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L'agriculture et l’alimentation dans le monde

3 participants

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Personne à contacter L'agriculture et l’alimentation dans le monde

Message par Syfou Mer 1 Fév - 22:26

L'enjeu alimentaire

La situation alimentaire dans le monde

L’agriculture pourrait nourrir la population mondiale. Pourtant, en 2009, dans le monde, 1 milliard 20 millions d’hommes et de femmes ne mangent pas à leur faim. Ce chiffre n’a jamais été aussi important depuis 1970.

Cette situation est plus visible aux yeux du grand public depuis les émeutes de la faim, en 2008 ; ces manifestations ont éclaté dans les villes.

Dans les campagnes, une population silencieuse souffre de la faim depuis des décennies. Les ¾ sont des paysans et leur famille. Le continent le plus touché par la faim est l’Asie, où vivent 63 % des personnes sous-alimentées du monde. Dans les pays du Nord aussi des millions de personnes n’ont pas accès à une alimentation suffisante. En France, plus de 2, 5 millions de personnes ont recours chaque année à l’aide alimentaire.

Pourquoi cette situation ? Quelles sont les causes de ces inégalités ? Pourquoi les paysans, qui sont censés nourrir la planète, ne parviennent-ils pas à se nourrir eux-mêmes ?

Le droit à l’alimentation

La reconnaissance du droit à l'alimentation a une histoire. Il est reconnu dans plusieurs textes juridiques internationaux, dont l’article 25 de la Déclaration universelle des droits de l’homme, adoptée en 1948 qui stipule que « toute personne a droit à un niveau de vie suffisant pour assurer sa santé, son bien être et ceux de sa famille, notamment pour l’alimentation… ».

L’apparition de la notion de "sécurité alimentaire", dans les années 70, correspond à une avancée dans la prise de conscience de la communauté internationale de la nécessité d’identifier les causes du problème de la faim et de définir des stratégies pour lutter contre elle. Pour préserver la sécurité alimentaire, chaque pays devrait avoir la liberté d’exercer sa propre souveraineté alimentaire, c’est à dire de définir ses politiques agricoles et d’assurer l’autosuffisance alimentaire pour les principales productions agricoles de base (riz, blé…).

La faim, c’est quoi ?

Lorsque nous entendons le mot « faim » nous avons en tête les images choc diffusées sur nos écrans de télévision, de personnes décharnées, d’enfants au ventre gonflé qui souffrent des conséquences de famines au Soudan ou au Libéria. Ce sont des situations extrêmes.

Il convient de préciser les termes que l’on utilise et de bien faire la différence entre sous-alimentation, malnutrition, disette ou famine.
Chacune de ces situations a des conséquences dommageables, souvent très graves ; leurs causes et les moyens pour y remédier ne sont pas les mêmes.

La faim pourquoi ?

Trop de monde sur la planète ?
L’idée que l’augmentation de la population met en danger la subsistance du monde naît à la fin du XVIIIe siècle avec les travaux de Malthus. Elle a donné naissance à diverses théories et débats. L’expansion démographique ne se poursuit pas de la même façon dans tous les pays du monde. Dans certaines régions, la croissance exponentielle de la population est à l’origine de la surexploitation des terres et de la dégradation de l’environnement, créant une situation catastrophique.

- Catastrophes naturelles, guerres…
Les événements climatiques exceptionnels (cyclones, sécheresses…), les catastrophes biologiques (invasion d’insectes ravageurs…), les conflits et les guerres peuvent expliquer des situations de sous-alimentation mais n’aboutissent à la famine que dans les régions du monde où de larges couches de la population souffrent déjà d’une pauvreté si grande qu’elles ne disposent pas de moyens pour lutter efficacement contre ces fléaux et dont le gouvernement n’est pas en mesure, de remédier à ces désastres.

