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Géopolitique des Etats-Unis

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Personne à contacter Géopolitique des Etats-Unis

Message par Sphinx Jeu 1 Avr - 0:57

L'École américaine

Les géopoliticiens américains - l'amiral Alfred Mahan (1840-1914) ou le journaliste et professeur de science politique Nicholas Spykman (1893-1943) - se sont intéressés aux relations entre le développement technologique des civilisations et la domination de l'espace par les États. Fortement influencés par l'école anglaise, Mahan et Spykman articulent leurs travaux sur la puissance maritime (en anglais sea power) et la politique d'« endiguement » (en anglais containment) de l'Allemagne puis de la Russie, choisissant l'alliance avec l'Empire britannique.

L'École américaine a aussi expliqué comment les grands empires d'Asie avaient réussi à se stabiliser dans le temps en se basant seulement sur l'administration très hiérarchisée de l'irrigation dans les territoires ou l'Asie des moussons. C'est la théorie des despotismes orientaux, grande thèse de géopolitique. L'École américaine – ou École de Berkeley - s'est toujours intéressée à la dimension culturelle qui marque l'espace terrestre.
Le retour de la géopolitique américaine se poursuit au XXe siècle avec les thèses de Samuel Huntington dans Le Choc des civilisations.
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Personne à contacter Re: Géopolitique des Etats-Unis

Message par Sphinx Dim 4 Avr - 14:59

Opération "Occupation Durable"

Barack Obama l’avait promis durant sa campagne électorale : les troupes américaines allaient quitter l’Irak. Après sept ans de guerre et à l’occasion d’élections législatives dans le pays, les promesses semblent se concrétiser. Du moins si l’on en croit les déclarations officielles. Le journaliste Dahr Jamail, spécialiste de l’Irak, n’est cependant pas de cet avis. Il nous explique pourquoi le retrait des troupes n’est qu’un mythe.
Un langage clair, sans équivoque
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La Stratégie de défense nationale pour 2008 dit ceci :

« Les intérêts américains incluent la protection de la nation et de nos alliés contre toute attaque ou coercition, la promotion de la sécurité internationale en vue de réduire les conflits et de favoriser la croissance économique, ainsi que la sécurité des peuples du monde et l’accès de ces derniers aux marchés et ressources planétaires. Afin de poursuivre ces intérêts, les États-Unis ont développé des capacités militaires, des alliances, des coalitions, participé et apporté leur soutien à la sécurité internationale et aux institutions économiques, recouru à la diplomatie et au ‘soft power’ [capacité de persuasion amicale, NdT] pour modeler le comportement des États considérés individuellement et le système international, voire à la force si nécessaire. Ces instruments contribuent à informer le cadre stratégique des plans américains pour l’avenir et ils nous aident dans la réalisation de nos objectifs. »

Elle dit également :

« (…) Nos forces seront suffisamment puissantes pour dissuader des adversaires potentiels de poursuivre la constitution d’une armée dans l’espoir de surpasser ou d’égaler la puissance des États-Unis. Pour y arriver, les États-Unis auront besoin de bases et de stations à l’intérieur et au-delà de l’Europe occidentale et de l’Asie du Nord-Est. »

À la lumière d’objectifs aussi manifestes, il est hautement improbable que le gouvernement américain tolère jamais un Irak réellement souverain, débarrassé des troupes américaines, soit au sein de ses propres frontières, soit le surveillant depuis l’extérieur.

Le Status of Forces Agreement (SOFA – Statut des conventions militaires) entre les gouvernements irakien et américain fait état d’une poursuite de la présence américaine au-delà du délai d’août 2010 pour le retrait de toutes les troupes de combat, et du délai de 2011 pour le retrait des troupes restantes. Selon toutes les variantes de SOFA utilisés par les États-Unis pour mandater légalement leur millier de bases – ou presque – à travers le monde, il faut dire que, techniquement, aucune base américaine dans quelque pays étranger que ce soit n’est « permanente ». Par conséquent, même si elles existent depuis des décennies, les bases américaines au Japon, en Corée du Sud et en Allemagne ne sont pas « permanentes ». Au sens technique du terme. La plupart des analystes sont d’accord pour dire que les États-Unis prévoient de maintenir au moins cinq bases « permanentes » en Irak.

L’écrivain, linguiste et analyste politique américain des plus appréciés, Noam Chomsky, a déclaré : « Les bases [à l’étranger] constituent l’Empire. Elles sont le point de projection du pouvoir et de l’expansion du pouvoir. » Chalmers Johnson, écrivain et professeur émérite de l’Université de Californie à San Diego, y allait du commentaire suivant : « En un sens symbolique, [les bases] constituent une façon de montrer que l’Amérique est là qui veille. »

Gordon Adams, depuis très longtemps analyste de l’Université George Washington en matière de défense, a déclaré à l’Associated Press que, dans le contexte élargi du renforcement de la présence américaine au Moyen-Orient, il était préférable d’avoir des bases en Irak que des porte-avions dans le golfe Persique. « Les porte-avions n’ont pas le punch. Les infrastructures terrestres présentent un énorme avantage. Au niveau de la stratégie, c’est d’un bon sens absolu d’avoir des bases en Irak. »

Selon le professeur Zoltan Grossman de l’Evergreen State College, qui a fait des recherches sur les bases militaires et fait partie depuis plusieurs années du réseau mondial contre les bases à l’étranger, les États-Unis n’ont pas l’intention de lâcher le contrôle de leurs bases en Irak. Le Pentagone, estime-t-il, dispose d’un tas de vieilles ficelles pour masquer leur présence militaire et leurs pressions par les armes.

Dans une interview accordée à Truthout, il faisait remarquer :

« Depuis la guerre du Golfe, les États-Unis ne se sont pas contentés de construire des bases pour mener leurs guerres, mais ils ont également mené des guerres afin de laisser des bases derrière eux. Cela a eu pour effet de créer une nouvelle sphère américaine d’influence enfoncée comme un coin dans la région stratégique située entre les États-Unis, la Russie et la Chine. Le Pentagone n’a pas construit ce déploiement de bases permanentes pour simplement les mettre à la disposition des gouvernements qui sont ses clients. »
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Message par Sphinx Dim 4 Avr - 15:01

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Message par Sphinx Dim 4 Avr - 15:03

Un discours plutôt sombre
Le chapitre 6 du « 2010 Quadrennial Defense Review Report » expliquait :

« En février 2009, le président Obama a esquissé la réduction du nombre d’effectifs en Irak à 50.000 hommes ainsi que le changement de mission qui interviendra le 31 août 2010. À ce moment, les troupes américaines auront achevé la transition du combat et de la contre-insurrection vers une mission plus limitée, orientée sur l’entraînement et l’aide aux Forces irakiennes de sécurité (2 milliards de dollars ont déjà été mis de côté à cet effet pour l’exercice fiscal 2011) ; sur la protection des militaires, du personnel civil et des installations US ainsi que celle des organisations internationales dans leurs efforts de mise en place de capacités. »

Le rapport explique en outre que les retraits de troupes américaines « se feront en conformité » au SOFA, mais que « le rythme du retrait prendra en considération les progrès certains mais toujours fragiles de l’Irak en matière de sécurité » et qu’il « assurera aux commandants américains suffisamment de flexibilité pour aider les Irakiens à affronter les défis qui apparaîtront alors ».

Le 15 mai 2006, le général John Abizaid qui, à l’époque, supervisait les opérations militaires américaines en Irak, déclara : « Les États-Unis pourraient vouloir garder une présence militaire à long terme en Irak afin de redonner confiance aux modérés face aux extrémistes dans la région et de protéger la production de pétrole. »

Le 12 mars 2010, lors d’une conférence de presse, le major-général [général deux étoiles, NdT] Tony Cucolo, commandant des troupes américaines dans le Nord de l’Irak, déclarait aux journalistes qu’il pourrait être nécessaire de continuer à impliquer des troupes de combat dans le mécanisme de sécurité maintenant la paix entre les forces nationales irakiennes et les forces régionales kurdes, et ce, au-delà de la date limite, en août. La Stratégie sécuritaire nationale pour les missions américaines à l’étranger propose de « lancer une nouvelle ère de croissance économique mondiale via les libres marchés, le libre échange et l’insistance sur l’ouverture des marchés, la stabilité financière et l’intégration plus profonde de l’économie mondiale ». Cela cadre parfaitement avec la politique préconisée par le Quadrennial Defense Review Report qui dit qu’il y a une capacité déclarée de l’armée américaine à mener des « guerres multiples qui se chevauchent » et à « faire en sorte que toutes les puissances importantes et émergentes soient intégrées au système international en tant qu’actrices constructives et actionnaires ».

Un langage aussi sombre et de tels points faibles dans les documents politiques ont été monnaie courante depuis l’invasion de l’Irak par les Américains voici sept ans. Cela n’a pas changé avec le SOFA. « La grande probabilité du plan américain visant à garder des troupes en Irak après le 31 décembre 2011 doit se mesurer dans le contexte de l’histoire des violations par les États-Unis du territoire souverain, de l’espace aérien, etc. d’autres pays », a expliqué à Truthout Phyllis Bennis, directrice du New Internationalism Project à l’Institut d’études politiques de Washington, DC. « Pour l’instant, cela apparaît peut-être le plus clairement au Pakistan, où les États-Unis ont très régulièrement attaqué les Taliban ou les partisans d’al-Qaïda à l’aide, à la fois, de forces aériennes et de troupes terrestres (ces dernières en nombre limité), malgré l’opposition déclarée du gouvernement pakistanais, nominalement allié aux États-Unis. »

« Les toutes premières discussions publiques sur la ‘reconversion en mission’ des troupes de combat modifiaient leur assignation officielle de combattants en missions d’‘entraînement’ ou d’‘assistance’, leur permettant ainsi de rester en Irak après la date butoir d’août 2010 qui prévoit le retrait du pays de toutes les troupes combattantes. Ces discussions fournissent le modèle de la façon dont se produira un tel tour de passe-passe verbal », déclare Bennis, avant d’ajouter : « Cela peut ou peut ne pas être lié à la future ‘nécessité’ pour les troupes américaines de rester afin de protéger les effectifs croissants de civils du gouvernement américains assignés en Irak au fur et à mesure que le nombre officiel de militaires diminuera. »
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Message par Sphinx Dim 4 Avr - 15:05

Bennis explique que le langage du SOFA repose sur la prétention que l’Irak est une nation souveraine et que le gouvernement irakien choisit librement un partenariat avec le gouvernement américain. Mais la réalité, estime Bennis, c’est que le SOFA a été négocié et signé au moment où l’Irak était (et est toujours aujourd’hui) un pays occupé et contrôlé par les États-Unis. À l’époque de la signature du SOFA, son gouvernement était dépendant des États-Unis sur le plan de l’aide.

Dans l’article 27 du SOFA, le texte dit : « En cas de menace extérieure ou intérieure d’agression contre l’Irak susceptible de violer sa souveraineté, son indépendance politique ou son intégrité territoriale, ses eaux territoriales, son espace aérien, son système démocratique ou ses institutions élues, et à la demande du gouvernement irakien, les parties entameront immédiatement des délibérations stratégiques et, en cas d’accord mutuel, les États-Unis prendront les mesures appropriées, y compris des mesures diplomatiques, économiques ou militaires, ou toute autre mesure en vue de dissuader une telle menace. » Alors que l’accord n’est manifestement contraignant que pour trois ans, l’article 30 permet des amendements au SOFA, lesquels pourraient, naturellement, comprendre l’extension de son cadre temporel – et cela semble très probable, vu la position de dépendance, qualitativement parlant, du gouvernement irakien vis-à-vis de l’aide américaine. La même chose est vraie avec l’article 28 qui stipule : « Le gouvernement irakien peut demander aux Forces armées des États-Unis une aide limitée et temporaire pour les missions de sécurité destinées à la Zone verte. »
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Personne à contacter Re: Géopolitique des Etats-Unis

Message par Sphinx Dim 4 Avr - 15:08

Et Bennis de conclure :

« Il ne fait pas de doute que les États-Unis désirent depuis de nombreuses années établir et maintenir des bases militaires en Irak, que ces bases soient officiellement ou non désignées comme ‘permanentes’. Je ne crois pas que le Pentagone soit disposé à les céder à l’Irak, en dépit du langage de l’accord qui stipule précisément la chose. En lieu et place, je pense que l’arrangement formel venant après l’expiration de l’actuel SOFA pourrait se faire via quelque accord officiellement ‘bilatéral’ entre Washington et Bagdad, permettant aux États-Unis de ‘louer’, de ‘prendre en leasing’ ou d’‘emprunter’ les bases à un gouvernement irakien supposé ‘souverain’ et ce, sur une base à long terme. La probabilité de la chose augmente avec le nombre croissant de déclarations de responsables militaires et politiques américains faisant largement allusion à la possibilité de la présence à long terme des troupes américaines en Irak au-delà du 31 décembre 2011, ‘si le gouvernement souverain de l’Irak suggérait une telle proposition’ (…) »

Le directeur de faculté de l’Undergraduate College of Global Studies de la Stony Brook University de New York, la professeur Michael Schwartz, a beaucoup écrit sur l’insurrection et sur l’Empire américain. Il faisait remarquer dans Truthout que « les actions [du président Obama] ont montré très clairement qu’il n’avait pas l’intention de sacrifier une force de frappe de 50.000 hommes, même s’il a dit également qu’il s’en tiendrait au SOFA et qu’il retirerait toutes les troupes de l’Irak fin 2011. Dans l’intervalle, Gates et divers généraux ont lâché des déclarations hésitantes ou des ballons d’essai disant que la date limite de 2011 pourrait n’être pas applicable et que divers types de forces pourraient rester plus longtemps, soit pour alimenter les forces aériennes, soit pour continuer à former les militaires irakiens, soit pour protéger l’Irak d’une invasion. La moindre de ces possibilités, ou toutes, pourrait se traduire par le maintien d’une force de frappe de 50.000 hommes ainsi que celui de cinq bases ‘durables’. »

Que l’administration Obama ait l’intention de maintenir une présence militaire importante en Irak après 2011, voilà qui est évident au vu de son insistance permanente sur le fait que la « démocratie » doit être sauvegardée en Irak.

