, tandis que

dans les plaines s'installeront les Slaves ;
l'Empire romain d'orient dit "Byzantin" ;
les Slaves (première migration slave à la fin du IIIe siècle, l'empire bulgare du VIIe au XVe et l'empire serbe au XIVe) ;
l'Empire ottoman et son influence sur les peuples des Balkans, dont une minorité a adopté l'islam, tandis que la majorité a lutté contre l'occupation turque, de 1453 au traité de Lausanne (1923), en passant par les sociétés secrètes du XIX-ème siècle ;

les séquelles de la guerre froide (communisme imposé en Yougoslavie, Albanie, Bulgarie et Roumanie, et dictatures militaires imposées en Grèce et en Turquie).

Toutefois, cette unité culturelle n'est guère reconnue par les historiographies grecque, bulgare et des pays de l'espace yougoslave, qui minimisent l'apport de la romanisation et l'influence turque, considérant que les particularités et les spécificités de chaque groupe ethnique l'emportent largement sur les traits communs. Depuis l'émergence du nationalisme romantique du XIXe et xénophobe du milieu du XXe, chaque état balkanique s'est réapproprié son histoire en minimisant les apports des peuples voisins et en magnifiant celui de sa majorité ethnique actuelle, de manière à projeter dans le passé les nations actuelles, comme si elles s'étaient constituées dès l'Antiquité ou le haut Moyen Âge
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Personne à contacter Re: Géopolitique des Balkans

Message par Syfou Lun 6 Sep - 2:48

Chronologie

Sources

L'agriculture se développe dans la région dès 6000 ans avant J.-C. : civilisations de Bubanj, Butmir, Glina, Gumelnitsa, Sesklos, Starčevo, Varna, Vinča...

XVIIIe avant J.-C. : des populations de langues indo-européennes, ancêtres des Grecs, des Thraces, des Illyres et des Scythes, s'installent dans la région.
XIIe avant J.-C. : abandon, pour trois siècles, de la plupart des sites, comme en Italie, probablement à la suite d'une épidémie ou d'une crise environnementale, peut-être liée à l'explosion de Santorin. Une grande partie des habitants s'exilent vers l'ouest en remontant le Danube (les archéologues parlent de populations danubiennes jusqu'à l'océan Atlantique) ou vers le sud en prenant la mer (les historiens parlent de peuples de la mer dont les Achéens, Hylléens, Lyciens, Philistins, Sardes, Sicules, Zakkariens...). Débuts de la civilisation mycénienne dans le Péloponnèse.
IXe avant J.-C. : débuts des civilisations dorienne, ionienne, éolienne et thrace, avec des cités autonomes fortifiées et des royaumes.
VIIe avant J.-C. : début de la colonisation grecque le long des côtes, depuis les îles d'Apsoris (auj. Creš) et de Pelagosa (auj. Palagruža) en Mer Adriatique jusqu'au pourtour de la Mer Noire, en passant par le pourtour de la Mer Ionienne.
667 avant J.-C. : fondation par des colons Doriens de la cité de Byzance (future Constantinople).
513 avant J.-C. : le quart sud-est de la péninsule est conquis par l'Empire perse et organisé en une province, la satrapie de Skidra.
Ve avant J.-C. : deux royaumes illyre et thrace, mais fortement hellénisés, la Macédoine et le royaume des Odrysses, se développent tandis qu'Athènes et Sparte se disputent l'hégémonie de la Grèce après avoir chassé les Perses hors de la péninsule des Balkans.
358-339 avant J.-C. : développement et extension du Royaume hellénique de Macédoine dans la moitié est de la péninsule des Balkans ; début de la période héllénistique.
335-280 avant J.-C. : développement et extension de la civilisation celte dans les Balkans : installation de peuples celtiques tels les Scordisques (dans le bassin du Danube), les Tectosages ou les Taurisques (dans le bassin de l'Euros). Le contact des civilisations grecque classique (qui fournit l'écriture et l'architecture), thraco-illyre et celtique (qui fournissent un syncrétisme religieux pénétré d'influences pythagoriciennes : le culte de Zalmoxis) produit une civilisation balkanique préromaine où le rôle politique moteur est joué par le royaume de Macédoine, dont beaucoup de peuples voisins sont clients.
229-148 avant J.-C. : l'Empire romain conquiert les côtes de l'Adriatique et la Macédoine.
33-29 avant J.-C. : l'Empire romain conquiert l'intérieur de l'Illyrie et la Mésie (Thrace du nord). Il fixe sa frontière sur le

Danube. Début du processus de la romanisation au nord de la "Ligne Jireček". Au sud, le royaume thrace hellénisé de Bizye (Βιζύη, aujourd'hui Vize en Turquie) dans le bassin de l'Euros, résiste jusqu'en 45 de notre ère.

330 : l’empereur Constantin fait de Byzance, renommée Constantinople, la nouvelle capitale de l'Empire romain. Les peuples balkaniques sont romanisés au nord de la ligne Jireček, héllénisés au sud, mais les Illyres de Prévalitaine, de Macédoine occidentale et d'Épire gardent leur langue : les Albanais y voient leurs ancêtres. Le christianisme se répand.
375 : Premières invasions des Goths et des Huns.
395 : à la mort de Théodose Ier, l’Empire romain est séparé en l’Empire romain d'Orient et Empire romain d'Occident : la séparation traverse les Balkans le long de la rivière Drinus et des sources de celle-ci à l'Adriatique. L'Illyricum avec la Pannonie et la Dalmatie, rattachés à l'Empire d'Occident, échoient donc aux royaumes germaniques héritiers de celui-ci à partir de 454.
454-535 : les Ostrogoths règnent à l'ouest de la Drina. La population des Balkans est presque entièrement christianisée.
527 : Justinien est couronné empereur à Constantinople. De 532 à 537 il fait construire la basilique Sainte-Sophie (Ναός Αγίας Σοφίας), à l'époque la plus grande église d'Europe.
533–554 : les généraux de Justinien, notamment Bélisaire, reconquièrent l’Afrique du Nord, l'Espagne du Sud et l’Italie sur les Vandales et les Ostrogoths : ils reprennent le sud de la Dalmatie tandis qu'au nord, et en Pannonie, s'installent les Lombards. Simultanément, des groupes de Slaves commencent à s'installer dans l'Empire.
568 : les Lombards migrent en Italie et sont remplacés par des Slaves qui s'installent de plus en plus nombreux dans les Balkans où ils se mêlent aux Grecs, aux futurs Albanais et aux Thraces romanisés dits Valaques (futurs Aroumains et Roumains). Appelés Sklavènes (Σϰλαβένοι) par les grecs, les Slaves sont locuteurs du slavon ancien.

