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Géoéconomie de l'Iran
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Géoéconomie de l'Iran
Haro sur le pétrole iranien
S’il est des décisions qui ont changé la face du monde, celle de Winston Churchill de se tourner vers le pétrole pour faire fonctionner les navires de la Marine Royale Britannique en 1913 est sûrement de celles-là. A partir de cette date se met en place une industrie mondiale du pétrole, une énergie incontournable aujourd’hui. Le contrôle de ses sources et routes d’approvisionnements est à l’origine de conflits géopolitiques depuis une cinquantaine d’années. Dans l’histoire de l’industrie du pétrole, l’Iran tient une place particulière qui me donne l’occasion de détailler l’importance de l’industrie du pétrole en Iran dans le cadre de ma série d’articles L’Iran pour les nuls.
Raffinerie d'Abadan vers 1950
En 1908, après sept années de recherche, les anglais trouvent du pétrole et forent un puits près de Masjed-e Soleyman, dans le Khouzestan iranien. William Knox d’Arcy, qui avait obtenu sa concession du roi Mozaffareddin Shah, devient ainsi le premier étranger à exploiter le pétrole iranien. Les populations du sud de l’Iran exploitaient déjà le pétrole qui affleurait depuis la plus haute antiquité pour ses propriétés éclairantes ou isolantes. La découverte d’une importante réserve de pétrole par les anglais marque le début d’une importante évolution politique et économique en Iran et dans le reste du monde. Avec le décision de Churchill en 1913, La Grande-Bretagne, qui n’a pratiquement pas de réserves de pétrole sur son territoire, cherche à sécuriser ses approvisionnements. Le gouvernement britannique décide donc de racheter la concession de D’Arcy. Le pétrole qui en sera extrait jouera un rôle déterminant dans la première guerre mondiale, fournissant alors à la marine britannique puis aux premiers chars et avions le carburant nécessaire. La raffinerie d’Abadan, dans le sud de l’Iran est créée en 1913 et restera la plus grande du monde jusqu’au début des années 19601.
Après la première guerre mondiale, les britanniques cherchent à développer leur influence sur le pétrole iranien via la compagnie créée par d’Arcy qu’ils ont acquise en 1908, l’Anglo-Persian Oil Company (APOC). L’APOC change de nom en 1935 pour devenir l’Anglo-Iranian Oil Company (AIOC), suivant ainsi le changement de nom du pays sur la scène internationale. L’AIOC sera une des compagnies à la base de la création de la British Petroleum (BP) dans les années 1950. Les compagnies britanniques, américaines, soviétiques rivalisent d’influence en Iran pour y développer des projets pétroliers, en cherchant toujours à tirer la plus grande part des bénéfices réalisés, au détriment des revenus qui pourraient être générés pour l’Etat iranien. L’exploitation du pétrole iranien durant l’entre-deux-guerres apporte tout de même suffisamment de revenus à l’Iran pour permettre de financer la politique de modernisation et d’industrialisation du pays impulsée par Reza Shah.
Le pétrole sera aussi une des raisons qui pousseront l’URSS à soutenir l’indépendance de l’Azerbaidjan iranien en 1946, en vue de se rapprocher des champs pétroliers du nord de l’Iran. Cette crise irano-soviétique sera la première de la guerre froide, et un des baptèmes du feu de l’ONU nouvellement créé. Les incursions étrangères en Iran motivées par le pétrole, et la conviction que le pétrole est devenu une ressource extrêmement importante dans les affaires mondiales pousseront vers la nationalisation du pétrole iranien par le premier ministre Mossadegh en 1953. La nationalisation est inenvisageable pour les puissances américaines et britanniques qui décident d’un changement de régime pour remettre la main sur le pétrole iranien. L’Opération Ajax menée par la CIA permet de sortir Mossadegh du paysage politique et de remettre tout le pouvoir dans les mains de Mohammed Reza Shah. Dans les décennies 1960-70, l’Iran pourra échanger son pétrole contre de la technologie et du matériel militaire, et augmentera sa production pour fournir les besoins occidentaux. Les revenus du pétrole augmentent, mais les pays consommateurs ont encore un pouvoir immense sur le marché pétrolier mondial. Les Iraniens comprennent qu’une alliance des pays producteurs de pétrole est nécessaire pour tirer le plus d’avantages de leurs importantes réserves en pétrole. C’est ainsi que les iraniens deviendront avec les vénézuéliens les pays les plus actifs dans la création de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) en 1960. L’organisation est initialement créée pour combattre la baisse du prix du baril qui accompagne l’exploitation croissante des ressources pétrolières.
