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Géopolitique de la mer Noire

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Personne à contacter Géopolitique de la mer Noire

Message par Sphinx Mar 7 Déc - 15:17

Mer Noire

Géopolitique de la mer Noire  250px-20

La mer Noire est une mer située entre l’Europe et l’Anatolie. Large d'environ 1 150 km d’ouest en est et de 600 km du nord au sud, elle s’étend sur une superficie de 413 000 km2.

Elle communique au nord avec la mer d'Azov par le détroit de Kertch, et au sud-ouest avec la Méditerranée par le Bosphore, la mer de Marmara et le détroit des Dardanelles.

Nom et étymologie Dans l’Antiquité, les Grecs la désignèrent d’abord par Skythikos Pontos (la « mer Scythique »). Les Scythes, peuple de langue iranienne, la désignèrent comme Axaïna, c’est-à-dire « indigo ». Les Grecs comprirent d’abord ce terme comme axeinos (de a- privatif et xeinos « étranger ») ce qui signifiait dans leur langue : « inamicale aux étrangers ». Plus tard, quand ses courants et ses vents leur devinrent familiers, elle fut désignée comme Pontos (Pontos signifiant « la mer », « le flot ») Euxeinos (eu- « bien » et xeinos « étranger » c’est-à-dire mer « amicale » ou « accueillante », traduit en français par Pont-Euxin).

Les Romains l'appelèrent Mare Caecili (Caecili signifiant « aveugle, fermée »), terme qui fut traduit par la suite par les bulgares en « mer Cécile » (« море Сесил »).

Au XIIIe siècle, elle apparaît sur les portulans génois (ces derniers avaient alors des comptoirs tout autour de ses rives), dans les chroniques de Wavrin et de Villehardouin sous les noms de mer Majoure c'est-à-dire « grande mer » (Mare maggiore en italien, Marea cea Mare en roumain).

Pour expliquer le nom de Noire, terme apparu dans les textes et les cartes à partir du XVe siècle, il existe trois théories.
La plus populaire est que ce serait sa couleur lors des tempêtes. Une explication plus récente à son absence de couleur est son appauvrissement en oxygène et sa richesse en sulfures, dont certains sont noirs ou très sombres.
Des deux théories scientifiques, la plus ancienne est que cet adjectif dériverait de l´iranien axaïna (signifiant « indigo » c'est-à-dire « sombre ») : c’est celle qui a la faveur des encyclopédies anglo-saxonnes. Celle que l’on préfère dans les encyclopédies de langues latines ou grecque, est plus récente : ce nom lui aurait été donné par les Turcs Selçuks (Seldjoukides) puis Osmanlis (Ottomans) installés en Anatolie à partir du XIe siècle. Chez ces derniers, les points cardinaux sont désignés par des couleurs[2]avec différentes variantes. Ainsi, dans le cas présent :

Kara, le « noir » (ou l'airelle) désigne le nord,
Ak, le « blanc » désigne le sud,
kızıl, le « rouge » désigne l’ouest,
Yeşil, le « vert » ou Sari, le « jaune » désignent l’est.
Le Pont-Euxin étant situé au nord de la Turquie, a été donc désigné en turc : Karadeniz, « mer Noire ». Alors que la Méditerranée, au sud, a été appelée mer Blanche (Akdeniz), qui ne doit pas être confondue avec la mer Blanche des Russes. Les savants turcs eux-mêmes sont divisés sur le sujet, car chez les anciens turcophones de la steppe, le nord était désigné par Ak (blanc comme la neige) et le sud par kızıl (rouge comme la chaleur). L'autre logique consiste à désigner le nord (obscur) par le noir, le sud (la clarté) par le blanc, l'ouest (soleil couchant) par le rouge.


wikipedia

LE DELUGE ET LA MER NOIRE

Des preuves de plus en plus convaincantes semblent indiquer qu'il y eut un 'déluge' localisé au niveau de la Mer Noire, mais pas n'importe quelle inondation comme il pouvait s'en passer si souvent en Mésopotamie, aussi violentes fussent-elles. Ici, l'échelle de l'inondation est sans commune mesure avec une inondation causée par l'Euphrate ou le Nil, et, c'est précisément pour cette raison que l'on peut effectivement parler de déluge.

Mais de quoi s'agit-il au juste ?

Il y a environ 7500 ans un cataclysme submergea la Mer Noire et ses bords. Or, 7500 ans, ce n'est pas si loin des temps dits historiques (= apparition de l'écriture, env. 3500av J.C), suffisamment proche en tous cas pour que l'on s'en souvienne et qu'on en fasse un mythe.

Alors que l'ère glacière touchait à sa fin il y a de cela 12000 ans, la Mer Noire n'était alors qu'un lac d'eau douce, moins grand d'ailleurs que la Mer Noire actuelle. Tandis que les glaciers fondaient durant les millénaires suivants, le niveau global des mers montaient progressivement mais sûrement (voir le Déluge et l'Archéologie sur la page 'Genèse suite') ; on pensait jusqu'à maintenant que le niveau de la Mer Noire était monté de la même manière. Il semblerait qu'en fait ce soit un barrage naturel à l'endroit actuel du Bosphore qui ait retenu les eaux montantes de la Mer de Marmara (mer voisine, voir cartes colonne de gauche) jusqu'au jour où le barrage céda, laissant se déverser dans la Mer Noire, alors 150 mètres en contrebas, de un à deux mille mètres cubes d'eau de mer par jour !! La mer aurait donc progressé dans les terres de 1 à 2 kilomètres par jour, et ce, pendant des mois, forçant ainsi les habitants à fuir.

Cette théorie fut présentée pour la première fois en 1993 par les géologues des fonds marins William Ryan et Walter Pitman, suite à leur découverte, au large des côtes nord de la Mer Noire, de sédiments et de faunes marines tendant à suggérer l'existence d'un tel déluge. A l'appui de cette théorie, durant l'été 1999, l'explorateur des fonds marins Bob Ballard découvrit une plage sous 150 mètres d'eau à proximité des côtes sud de la Mer Noire. Les sédiments contenaient des roches et des coquillages qui indiquaient que l'eau douce du lac avait été submergée par de l'eau de mer. En effet, dans les sédiments se trouvaient à la fois des coquillages d'eau douce vieux de 7800 ans et des coquillages d'eau de mer datant seulement de 7300 ans. Il y avait donc bien eu un lac avant la mer.

Encouragé par cette découverte, Ballard projette de monter une expédition pour trouver des traces de présence humaine le long des bords inondés de la Mer Noire...

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Personne à contacter Re: Géopolitique de la mer Noire

Message par Sphinx Mar 7 Déc - 15:24

Enjeux et perspectives

La géopolitique du Caucase est au coeur de l’actualité en ce mois d’août 2008, avec la guerre entre la Russie et la Géorgie autour de l’Ossétie du Sud. Elle met en évidence la nouvelle importance stratégique de la mer Noire.

Tel a été, avec prescience, le sujet d’un colloque organisé début juin 2008 sur l’initiative de l’Institut Prospective et Sécurité en Europe et de la revue Défense nationale et sécurité collective, dans les salons de l’ambassade de Roumanie à Paris. Devant plus de 200 personnes, une quinzaine d’experts de haut niveau ont présenté la nouvelle donne géopolitique dans cette région. Le site www.diploweb.com était partenaire média du colloque.


