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Albelhamid Ben Badis

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Personne à contacter Albelhamid Ben Badis

Message par Sphinx Mar 31 Mar - 23:52

Albelhamid Ben Badis (arabe :عبد الحميد بن باديس), né le 4 décembre 1889[1] à Constantine, ville au nord-est de l'Algérie, et décédé le 16 avril 1940 dans la même ville, était une figure emblématique du mouvement réformiste musulman en Algérie. Albelhamid Ben Badis était le fils d'une famille de vieille bourgeoisie citadine, dont il revendiquait les origines berbères remontant aux Zirides, dynastie musulmane fondée au Xe siècle par Bologhine ibn Ziri.

Ben Badis fonda en 1931 l'Association des oulémas musulmans algériens. C'est dans le mensuel al-Chihab qu'il publia, de 1925 jusqu'à sa mort, ses idées réformistes qui concernaient tant le domaine religieux que politique.
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Source:wikipedia
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Personne à contacter Re: Albelhamid Ben Badis

Message par Sphinx Lun 18 Mai - 0:00

Ben Badis défenseur de l’Algérie arabe et musulmane
De l’action du cheikh Abd el-Hamid Ben Badis, Malek Bennabi retint en premier lieu sa lutte pour la préservation de l’identité algérienne arabe et musulmane. Afin de préserver cette identité le fondateur de l’association des Oulémas dénonça la politique assimilationniste de l’Etat français qui visait à faire des Algériens des français. Pour cela l’Etat français combattait toutes les spécificités culturelles et identitaires des Algériens, car elles étaient susceptibles de servir de fondement à une opposition à la domination coloniale. L’école était le lieu privilégié de cette politique de dépersonnalisation et d’acculturation des Algériens.

Décrivant de l’impact de la colonisation au niveau culturel Malek Bennabi affirmait : « de fait, c’est une opération de clivage culturel qui commençait sur toute l’étendue du pays pour séparer la conscience algérienne de son assise historique arabo-islamique. Dans les nouvelles écoles qui s’ouvrent comme Sidi El-Djeliss, les petits algériens commencent à apprendre leurs nouvelles leçons d’histoire sur leurs ancêtres, les Gaulois. Cette leçon n’est qu’une parcelle, un simple aspect scolaire d’une nouvelle sédimentation culturelle destinée à recouvrir, à oblitérer par couches successives, la personnalité du pays, au fond de sa conscience et de son subconscient. On parlera plus tard de dépersonnalisation : c’est cela sa signification précise, c’est-à-dire, une œuvre de désalgérianisation de l’Algérie dans tous les domaines, par tous les procédés. La langue, l’économie, la politique, l’administration, ont joué leur rôle comme facteur d’assimilation »[1].

Cette action de dépersonnalisation de l’Algérien, d’assimilation, de désalgérianisation, selon Malek Bennabi, se poursuivait jusque dans les casernes, jusque sur les champs de batailles et même jusque dans la mort : « Même la caserne jouera ce rôle car, en 1912, la loi sur la conscription obligatoire est étendue à l’Algérie. Et le peuple algérien donnera dans la guerre de 1914-1918, vingt-quatre mille de ses enfants morts sans doute héroïquement, mais en holocauste sur l’autel de cette « civilisation », qui entend utiliser l’indigène comme mercenaire armé d’un fusil ou parfois d’une plume. Même la mort dépersonnalisait l’Algérien quand il mourait sous l’uniforme d’une armée étrangère. Ainsi, tout au long d’un siècle de colonisation inaugurée par un clivage séparant la conscience algérienne de son assise historique millénaire, c’est une œuvre de sédimentation culturelle qui se poursuit lentement mais sûrement, pour donner naissance au bout du processus, à cette Algérie des Louis Bertrand[2] et des André Servier[3] »[4].

Face à cette politique coloniale de dépersonnalisation qui, selon Malek Bennabi, atteignit son point culminant dans les déclarations de Ferhat Abbas niant l’existence d’une nation algérienne, le cheikh Abd el-Hamid Ben Badis représentait le défenseur de l’authenticité culturelle de l’Algérie arabe et musulmane.

Il était la figure même, selon le penseur Algérien, de la résistance culturelle à la colonisation et à sa politique assimilationniste en ce faisant le défenseur de l’identité spécifique de l’Algérie. Cette résistance culturelle, promue par l’association des Oulémas, à la politique coloniale d’assimilation fut l’un des fondements idéologiques du Mouvement National Algérien, depuis les années 1920 jusqu’au déclanchement de la révolution Algérienne en novembre 1954.