- La pauvreté est la première cause de la faim
La raison majeure des situations de sous nutrition, de disette ou de famine est l’impossibilité d’accéder à une nourriture suffisante. Elle concerne les populations pauvres qui ont de sérieuses difficultés d’approvisionnement que ce soit à cause de leurs faibles capacités productives ou de leur absence de revenus suffisant pour acheter de quoi manger à leur faim. Amartya Sen, prix Nobel d’économie en 1998, affirme que le problème est avant tout dans la répartition des ressources sur la planète, dans les inégalités et la misère.

- L’inégal accès aux moyens de production
Parmi les populations pauvres, les principales victimes de la malnutrition, sont les petits paysans des pays du Sud et leurs familles. Ces petits paysans ne disposent, bien souvent, que d’une petite parcelle de terre ou parfois même n’ont aucun accès à la terre. Ils n’ont pas accès à l’eau pour irriguer leur culture, ni au crédit pour s’équiper. Ils n’arrivent pas à produire assez pour se nourrir et nourrir leur famille. Les brevets sur le vivant constituent également une menace pour ces paysans. En effet, des multinationales revendiquent des droits de propriété intellectuelle sur des plantes cultivées depuis des siècles par des paysans, notamment en interdisant le droit de ressemer le grain récolté.

- La libéralisation des échanges affaiblit les plus pauvres
La libéralisation des échanges est une des causes majeures de la faim dans le monde : les petits paysans qui n’ont que des outils manuels, ne peuvent résister à la concurrence de ceux qui ont des tracteurs et moissonneuses batteuses.
Le prix des matières premières est fixé en fonction du coût le plus bas des cours mondiaux. Ce prix se base sur les prix imposés sur le marché mondial par les exploitations les plus compétitives du monde, 20 000 fois plus productives que les exploitations les plus petites.
Cette situation est responsable d’une baisse des prix agricoles réels. Ainsi les paysans du Sud ont, en 2010, un pouvoir d’achat moins élevé qu’en 1950.
Dans un même temps, la politique des institutions financières internationales accentue cette concurrence en encourageant une spécialisation des pays par secteur (ex. le soja en Argentine).

Quelles solutions ?

- L’aide alimentaire, ses limites
La distribution de denrées alimentaires aux populations pour assurer leur survie en cas de famine, répond à une nécessité d’urgence mais elle peut avoir des effets secondaires néfastes et n’est pas une solution à long terme.

- Les OGM en question
Depuis une vingtaine d’années se pose la question de l'utilisation de variétés nouvelles de plantes performantes obtenues grâce à des modifications du gène de la plante, les Organismes Génétiquement Modifiés (OGM), supposés apporter une solution au problème de la faim dans le monde. Cette affirmation n’est pas démontrée et le développement de ces biotechnologies doit faire l’objet d’une totale transparence et du principe de précaution,

- La « Révolution verte », lancée dans les années soixante, qui avait pour objectif d’apporter une solution au problème de la faim, a amélioré la productivité de cultures vivrières importantes (riz, maïs, manioc…) et la sécurité alimentaire d’un pays comme l’Inde, mais elle est loin d’avoir bénéficié à la majorité des paysans du monde.

- La promotion de l’agriculture durable est une dynamique qui respecte les milieux naturels (eau, sol végétation…) et les sociétés qui y vivent et qui permet aux petits agriculteurs de se développer sans détruire leur milieu naturel. Elle vise à atteindre un prix juste qui permette aux petits paysans et à leurs familles de se nourrir correctement, de vivre décemment, et d’investir dans leurs productions. En cela, elle rejoint le commerce équitable.

Pour faire reculer la faim

La réduction de la malnutrition et de la faim dans le monde passe par un ensemble de mesures visant à :
- Permettre aux petits paysans d’avoir accès à la terre et à l’eau.
- Favoriser le renforcement des organisations paysannes.
- Consolider les services aux petits producteurs (accès aux semences, aux engrais, aux crédits, à l’information…)
- Protéger les producteurs du Sud afin qu’ils puissent vendre leurs produits à un prix rémunérateur..
- Réguler le commerce international pour que soit respecté le droit des peuples et des nations à la sécurité et à la souveraineté alimentaires.
« Il ne suffit pas de produire des aliments. Il faut encore qu’ils puissent être achetés et consommés par les groupes humains qui en ont besoin. » disait, il y a cinquante ans déjà, le Brésilien Josué de Castro.