VIIe : période de nombreuses invasions : Avars et Bulgares par la terre, Perses puis Arabes par la mer. L'Empire romain d'orient (que les historiens modernes appellent Empire byzantin depuis que Hieronymus Wolf a lancé ce nom en 1557) perd son autorité sur l'intérieur des terres et ne contrôle plus que les côtes de la péninsule, de langue grecque : il s'hellénise et adopte le grec comme langue officielle.

VIIIe et IXe : différenciation des Slaves des Balkans (Slaves du Sud) en Bulgares à l'est de la rivière Morava (Slaves du premier État bulgare) et en Serbo-croates à l'ouest de celle-ci. Le premier État bulgare domine la majeure partie de la péninsule. Les missionnaires grecs évangélisent les Slaves en slavon et créent pour eux l'alphabet cyrillique, dérivé du grec.
866, 909, 941, 970 : invasions varègues et russes.

971–1025 : sous la dynastie macédonienne, l’Empire byzantin reprend ses territoires européens aux Bulgares et aux Serbes. En 1014 à la Bataille de Kleidion, l'empereur Basile II devient le Bulgaroctone (« massacreur de Bulgares »). La frontière est à nouveau fixée sur le Danube. Les Valaques, qui avaient résisté aux côtés des Bulgares et des Serbes, sont dispersés et se réfugient dans le Pinde et au nord du Danube. Installation des Iasses et autres Alains dans le bassin du Danube.

1054 : lors du Schisme de l’Église chrétienne, la majorité des Balkaniques, à l'exception des Slaves les plus occidentaux (Slovènes et une partie des Serbo-croates) choisissent de rester dans l'obédience de Constantinople. Une minorité de Serbo-Croates et de Bulgares ne choisissent ni Constantinople, ni Rome, mais le christianisme du pope Bogomil, connu en occident sous le nom de catharisme (du grec ϰάθαροϛ, « pur »). Les Slovènes suivront désormais l'histoire du Saint-Empire romain germanique.

1091 : invasion des Pétchénègues et des Alains, que les armées impériales défont à Levounion sur l'Euros.
1180 : après la mort de Manuel Ier l’Empire byzantin décline. Les Serbo-Croates recouvrent leur indépendance ; à l'ouest les Croates s'unissent à la Hongrie tandis qu'à l'est, les frères valaques Asan et Petru Deleanu soulèvent la Bulgarie.
1186 : la Bulgarie recouvre son indépendance (c'est le "Royaume des Bulgares et des Valaques" des chroniques) ; l'Empire byzantin est réduit à la Grèce et aux côtes de la péninsule des Balkans et de l'Anatolie.

1204 : Constantinople est conquise par les croisés qui y proclament l’Empire latin de Constantinople, tandis que les Grecs conservent les Empires de Nicée et de Trébizonde, et le despotat d'Épire. D'autres états croisés se forment dans le centre de la Grèce et dans les îles égéennes tandis que les vénitiens et les génois s'emparent de la plupart des îles et des ports (les vénitiens en Dalmatie, en Albanie et en Grèce, les génois en Égée orientale et en Mer Noire).

1242 : la Bulgarie et la Serbie sont ravagées par les Tatars. Dans le sillage de ceux-ci, arrivent les Roms.
1261 : Constantinople est reprise aux croisés par Michel VIII Paléologue, empereur byzantin de Nicée.
1281 : la Bulgarie se fragmente en plusieurs états : Vidin, Trnovo, despotats de Macédoine et de Dobrogée.
1331-1355 : la Serbie, sous le règne de Stefan Dušan, devient un empire qui s'étend du Danube à l'Adriatique et à la Mer Égée, couvrant tout le centre de la péninsule des Balkans.
1354 : les Turcs ottomans débarquent en Europe, à Gallipoli.

1380-1394 : les Turcs ottomans conquièrent les états bulgares et la Serbie, encerclant Constantinople. La Bosnie est rattachée à la Hongrie. Le despotat de Dobrogée est rattaché à la Valachie.
1453 : les Turcs ottomans prennent Constantinople : Constantin XI Paléologue le dernier empereur de l’Empire romain d’Orient, y laisse la vie. L'Empire ottoman conquiert la Bosnie, la Dobrogée, et vassalise les principautés voisines de Valachie et Moldavie. La Dalmatie reste vénitienne, la Croatie hongroise, seules la république de Raguse et la principauté de Cetinjé, sur l'Adriatique, sauvegardent leur indépendance.

1526 : les Turcs ottomans conquièrent la Slavonie (partie nord-est de la Croatie) et le Banat.

XVIIe au XVIIIe : une partie des Slaves (Bosniaques de langue serbo-croate, Pomaques de langue bulgare), un petit groupe de Valaques (les Mégléno-roumains) et la grande majorité des Albanais se convertissent à l'islam pour ne plus payer le Haraç (impôt sur les non-musulmans) : ils quittent ainsi le Milliyet des Rum (« Roumis ») pour celui des Osmanlı (« Turcs », mais pas dans le sens linguistique : en fait, fidèles du sultan ottoman).
1699 : l'Autriche prend aux Ottomans la Slavonie et la Croatie centrale.