Le deuxième choc pétrolier, en 1979, se produit sous les effets de la révolution iranienne puis de la guerre Iran-Irak qui s’ensuit. Saddam Hussein envahit l’Iran en profitant de la faiblesse de l’Etat suite à la révolution pour essayer de mettre la main sur les champs pétroliers du sud, où habitent des minorités arabophones. Le dictateur iranien est alors soutenu par les grandes puissances occidentales, comme cela a été amplement documenté. A la fin de la guerre, sous l’effet conjugué des destructions et des sanctions iraniennes, la production iranienne a plongé malgré l’importance des réserves. Au cours de la période qui suit, l’industrie pétrolière mondiale connait des changements majeurs : une forte augmentation des coûts d’exploration et de production, conjuguée à une baisse de la taille des gisements découverts. La concurrence s’exacerbe entre les pays concernés. L’apparition de nouveaux pays gros consommateurs de pétrole comme la Chine ou l’Inde fait augmenter les besoins pétroliers au niveau mondial. Faible production mais immense potentiel de l’Iran, besoins mondiaux accrus, position géographique au centre des zones riches en pétrole, les éléments se réunissent pour faire de l’Iran un partenaire recherché des grandes puissances mondiales grandes consommatrices de pétrole.
Le pétrole de l’Iran au XXIème siècle
L’Iran faisait partie des plus importants producteurs du monde juste avant la révolution de 1979. La production iranienne n’est plus que de 4 millions de barils par jour en 2006, alors qu’elle representait plus du double en 1979. Après 30 ans de sanctions américaines dont 10 ans de guerre avec l’Irak, l’industrie pétrolière iranienne aurait besoin d’investissements très lourds pour revenir à son niveau d’avant 1979. Les sanctions américaines visent le secteur énergétique iranien depuis 1995, et courent jusqu’à 2011. Elles empêchent toute compagnie d’investir plus de 20 millions de dollars par an en Iran. Les installations d’extraction et de raffinage tombent en obsolescence et le secteur nécessiterait 80 millions de US dollars d’investissements pour revenir à son niveau d’avant 1979. Le développement du gaz naturel iranien, qui représente un énorme potentiel, demanderait 85 milliars de US dollars d’investissement d’ici à 2030 3.
Le manque d’investissement en Iran se traduit aussi par une situation domestique potentiellement explosive : les importations d’essence représentent 43% de l’essence consommée en Iran, car les capacités de raffinage sont insuffisantes pour faire face à une demande croissante des iraniens. En subventionnant les prix des produits pétroliers vendus en Iran, l’Etat iranien a fait fortement grimper l’inflation ces dernières années, jusqu’à atteindre les 30%. De plus, le gouvernement a été obligé de mettre en place un système de rationnement de l’essence pour essayer de limiter la consommation nationale. Le régime iranien, qui avait promis d’amener les revenus du pétrole sur la table de tous les iraniens, se place ainsi dans une posture dangereuse qui pourrait être exploitée par les Occidentaux qui auraient des vues sur les réserves énergétiques iraniennes.
En lisant l’actualité nationale et internationale de l’Iran à travers le prisme du marché mondial de l’énergie, dans une optique géopolitique, le pays apparait au centre de nombreux intérêts, comme s’il était courtisé pour son pétrole et son gaz. Les Russes participent au programme nucléaire civil iranien, vendent des armes à l’Iran et préfèrent les discussions aux sanctions dans les instances internationales. Les Chinois vendent également des armes aux iraniens et signent des contrats pour le développement de projets pétroliers. La France, avec une entreprise comme Total, est également sur les rangs pour s’assurer une partie du pétrole iranien. Les Etats-Unis essaient de se rapprocher du pétrole iranien de toutes les manières : menaces d’intervention armée au prétexte du programme nucléaire qui pourrait être militaire, reprise de contact diplomatique timide après vingt-cinq années de rupture, espoir d’un changement de régime en Iran suite à la réélection contestée d’Ahmadinejad.