Cet article a été initialement publié dans la revue Défense nationale et sécurité collective, n° 8/9, août-septembre 2008, pp. 39-42.

L’IMPORTANCE STRATÉGIQUE de la mer Noire dépasse très largement le cadre des 6 États riverains (Turquie, Bulgarie, Roumanie, Ukraine, Russie et Géorgie auxquels on a coutume d’ajouter la Moldavie). Elle embrasse à la fois l’espace de l’Europe orientale et balkanique, la Méditerranée orientale et celle de l’Eurasie (Caucase, espace caspien).

La mer Noire reste pourtant un espace méconnu, alors que ses enjeux sont significatifs. Ses perspectives justifient un investissement plus actif de l’Union européenne.

Quels enjeux ?

La mer Noire se présente à la fois comme une mer « fermée » et un maillon d’un système géopolitique, voire une « mêlée » si nous pensons au Caucase.

Au sens large, la zone comprend plusieurs conflits gelés : la Transnistrie, l’Abkhazie, l’Ossétie du Sud et le Haut-Karabagh. Il s’agit également d’une zone de trafics légaux… ou illégaux. Il existe ainsi des réseaux criminels Moldaves jusqu’en Belgique.

Sous l’angle énergétique, il faut prendre conscience de l’existence d’un axe géopolitique entre trois mers : Caspienne, mer Noire et Méditerranée. Les oléoducs et les gazoducs y sont nombreux. Trente pétroliers passent chaque jour par le détroit du Bosphore.

Paradoxe

Les exposés ont mis en avant un paradoxe.


D’un côté, la Russie a été présentée comme un acteur à la fois incontournable et difficile. Le Kremlin est marqué par un complexe néo-impérial vis-à-vis de ce qu’il appelle son « étranger proche ». La Russie apparaît comme un verrou, voire un facteur de perturbation de la région. Nombre de conflits gelés seraient solutionnés si Moscou le souhaitait vraiment. Outre l’usage de « l’arme énergétique », ce pays continent développe également des capacités en matière de « soft power ».

D’un autre côté, la Mer noire est devenue une mer quasi-américaine, bien qu’il ne soit pas aisé d’y manœuvrer un porte-avions des Etats-Unis.

Pourquoi ce paradoxe ? Parce que la zone a été décadenassée par la fin de la Guerre froide (1990). Il en a résulté une redistribution des cartes, à l’avantage de Washington. Après avoir gagné la Guerre froide, les États-Unis ont gagné l’après-guerre froide.

Quelles sont les perspectives ?

Perspectives


Aux États-Unis, des cercles conservateurs envisagent trois scénarios. Le premier envisage d’intégrer au plus vite les pays de la zone à l’OTAN, par exemple l’Ukraine et la Géorgie. Le deuxième envisage de laisser l’initiative à l’Union européenne. Le troisième s’interroge sur des élargissements conjoints de l’OTAN et de l’Union européenne aux pays riverains de la mer Noire qui n’en sont pas déjà membres.

Du côté de l’Europe communautaire, ce colloque a mis en évidence une forme de déficit géopolitique de l’Union européenne à l’égard de cette zone. La Politique européenne de voisinage (2004) semble tombée dans une certaine torpeur, voire dans une impuissance consentante. La Russie l’a refusée, à cause de son caractère conditionnel. Après 18 mois de blocage, les négociations autour du nouveau partenariat stratégique UE-Russie débutent à peine.

Questions

Dès lors, deux questions déterminantes émergent.


Premièrement, comment l’Union européenne élargie conçoit-elle ses relations avec la Russie ? Face à la situation en Moldavie comme en Géorgie, il existe deux postures possibles. Faut-il avoir peur d’irriter le Kremlin ? Ce qui produit des « réserves mentales ». Faut-il oser provoquer le courroux de Moscou ? En fonction de leur histoire et de leurs intérêts, les pays membres et candidats n’apportent pas tous la même réponse.

Dans ce contexte, les nouveaux États membres de l’UE, mais aussi l’Ukraine et la Géorgie, attendent des garanties de sécurité immédiates et crédibles. Or, « L’Europe n’a pas de diplomatie et encore moins de défense ». Ici, l’OTAN apparaît plus efficace que l’UE. Il faut noter, cependant, que 21 pays sont à la fois membres de l’UE et de l’OTAN. Ce qui conduit à s’interroger : quelle est la nature exacte de la relation entre l’UE et l’OTAN ? Interrogation qui conduit la France à envisager son retour dans le commandement intégré de l’OTAN.

Deuxièmement, ce colloque a attiré l’attention sur la géopolitique des oléoducs et des gazoducs comme sur le rôle déterminant des opérateurs. Pour déplorer notamment l’insuffisance des réseaux occidentaux face à la stratégie russe de captation de la ressource, y compris en Asie centrale. L’infrastructure régionale pourrait être améliorée, mais il importe de savoir qui sera le propriétaire de l’infrastructure et qui la protègera. L’OTAN ambitionne de s’impliquer dans la protection des infrastructures énergétiques à destination de l’UE.

Demain

Nombre des intervenants attendent de l’Union européenne une politique plus ambitieuse dans la région de la mer Noire. Il importe que l’UE mette en œuvre une approche géopolitique de l’Europe et de ses frontières. La présidence semestrielle exercée récemment par l’Allemagne a renforcé l’engagement de l’UE à l’Est. Reste à voir ce que fera la présidence française. Les Européens seront-ils capables de construire et mettre en œuvre un projet géopolitique pour la mer Noire ? Sauront-ils faire preuve de cohérence et d’ambition ? Un intervenant à déclaré : « Ici, les États-Unis sont nos alliés, la Russie notre partenaire. Ce n’est pas antinomique. » Dans ce cas, quelles seront les convergences et les divergences entre l’Union européenne et les Etats-Unis ? Comment géreront-ils leurs relations avec la Russie ? Quelles seront les synergies pour mettre en œuvre une cogestion réaliste de la zone ?

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Personne à contacter Re: Géopolitique de la mer Noire

Message par Sphinx Mar 7 Déc - 15:38

La mer Noire, passerelle du Pentagone vers trois continents et le Moyen-Orient

Géopolitique de la mer Noire  Natoci10

En janvier, la Géorgie et l’Ukraine ont signé des chartes de partenariat avec l’OTAN. Le 1er avril, l’Albanie et la Croatie ont adhéré à l’Alliance. Le 3-4 avril, à l’occasion du sommet du soixantenaire, la France rejoindra le commandement intégré, c’est-à-dire placera ses troupes sous commandement US. En quelques mois, le Protectorat impérial s’est largement étendu en Europe. Rick Rozoff explique ici la stratégie du Pentagone qui place le contrôle de la mer Noire en priorité de son agenda géopolitique.

La région de la mer Noire relie l’Europe à l’Asie, et l’Eurasie à la masse terrestre du Moyen-Orient par la Turquie, sur sa rive sud, en bordure de la Syrie, de l’Irak et de l’Iran.

