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Personne à contacter Sociolinguistique Urbaine marocaine

Message par Syfou Sam 1 Jan - 11:53

LA SITUATION SOCIO-LINGUISTIQUE AU MAROC

Résumé

Le Maroc est un pays plurilingue en ce qu’une grande partie de ses habitants parlent CHACUN, et parfois écrivent, plusieurs langues : 2, souvent 3 voire 4 ou 5 prises parmi les suivantes : les 3 "dialectes" berbères, l'arabe dialectal, l'arabe littéraire (langue officielle), le français, l'espagnol et parfois l'anglais.

Dans cette communication, nous analyserons la situation de chaque langue, leur concurrence ou complémentarité, en insistant sur le français, très présent, mais qui, officiellement, « n’existe pas » et le (ou « les ») berbère, langue d’une grande partie de la population et « mythifiée » de manières opposées. Cette analyse mène à la constatation que toutes les langues progressent simultanément, une langue pouvant s’ajouter à une autre sans lui nuire. Toutefois, si les langues berbères gagnent en considération, elles perdent peut-être en nombre de locuteurs.
Et nous nous risquerons à explorer l’avenir linguistique et politique.

Spoiler:

Communication

Le Maroc est un pays plurilingue en ce qu’une grande partie de ses habitants parlent CHACUN, et parfois écrivent, plusieurs langues : 2, souvent 3 voire 4 ou 5 prises parmi les suivantes : l'arabe littéraire (langue officielle), les 3 "dialectes" berbères, le français, l'espagnol et parfois l'anglais.

Dans cette communication, nous analyserons la situation de chaque langue, leur concurrence ou complémentarité, en insistant sur le français, très présent, mais qui, officiellement, « n’existe pas » et le (ou « les ») berbère, langue d’une grande partie de la population et « mythifiée » de manières opposées. Et nous nous risquerons à explorer l’avenir.

Pour commencer, à tout seigneur tout honneur

L’arabe littéraire

C’est la langue officielle et la langue sacrée, celle de la religion et des lettrés. Les étrangers connaissant mal le Maroc pensent donc que c’est elle qu’ils utiliseront dans le pays. Jusqu’il y a quelques décennies, elle leur aurait pourtant été presque inutile, sauf à rester dans des milieux cultivés traditionalistes, car le peuple, massivement analphabète, ne la pratiquait pas, parlant le dialectal ou les variantes du berbère : « Quand le Roi parlait à la radio, on ne le comprenait pas ». Les cadres administratifs ou techniques étaient des Français, appuyés d’un nombre croissant, mais néanmoins très faible, de Marocains francophones. Et si l’on remontait avant les années 1920, ce milieu de « cadres » (de l’employé au haut fonctionnaire en passant par les entrepreneurs de toutes dimensions) n’existait pratiquement pas. Bref la position du « littéraire » était analogue à celle du latin au Moyen Age, utilisé seulement par une mince couche de clercs, mais religieux, international, prestigieux et ayant le monopole de l’expression du savoir et de sa transmission.

Aujourd’hui, l’arabe littéraire a beaucoup progressé. Il est largement compris, grâce à la scolarisation d’abord, malgré tous ses défauts, et grâce aux médias audiovisuels, même si ces derniers diffusent également en français, en dialectal marocain, égyptien et libanais, ces deux derniers étant assez proches du « littéraire ». Plus récemment (depuis 1996), Al Jezira, la très indépendante chaîne qatarie, met un point d’honneur à diffuser un arabe de très bonne qualité. Et s’y ajoutent les innombrables chaînes à contenu religieux.

Nous avons dit « compris » et non « parlé ». En effet, sauf exception, les échanges verbaux se font en général toujours dans les langues maternelles. Est-il lu ? Oui, de plus en plus, quoique « l’arabe de presse » ou « moderne » soit un « littéraire » bien simplifié et que les journaux en français et en « dialectal » le concurrencent. Le « citoyen de base » l’écrit-il ? Assez peu, car d’une part l’analphabétisme partiel ou total est encore répandu, et d’autre part parce que l’informel s’écrit en dialectal et le formel souvent en français. Toutefois l’Internet arabophone est utilisé, souvent dans un contexte religieux ou traditionnel : sites islamistes ou « djihadistes », « fatwas » et conseils de comportement.