Schwartz d’expliquer :

« En langage de Washington, cela signifie que le gouvernement de l’Irak doit être un allié des États-Unis, une condition qui a été répétée à l’envi par toutes les factions (aussi bien par les républicains que par les démocrates) à Washington depuis les débuts de l’invasion. Étant donné la mauvaise volonté croissante de l’administration Maliki de suivre les dictats américains (par exemple, à propos des contrats pétroliers, des relations avec l’Iran ou des relations avec la province d’Anbar et les autres provinces sunnites), le retrait des troupes laisserait à Maliki plus de liberté encore de poursuivre une politique inacceptable aux yeux de Washington. Donc, même si Maliki se succède à lui-même au poste de premier ministre, les États-Unis pourraient avoir besoin de troupes pour garder la pression sur lui. S’il ne se succède pas à lui-même, les choix alternatifs possibles sont bien plus explicites dans leur antagonisme à l’intégration de l’Irak à la sphère d’intérêts des États-Unis. (…) L’administration Obama ne disposerait plus alors que d’une perspective inacceptable : le retrait aurait pour conséquence que l’Irak adopterait une position guère différente de celle de l’Iran en ce qui concerne la présence et l’influence des États-Unis dans le Moyen-Orient. »
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Message par Sphinx Dim 4 Avr - 15:31

Et de conclure en ricanant :

« L’un dans l’autre, il y a une infinité de signes montrant que la résultante du retrait des troupes américaines serait que l’Irak se libérerait de l’influence américaine et/ou priverait les États-Unis d’une forte présence militaire dans cette partie du Moyen-Orient qu’à la fois Bush et Obama ont souhaitée et voulu établir coûte que coûte. Tant que je ne verrai pas de signe qu’on a l’intention de démanteler les bases, je continuerai à croire que les États-Unis trouveront l’une ou l’autre raison – avec ou sans le consentement du gouvernement irakien – de maintenir une très importante force militaire (de l’ordre de 50.000 hommes) là-bas. »

L’expansion de la base

L’ambassade des États-Unis en Irak, qui est déjà le plus vaste complexe diplomatique de la planète et qui a les dimensions du Vatican, va probablement doubler en dimension. Robert Ford, le chef de mission adjoint à Bagdad, disait aux journalistes en janvier : « Si le Congrès nous donne l’argent que nous demandons, cette ambassade va avoir deux fois les dimensions qu’elle a aujourd’hui. Elle ne va pas diminuer, elle va s’accroître. »

En 2005, le Washington Post rapportait :

« Une rénovation encore plus chère des pistes d’aviation a lieu en Irak, à la base aérienne de Balal, un hub pour la logistique militaire américaine où, pour 124 millions de dollars, les Forces aériennes construisent une rampe pour avions cargos et hélicoptères. Et, plus loin au sud, au Qatar, le fin du fin de la technologie : un centre d’opérations de 10.000 mètres carrés pour le contrôle des avions américains au Moyen-Orient, en Asie centrale et en Afrique est actuellement construit sous forme d’un bunker géant en béton. (…) L’armée américaine a plus de 1,2 milliard de dollars de projets en construction ou en préparation dans la région du Commandement central – un plan d’expansion dont les commandants américains disent qu’il est nécessaire à la fois pour soutenir les opérations en Irak et en Afghanistan et pour assurer une présence à long terme dans la région. »

Le lieutenant-général Walter E. Buchanan III, qui supervise les opérations aériennes du Commandement central, faisait remarquer : « Comme les forces terrestres diminuent, nous avons besoin des forces aériennes pour être à même d’assurer une présence dans les parties du pays où nous n’avons pas de soldats, afin de garder les yeux ouverts là où nous n’avons pas de soldats sur le terrain. »

En 2007, dans un article intitulé « Les États-Unis construisent une base aérienne à long terme en Irak », NPR rapportait : « La base militaire américaine de Balad, à quelque 60 milles au nord de Bagdad, va rapidement se muer en une des plus vastes installations militaires américaines en terre étrangère. (…) La base est un projet de construction gigantesque, avec de nouvelles routes, des trottoirs et des structures qui s’élèveront un peu partout dans cette forteresse de 40 km2 au centre de l’Irak, le tout avec une perspective portant sur les quelques prochaines décennies. »

Elle sera si importante qu’« il y aura un service régulier d’autobus dans son périmètre afin d’acheminer les dizaines de milliers d’hommes et de contractuels qui vivront sur place. Et les services seront proportionnels à l’importance de la population. La Subway Sandwich Chain est l’une des diverses chaînes américaines qui auront une antenne ici. Il y aura deux bureaux de poste qui seront à peu près aussi grands qu’un Target ou un K-Mart. Il sera possible d’acheter des articles de consommation allant de l’ordinateur portable à la TV à écran plat ou à la moto Harley Davidson. »

Le rapport ajoutait : « Plusieurs officiers supérieurs de l’armée ont décrit en privé la base aérienne de Balad et quelques autres installations importantes en Irak comme de futures bases d’opérations pour l’armée américaine. » Le terme utilisé est « la feuille de nénuphar », une description du passage des militaires d’une base à l’autre sans jamais mettre un pied au sol entre deux installations.
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Personne à contacter Re: Géopolitique des Etats-Unis

Message par Sphinx Dim 4 Avr - 15:35

En septembre 2009, le New York Times écrivait, à propos de Balad :

« Il faut à la masseuse Mila, du Kirghizistan, une heure en bus pour se rendre à son travail, dans cette base américaine tentaculaire. Son salon de massage est l’un des trois de la base, qui s’étend sur 25 km², et il est situé à proximité de la caravane d’une sandwicherie Subway, avec, tout autour, des murs en ruine, du sable et des cailloux. Chez Subway, des travailleurs venus d’Inde et du Bangladesh préparent des sandwiches pour les travailleurs américains à la recherche de saveurs du pays. Quand la pause des préparateurs de sandwiches est terminée, le retour chez eux les emmène le long d’une centrale électrique, d’une usine où l’on fabrique de la glace, d’un centre de traitement des eaux usées, d’un hôpital et de douzaines d’autres bâtiments qu’on voit d’ordinaire dans une petite ville. En plus de six ans, c’est ce que les Américains ont créé ici : des villes dans le sable. (…) Certaines bases ont des populations de plus de 20.000 habitants, avec des milliers de contractuels et de citoyens du tiers monde qui les font fonctionner. »

Camp Anaconda, comme on a appelé la base de Balad, dispose également d’un bassin de natation olympique. Ici, l’usine de mise en bouteille fournit sept millions de bouteilles d’eau par mois aux gens de la base. Cette base possède aussi deux casernes de pompiers et la piste d’atterrissage unique est la plus fréquentée de tout le département de la Défense.

Une histoire publiée en 2006 par Associated Press et intitulée « projeter des bases américaines pose des questions à long terme », donnait le compte rendu suivant :

« [À Balad] le béton poursuit sa voie pour de bon, disparaissant dans la brillance de midi, environ 60.000 m³, une dalle de mille de long qui constitue désormais l’emplacement de 120 hélicoptères américains, un « héliport » du même genre que ceux qu’on trouve aux États-Unis. Dans une autre base géante, à al-Asad, dans le désert de l’ouest de l’Irak, les 17.000 militaires et travailleurs vont et viennent dans un genre de ville américaine active, avec un Burger King, un Pizza Hut et un concessionnaire de voitures, des feus rouges, des panneaux de circulation et de jeunes à mobylette qui sillonnent les rues. Le budget le plus récent consacre 39 millions de dollars à l’éclairage du nouvel aérodrome, aux systèmes de contrôle du trafic aérien et aux extensions permettant à al-Asad de se raccorder au [de phagocyter le –, NdT] réseau électrique irakien – bref, des caractéristiques typiques d’une base à long terme. À Tallil, outre une nouvelle cantine de 14 millions de dollars, la base aérienne d’Ali doit avoir, pour 22 millions de dollars, une double clôture de sécurité sur tout son périmètre, avec des contrôles aux portes très sophistiqués, des tours de garde et un ‘fossé d’immobilisation pour véhicule, avec berme’. »

Truthout a contacté le journaliste et cinéaste John Pilger pour lui demander ses points de vue :

« Comme en Afghanistan, l’occupation de l’Irak est davantage une guerre de perception qu’une réalité militaire. Je ne crois pas que les États-Unis aient la moindre intention de quitter l’Irak. Oui, il y aura une ‘réduction’ des effectifs réguliers avec tout ce blabla et ce rituel destinés à convaincre le public américain qu’on procède à un retrait réel. Mais le résultat des remarques en coulisse avancées par les généraux importants qui, eux, sont bien conscients de cette guerre de perception, c’est qu’au moins 70.000 hommes resteront sur place sous des apparences diverses. Ajoutez à cela au moins 200.000 mercenaires. C’est une vieille ruse. Les Britanniques ‘se retiraient’ de ‘leurs’ colonies et laissaient derrière eux des bases-forteresses ainsi que leurs Forces spéciales, les SAS. »

« Bush a envahi l’Irak et cela faisait partie d’un plan américain à long terme destiné à restaurer l’un des piliers de la politique et de l’Empire américains dans la région : dans les faits, transformer tout l’Irak en base militaire. L’invasion a mal tourné et le concept du ‘pays en tant que base’ a été modifié en celui d’un Irak contrôlé indirectement par une série de bases-forteresses intimidantes. Ces bases sont permanentes. Le même plan vaut pour l’Afghanistan. Il ne faut pas perdre de vue que la politique étrangère américaine est aujourd’hui contrôlée par le Pentagone, dont l’homme n’est autre que Robert Gates. C’est comme si Bush n’avait jamais quitté la présidence. Sous Bush, il y a eu un véritable coup d’État militaire qui a frappé quasiment tout Washington ; le département d’État [= les Affaires étrangères, NdT] a vu son pouvoir s’effilocher et Obama a fait ce qu’aucun autre président n’avait jamais fait : il a retiré à l’ancienne administration totalement discréditée tout le pouvoir décisionnel sur la guerre pour muer celui-ci en une bureaucratie à laquelle il a accordé un pouvoir quasiment illimité. La seule façon dont les États-Unis s’en iront, ce sera via une recrudescence de la résistance et il faudra pour cela que chiites et sunnites s’unissent, et je crois que c’est ce qui va se produire. »
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Message par Sphinx Dim 4 Avr - 15:38

Capitaine… mon capitaine

Le 4 mars 2010, invité à l’émission « The Diane Rehm Show » sur NPR, Thomas Ricks, correspondant militaire pour le Washington Post, déclarait, en faisant allusion aux promesses de retrait de l’Irak du président Obama : « Je dirais qu’il ne faut pas le croire, car je ne pense pas que ça va se faire. Je pense que nous allons avoir plusieurs milliers, et même plusieurs dizaines de milliers de militaires américains en Irak, le jour où le président Obama aura terminé son mandat. »

Le général George Casey, chef d’Etat-major de l’armée américaine, déclarait en mai dernier que son planning pour l’armée envisageait la présence de troupes de combat en Irak pour une décennie encore et que cela faisait partie d’un engagement américain de tous les instants dans la lutte contre l’extrémisme et le terrorisme au Moyen-Orient. « Les tendances générales vont dans la mauvaise direction », ajoutait-il, « et elles vont fondamentalement modifier la façon de travailler de l’armée. »

L’important analyste de la CIA, Ray McGovern, qui a servi sous sept présidents – de John Kennedy à George H. W. Bush – expliquait à Truthout : « Depuis 2003, je suggère que la guerre de l’Irak soit motivée par l’acronyme ‘OIL’ : le pétrole [oil, en anglais, NdT] , Israël et logistique (les bases militaires destinées à assurer plus avant les intérêts des deux premiers). »

En janvier 2008, McGovern écrivait ceci, à propos de déclarations signées par George W. Bush alors qu’il était à la Maison-Blanche :

« Contrairement à la façon dont le président George W. Bush a essayé de justifier la guerre en Irak dans le passé, il vient d’admettre maladroitement – ou par inadvertance – que l’invasion et l’occupation de l’Irak visait à acquérir une influence prédominante sur son pétrole en installant des bases militaires permanentes (l’administration préfère le terme de « durables »). Il a rendu la chose particulièrement évidente en ajoutant une déclaration écrite de sa main au projet de financement pour la Défense, indiquant qu’il ne subirait pas la contrainte d’interdiction légale appliquée aux fonds des dépenses :

« 1. en vue d’établir toute installation ou base militaire dans le but d’assurer le stationnement permanent de forces armées américaines en Irak, ou « 2. en vue d’exercer le contrôle par les États-Unis des ressources pétrolières de l’Irak. »

Lors du Conseil de Chicago concernant les affaires mondiales, le 20 novembre 2006, le sénateur Barack Obama – qui n’était pas encore devenu le commandant en chef de l’armée américaine – déclarait, dans un discours intitulé « Un pas en avant en Irak » :

« Réduire nos troupes en Irak nous permettra de redéployer des troupes supplémentaires dans le Nord de l’Irak et dans d’autres endroits de la région en tant que forces de contrôle ‘au-delà de l’horizon’. Ces forces pourraient aider à empêcher le conflit en Irak de se muer en guerre plus étendue, à consolider les gains obtenus dans le Nord de l’Irak, à rassurer nos alliés dans le Golfe, à permettre à nos troupes de frapper directement les gens d’al-Qaïda où qu’ils puissent se trouver et à montrer clairement aux organisations terroristes internationales qu’elles ne nous ont pas boutés hors de la région. »

Le 16 mars 2010, le général David Petraeus, chef du Commandement central américain, expliquait aux législateurs que l’armée américaine pouvait installer un QG supplémentaire dans le Nord de l’Irak, même après la date butoir de septembre 2010. Petraeus déclarait qu’installer un QG dans le Nord de l’Irak était « une chose que nous envisageons ».

Quelle raison y aurait-il de douter des propos de notre commandant en chef quand il affirme qu’il est nécessaire de maintenir une « force de frappe » américaine (d’environ 50.000 hommes) en Irak ou à proximité de l’Irak, afin de garantir les intérêts américains au Moyen-Orient, de permettre à Washington d’agir rapidement contre les djihadistes de la région et de montrer clairement à « nos ennemis » que les États-Unis ne se laisseront pas « bouter hors de la région » ?

Source : michelcollon.info/
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Message par Sphinx Mar 20 Avr - 22:04



La stratégie des Etats-Unis au Moyen-orient : La géostratégie du golfe Persique

A la fin de la guerre froide et à l’aube du XXIe siècle, simultanément à l’effondrement du mur de Berlin (en 1989) aucun terme n’a subi de changement que la « géostratégie ».

Si nous nous référons à la définition de ce terme à la seconde moitié du XXe siècle, dans ses différents aspects, nous pourrons comprendre les évolutions géopolitiques et les changements survenus dans les relations internationales en prévoyant même l’avenir.


La stratégie des Etats-Unis dans la région : Géopolitique des Etats-Unis 42101910

Dans cet article, nous ne n’aborderons pas la géostratégie, vu l’espace dont nous disposons, mais ce qui est sûr et certain c’est que la connexion de deux géostratégies de l’époque de la guerre froide a créé trois changements fondamentaux :

1- Changement d’acteurs

2- Changement des règles du jeu

3- Changement d’environnement géopolitique du jeu.


En ce qui concerne la zone des acteurs qui était, en fait, ces deux régions géostratégiques, dirigées par les deux super-puissances de l’époque, à savoir l’ex URSS et les Etats-Unis d’Amérique, aujourd’hui ces deux zones se sont modifiées ; d’où le changement des règles du jeu, inspiré d’une nouvelle littérature.

Les règles du jeu étaient basées pour la plupart sur l’amitié et le multilatéralisme. Après les événements du 11 septembre, les règles du jeu ont pris un aspect militaire tandis que l’unilatéralisme a cédé la place au multilatéralisme.

Mais le plus important ce sont des changements survenus dans le milieu géopolitique, voire dans les régions hautement névralgiques comme la région du Moyen-Orient.

Le point important à noter c’est que pour des raisons particulières qui, pour la plupart, ont des motifs politiques, aujourd’hui on parle peu du « Grand Moyen-Orient » dans les centres d’études stratégiques, on préfère utiliser l’expression « le vaste Moyen-Orient ».

Ainsi pour dévoiler les impacts de ces bouleversements stratégiques, nous devons en premier lieu, étudier les objectifs géostratégiques des Etats-Unis d’Amérique en rapport avec la priorité géopolitique du monde. Nous devons ensuite analyser les classements géostratégiques du golfe Persique et en fin de compte nous devons étudier la stratégie géopolitique de l’Iran envers ces objectifs.

Dans la géostratégie des Etats-Unis d’Amérique, l’hyper continent Eurasie retient l’intérêt au plus haut niveau sur le plan géostratégique.

En réalité il joue le rôle de l’échec pour les joueurs sur la scène internationale à l’époque de la paix froide. Il est intéressant à noter que le livre de Bzbignew Brzezinski, intitulé Plan du jeu, a été rédigé dans les années 80, et ensuite dans son livre intitulé La géostratégie pour l’Eurasie, il a expliqué clairement les tactiques de ce jeu et ses règles.