Sur sa rive occidentale se trouvent le nord des Balkans et, à son extrémité orientale, le Caucase, un pont terrestre vers la mer Caspienne et l’Asie centrale. L’Ukraine, la Russie et la stratégique mer d’Azov sont sur ses rives nord.

Compte tenu de sa situation centrale, la mer Noire a été convoitée pendant des millénaires par les grandes puissances : les empires perse et romain, les Grecs et les Hittites, les Byzantins et les Huns, la Turquie ottomane et la Russie tsariste, même la France de Napoléon et l’Allemagne de Hitler dans leurs guerres pour l’unification de l’Europe à l’Asie et au Moyen-Orient.

La fameuse guerre de Troie a été menée pour le contrôle de (Troie/Dardania/Ilium) l’entrée de la mer de Marmara, qui relie la Méditerranée à la mer Noire. Le détroit reliant les deux est encore appelé le détroit des Dardanelles d’après l’ancienne Dardania.

Dans l’Antiquité, un troisième continent fut également impliqué : l’Afrique ; l’historien grec Hérodote a fait valoir que la ville de Colchide, sise sur la mer Noire (et maintenant en Géorgie), fut fondée par les Égyptiens et le récit de Virgile, sinon celui d’Homère, du siège de Troie, raconte que Memnon, le roi d’Abyssinie (actuelle Éthiopie), fut tué par Achille lors de la défense de la ville.

Une source d’information roumaine a récemment rappelé l’importance actuelle de la région :

« La mer Noire relie de manière stratégique l’espace européen à l’Asie centrale, le Caucase et le Moyen-Orient, zones de production et de transit des hydrocarbures. »

Les allusions à l’importance de la mer Noire, non seulement pour l’énergie et son transit, mais à des fins militaires globales sont fréquentes dans les citations qui suivent.

Avant la fin du Pacte de Varsovie en 1989 et celle de l’Union soviétique deux ans plus tard, la mer Noire se trouvait hors de portée de l’Occident en général et du Pentagone et de l’OTAN en particulier. Jusqu’en 1991, seuls quatre États bordaient la mer : la Bulgarie, la Roumanie, la Turquie et l’Union soviétique.

La Turquie, élément clé des États membres de l’OTAN, était la seule tête de pont occidentale dans la région, la Bulgarie et la Roumanie, (la seconde de manière plus formelle que réelle), étant membres du bloc de l’Est et du Pacte de Varsovie.

Depuis 18 ans, la situation dans cette région, comme dans beaucoup d’autres, a été transformée et une nouvelle bataille pour son contrôle a vu le jour.

Deux nouveaux États, la Géorgie et l’Ukraine, se sont créés sur le littoral, l’Abkhazie s’y ajoutant en août dernier, et tous les anciens pays du Pacte de Varsovie qui n’appartenaient pas à l’ex-Union soviétique sont actuellement membres à part entière aussi bien de l’OTAN que de l’Union européenne – la Bulgarie, la République tchèque, l’ancienne République démocratique d’Allemagne, la Hongrie, la Pologne, la Roumanie et la Slovaquie – les trois anciennes Républiques soviétiques de la mer Baltique (l’Estonie, la Lettonie et la Lituanie) étant également membres des deux institutions.

Comme Premen Addy, un commentateur indien, l’écrivait l’été dernier :
« Le nœud de l’OTAN se resserre autour du cou de la Russie. Des bases militaires états-uniennes et leurs missiles sont déjà installées en Roumanie et en Bulgarie - deux États à partir desquels le Troisième Reich d’Adolf Hitler lança l’invasion nazie de l’URSS - dans une tentative d’étouffer la possible émergence d’un rival dans la région de la mer Noire… »

Un an auparavant, dans une analyse intitulée « La Bulgarie, les bases états-uniennes et la géopolitique de la mer Noire », le site de renseignement en ligne The Power & Interest News Report résumait la situation en ce qui concerne l’un des États clés de la mer Noire, dans les termes suivants : « Géographiquement, la Bulgarie procure aux États-Unis (et à l’OTAN) une plus grande présence dans la région de la mer Noire, à travers laquelle il est prévu de construire des oléoducs et des gazoducs. »
De même, elle est proche de l’ex-Yougoslavie, une zone de tensions constantes, en particulier au cours de la dernière décennie. « Les nouvelles bases [du Pentagone] permettent aux États-Unis de conserver et d’augmenter leur contrôle du pays et au-delà celui du grand Moyen-Orient, puisque Washington dispose maintenant d’une présence militaire dans le sud (la Vème flotte US est basée à Bahreïn) et d’une présence dans le nord par le biais de la Bulgarie. »

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Personne à contacter Re: Géopolitique de la mer Noire

Message par Sphinx Mar 7 Déc - 15:56

La Géorgie

Depuis 1991, mais surtout depuis la « Révolution des roses » de décembre 2003 [4], les États-Unis ont transformé la Géorgie, la frontière orientale de la mer Noire, en une base militaire avancée avec l’envoi en premier lieu des Bérets Verts, puis celui des Marines pour former et équiper les forces armées de ce pays à mener des guerres sur leur territoire et hors de leurs frontières.

La nouvelle armée géorgienne a été testée une première fois en Irak, où un contingent de 2 000 soldats constituait la troisième plus importante force étrangère en Irak jusqu’au mois d’août dernier, quand les GI’s ont rapatrié par les airs ces soldats de leur création pour mener la guerre contre la Russie.

Avant que ne se dissipe l’écho des armes et de l’artillerie en août dernier, les États-Unis avaient envoyé le navire de guerre USS McFaul dans la ville portuaire géorgienne de Batoumi et le fleuron de la VIème flotte, l’USS Mount Whitney, à Poti, avec la mission annoncée à tous les crédules invétérés d’aller livrer « des jus de fruit, du lait en poudre et des produits d’hygiène ».

Batumi est la capitale de l’Adjarie, une ancienne région autonome subjuguée par le nouveau régime « Rose » en avril 2004 après que l’armée de celui-ci, formée par les États-Unis, ait conduit les plus importants exercices militaires jamais menés en Géorgie, dans les environs de Poti et l’ait menacé d’invasion. Batumi se trouve juste au sud de la capitale abkhaze de Soukhoumi, où des navires russes étaient alors stationnés. Les navires de guerre des deux grandes puissances nucléaires se sont confrontés au large des côtes de la mer Noire à seulement 75 km de distance.

Dans le même temps, l’OTAN a déployé une force de frappe navale sur la mer Noire, composé de trois navires de guerre US, d’une frégate polonaise, d’une frégate allemande et d’une frégate espagnole équipée de missiles guidés ainsi que de quatre navires turcs, huit autres navires de guerre devant se joindre à la flottille.

Les navires de guerre de l’OTAN se trouvaient à seulement 150 km de leurs homologues russes alors amarrés en Abkhazie.

L’Ukraine

À l’extrémité nord de la mer Noire, les États-Unis conduisirent Sea Breeze, des exercices annuels de l’OTAN, en Crimée ukrainienne, soulevant une indignation massive et les vives protestations de la population, dont le Parlement avait voté, trois jours auparavant, contre la mise en place d’un projet de bureau de représentation des États-Unis lequel, à n’en pas douter, aurait veillé à la fois à faire taire les exigences d’une autonomie accrue, comme les actions anti-OTAN en Crimée et à préparer le terrain pour l’expulsion de la flotte russe de la mer Noire, basée à Sébastopol.

