Les pays occidentaux les plus corrupteurs

Les pays occidentaux les plus corrupteurs

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Après 15 années d’existence, Transparency International est devenu le baromètre de la corruption dans le monde. L’organisme publie annuellement des rapports sur les mécanismes et les pays les plus touchés par ce phénomène. Après les corrompus, il a été souligné le rôle des corrupteurs et surtout, on a créé un Indice de corruption des pays exportateurs. L’enquête sur la Corruption des pays exportateurs examine précisément les origines de la corruption sur les marchés internationaux, ses sources, telles qu’elles sont perçues par un échantillon international de dirigeants. C’est grâce à la connaissance des marchés et des pressions subies qu’ils sont les mieux placés pour parler de ces gestes frauduleux.

En octobre 2010, Transparency International a publié un classement évaluant 178 pays en fonction de la perception du niveau de corruption affectant leur administration publique et classe politique. Les résultats sont parfois surprenants mais logiques compte tenu de l’influence commerciale de plusieurs des nations indexées.

Près des trois quarts des pays évalués ont un score inférieur à 5, sur une échelle allant de 0 (haut niveau de corruption perçu) à 10 (haut niveau d’intégrité perçu). Du groupe occidental, la France, avec une note de 6,8, a encore reculé d’une place et passe au 25ème rang du classement. Elle demeure ainsi derrière de nombreux États européens tels que la Suède, 4e, les Pays-Bas, 7e, l’Allemagne, 15e, et le Royaume-Uni, 20e. Les États-Unis, où quelques scandales notoires ont éclaté, sont au 22e rang.

En ce qui concerne principalement les pays exportateurs, l’enquête a porté sur 22 pays figurant parmi les plus grandes puissances mondiales. Ces dernières, avec des exportations internationales de biens et de services et des sorties d’Investissements étrangers directs, représentent 75% des échanges mondiaux depuis le milieu des années 2000.

Avec un système de notation à 10 points, Transparency International a établi un classement dont aucun des pays n’a approché la moyenne de 9. Ce qui peut vouloir dire que toutes les puissances économiques mondiales sont perçues comme s’adonnant dans une certaine mesure à la corruption à l’étranger.

Comme dans ses versions précédentes, le dernier Indice de corruption des pays exportateurs en date se rapporte à quatre groupes de pays ou grappes, dont les entreprises suivent des tendances comparables en termes de corruption lors de leurs transactions commerciales à l’étranger.

Un premier groupe comprend l’Allemagne, l’Australie, la Belgique, le Canada, le Japon, les Pays-Bas, le Royaume-Uni et la Suisse. Le deuxième rassemble l’Espagne, les États-Unis, la France et Singapour. Après le groupe 3 qui associe Afrique du Sud, Brésil, Corée du Sud, Hong Kong, l’Italie et Taiwan, le peloton de queue laisse apparaître la Chine, l’inde, le Mexique et la Russie.

Par ailleurs, le rapport explique que lorsque les questions ont porté sur le plan régional et non plus mondial, quatre catégories régionales de cadres dirigeants ont fait part de leurs opinions, parfois divergentes, concernant la probabilité des sociétés étrangères à s’adonner à verser des pots-de-vin.

• Afrique et Moyen-Orient : les personnes interrogées dans ces pays (Afrique du Sud, Égypte, Ghana, Maroc, Nigéria et Sénégal) ont laissé entendre que les entreprises néerlandaises et japonaises opérant sur le continent africain étaient les mieux à même de résister à la corruption. À l’autre extrémité du spectre se trouvent les entreprises indiennes. Le milieu des affaires dans cette région concorde à dire que les entreprises sud-africaines s’adonnent le plus vraisemblablement à la corruption lors de leurs transactions commerciales à l’étranger.

• Asie et Pacifique : d’après la perception éclairée des cadres dirigeants interrogés dans ces pays (Corée du Sud, Inde, Indonésie, Japon, Malaisie, Pakistan, Philippines et Singapour), les entreprises allemandes et canadiennes sont le moins susceptibles de verser des pots-de-vin. En revanche, les entreprises chinoises sont considérées comme les champions du versement de pots-de-vin lors de leurs transactions commerciales dans cette région.

• Europe et États-Unis : d’après les personnes interrogées dans ces pays (Allemagne, États-Unis, France, Hongrie, Pologne, République tchèque, Royaume-Uni et Russie), les entreprises suisses et belges s’adonnent le moins au versement de pots-de-vin. En revanche, les entreprises chinoises s’y prêtent le plus. Les entreprises italiennes ont également la réputation de s’adonner davantage à la corruption dans cette région, comparées à leurs voisins européens.

• Amérique latine : d’après les dirigeants d’Amérique latine (Argentine, Brésil, Chili et Mexique), les entreprises chinoises s’adonnent le plus à la corruption lors de leurs transactions commerciales dans cette région, alors que les entreprises allemandes s’y prêtent le moins.

Ce tableau laisse donc conclure que personne n’est épargné, l’occident inclus, et que l’exercice de la corruption est un principe inscrit dans les profils d’affaires, quelle que soit la latitude. La différence se fait jour au niveau de la résistance à passer à l’acte, plusieurs étant convaincus de faire la différence avec la pertinence de leurs dossiers.

Léopold Nséké

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