Après les attentats du 11 septembre en abordant les stratégies révisées Etats-Unis d’Amérique, le cadre des objectifs de ces stratégies s’articulait désormais à l’axe de la nouvelle stratégie américaine.

En jetant un regard sur les zones géostratégiques du monde après la guerre froide, « le Vaste Moyen-Orient » constitue en réalité la priorité des priorité des Etats-Unis, une zone géopolitique dont les frontières touchent de l’Est, le Nord de l’Iran.

En réalité l’Est, c’est l’Afghanistan et le Pakistan jusqu’au port de Karachi et le Nord, les frontières septentrionales de Kazakhstan et l’Ouest, les frontières occidentales de l’Egypte, le Soudan, l’Ethiopie, la Somalie jusqu’à Bab el-Mandeb.

Et l’Iran comme toujours est l’axe et le centre important de cette zone géostratégique.

C’est ici que la géostratégie du golfe Persique s’inclut dans les équations stratégiques du monde notamment en rapport avec les 5 futures puissances mondiales.

Si, dans les analyses des questions d’ordre politique et sécuritaire, nous n’accordions pas un regard large au fait, toute éventualité pour parvenir à un règlement logique, s’avérerait impossible.

C’est pourquoi dans cet article, on embrasse d’un regard mondial, les événements régionaux afin d’y trouver une solution adéquate.

A l’époque de la guerre froide, les zones géostratégiques se fixaient par les objectifs militaires ; par conséquent les zones géopolitiques devaient justifier les visées militaires ; c’est pourquoi le moindre changement dans les évolutions dans la structure du système géopolitique de certaines régions, aurait perturbé les visées militaires, ce qui aurait entraîné inévitablement le recours à la force, dans ces régions.

Or, de nos jours, les zones géostratégiques devraient avoir une justification économique et militaire.

Ce changement mérite réflexion car aujourd’hui nous sommes témoins d’importants changements dans les différentes stratégies des puissances, notamment chez les Etats-Unis d’Amérique. Et c’est sur ce fond, que pour la première fois à la fin des années 90, le terme « géo-économie a été créée » que par erreur.

Certains le considèrent comme géopolitique et un autre groupe aussi pense par erreur que l’époque géopolitique est bel et bien révolue, et c’est le commencement de l’époque géoéconomique.

En réalité cette erreur concerne le sens des termes. Car le terme géo-économie est en réalité un changement dans le terme « géostratégie ».

A cet effet dans son article intitulé « La géostratégie via la géo-économie », Brzezniski a longuement expliqué la question.

In est intéressant à noter que dans la démarcation des régions géoéconomiques qui correspondent bien avec les zones géostratégiques du XXIe siècle, « le Vaste Moyen-Orient » joue encore le rôle de la région géostratégique névralgique du monde et l’Iran se trouve, bien sûr, au centre de ladite région.

Ici, il y a un point délicat à retenir : pourquoi dans la démarcation des zones géographiques de ces régions, il existe des ressemblances qui sont également prévues dans d’autres zones géostratégiques du XXIe siècle, dont on peut citer la zone géostratégie de la Chine et de la Russie, qui est considérée comme une unité opérationnelle commune et l’une des raisons stratégiques du rapprochement ces jours-ci de ces deux pays.
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Message par Sphinx Mar 20 Avr - 22:12

La place qu’occupe le golfe Persique dans les conflits stratégiques :

La question concernant assurer la sécurité sous différents angles à l’échelle stratégique est en rapport avec l’Ordre politique international et les régions géopolitiques et ce besoin constitue toujours l’objectif primordial des puissances mondiales.
Géopolitique des Etats-Unis 42101911

D’autant plus qu’au XXIe siècle et compte tenu des évolutions et des changements constatés, il n’est plus désormais questions des aspects nationaux et régionaux, c’est l’aspect mondial qui retient plutôt, l’attention, en l’occurrence dans la stratégie géopolitique des puissances ou en d’autres termes des devoirs des pays de la région ont une importance vitale pour les puissances car grâce à leur supervision et à leur influence dans ces pays, ils parviendront à leurs visées stratégiques.

C’est sur cette même base qu’à présent, d’après la dernière stratégie de la sécurité nationale américaine évoquée explicitement, la sécurité nationale des Etats-Unis d’Amérique, dépend d’assurer la sécurité du littoral du golfe Persique.

A présent cette question se pose : quel est le but final de cette même stratégie ?

La réponse : assurer la sécurité en énergie. Des chiffres très simples nous révèlent cette réalité qu’il n’y a aucun rapport entre l’offre et la demande de l’énergie en Amérique.

Les Etats-Unis avec seulement 2% des ressources pétrolières du monde consomment 25% du total du pétrole du monde.

L’offre mondiale du pétrole, dans les 20 années à venir, qui est actuellement de 77 millions de barils par jour augmentera à 120 millions de barils par jour, (La plus haute augmentation concerne la Chine et l’Amérique).

C’est cette même crainte de l’avenir qui a poussé les stratégistes et les centres d’études pour ne pas hésiter dans l’élaboration de la stratégie de l’énergie pour l’an 2025 et c’est cette même question qui a fait que les objectifs stratégiques de l’énergie américaine soient encadrés et les nouvelles géostratégiques avec pour objectif des visées géoéconomiques et ceux concernant le golfe Persique. Avec force peut-on dire que toutes les évolutions dont nous étions témoins à la fin de la décennie 90, jusqu’à présent dans le littoral du golfe Persique, sont en principe les scénarii des stratégies concernant l’énergie qui est en application avec les tactiques bien variées.

L’objectif final de la géostratégie de l’Amérique est de mettre en application d’un mouvement en tenaille via le Pacifique et l’Atlantique pour imposer son hégémonie sur l’Eurasie.

Ce mouvement en tenaille couvre d’autres objectifs de second ordre, dont à la tête c’est imposer un contrôle sur la Chine et la Russie.

Même le Japon pour empêcher une union géostratégique Eurasie dans l’avenir, se trouve lui-même dans le secteur asiatique.

C’est ici que se révèle le rôle des phénomènes géographiques dans les classements géostratégiques et la place qu’occupent les péninsules aux alentours de l’Eurasie dont la plus fragile c’est cette même région du Moyen-Orient avec pour axe le golfe Persique.

Pour éclaircir le sujet il faut jeter un regard rapide sur la stratégie de la politique étrangère américaine.

Après la guerre froide, la politique étrangère est basée sur ;

1- la stratégie de la diplomatie, pour établir directement des liens avec les peuples des pays de la région et en priori, l’Iran et la Syrie.

2- La stratégie préventive : dans cette stratégie l’Amérique doit lutter contre tout ce qui met en danger la sécurité américaine.

Dans la nouvelle stratégie sécuritaire américaine, la pensée préventive c’est que « l’offensive » est la meilleure défense.

3- la stratégie en énergie :


En réalité l’axe de la politique étrangère américaine est basé sur les objectifs de cette même stratégie pour une période à moyen terme avec pour but de faire main basse sur tous les foyers stratégiques de l’énergie mondiale dont le golfe Persique, qui se trouve au centre de cette zone géoéconomique.

A cet effet il faut dire que l’affaiblissement de l’OPEP et l’exagération du rôle de l’Irak constituent la plus importante tactique américaine.

De même, il semblerait que l’Arabie saoudite et la Turquie ne soient pas dans l’avenir les amis de l’Amérique et que l’intérêt tourne davantage vers l’Iran.

A présent on doit voir que devant cette action de l’Amérique pour imposer son hégémonie sur l’Eurasie et la région géostratégique la plus sensible en l’occurrence le golfe Persique, quelles réactions peut-on envisager ?

Ces réactions sont palpables aujourd’hui face à la question nucléaire iranienne. En d’autres termes, la quête des alliés stratégiques se fait entre les deux triangles stratégiques dont l’Iran est le point de jonction commun.

Ces deux triangles stratégiques comprennent la Russie, la Chine, l’Iran d’une part et de l’autre l’Amérique, l’Union européenne et l’Iran.

Chacun de ces deux triangles qui choisira l’Iran en tant qu’appui géostratégique, aura l’initiative d’action sur la scène mondiale notamment en Eurasie.

Il est intéressant de dire que jamais l’Iran ne jouissait d’une telle situation déterminante et géostratégique.

Nous vivons à une époque où la plus petite unité du monde à condition qu’elle connaisse réellement sa situation géographique et qu’elle occupe une place dans les stratégies mondiales, peut devenir un acteur à part entière et à un niveau plus élevé parvenir à la sécurité réelle ; car aujourd’hui l’évaluation de la sécurité des unités politiques du monde est examinée avec le taux de leur développement économique et multilatéral.

C’est pourquoi il y a un lien direct entre la conception de la situation géographique et la participation au consensus mondial. Si ces deux éléments ne se coordonnent pas, ce pays doit attendre à chaque minute une crise.

Tous les critères géostratégiques du XXIe siècle ont changé, les pays doivent accepter cette réalité qu’aucun autre pays ne peut mettre seul en application son scénario.

Comme nous venons de le dire, dans la limite du consensus mondial on doit agir à notre devoir national.

A cet effet l’Institut des Etudes stratégiques Road a planifié un nouveau système sécuritaire pour le golfe Persique basé sur trois principes :

1- L’établissement de l’équilibre dans le partage du pouvoir.

2- La soumission collective aux objectifs communs stratégiques.

3- Les réformes et la reconstruction.


En raison de ses conditions topographiques, le littoral du golfe Persique a des spécificités géostratégiques particulières, dont jouissent certains pays de ce littoral, dont l’Iran à la tête.

Ici nous ne voulons pas entrer en un débat spécialisé.

L’autre pays c’est Bahreïn ; c’est pourquoi ces deux pays du littoral du golfe Persique se trouvaient toujours au centre des objectifs géostratégiques après la Seconde Guerre mondiale et c’est pourquoi encore qu’il y a quelques temps que le représentant de Bahreïn participe au Conseil des Ministres de l’Otan en tant qu’observateur.

Ainsi la désignation d’un pays se dotant des spécificités géostratégiques exceptionnelles peut en tant qu’appui d’une puissance, satisfaire d’autres puissances extrarégionales.

De même les pays de la région bénéficient aussi de cette désignation.

Le point important c’est qu’à tout moyen, on doit accorder les spécificités stratégiques appropriés à un pays émergeant dans la région du golfe persique, les yeux tournent vers l’Iran et cette question est une expérience des objectifs stratégiques des puissances maritimes et ce pays a passé avec succès son étape expérimental depuis 1959 à 1979.

La présence d’une telle puissance régionale assure progressivement le retrait des forces étrangères en limitant leur présence à long terme.

Dans ce droit fil la géopolitique d’Irak doit être prise en considération et on peut améliorer le climat géopolitique fermé du pays par le biais des voies maritimes du golfe Persique, des voisins et notamment l’Iran.

Si dans la zone du golfe Persique, les pays de la région ne pouvaient pas résoudre leurs difficultés régionales, ce sont certainement les puissances extrarégionales qui s’en occuperont.

Pour parvenir à l’établissement d’un système stable dans le littoral du golfe Persique , la question des réformes doit être prise en considération et non pas de façon hâtive et avec des frais colossaux, plutôt avec un pas coordonné et ferme avançant lentement vers le progrès.

Et si ces réformes s’effectuent sans prendre en compte les considérations culturelles, on n’arrivera pas à un résultat tangible. Les pays du littoral du golfe Persique ne doivent pas sacrifier leurs propres objectifs stratégiques aux objectifs des grandes puissances.

Ces jours-ci, nous sommes témoins du fait que les puissances industrielles du monde en rapport aux objectifs stratégiques avec pour l’axe principal l’Iran et l’enrichissement d’uranium disent la même chose.

Il est aussi certain que si les pays ne marchent pas ensemble et de manière coordonnée avec ce consensus mondial ; il est fort possible que leurs intérêts nationaux ne soient assurés.

De même il ne faut pas oublier qu’à chaque fois qu’un pays, par exemple comme l’Iran franchit un pas pour montrer son rôle stratégique dans le littoral du golfe Persique à l’aide de ses complémentaires stratégiques il faut attendre, immédiatement, des réactions négatives d’autres pays voisins dont l’Arabie saoudite et la Turquie.

Mais l’important est que ces mouvements ne bénéficient pas d’une profondeur stratégique.
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Message par Sphinx Mar 20 Avr - 22:14

13- Maitriser la vague d'islamisme

La victoire de la Révolution islamique en Iran a déclenché, dans son sillage, une vague d'éveil, sans précédent, qui ne cesse de s'accroître, à l'échelle de toute la région. La stratégie des néconservateurs a, donc, consisté à briser cette vague de pensée islamique, via une présence durable, au Moyen-Orient, présence potentiellement apte à dégénerer en conflit armé.

14- L'invasion culturelle

Dans son ultime étape, le plan du « Grand Moyen-Orient » cherche à diffuser la culture occidentale, par le biais des médias. Ce dernier volet, s'il venait à se réaliser, sonnerait le glas de la civilisation islamique, faisant d'elle le porte-voix d'une civilisation adverse qui n'a cessé, tout au long de l'Histoire, d'en dénoncer les valeurs, d'en minorer les vertus.

Le « Grand Moyen-Orient », tel qu'il est dépeint au crayon américain, fait, en outre, du prosélytisme, en faveur du Sionisme chrétien, qui confond, dans une même lutte, le bellicisme politique et la mission prophétique. A cet égard, le projet du « Grand Moyen-Orient » n'est qu'une complitation d'idées mal cousues, sorties de l'officine du puissant lobby pro-sioniste, aux Etats Unis. Son but n'est rien d'autre que de servir, le plus fidèlement possible, les intérêts de Tel Aviv.
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Message par Sphinx Mar 20 Avr - 22:23

L'échec du plan du « Grand Moyen-Orient » (GMO)

Pour les stratèges néoconservateurs, le 11 septembre fut un tournant. Dans le vacarme, qui a suivi les attentats spectaculaires contre les Tours jumelles, les tinks tanks d'extrême droite ont fait sortir plans, projets et organigrammes qui préconisaient tous le remodelage du Moyen-Orient. On annonçait, à tors et à travers, un siècle nouveau, placé sous le leadership américain. Les dirigeants américains ont, donc, tenté de réorganiser l'espace international dans l'objectif :

- de créer un consensus mondial américano-centrique, pour lutter contre le terrorisme.

- de mobiliser l'opinion publique derrière les politiques militaristes de la Maison Blanche.

- de légitimer les actions armées américaines.

- de fabriquer l'image d'une Amérique salvatrice, certes, puissante, mais bienveillante, à tous égards, et adepte de la "méthode douce" (soft power).



Une fois ces objectifs définis, le plan du « GMO » n'aurait qu'à devenir effectif et à jeter les bases d'un nouvel ordre mondial où nulle voix ne contesterait la "pax americana".

Dans ce jeu de dominos qu’est le plan du « GMO », la conquête militaire est le principal pion ; d'où les offensives armées contre l’Afghanistan, puis, contre l’Irak, qui ont marqué, toutes deux, la première phase du plan, celle de "la création de nouveaux Etats". Partis du bon pied, les dirigeants de la Maison Blanche ont, longtemps, espéré gommer de la carte les "pays parias", quitte à les remplacer par des gouvernements alliés. Mais le rêve n’a été que de courte durée.

A l’épreuve des faits, cette première phase du plan a montré ses limites. Au lieu de porter au pouvoir les gouvernements amis et alliés, la démocratie américaine a servi de tremplin à une montée en puissance des courants islamistes. La victoire de la coalition unifiée et la formation d’un cabinet islamique, en Irak, ont fait écho au triomphe électoral des combattants afghans et à la création consécutive d’un Parlement islamique. Le même scénario s’est reproduit, au Liban et en Palestine, où le Hezbollah et le Hamas sont sortis victorieux des urnes.