En plus de ses réserves énergétiques, l’Iran attire par sa position géographique. Il possède la capacité de couper le trafic dans le détroit d’Ormuz, par lequel transite 25% du pétrole mondial. L’Iran est situé au carrefour de deux bassins pétroliers extrêmement importants pour l’économie mondiale : le Golfe Persique et la Caspienne. Traverser l’Iran est le chemin le plus court pour amener le pétrole et le gaz des pays du bassin de la mer Caspienne vers l’Océan indien en évitant la Russie.
Le pétrole extrait en Iran pour les besoins des pays occidentaux a façonné l’histoire de la région depuis un siècle. Aujourd’hui encore, dans un contexte de course mondiale aux ressources énergétiques, les richesses pétrolières et gazières de l’Iran sont convoitées par les grands acteurs mondiaux. Lire l’actualité de l’Iran à travers le prisme de la géopolitique du pétrole donne une autre vision de l’évolution des négociations entre l’Iran et la communauté internationale, des avancées comme des rebuffades des différentes parties en présence.
Notes :
Source:http://liranpourlesnuls.net
Source:http://liranpourlesnuls.net
S’il est des décisions qui ont changé la face du monde, celle de Winston Churchill de se tourner vers le pétrole pour faire fonctionner les navires de la Marine Royale Britannique en 1913 est sûrement de celles-là. A partir de cette date se met en place une industrie mondiale du pétrole, une énergie incontournable aujourd’hui. Le contrôle de ses sources et routes d’approvisionnements est à l’origine de conflits géopolitiques depuis une cinquantaine d’années. Dans l’histoire de l’industrie du pétrole, l’Iran tient une place particulière qui me donne l’occasion de détailler l’importance de l’industrie du pétrole en Iran dans le cadre de ma série d’articles L’Iran pour les nuls.
Raffinerie d'Abadan vers 1950
En 1908, après sept années de recherche, les anglais trouvent du pétrole et forent un puits près de Masjed-e Soleyman, dans le Khouzestan iranien. William Knox d’Arcy, qui avait obtenu sa concession du roi Mozaffareddin Shah, devient ainsi le premier étranger à exploiter le pétrole iranien. Les populations du sud de l’Iran exploitaient déjà le pétrole qui affleurait depuis la plus haute antiquité pour ses propriétés éclairantes ou isolantes. La découverte d’une importante réserve de pétrole par les anglais marque le début d’une importante évolution politique et économique en Iran et dans le reste du monde. Avec le décision de Churchill en 1913, La Grande-Bretagne, qui n’a pratiquement pas de réserves de pétrole sur son territoire, cherche à sécuriser ses approvisionnements. Le gouvernement britannique décide donc de racheter la concession de D’Arcy. Le pétrole qui en sera extrait jouera un rôle déterminant dans la première guerre mondiale, fournissant alors à la marine britannique puis aux premiers chars et avions le carburant nécessaire. La raffinerie d’Abadan, dans le sud de l’Iran est créée en 1913 et restera la plus grande du monde jusqu’au début des années 19601.
Après la première guerre mondiale, les britanniques cherchent à développer leur influence sur le pétrole iranien via la compagnie créée par d’Arcy qu’ils ont acquise en 1908, l’Anglo-Persian Oil Company (APOC). L’APOC change de nom en 1935 pour devenir l’Anglo-Iranian Oil Company (AIOC), suivant ainsi le changement de nom du pays sur la scène internationale. L’AIOC sera une des compagnies à la base de la création de la British Petroleum (BP) dans les années 1950. Les compagnies britanniques, américaines, soviétiques rivalisent d’influence en Iran pour y développer des projets pétroliers, en cherchant toujours à tirer la plus grande part des bénéfices réalisés, au détriment des revenus qui pourraient être générés pour l’Etat iranien. L’exploitation du pétrole iranien durant l’entre-deux-guerres apporte tout de même suffisamment de revenus à l’Iran pour permettre de financer la politique de modernisation et d’industrialisation du pays impulsée par Reza Shah.