Finalement la progression de l’arabe littéraire devrait continuer, notamment sous sa forme « moderne » simplifiée, car, contrairement au latin, il est resté langue officielle et scolaire et a gardé son rôle international.

Quelle est alors la situation des langues maternelles ? Commençons par le dialectal.
Le « marocain »

Techniquement, le dialectal marocain (la « darija ») est une déformation verbale de l’arabe, théoriquement du littéraire, plus vraisemblablement de la langue de tous les jours des conquérants arabes enrichie de « littéraire » par les lettrés, de même que le français découle partiellement de l’argot militaire romain, les mots « savants » ayant été calqués du latin ultérieurement par les érudits. Comme le français qui a intégré des termes germaniques (via les Francs), scandinaves (via les Normands) et arabes, le dialectal a intégré des termes des langues utilisées autour de lui, berbères et français surtout. Au sens strict, il n’est pas intercompréhensible avec le littéraire, mais en pratique la diffusion de ce dernier (voir ci-dessus) rend maintenant les conversations possibles.

Les lettrés le considèrent comme un « sous-arabe » sans rôle international et destiné à disparaître progressivement, alors que d’autres Marocains estiment que c’est leur « vraie langue » (d’où sa désignation comme « le marocain ») et qu’elle doit être respectée à ce titre. Cette deuxième approche semble gagner du terrain, si l’on en juge par sa présence à côté du littéraire et du français dans les médias oraux mais aussi écrits, transcrit en caractères arabes (journaux) ou latins (« textos » de téléphones mobiles ou Internet). Un de ses points forts est sa connaissance par les berbérophones.

Ce qui conduit à parler maintenant de ces derniers

Le cas berbère

Les Berbères ont toujours été considérés comme une composante importante du Maroc (alors qu'en Algérie, il y a une profonde méfiance entre les Kabyles et le pouvoir). Des chiffres variés circulent sur leur pourcentage dans la population (de 30 % à beaucoup plus). Pour les recenser, il faudrait d’abord les définir (Berbères ou berbérophones ?) ou les laisser s’auto-définir (sachant que de nombreux arabophones se diraient Berbères parce que leurs parents ou grands parents étaient berbérophones). Par contre leur langue, le tamazight, n'était pas reconnue. Aujourd’hui, c’est fait : les langues berbères sont « nationales» (mais pas « officielles »). L'école, la radio et la télévision leur donnent une place. Il est toutefois difficile de savoir concrètement laquelle, et si cela arrêtera l'arabisation.

Le bouleversement dans les principes, sinon dans la pratique, vient du discours d’Hassan II du 20 août 1994, suite notamment au dépôt d’un mémorandum devant la Commission des droits de l'homme à Vienne en 1993 et à la participation des « berbéristes » à la réunion annuelle du groupe de travail des Nations unies sur les peuples indigènes (Genève, juillet 1994). Il souligne que « les trois dialectes font partie des composantes de notre authenticité (…). Il est indispensable, au moins au niveau du primaire, de prévoir des tranches horaires pour l’enseignement de nos dialectes » (donc, semble-t-il sur tout le territoire et pas seulement dans les zones berbérophones ; les quelques enseignants interrogés le confirmaient « en principe »).

Les opposants à cette nouvelle politique ne peuvent plus faire d’objection de principe, mais rappellent que « matériellement, on ne peut pas enseigner la langue berbère à l’école : «ce qu’a dit le roi est irréalisable à court terme. Il faut dix à quinze ans (notamment pour unifier ou au moins normaliser les dialectes et former les enseignants) ». Ce n’est techniquement pas faux, mais remarquons que 14 ans ont passé, et que, pour le camp berbère une présence même imparfaite dès maintenant à l’école est nécessaire à l’épanouissement des élèves. Bien sûr le non-dit est que les uns souhaitent l’arabisation et que les autres la craignent.