© Ritimo, Cdtm34, Cridev, Recidev (dossier mis à jour en avril 2010)

http://ritimo.org


L’agriculture et l’alimentation dans le monde : images médiatiques et réalités

De façon récurrente, les médias nous alimentent en images stéréotypées et convenues concernant les grandes questions que posent l’alimentation et l’agriculture dans le monde. Les présentations partielles, non ou insuffisamment contextualisées, et évitant le plus souvent tout débat contradictoire, sont monnaie courante. Elles donnent en outre volontiers, selon les cas, soit dans l’angélisme, soit dans le catastrophisme, en faisant fi de l’indispensable hiérarchisation des données, des ordres de grandeur et des échelles géographiques.

L’objet des quelques pages qui suivent est de tenter d’éclairer un peu moins mal le citoyen de base — c’est une des missions que l’on voudra bien reconnaître à la géographie — sur quelques aspects majeurs de l’alimentation et de l’agriculture mondiales qui sont trop souvent abordés de façon plus idéologique que rigoureuse ou scientifique. Trop souvent l’écume des vagues se trouve projetée à la face du citoyen-consommateur au détriment de l’examen et de l’analyse des vagues de fond, c’est à dire des réalités véritables.

Au travers des images et des discours qui nous sont largement délivrés par la majorité des médias, une dizaine ont été retenus ici, sans que cette liste soit limitative. Chacun est appelé à la prolonger et, bien entendu, à apporter des arguments et/ou des informations allant dans le même sens ... ou en sens opposé.
le nombre d’agriculteurs diminue dans le monde ;
la progression de l’agriculture au détriment des forêts du monde tropical fait régresser de façon dramatique le captage du CO2 présent dans l’atmosphère ;
le nombre de personnes sous-alimentées est plus élevé en Afrique qu’en Asie ;
la consommation alimentaire s’uniformise (sous-entendu : s’américanise) de plus en plus à l’échelle mondiale : la "mal bouffe" progresse de façon généralisée ;
la sécurité alimentaire (au sens de sécurité sanitaire) est aujourd’hui moins bien assurée que jadis ;
l’agriculture biologique constitue une alternative généralisable et crédible à l’agriculture productiviste ;
le commerce équitable constitue une alternative généralisable et crédible à l’organisation actuelle des échanges internationaux de produits agricoles ;
l’Union européenne constitue une forteresse inaccessible aux exportations de produits agricoles provenant des pays en développement ;
l’agriculture française ne peut exporter que grâce à des subventions massives ;
les OGM (Organismes Génétiquement Modifiés) sont potentiellement et systématiquement dangereux pour l’environnement, pour les animaux et pour les hommes.

Nous allons les reprendre dans cet ordre.

1. Le nombre d’agriculteurs diminue dans le monde.


Cette idée reflète une vision très européocentrée. De fait, en Europe, le nombre des agriculteurs a fortement diminué depuis les lendemains de la Seconde Guerre mondiale, même s’il demeure encore élevé dans des pays comme la Pologne ou la Roumanie. En France, les agriculteurs ne représentent plus que 4% de l’ensemble de la population active et ils sont même devenus des "marginaux" dans les campagnes françaises. Toutefois, lorsque l’on passe à l’échelle mondiale les réalités apparaissent bien différentes. L’agriculture, qui figure parmi les plus vieux métiers du monde, continue à être le premier employeur de la planète : 45% de la population active mondiale travaillent encore dans l’agriculture. En outre, si l’on comptait moins d’un milliard d’agriculteurs dans le monde au début des années 1970 (900 millions en 1968), ils sont aujourd’hui (2005) plus de 1350 millions. Selon la FAO, que l’on peut croire à ce sujet (plus que sur ses prospectives récentes concernant l’agriculture biologique) leur nombre est encore appelé à progresser dans les deux décennies qui viennent malgré les réels mouvements d’exode agricole que l’on relève dans de nombreux pays dont la Chine. Conservons toujours en mémoire que sur les 1350 millions d’agriculteurs de la planète, les 2/3 sont soit chinois, soit indiens (cf. F.Landy, 2006, Un milliard à nourrir : grain, territoire et politiques en Inde, Belin).