En ce qui concerne le deuxième point, un site d’actualité russe a offert cette analyse :
« Les analystes parlent de plans ukrainiens pour s’affranchir de la Russie et offrir les bases (militaires) de Crimée à l’OTAN et aux États-Unis, qui salivent tous les deux à l’idée d’une présence militaire dans le bassin de la mer Noire. »

« Une des conditions pour l’adhésion à l’OTAN est l’absence de bases étrangères sur le territoire du pays… [Les autorités « oranges » de l’Ukraine] font ce qu’elles peuvent pour chasser de Crimée la Flotte russe de la mer Noire. Kiev signifie de cette manière à Bruxelles qu’elle est en train de préparer une base pour les navires de guerre de l’OTAN en mer Noire. »

La phase d’intégration de la Géorgie et celle prochaine de l’Ukraine, comme des avant-postes militaires du Pentagone furent annoncées en décembre et janvier, respectivement, lorsque Washington signa des chartes de partenariat stratégique avec Kiev d’abord, puis Tbilissi. Quelques mois auparavant, et quelques jours seulement après que la Géorgie eut lancé son attaque sur l’Ossétie du Sud et les forces russes de maintien de la paix présentes là-bas, déclenchant la guerre en août dernier, les 26 membres de l’OTAN ont envoyé dans la capitale géorgienne des représentants dans le cadre d’une délégation, pour établir une nouvelle Commission OTAN-Géorgie.

Dans le même temps, en Ukraine, le régime de Victor Iouchtchenko, qui est parvenu au pouvoir grâce à la « révolution orange » de décembre 2004 financée et dirigée par les États-Unis [8], et dont l’épouse Kathy née et élevée à Chicago est une ancienne fonctionnaire du Département d’État sous Reagan et du Département du Trésor (ministère des Finances US, NdT) de George H.W. Bush, qui a été décrite par un de ses admirateurs zélés comme « une Reaganienne parmi les Reaganiens », a utilisé le déploiement des navires russes de la mer Noire pendant la guerre avec la Géorgie pour faire pression sur cette flotte, allant jusqu’à dire que les navires pourraient ne pas être autorisés à revenir à Sébastopol.

Plusieurs semaines après la fin des hostilités dans le Caucase, Washington a envoyé un navire de collecte de renseignement, l’USS Pathfinder, dans le port de Sébastopol.

La junte Iouchtchenko a renouvelé ses accusations contre la flotte russe à la fin du mois dernier à une autre occasion, un peu plus d’un mois après la signature de la Charte de coopération stratégique avec Washington.

La mer Noire est reliée à la mer d’Azov, presque entièrement entourée par la Russie, par le détroit de Kertch, qui fut le théâtre d’une confrontation entre la Russie et l’Ukraine en 2003.

Un journal russe a expliqué à l’époque ce qui était en jeu dans le conflit :
« Le détroit de Kertch au centre du différend de la Russie avec l’Ukraine contrôle l’accès à la mer d’Azov, qui est réputée avoir des réserves d’hydrocarbures largement inexploitées. » Aucun accord sur les droits de propriété des éventuelles ressources en pétrole et en gaz n’a été décidé entre les deux pays, malgré des années de négociations pour délimiter le fond marin. « Bien qu’il y ait peu de chances que ce soit une deuxième mer Caspienne, les géologues pensent que la mer d’Azov fait probablement partie de la même veine de gisements d’hydrocarbures qui s’étend, par la mer Noire, du sud de l’Ukraine et de la Russie jusqu’à la Caspienne et au-delà. »

L’agence états-unienne Stratfor compléta le propos avec cette brève analyse :
« Le détroit de Kertch est un canal d’une quarantaine de kilomètres de long, d’une largeur ne dépassant pas 15 kms, reliant la mer Noire, d’une importance capitale, à la mer d’Azov au large de la frontière russe du Caucase du Nord. Il a servi comme un emplacement stratégique pour certaines batailles dans le passé, de la guerre de Crimée à l’affrontement naval germano-soviétique lors de la Seconde Guerre mondiale. Pour la Russie, le détroit de Kertch est un prolongement du Caucase du Nord vers la région criméenne de l’Ukraine, qui est l’une des régions les plus pro-russes de ce pays et où se trouve le port d’attache de la flotte russe de la mer Noire située à Sébastopol. »

Plus concise et plus directe encore, il y a quelques semaines, cette citation figure dans une dépêche de presse ukrainienne :
« Les aspirations euro-atlantistes de l’Ukraine exigent qu’elle résolve tous ses problèmes, y compris ses différends frontaliers. Ils ont besoin d’une frontière [dans le détroit de Kertch] pour une seule et unique raison : afin d’être en mesure d’adhérer à l’OTAN dès que possible. »

Géopolitique de la mer Noire  Blacks10

La Bulgarie et la Roumanie

Les États-Unis ont signé des Chartes de partenariat stratégique avec la Géorgie et l’Ukraine au cours des deux derniers mois et les deux nations sont les éléments centraux de Washington pour sa mainmise sur la mer Noire et même sur l’ex-Union soviétique dans son ensemble.

Elles sont les principaux fulcra (soutiens, points d’appui, NdT) pour la création par les États-Unis du bloc du GUAM (Géorgie, Ukraine, Azerbaïdjan, Moldavie) initialement créé en 1997 comme principale voie de transit pour les guerres énergétiques eurasiennes du XXIe siècle et aussi pour saper et détruire la Communauté des États indépendants post-soviétique. Elles sont également les pierres angulaires du partenariat oriental de l’Union européenne.

Mais à ce jour, l’accent principal de la campagne du Pentagone pour sa conquête de la région de la mer Noire, et sans doute le principal point focal pour son déplacement vers l’est et le sud, sont la Bulgarie et la Roumanie .

Les deux nations ont été officiellement admises au sein de l’OTAN lors du sommet de l’Alliance à Istanbul en 2004 et sont depuis devenues les derniers membres de l’Union européenne - peut-être dans les deux sens du terme : plus récentes et finales.

La Bulgarie et la Roumanie avaient toutes les deux refusé que la Russie utilise leur espace aérien pour le transport d’approvisionnements pour les troupes que cette dernière avait déployées Kosovo en juin 1999.

La Russie agissait pourtant dans le cadre de ses droits aux termes de la résolution 1244 des Nations unies afin de protéger les communautés de minorités ethniques dans la province serbe, mais il est clair que la Bulgarie et la Roumanie suivaient les ordres des États-Unis et de l’OTAN dans le blocage de ces vols.

Savoir, si les deux nations auraient intercepté les appareils russes, ou même ouvert le feu sur eux dans le cas où la Russie aurait persisté dans son intention première, reste une question de conjectures…

Plus tard, en 2002, la Roumanie autorisa les États-Unis à utiliser sa base aérienne de Mikhail Kogalniceanu pour préparer l’invasion de l’Irak en mars de l’année suivante.

En décembre 2005, la secrétaire d’État états-unienne Condoleezza Rice se rendit dans la capitale roumaine pour signer un accord d’utilisation - de prise de contrôle - de quatre bases militaires, la base aérienne susmentionnée de Mihail Kogalniceanu et celles de Babadag, Cincu et Smardan.

