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Sociolinguistique des États-Unis
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Sociolinguistique des États-Unis
L'Amérique anglocentrique (1790-1865)
[...On compte cinq millions d'entrés entre1815 et 1860, dont 2,7 millions des îles Britanniques et 1,5 million d'Allemagne, des pays scandinaves et des Pays-Bas. Bref, ce sont des Européens, dont plus de la moitié provenait de la Grande-Bretagne, qui peuplèrent les États-Unis dans la première moitié du XIXe siècle.
On peut justement caractériser cette période comme celle de l'AMÉRIQUE ANGLOCENTRIQUE, c'est-à-dire une Amérique anglophone et d'origine européenne. Les États-Unis se présentaient alors essentiellement comme une Amérique anglo-saxonne, blanche, protestante et républicaine....]
Les exclus: les Noirs, les Indiens et les Chicanos
Le recensement de 1860 dénombrait quelque 23,1 millions d'habitants aux États-Unis, dont près de quatre millions d'esclaves vivant dans les 15 États esclavagistes du Sud à côté de huit millions de Blancs (sur un total de 19 millions). Cependant, sur les huit millions de Blancs que comptaient les États esclavagistes, seulement 385 000 possédaient des esclaves, soit 4,8 % de la population. De plus, parmi ceux qui détenaient du cheptel humain, la moitié n'avait que cinq esclaves ou moins, mais 10 000 Blancs en avaient plus de 50 et 3000 d'entre eux, plus de 100. Précisons que seulement 13 «barons du coton» possédaient plus de 500 esclaves. Au plan numérique, les planteurs formaient donc une petite minorité qui dominait toute la société américaine. Leur genre de vie constituait un modèle, alors que leur influence politique et économique était incontournable. En même temps, l'esclavage avait pris un essor imprévu: jamais il n'avait autant prospéré. La Grande-Bretagne avait aboli l'esclavage en 1833 dans ses colonies; la France avait fait de même en 1848. L'esclavage était partout en recul ailleurs dans le monde, sauf aux États-Unis où en se développant il était devenu encore plus inhumain.
L'esclavage était autorisé dans le Sud (en vertu de la Constitution de l'Union), mais interdit dans tous les futurs États situés au-dessus du 36e parallèle. La proportion des esclaves variait d'un État à l'autre: près de 50 % en Caroline du Sud et dans le Mississippi, plus de 40 % en Louisiane, en Alabama, en Floride et en Géorgie, seulement 13 % dans le Maryland, 10 % dans le Missouri et quelque 1,5 % dans le Delaware. Il restait quelque 260 000 Noirs émancipés lors de la Révolution, vivant dans des conditions difficiles et disposant de droits limités. Contrairement à ce qui s'est passé dans les Antilles, les esclaves noirs américains n'ont pas développé de créole, sauf en Louisiane. Ils ont parlé anglais dès le début de leur installation dans les plantations. Les Noirs demeurèrent une minorité raciale, non une minorité linguistique comme les Indiens et les Mexicains.
La situation juridique des esclaves était à peu près la même partout dans le Sud. Non seulement ils ne pouvaient posséder de propriété, mais ils ne pouvaient ni se déplacer ni se marier sans l'autorisation du maître, ni apprendre à lire ou à écrire.
Les Indiens
Pour ce qui était des Indiens, leur sort s'aggrava après l'indépendance. Considérés comme «sauvages», la Constitution les traita comme des nations étrangères, tenues hostiles par les dirigeants américains qui attribuèrent les relations avec les indigènes au secrétaire à la Guerre. Pour Thomas Jefferson, la situation paraissait très claire: «Vendez vos terres, adoptez l'économie agrairienne, défaites-vous de vos coutumes tribales, et vous pourrez devenir des citoyens américains.» Ou bien les Indiens acceptaient de se «civiliser» après avoir cédé leurs terres, ou bien ils se fondaient dans la masse des citoyens américains. Les États-Unis avaient reçu de la Providence la mission de conquérir le continent entier, donc de le mettre en valeur, afin de faire bénéficier l'ensemble des autochtones des «vertus de la civilisation». Évidemment, jamais la question des langues autochtones n'a même effleuré l'esprit des dirigeants américains.
Des politiques linguistiques restrictives furent rapidement adoptées. Ainsi, les Américains voulurent «civiliser» les Indiens.
[....À partir des années 1880, un grand nombre d'enfants indiens furent forcés de fréquenter des écoles unilingues anglaises. Dans ces écoles, on imposait des punitions très sévères à l'encontre des élèves surpris à utiliser leur langue ancestrale. Une telle politique s'est poursuivie jusque dans les années 1960. Entre-temps, des mesures similaires furent appliquées pour assimiler les Portoricains, les Hawaïens et les Philippins....]