Ainsi, le cheikh Abd el-Hamid Ben Badis fut promoteur de la renaissance nationale-culturelle de l’Algérie au moment même ou l’action coloniale atteignait son apogée en ralliant à sa cause, sur le plan culturel, une partie de l’intelligentsia algérienne francophone formé dans les écoles de la République coloniale.

Selon Malek Bennabi, « en Algérie, le processus de désalgérianisation aboutit dans la conscience d’un intellectuel à une négation qui jeta l’effroi : « j’ai interrogé, dira-t-il, je n’ai pas trouvé de nation algérienne »[5].Chez le cheikh Ben Badis, le processus déclenche au contraire une plus ferme prise de conscience qui mit sur les lèvres de la nouvelle génération algérienne un défi inouï ; je traduit : « l’Algérie est musulmane et fait parti de monde arabe »[6]. C’était en fait, une suspension de la sédimentation culturelle qui avait suivi l’installation du colonialisme. Son effet immédiat fut celui d’une immunisation qui arrêta net le processus de désalgérianisation dans un pays et détermine la nouvelle orientation de celui-ci. Il marquait en effet l’instant d’un nouveau clivage et le départ d’une nouvelle sédimentation qui déclencha en Algérie un processus de récupération des valeurs traditionnelles enfouies momentanément sous le limon de l’ère coloniale. La langue arabe était ainsi récupérée. Elle devient le moyen d’expression d’une vie publique qui affranchit de plus en plus ses thèmes de l’inspiration étrangère. Le pendule bat, à présent, les nouvelles heures de l’histoire algérienne. Bien sûr, le maître de l’école communale continue à enseigner au petit algérien sa leçon d’histoire sur ses ancêtres les Gaulois. Mais l’enfant sortira de la leçon en fredonnant pour lui-même ou en chantant avec ses camarades de jeu : « l’Algérie est musulmane et arabe… »[7].

La politique coloniale d’assimilation, de désalgérianisation, aboutit, selon Malek Bennabi, à une bipolarisation de l’élite algérienne divisée entre francophone d’un côté et arabophone de l’autre. Cette bipolarisation se retrouva au niveau idéologico-culturel dans les idées défendues par l’un ou par l’autre groupe. Chaque groupe avait ses propres références culturelles correspondant à sa langue et agissait en fonction de ces références. « D’abord au sommet de l’échelle, écrivait Malek Bennabi, l’apparition de deux clans dans l’élite : celui qui parlera l’arabe et essayera avec Ben Badis de retrouver des références islamiques, une idée classique authentique qui échappera définitivement avec l’échec de l’Islah et la fuite de ses partisans dans la fonction publique après la révolution et celui qui parlera français et portera tous les masques – le Kémalisme, le messalisme, l’anti-messalisme, le berbérisme, le progressisme, le pseudo-existentialisme, le faux marxisme – pour servir sous chacune de ses étiquettes les dieux du jour, les mascottes du moment en fait pour se servir soi-même sous tous ces masques »[8].
L’éducation contre la dépersonnalisation
Afin de lutter contre la politique coloniale de déculturation, d’assimilation, de désalgérianisation, le cheikh Abd el-Hamid Ben Badis s’attacha particulièrement à mener une action éducative en direction des enfants Algériens, aussi bien des garçons que des filles, par la création de medersas.

Celles-ci avaient pour fonction à la fois de lutter contre l’analphabétisme qui ravageait l’Algérie[9], et d’apprendre aux élèves la langue arabe, l’histoire nationale algérienne et les bases de l’Islam. Le fondateur de l’association des Ouléma présentait cette action éducative comme un moyen de « survie » du peuple algérien face à la domination coloniale. Ainsi, en février 1930, dans la revue ech-Chihab, le cheikh Abd el-Hamid Ben Badis affirmait : « quelles que soient les suites qu’aura notre appel, nous aurons fait notre devoir. Nous sommes au bord de l’abîme. Si notre communauté ne se ressaisit pas d’urgence, il n’en restera plus, dans une cinquantaine d’année, qu’un souvenir »[10].