2. Captage de CO2, biodiversité, défrichement et exploitation des forêts tropicales.

Les défrichements opérés au détriment des forêts tropicales peuvent être à juste titre accusés de détruire des "puits à carbone" bien utiles pour lutter contre le réchauffement climatique et de faire reculer la biodiversité. En laissant de côté le fait qu’une plus forte teneur en CO2 dans l’atmosphère ne peut qu’être favorable à l’accroissement de la production agricole, on peut s’interroger sur une vision aussi tranchée des choses. L’agriculture sous forêt telle qu’elle est pratiquée dans différentes régions du monde tropical (cf. H. Cochet, 2001, "Crises et révolutions agricoles au Burundi") présente des niveaux de biodiversité bien supérieurs à ceux des plantations forestières monospécifiques.

Quant aux jeunes plantations de palmiers à huile que l’on développe aujourd’hui en Amérique latine ou en Asie du Sud-Est en les substituant à des forêts tropicales adultes, elles absorbent davantage de CO2 qu’une forêt adulte, même si elles se traduisent effectivement par un recul de la biodiversité (cf. J. Boulier et L. Simon :"Les ressources forestières au coeur des enjeux du développement durable", chapitre 3 (pp. 77-90) in "Le développement durable" (Y. Veyret, dir.), Sedes, 2007). Par ailleurs, défrichement et exploitation des forêts tropicales sont trop souvent seulement envisagés au travers d’un schéma de mondialisation Nord-Sud (le Nord exploitant le Sud), alors qu’ils s’opèrent de plus en plus au travers de relations Sud-Sud. Une grande partie du soja cultivé dans les Campos Cerrados brésilien, région où continue à progresser le premier front pionnier agricole de la planète, se trouve exporté vers la Chine. Moins de 5% des exportations mondiales de bois tropicaux vont vers l’Europe ; l’essentiel va vers la Chine et secondairement vers l’Inde. L’exploitation des forêts tropicales se trouve en outre aujourd’hui principalement réalisée par des firmes chinoises (d’Asie du Sud-Est), indiennes (du Gujerat) ou syro-libanaises (cf. J-M Roda : « L’économie globale du bois tropical », chapitre 8, pp. 105-116, in La Mondialisation, l’intégration des pays en développement, Ph. Cadène (dir.), Sedes, 2007).

3. La répartition géographique des personnes sous-alimentées dans le monde.

Les cartes qui nous sont le plus souvent proposées à ce sujet sont fondées sur des valeurs relatives : elles sont établies en pourcentages de la population sous-alimentée dans la population totale. L’Afrique noire ressort alors très nettement sur ces cartes avec plus de 20% et parfois plus du tiers de la population totale survivant en situation de sous-alimentation chronique. Mais si l’on dresse une carte à partir de valeurs absolues (des nombres de personnes sous-alimentées), l’Afrique apparaît certes toujours, mais les deux ensembles géographiques qui ressortent le plus sont la Chine et le subcontinent indien (cf. J-P Charvet : "L’agriculture mondialisée", Documentation Photographique n° 8059, La Documentation Française, septembre-octobre 2007). La situation alimentaire va plutôt en s’améliorant dans ces pays émergents, mais ce sont eux qui continuent à regrouper les plus grands nombres de personnes sous-alimentées sur notre la planète, malgré le développement industriel et la révolution verte (dont le rythme de progression s’est d’ailleurs nettement ralenti).