Le camp berbériste est par ailleurs divisé sur la question de la graphie. Faut-il choisir le tifinagh, qui est présenté comme « leur » alphabet, mais est très peu pratiqué, ou les caractères latins favorisant la liaison avec l’Occident et facilitant l’accès à l’informatique (non-dit : favorisant l’apprentissage du français, et, au nord, de l’espagnol) ? Traditionalistes et religieux militent pour les caractères arabes « qui sont les plus connus au Maroc » (non-dit : faisons barrage au français et facilitons l’arabisation). Ce dilemme est le même qu’en Algérie, mais beaucoup plus serein, et mène au tifinagh, qui est neutre. Il a donc été officialisé par l’IRCAM (institut royal de la culture amazigh) créé par Mohammed VI en 2001. Les enfants devraient ainsi apprendre dès le primaire un troisième alphabet, totalement différent des deux autres ! Les berbéristes pensent que les transcriptions latines et arabes demeureront (comme pour le dialectal), mais le fait qu’elles ne soit ni enseignées, ni répandues par les médias officiels est quand même une complication.

Quel sera alors l’avenir de la (ou des) langues berbères ? L’évolution actuelle semble préparer un « étouffement sous les fleurs », la reconnaissance historique et nationale, la réhabilitation universitaire et le choix du tifinagh ayant peu de conséquences pratiques face au brassage des populations, des langues et des idées entraînés par l’urbanisation, la modernisation et les « nouveaux médias ».

Tout cela favorise plutôt les arabes (littéraire et « marocain ») ainsi que le français dont nous allons maintenant parler.

Le français

Que vient faire le français, « langue coloniale », dans un « pays arabo-musulman » indépendant depuis plus de cinquante ans ? Cette question est parfois posée dans le monde anglophone, par ignorance ou pour des raisons intéressées, d’autant que, juridiquement, il « n’existe pas », les textes évoquant « les langues étrangères » et un document en français n’étant en principe pas probant.

C’est évidemment aux Marocains de répondre. Nous nous bornerons ici à des constats aussi neutres que possible.
D’abord, si historiquement le français est venu avec la colonisation (terme en usage, mais « protectorat » serait mieux adapté), son usage est massivement postcolonial. A l’indépendance en effet, le nombre de Marocains ayant une « vraie » connaissance scolaire du français était très faible, même si des groupes urbains plus larges en avaient une connaissance orale et sommaire ; d’ailleurs ces groupes comptaient peu politiquement. Le français a donc été choisi, en parallèle avec l’arabe, par une élite très restreinte et critiquée par les lettrés en arabe classique. L’opposition de ces derniers a ensuite faibli lorsque l’arabisation les a rassurés sur la pérennité de leur langue, et les discussions sur ce sujet sont infiniment plus sereines qu’en Algérie.

A l’indépendance, donc, la présence du français était très faible hors des milieux qui allaient émigrer. Vint alors, à la demande des Marocains, une coopération massive, un peu oubliée aujourd’hui : des dizaines de milliers de Français vont pendant une vingtaine d’années former en français de futurs enseignants, cadres moyens ou dirigeants. Parallèlement demeure, puis s’étend, un réseau d’établissements d’enseignement français, qui, s’il ne touche pas un nombre démographiquement significatif de Marocains, a un impact sensible dans l’élite.

A cela s’ajoute le rôle des entreprises industrielles et commerciales, francophones de fonctionnement, qu’elles soient marocaines, françaises d’origine ou venant d’autres pays. Elles ont toujours été présentes, mais leur nombre et leur importance s’accroissent aujourd’hui rapidement avec la libéralisation économique, l’ouverture sur l’Europe et les « délocalisations » qui en découlent.

Ces entreprises (industries, mais aussi banques, tourisme …) suscitent une intense activité de formation, via l’enseignement technique et professionnel francophone (secrétariat, comptabilité, informatique …) public et surtout privé, à l’exemple du réseau Pigier, dont certaines années de cursus rivalisent très honorablement avec les premières années d’université pour la pratique du français et les débouchés professionnels. De même pour l’enseignement supérieur privé, notamment en « management », souvent en association avec des établissements français. Les interactions sont fortes, car si les entreprises assurent le succès de ces formations en offrant des emplois, elles se développent grâce aux dites formations, sans parler des délocalisations françaises qui se dirigent vers le Maroc « parce qu’on peut y trouver du personnel francophone ». Interaction de même pour les médias qui sont aussi des employeurs recherchés et bénéficient de la clientèle des entreprises (publicité par exemple) et de leurs cadres (pour la presse économique et financière).