Les États-Unis expliquèrent à l’époque, qu’ils utiliseraient les quatre bases pour la formation, y compris les exercices conjoints et multilatéraux, l’acheminement de soldats et d’approvisionnements pour les guerres menées en Afghanistan et en Irak.

Et le territoire de la Roumanie a rempli cette mission depuis lors.

En avril de l’année suivante, en 2006, les États-Unis signèrent un accord similaire avec la Bulgarie voisine et l’utilisation de trois de ses principales bases militaires - la base aérienne de Bezmer, Novo Selo et l’aérodrome de Graf Ignatievo.

Les deux pactes ont été signés pour une durée initiale de 10 ans.

Les États-Unis obtinrent l’autorisation de maintenir des troupes - les estimations varient de 5 000 à 10 000 – de façon permanente ou en rotation dans les deux pays.

Dans le cas de la Bulgarie, ce sera la première fois que des troupes étrangères ont pris position sur son sol depuis que les forces nazies de la Wehrmacht furent chassées en 1944, et, pour la Roumanie depuis le retrait des troupes soviétiques en 1958.

Les sept sites dans les deux pays sont les premières bases militaires US sur le territoire du défunt Pacte de Varsovie.

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Personne à contacter Re: Géopolitique de la mer Noire

Message par Sphinx Mar 7 Déc - 15:59

La base aérienne de Bezmer en Bulgarie est une très grande installation, comparable en taille à celle de Mihail Kogalniceanu en Roumanie ; son échelle et l’objectif des campagnes, actuelles et futures, dans l’est et le sud, sont indiqués par cette description bulgare :
« … Selon l’accord américano-bulgare, la base aérienne... va acquérir le statut d’installation militaire stratégique dans deux ans, comme la base aérienne d’Incirlik en Turquie et celle d’Aviano en Italie. »

Le même journal ajouta que : « L’aéroport militaire de Bezmer près de la ville de Yambol (au sud de la Bulgarie), sera transformé en l’une des six nouvelles bases aériennes stratégiques en dehors des frontières américaines. »

Fin 2006, l’hebdomadaire britannique Jane’s Defence Weekly informait ses lecteurs sur la stratégie du Pentagone pour se positionner dans la région de la mer Noire :
« Les nouvelles bases aériennes terrestres et maritimes le long de la mer Noire offriront un accès amélioré en termes de contingences pour les déploiements en Asie centrale, vers certaines parties du Moyen-Orient et en Asie du sud-ouest. »

À l’autre bout de la planète Lin ZhiYuan, vice-directeur du Bureau des affaires militaires au Département de Recherche de l’Académie chinoise des sciences militaires, a évalué l’évolution de la situation de la même manière, mais avec inquiétude :
« De nouvelles bases militaires, des aéroports et des bases d’entraînement seront construites en Hongrie, en Roumanie, en Pologne, en Bulgarie et dans d’autres nations comme autant de passerelles vers certaines zones, dans le Moyen-Orient, l’Afrique et l’Asie pour de possibles actions militaires dans les années à venir. »

Les deux précédentes analyses ont été confirmées par l’armée états-unienne elle-même l’année suivante, lorsque le général de division Mark Hertling, chef des opérations de l’armée US en Europe et adjoint en chef de l’état-major, a parlé de la Roumanie dans une publication de l’armée : « [Elles se trouvent] dans un endroit stratégique, avec de nouveaux partenaires, vraiment un lieu qui historiquement a été un itinéraire de transit pour les méchants ("bad guys"). »

Dans cette interview, il ajoutait : « Les bases opéreront selon un système de rotation des troupes américaines qui s’entraineraient sous le commandement de la Force opérationnelle interarmées Est (Joint Task Force East), dont le siège se trouve sur la base aérienne de Mihail Kogalniceanu. Les États-Unis ont signé avec la Roumanie, en décembre 2005, un accord de coopération portant sur la défense pour permettre aux forces américaines d’utiliser ce pays anciennement communiste à des fins de formation, de prépositionnement des équipements, et, si nécessaire, pour la mise en place et le déploiement de troupes dans des zones de conflits. »

Deux mois après l’accord américano-bulgare, les États-Unis ont conduit des exercices militaires conjoints en Bulgarie, dans lesquels le dirigeant des troupes locales impliquées expliquait avec enthousiasme : « Nous voulons être intégrés dans le cadre des forces de l’OTAN. Nous voulons mener des exercices expéditionnaires dans le cadre de l’OTAN. »

Les simulations de guerre, appelé « Réponse immédiate 2006 », ont été conçues pour inclure les nouvelles bases en Bulgarie et en Roumanie et mettre en œuvre les plans du Pentagone datant de l’ère Rumsfeld qui permettent aux militaires US d’entrer en action plus rapidement vers l’Est et le Sud.

Dans son rapport au sujet de ces exercices, le principal quotidien des forces armées US offrait cette analyse de fond : « Selon les accords, les États-Unis seraient en mesure d’utiliser les bases roumaines et bulgares pour pré-positionner de l’équipement et envoyer des troupes américaines et leur équipement sur le front si nécessaire. Les "sites d’opération avancés", comme le secrétaire à la Défense Donald Rumsfeld les appelle, se situeraient en Roumanie à Smardan (Training Range), à Babadag (centre d’entraînement et tête de pont de la voie ferrée) à Mihail Kogalniceanu (base aérienne) et à Cincu (Training Range). »

Un civil bulgare cité par la même source a déclaré : « Chaque jour, nous pouvons les voir (les troupes américaines) dans les villes et les villages. »

En septembre de la même année, « Sofia et Washington devaient signer environ 13 accords additionnels pour réglementer l’utilisation conjointe de plusieurs bases militaires en Bulgarie. Le ministre de la Défense, Veselin Bliznakov a annoncé que la semaine prochaine, les experts du Centre US de commandement européen (EUCOM) arriveront en Bulgarie pour travailler sur l’ébauche des documents. »

Les pactes avec la Bulgarie et la Roumanie peuvent, comme d’habitude dans de tels cas, être utilisés conjointement par l’OTAN puisque les trois signataires sont membres de l’Alliance.

Dans une dépêche des forces armées états-uniennes intitulée « England-based airmen head to NATO exercise in Bulgaria », il a été signalé qu’un « escadron britannique souhaite conduire des essais d’armement à guidage laser et d’autres armes sur un terrain militaire en Bulgarie, ainsi que la formation en vol des avions bulgares MiG-29 et MiG-21 » dans le cadre de simulations de guerre appelées « Exercice Immediate Response ».

Plus tard, l’OTAN a poursuivi sa progression par bonds en Bulgarie, comme le détaillait un article intitulé « Des bases de l’OTAN peuvent être mises en place près de Sungulare en Bulgarie » qui annonçait ceci : « L’OTAN a demandé si les anciens bâtiments d’une brigade de tanks dans la ville de Aitos pouvaient être transformés en une base de réserve de stockage. L’OTAN prévoyait de stocker ici le matériel nécessaires pour un ou deux bataillons, lesquels seraient basés à Novo Selo et Bezmer. »

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Personne à contacter Re: Géopolitique de la mer Noire

Message par Sphinx Mar 7 Déc - 16:02

En fait, l’OTAN a réussi à s’assurer sa propre base.