Le pétrole sera aussi une des raisons qui pousseront l’URSS à soutenir l’indépendance de l’Azerbaidjan iranien en 1946, en vue de se rapprocher des champs pétroliers du nord de l’Iran. Cette crise irano-soviétique sera la première de la guerre froide, et un des baptèmes du feu de l’ONU nouvellement créé. Les incursions étrangères en Iran motivées par le pétrole, et la conviction que le pétrole est devenu une ressource extrêmement importante dans les affaires mondiales pousseront vers la nationalisation du pétrole iranien par le premier ministre Mossadegh en 1953. La nationalisation est inenvisageable pour les puissances américaines et britanniques qui décident d’un changement de régime pour remettre la main sur le pétrole iranien. L’Opération Ajax menée par la CIA permet de sortir Mossadegh du paysage politique et de remettre tout le pouvoir dans les mains de Mohammed Reza Shah. Dans les décennies 1960-70, l’Iran pourra échanger son pétrole contre de la technologie et du matériel militaire, et augmentera sa production pour fournir les besoins occidentaux. Les revenus du pétrole augmentent, mais les pays consommateurs ont encore un pouvoir immense sur le marché pétrolier mondial. Les Iraniens comprennent qu’une alliance des pays producteurs de pétrole est nécessaire pour tirer le plus d’avantages de leurs importantes réserves en pétrole. C’est ainsi que les iraniens deviendront avec les vénézuéliens les pays les plus actifs dans la création de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) en 1960. L’organisation est initialement créée pour combattre la baisse du prix du baril qui accompagne l’exploitation croissante des ressources pétrolières.
Le deuxième choc pétrolier, en 1979, se produit sous les effets de la révolution iranienne puis de la guerre Iran-Irak qui s’ensuit. Saddam Hussein envahit l’Iran en profitant de la faiblesse de l’Etat suite à la révolution pour essayer de mettre la main sur les champs pétroliers du sud, où habitent des minorités arabophones. Le dictateur iranien est alors soutenu par les grandes puissances occidentales, comme cela a été amplement documenté. A la fin de la guerre, sous l’effet conjugué des destructions et des sanctions iraniennes, la production iranienne a plongé malgré l’importance des réserves. Au cours de la période qui suit, l’industrie pétrolière mondiale connait des changements majeurs : une forte augmentation des coûts d’exploration et de production, conjuguée à une baisse de la taille des gisements découverts. La concurrence s’exacerbe entre les pays concernés. L’apparition de nouveaux pays gros consommateurs de pétrole comme la Chine ou l’Inde fait augmenter les besoins pétroliers au niveau mondial. Faible production mais immense potentiel de l’Iran, besoins mondiaux accrus, position géographique au centre des zones riches en pétrole, les éléments se réunissent pour faire de l’Iran un partenaire recherché des grandes puissances mondiales grandes consommatrices de pétrole.
Le pétrole de l’Iran au XXIème siècle
L’Iran faisait partie des plus importants producteurs du monde juste avant la révolution de 1979. La production iranienne n’est plus que de 4 millions de barils par jour en 2006, alors qu’elle representait plus du double en 1979. Après 30 ans de sanctions américaines dont 10 ans de guerre avec l’Irak, l’industrie pétrolière iranienne aurait besoin d’investissements très lourds pour revenir à son niveau d’avant 1979. Les sanctions américaines visent le secteur énergétique iranien depuis 1995, et courent jusqu’à 2011. Elles empêchent toute compagnie d’investir plus de 20 millions de dollars par an en Iran. Les installations d’extraction et de raffinage tombent en obsolescence et le secteur nécessiterait 80 millions de US dollars d’investissements pour revenir à son niveau d’avant 1979. Le développement du gaz naturel iranien, qui représente un énorme potentiel, demanderait 85 milliars de US dollars d’investissement d’ici à 2030 3.
Le manque d’investissement en Iran se traduit aussi par une situation domestique potentiellement explosive : les importations d’essence représentent 43% de l’essence consommée en Iran, car les capacités de raffinage sont insuffisantes pour faire face à une demande croissante des iraniens. En subventionnant les prix des produits pétroliers vendus en Iran, l’Etat iranien a fait fortement grimper l’inflation ces dernières années, jusqu’à atteindre les 30%. De plus, le gouvernement a été obligé de mettre en place un système de rationnement de l’essence pour essayer de limiter la consommation nationale. Le régime iranien, qui avait promis d’amener les revenus du pétrole sur la table de tous les iraniens, se place ainsi dans une posture dangereuse qui pourrait être exploitée par les Occidentaux qui auraient des vues sur les réserves énergétiques iraniennes.