Pour Malek Bennabi, l’action éducative de l’Association des Oulémas était la pièce maîtresse de l’œuvre du cheikh Abd el-Hamid Ben Badis : « Si un phénomène social se justifie par la réponse qu’il apporte à une problème collectif, voilà l’islahisme confirmé d’emblée par sa lutte quotidienne contre l’analphabétisme. Il couvre, en effet aujourd’hui tout le territoire algérien d’un immense réseau de médersas où des milliers d’enfants musulmans viennent s’instruire. C’est cet enseignement libre qui constitue le témoignage concret de l’œuvre de Ben Badis puisque tout cet enseignement a été créé et est dirigé par l’association des oulémas qui garde, précisément le nom du vénérable disparu comme symbole de son idée et l’étendard de son action. Et ce n’est pas certes pour une autre raison que la principale fondation de l’association a vu le jour à Constantine et se nomme l’Institut Ben Badis, où l’élève de l’enseignement libre vient achever le cycle local de ses études pour aller ensuite à la Zitouna et à El-Azhar »[11].

Malek Bennabi insistait sur la continuité posthume de l’action éducative du cheikh Abd el-Hamid Ben Badis. En effet, cette action fut poursuivie par l’Association des Oulémas après la mort du fondateur du mouvement le 16 avril 1940. L’envoi par l’Association des Oulémas d’étudiants algériens au Machrek était le symbole de la l’insertion de l’Algérie dans le monde arabo-islamique contre la politique coloniale qui avait cherché à l’en détacher. « Comme on le voit, affirmait le penseur Algérien, l’œuvre déjà est immense. Surtout si l’on tient compte des derniers pas qu’elle vient encore de franchir, grâce aux efforts patients de l’actuel président de l’association des oulémas, le Cheikh El-Ibrahimi qui a su profiter de son séjour en Orient pour organiser l’envoi de missions scolaires tant en Egypte que dans les autres pays du Moyen-Orient. On peut juger là de la vitalité de l’œuvre qui franchit son troisième pas dans l’espace de deux décades : l’humble medersa où l’on peut acquérir les rudiments de l’instruction primaire, l’Institut Ben Badis qui dispense une sorte d’enseignement secondaire et enfin, la chance pour l’élève pauvre d’accéder après deux degrés, soit à un enseignement supérieur islamique, soit à un enseignement technique, avec une bourse qui délivre ses parents de tout souci à son sujet. A vrai dire, cette œuvre d’enseignement est un miracle. Arriver à un tel résultat, dans un pays où la pauvreté n’a d’égale que l’alphabétisme, n’est pas chose ordinaire. Et le peuple algérien qui sait apprécier un tel résultat, reconnaître que ses sacrifices n’ont pas été dans ce domaine en pure perte. La Medersa qui se peuple d’enfants justifie sans phrases, les sacrifices que tel petit centre a dû faire pour la construire. Et tout cela a pu être obtenu grâce à l’association des oulémas et auréole la figure de son fondateur : Ben Badis »[12].

Dans cette lutte pour la préservation de l’identité arabo-islamique de l’Algérie et des Algériens, l’Association des Oulémas mena son action en France auprès des émigrés Algériens. Ainsi, des l’entre-deux guerre le cheikh Abd el-Hamid Ben Badis envoya le cheikh Foudil el-Ourtilani en France pour créer des cercles d’enseignement et des medersas au sein l’immigration algérienne. Malek Bennabi qui fut directeur d’un centre culturel rattaché à l’Association des Oulémas à Marseille durant l’entre deux guerre était particulièrement sensible aux questions se rapportant à l’immigration algérienne[13].

L’action des Oulémas en France visait à lutter contre l’assimilation, la désislamisation et la désalgérianisation des travailleurs immigrés : « il conviendrait encore d’ajouter à cette justification et à cette gloire la somme des efforts qui se dépensent en France où des milliers de prolétaires algériens vont travailler et parfois même s’y fixent avec leurs femmes et leurs enfants. Une colonie nombreuse d’Algériens risquait en Métropole de se trouver peu à peu coupée de spiritualité islamique. Ce grave danger est maintenant écarté – tout au moins en partie – grâce à l’initiative des oulémas qui ont aujourd’hui un peu partout en France leurs délégués et leurs foyers »[14].