XVIIIe : l'Empire ottoman commence à décliner : l'Autriche et la Russie développent des visées stratégiques sur les Balkans et y pénètrent (1718, 1735, 1774, 1787). De 1718 à 1739 l'Autriche annexe la Serbie. Tout au long du siècle, elle enregimente les Serbes fuyant la domination turque dans les garde-frontière de la Militär-Grenze, zone établie aux limites de l'Empire ottoman en 1702, où elle leur distribue des terres, en Croatie centrale, en Slavonie et dans le Banat. C'est l'origine des régions à majorité locale serbe (Krajina ou Vojvodina) dans ces régions. Quant à la Russie, elle se pose en protectrice du Milliyet des Rum (chrétiens orthodoxes).

1797 : suite à l'effondrement de Venise devant Napoléon, l'Autriche annexe l'Istrie, la Dalmatie et la république de Raguse.
1805-1809 : la France annexe l'Istrie, la Croatie, la Dalmatie et Raguse pour en faire ses Provinces illyriennes. Les idées de la Révolution française se répandent dans les Balkans.

1809 : les îles Ioniennes ou Heptanèse, vénitiennes depuis le Moyen Âge, et disputées pendant les guerres napoléoniennes, deviennent une possession britannique sous le nom de République des îles Ioniennes (ou septinsulaire).
1816-1831 : des révoltes secouent les "Roumis" de l'Empire ottoman, animées et coordonnées par des sociétés secrètes telles la "Filiki Eteria" : elles aboutissent à l'autonomie de la Serbie, qui en 1817 devient une principauté vassale, comme l'étaient déjà la Moldavie et la Valachie voisines, et à l'indépendance de la Grèce, reconnue en 1831 sur le Péloponnèse, la Grèce centrale et les Cyclades.

1852 : la principauté de Cetinjé s'agrandit et prend le nom de principauté du Monténégro.
1859 : formation de la principauté de Roumanie, issue de l'union de la Moldavie avec la Valachie : elle reste nominalement vassale du Sultan ottoman.
1
863 : la Grèce s'agrandit des îles Ioniennes, cédées par les britanniques.
1876 : les massacres bulgares par l'armée ottomane, suite à une révolte des Bulgares, choquent l'Europe.
1878-1885 : suite à la guerre russo-turque de 1877, d'importants changements ont lieu, au détriment de l'Empire ottoman :
l
es indépendances de la Serbie (agrandie de la région de Niš), du Monténégro (agrandi une nouvelle fois) et de la Roumanie (agrandie des deux-tiers de la Dobrogée) sont reconnues ;
la Bosnie-Herzégovine et le sandjak (arrondissement) de Novibazar (entre la Serbie et le Monténégro) sont occupées, et désormais administrées par l'Autriche-Hongrie ;

la Bulgarie, dont les Russes, au Traité de San Stefano, auraient voulu faire un grand royaume allant de l'Adriatique à la Mer Noire et du Danube à l'Égée, est reconnue, au traité de Berlin en 1878, comme simple principauté vassale (comme l'étaient avant 1878 la Serbie, la Valachie et la Moldavie), mais seulement entre le Danube et le Grand Balkan, avec la capitale Sofia : la moitié sud-est du pays, nommée Roumélie orientale, reste province ottomane, avec une dose d'autonomie interne ;

l'Empire ottoman conserve le sud de la péninsule, de l'Adriatique (Albanie, Kosovo, Épire) à Constantinople. Des mouvements de populations ont lieu, des musulmans des territoires perdus venant s'installer dans la partie de la péninsule restée turque.

1881-1885 : la Grèce s'agrandit de la Thessalie tandis que la Serbie et la Roumanie, jusque-là Principautés, deviennent elles aussi des Royaumes, comme l'était déjà la Grèce. La Serbie a une dynastie autochtone, tandis que la Grèce, la Roumanie et la Bulgarie ont des dynasties d'origine allemande.
1885 : l'union de la principauté de Bulgarie et de la Roumélie orientale forme le Royaume de Bulgarie qui reste nominalement vassal du Sultan ottoman.

1885-1886 : Guerre entre la Serbie et la Bulgarie : la Serbie attaque la Bulgarie mais subit une lourde défaite.
1897 : Guerre des trente jours entre la Grèce et l'Empire ottoman: l'attaque grecque échoue, et la Grèce doit céder à la Turquie les cols de la Thessalie du nord.

1908 : l'Autriche-Hongrie évacue le sandjak de Novibazar, mais annexe la Bosnie-Herzégovine. L'indépendance du Royaume de Bulgarie est définitivement reconnue.
1911 : l'Italie s'empare du Dodécanèse.
1912-1913 : Guerres balkaniques :

dans la première, le Monténégro, la Serbie, la Bulgarie et la Grèce se partagent les territoires encore ottomans dans la péninsule, à l'exception d'une partie de l'Albanie devenue indépendante en 1913 (grâce à l'appui austro-hongrois et allemand) et de la Thrace orientale autour des détroits et de Constantinople; la Bulgarie porte l'essentiel de l'effort de guerre contre les Ottomans, tandis que la Serbie occupe la Macédoine bulgarophone;
dans la seconde, la Bulgarie qui tente de prendre aux Serbes la Macédoine bulgarophone, est attaquée et vaincue par ses alliés de la veille, auxquels se joignent les Turcs (qui reprennent la Thrace autour d'Edirne, restée turque jusqu'à nos jours) et la Roumanie qui annexe la Dobroudja du Sud.