Le projet de remodelage de la région a, donc, vacillé, dès le premier pas. Le Moyen-Orient que les Américains ont voulu dépouillé de son identité islamique a basculé dans le camp adverse.

Le Moyen Orient islamique

Acquis aux idées extrémistes, les Néo-conservateurs américains ont cherché à changer la donne, au Moyen-Orient. Mais leur recours excessif au « hard power » ou la "méthode dure" (surtout, en Irak ) a tôt fait de briser la coalition internationale formée autour des Etats Unis. Dès lors, s’en était fini de l’image d’une Amérique rédemptrice, fraternelle et soucieuse de propager la « Démocratie ».

Parallèlement à cette défaite, sont entrés en jeu d’autres acteurs régionaux, tel l’Iran, dont le champ d’influence s'élargissait, à la faveur de sa diplomatie active. Sur les ruines du « Grand Moyen-Orient » allait, bientôt, apparaître le Moyen-Orient islamique, dont la nature défiait, en tout point, les intérêts américains. Ce fut avec torpeur que les médias occidentaux réagirent à ce nouveau phénomène. Les mises en garde se multiplièrent contre les dangers de l’émergence d’une « Croissant chiite » qui allait s’étendre de l’Iran à l’Irak en passant par la Syrie et le Liban. Mais la réalité dépassait de loin ce jeu d’étiquetage. La victoire du Hamas en Palestine, et celle des frères musulmans en Egypte signa la fin des "espoirs américains". Une lame de fond islamique traversait toute la région sans qu'elle porte la moindre marque d'une division chiito-sunnite .


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Message par Sphinx Mar 8 Juin - 23:52

La politique étrangère turque inquiète Washington

L'affaire de la flottille de Gaza creuse le fossé entre les États-Unis et leur allié de l'Alliance atlantique.

Le pilier turc de l'Alliance atlantique est-il en train de trembler sur son socle ? De glisser de manière de plus en plus en perceptible vers une vision moyen-orientale et «musulmane» du monde, au lieu de devenir le «pont» entre l'Occident et l'Orient dont l'Administration Obama rêvait à son arrivée aux affaires ? Alors que les relations turco-israéliennes traversent une crise majeure, qui ne peut que rejaillir sur la relation turco-américaine, la question est au cœur des préoccupations de Washington, même si la Maison-Blanche reste discrète.

La tenue lundi à Istanbul d'une conférence, où le premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, a affirmé qu'il n'y aurait pas de «réconciliation» entre la Turquie et Israël, si le gouvernement Nétanyahou persiste à refuser une enquête internationale après son raid contre une flottille «humanitaire» envoyée vers Gaza, est venue confirmer l'ampleur du fossé qui se creuse entre l'allié turc, Israël, l'oncle d'Amérique et, au-delà, l'Occident. Les invités de marque de cette réunion, l'Iranien Ahmadinejad, le Syrien Assad, le Russe Poutine, en disaient long sur le nouveau jeu international d'une diplomatie turque qui a perdu ses complexes. Signe des temps, un terme a fait son apparition dans le langage jusqu'ici très codé des analystes de la relation américano-turque : «Frenemy». Autrement dit «Friend and enemy», «ami et ennemi». C'est l'analyste Stephen Cook, qui l'emploie dans Foreign Policy. «Après six décennies de coopération stratégique, la Turquie et les États-Unis deviennent des concurrents stratégiques, notamment au Moyen-Orient», explique-t-il.

Le paradoxe est que jamais sans doute la Maison-Blanche n'avait abrité une Administration aussi turcophile, notent les experts. Lors de sa première tournée à l'étranger, Barack Obama avait d'ailleurs fait de son passage en Turquie une étape essentielle, pour son premier grand discours d'ouverture au monde musulman. Il y avait plaidé avec chaleur pour la relance d'un «partenariat modèle» entre les États-Unis et la Turquie. L'idée d'utiliser le potentiel de la politique étrangère turque pour dénouer les nœuds gordiens du Moyen-Orient paraissait, a priori, pertinente. Les Turcs n'avaient-ils pas montré leur savoir-faire, se faisant intermédiaires efficaces dans des négociations secrètes entre la Syrie et Israël ?

Une puissance montante

En ce sens, les évolutions des dernières semaines ont pris de court les Américains, confrontés coup sur coup à l'initiative turco-brésilienne sur le nucléaire iranien qui a pris à contre-pied la stratégie de sanctions de Washington, puis à la crise ouverte entre la Turquie et Israël. «Il est temps, note la journaliste turque Tulin Daoglu. Si les Américains n'étaient pas inquiets des dérives de la politique d'Erdogan, ils feraient bien de le devenir.»

Les avis divergent sur les raisons de cette évolution turque. Les Américains, qui privilégient une approche géopolitique du dossier, faisant tout pour amarrer la Turquie à l'Union européenne même au risque de déstabiliser cette dernière, font porter la responsabilité du changement de stratégie d'Ankara aux Européens, qui n'auraient pas mis suffisamment d'ardeur à encourager la marche turque à l'Europe.

Sans nier l'impact de cette déception européenne, d'autres observateurs voient plutôt une évolution liée à l'arrivée du parti islamiste de la Justice et du Développement AKP au pouvoir en 2002. Puissance économique montante, membre du G20, et dirigée par une équipe à l'identité musulmane décomplexée, la Turquie aurait perçu tout le bénéfice interne et régional qu'elle pourrait tirer d'une politique de plus en plus distante des positions américaines et tournée vers l'Orient.

Avec Israël, les choses se seraient aggravées à Davos en janvier, après la violente diatribe lancée par Erdogan à l'encontre du président Shimon Pérès pour sa politique vis-à-vis des Palestiniens. Dans des déclarations publiques, le premier ministre turc serait allé jusqu'à comparer les islamistes turcs et le Hamas.

Selon Stephen Cook, le désaccord turco-américain sur l'Iran démontre aussi l'incompréhension mutuelle. Malgré les pressions de Washington furieux des effets potentiels de l'initiative turco-brésilienne sur ses plans de sanction contre Téhéran, Ankara a persisté. Cette démarche inquiète d'autant plus Washington qu'elle pourrait pousser les Russes à faiblir dans leur soutien. «De manière générale, l'axe Moscou-Ankara, très dynamique, ne plaît pas beaucoup à Washington», dit une source européenne.

Un autre observateur tempère ce constat, en soulignant que les États-Unis, malgré leurs frustrations rentrées, font tout pour «sauver la relation avec Ankara », car ils continuent de la voir comme une «partie essentielle de l'équation dans la région». «Pris entre ses deux alliés stratégiques, la Turquie et Israël, les Américains tentent de limiter les dégâts», confie cette source.

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Message par Rémi Ven 9 Juil - 1:05

Je suis assez fasciné par la dialectique des rapports entre les Etats Unis et Israel depuis la création de cet état. Comment un état aussi puissant peut il rester si attaché et impuissant face à un petit allié aussi empoisonnant ?

Des facteurs internes y contribuent comme le lobby juif américain ou la religiosité des états uniens, mais ... aucune responsabilité directe dans la Shoah, la possibilité de pactiser avec les fournisseurs de pétroles en leur vendant de la haute technologie militaire, la relative indifférence de l'opiunion américaine face aux enjeux de la politique étrangère plaident pour l'indifférence face au sort de ce petit état (géographiquement parlant).

A mon avis, les Etats Unis, cherchant la stabilité dans cette région pour assurer la securité de leur approvisionnement énergétique, sont souvent agacés par le colonialisme récurrent toléré ou encouragé par l'état israélien ainsi que par son intransigeance défensive, mais pour rester crédible vis a vis de ses rivaux, il doit proteger coute que coute chacun de ses alliés, ... et doit donc signifier à la partie adverse qu'elle progerera Israel même s'il a tort

Cette assurance d'Israel en son protecteur lui permet cependant de différer ou d'annuler une réaction défensive ou preventive comme contre les scuds irakiens ou la menace nucléaire iranienne évitant un engrenage couteux

Je trouve aussi la politique d'Israel vis a vis de ses voisins, violente, mesquine et tragique, cette politique nourrit le complexe d'assiégée de cette nation et entretient l'animosité et la rancoeur des citoyens étrangers, favorisant ainsi les extremes des deux camps. Or cette politique s'appuie aussi sur la certitude en l'appui forcé des états uniens, sinon face au caractere sterile de cette politique, tout état aussi peu étendu aurait construit une politique plus responsable, équitable et ouverte.

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Message par Sphinx Dim 18 Juil - 23:18

Washington dévoile son plan d'aide massif au Pakistan

Islamabad devrait profiter de la venue de la secrétaire d'État américaine, Hillary Clinton pour monnayer son rôle dans le conflit afghan.

Le deuxième volet du dialogue stratégique américano-pakistanais, lancé le 25 mars dernier à Washington, intervient singulièrement tôt. Il a débuté dimanche, avec l'arrivée à Islamabad de la secrétaire d'État américaine, Hillary Clinton, et se poursuivra lundi. Tant d'empressement ne doit rien au hasard. Certes, la secrétaire d'État américaine est en route vers Kaboul, mais l'étape pakistanaise est loin d'être une simple escale. Avec l'enlisement du conflit afghan, jamais les États-Unis n'ont eu aussi cruellement besoin du Pakistan.

Islamabad saura, cette fois encore, monnayer ses bons offices entre Washington et les «talibans fréquentables». Depuis qu'une solution politique semble s'être imposée aux États-Unis et à leurs alliés pour «sortir» d'Afghanistan, l'establishment pakistanais n'a eu de cesse de pousser ses pions, conscient d'être un médiateur indispensable.

Moins de quatre mois après la première phase du dialogue stratégique, l'équation reste la même: ce n'est pas Islamabad, où siège le gouvernement civil, mais Rawalpindi, où se trouvent les quartiers généraux de l'armée (GHQ), qui dicte l'ordre du jour. Et, comme en mars à Washington, le personnage clé de la visite de Hillary Clinton au Pakistan est le général Ashfaq Kayani, chef des armées. «La composition de la délégation (pakistanaise) et les réunions préparatoires mettent en évidence le rôle que jouent les militaires dans la vie du pays, malgré l'existence d'un gouvernement démocratique», relève Dawn, le quotidien de Karachi. Or, cette fois, l'armée est bien décidée à mettre sur la table les énormes problèmes économiques du Pakistan. «Les préparatifs du dialogue stratégique se sont déroulés aux GHQ sous l'œil vigilant des militaires les plus hauts gradés; et ils semblent être si préoccupés par la situation économique précaire du Pakistan qu'ils ont décidé d'en faire la priorité des discussions, avant même les problèmes de sécurité et les demandes de matériel militaire», poursuit Dawn.

Construction de barrages

Les autorités pakistanaises n'auront pas de mal à convaincre les Américains que la désastreuse situation économique est un bon terreau pour les islamistes. Samedi, le ministre des Affaires étrangères d'Islamabad, Shah Mehmood Qureshi, a lancé: «Le Pakistan a perdu 43 milliards de dollars au cours des neuf années de guerre, et nos exportations, ainsi que les investissements étrangers, ont été sévèrement touchés.» À l'automne dernier, Washington a consenti une aide de 7,5 milliards de dollars sur cinq ans au Pakistan. Les militaires pakistanais, qui avaient dans un premier temps menacé de la refuser, la jugent toujours insuffisante et auraient l'intention de demander qu'elle soit plus que triplée, à 5 milliards de dollars par an pendant cinq ans.

Hillary Clinton doit dévoiler lundi ce plan d'aide, qui prévoit plusieurs projets de barrages, d'irrigation de terres agricoles et de rénovation d'hôpitaux. Avec l'espoir que le montant de cette enveloppe facilitera le dialogue sur la sécurité…

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Message par Syfou Mar 28 Sep - 0:13

La présence des Etats-Unis en Asie Centrale, par des étudiants de l'ISIT

Dans le cadre du cours de P. Verluise sur la Géopolitique des frontières de l'UE27, les étudiants de l'ISIT peuvent faire des exposés. Voici un sujet d'actualité.

Introduction

L’Asie Centrale comporte cinq républiques ex-soviétiques, le Kazakhstan, l´Ouzbékistan, le Kirghizstan, le Turkménistan et le Tadjikistan, devenues indépendantes à la suite de l’implosion de l’URSS en 1991. Cette zone enclavée a pour caractéristiques majeures son immensité (11 fois la France) ainsi qu’un découpage territorial conçu pendant l’époque soviétique afin de mettre Moscou en position d’arbitre en cas de conflit entre les entités artificielles créées. La population est peu nombreuse (environ 90 millions d’habitants) généralement de confession musulmane et d`une grande complexité ethnique. Il y avait seulement 1,9 milliards de $ d’investissements directs étrangers en 2005 ce qui représente seulement 0,20 % du total des investissements mondiaux. Ailleurs dans le monde, les flux entrants ont augmenté, alors qu’en Asie centrale ils ont diminué.
Notre problématique est : Quels sont les intérêts des Etats-Unis en Asie Centrale?

I / La présence militaire des Etats-Unis en Asie centrale

Des 1991 les nouvelles républiques centrasiatiques ont signé des accords d’ordres militaires avec les Etats-Unis. Les attentats du 11 septembre 2001 ont permis aux Etats-Unis d’installer des facilités militaires en Ouzbékistan, au Kirghizistan, et au Tadjikistan en vue de traquer le réseau al-Qaida.

• La présence américaine : rupture avec l’antiaméricanisme traditionnel
- Les Etats-Unis utilisent l’aéroport de Bichkek-Manas en Kirghizie pour ses actions militaires vers l’Afghanistan. En Ouzbékistan le pays a reçu la base militaire de Khanabad permettant aux troupes américaines de jouer un rôle majeur dans la campagne contre les talibans. Les USA possèdent également des bases au Tadjikistan.
- En vue d’attaquer l’Afghanistan les américains peuvent utiliser les aptitudes des forces spéciales centrasiatiques (Ouzbeks). Les Américains souhaitent maintenir leur présence militaro-politique dans cette zone charnière pour évincer la Russie très critique sur les décisions unilatérales du président G.W Bush.

• L’appel au départ des troupes américaines
- Le groupe de Shanghai a été créé en 1996 avec la participation de la Chine, de la Russie, du Kazakhstan, du Tadjikistan et de la Kirghizie. En 2000 l’Ouzbékistan a rejoint ce groupe qui devient en 2001 l’Organisation de coopération de Shanghai. Il constitue une alternative à l’OTAN.
- Lors du sommet annuel de l’OCS en juillet 2005, les dirigeants ont signé une déclaration demandant aux Etats-Unis et à l’OTAN de fixer une date butoir pour le démantèlement de leurs bases militaires. Fin juillet le ministre ouzbek des affaires étrangères a donné un ultimatum de 180 jours aux américains pour préparer leur départ des bases arrières utilisées contre l’Afghanistan.

• Le terrorisme est toujours présent :
- Des attentats sanglants sont encore perpétrés malgré la présence des troupes américaines. Pour lutter contre le terrorisme il faudrait étudier les facteurs économiques et sociaux liés aux organisations terroristes. L’OSCE avait mis en place en 1991 des mesures dans le domaine de la stabilité régionale et de l’arbitrage pacifique des conflits. La cour pénale internationale indique que la protection des civils passe par l’humanitaire et non par le conflit armé.
- Les américains combattent les talibans en Afghanistan, mais rien n’est fait contre les groupes islamistes séparatistes parfois indirectement armés par les américains. La campagne militaire américaine a permis de détruire des bases du Mouvement islamique d’Ouzbékistan. Une partie de ce terrorisme est financé par le trafic de drogue.