En lisant l’actualité nationale et internationale de l’Iran à travers le prisme du marché mondial de l’énergie, dans une optique géopolitique, le pays apparait au centre de nombreux intérêts, comme s’il était courtisé pour son pétrole et son gaz. Les Russes participent au programme nucléaire civil iranien, vendent des armes à l’Iran et préfèrent les discussions aux sanctions dans les instances internationales. Les Chinois vendent également des armes aux iraniens et signent des contrats pour le développement de projets pétroliers. La France, avec une entreprise comme Total, est également sur les rangs pour s’assurer une partie du pétrole iranien. Les Etats-Unis essaient de se rapprocher du pétrole iranien de toutes les manières : menaces d’intervention armée au prétexte du programme nucléaire qui pourrait être militaire, reprise de contact diplomatique timide après vingt-cinq années de rupture, espoir d’un changement de régime en Iran suite à la réélection contestée d’Ahmadinejad.
En plus de ses réserves énergétiques, l’Iran attire par sa position géographique. Il possède la capacité de couper le trafic dans le détroit d’Ormuz, par lequel transite 25% du pétrole mondial. L’Iran est situé au carrefour de deux bassins pétroliers extrêmement importants pour l’économie mondiale : le Golfe Persique et la Caspienne. Traverser l’Iran est le chemin le plus court pour amener le pétrole et le gaz des pays du bassin de la mer Caspienne vers l’Océan indien en évitant la Russie.
Le pétrole extrait en Iran pour les besoins des pays occidentaux a façonné l’histoire de la région depuis un siècle. Aujourd’hui encore, dans un contexte de course mondiale aux ressources énergétiques, les richesses pétrolières et gazières de l’Iran sont convoitées par les grands acteurs mondiaux. Lire l’actualité de l’Iran à travers le prisme de la géopolitique du pétrole donne une autre vision de l’évolution des négociations entre l’Iran et la communauté internationale, des avancées comme des rebuffades des différentes parties en présence.
Notes :
- Spoiler:
- « Le Pétrole en Iran », Babak Ershadi, La Revue de Téhéran, n°28, mars 2008.
Blood And Oil: The Dangers And Consequences of America’s Growing Dependency on Imported Petroleum, Michael T. Klare, Owl Books, New-York, 2004.
Iran’s oil industry : A house of cards ?, Gal Luft, Institute for the Analysis of Global Security, 5 juillet 2007.
Source:http://liranpourlesnuls.net
De la fabrication des représentations dans les cartes
Relations économiques extérieures de l’Iran
En conséquence de ses prises de positions sur la scène internationale, l’Iran subit de nombreuses sanctions économiques. Depuis 1996, les États-Unis ont imposé un embargo sur les importations de pétrole et d’autres produits iraniens, puis d’interdiction d’investissements des firmes américaines, et dans certains cas non-américaines (loi d’Amato-Kennedy de 1996), vers l’Iran.
Sous la présidence de Hachemi Rafsandjani (1989 – 1997), le pays a dû entamer une nouvelle politique économique de privatisation et d’ouverture et d’encouragement des investissements étrangers en Iran. Pour financer ses projets, l’état iranien a même sollicité des emprunts de la part de ses partenaires étrangers ou des instances financières internationales. La baisse des subventions qui s’en est suivie, et la mauvaise gestion de l’économie, a entraîné la hausse des prix et du chômage. Cependant, l’ouverture aux investissements extérieurs est parfois freinée par le nationalisme économique des députés du Majles.
Du fait de l’importance de l’industrie pétrolière et de la dépendance extérieure du pays pour de nombreux produits, le taux d’ouverture (importations plus exportations en pourcentage du PIB) de l’Iran est cependant relativement élevé (54%, soit un taux comparable à celui de l’Allemagne). Ses principaux partenaires commerciaux sont l’Allemagne, les Émirats Arabes Unis et la Chine, suivis par des pays européens (la France est le troisième fournisseur de l’Iran).
La situation de l’Iran vis-à-vis de l’extérieur est donc celle d’une dépendance à ses exportations de pétrole et d’un handicap provoqué par les sanctions internationales. À court terme, les tensions actuelles sur la question nucléaire peuvent, selon le jeu diplomatique, tout à la fois provoquer l’allègement ou l’aggravation de ces sanctions. En 2006, les revenus du gaz et du pétrole ont été le moteur principal de l’économie et de la stabilité sociale précaire du pays. L’économie iranienne ne se développe toujours pas, et les revenus pétroliers représentent une bouée de sauvetage pour un pays possédant une économie administrée et inefficace1.
Notes :
Actes de la journée d’étude du 17 mai 2006, Où va l’Iran , Fondation pour la recherche stratégique
Source:http://liranpourlesnuls.net
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