1914-1918 : Première Guerre mondiale :
la Serbie, alliée de l'Entente (Grande-Bretagne, France et Russie), est rejointe par le Monténégro (16 janvier 1916), la Roumanie (27 août 1916) et la Grèce (30 juin 1917) ;

les Empires centraux (Allemagne et Autriche-Hongrie) sont rejoints par l'Empire ottoman (29 octobre 1914), la Bulgarie (6 octobre 1915) et l'Albanie (16 janvier 1916) ;
la Bulgarie s'agrandit des territoires qu'elle revendiquait en Macédoine et en Dobrogée, au détriment de la Serbie, de la Grèce et de la Roumanie, mais fin 1918, elle doit tout rendre et perd même, au profit du Royaume des Serbes, Croates et Slovènes quelques districts frontaliers qu'elle possédait auparavant (notamment la ville de Strumitsa), et au profit de la Grèce : la Thrace occidentale et son littoral sur la Mer Égée ;
le Royaume des Serbes, Croates et Slovènes est constitué en 1918-1919 de la Serbie, du Monténégro et des territoires peuplés de Slovènes, de Croates, de Serbes et de Bosniaques pris à l'Autriche-Hongrie. Il revendique l'Istrie, Trieste, Fiume et Zara, mais ces territoires sont attribués à l'Italie (qui de son côté renvendique toutes les îles dalmates et Raguse).
1929 : le Royaume des Serbes, Croates et Slovènes prend le nom de Yougoslavie.
1939 : le 7 avril, l'Italie occupe l'Albanie.

1939-1945 : Seconde Guerre mondiale :
l'Italie attaque la Grèce en octobre 1940 mais est repoussée en Albanie ;
la Yougoslavie, envahie par l'Allemagne en avril 1941, est démembrée : la Slovénie est partagée entre l'Italie (qui annexe aussi la Dalmatie, le Monténégro et le Kosovo) et l'Allemagne ; la Croatie et la Bosnie-Herzégovine forment un état satellite de l'Allemagne, dirigé par Ante Pavelić ; la Hongrie annexe la Voïvodine à l'ouest de la Tisza, et la Bulgarie la Macédoine, tandis que la Serbie elle-même est occupée et administrée par la Wehrmacht ; la Voïvodine à l'est de la Tisza devient territoire allemand. Deux résistances antagonistes se mettent en place : celle monarchiste des Tchetniks, fidèle au gouvernement exilé à Londres, et celle communiste des partisans, dirigée par Iosip Broz Tito ;
la Grèce est occupée en mai 1941. Un mouvement de résistance, l'E.A.M., se met aussitôt en place ;

la Bulgarie, à nouveau alliée à l'Allemagne, s'agrandit une dernière fois, des territoires qu'elle revendiquait : Macédoine ex-yougoslave, Thrace grecque, et Dobroudja du Sud (seul territoire qu'elle conservera finalement) ;
à partir de 1943, les mouvements de résistance libèrent de vastes zones en Grèce du nord et Yougoslavie ;
à la fin de la guerre, le plan de partage entre Alliés, négocié à Téhéran en 1943 et à Yalta en 1945, est mis en application : malgré la puissance de sa résistance communiste, la Grèce (90 % d'influence occidentale) reste dans l'orbite britannique puis américaine au prix d'une guerre civile ; en Yougoslavie reconstituée et agrandie (50 % d'influence occidentale, 50 % d'influence soviétique), Tito gagne contre les Tchétniks mais prendra bientôt ses distances avec l'URSS ; même chose en Albanie avec Enver Hoxha ; en Bulgarie et Roumanie par contre (90 % d'influence soviétique) les communistes peuvent prendre le pouvoir, malgré leur faiblesse numérique initiale.

1946 : agrandie des territoires cédés par l'Italie, la Yougoslavie devient une république fédérale composée de six républiques : Slovénie, Croatie, Bosnie-Herzégovine, Monténégro, Serbie et Macédoine, qui acquièrent alors leurs frontières actuelles (au Kosovo près); la Grèce s'agradit du Dodécanèse, cédé par l'Italie.
1949-1989 : la péninsule est divisée en trois zones étanches : au nord-est, Bulgarie et Roumanie font partie du bloc soviétique (Pacte de Varsovie et Comecon) ; au sud, Grèce et Turquie font partie du glacis occidental (OTAN) ; à l'ouest, Yougoslavie et Albanie sont communistes, mais non-alignés, la Yougoslavie avec des frontières ouvertes, l'Albanie au contraire très fermée, et ultérieurement proche de la Chine de Mao.
1967-1974 : Dictature des colonels en Grèce. L'ensemble de la péninsule subit des régimes autoritaires.
1981 : la Grèce rejoint l'Union européenne.

1990 : les communistes d'Albanie, Bulgarie, Roumanie et Yougoslavie abandonnent le communisme en tant que système et doctrine, et adoptent le libéralisme et le nationalisme. Les dirigeants qui s'y sont opposés sont renversés. Les ex-communistes conservent le pouvoir pendant un temps (parfois assez long : cas de Slobodan Milošević), mais permettent le pluripartisme et la démocratie parlementaire.
1991-1996 : guerres de dislocation de la Yougoslavie : indépendances en 1992 de la Slovénie et de la Croatie, de la Bosnie-Herzégovine et de la Macédoine. En 2009 il reste encore 3270 disparitions inexpliquées suite à ces guerres.

2004 : la Slovénie rejoint l'Union européenne.
2006 : séparation de la Serbie et du Monténégro.
2007 : la Bulgarie et la Roumanie rejoignent l'Union européenne.
2008 : indépendance du Kosovo (région autonome de la Serbie, à majorité albanaise), reconnue par environ un quart de la communauté internationale.

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Personne à contacter Re: Géopolitique des Balkans

Message par Syfou Lun 6 Sep - 2:57

Balkans occidentaux : l’agenda européen

Géopolitique des Balkans occidentaux. Ces pays n’en sont pas tous au même point dans leurs relations avec l’Union européenne. L’auteur présente de manière claire la diversité des parcours de l’Albanie, la Bosnie-Herzégovine, la Croatie, le Kosovo, la Macédoine, le Monténégro et la Serbie. Cet article est illustré de trois tableaux présentant la chronologie des relations de ces entités avec l’UE.
LIBERALISATION du régime des visas, sommet UE-Balkans à Sarajevo, négociations d’adhésion avec la Croatie : les Balkans occidentaux sont plus que jamais à l’ordre du jour européen. C’est d’ailleurs l’Union européenne qui les a réunis sous une même appellation, cherchant à labelliser un groupe de pays situés à ses portes et potentiellement instables, qui partageaient le même passé et la même aspiration à rejoindre l’Europe. Toutefois, cette communauté de destins ne doit pas faire illusion, car l’Albanie, la Bosnie-Herzégovine, la Croatie, le Kosovo, la Macédoine, le Monténégro et la Serbie ont
des parcours différenciés et empruntent des voies différentes vers l’adhésion.