II / L’enjeu démocratique et politique de la présence des Etats-Unis en Asie Centrale : s’opposer à l’influence de la Russie.

• Des Etats de l’ex-URSS prometteurs mais corrompus
- Après la chute de l’URSS en 1991, les 5 nouveaux Etats représente un enjeu démocratique pour les pays Occidentaux. Ils intègrent l’ONU en 1992. Leur bonne volonté est de bon augure.
- Mais l’indépendance voit arriver à la tête des Etats des chefs corrompus qui font en sorte de rester au pouvoir sous des régimes plus ou moins autoritaires plutôt que d’aider à construire des nations démocratiques respectant les Droits de l’Homme et de combattre le chômage et la misère. En 2005, à l’exception du Tadjikistan, les présidents sont les mêmes qu’à l’indépendance.

• Quelle influence des Etats-Unis en matière de démocratie en Asie Centrale ?
- La présence des Etats-Unis est surtout militaire, mais les ONG américaines contribuent au développement de l’économie de marché et de la démocratie. Mais certains « fléaux sociaux » subsistent.
- La « révolution des tulipes » au Kirghizstan en mars 2005 a été soutenue par les Etats-Unis afin de mettre fin à la dictature d’Askar Akayev et de le remplacer par le pro-occidental Kurmanbek Bakiev.
- En septembre 2006, l’ONU met en place un traité de dénucléarisation de l’Asie Centrale pour y interdire la production, l’acquisition et le déploiement d’armes nucléaires dans la région. Il ne met pas en cause le traité de sécurité collective qui lie les pays d’Asie Centrale à la Russie, et prévoit la possibilité du transit d’armes nucléaires russes dans la région.

• Les intérêts américains menacés par l’influence croissante de la Russie et de la Chine
- L’Organisation de coopération et de Shanghai possède la volonté d’un monde multipolaire opposé à l’hégémonie des Etats-Unis. Elle se fonde sur le rêve russe de former une organisation rivale de l’OTAN et de l’OPEP.
- L’annonce de la demande à ce que les troupes américaines se retirent des pays d’Asie Centrale, surtout en Ouzbékistan montre que la région, à part le Turkménistan qui est un pays neutre, a la volonté de sortir de la zone d’influence des Etats-Unis en faveur de la Conférence de Shanghai.


III / Un atout énergétique

• Des ressources énergétiques intéressantes pour les Etats-Unis
Les deux pays les plus riches en hydrocarbures sont le Kazakhstan et le Turkménistan
- Le Kazakhstan est de loin le pays le plus riche en ressources énergétiques de l’Asie Centrale. Il dispose des plus grosses réserves de pétrole de la région Caspienne. En 2006, sa production a augmenté suite à la découverte d’un nouveau champ d’exploitation off-shore, Kashagan, le plus gros découvert depuis 30 ans.
- Le Turkménistan possède les cinquièmes plus grosses réserves de gaz naturel, mais l’exploitation de ce gaz se partage majoritairement entre la Chine et la Russie.

• Les Etats-Unis veulent renforcer leur présence en Asie Centrale
- En s’impliquant en Asie Centrale, les Etats-Unis essayent en d’être moins dépendant du Moyen-Orient. Pour s’imposer il leur faut lutter contre l’influence de la Chine, de la Russie, et de l’Iran.
- Auparavant, la région ne disposait que des oléoducs et des gazoducs de l’ex-URSS. Les Etats-Unis s’efforcent donc d’encourager la construction de plusieurs pipelines favorisant le commerce d’hydrocarbures de ces pays.
- Exemples de projets soutenus par les Etats-Unis : l’oléoduc Bakou-Tibilissi-Ceyhan (BTC), le pipeline Kazakhstan Twin Pipeline (KTP) ; permettant d’approvisionner l’Europe et les Etats-Unis sans passer par l’Iran ou la Russie.
- Les Etats-Unis espèrent orienter les pays d’Asie Centrale vers Washington, afin d’éviter l’hégémonie de la Russie et de la Chine. Les américains souhaitent éviter toute tendance monopolistique dans cette région en ce qui concerne les ressources énergétiques.

• Cependant cet objectif sera difficile à atteindre
- En effet, la Russie et la Chine, disposent d’un atout majeur, la géographie. Ces deux Etats peuvent plus facilement imposer leur présence en Asie Centrale même si les Etats-Unis exercent une pression politique importante.
- De plus, la Chine a des besoins énergétiques énormes et croissants. Un oléoduc reliant la Chine au Kazakhstan a déjà été inauguré en 2006. Ceci est un problème majeur pour les Etats-Unis, sachant qu’on estime que la production de pétrole du Kazakhstan passera de 1,2 million de barils/jour en 2005 à 3,5 million de barils/jour en 2015.

Conclusion

Pour conclure, la présence accrue des Etats-Unis dans la région centre asiatique, militaire comme politique, est motivée par une volonté de s’opposer à l’influence encore certaine de la Russie sur ses anciennes républiques. En apportant une aide extérieure à la population (grâce au travail des ONG sur le terrain), un soutien politique pour que la démocratie s’impose, et une protection militaire étendue, les Etats-Unis espèrent obtenir la construction d’un pipeline qui ne passerait ni par la Russie, la Chine ou l’Iran afin de profiter des ressources énergétiques de la région.


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Message par fennec dz Dim 12 Juin - 17:25

Comment l’empire va survivre: Washington va t’il fomenter une guerre entre la Chine et l’Inde ?
Quelle est la solution de Washington à la montée en puissance de la Chine ?

La réponse pourrait bien être d’impliquer la Chine dans une guerre nucléaire avec l’Inde.

La mise en scène de la fausse mort de Ben Laden dans
un raid commando qui a violée au passage la souveraineté du Pakistan a
été vendue au président Obama par le complexe militaro-industriel comme
étant un moyen de le faire remonter dans les sondages.

Le raid fut couronné de succès à redorer le blason
d’Obama. Mais son véritable objectif était de cibler le Pakistan et de
lui montrer que les Etats-Unis contemplaient de l’envahir afin de faire
rendre gorge à ce pays d’avoir soi-disant caché Ben Laden en voisin de
l’académie militaire pakistanaise. La position des néo-conservateurs
ainsi que celle grandissante de l’armée américaine, est que les
Talibans ne peuvent être vaincus et conquis que si l’OTAN élargit le
théâtre des opérations militaires au Pakistan, où ces Talibans auraient
de soi-disant sanctuaires protégés par le gouvernment pakistanais, qui
prend l’argent américain mais ne fait pas ce que les américains lui
disent de faire.

Le Pakistan a reçu la menace 5 sur 5 et s’est
dépêché de courir au pied de la Chine. Le 17 Mai, le premier ministre
pakistanais Yousaf Raza Gilani, alors qu’il était en partance pour la
Chine, déclara que “la Chine était le meilleur ami du Pakistan et celui
en qui il avait le plus confiance”. La Chine a bâti un port au Pakistan
dans la ville de Gwadar, qui est proche de l’entrée du détroit
d’Hormouz. Ce port pourrait devenir une base navale chinoise sur la Mer
d’Arabie.

Raza Rumi écrivit le 4 Juin dans dans le “Pakistan Tribune”
que lors d’une récente allocution à l’université nationale de la
défense du Pakistan, l’ambassadeur pakistanais aux Etats-Unis, Hussein
Haqqani, demanda aux officiers militaires s’ils pensaient que la plus
grande menace pour le Pakistan venait de l’intérieur, de l’Inde ou des
Etats-Unis. Une majorité des officiers répondirent que les Etats-Unis
étaient la plus grande menace pour le pays.

La Chine, préoccuppée avec l’Inde, l’autre géant
asiatique qui monte en puissance, a manifesté la volonté de s’allier
avec le Pakistan. De plus, la Chine ne veut pas des américains sur ses
frontières, ce qui serait là précisément où les troupes américaines
seraient en cas d’un conflit américain ouvert au Pakistan.

Ainsi, la Chine a montré son mécontentement avec la
menace des Etats-Unis sur la Pakistan et a conseillé à Washington de
respecter la souveraineté nationale du Pakistan, ajoutant même que
toute attaque contre le Pakistan serait une attaque contre la Chine.

Je ne pense pas que l’ultimatum chinois fut rapporté
et commenté dans la presse états-unienne, mais cela fut largement
diffusé dans la presse indienne. L’inde est préoccupée par la Chine
qui défend le Pakistan.

L’ultimatun chinois est important, car il représente
un ultimatum du même niveau que ceux qui furent émis avant la première
et la seconde guerres mondiales. Avec ce niveau d’implication de la
Chine envers le Pakistan, Washington va maintenant essayer de se sortir
de cette confrontation en y substituant l’Inde.

Les Etats-Unis ont été serviles à l’Inde,
l’encensant de la manière la plus éhontée, incluant le sacrifice de
nombreux emplois américains. Récemment, les Etats-Unis ont fait une
vente massive d’armement à l’Inde, une recrudescence de la coopération
militaire américano-indienne ainsi que des exercices militaires
conjoints.

Washington imagine que les Indiens, qui furent si
naïfs pendant des siècles vis à vis des britanniques, seront également
naïfs à propos de la “cité dorée sur la colline” qui amène “la liberté
et la démocratie au monde” en écrasant, massacrant et en détruisant.
Tout comme les britanniques et la France de Sarkozy, les politiciens
indiens vont se retrouver à faire les quatre volontés de Washington. Le
temps que l’Inde et la Chine réalisent qu’elles ont été manipulés vers
une destruction mutuelle par les américains, il sera alors trop tard
pour l’une ou l’autre d’abandonner.

Avec la Chine et l’Inde éliminées, il ne reste plus
que la Russie qui est déjà encerclée par un anneau de bases de missiles
américaines et isolée de l’Europe par l’OTAN, qui inclut maintenant
d’anciens membres de l’ex-empire soviétique. Un grand pourcentage de la
jeunesse russe admire les Etats-Unis pour sa “liberté” (ils savent si
peu) et détestent l’état “autoritaire” russe, qu’ils voient comme une
continuation de l’ancien état soviétique. Ces “Russes
internationalisés” se rangeront du côté de Washington, forçant plus ou
mois Moscou à capituler.

Comme le reste du monde, à l’exception de quelques
parties de l’Amérique du Sud,fait déjà partie de l’empire américain, la
capitulation de la Russie provoquera un glissement de la puissance
américaine sur l’Amérique du Sud. Chavez sera renversé et si les
autrtes ne suivent pas le mouvement, plus serviront d’exemples.

Le seul moyen se stopper l’empire américain est pour
la Chine et la Russie de réaliser ce danger et de former une alliance
indestructible qui rassure l’Inde, d’arriver à faire sortir l’Allemagne
de l’OTAN et de défendre l’Iran.

Autrement, l’empire américain prévaudra sur
l’ensemble du monde. Le dollar US deviendra la seule monnaie globale et
donc les Etats-Unis s’épargneront la dépréciation par le change de la
monétarisation de leur dette.

L’or et l’argent deviendront des proppriétés
interdites, comme le deviendront les armes personnelles et un grand
nombre de publications, livres, incluant la constitution des Etats-Unis
d’Amérique.






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Message par ZIGHOUD Lun 13 Juin - 7:38

IL EST TEMPS DE CHOISIR SON CAMPS CLAIREMENT DE NÉGOCIER SA PART DUREMENT
CES TERRES SONT A NOUS ET GRACE A DIEU POUR TOUJOURS
ET VIVE LES VOLCANS.
ARRÊTEZ DE PRÊCHER ENTRE CONVERTIS ET EXPRIMEZ VOS IDÉES AILLEURS

PS / MAGNIFIQUE LA CITATION
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Message par fennec dz Lun 13 Juin - 10:41

plutot il faut anticiper les effets et de s'adapter avec ,afin d'en profiter pour le bien de notre pays
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Message par fennec dz Lun 8 Aoû - 22:52

Les Etats-Unis se préparent à intervenir militairement en Somalie

Le gouvernement Obama prépare une nouvelle intervention militaire en Somalie, prétextant des préoccupations humanitaires pour les victimes de la sécheresse qui meurent de faim. Les médias se sont alignés sur une campagne mêlant larmes de crocodiles et lamentations avec des dénonciations du mouvement islamiste al-Shabaab qui est accusé d'avoir aggravé la crise.

Tout comme la campagne de bombardement de la Libye a été lancée en appelant à sauver du massacre la population civile de Benghazi, à présent une nouvelle intervention se prépare en Afrique pour soi-disant sauver les enfants de Somalie qui meurent de faim. Il s'agit là d'un exercice cynique de tromperie publique.

Al-Shabaab ne compte guère plus de 10 000 partisans, selon un rapport produit pour le Conseil américain des relations étrangères. Ses forces les plus loyales ne dépassent probablement pas quelques centaines de combattants. Il n'a aucun lien organisationnel avec Al Qaida, selon le Centre national de lutte contre le terrorisme.

Et pourtant les responsables américains attribuent à cette organisation la responsabilité de la famine qui sévit actuellement. « Le terrorisme incessant d'al-Shabaab contre ses propres gens a transformé une situation déjà grave en une situation extrême et qui ne peut qu'empirer, » a déclaré la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton la semaine dernière.

En fait, c'est Washington qui a refusé toute aide pour les régions de Somalie qui ne sont pas sous le contrôle du Gouvernement fédéral de transition (GFT) soutenu par les Etats-Unis, ce qui veut dire que l'aide est limitée à quelques kilomètres carrés. « Nous sommes déterminés à sauver des vies en Somalie et nous travaillons déjà dans toutes les régions qui ne sont sous contrôle d'al-shabaab, » a dit Donald Steinberg, administrateur adjoint de USAID dans une conférence de presse à Londres. « Malheureusement, près de 60 pour cent des personnes touchées se trouvent dans les territoires d'al-Shabaab. »

On ne pourrait avoir de déclaration plus claire de l'intention de Washington d'utiliser la nourriture et la famine comme arme de guerre contre une population civile. Quelque 3,7 millions de personnes sont menacées de famine en Somalie et 2,8 millions d'entre eux se trouvent dans le sud du pays où le GFT n'a aucune autorité. Toute agence qui cherche à fournir de la nourriture dans des zones étendues de Somalie court le risque d'être poursuivie pour assistance matérielle à une organisation terroriste.

En 2009, les Etats-Unis avaient forcé le Programme mondial d'alimentation à mettre un terme à leurs programmes d'alimentation à l'intention des mères et des enfants malnutris au motif qu'il aidait une organisation terroriste. Les zones où l'ONU a officiellement déclaré l'état de famine se voient refuser depuis deux ans toute aide en nourriture.

Le président Yoweri Museveni de l'Ouganda voisin et un allié des Etats-Unis réclame une zone d'exclusion aérienne au-dessus de la Somalie. Le but est, dit-il, de déraciner la milice al-Shabaab.

Mais al-Shabaab n'a absolument aucune puissance aérienne, ni même des missiles sol-air. Ses combattants, dont beaucoup ne sont que des adolescents, conduisent des pick-ups.

Une zone d'exclusion aérienne n'a d'autre but que celui de préparer le terrain à une invasion. Le général Carter F. Ham, qui est à la tête du commandement américain pour l'Afrique AFRICOM a clairement fait comprendre que le Pentagone serait d'accord pour une zone d'exclusion aérienne - à condition que ce soit présenté comme une demande émanant de pouvoirs régionaux et non de Washington. Il veut que l'Union africaine mette en avant ce projet de la même façon que l'appel à une zone d'exclusion aérienne au-dessus de la Libye avait émané de la Ligue arabe. Ce serait une opération militaire américaine sous un faux pavillon.