Il convient de noter que l’extrait cité est tiré d’un article datant de 1953 et qu’après l’indépendance de l’Algérie, en 1962, l’action des Oulémas en France fut inexistante. Malek Bennabi, dans le contexte national algérien, s’étonnait qu’après l’indépendance, « la voix de l’Islah se soit tue et que les sinécures de l’Etat ou d’autres aient absorbé les hommes qui menaient le combat »[15].

Au sein de l’immigration algérienne, le même phénomène se produisit. Les hommes qui avaient organisé l’action islahiste en France, retournèrent bien souvent en Algérie après l’indépendance, délaissant l’action éducative et religieuse en direction des immigrés et de leurs enfances qui étaient, pourtant, de plus en plus nombreux. Mais peut être que, pour paraphraser l’intellectuel Algérien, il appartient à « la présente génération » de « reprendre les tâches un peu oubliées », du cheikh Abd el-Hamid Ben Badis et de Malek Bennabi, « avec le même élan créateur de jadis »[16] ?

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Message par Sphinx Lun 18 Mai - 0:06

poemes de l'imam
شَعْـبُ الجـزائرِ مُـسْـلِـمٌ وَإلىَ الـعُـروبةِ يَـنتَـسِـبْ

مَنْ قَــالَ حَـادَ عَنْ أصْلِـهِ أَوْ قَــالَ مَـاتَ فَقَدْ كَـذبْ

أَوْ رَامَ إدمَــاجًــا لَــهُ رَامَ الـمُحَـال من الطَّـلَـبْ

يَانَشءُ أَنْـتَ رَجَــاؤُنَــا وَبِـكَ الصَّبـاحُ قَـدِ اقْـتَربْ

خُـذْ لِلحَـيـاةِ سِلاَحَـهـا وَخُـضِ الخْـطُـوبَ وَلاَ تَهبْ

وَاْرفعْ مَـنـارَ الْـعَـدْلِ وَالإ حْـسـانِ وَاصْـدُمْ مَـن غَصَبْ

وَاقلَعْ جُـذورَ الخَـــائـنينَ فَـمـنْـهُـم كُلُّ الْـعَـطَـبْ

وَأَذِقْ نفُوسَ الظَّــالـمِـينَ سُـمًّـا يُـمْـزَج بالـرَّهَـبْ

وَاهْـزُزْ نـفـوسَ الجَـامِدينَ فَرُبَّـمَـا حَـيّ الْـخَـشَـبْ

مَنْ كَــان يَبْغـي وَدَّنَــا فَعَلَى الْكَــرَامَــةِ وَالـرّحبْ

أوْ كَـــانَ يَبْغـي ذُلَّـنـَا فَلَهُ الـمـَهَـانَـةُ والـحَـرَبْ

هَـذَا نِـظـامُ حَـيَـاتِـنَـا بالـنُّـورِ خُــطَّ وَبِاللَّـهَـبْ

حتَّى يَعودَ لـقَــومــنَـا من مَجِــدِهم مَــا قَدْ ذَهَبْ

هَــذا لكُمْ عَـهْــدِي بِـهِ حَتَّى أوَسَّــدَ في الـتُّـرَبْ

فَــإذَا هَلَكْتُ فَصَيْـحـتـي تَحيـَا الجَـزائـرُ وَ الْـعـرَبْ)
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Message par Sphinx Jeu 8 Avr - 10:08

Eradiquer l’Islam : politique française dans l’Algérie colonisée

(...) Face au puissant mouvement de renouveau islamique qui se constitua en Algérie durant l’entre deux guerre sous l’impulsion du cheikh Abdelhamid Ben Badis, l’administration française, craignant que la contestation s’organise à partir des mosquées, réglementa limitativement le droit de prêche dans les lieux de culte qu’elle contrôlait. Le 16 février 1933, la « circulaire Michel », du nom du secrétaire général de la préfecture d’Alger, Jules Michel, enjoignait les autorités coloniales de surveiller les ouléma suspects « de chercher à atteindre la cause française ». La présidence du comité consultatif du département d’Alger, ayant en charge la gestion du culte musulman, était confiée à Jules Michel alors que le monopole du prêche était donné aux imams et muftis salariés par l’administration coloniale.

Albelhamid Ben Badis Ibn_ba10



Dès les premières heures de la conquête coloniale, l’Islam fut une source de résistance centrale pour les peuples musulmans. Ceux-ci puisaient dans la religion du Prophète l’énergie pour affronter les armées conquérantes de l’Occident. Dans ces guerres asymétriques de résistance à la conquête coloniale, l’Islam donnait aux résistants la force morale d’affronter un ennemi mieux armé.