Prenant acte de cette diversité, les instances communautaires considèrent chaque pays séparément dans une approche différenciée de l’intégration. Les États engagés dans la transformation de leur économie et la réforme de leurs institutions obtiennent des garanties d’association et, à terme, l’ouverture de négociations d’adhésion, tandis que ceux qui peinent à s’aligner sur les exigences communautaires et sont plus « indisciplinés » doivent attendre plus longtemps. L’idée est que les progrès des uns auront un effet d’entraînement positif chez les autres ; le risque est d’intensifier la course au premier arrivé.

Cette « approche au mérite » garantit les mêmes conditions pour tous au départ, mais elle ne présage pas de la date d’arrivée. Par exemple, dans le cas de la Croatie, les observateurs estimaient en 2007 que le pays rejoindrait l’UE en 2009. Mais à la fin de l’année 2009, l’échéance a été repoussée à fin 2011 et 2012 est de plus en plus envisagée comme une date possible. De nombreux facteurs interfèrent et compliquent, en effet, le processus d’adhésion : les « questions bilatérales » (limites territoriales, réfugiés), les exigences de certains États membres en position de force vis-à-vis du pays candidat, la crise économique qui favorise l’euroscepticisme, la reform fatigue qui caractérise l’effritement des motivations européennes chez les pays candidats. C’est pourquoi, en attendant l’adhésion, l’UE a mis en place des accords préférentiels spécialisés qui définissent des espaces d’association dans les domaines du commerce, de la libre circulation, de l’énergie, etc. Ces espaces regroupent tantôt certains pays, tantôt d’autres, et tracent de nouvelles frontières, non plus géographiques mais thématiques, pour répondre aux priorités de l’Union européenne.

Une stratégie communautaire aménagée

La stratégie de l’UE vis-à-vis des Balkans occidentaux a considérablement évolué durant ces dix dernières années. Au départ, l’enjeu était d’éviter les conséquences d’un « trou noir » aux marches de l’Europe. Il s’agissait d’user de la puissance régulatrice communautaire dans la région, sans nécessairement promettre une adhésion. L’expression « Balkans occidentaux » est d’ailleurs apparue dans la terminologie communautaire à partir de 1999, au moment où la stabilisation de l’espace du sud-est européen était devenue une priorité. Elle désigne les pays balkaniques qui n’étaient pas membres de l’UE (comme la Grèce) ni en voie de l’être (comme la Roumanie et la Bulgarie), mais qui bénéficieraient d’une stratégie européenne globale : le Processus de Stabilisation et d’Association. En ce sens, les « Balkans occidentaux » définissent moins une zone géographique qu’ils ne renvoient à une réalité politique.

Le Processus de Stabilisation et d’Association a été lancé au sommet de Zagreb,en novembre 2000. Pierre angulaire de la politique de l’UE vis-à-vis des Balkans, il offre une relation contractualisée basée sur un partenariat formel, par le biais de l’Accord de Stabilisation et d’Association (ASA), aux pays dont les réformes politiques et économiques ont suffisamment avancé et dont la capacité administrative s’est suffisamment améliorée. Il s’agit donc d’un processus différencié (chaque pays avance à son rythme et est évalué selon ses mérites propres) et conditionné (les candidats s’engagent à consolider leurs institutions démocratiques avant d’obtenir la récompense promise). Premier sommet UE-Balkans, Zagreb est considéré comme le point de départ d’une nouvelle approche communautaire dans une région enfin pacifiée. Il a affirmé la perspective européenne des pays participant au Processus, ainsi que leur statut de candidat potentiel. Néanmoins, il a introduit une « conditionnalité additionnelle », ajoutant trois nouveaux critères à ceux de Copenhague : coopération avec le TPIY et respect des accords de paix, coopération régionale, respect de l’État de droit et lutte contre la corruption et le crime organisé. Aucune échéance officielle quant à l’ouverture des négociations d’adhésion n’a été formulée, mais la dynamique de rapprochement n’en était pas moins lancée.

Elle a été prolongée et élargie trois ans plus tard, à Thessalonique, où les responsables européens et balkaniques ont rappelé que « l’avenir des Balkans est dans l’Union européenne ». Cette affirmation a donné une perspective d’adhésion concrète aux Balkans occidentaux. A ceux-ci, en contrepartie, de relever le défi que représente l’adoption des normes européennes. Ils disposent à cette fin d’un Processus de Stabilisation et d’Association renforcé grâce aux « Partenariats européens » établis avec chacun d’entre eux . L’UE, elle, reste fidèle au « consensus renouvelé sur l’élargissement » formulé en décembre 2006, tout en adaptant ses instruments. La « capacité de mise en œuvre » des réformes législatives a été revalorisée et une attention plus « précoce » est accordée à la lutte contre la corruption et le crime organisé. Puisant dans l’expérience des précédents élargissements, la stratégie européenne est ainsi balisée et modulée en fonction de la pluralité des routes vers l’Europe.

Des candidatures suspendues au veto d’un État membre

Premiers États des Balkans occidentaux à avoir obtenu le statut de candidat officiel, la Macédoine et la Croatie ont vu leurs ambitions européennes freinées par les exigences d’un État membre. Une situation d’autant plus difficile pour Skopje, dont les négociations sont au point mort.