Les forces de l'Union africaine, soutenues par les Etats-Unis , et connues sous le nom de AMISOM ont tout juste lancé une offensive terrestre majeure contre la milice al-Shabaab. Des reportages font états de combats féroces à Mogadiscio et à proximité de la ville d'Elwak, dans la région de Gedo au sud de la Somalie.

Les Etats-Unis eux-mêmes ont déjà la capacité de frapper à l'intérieur de la Somalie. En juin de cette année, ils ont lancé une tentative d'assassinat par drone téléguidé. Auparavant, ils avaient fait atterrir des troupes des Forces spéciales par hélicoptères pour tuer ou capturer des suspects. Ils peuvent lancer des attaques d'une nouvelle base de la CIA à Mogadiscio, des vaisseaux de sa flotte qui patrouille au large de la côte somalienne ou de la base militaire qu'ils maintiennent à Djibouti, non loin de là.

Al-Shabaab, dont les Etats-Unis disent qu'il est lié à Al Qaida, est présenté comme une menace militaire majeure pour les Etats-Unis. Le président du comité de la Chambre sur la sécurité intérieure ( House Homeland Security Committee), Peter King a qualifié al-Shabaab de « menace grandissante pour notre pays », prétendant qu'il recrutait des Américains d'origine somalienne pour le terrorisme.



Ecrivant dans le Guardian, Karen Greenberg, administrateur du Centre sur le droit et la sécurité, à l'université de New York, a remis en question les déclarations de King. Elle a fait remarquer qu'un seul Américain d'origine somalienne avait été condamné pour des délits liés au terrorisme et qu'il n'avait aucun lien avec al-Shabaab.

La réaction de Washington face à la famine qui sévit actuellement rappelle l'opération Restore Hope (Restaurer l'espoir) où dans les derniers jours de la présidence de George Bush père, le 5 décembre 1992, 30 000 soldats américains avaient été envoyés en Somalie sous prétexte de livrer de la nourriture aux enfants qui mouraient de faim.

Al-Shabaab n'existait pas alors. La soi-disant menace sur les convois acheminant la nourriture venait des « seigneurs de guerre » qui avaient émergé de l'effondrement du régime de Siad Barre. Depuis 1977 les Etats-Unis soutenaient le dictateur militaire Barre contre le régime éthiopien soutenu par les soviétiques. En 1991, Washington avait abandonné Barre et son régime s'était effondré. Depuis, il n'y a pas de gouvernement stable en Somalie.

Le président Bill Clinton avait poursuivi ce qui devenait toujours plus ouvertement une occupation. Il avait été forcé de retirer de Somalie les soldats américains en 1994 après que l'hélicoptère américain Black Hawk avait été abattu à Mogadiscio et que les cadavres des membres de l'équipage avaient été exposés devant les caméras de télévision.

L'opération Restore Hope représentait une nouvelle phase d'agression coloniale. La Workers League américaine, prédécesseur du Socialist Equality Party, avait à l'époque condamné l'intervention soi-disant « humanitaire » écrivant: « Le déchaînement de dizaines de milliers de soldats, renforcés par des navires de guerre, des chasseurs à réaction et des hélicoptères d'attaque, est une violation brutale de la souveraineté du peuple somalien. Il signale le retour de l'esclavage colonial non déguisé des peuples opprimés non seulement d'Afrique mais de par le monde.

Depuis, Washington est déterminé à inverser sa défaite et à reprendre le contrôle d'un pays qui est au coeur de la nouvelle ruée sur l'Afrique, un continent riche en pétrole et autres matières premières précieuses. La Somalie se trouve à la croisée du commerce mondial maritime et aérien. Quelque 90 vols commerciaux par jour traversent son espace aérien. Des voies de navigation maritime transportant le pétrole du Golfe et d'Afrique du nord se trouvent au large de ses côtes. Le contrôle de la Somalie est un objectif clé des Etats-Unis pour maintenir son hégémonie mondiale sur ses rivaux comme la Chine.

Washington a appris à adopter des tactiques différentes depuis sa défaite de 1994. De plus en plus il utilise des forces par procuration en Afrique. En décembre 2006, les Etats-Unis avaient soutenu l'invasion éthiopienne de la Somalie, qui avait installé le GFT comme régime fantoche. Lorsque les troupes éthiopiennes s'étaient retirées, AMISOM les avait remplacées. Des soldats de l'Ouganda et du Burundi, qui sont majoritaires dans AMISOM, ont été entraînés par les Etats-Unis et équipés avec du matériel le plus moderne.

Mais avec tous ces rebondissements d'intrigue impérialiste, la description de la Workers League de l'invasion de la Somalie en 1992-1994 a été à plusieurs reprises confirmée. Une succession d'aventures, d'invasions et de guerres impérialistes, aux Balkans, en Asie centrale, dans le Golfe persique et en Afrique, a suivi, et le plus souvent sous prétexte de missions humanitaires. Les travailleurs et les jeunes doivent rejeter toutes tentatives de manipulation des préoccupations suscitées par cette famine tragique en Somalie et qui servent à ouvrir la voie à une intervention brutale de plus.

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Message par Droit_De_l'Homme Dim 2 Oct - 1:45

Obama confirme le retrait de 33.000 militaires en 2012

Géopolitique des Etats-Unis 4398994874_aed9e77a08_b

Le président américain Barack Obama a notifié vendredi au Congrès son intention de retirer d'ici l'été 2012 les quelque 33.000 militaires d'Afghanistan qui y avaient été envoyés en renfort du contingent US il y a deux ans.

"Nous avons enregistré d'importants progrès en Afghanistan et réussi à inverser la situation (…) Cela nous permettra de retirer les 33.000 hommes envoyés dans le pays sur ma décision de décembre 2009", lit-on dans la lettre présidentielle adressée aux parlementaires.

Cette décision de renforcer le contingent US en Afghanistan avait coûté au président une baisse considérable de sa cote de popularité. Le Pentagone affirme toutefois que c'est justement grâce à ce renfort que les Etats-Unis ont remporté des succès spectaculaires dans la campagne afghane face au mouvement Taliban. A présent, le contingent américain en Afghanistan dépasse légèrement 100.000 hommes.

Le retrait des troupes étrangères présentes en Afghanistan va de pair avec le transfert de responsabilités pour le maintien de la sécurité à l'armée et aux forces de l'ordre afghanes qui devrait être finalisé en 2014, mais les militaires américains estiment qu'on ne doit pas hâter le retrait des troupes étrangères d'Afghanistan, les autorités et forces de sécurité locales n'étant pas en mesure de maintenir l'ordre dans le pays.

RIA Novosti
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Message par Droit_De_l'Homme Ven 13 Jan - 6:01

Les USA vont retirer environ 7.000 militaires d'Europe


WASHINGTON - Les Etats-Unis vont retirer environ 7.000 des 81.000 militaires américains stationnés en Europe dans le cadre de leur nouvelle stratégie de défense et des mesures d'austérité qui frappent le budget du Pentagone, a affirmé jeudi le secrétaire à la Défense Leon Panetta.

Le Pentagone va retirer deux des quatre brigades de combat de l'armée de terre basées en Europe, soit environ 7.000 hommes, a déclaré M. Panetta à l'AFPS, l'agence de presse dépendante du Pentagone, une information confirmée à l'AFP par le porte-parole du Pentagone, George Little.

Ces brigades de combat, fortes chacune d'environ 3.500 hommes de l'armée de Terre (US Army) et dont la localisation n'a pas été précisée, seront remplacées par des rotations de différentes unités, a précisé le chef du Pentagone à l'AFPS.

Cette mesure s'inscrit dans le cadre de la nouvelle stratégie américaine de défense présentée le 5 janvier par le président Barack Obama. Celle-ci prévoit que la priorité stratégique soit donnée à la région Asie-Pacifique et au Moyen Orient et que la présence militaire en Europe est amenée à évoluer selon le document présentant la stratégie.

Cette stratégie est le reflet de la cure d'austérité qui va frapper le Pentagone au cours des dix prochaines années et qui doit trouver 487 milliards de dollars d'économies.

Le ministre et d'autres hauts responsables du ministère ont mené d'étroites consultations avec nos alliés européens à propos de notre nouvelle direction stratégique. Nos engagements pour la sécurité de l'Europe et pour l'Otan restent entiers, a affirmé à l'AFP M. Little.

Quelque 81.000 militaires américains sont présents en Europe, selon des données du Pentagone arrêtés fin septembre 2011. Parmi eux se trouvent 41.000 soldats de l'US Army, principalement stationnés en Allemagne.

Trois brigades de combat sont basées en Allemagne et une en Italie. Mais après les attentats du 11 septembre 2001 nombre d'unités américaines, bien qu'officiellement stationnées en Europe, ont été déployées en Afghanistan et en Irak, n'ont pas manqué de rappeler ces derniers des responsables américains de la Défense alors que la rumeur d'une évolution de la présence américaine en Europe enflait.

La nouvelle stratégie sert de matrice pour l'armée américaine pour les prochaines années. Elle privilégie les armes aérienne et navale pour faire face aux défis posés par l'Iran et à la montée en puissance de la Chine, tout en délaissant les longues et coûteuses opérations de contre-insurrection, symbole des années post-2001, comme en Irak et en Afghanistan.

Avec 565.000 hommes actullement, l'US Army doit déjà passer à 520.000 hommes d'active après 2014 et pourrait tomber sous la barre des 500.000, tandis que les Marines, actuellement au nombre de 202.000 hommes, doivent en perdre 15 à 20.000.

Le budget du Pentagone pour l'exercice budgétaire 2013, qui débutera le 1er octobre 2012, doit être présenté le 6 février.


©AFP
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Message par fennec dz Mer 18 Jan - 5:05

Changement de régime dans la Fédération de Russie ? Pourquoi Washington veut « finito » avec Vladimir Poutine

Faisant face à une érosion grandissante de son statut de seule super-puissance mondiale, Washington apparaît maintenant se tourner de plus en plus vers la force militaire pure et dure pour conserver son statut. Pour que cela soit couronné de succès, la Russie doit être neutralisée ainsi que l’Iran et la Chine. Ceci sera l’agenda primordial du président des Etats-Unis à venir, qui que ce soit.

[b]Washington veut manifestememt en finir avec Poutine, « C’est assez ! » est le message un peu comme le Kefaya, « Assez ! » du mouvement égyptien au printemps dernier. Hillary Clinton et ses amis ont apparemment décidé que la possibilité d’avoir le prochain président russe en la personne de Poutine, est un obstacle majeur à leurs plans. Peu par contre comprennent pourquoi. La Russie aujourd’hui, de concert avec la Chine et l’Iran dans une certaine mesure, forme l’épine dorsale, même faible, du seul axe de résistance efficace à un monde qui serait dominé par la seule super-puissance mondiale.


Le 8 Décembre, plusieurs jours après que les résultats des élections légilsatives russes furent annoncés, montrant une chute brutale dans la popularité du parti politique du Premier ministre Poutine “Russie Unifiée”, Poutine accusa les Etats-Unis et spécifiquement la ministre des Affaires étrangères américaine Hillary Clinton d’exciter les manifestants de l’opposition et leurs manifestations contre les résultats des élections. Poutine déclara :

“La ministre des Affaires étrangères américaine a été très prompte à évaluer les élections, disant qu’elles avaient été partiales et injustes avant même qu’elle ait reçu les matériaux émanant des observateurs du bureau des institutions démocratiques et des droits de l’Homme (les observateurs internationaux des élections de l’OSCE).” [1]

Poutine continua en disant que les commentaires prématurés de Clinton furent le signal nécessaire qu’attendait les groupes d’opposition que le gouvernment américain soutenait dans leurs manifestations. Les commentaires de Clinton, a dit l’homme d’expérience en mantière de renseignement russe, devint un “signal pour nos activistes qui commencèrent leur travail actif avec le ministère des Affaires étrangères”. [2]

Les médias majeurs occidentaux choisirent soit de minimiser la déclaration de Poutine ou de se focaliser quasiment entièrement sur les dires du mouvement d’opposition russe émergeant de la situation. Il ne faut pas chercher bien loin pour montrer que Poutine minimisait lui-même le degré d’interférence éhonté dans les processus politiques de son pays. Dans ce cas de figure, le pays n’est pas la Tunisie, le Yémen ou même l’Egypte. C’est la seconde puissance nucléaire mondiale, même si elle demeure une plus petite puissance économique. Hillary joue avec le feu thermonucléaire. Démocratie ou quelque chose d’autre ?

Pas d’erreur, Poutine n’est pas un champion du monde de la pratique de ce que la plupart considère être la démocratie. Son annonce quelques mois plus tôt de l’accord entre lui et l’actuel président Medvedev d’échanger leur position après les élections présidentielles du 4 Mars a choqué bon nombe de Russes comme étant de la politique crasse et des arrangements d’arrière-boutique. Ceci dit, ce que Washington fait pour interférer avec le changement de régime est bien plus qu’un interventionisme éhonté. Le gouvernement Obama, le même qui vient de signer et de convertir en loi une série de mesures qui ont de facto déchirées les droits constitutionnels des Américains la constitution des Etats-Unis [3], se pose comme un juge suprême mondial pour que les autres adhèrent à ce qu’il croit être la démocratie.

Examinons de plus près les accusations de Poutine sur l’interférence des Etats-Unis dans le processus des élections russes. Si nous regardons bien, nous trouvons ouvertement déclaré dans leur rapport annuel d’Août 2011, qu’une ONG de Washington répondant au nom innocent de National Endowment for Democracy (NED), a ses tentacules partout en Russie.

La NED finance un centre de presse international à Moscou où quelques 80 ONG peuvent tenir des conférences de presse sur le sujet de leur choix. Elle finance de nombreux “groupes de la jeunesse militante” et des ateliers sur le leadership afin “d’aider les jeunes à s’engager dans l’activisme politique”. En fait, elle dépense officiellement 2,7 millions de dollars sur des douzaines de programmes à travers la Russie. Les dépenses pour 2011 seront publiées ultérieurement en 2012. [4]

La NED finance également des parties clef du système de sondage et d’étude du système électoral russe, une partie cruciale pour être capable de crier à la fraude électorale. Elle finance en partie l’Organisation civique de défense des droits et libertés démocratiques, le GOLOS. D’après le rapport annuel de la NED, les fonds allèrent à “une analyse détaillée du cycle électoral russe de l’automne 2010 et du printemps 2011, ce qui inclue une évaluation de la presse, de l’agitation politique, de l’activité des commissions électorales, et d’autres aspects de l’application de la législation électorale sur le long-terme des élections.” [5]

En Septembre 2011, quelques semaines avant les élections de Décembre, la NED finança une conférence sur invitation seulement à Washington mettant en scène une organisation de sondage “indépendante”, le Levada Center. D’après le site internet Levada, autre récipient du financement de la NED, [6] celui-ci a effectué une série de sondages d’opinion, une méthode standard utilisée en Occident pour analyser les sentiments des citoyens. Les sondages “profilaient les humeurs de l’électorat avant les élections pour la Douma et les élections présidentielles, les perceptions des candidats et des partis politiques et la confiance des électeurs dans le système de la “démocratie gérée” qui a été établie depuis la dernière décennie”.

Un des invités de la conférence à Washington fut Vladimir Kara-Murza, membre du conseil fédéral de Solidarnost (Solidarité), le mouvement d’opposition démocratique russe. Il est aussi un “conseiller de l’opposant siégeant à la Douma Boris Nemtsov”, d’après la NED. Un autre conférencier venait du mouvement néo-conservateur et du think-tank Hudson Institute. [7]

Nemtsov est un des caractères d’opposition à Poutine le plus important aujourd’hui et il est aussi le président de Solidarnost, un nom curieusement imité des jours de la Guerre Froide quand la CIA finançait l’opposition polonaise des travailleurs et le syndicat Solidarność de Lech Walesa. Plus sur Nemtsov plus loin dans l’article.