La « Toile » francophone est par ailleurs très fréquentée, qu’elle soit internationale (de Google.fr aux sites de rencontre, y compris certains consacrés à un public musulman) ou locale (« petites annonces » pour l’immobilier, les cours privés, les leçons particulières ou les ventes d’occasion ; associations féministes, écologistes, politiques, ainsi que tout ce qui est commercial ou professionnel).

Ce « complexe médias, entreprises et formation » bénéficie également au français en produisant des modèles sociaux francophones (ou éventuellement d’autres langues, mais dont le discours arrive traduit) à côté de ceux arrivant par les canaux arabophones. Il peut s’agir de « stars » du sport, du spectacle, du journalisme ou de la politique, qu’elles soient locales, de France, ou d’autres pays, notamment francophones. Mais il s’agit aussi de « patrons », du PDG prestigieux au chef de service, ou de l’universitaire au journaliste.

Tout cela n’est pas (ou peu) ressenti comme étranger car est le fait de Marocains, par ailleurs patriotes et arabophones. Bref le français est devenu « une langue acclimatée » ou une « deuxième langue adoptée », même si les linguistes la subdivisent en une gradation allant du « français institutionnel » à un « français basilectal du petit peuple » très arabisé, en passant par un français « mésolectal », qui serait au « français institutionnel » ce que « l’arabe moderne » est à l’arabe littéraire, notamment dans la presse. L’avenir de ce français « adopté » ne serait donc pas menacé, même à moyen terme.

Les autres langues

Mais le français n’a pas de monopole : au nord et au sud du pays, l’espagnol a des positions anciennes, est écouté à la télévision et est maintenant appuyé par des liens humains croissants : immigrés marocains en Espagne, présence d’entreprises et de particuliers espagnols notamment dans la région de Tanger. Par contre l’allemand, naguère assez bien diffusé par certaines entreprises, se serait vu abandonné tant par les touristes que par les professionnels au profit du français … ou de l’anglais,.

En effet, l’anglais, comme ailleurs, apparaît de multiples façons : certaines entreprises demandent sa connaissance, ce qui aura des répercussions sur l’enseignement privé, certains enfants de l’élite marocaine rajoutent « une couche » américaine à leurs études supérieures francophones ou rejoignent l’université anglophone locale, tandis que les « chasseurs de visas » s’aventurent sur les sites de rencontre anglophones pour « ratisser plus large ».

Mais, jusqu’à présent toutefois, si l’anglais est un outil très utile pratiqué dans certains cas, il n’est pas une « langue adoptive ».

Conclusion

Cette vue d’ensemble mène à la constatation, surprenante vue de France, que toutes les langues progressent simultanément, une langue pouvant s’ajouter à une autre sans lui nuire. Toutefois, si les langues berbères gagnent en considération, elles perdent peut-être en nombre de locuteurs.


Tout cela aboutit à des situations de plurilinguisme étonnantes : un Berbère allant travailler dans la grande ville y pratiquera l’arabe dialectal. A l’école, il aura appris (très moyennement) l’arabe littéraire, qu’il enrichira à la télévision et peut-être à la mosquée. Il aura également acquis à l’école une certaine connaissance du français, parfois renforcée par des cours particuliers. Au travail, c’est dans cette dernière langue qu’il progressera, ce qui le conduira aux médias francophones. Le voilà quadrilingue : tamazight, « marocain », arabe littéraire ou moderne, et français. S’il est Rifain, il est probablement de plus hispanophone, et si l’anglais lui est nécessaire professionnellement il pratiquera six langues dans sa vie courante ! Remarquons qu’il utilise chacune dans des circonstances bien définies, ce qui dénote une complémentarité plus qu’une concurrence.

Ce plurilinguisme est sympathique et utile, tant économiquement que culturellement. Il pourrait notamment aider le Maroc à faire face à certains remous venant du reste du monde musulman.

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