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Tableau 1. Chronologie / UE pour Croatie et FYROM
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Personne à contacter Re: Géopolitique des Balkans

Message par Syfou Lun 6 Sep - 3:10

La Croatie a longtemps été bloquée par un contentieux avec la Slovénie relatif à la baie de Savudrija-Piran. Comme l’espace maritime slovène est enclavé par les eaux territoriales italiennes et croates, Ljubljana a demandé à la Croatie de lui céder une partie de ses eaux territoriales. Mais, cette dernière a rappelé sa juridiction sur la « Zone de Protection Ecologique et de Pêche » (ZERP). La querelle s’est enlisée et la Slovénie a opposé son veto à l’ouverture de certains chapitres des négociations d’adhésion. Les chances pour la Croatie d’intégrer l’UE dans un avenir proche s’éloignant, c’est finalement l’appât de l’adhésion qui a fait la différence. En novembre 2009, Zagreb et Ljubljana ont trouvé un compromis et s’en sont remis à un tribunal arbitral ad hoc dont elles se sont engagées à accepter le verdict. Cet accord d’arbitrage officiel a été immédiatement ratifié par la Croatie. En Slovénie, il a bénéficié d’une triple approbation lui conférant une forte légitimation : entre mars et juin 2010, il a été validé par la Cour constitutionnelle, ratifié par le Parlement et approuvé par référendum populaire. On peut regretter que le déséquilibre des rapports de force entre un État membre et un autre souhaitant le devenir ait freiné la bonne marche du candidat vers l’UE, mais on peut aussi se réjouir que, par delà les intérêts de chacune, les parties aient accepté une solution juridique à une impasse politique.

Cela dit, ce déblocage n’exclut pas de nouvelles difficultés. Non seulement les trois derniers chapitres des négociations d’adhésion qui viennent d’être ouverts (justice et droits fondamentaux, concurrence, PESC et PSDC) sont délicats, mais une nouvelle pomme de discorde avec la Slovénie est apparue au sujet de l’établissement de la banque slovène NLB en Croatie. Zagreb devra également faire montre de coopération avec le TPIY, de ses capacités de contrôle de la frontière extérieure et de l’adaptation de sa politique de sécurité et de défense. La clôture des négociations est attendue pour la fin de l’année 2010 mais, en ce domaine plus qu’en d’autres, les dates ont prouvé leur volatilité. La propension du futur État membre à jouer un rôle de pont entre l’UE et les autres Balkans occidentaux reste aussi à vérifier.

Autre candidat officiel en butte aux oppositions d’un État déjà membre, la Macédoine a proclamé son indépendance dans le calme, en 1991, mais elle n’a pas su intégrer les 25% de sa population que représentent les Albanais. Elle est longtemps restée un État binational dans les faits, mais pas dans la Constitution. Lassés que les droits politiques et culturels des Albanais ne soient pas reconnus et soutenus par certains militants du Kosovo voisin, les indépendantistes ont déclenché une guerre civile au premier semestre de l’année 2001. Inquiète de ce regain de tensions et de ses conséquences possibles dans la région, l’Europe est intervenue pour rétablir la paix et a obtenu la signature des Accords d’Ohrid en août 2001. Quelques mois auparavant, un Accord de Stabilisation et d’Association avait été signé. C’est donc la résurgence des conflits qui a motivé l’engagement européen.

La Macédoine a obtenu le statut de candidat officiel en octobre 2005 et la Commission a recommandé l’ouverture des négociations d’adhésion à la fin de l’année 2009. Mais, exceptionnellement, le Conseil n’a pas donné suite à l’avis de la Commission. L’élan communautaire vis-à-vis de la Macédoine est en fait enrayé par le contentieux bilatéral qui oppose Skopje à Athènes au sujet de sa dénomination. La Grèce s’oppose à l’usage du nom « République de Macédoine » qui impliquerait des visées territoriales sur les régions administratives grecques de Macédoine occidentale, centrale et orientale. Le jeune État a donc été admis à l’ONU, en 1993, sous le nom provisoire d’Ancienne République yougoslave de Macédoine (ARYM) – Former Yugoslav Republic of Macedonia (FYROM). Il a renoncé au soleil de Vergina à 16 branches sur son drapeau pour un symbole à 8 branches et a modifié les dispositions de sa Constitution jugées trop expansionnistes. Les négociations entamées afin de définir le nom officiel du pays se sont succédées en vain, malgré les tentatives du médiateur onusien, Matthew Nimetz. En juin 2010, un espoir est né avec la proposition du nom de "République de Macédoine de Vardar" , mais cela reste à confirmer. Quoi qu’il en soit, la querelle onomastique a déjà bloqué l’accession de la FYROM à l’OTAN. Au sommet de Bucarest en avril 2008, alors que la Croatie et l’Albanie recevaient l’invitation officielle pour devenir membres, l’Alliance a estimé que la Macédoine ne pourrait rejoindre l’Organisation tant que le différend avec la Grèce ne serait pas résolu. Pour la Macédoine, le parcours semble donc semé d’embûches et seule la récente libéralisation des régimes de visa, accordée en décembre 2009, a rendu la perspective européenne un peu plus concrète.

L’instrumentalisation politique du projet européen

Candidats impatients de recevoir la réponse des institutions européennes, le Monténégro, l’Albanie et la Serbie ont quelque peu bousculé le calendrier officiel et pris de court les Vingt-sept. En général, un État dépose sa candidature une fois l’ASA entré en vigueur et en concertation avec l’UE. Le Conseil européen se prononce ensuite sur la candidature à l’unanimité et demande à la Commission d’élaborer un avis ; la Commission prépare alors son avis sur la base du questionnaire d’adhésion dûment rempli par le pays candidat et donne son opinion sur la date possible d’ouverture des négociations ; la décision finale revient au Conseil, qui accorde le statut officiel de pays candidat et décide de la date d’ouverture des négociations à l’unanimité.