« L’OTAN va payer 150 millions de dollars à la municipalité de Sungurlare (au centre de la Bulgarie) en échange d’une parcelle de terrain communal pour la construction d’une base militaire. »

La comparaison entre la base aérienne bulgare de Bezmer et les principales bases aériennes stratégiques (pour les bombardements) des États-Unis et de l’OTAN situées à Aviano, (en Italie) et à Incirlik, (en Turquie) fut établie plus tard, et ce rapport a confirmé l’exactitude de l’analogie, même s’il faisait référence à une autre base aérienne.
« L’OTAN déplacera ses avion de la base aérienne américaine à Aviano, en Italie du nord, à la base aérienne de Graf Ignatievo, près de Plovdiv en Bulgarie. »

L’article de presse ci-dessus décrivait le transfert comme temporaire, mais ce pourrait être un signe de ce qui est prévu à l’avenir.

Aviano fut la principale base utilisée par les États-Unis et l’OTAN dans leur opération « Deliberate Force », le bombardement de la République serbe de Bosnie en 1995, et lors de la campagne de terreur de 78 jours que fut le bombardement de la Yougoslavie en 1999.

Pour ne laisser aucun doute quant à la manière dont le Pentagone a réussi à obtenir ses sept nouvelles bases pour des attaques dirigées vers l’Est et le Sud, à l’automne 2007, « un général du Commandement Sud de l’OTAN (à Naples) inspectera les unités bulgare, états-unienne et roumaine qui participeront aux exercices militaires d’une durée de deux semaines qui auront lieu près de la ville de Sliven, dans le sud de la Bulgarie. »

Et pour dissiper tout malentendu quant à l’identité de la cible principale des bases acquises par les États-Unis et l’OTAN, en juin 2007, le président russe Vladimir Poutine, se référant au schéma mis en place d’une « nouvelle base en Bulgarie, une autre en Roumanie, un site en Pologne, un radar en République tchèque », demanda de manière rhétorique : « Que sommes-nous supposés faire ? Nous ne pouvons pas simplement nous contenter d’observer cela. »

La gravité et l’urgence de la menace perçue par la Russie furent telles que le général Vladimir Chamanov, conseiller du ministre russe de la Défense, a ainsi été cité : « Nous allons pointer nos missiles vers les installations de l’armée états-unienne en Bulgarie et en Roumanie ».

Cette préoccupation a été reprise par le ministère russe des Affaires étrangères :
« La Russie a de nouveau exprimé sa préoccupation au sujet du déploiement d’installations militaires états-uniennes en Bulgarie et en Roumanie. "Nous sommes profondément préoccupés, car une telle démarche implique une expansion des forces américaines dans les pays, qui, il n’y a pas si longtemps, étaient des alliés de la Russie", a déclaré Anatoly Antonov, chef du Département de la sécurité et du désarmement au ministère russe des Affaires étrangères, lors d’une conférence extraordinaire sur le Traité des Forces conventionnelles en Europe (DOVSE), qui s’est tenue à Vienne. »

Les militaires russes, conscients de la répercussion des déploiements, ont exprimé leur inquiétude en la personne du général Vladimir Nikishin, un représentant du Département de la coopération militaire internationale au ministère de la Défense, qui a dit : « L’emplacement des bases de l’OTAN en Bulgarie et en Roumanie signifie en réalité que l’Alliance est en train de créer les bases pour la mise en place de ses forces en Europe de l’Est, ce qui est en contradiction avec le Traité sur les forces conventionnelles en Europe ».

Deux mois après, Sergei Lavrov, le ministre russe des Affaires étrangères ajoutait : « La Russie a du mal à comprendre certaines décisions de l’OTAN, comme par exemple, le déploiement d’installations militaires américaines en Bulgarie et en Roumanie. »

Enfin, Iouri Balouïevski, alors chef de l’état-major des forces armées russes, craint que « … les plans sont en cours pour mettre en place de nouvelles bases militaires états-uniennes en Bulgarie et en Roumanie, et contrairement à la Russie, aucun pays de l’OTAN n’a jusqu’à présent fait le moindre geste pour ratifier le traité FCE modifié. »

Ces appréhensions ne pouvaient pas avoir été apaisées par les observations de Solomon Passy, ancien ministre bulgare des Affaires étrangères, qui préconisait cette année-là que le déploiement des forces aériennes, d’infanterie et navales états-uniennes soit suivi par celui de missiles.

« Après le traité de l’OTAN et l’accord sur les bases militaires communes en Bulgarie, je pense que ce sera la prochaine étape stratégique qui permettrait de renforcer la sécurité du pays, de la région et de l’ensemble de l’Europe… Ce bouclier doit être [installé] au-dessus de tous les États membres de l’OTAN et de l’Europe. »

Les craintes russes ne pouvaient pas non plus être atténuées par l’annonce, le même mois, selon laquelle « les ministres de la Défense de l’OTAN sont convenus lors de leur séance de vendredi à Bruxelles d’engager des procédures pour l’ajout d’un système de défense antimissile de courte portée en Europe de l’Est à la demande des États-Unis qui proposent également la Bulgarie ».

Un peu plus d’un an après la signature de l’accord sur les bases américano-bulgares, il a été annoncé que les troupes états-uniennes allaient y prendre position, tout comme en Roumanie et que « les bases font partie d’un plan ambitieux visant à transférer les brigades de combats dépendant de l’EUCOM [European Command, le poste de commandement européen du Pentagone] de l’Europe de l’Ouest – essentiellement l’Allemagne – à des bases avancées plus proches de la région du Caucase, des Balkans, du Moyen-Orient et d’Afrique, pour une capacité de frappe plus rapide. »

Et la même source d’ajouter :
« Quand ce processus de repositionnement sera terminé, les deux tiers des forces de manœuvre de la USAREUR [armée des États-Unis en Europe et 7e Armée] seront positionnés dans l’Europe du Sud et de l’Est », a écrit [le commandant en chef de l’EUCOM et de l’OTAN John] Craddock dans un rapport au Sénat états-unien. « USEUCOM a demandé 73,6 millions de dollars pour construire la base aérienne de Mikhail Kogalniceanu, en Roumanie, et établir une station d’opérations avancée en Bulgarie. »

En 2007, la base aérienne de Mihail Kogalniceanu a accueilli le premier contingent de GI’s déployé en Roumanie et la Joint Task Force-East de l’US European Command, qui vient d’être formée, anciennement la Eastern Europe Task Force .

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Personne à contacter Re: Géopolitique de la mer Noire

Message par Sphinx Mar 7 Déc - 16:06

Le nom de cette unité en dit long.

Dès que les bases aériennes, terrestres et navales bulgares et roumaines ont été acquises, le Pentagone s’est proposé de les agrandir et de les intégrer à celles de ses autres partenaires militaires de la mer Noire : la Géorgie et l’Ukraine.