Les Californios
Rappelons qu'après 1848 les États-Unis prirent possession des territoires arrachés au Mexique. Les populations locales qui y vivaient — plus de 75 000 personnes — ne parlaient que l'espagnol ou une langue amérindienne (plus rarement). Fait à noter, l'article 9 du traité de Guadalupe-Hidalgo garantissait aux Mexicains le maintien de leurs propriétés et le respect de leur religion. Aucune disposition n'était prévue pour la langue espagnole. Toutefois, en assurant que les habitants du pays devaient continuer à bénéficier des mêmes droits et privilèges que sous leur ancien gouvernement, le traité sous-entendait qu'ils devaient être gouvernés comme ils l'étaient auparavant. C'est dans cet esprit que les lois ont continué durant quelque temps d'être traduites et imprimées en espagnol. Dès 1849, les Californios (Californiens) avaient inclus des dispositions dans leur constitution stipulant que toutes les lois devaient être publiées en espagnol.
Mais les dispositions du traité de Guadalupe-Hidalgo furent vite oubliées par les nouveaux conquérants. Les Américains considérèrent l'imposition de la langue anglaise comme une nécessité primordiale: c'était un instrument de pouvoir sur ces populations. En 1855, l'anglais fut décrété la seule langue de l'instruction publique, ce qui excluait les Californios, ceux qu'on appelait aussi les Chicanos (aujourd'hui confondus avec les Hispaniques). Dès 1858, le nouvel État de la Californie créait des écoles séparées pour les «races inférieures», afin d'éviter que les Californios et les Indiens s'intègrent dans le système d'éducation publique et contaminent les Blancs. Tous les nouveaux élèves mexicains furent envoyés dans les écoles séparées sous prétexte que leurs «déficiences linguistiques» les empêchaient de partager les mêmes écoles que ceux qui parlaient anglais.[...En fait, le concept de ségrégation raciale fut étendu aux Californios. Ces écoles séparées furent maintenues jusque vers les années 1870. L'école publique anglaise devint ensuite le principal instrument d'américanisation et d'anglicisation des populations autochtones. Les Chicanos empruntèrent à l'anglais les termes de la réalité américaine pour lesquels ils ne connaissaient pas les équivalents dans leur langue. Par la suite, l'espagnol du sud-ouest des États-Unis fut inondé d'anglicismes provenant du contact des deux populations. Dans les écoles publiques, il était interdit de parler espagnol. Au besoin, l'interdiction était renforcée par des châtiments humiliants. Tout signe extérieur d'appartenance à la communauté mexicaine devint l'objet d'un profond mépris de la part des Anglos. C'est pourquoi de nombreux Chicanos en vinrent à vouloir nier leurs origines mexicaines en changeant de nom ou en prétendant ignorer l'espagnol. Mais ce n'était pas toujours aussi simple, comme l'a bien constaté le Latino Arturo Madrid-Barela....[..Jusque dans les années soixante, les élèves hispanophones de la vallée du Rio Grande furent détenus après les heures de classe — ce fut l'ère de la Spanish detention — pour avoir parlé espagnol. ..]
Les Asiatiques
À ces exclus il faut ajouter les Asiatiques qui avaient commencé à immigrer aux États-Unis à partir du milieu du XIXe siècle. Afin de faire face aux besoins croissants des nouvelles agglomérations, les États-Unis firent appel aux travailleurs asiatiques. En 1852, quelque 20 000 Chinois débarquèrent à San Francisco. Quelques années plus tard, en 1858, le gouvernement américain fit venir 25 000 autres Asiatiques pour travailler à la construction du premier transcontinental ferroviaire.
Ces Asiatiques ne furent pas considérés comme des citoyens américains, mais comme de simples travailleurs dont les droits demeurèrent aussi limités que ceux des Indiens. Dès 1854, les Américains envisagèrent de renvoyer les Chinois chez eux; comme l'opération était estimée à sept millions de dollars et qu'il manquait de bateaux, on laissa tomber. Puis, en 1863, on interdit aux enfants chinois de fréquenter les écoles publiques. En 1870, on imposa une taxe pouvant aller jusqu'à 5000 $ aux individus qui faisaient venir un Chinois dépourvu d'un certificat de bonne moralité. Sous la pression des politiciens de l'Ouest, le Congrès déposa en 1879 un projet de loi interdisant aux bateaux ayant plus de 15 Chinois à son bord d'accoster aux États-Unis, mais la loi ne sera pas appliquée, car le président Rutherford Hayes y apposa son veto, la loi se révélant contraire au traité de Burlingame. En vertu de ce traité signé le 28 juillet 1868 avec la Chine, les États-Unis s'étaient interdits de réglementer l’immigration des travailleurs chinois. Toutefois, en 1880, un nouveau traité avec la Chine autorisa les États-Unis à «réglementer, limiter ou suspendre» l'immigration chinoise, mais ne pouvait pas l'interdire totalement. En 1885, l’entrée de travailleurs sous contrat, surtout les Chinois, fut prohibée, alors qu'en 1888 la législation américaine autorisa l’expulsion des «immigrants illégaux». Par la suite, tous les Asiatiques furent considérés comme des «Mongolians».
http://www.tlfq.ulaval.ca/axl/amnord/usa_6-5histoire.htm
Daûphin_zz_47- Adm
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