4. La consommation alimentaire mondiale s’uniformise et s’américanise.

On note bien une réelle diffusion à l’échelle mondiale d’une alimentation standardisée promue par les grandes firmes de l’agroalimentaire et/ou par les grandes chaînes de restauration rapide. Mais les mêmes firmes et les mêmes chaînes s’efforcent de prendre de plus en plus en compte les habitudes alimentaires locales et le pourcentage des personnes qui utilisent de façon assidue la restauration rapide demeure finalement bien limité, soit pour des raisons de goût, soit pour des raisons de moyens. En fait, ce qui frappe bien davantage, c’est une extraordinaire diversité des plats et des cuisines qui sont aujourd’hui mises à la disposition des consommateurs dans les pays riches et dans les principales villes des pays pauvres : on y a désormais accès à des cuisines venant du monde entier (cf. G. Fumey et O. Etcheverria :Atlas mondial des cuisines et des gastronomies, Autrement, 2004). Par ailleurs le remarquable album de photographies publié par le journaliste californien Peter Menzel (P. Menzel et F. d’Aluisio :Hungry Planet, what the world eats, Material World Book and Ten Speed Press, 2005) souligne la permanence d’une étonnante diversité des habitudes alimentaires à l’échelle de la planète : une trentaine de familles relevant de 24 pays différents ont été photographiées avec, devant elles, l’ensemble des produits alimentaires qu’elles consomment au cours d’une semaine. Se dégage de cet ensemble de photographies (dont certaines ont été reprises dans le n° 8059 : L’agriculture mondialisée de la Documentation Photographique) les images de géographies très contrastées des habitudes et des régimes alimentaires : les produits locaux ou "géographiques" continuent à tenir une place majeure par rapport aux produits "mondiaux".

En revanche, il y a bien à l’échelle mondiale une évolution qui touche des fractions de plus en plus importantes de la population mondiale : c’est celle d’une consommation accrue de protéines d’origine animale (lait, oeufs, viandes ...). Ceci est à mettre principalement en relation avec l’enrichissement de fractions toujours plus importantes de la population dans les pays émergents, phénomène déjà signalé depuis plusieurs années (cf. J-L Chaléard et J-P Charvet : Géographie agricole et rurale, Belin, 2004). Comme oeufs et viandes sont largement obtenus à partir de céréales et de tourteaux d’oléagineux on tient là une cause majeure et durable (plus importante que de développement de la production de biocarburants qui connait actuellement un net palier) de l’envolée récente des cours des céréales et des graines oléagineuses sur le marché mondial.

5. La sécurité alimentaire est aujourd’hui moins bien assurée que jadis.

L’hypermédiatisation de différentes crises alimentaires récentes (ESB, fièvre aphteuse, grippe aviaire ...) n’a pas manqué de générer des doutes sur la qualité sanitaire des produits proposés au grand public, celui-ci apparaissant toujours plus demandeur (est-ce un effet du viellissement des populations ?) de "sécurité" dans tous les domaines. En fait la sécurité alimentaire des populations n’a jamais été aussi bien assurée qu’aujourd’hui dans les pays riches qui ont mis en place des dispositifs de contrôle et des systèmes d’alerte particulièrement efficaces. L’exemple de la grippe aviaire en constitue une illustration (cf. J-P Charvet : L’agriculture mondialisée, Doc. Photo. n° 8059). Parmi les 160 victimes que la grippe aviaire a fait dans le monde en 2006, aucune ne résidait dans un pays riche, mais 63 vivaient en Indonésie, 43 au Vietnam, 17 en Thaïlande ... Les modes d’élevage (promiscuité entre agriculteurs et volailles cohabitant dans les mêmes bâtiments) et de commercialisation (sans contrôle, sur de petits marché locaux) ainsi que des encadrements vétérinaires trop peu denses et largement déficients rendent compte de l’essentiel de ces contrastes entre pays riches et pays pauvres. La fièvre médiatique entraînant de fortes baisses des ventes a été jusqu’ici bien plus redoutable que la grippe aviaire elle-même pour des élevages de volailles le plus souvent confinés et toujours étroitement surveillés des pays industrialisés.