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Tableau 2. Chronologie / UE pour Monténégro, Albanie, Serbie

Le Monténégro, dernière république à quitter la Yougoslavie, a tôt fait valoir son ancrage européen. Son président, Milo Djukanović, s’est opposé à Slobodan Milošević à la fin des années 1990, au moment où la communauté internationale ne soutenait plus un chef de l’État yougoslave discrédité sur son territoire et engagé dans l’offensive du Kosovo. Toutefois, il a accepté de patienter et s’en est remis aux arrangements internationaux pour obtenir l’indépendance. En 2002, l’Accord de Belgrade a organisé le passage de la République fédérale de Yougoslavie à la « Serbie-et-Monténégro », une union artificielle qui a été maintenue jusqu’au référendum de mai 2006. 55% des 86% de Monténégrins s’étant rendus aux urnes ont voté en faveur de l’indépendance, remplissant ainsi les conditions de validité imposées par l’Union européenne, l’OSCE et le Conseil de l’Europe. Le nouvel État monténégrin s’est immédiatement inscrit dans un processus de rattachement à l’Europe. En 2007, retirant les fruits de la twin track approach selon laquelle les négociations européennes étaient séparées de celles avec la Serbie, il a signé un ASA qui est entré en vigueur en mai 2010. Il avait toutefois déposé sa candidature à l’UE dès décembre 2008. La Commission, dont les rapports se sont inquiétés du niveau de corruption et de criminalité organisée, ainsi que de la faiblesse de l’administration publique, devrait prochainement donner son avis sur l’attribution du statut de candidat officiel .

Seul pays du groupe des Balkans occidentaux à n’avoir pas appartenu à la Yougoslavie, l’Albanie a suivi un parcours unique en son genre. Dirigée d’une main de fer par le dictateur stalinien Enver Hoxha, elle a vécu en autarcie pendant un demi-siècle. Elle est sortie du communisme très appauvrie et privée d’une classe politique instruite, responsable et honnête, comme l’atteste la multiplication des affaires impliquant les membres du gouvernement . Mais, là encore, c’est la résurgence des conflits régionaux qui a poussé l’UE à regarder vers les Balkans, offrant à Tirana la possibilité de retrouver une place dans le concert européen. Lors de l’opération au Kosovo en 1999, l’Albanie a servi de base arrière aux troupes de l’OTAN et a accueilli les réfugiés kosovars fuyant l’offensive serbe. Surtout, elle a accepté de ne pas soutenir les irrédentistes albanais prêts à se battre pour le projet d’une « Grande Albanie ». Toutefois, le rapprochement euro-atlantique ne s’est pas fait sans heurts. L’ouverture des négociations en vue d’un ASA a été maintes fois reportée, notamment parce que le droit albanais dans les domaines liés à la reprise de l’acquis communautaire (droit de la concurrence, politiques communes, politique étrangère et de sécurité commune, coopération « justice et affaires intérieures ») était à l’état embryonnaire. L’Albanie a donc signé l’Accord en juin 2006, soit cinq ans après la Macédoine et la Croatie.


Trois ans plus tard, elle a choisi de déposer sa candidature à la veille des élections législatives, même si les Vingt-sept lui avaient demandé d’attendre la fin d’un scrutin considéré comme un test. L’Albanie semblait donc rattraper son retard à grande vitesse, quand la crise politique a éclaté. Déjà, la campagne électorale avait été émaillée de violences et d’irrégularités, mais les observateurs de l’OSCE avaient souligné une nette amélioration par rapport aux scrutins précédents. L’inquiétude est surtout venue du délai pour dépouiller les bulletins. Il a fallu un mois pour connaître les résultats officiels consacrant la victoire du Parti démocrate de Sali Berisha contre le Parti socialiste d’Edi Rama. Dès lors, le chef du PSSh a mené la fronde contre le nouveau gouvernement afin d’obtenir une enquête parlementaire sur les irrégularités des élections et un recomptage des bulletins. Son parti a boycotté les sessions parlementaires pendant plusieurs mois ; des manifestations ont été organisées ; des grèves de la faim entamées. En août 2010, malgré les efforts de médiation répétés de la part du président Bamir Topi, du Conseil de l’Europe, de l’OSCE et de l’UE, la crise perdure. Au fond, si les facilités européennes encouragent les responsables sur la voie des réformes, leur capacité d’influence a des limites sur des élites au pouvoir qui utilisent avant tout l’UE comme une ressource de légitimation.

Le cas de la Serbie, qui a déposé sa candidature en décembre 2009, est encore différent. Alors que les pourparlers en vue d’un ASA ont ouvert dès l’automne 2005 avec la Serbie-et-Monténégro, ils ont dû être ajournés pour défaut de coopération suffisante avec le TPIY. C’est notamment l’arrestation des anciens responsables de la Republika srpska – Ratko Mladić , Radovan Karadžić et Goran Hadžić – qui pose problème. Mais cette exigence n’interdit pas les considérations politiques et électorales. Fin 2007, l’UE a paraphé l’ASA à l’approche des élections présidentielles serbes, afin de soutenir les candidats démocrates en leur offrant sa caution. L’Accord a été signé quelques mois plus tard, au printemps 2008, et a rapidement été ratifié par le parlement serbe. Pourtant, c’est seulement le 14 juin 2010 que le Conseil de l’UE a donné son feu vert aux parlements nationaux pour entamer la procédure de ratification dans les États membres. Il sera intéressant de suivre l’évolution de celle-ci. Par exemple, en Hollande, où la classe politique est soucieuse de préserver la justice internationale en raison du rôle de ses soldats à Srebrenica, et où le parti nationaliste de Geert Wilders (PVV) a fait une percée aux élections législatives de juin 2010. La ratification de l’ASA par la Grèce méritera également attention, dans la mesure où les responsables ont évoqué une intégration des Balkans en 2014, mais ne se privent pas non plus de dresser des obstacles sur la route des candidats.

Quoi qu’il en soit, le Conseil ne s’est pas encore prononcé sur la candidature de la Serbie. Il a clairement signifié que la coopération avec le Tribunal restait une priorité, mais aussi que Belgrade devait adopter une approche plus constructive concernant le Kosovo. Cette deuxième exigence implique non seulement de jouer le jeu de la coopération régionale avec tous les pays voisins, mais aussi de ne pas entraver la mission européenne d’État de droit EULEX, déployée au Kosovo. Ainsi, derrière les effets de manche d’une classe politique locale soucieuse de donner des gages européens à ses citoyens, la réalité de l’association est bien moins effective qu’il n’y paraît et le temps des négociations ne se soumet guère au volontarisme politique.
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Personne à contacter Re: Géopolitique des Balkans

Message par Syfou Lun 6 Sep - 3:18

Les contradictions étatiques au rapprochement avec l’UE

Enfin, la Bosnie-Herzégovine et le Kosovo constituent le dernier groupe de candidats, dont la qualité étatique fragmentée handicape une prochaine adhésion à l’Europe.