Le 15 Décembre 2011, toujours à Washington, alors qu’une série de manifestations anti-Poutine fut déclanchée par des manifestants soutenus par les Etats-Unis, menée par Solidarnost et d’autres organisations, la NED tînt une autre conférence intitulée “L’activisme de la jeunesse en Russie: une nouvelle génération peut-elle faire la différence ?” où le conférencier principal était Tamirlan Kurbanov, qui d’après la NED “a servi comme chef de programme au bureau de Moscou du National Democratic Institute for International Affairs, où il était impliqué à développer et à étendre les capacités des organisations politiques et civiques, promouvoir la participation des citoyens dans la vie publique, en particulier l’engagement politique des jeunes.” [8] Cet institut est une succursale de la NED.

L’histoire nébuleuse de la NED

Aider la jeunesse à s’engager dans l’activisme politique est précisément ce que cette même NED fît en Egypte ces dernières années dans la préparation au renversement de Moubarak. La NED fut instrumentale d’après des sources informées aux Etats-Unis dans les “révolutions colorées” fomentées par les Etats-Unis en 2003-2004 en Ukraine et en Georgie qui amenèrent des marionnettes pro-OTAN au pouvoir. La NED a aussi été active à promouvoir “les droits de l’Homme” au Myanmar, au Tibet et dans la province riche en pétrole du Xinjiang. [9]

Comme des analystes sérieux de la “révolution orange” d’Ukraine et d’autres révolutions colorées le découvrirent, le contrôle des sondages et la capacité de dominer les perceptions des médias internationaux, spécialement les grosses chaînes de télévision comme CNN et la BBC sont des composants essentiels de l’agenda de déstabilisation de Washington. Le centre Levada serait dans une position cruciale à cet égard pour faire publier des sondages de mécontentement envers le régime.

Par sa description même, La NED est “une fondation privée à but non lucratif dédiée au développement et au renforcement des institutions démocratiques dans le monde. Chaque année, avec le financement du Congrès américain, la NED soutient plus de 1000 projets de groupes non-gouvernementaux à l’étranger qui travaillent pour des buts démocratiques dans plus de 90 pays.” [10]

Cela ne pourrait pas paraître être plus noble ou mieux intentionné. Quoi qu’il en soit, ils préfèrent omettre leur véritable histoire. Au début des années 1980, le directeur de la CIA Bill Casey convainquit le président Ronald Reagan de créer une ONG plausible, la NED, afin de faire avancer l’agenda mondialiste de Washington par d’autres méthodes que l’action directe de la CIA. Ceci faisait partie du processus de “privatiser” le renseignement américain afin de rendre son travail plus “efficace”. Allen Weinstein qui aida à écrire la législation qui créa la NED a dit dans une interview au Washington Post en 1991: “beaucoup de ce que nous faisons aujourd’hui était fait secrètement par la CIA il y a 25 ans.” [11] Intéressant. La majorité du financement de la NED provient des impôts des contribuables via le Congrès. La NED est, dans toute l’acceptation du terme, une possession de la communauté du renseignement du gouvernement américain.

La NED fut créée sous le gouvernement Reagan pour fonctionner comme une, de facto, CIA privatisée afin de lui donner plus de moyens et de liberté d’action. Les membres du comité directeur de la NED sont traditionnellement issus de la communauté du renseignement et du Pentagone. Ceci inclut le général en retraite Wesley Clark, l’homme qui bombarda la Serbie en 1999. Des membres clefs liés au service action clandestine de la CIA qui servirent au comité directeur de la NED incluent Otto Reich, John Negroponte, Henry Cisneros et Elliott Abrams. Le président du comité directeur de la NED en 2008 était Vin Weber, fondateur de l’organisation ultra-conservatrice Empower America et bailleur de fond pour la campagne présidentielle de George W. Bush. L’actuel président directeur de la NED est John Bohn, ancien CEO de la très controversée agence de notation Moody’s, qui joua un rôle malsain dans l’affaire de l’effondrement du marché des SubPrimes et des sécurités américaines. Le comité directeur actuel de la NED inclut l’ultra-conservateur ambassadeur de Bush en Irak et en Afghanistan Zalmay Khalilzad. [12]

Il est aussi très instructif de regarder les gens qui ont émergé à des positions de leaders de l’opposition ces derniers temps en Russie. Le “poster boy” de l’opposition pour la jeunesse et spécifiquement les médias occidentaux est Alexei Navalny dont le blog LiveJournal Navalny l’a présenté comme un quasi-martyr du mouvement de contestation après avoir passé 15 jours dans les geôles de Poutine pour avoir pris part à une manifestation interdite. Dans une grande manifestation le jour de Noël à Moscou, Navalny, qui était peut-être intoxiqué par la vision de trop de films de S.M Eisenstein de 1917 sur la révolution, dit à la foule: “Je vois assez de gens ici pour prendre le Kremlin et la Maison Blanche (la maison présidentielle russe) dès maintenant…” [13]

L’establishment médiatique occidental ne jure que par Navalny, La BBC l’a décrit comme “certainement la seule figure de l’opposition digne de ce nom en Russie ces cinq dernières années”, et le magazine américain Time l’a appelé “L’Erin Brockovich russe”, une curieuse référence au film d’Hollywood qui mettait en scène Julia Roberts comme enquêtrice et activiste légal. Quoi qu’il en soit, ce qui est le plus important est que Navalny a été à l’université de Yale sur la côte Est américaine, également l’université de la famille Bush (NdT: et lieu de résidence de la “confrérie” des Skull and Bones..), où il fut un “Yale World Fellow”. [14]

Le charismatique Navalny est aussi et a été sur la liste des gens payés par la NED pour déstabiliser les pays. D’après un post sur le blog de Navalny même, son LiveJournal, il fut soutenu par la NED (NdT: donc la CIA, ce qui ne veut pas dire qu’il en soit un “agent” bien évidemment) en 2007 et 2008. [15] [16]

Avec Navalny, les acteurs clé dans le mouvement de contestation anti-Poutine sont centrés autour de Solidarnost qui fut créée en 2008 par Boris Nemtsov, Vladimir Ryzhkov et d’autres. Nemtsov n’est pas quelqu’un qui conteste la corruption. D’après le Business Week Russia du 23 Septembre 2007, Nemtsov introduisit le banquier russe Boris Brevnov à Gretchen Wilson, citoyenne états-unienne et employée de l’International Finance Corporation, une succursale de la Banque Mondiale. Wilson et Brevnov se sont mariés. Avec l’aide de Nemtsov, Wilson est parvenue à privatiser Balakhna Pulp and Paper Mill (NdT: grosse entreprise de papier) au prix dérisoire de 7 millions de dollars. L’entreprise fut lessivée et ensuite vendue à la banque Swiss Investment de Wall Street, CS First Boston Bank. Les rapports financiers disent que les revenus de l’usine étaient de 250 millions de dollars. [17]

La CS First Boston Bank paya également tous les frais de déplacement de Nemtsov au très exclusif forum économique mondial de Davos en Suisse. Quand Nemtsov devint un membre du cabinet directeur, son protégé Brevnov fut nommé président d’Unified Energy System of Russia JSC. Deux ans plus tard, en 2009, Boris Nemtsov, aujourd’hui le “monsieur anti-corruption”, utilisa son influence pour dégager Brevnov des accusations de détournement de fonds par milliards des biens d’Unified Energy System of Russia. [18]

Nemtsov accepta aussi de l’argent de l’oligarque emprisonné Mikhail Khodorkovsky en 1999 quand celui-ci utilisait ses milliards pour essayer d’acheter le parlement ou la Douma. En 2004, Nemtsov rencontra l’oligarque milliardaire en exil Boris Berezovsky dans une réunion secrète avec d’autres exilés russes influents. Lorsque Nemtsov fut accusé de financer son nouveau parti politique “Pour une Russie dans la légalité et sans corruption” avec des fonds étrangers, les sénateurs américains John McCain, Joe Liberman et Mike Hammer du conseil national de sécurité du président Obama volèrent à son secours. [19]

Le sbire très proche de Nemtsov, Vladimir Ryzhkov de Solidarnost est aussi très lié avec les cercles suisses de Davos, il a même financé un Davos sibérien. D’après les compte-rendus de presse russes d’Avril 2005, Ryzkhov forma un comité 2008 en 2003 pour “attirer” les fonds de Khodorkovsky emprisonné ainsi que pour soliciter des fonds des oligarques en fuite comme Boris Berezovsky et des fondations occidentales comme la Fondation Soros. Le but déclaré de la manœuvre étant de rassembler les forces “démocratiques” contre Poutine. Le 23 Mai 2011, Ryzhkov, Nemtsov et plusieurs autres enregistrèrent un nouveau parti politique le Parti de la Liberté Populaire de manière à pouvoir aligner un candidat président contre Poutine en 2012. [20]

Une autre personne d’influence dans les rallies anti-Poutine récents est l’ancien champion du monde d’échecs recyclé politicien de droite, Gary Kasparov, un autre membre fondateur de Solidarnost. Kasparov a été identifié il y a plusieurs années comme étant membre du comité directeur d’un think-tank néoconservateur militaire à Washington. En Avril 2007, Kasparov admit qu’il était membre du comité du National Security Advisory Council Center for Security Policy, “une organisation de sécurité nationale à but non-lucratif et non-partisane, qui se spécialise dans l’identification des politiques, des actions et des ressources nécessaires à la sécurité vitale des Etats-Unis.” En Russie, Kasparov est plus tristement connu pour ses liens financiers précédents avec Leonid Nevzlin, l’ex vice-président de Yukos et associé de Mikahail Khodorskovsky. Nevzlin s’est enfuit en Israël pour éviter les charges menées contre lui pour meurtre et avoir contracté des tueurs à gages pour éliminer des “gens objectant” lorsqu’il était vice-président de Yukos. [21]

En 2009, Kasparov et Boris Nemtsov ont rencontré Barack Obama lui-même pour discuter de l’opposition russe à Poutine et ce à l’invitation personnelle du président américain au Ritz Carlton Hotel de Washington. Nemtsov avait appelé Obama à rencontrer les forces d’opposition russes: “Si la Maison Blanche est d’accord avec la suggestion de Poutine de ne parler qu’avec des organisations pro-Poutine… cela voudra dire que Poutine a gagné, non seulement cela, mais Poutine aura la confirmation qu’Obama est faible”, a t’il dit. Durant cette même année 2009, Nemtsov fut invité à parler au Council on Foreign Relation (CFR) de New York, sans doute le think-tank en politique étrangère le plus puissant des Etats-Unis. Ainsi, non seulement le ministère des Affaires étrangères et la NED ont déversé des millions pour bâtir une opposition à Poutine et une coalition contre lui en Russie, mais le président des Etats-Unis est intervenu personnellement dans ce processus. [22]

Ryzhkov, Nemtsov, Navalny et l’ancien ministre des Finances de Poutine Alexei Kudrin ont tous été impliqués dans l’organisation de la manifestation anti-Poutine du 25 Décembre à Moscou qui attira selon les estimations environ 120 000 personnes. [23]


Pourquoi Poutine ?

La question pertinente est pourquoi Poutine à ce point ? Nous ne devons pas regarder bien loin pour avoir une réponse. Washington et spécifiquement le gouvernement Obama, se moquent éperdument de savoir si la Russie est démocratique ou pas. La préoccupation essentielle est l’obstacle aux plans de Washington pour une hégémonie totale de la planète que Poutine représente. D’après la constitution russe, le président de la Fédération russe est le chef d’Etat, le commandant en chef des armées et le détenteur des plus hautes fonctions de la Fédération. Il prendra directement contrôle de la défense et de la politique étrangère.

Nous devons demander quelle politique ? Certainement des contre-mesures drastiques contre l’encerclement de la Russie par les forces de l’OTAN et contre l’installation par Washington d’un système dangereux de missiles balistiques autour de la Russie; ceci sera un point primordial de l’agenda de Poutine. La “remise à jours des relations russo-américaines” d’Hillary Clinton ira droit à la poubelle, si elle ne l’est pas déjà. Nous pouvons également nous attendre à une utilisation plus aggressive de la carte énergétique russe avec une diplomatie du pipeline pour renforcer des liens avec des membres de l’OTAN comme la France, l’Italie et l’Allemagne, favorisant ainsi un affaiblissement du soutien de l’UE pour la politique aggressive de l’OTAN et ses mesures contre la Russie. Nous pouvons nous attendre à un renfocement des liens de la Russie avec l’Eurasie, spécifiquement avec la Chine, l’Iran et peut-être même l’Inde pour renforcer la faible épine dorsale de la résistance contre les plans d’un Nouvel Ordre Mondial prônés par Washington.

Cela prendra plus que quelques manifestations dans des températures bien au dessous de zéro à Moscou et St Pétersbourg par une clique de personnages d’une opposition corrompue et nébuleuse comme celle de Nemtsov et Kasparov pour faire dérailler la Russie. Ce qui est très clair est que Washington pousse tous azimuts en Iran, en Syrie, où la Russie a une base navale vitale, en Chine, maintenant en Russie même, ainsi que dans les pays de la zone euro emmenés par l’Allemagne. Cela sent la tentative de fin de partie pour une super-puissance sur le déclin.

Les Etats-Unis aujourd’hui sont une super-puissance nucléaire en de facto banqueroute. Le rôle du dollar comme monnaie de réserve mondiale n’a jamais été autant defié que depuis Bretton Woods en 1944. Ce rôle ainsi que celui des Etats-Unis comme la puissance militaire mondiale absolue ont été les bases du siècle hégémonique américain depuis 1945.

Affaiblissant le rôle du dollar dans le commerce international et ultimement comme monnaie de réserve, la Chine est en train d’établir des relations commerciales bi-latérales avec le Japon court-circuitant le dollar. La Russie est en train de faire de même avec ses partenaires commerciaux principaux. La raison principale pour laquelle Washington a lancé une guerre monnétaire totale ouverte contre l’Euro à la fin de 2009, était pour prévenir une menace grandissante de la part de la Chine et d’autres nations, que celles-ci ne se détournent du dollar pour prendre l’Euro comme monnaie de réserve. Ceci n’est pas une mince affaire. En fait Washington peut financer ses guerres en Afghanistan, Irak, Libye, Syrie et ailleurs par le fait que la Chine et les autres nations ayant un surplus commercial, investissent leur surplus de dollars en obligations du gouvernement américain en achetant de la dette américaine. Si cela venait à changer même de peu, cela occasionnerait une hausse substantielle des taux d’intérêts américains et la pression financière sur Washington deviendrait énorme.

Faisant face à une érosion grandissante de son statut de seule super-puissance mondiale, Washington apparaît maintenant se tourner de plus en plus vers la force militaire pure et dure pour conserver son statut. Pour que cela soit couronné de succès, la Russie doit être neutralisée ainsi que l’Iran et la Chine. Ceci sera l’agenda primordial du président des Etats-Unis à venir, qui que ce soit.