6. L’agriculture biologique, alternantive généralisable ?

Rappellons que les agriculteurs "bio" s’interdisent tout recours à des intrants d’origine industrielle (i.e. à des produits chimiques de synthèse), mais qu’ils n’ont aucune obligation de résultat : il est le plus souvent impossible de faire le départ en se fondant sur des analyses chimiques entre produits "bio" et produits provenant d’une agriculture conventionnelle correctement menée. La différence provient essentiellement du respect de cahiers des charges très stricts (et très étroitement contrôlés) portant sur la gestion de l’environnement, le bien-être animal ... (cf. J-P Charvet : "Agriculture et développement durable", chapitre 5, pp.117-135, in Le développement durable (Y. Veyret, dir.), Sedes, 2007).

Cette agriculture qu’il convient d’encourager (le récent "Grenelle de l’Environnement" vient de fixer pour la France des objectifs de 6% de la SAU en 2010 et de 20% en 2020) présente cependant un certain nombre de limites (l’agriculture biologique couvre actuellement en France 2% de la SAU et concerne moins de 2% des exploitations agricoles françaises). Une première limite est qu’elle réclame bien davantage de main d’œuvre (les interventions humaines, par exemple pour le désherbage, sont nettement plus nombreuses), ce qui en fait plutôt une agriculture de pays pauvre que de pays riche. Une seconde limite est que ses rendements sont plus faibles et plus irréguliers (l’été 2007, très humide, a été redoutable pour bien des viticulteurs "bio"), ce qui explique qu’en France l’exploitation moyenne "bio" soit de taille supérieure à celle de l’exploitation agricole moyenne nationale. Dans ces conditions, l’agriculture biologique ne peut se maintenir et progresser que si une fraction de consommateurs relativement fortunés et motivés accepte de payer nettement plus cher ses produits. De façon significative on trouve parmi les leaders mondiaux de l’agriculture"bio" des paradis fiscaux comme la Suisse (plus de 11% de la SAU) ou le Lichenstein (26% de la SAU). A l’échelle planétaire l’agriculture biologique certifiée comme telle couvrait en 2006 31 millions d’hectares, soit moins de 1% de la SAU mondiale, et trois fois moins que les cultures de plantes OGM (102 millions d’hectares) (cf. J-P Charvet : L’agriculture mondialisée, Doc. Photo. n° 8059). Faute de pouvoir être produits en quantités suffisantes dans les pays riches, les produits agricoles "bio" sont de plus en plus importés (par exemple de Chine), ce qui implique des distances parfois importantes à parcourir. Les consommations notables de carburants d’origine fossile et les émissions de CO2 qui en résultent posent la question, chère aux écologistes anglo-saxons et très géographique, des "food miles". Plus globalement, il ne faut pas perdre de vue qu’au cours des deux dernières décennies l’indispensable accroissement de la production agricole mondiale n’a pu être satisfaite que grâce à une progression continue des rendements par hectare, les superficies cultivées n’ayant que très peu progressé à l’échelle mondiale depuis les années 1980 (cf. J-L Chaléard et J-P Charvet : Géographie agricole et rurale, Belin,2004). Dans ces conditions s’il est possible de programmer localement une réduction des rendements par hectare et donc une extensification de la production, cette alternative n’existe pas au niveau global.

