Jamal Eddine el-Afghani (1838-1897)

Jamal Eddine el-Afghani

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Jamal Eddine Al afghani (1838-1897) Le père fondateur du modernisme islamique.




Le père fondateur du modernisme islamique. Il s’agit d’une personnalité extraordinaire qui a traversé l’histoire en laissant son impact sur les générations à venir. Un proscrit ; célèbre dans le monde islamique comme réformateur ; révolutionnaire ; et émancipateur. Son séjour en occident lui a permis d’aspirer à l’idéal des valeurs de la démocratie ; la liberté et l’égalité et rêvait de les voir se concrétiser sur la terre de l’islam déchirée par les fratricides et l’absolutisme exercé par les gouvernants sous l’œil protectrice des forces coloniales qui guettaient la situation sur le terrain dans l’attente de l’assaut. Apres avoir reçu sa première éducation dans diverses écoles religieuses prés de Kaboul en Afghanistan et quazouin et Téhéran en Iran ; a l’âge de 17ans Jamal Eddine est allé en inde vers 1855dans le but d’approfondir ses études dans les domaines scientifiques et religieux. Son premier passage en Egypte fut en 1870 ou il a donné des conférences et avait comme disciples Mohamed Abdou ; Rachid rida ; Mahmoud Sami baroudi et Saad zaghloul et autres. Ses cours se sont élargis au domaine politique. Ses idées ont été une source d’inspiration pour toute une génération qui s’est révoltée contre le sultan khédioui Abbas et ensuite contre le colonialisme britannique. Il fut mêlé à la révolte d’arabi pacha 1882 ; expulsé par les anglais et exilé en inde ;il continuait ses activités anticolonialistes. Débarqué a Londres puis a paris ou il fondait avec Med Abdou l’association « al ourouatou al outhka » le lien indissoluble ; et le journal qui portait le même nom destiné aux musulmans notamment en Iran et dans l’empire ottoman. En 1889 après sa rencontre avec le shah Nasser Eddine d’ Iran a Munich ce dernier lui a suggéré de s’installer en perse après avoir accepté ses conditions qui sont les suivantes : -promulgation d’une constitution. -organisation des élections libres (parlement). -l’égalité de tous devant la loi. -l’abolition des concessions octroyées arbitrairement aux puissances étrangères. - mettre fin a l’absolutisme royal. Le shah a accepté toutes ces conditions qui visaient la modernisation du pays avec sa détermination d’œuvrer dans ce sens. Chose promise chose due ; mais le shah n’a pas tenu ses promesses sous pressions des religieux qui prétendaient que la constitution est contraire a la loi de dieu ! De même que les élections libres peuvent remettre en cause l’autorité absolue du shah et son sort sera similaire à celui des monarques déchus. Jamal Eddine dégouté de voir que les réformes promises restaient en souffrance ; il passe a l’offensif ; en appelant au boycottage des cigarettes commercialisées par une société anglaise bénéficiaire de la concession au détriment de l’économie iranienne ; ce boycotte a enfin abouti au retrait de la dite concession par le gouvernement. Harcelé par le comportement du shah et ces complices Al afghani a trouvé refuge dans un célèbre sanctuaire du pays pour mener une rébellion passive ; ses nombreux sympathisants et disciples y affluent pour assister à ses causeries et prêches antimonarchiques dont l’écho se répondait a travers l’Iran.aprés une longue hésitation et malgré que le lieu est sacré Chez les iraniens ; le shah a été contraint de donner ses ordres pour l’investir et de chasser al afghani manu militari hors des frontières ; ce qui fut exécuté avec abus. L’intéressé a été humilié et outragé devant le public et a été dépouillé de ces effets et traité comme un malfrat- en signe de vengeance – sans prendre en considération sa qualité de religieux et sage qui jouit de l’estime des musulmans du monde entier. Expulsé à Istanbul vers 1891 ;le sultan turque Abdelhamid lui réserve un accueil digne de son rang ;et lui offre un logement spacieux et une pension suffisante pour subvenir a ses besoins dignement ; et l’autorise a recevoir ses invités et visiteurs sans restrictions ni conditions ; sauf que Jamal Eddine restera en résidence surveillée privé des déplacements ; ce qui deviendra avec le temps un emprisonnement déguisé surtout avec l’avènement de l’assassinat du shah d’Iran et son accusation a tort de complicité avec l’auteur de l’attentat .vu cette situation humiliante et outrageante et sous l’effet de son état de santé qui s’aggravait de jour en jour malgré le traitement subie ; il a adressé au sultan un écrit pour lui dire s’il est son invité ;il demande la permission de partir et s’il est prisonnier il préfère de lui mettre les chaines aux pieds et de le jeter dans un cachot. Sa lettre demeurera sans repense jusqu’à sa mort des suites d’un cancer de la mâchoire en 1897. La méthodologie d’Al afghani dans la réforme religieuse. Pour Jamal Eddine le coran est la base essentielle de toute réforme religieuse ; pour cela une relecture révolutionnaire du coran s’impose. Nous devons donc parfaire nos connaissances ; favoriser leur acquisition et faciliter leur accès a ceux qui les recherchent selon ses dires. S’agissant d’un pionnier de la renaissance « nahda » ; son œuvre sur les plans philosophiques ; littéraires ; religieux et politiques ; mérite une étude approfondie et non superficielle a l’instar de ceux qui le qualifie de déformateur ; philosophe mécréant …etc. ; car pour lui la rénovation doit se faire sans trop heurter ses coreligionnaires noyés dans les traditions rétrogrades et la commanderie du bien et l’interdiction du mal ; sans aucun effort intellectuel. La modernité exige un combat acharné contre le sous développement ; l’injustice et la domination étrangère. Le pilier de la civilisation musulmane est l’universalisme et la solidarité entre les musulmans. « L’ijtihad ‘ » est permis pour affronter les défis posés aux sociétés musulmanes dans tout les domaines ; sa porte doit rester ouverte. La société moderne et l’état de droit sont compatibles avec la religion musulmane et nul n’est censé prétendre le contraire. Parmi les œuvres écrites par al afghani on peut citer : - exposé complet de l’histoire des afghans. - Réfutations des matérialistes 1880. - repense à Ernest Renan ; philosophe et conférencier a la Sorbonne. Jamal Eddine démontre que l’islam est compatible avec la science ; seul son état actuel pouvait faire croire le contraire. Article publié au journal des débats ; paris ; 18 mai 1883. Anti maçonnerie. Pour des fins politiques ; Al afghani a été élu en 1878 a la tète de l’ordre de l’eastern star ; mais sa démission n’a pas tardée ; après avoir fermement condamné la franc maçonnerie vu ses intentions politiques non avouées exercées sous couverture d’actions caritatives et humanitaires. La vie d’Al afghani avait suscité des polémiques autour de sa nationalité afghane ou iranienne؟ ; Été il d’obédience chiite ou sunnite؟ !…etc. Sa mort survenue le 10 mars 1897 est douteuse ; s’agit-il d’une mort naturelle ou d’un assassinat؟ ; Personne ne connaitra la réalité. L’essentiel c’est que sa carrière comme penseur et militant a eu un impact positif au monde islamique et continue d’être une école et source d’inspiration ; dans la lutte contre l’autocratie et l’impérialisme occidental ; pour plusieurs générations.