Au-delà de la lutte armée, à la domination culturelle exercée par l’Occident impérialiste répondit une résistance ancrée dans les valeurs spécifiques des peuples musulmans.

En tant que force de résistance, l’Islam fut la cible d’attaque constante de la part des tenants de la colonisation dont la politique culturelle consistait à effacer les traits distinctifs des sociétés musulmanes. Eradiquer l’Islam pour soumettre les peuples musulmans à son dictat était l’un des objectifs essentiels de l’impérialisme occidental. Mû par l’héritage des croisades et par la volonté d’exporter les valeurs de la société bourgeoise des « Lumières », l’Occident s’efforça d’affaiblir les forces dynamiques de l’Islam qui lui résistaient, de fractionner le monde musulman, d’opposer des obstacles devant ses peuples, et de fournir des efforts constants pour amener les musulmans à se détacher de la religion du Prophète. L’objectif visé par l’« Occident officiel », à long terme, était de déraciner l’Islam afin qu’il ne puisse plus servir de force d’opposition à sa domination.
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Message par Sphinx Jeu 8 Avr - 10:11

Destruction et contrôle des lieux de cultes musulmans

Cette politique d’éradication de l’Islam fut particulièrement prégnante en Algérie après l’invasion française de 1830. Charles X partit à la conquête de l’Algérie avec le soutien du Pape et de l’Eglise catholique ce qui transformait l’action de l’armée française en une lutte de la chrétienté contre l’Islam dans la filiation directe des croisades. Débarqué à Alger, le général de Bourmont, s’adressant aux aumôniers militaires au cours d’une cérémonie religieuse, déclarait : « Vous venez de rouvrir avec nous la porte du christianisme en Afrique. Espérons qu’il y viendra bientôt faire refleurir la civilisation chrétienne qui s’est éteinte » .

Nonobstant cet esprit de croisade, le 5 juillet 1830, la convention signée entre le général de Bourmont et le Bey d’Alger, engageait la France à respecter la liberté de tous les habitants de l’Algérie, leur religion et leur propriété.

Deux mois après la prise d’Alger et malgré la convention signée par le général de Bourmont, le général Clauzel inaugura une politique de lutte contre la religion musulmane en la privant de ses moyens d'existence par la confiscation des biens habous. Environ deux millions d'hectares de terre furent confisqués et plusieurs dizaines de mosquées furent fermées. Un grand nombre de cimetières furent labourés afin de les transformer en terres arables pour les colons. Les religieux, qui refusaient de faciliter ces confiscations, furent voués à l'internement et à l'exil, comme le mufti malékite Belkebabti qui fut déporté puis emprisonné en Corse avant d'être expulsé à Alexandrie en 1848 .

Dans sa politique de terre brûlée, la France détruisit nombre d’édifices du patrimoine architectural de l’Islam algérien. Un plan visant à la destruction d’une grande partie de la ville d’Alger fut conçu dès octobre 1830. Cette politique visait à l’européanisation de la capitale algérienne en facilitant sa colonisation par les occidentaux fraichement débarqués. La mosquée as-Sayyida fut détruite en 1832 par les services du génie lors de la création de la place du gouvernement. La même année, la mosquée Ketchaoua, bâtie en 1794 par le Dey Baba Hassan, fut transformée en lieu de culte catholique. Par la suite, les principaux édifices islamiques d’Alger furent détruits : le mausolée de Sidi Abdelkader al-Djilani, la mosquée Mezzo-Morto, construite vers 1685 par al-Hadj Hussein, un Italien converti à l’islam, la mosquée Khédar-Pacha, la zaouïa Ketchaoua, édifiée en 1786 par al-Hadj Mohamed Khodja Makatadji, la mosquée ach-Chemaïn, la mosquée d’Aïn al-Hamra, la mosquée Ben Négro, la mosquée d’al-Mocella, la zaouïa de Sidi Amar at-Tennessi, construite au XVème siècle.