7. Le commerce équitable, alternative généralisable ?

Tout comme l’agriculture biologique, le commerce équitable mérite d’être encouragé. Il apparaît en rapide progrès de nos jours, en particulier depuis qu’il a été récupéré par les chaînes de la grande distribution alimentaire qui ont chacune leurs marques de commerce équitable. Il permet qu’une part plus importante du prix final payé par le consommateur (prix un peu plus élevé que celui d’un produit standard) aille au producteur. Comme le souligne J-P Boris ( "Commerce inéquitable, le roman noir des matières premières", Hachette, 2005) il permet "d’aider le tiers monde en faisant ses courses". L’achat de produits du commerce équitable peut donc relever pour certains consommateurs "bobos" de la même bonne conscience que l’achat des indulgences à l’époque de Martin Luther. Le fait de pouvoir mieux rémunérer l’agriculteur de base (tout en lui imposant certaines contraintes comme celle de scolariser ses enfants) est incontestablement positif, mais il apparaît que ces filières de commercialisation profitent surtout aux communautés agricoles qui sont déjà les mieux organisées et les plus instruites. Aujourd’hui environ un million d’agriculteurs se trouvent impliqués dans des opérations de commerce équitable, soit moins d’un millième des agriculteurs de la planète. Le produit le plus concerné par ce type de commerce est le café, mais moins de 0,5% de la production mondiale de café passe actuellement par des filières de commerce équitable. La marge de progression demeure énorme. Un des pays où le commerce équitable est le plus présent du côté des consommateurs est la Suisse. Serait-ce parce que les suisses, qui abritent chez eux bon nombre de sièges sociaux de grandes firmes du commerce international des produits agricoles et agroalimentaires, pensent avoir beaucoup à se faire pardonner ?

8. L’Union Européenne, forteresse imperméable aux importations de produits agricoles ?

La réponse peut être rapide : elle est le premier importateur mondial de produits agricoles et agroalimentaires. Quant aux importations provenant des pays pauvres, elle sont presque toujours exemptées de tout droit de douane. L’Union européenne achète même chaque année aux pays ACP au prix européen, c’est à dire à un prix en général nettement supérieur au cours mondial, des quantités appréciables de sucre, au titre de son aide au développement .

9. L’agriculture française est incapable d’exporter sans subventions massives.

C’était déjà inexact avant 2006 et ça l’est devenu tout à fait aujourd’hui en relation avec l’envolée — semble-t-il durable— des cours des matières premières agricoles (cf. Images Economiques du Monde, 2007 et 2008). Depuis la réforme de la Politique Agricole Commune de 1992, les prix ont nettement baissé sur le marché intérieur européen et étaient déjà devenus très proches des cours mondiaux. Au cours des toutes dernières années, c’est surtout la force de l’euro par rapport au dollar américain qui a rendu nécessaire à certains moments l’attribution de "restitutions" (aides aux exportations). En fait, l’agriculture française exporte de plus en plus de produits transformés pour lesquels il n’y a aucune aide à l’export. : c’est désormais le cas pour plus de 70% de l’ensemble de ses exportations agricoles et agroalimentaires. En outre, près des 3/4 des exportations agricoles et agroalimentaires françaises sont à destination du marché intérieur européen, qui est par définition un marché "unique" sur lequel règnent la libre concurrence et la préférence communautaire.

10. Quel est le degré de dangerosité des OGM ?

Les consommateurs, aussi bien en Amérique du Nord qu’en Europe, demeurent très réticents à l’égard des plantes OGM, même si jusque là elles n’ont causé aucun véritable problème sanitaire pas plus que d’ordre environnemental (les maïs OGM sont tous des maïs hybrides, donc des maïs dont les grains sont stériles : comment pourraient-ils se propager et échapper à tout contrôle ?). Parallèlement, l’Union européenne doit importer chaque année, compte tenu de son très important déficit en oléoprotéagineux, 15 millions de tonnes de tonnes de graines de soja et plus de 20 millions de tonnes de tourteaux de soja. Elle se trouve donc contrainte d’achèter sur le marché mondial du soja et des tourteaux de soja qui sont, compte tenu de leurs origines américaines du Nord ou du Sud, majoritairement OGM (cf. J-P Charvet : L’Agriculture mondialisée, Doc. Photo n° 8059) : le consommateur européen consomme donc directement et encore plus indirectement (au travers des viandes de porc et de volailles) beucoup plus d’OGM qu’il ne le pense. Jusque là sans problème majeur, semble-t-il.