Se référant spécifiquement aux bases de Roumanie, il a été signalé qu’« il est également possible que les troupes d’autres nations utiliseraient les sites d’entrainement, et que les forces états-uniennes en place là-bas, dans le cadre de leur mission de six mois, se rendent dans des pays proches comme la Géorgie et l’Ukraine pour de courtes missions de formation. »

Du 14 au 16 mai 2007, le commandant des Forces aériennes des États-Unis en Europe, le général Tom Hobbins, a rendu visite à des dirigeants de la défense et de l’armée de l’Air en Bulgarie et en Géorgie pour discuter des capacités, de la modernisation et des objectifs futurs de l’armée de l’Air. »

Le mois suivant, regardant « à l’est vers la mer Noire et au sud vers l’Afrique », le même commandant a dit : « La Bulgarie et la Roumanie ont plus d’une douzaine de projets où les pistes sont renforcées, les installations [et] les bâtiments en construction. Nous profitons donc effectivement du fait que l’OTAN dépense beaucoup d’argent… »

En février 2007, Reuters signalait que pour rendre maximale l’utilisation des pistes que mentionnait Hobbins, les États-Unis avaient vendu à la Roumanie 48 nouveaux avions de combat et rappelait que « les installations roumaines et les bases bulgares seront les premières installations militaires états-uniennes dans l’ex-bloc soviétique. »

En août, les États-Unis lançaient des exercices militaires en Roumanie pour inaugurer ses nouveaux sites et lancer sa nouvelle Joint Task Force-Orient, un processus mené avec tambours et trompettes :
« Quelque 1 000 civils et du personnel militaire principalement basé en Europe participeront à une cérémonie tenue aujourd’hui pour marquer le premier déploiement par les États-Unis de la Force opérationnelle interarmées Est. »

L’importance de l’exercice, baptisé « preuve de principe » (Proof of Principle), a été soulignée comme le signe que « la nouvelle ère militaire états-unienne en Europe de l’Est a commencé ».

La même source d’information poursuivait :

« Les forces militaires américaines et roumaines ont marqué le début d’un exercice historique de deux mois qui servira d’essai pour des milliers de soldats américains qui viendront par rotations en Roumanie et en Bulgarie dans les années à venir. » [42]

Deux mois après, les États-Unis organisaient les exercices de guerre aérienne Rodopi Javelin 2007 sur la base aérienne de Graf Ignatevio en Bulgarie où des F-16 US ont pu pratiquer contre des MiG-29s bulgares de fabrication russe.

Plus tôt dans l’année, un destroyer états-unien, le San Jacinto, accostait dans le port bulgare de Varna sur la mer Noire.

En avril de l’année dernière, les États-Unis reprirent les premiers exercices aériens communs, également à la base de Graf Ignatevio. Des exercices similaires furent effectuées en Roumanie et dans les deux pays, des avions de guerre US eurent la possibilité de tester leurs capacités contre des avions de fabrication russe.

Un mois après, l’ambassade états-unienne a annoncé « un accord de rénovation d’une base militaire bulgare, l’une des quatre qui seront utilisées… à l’automne 2008. » Le camp de Novo Selo, dans l’est de la Bulgarie fera l’objet d’une rénovation 6,5 millions de dollars par l’entreprise allemande Field Camp Services (FCS). « Le Pentagone a également mis de côté quelque 60 millions de dollars pour la construction d’une base permanente, à Novo Selo. »

En juin une source d’information bulgare écrivait dans un article intitulé « L’armée US construit une ville près de Novo Selo » :
« 500 soldats et officiers vont s’installer de façon permanente en Bulgarie, 2 500 autres vivront dans les bases de Bezmer, Novo Selo, Graf Ignatievo et Aitos selon un principe de rotation. » Cela signifie que, jusqu’à 5 000 soldats pourront utiliser les bases en cas de besoin… Les premiers militaires états-uniens arrivent en Bulgarie en août. « Plus de 1 200 soldats participeront un exercice d’une durée de 3 mois appelé "La Panthère bulgare". »

Le lendemain, un autre article bulgare parut au sujet de l’expansion des sites militaires états-uniens dans le pays :
« La base militaire états-unienne qui va être construite près de Novo Selo ... devrait être de la taille moyenne d’une ville bulgare … 500 US rangers et leurs familles au complet doivent arriver à la base et y vivre en permanence lors de leur déploiement en Bulgarie. " 2 500 autres GI’s utiliseront en rotation les installations militaires de Bezmer, Graf Ignatievo et Aitos … L’aéroport militaire de Bezmer ... est prévu pour devenir l’un des 6 aéroports militaires stratégiques hors du territoire des USA… »

Cela s’est passé de la même manière en Roumanie.

« La construction d’une base américaine permanente en Roumanie pouvant accueillir 1 700 soldats est en bonne voie, avec des travaux pour une installation semblable, d’une capacité de 2 500 personnes, qui doit commencer en Bulgarie cet hiver, selon un responsable américain. »

En août 2008, Jake Daystar, l’adjoint du Bureau de la coopération de défense à l’ambassade des États-Unis à Sofia a donné une interview à une agence de presse bulgare dans laquelle il a dit parlant de l’une des nouvelles bases américaines dans le pays : « Le but principal de la base est d’améliorer nos capacités par la formation tant des troupes de l’OTAN que des divisions de l’armée américaine … Les impératifs sont cachés … avec sa situation géographique, la Bulgarie a toujours été un pays d’une importance stratégique, car il est au carrefour entre l’Asie et l’Europe. »

Si Daystar a été cité avec précision, ses commentaires contiennent une étonnante admission. Les divisions de l’armée états-unienne varient en taille de 10 000 à 30 000 soldats. Toutefois, peut-être a-t-il utilisé le terme de « divisions » pour signifier des unités différentes, plutôt que dans son sens précis et officiel.

En septembre de l’année dernière, les préoccupations russes concernant l’escalade dans l’accumulation de la puissance militaire US dans la mer Noire n’ont pas diminué, et citant les nouvelles bases du Pentagone en Bulgarie et en Roumanie, ainsi que ses plans de bouclier antimissile et l’élargissement des frontières de l’OTAN, le ministre russe des Affaires étrangères Sergei Lavrov a déclaré : « La parité en tant que fondement de l’équilibre stratégique dans le monde a été violé. »

Dans les jours suivant l’avertissement Lavrov, il a été signalé que « les navires de guerre états-uniens feront escale dans les ports bulgares de Varna et Burgas, et des exercices impliquant les États-Unis et les forces aériennes bulgares sont également prévus le mois prochain… »

Au moment même où sortait cette dépêche, les troupes US et bulgares étaient engagés dans le cadre d’un entraînement militaire à Novo Selo et « Le président bulgare Georgi Parvanov et le général Carter Ham, commandant de l’armée états-unienne en Europe, assistaient aux exercices… »

Le reporter ajoutait : « Plus de 62 millions de dollars seront consacrés aux installations permanentes et à l’équipement de ce camp d’entrainement au cours des deux prochaines années, et la construction devrait être achevée d’ici là. »

La Bulgarie et la Roumanie, désormais membres à part entière de l’OTAN depuis près de 5 ans, ont déployé des contingents militaires dans les Balkans, en Afghanistan et en Irak et ont perdu des soldats dans les deux derniers pays.