JAMAL MESBAH
Source : http://www.oujdacity.net/national-article-52724-fr/

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Jamal Eddine Al-Afghani répond à Ernest Renan ou la raison face à l'aveuglement



Dans une conférence donnée à l'université de la Sorbonne en 1893, Ernest Renan a voulu démontrer que la religion musulmane était par son essence même opposée au développement de la science métaphysiques, et que le peuple arabe, par sa nature, n'aime ni les sciences métaphysiques, ni la philosophie :

[...] Cette science dite arabe qu'a-t-elle d´arabe en réalité? La langue, rien que la langue. La conquête musulmane avait porté la langue du Hedjaz jusqu´au bout du monde. Il arriva pour l´arabe ce qui est arrivé pour le latin, lequel est devenu en Occident, l´expression de sentiments et de pensées qui n´avaient rien à faire avec la Latium. [...] Il y a aussi grand malentendu à mettre la science et la philosophie au compte de l´Arabie qu´à mettre toute la littérature chrétienne latine, tous les scolastiques, toute la Renaissance, toute la science du XVI siècle et en partie du XVII siècle, au compte de la ville de Rome, parce que tout cela est écrit en latin. Ce qu´il y a de bien remarquable, en effet, c´est que parmi les philosophes et les savants dits arabes, il n´y n'en a guère qu´un seul, al-kindi, qui soit d´origine arabe; tous les autres sont des Persans, des Transoxiens, des Espagnols, des gens de Boukhara, de Samarkand, de Cordoue, de Séville. Non seulement ce ne sont pas des Arabes de sang, mais ils n´ont rien d´arabe d´esprit. Ils se servent de l´arabe, mais ils en sont gênés, comme les penseurs du moyen âge sont gênés par le latin et le brisent à leur usage. L'arabe, qui se prête si bien à la poésie et à une certaine éloquence, est un instrument incommode pour la métaphysique. Les philosophes et les savants arabes sont en général d´assez mauvais écrivains.

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