Les agriculteurs français sont demeurés longtemps très méfiants à l’égard des OGM. Ils le sont devenus beaucoup moins (à l’exception notable des "faucheurs volontaires") depuis quelques années devant les intérêts multiples présentés par ces plantes pour ceux qui les cultivent. Certains OGM, tels les maïs Bt, ont été rendus aptes à se défendre par eux-mêmes contre les attaques de certains insectes ravageurs en secrétant un biopesticide (qui est d’ailleurs utilisé en agriculture biologique, mais sous forme d’aspersions). D’autres plantes OGM ont été rendues tolérantes à des herbicides qui sont aujourd’hui de plus en plus utilisés — les glyphosates — qui sont rapidement biodégradables. Ceci permet de cultiver en utilisant la technique du semis direct (sans labours) de réduire les risques d’érosion des sols et de limiter de façon très sensible les émissions de CO2 dans l’atmosphère (moins de passages d’engins lourds dans les champs, pas de labours). Depuis l’invention de l’agriculture il y a dix mille ans, aucune innovation agricole ne s’était diffusée aussi vite sur tous les continents : de 1,5 millions d’hectares cultivés en OGM en 1996 on est passé à 102 millions d’hectares en 2006 (soit trois fois plus à cette date que l’agriculture biologique certifiée comme telle). Cette progression est désormais plus rapide dans les pays pauvres (Inde, Chine...) que dans les pays riches qui arrivent malgré tout encore en tête avec plus de 60 millions d’hectares cultivés en 2006. Les deux Amériques - du Nord et du Sud - continuent à rassembler ensemble plus de 90% des superficies mondiales cultivées avec des OGM. Aux Etats-Unis, les maïs OGM tiennent une place importante dans la production de biocarburants (cf. J-P Charvet et A.Simon, site internet du Festival International de Géographie de St Dié, 2007).

Tout ceci ne signifie pas que le débat à propos des OGM soit sur le point d’être clos, ni qu’il ne soit pas légitime. Ces informations rapides ont pour seul objectif de l’éclairer cette question à partir d’un regard qui n’est pas en général celui des médias, surtout prompts à mettre en avant les actions des "faucheurs volontaires" ainsi que leurs sorties de prison ou entrées en prison, sans trop expliquer en quoi consiste exactement les OGM. aujourd’hui cultivés. Des scientifiques pourraient sûrement le faire. Encore faudrait-il leur donner la parole.

Jean-Paul Charvet

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Message par Daûphin_zz_47 Dim 13 Mai - 14:21

Conférence sur la sécurité alimentaire et le changement climatique

Agriculture et Alimentation- Conférence régionale de la FAO sur la sécurité alimentaire et le changement climatique - De hauts représentants de gouvernements d'Afrique du Nord et du Proche-Orient se réuniront du 14 au 18 mai au siège de l'Organisation des Nations unies pour l'Agriculture et l'Alimentation (FAO), à Rome, dans le cadre d'une conférence régionale pour le Proche-Orient.

Des ministres et hauts responsables de 30 pays membres de la FAO sont attendus à cette rencontre, en plus des observateurs, indique un communiqué de la FAO reçu ce vendredi par la PANA.

Les discussions devraient porter essentiellement sur des questions liées à la faim et la nutrition, notamment les pertes alimentaires et en eau, l'agriculture et le changement climatique, la sylviculture et la sécurité alimentaire mais aussi les politiques et la bonne gouvernance.

La conférence se penchera aussi sur les voies et moyens de réduire l'impact négatif de la désertification sur la production agricole.

La réunion ministérielle des 17 et 18 mai où interviendra le directeur général de la FAO, José Grazian da Silva, sera précédée par une réunion de deux jours des experts.

Pana 11/05/2012
http://www.afriquejet.com/conference-sur-la-securite-alimentaire-et-le-changement-climatique-2012051138268.html
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Message par Sphinx Sam 8 Sep - 0:20

Evolution des prix des produits alimentaires

http://info.rts.ch/infographies/prixalimentaires.html
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