Géopolitique des Balkans  Perrot12
Tableau 3. Chronologie / UE pour BiH et Kosovo

La Bosnie est enlisée dans une impasse institutionnelle héritée des Accords de Dayton. L’État actuel est loin d’être fonctionnel et sa structure institutionnelle est paralysante. Elle est marquée par une très grande dispersion des pouvoirs, entre l’Etat central et les deux entités, d’une part, et au sein même des cantons, d’autre part. L’Etat central est faible, simplement doté de compétences d’attribution, et l’essentiel des pouvoirs relève des entités. Les partis politiques nationalistes ou, plus exactement, communautaristes parviennent essentiellement à s’entendre pour se partager le pouvoir, qu’ils utilisent à des fins d’enrichissement personnel. Enfin, la présence internationale ajoute une strate d’autorité. Dans ces conditions, l’UE attend de la Bosnie-Herzégovine une refonte de ses institutions, de telle sorte qu’elles puissent fonctionner et mettre en œuvre les réformes exigées par le Processus de Stabilisation et d’Association. Elle parie sur la « carotte » de l’UE comme incitatif à l’accélération des réformes et espère que des alliances intercommunautaires (aux intérêts économiques communs) remporteront les élections législatives et présidentielles d’octobre 2010. De la communauté internationale, les Vingt-sept attendent en outre une décision concernant la fermeture du Bureau du Haut Représentant. Ce dernier sera remplacé par un Bureau du Représentant de l’Union européenne, qui aura « une position plus institutionnalisée mais moins influente dans un contexte multilatéral » . Or, cette refonte de la présence internationale a sans cesse été repoussée devant le constat d’échec de toutes les tentatives de réforme constitutionnelle .

Comparativement à ce statu quo inquiétant pour la stabilité régionale, la situation au Kosovo apparaît plus simple. Certes, le Kosovo est également confronté à une situation institutionnelle et politique délicate qui limite la réalité de sa perspective européenne. Comme cinq États membres n’ont pas reconnu l’indépendance proclamée le 17 février 2008, il ne peut prétendre pleinement au Processus de Stabilisation et d’Association. Mais l’UE a inventé le Stabilisation and Association Tracking Mechanism (STM), un forum qui rassemble la Commission et le gouvernement du Kosovo pour faire le point sur les progrès accomplis en fonction du Partenariat européen. Ce mécanisme a été suivi du Stabilisation and Association Processus Dialogue (SAP Dialogue), en octobre 2009, qui s’articule autour de réunions plénières et sectorielles réunissant la Commission et le gouvernement. Ces instruments spécifiques ont permis au Kosovo de monter dans le train des réformes mais elles ne garantissent pas la signature d’un prochain ASA, qui nécessitera l’accord de tous les États membres. Ainsi, s’il pallie temporairement les lenteurs des décisions politiques, le technique ne saurait indéfiniment se substituer au diplomatique.

La République du Kosovo est née dans un cadre très particulier, strictement balisé par les chancelleries internationales, qui ont défini l’« indépendance sous supervision internationale » à la suite d’un processus de négociations long de deux ans. Cette émergence étatique inédite a prolongé le contrôle international, qui est accepté et intégré dans la Constitution de juin 2008 . Elle s’articule autour d’une présence internationale aux visages multiples : la mission européenne EULEX, le Bureau de liaison de la Commission européenne, le Bureau civil international et le Représentant spécial de l’Union européenne, qui assume également la fonction de Représentant civil international . Par conséquent, la souveraineté du Kosovo reste limitée et le statut étatique relatif du territoire complique une perspective européenne, réaffirmée par les responsables européens mais entravée par les divergences internes. Les États opposés à la reconnaissance ont ainsi tenu à rappeler leur position, indépendamment de l’avis de la Cour internationale de justice rendu en juillet 2010 et qui a clairement affirmé que la déclaration d’indépendance n’était pas contraire au droit international. Cette situation requiert sans cesse de nouvelles formules de la part de l’UE, afin de maintenir le Kosovo dans la boucle des réformes. Ainsi, le rapport et l’étude annexe de la Commission qui ont été publiés en octobre 2009 envisagent d’établir un accord commercial et de lancer un processus de dialogue sur les visas, afin d’amener le Kosovo « vers la concrétisation de la perspective européenne » .

Le Kosovo et la Bosnie-Herzégovine concentrent les difficultés d’une région où les États sont toujours en construction, alors même que l’Europe favorise le découplage de ses frontières. La stratégie d’élargissement communautaire trace de nouveaux espaces de coopération qui prolongent l’UE et la redessinent. Elle crée de nouveaux ensembles qui se superposent aux unions thématiques et non territoriales déjà existantes de l’UE. Ainsi, les pays candidats formels et potentiels bénéficient du Processus de Stabilisation et d’Association, mais tous ne font pas nécessairement partie de l’espace de libéralisation des visas. L’euro est la monnaie officielle chez certains (Monténégro, Kosovo), alors que certains États membres ne l’ont pas encore adopté. Les Balkans occidentaux sont enfin associés à diverses initiatives régionales (Accord centre-européen de libre-échange, Processus de coopération pour l’Europe du Sud-est, Conseil de coopération régionale, Communauté des transports) pour encourager les relations de bon voisinage. En construisant cette mosaïque à géométrie variable, le bloc européen « cherche à médiatiser son espace » . Il trace une frontière en pointillés, pour étendre son cadre normatif et renforcer les structures étatiques, espérant garantir la stabilité de la région. En ce sens, les efforts de normalisation et les programmes de libéralisation inscrits à l’agenda des Balkans occidentaux concourent à la recomposition des moyens d’action extérieure de l’Union européenne.

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