Bien que ni l’un ni l’autre n’hébergeait de forces soviétiques ou des bases du Pacte de Varsovie au cours de la Guerre froide, les deux se trouvent sur la ligne de front des guerres à venir dans la région de la mer Noire, comme celui d’août dernier entre la Géorgie et la Russie, qui aurait facilement pu impliquer l’Ukraine et, sous le prétexte de défendre l’Ukraine, l’OTAN et les États-Unis directement.

Comme le président roumain Traian Basescu l’a déclaré en août dernier, dans un article intitulé « La Roumanie est responsable de la protection des frontières de l’OTAN et de l’UE ». « La Marine roumaine est responsable au nom de l’UE et des pays alliés ».

La Roumanie et la Bulgarie seront tous deux tenus à cet engagement. C’est l’une des principales raisons pour lesquelles ils ont été incorporés au sien de l’Alliance.

Les deux seront appelés à intervenir dans l’ex-Yougoslavie – au Kosovo et en Bosnie - si leurs maîtres à Washington et à Bruxelles le décident.

Ils sont tous les deux impliqués dans le tranfert des troupes et du matériel de guerre en Afghanistan et l’occupation de l’Irak.

Depuis deux ans maintenant, il a été mentionné à maintes reprises que, les bases aériennes bulgares désormais américano-bulgares, peuvent être utilisées pour des attaques contre l’Iran, comme récemment, par l’envoyé russe Dmitry Rogozin en septembre dernier.

L’expansion militaire des États-Unis et des alliés de l’OTAN vers la mer Noire est destinée à couvrir les quatre points cardinaux.

Un promoteur de cette dangereuse stratégie, Vakhtang Maisaia, président de l’Association de politique étrangère de la Géorgie, a présenté ce résumé concis mais complet de ce que cela implique :
« La mer Noire est un élément géostratégique essentiel de l’Alliance en conjonction avec la mission de la FIAS (Force Internationale d’Assistance et de Sécurité de l’OTAN) en Afghanistan, les opérations logistiques au Darfour, la mission de formation de l’OTAN en Irak, et les opérations de maintien de la paix au Kosovo. Actuellement, certains signes de l’intérêt nouveau de l’OTAN dans la région de la mer Noire, composée du Caucase du Sud, des régions et sous-régions du Sud-Est de l’Europe et de la mer Noire elle-même, peuvent être observés sous le prisme des intérêts géoéconomiques (y compris les réserves énergétiques de la Caspienne) … »

« Avec l’inclusion de la Roumanie et la Bulgarie dans l’Alliance, la mer Noire a été incorporée à la zone opérationnelle concernée par l’article 5 de l’OTAN (la défense collective) où l’activation de la Task Force conjointe et combinée (une force déployable, multinationale, multi-tâches avec une composante terrestre et de semblables composantes aériennes et navales) est possible. »

« En cas de crises qui mettent en péril la stabilité euro-atlantique, et pourraient affecter la sécurité des membres de l’Alliance, les forces militaires de l’Alliance pourraient être appelées à effectuer des opérations de réponse à ces crises ».

http://www.voltairenet.org
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Personne à contacter Re: Géopolitique de la mer Noire

Message par Sphinx Lun 23 Mai - 0:40

Une géopolitique de la mer Noire



Le fait de déceler des continuités historiques constitue un enjeu essentiel pour l’analyse géopolitique, mais celle-ci ne peut faire l’économie de l’importance des événements qui viennent troubler les certitudes établies. De ce point de vue, le véritable séisme régional découle de la fin de l’URSS. "L’implosion de l'Union soviétique a surtout désavantagé la Russie du point de vue géographique ; pas tellement d'ailleurs par ses proportions actuelles (les changements n’y ont pas été considérables) que par sa morpho-politique (configuration) et sa topo-politique (emplacement). À l'aide d'une simple carte politique on peut facilement s'apercevoir que la Russie a hérité de la plupart du territoire soviétique mais que désormais ses frontières ne se superposent plus aux frontières soviétiques que dans les régions nord-européenne et est-asiatique. Pour ces dernières, et seulement pour elles, on peut vraiment parler de continuité de la géopolitique russe par rapport à la géopolitique soviétique (étant donné qu'il existe une continuité géographique) ; ailleurs, les frontières des zones centre-européenne, sud-est-européenne et centre-asiatique étant complètement différentes, les réalités politico-géographiques comme le contexte géopolitique doivent être considérées comme différentes." L’auteur apporte ainsi une réponse circonstanciée à propos des évolutions de la géopolitique russe, notant le recul de sa puissance à travers l’importance stratégique des indépendances ukrainienne et biélorusse, la perte des Etats baltes mais aussi le maintien d’une influence russe significative en Asie centrale. L’analyse est menée avec mesure et justesse, sans céder à des biais pro-russes ou russophobes.

Dans le même temps, il parvient également à retracer les implications de la chute de l’URSS pour les différents acteurs de la mer Noire. La Turquie, ancien empire dominant de la région, a été l’un des pays bénéficiaires de cette onde de choc, ayant l’occasion d’exercer une nouvelle influence politique et économique. Les dirigeants turcs ont été amenés à réviser leurs ambitions à la hausse, étant liés à la mer Noire tant par l’histoire que par les minorités et les intérêts politiques et stratégiques. Le Caucase comme les Balkans présentent de fortes similitudes, ancrées dans des contextes sociopolitiques locaux complexes et potentiellement conflictuels : l’auteur recense ainsi dans la première chaîne de montagnes pas moins de quatre conflits actifs, six conflits passifs et vingt conflits gelés. Par contraste, le méconnu espace roumanophone (Roumanie et Moldavie) présente un conflit non-résolu (la Transnistrie), ainsi que plusieurs foyers de tensions mais dont la conflictualité s’avère moindre que ceux du Caucase ou des Balkans.

On pourra regretter que l’ouvrage s’intéresse assez peu aux nouvelles puissances comme la Chine, dont l’influence grandit au fil des ans, par exemple dans le développement des relations économiques et politiques. De même, la géopolitique régionale laisse peu de place au traitement de la région par les acteurs européens (institutions communautaires, Etats-membres et groupes d’intérêts), préférant les acteurs du pourtour de la mer Noire. L’objectif de l’ouvrage n’est sans doute pas dans l’extrapolation de tendances plus ou moins récentes : en se concentrant sur l’environnement géopolitique régional dans une perspective socio-historique et territoriale, l’auteur ne peut faire un travail d’actualité parfois hâtivement qualifiée de "géopolitique", puisque ce sont les fondements du dispositif géopolitique régional qui l’intéressent. Son point de vue donne toutefois un éclairage particulier sur cet espace où les volontés de puissance se heurtent bien souvent à des réalités locales instables.

Le mot de la fin revient sans doute à Oleg Serebrian lui-même, qui conclut son propos sur un avertissement clair. "Si le processus d’européanisation de la Turquie échoue, si les Européens ne comprennent pas qu’ils doivent trouver et imposer un scénario de pacification des Balkans et du Caucase, si la Russie ne devient pas un membre de la famille des démocraties occidentales mais demeure "un grand pays frustré" animé d’intentions revanchardes, alors la région de la mer Noire sera le centre d’une secousse géopolitique de grande ampleur".

Source:*http://nonfiction.fr
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