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Personne à contacter Re: Géopolitique des Etats-Unis

Message par Syfou Jeu 12 Juil - 1:58

La géopolitique américaine, de l’endiguement du communisme au confinement de l’islamisme

Jusqu’à l’effondrement du mur de Berlin et l’éclatement de l’empire soviétique, la géopolitique de la républicaine américaine s’articulait, pour l’essentiel, autour de l’endiguement du communisme. Le terme est dû à l’historien, politologue et diplomate américain George F. Kennan qui publia en 1947 un article dans Foreign Affairs soutenant que «le principal élément de toute politique des Etats-Unis vis-à-vis de l’URSS doit être un endiguement des tendances expansives de la Russie, à long terme, avec patience, mais fermeté et vigilance ». L’arrivée au pouvoir de Ronald Reagan au début des années quatre-vingt changea la donne. A l’endiguement, les USA ajoutèrent le harcèlement et la diatribe: guerre des étoiles et discours messianique sur l’empire du mal. Le but de la guerre des étoiles était d’entraîner l’URSS dans une course poursuite technologique et économique que l’on savait incapable de soutenir afin de précipiter son implosion de l’intérieur. Parallèlement, le discours américain est devenu sectaire et manichéen, le bien étant les USA et le monde libre, le mal l’URSS et ses satellites. C’est en raison de cette vision que les néo-conservateurs américains, Georges W. Bush en tête, ont considéré que le mal n’a pas disparu avec l’effondrement du bloc soviétique. Pour eux, le mal réside dans tout « ennemi » des USA et de la démocratie dans le monde. Or les USA comptaient alors plusieurs dictatures de droite parmi leurs amis et protégés. Les néo-conservateurs firent alors valoir avec une extraordinaire mauvaise foi que les dictatures de droite, contrairement à celle de gauche, sont capables de s’auto réformer au point de se muer en démocraties libérales.

Hasard de l’histoire ou non, l’effondrement du communisme, du moins en Europe, coïncida avec la montée de l’islamisme. Contrairement à certaines idées reçues, les USA se sont bel et bien préoccupés du phénomène avant le 11 Septembre 2011. En effet, le vivrier classique dans lequel la politique étrangère américaine puise ses conceptions de base, c'est-à-dire le milieu universitaire, avait balisé le terrain bien avant le 11 Septembre.
Par tradition, la politique étrangère américaine fait l’objet de débats académiques poussés entre universitaires et chercheurs (les très influents conseillers pour la sécurité nationale et Secrétaires d’Etat Henry Kissinger, Zbigniew Brzezinski, Condoleezza Rice par exemple appartenaient à ce sérail). La question islamiste n’échappa pas à la règle. Deux écoles s’affrontèrent. La première dite des « confrontationalist » considéra que les USA n’ont d’autre choix que la confrontation directe avec les islamistes puisque ceux-ci constituent, de leur point de vue, un facteur de déstabilisation et une source de danger pour les intérêts américains. L’école considéra que la distinction entre islamistes radicaux et modérés est factice dans la mesure où les deux poursuivent un même objectif : l’établissement d’un Etat théocratique. La seconde école de pensée dite des « accomodationists » établit, au contraire, une distinction entre islamistes modérés et islamistes radicaux. Pour elle, l’islamisme constitue une force politique avec laquelle les USA doivent compter. Il faut donc discuter avec les plus modérés d’entre eux, d’autant que ceux-ci ne manifestent aucune hostilité à l’égard des USA. C’est cette école de pensée qui semble inspirer davantage la politique étrangère américaine à l’heure actuelle.

Pour les USA, il y a néanmoins islamisme et islamisme. Le chiisme fût considéré tout de suite comme l’ennemi mortel. Hormis les attentats commis au Liban, on ne connaît pourtant pas d’attentats attribués à la mouvance chiite sur le sol américain ou ailleurs. Il faut donc croire que c’est la position ferme des chiites vis-à-vis d’Israël qui constitue l’explication de leur défiance. De fait, la politique américaine vis-à-vis de l’islamisme a été construite sur l’idée que le sunnisme est un moindre mal et que dans la mesure où l’arrivée au pouvoir des islamistes modérés dans plusieurs pays était pour ainsi dire inscrite dans l’ordre naturel des choses (ce qui reste à démontrer), les USA avaient intérêt à établir les bases d’un dialogue avec eux. Dans cette concordance, il y a évidemment le dit et le non dit, le clair et l’obscure.

Les concordances et les ambiguïtés

A l’instar de tous les partis politiques d’essence religieuse, les partis islamistes sont des libéraux au sens économique du mot. Quand on connaît l’aversion maladive des américains à l’égard de l’étatisme et du socialisme, le fait que les islamistes soient des libéraux de stricte observance, économiquement parlant, constitue pour eux un réel motif d’entente. Le second point de concordance est corollaire du premier. Le communautarisme, consubstantiel de l’organisation sociale et politique américaine dès l’origine, constitue une valeur partagée entre les USA et les islamistes. Les uns et les autres consacrent la primauté de la communauté sur la Nation. Les uns et les autres entendent réduire le rôle de l’Etat à ses fonctions exclusivement régaliennes et lui dénient tout interventionnisme et toute fonction de régulation.

Voyons maintenant l’étendue des ambiguïtés. L'un des axes majeurs de la politique des Etats-Unis au Proche-Orient est l'alliance stratégique avec Israël. Il est évidemment absurde d’expliquer la solidité de cette alliance par la seule influence de la communauté juive américaine et du lobby pro israélien à Washington. Quel que soit le dynamisme de ces groupes de pression, cela n’aurait pas pesé lourd devant les intérêts vitaux de la république américaine. Les choses étant ce qu’elles sont, l’Etat hébreux est apparu aux yeux des USA comme un allié fiable et relativement docile. Après tout, Israël est un Etat isolé au Moyen-Orient. Il a donc besoin lui-même d’un allié surpuissant et protecteur. Les Etats-Unis se sont offerts de jouer ce rôle à charge pour Israël de jouer le rôle du gendarme régional en leur faveur. Or aucun islamisme sunnite non jihadiste, hormis le Hamas et pour cause, ne remet plus ouvertement en cause l’existence de l’Etat hébreux. Ce n’est évidemment pas le cas de l’islamisme chiite.

Le second point concerne évidemment le pétrole. Pour les USA, qui tient le pétrole tient l’économie mondiale. Premier consommateur et premier importateur de pétrole dans le monde, les Etats-Unis ont toujours exercé le premier rôle dans le développement et l'orientation de l'industrie pétrolière. Cela vaut pour le Moyen-Orient en général, l’Arabie Saoudite et les pays du Golfe plus particulièrement. Or, depuis 1986, les réserves pétrolières des Etats-Unis ont commencé à chuter, de sorte que la part des importations en pétrole dans la consommation intérieure américaine a dépassé la part de la production nationale. Dans la mesure où les Etats-Unis entendent préserver leurs propres réserves en pétrole, il leur fallait « pomper » plus et le moins cher possible ailleurs. Cette stratégie devait conduire les USA à exercer un contrôle encore plus strict sur les zones de production, les chemins maritimes et terrestres d’acheminement et les prix. Pour cela, la diplomatie ne suffit plus. La présence militaire s’imposait.

Géopolitique des Etats-Unis Geopolitque-1

Le Moyen-Orient occupe le centre de la géopolitique américaine du pétrole. Conscients que le nationalisme arabe n’est plus en mesure de les contrecarrer comme par le passé, se rendant compte que seul l’islamisme est capable de les nuire, les USA ont jugé qu’il leur fallait se montrer plus accommodant avec une idéologie somme toute dominée, alimentée et soutenue par l’argent du pétrole. Très curieusement, mais est-ce véritablement le cas, l'islamisme présente la particularité d'avoir été favorisé par la politique américaine au Proche-Orient tout en bénéficiant de son soutien actif ou discret. Or remarquera, là aussi, que hormis quelques groupuscules, l’immense majorité des islamistes sunnites s’accommode d’une présence militaire américaine qui n’a pour but que la protection des gisements du pétrole et la pérennisation de ses rentiers de l’Arabie et du Golfe.

Géopolitique des Etats-Unis Geopolitque-2

Les bras séculiers de l’islamisme sunnite et la géopolitique américaine

Le Royaume Saoudien et le Qatar sont à l’heure actuelle les propagandistes les plus zélés de l’islamisme, les plus généreux aussi. A bien y réfléchir, cela constitue une anomalie au regard de leur poids démographique et de leur rayonnement culturel et intellectuel.. L’explication de leur islamisme militant se trouve donc ailleurs.
Les Etats-Unis d’Amérique ont été le premier pays à avoir reconnu le pouvoir de Cheikh Hamad Al Thani, actuel émir du Qatar, et à cautionner sa révolution de palais. Peut importe les déclamations du Qatar quant à son indépendance politique et diplomatique, ce qui ne supporte pas de contestation est le fait qu’un accord mutuel de défense lie les deux pays et que le Qatar abrite à l’heure actuelle le plus grand dépôt d’armes américaines hors du sol des USA. Au dehors, la politique extérieure du Qatar ne semble pas systématiquement alignée sur la politique américaine. Le Qatar entretient, par exemple, d’excellentes relations avec « le diable » iranien pour des raisons qui tiennent à l’exploitation de la poche de gaz du North Dome, une poche souterraine qui s’étend justement jusqu’à la frontière iranienne. Mais au-dedans, le Qatar épouse parfaitement les positions américaines en ce qui concerne le processus de paix au Moyen-Orient et la géopolitique américaine du pétrole notamment. Reste la question d’Al-Jazira et le sens caché de ses messages subliminaux.
Hormis le téléspectateur arabe, mal informé et ignorant des arcanes et des subtilités de la politique étrangère mondiale, plus personne de sérieux ne se méprend sur l’orientation réelle d’Al Jazira ou sur son instrumentation par le Qatar. Cela ne remet évidemment pas en cause l’indépendance ou le professionnalisme de ses journalistes. Il se trouve tout simplement que les Al Thani nourrissent une ambition politique et diplomatique que d’aucuns estiment mégalomaniaque. Pour ce faire, l’argent et la protection américaine ne suffissent pas. La création d’un bras armé médiatique s’imposait. Al-Jazira est ce bras. Certes, la station a grandement servi la cause de la démocratie dans le monde arabe et a permis une ouverture d’esprit des arabes vers l’extérieur, mais sa fonction première est de servir de podium et de vitrine médiatique au Qatar. Or le Qatar est coincé entre deux puissances régionales antagonistes à tous les points de vue, l’Arabie Saoudite et l’Iran. Il lui faut donc se ménager les bonnes grâces de Washington tout en se montrant « indépendant » pour recueillir les bonnes grâces du téléspectateur arabe. L’intelligence et la subtilité des Al Thani ont fait le reste. C’est ce que les américains ont fini par comprendre et cautionner. En somme, le Qatar représente pour les américains le chaînon manquant.

Les relations américano saoudiennes sont d’une toute autre nature. Le Royaume Saoudite est pour ainsi dire né dans le giron des américains et des sociétés pétrolières américaines. Onze ans seulement après l’édification du royaume dans ses frontières actuelles, le Roi [] Abdelaziz ben Abderrahmane Al Saoud se réunissait avec le Président américain Roosevelt à bord du croiseur Quincy, d’ou le pacte du même nom (14 Février 1945). Ce pacte spécifie que la stabilité et la protection de l’Arabie saoudite font partie des “intérêts vitaux” des Etats-Unis, à charge pour le Royaume de garantir l’accès des américains à ses champs pétrolifères. Le pacte pétrole contre protection tint en dépit de quelques ratés : la création de l’Etat d’Israël, la crise pétrolière de 1973, la politique panarabe du Roi Fayçal auquel on ne rendra jamais assez l’hommage qu’il mérite.

Géopolitique des Etats-Unis Geopolitque-3

La seconde guerre américaine contre l’Irak ébrécha l’édifice. A cette occasion, l’Arabie Saoudite refusa de servir de base terrestre à l’invasion de l’Irak, ce qui contraignit les Etats-Unis à s’installer au Qatar. Mais l’édifice ne se fissura très sérieusement que le 11 Septembre 2001. L’implication de certains ressortissants saoudiens dans les attentats installa de la méfiance et conduit certains dirigeants américains à présenter l’Arabie Saoudite comme un ennemi et non plus comme un allié (Rapport de L. Murawiec, expert de la Rand, devant le Pentagone, préconisant un tel changement de stratégie et Rapport devant le congrès sur la faillite des systèmes de renseignement américains).

En fait, les USA prirent conscience que l’islamisme propagé et encouragé par les Saoudiens pourrait, à la longue, être dangereux pour les intérêts américains. En effet, l’Arabie Saoudite mène une action politique, culturelle, diplomatique et caritative en faveur du “wahhabisme”, ce qui revient à encourager les courants salafistes. Or le salafisme recouvre deux réalités. Il y a d’une part un salafisme jihadiste comme Al Qaïda, d’autre part un salafisme « soft », à la saoudienne, un salafisme qui accepte la royauté à défaut du khalifat et qui ne remet pas en cause la position américaine au Moyen-Orient, du moins pas ouvertement. Les deux se rejoignent cependant pour réclamer l’application stricte de la charia et pour honnir le régime républicain. Les deux ne diffèrent donc pas sur l’objectif à atteindre, seulement sur les moyens pour y parvenir.

Conclusion

A défaut de s’entendre avec l’islamisme salafite non jihadiste, les Etats-Unis laissent l’Arabie Saoudite le financer pour mieux le contrôler. Après tout, ni la mainmise américaine sur le pétrole arabe, ni l’existence et la sécurité d’Israël ne sont frontalement mis en cause par l’islamisme sunnite non jihadiste. Sur ce point, il existe une concordance tacite entre la république américaine et des pays comme le Qatar et l’Arabie Saoudite. En fermant les yeux sur le non respect des droits de l’homme dans les pays où le salafisme non jihadiste domine et en se montrant bienveillant à l’égard de l’arrivée au pouvoir d’un islamise soft dans certains pays, les USA veulent en fait se prémunir contre toute tentation terroriste contre leur territoire. Dans un cas comme dans l’autre, l’objectif des Etats-Unis est de confiner l’islamisme à l’intérieur de ses frontières « naturelles » afin que les dégâts collatéraux ne puissent plus atteindre le sol américain.

Ici, le mot confinement est choisi à dessein. En effet, le confinement décrit mieux la politique étrangère américaine vis-à-vis de l’islamisme que l’endiguement. Le confinement signifie tout aussi bien l’isolement d’un prisonnier ou d’un homme convaincu de désordre dans une forteresse. Mais il signifie aussi l’interdiction d’un malade de quitter la chambre ou le maintien d’un animal dans un espace restreint et clos. C’est très exactement la doctrine américaine vis-à-vis de l’islamisme. Pour les USA, même les plus modérés d’entre les islamistes doivent être considérés comme des malades contagieux, des fouteurs de désordre et en tout cas comme des entités à fréquenter de loin et avec moult précautions. Pour les USA, les islamistes doivent donc être isolés dans leur propre espace afin qu’ils ne transmettent plus la maladie à autrui, entendez le terrorisme ou le prosélytisme. Le calcul des américains est simple : laissez-les s’entretuer entre eux afin qu’ils n’aient plus la tentation, la justification ou les moyens de commettre d’actes terroristes aux USA. Il sera temps d’aviser plus tard.

Il reste qu’en dépit des efforts que font les USA et ses amis islamistes pour cacher les véritables motifs de leur collusion, le jeu des Etats-Unis au Moyen-Orient et dans le monde arabe reste viscéralement hostile à la nation arabe. De ce point de vue, le rapprochement entre islamistes modérés et nationalistes arabes constitue une hérésie et un non sens historique. Jamal Abdennasser et Michel Aflak s’en retourneraient dans leur tombe. Tant que Washington n'aura pour buts affichés dans le monde arabe que sa mainmise sur le pétrole arabe et son alliance stratégique avec Israël, le pro américanisme de certains islamistes est à condamner avec la plus grande rigueur. Aucun des objectifs majeurs américains dans la région ne correspond aux intérêts stratégiques des Arabes. En cherchant à s’entendre coûte que coûte avec Washington sur le dos des intérêts vitaux arabes, les islamistes « accommodants » commettent « un crime, pire une faute ».

Habib TOUHAMI
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