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Message par Sphinx Jeu 8 Avr - 10:14

Dans les autres villes d’Algérie, la même politique d’éradication de l’Islam fut menée par la destruction d’édifices religieux. Avant la conquête, Annaba comptait 30 mosquées et 2 zaouïas, toutes pourvues d’écoles. Suite à l’occupation de la ville, 22 mosquées disparurent dans les démolitions. Pour celles restées encore debout, seules 2 avaient conservé une école. La mosquée Abou Merouane, centre de rayonnement culturel et scientifique construit au XIème siècle, fut confisquée et interdite aux fidèles musulmans. Les calligraphies ornant la mosquée et la médersa furent détruites. Après avoir usurpé l’édifice, les autorités françaises le transformèrent en hôpital militaire. Dans la même ville, le mausolée de Sidi Brahim at-Toumi et ses mosquées, construites au XVIIème siècle, furent confisqués et interdits d’accès à la population musulmane. Les lieux devinrent une sorte de cantonnement permanent pour l’armée d’occupation. A Bejaïa, la mosquée de la Casbah fut transformée en hôpital.

Décrivant l’impacte de cette politique sur les Algériens, en 1847, le général de Lamoricière expliquait : « une fois installés à Alger, nous avons pris les collèges pour les changer en magasins, casernes ou écuries. Nous avons fait main basse sur les biens des mosquées et des collèges. On prétendait appliquer au peuple arabe les principes de la Révolution française. Malheureusement, les musulmans n’ont vu là qu’une attaque brutale à leur religion et un manque de foi » .

Les écoles musulmanes, qui enseignaient le Coran et la langue arabe, disparurent progressivement sous la pression de l’administration française. La confiscation des biens habous soustrayait les sources de revenu qui permettait leur fonctionnement. La dispersion des enseignants du fait de la conquête privaient les médersas du personnel compétant nécessaire à leur activité. Dans un rapport officiel, l’administrateur civil d’Alger Genty de Bussy déclarait « savoir que plus de 80 écoles existaient à Alger avant la conquête, qu’elles ont été réduites de moitié par l’émigration des instituteurs, des grandes familles et par l’occupation de plusieurs classes, entendons de plusieurs mosquées » .

Décrivant les conséquences de cette politique, qui avait provoqué une crise morale de la société algérienne avec ses conséquences durables
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Message par Sphinx Jeu 8 Avr - 10:21

Les divers changements de régimes que la France connut au XIXème siècle, ne changèrent pas fondamentalement la politique que ses régimes et ses gouvernements mirent en place vis-à-vis de la l’Islam en Algérie. Suivant les mots de Gambetta affirmant que « l’anticléricalisme n’est pas un article d’exportation », la République continua à soutenir l’Eglise dans sa politique d’évangélisation menée, notamment, par le fondateur de la société des Pères Blancs, le cardinal Lavigerie. En 1892, à la mort du cardinal Lavigerie, la République française lui organisa des funérailles nationales en récompense des services rendus à la chrétienté.

  • Après l’adoption de la loi de séparation des cultes et de l’Etat en 1905, la laïcité ne fut jamais appliquée au culte musulman dans une Algérie colonisée qui avait juridiquement le statut de département français. Alors que la loi de séparation des cultes et de l’Etat s’appliquait pleinement aux cultes catholique, protestant et juif, l’administration coloniale continuait de maintenir le culte musulman sous sa subordination immédiate. Afin de contrôler l’Islam, les imams, les muftis ou les qadis étaient nommés et salariés par la puissance occupante qui les contraignait à être les « voix de la France » dans les mosquées et autres lieux de cultes musulmans.
Par cette main mise sur le culte musulman, l’administration française orientait l’interprétation des sources de l’Islam dans un sens favorable au maintient de sa domination. La soumission à l’ordre établi, le fatalisme réduisant les musulmans à l’impuissance étaient érigés en dogme. La situation de la religion musulmane relevait d’un véritable système d’exception.

Face au puissant mouvement de renouveau islamique qui se constitua en Algérie durant l’entre deux guerre sous l’impulsion du cheikh Abdelhamid Ben Badis (portrait ci-dessus), l’administration française, craignant que la contestation s’organise à partir des mosquées, réglementa limitativement le droit de prêche dans les lieux de culte qu’elle contrôlait. Le 16 février 1933, la « circulaire Michel », du nom du secrétaire général de la préfecture d’Alger, Jules Michel, enjoignait les autorités coloniales de surveiller les ouléma suspects « de chercher à atteindre la cause française ». La présidence du comité consultatif du département d’Alger, ayant en charge la gestion du culte musulman, était confiée à Jules Michel alors que le monopole du prêche était donné aux imams et muftis salariés par l’administration coloniale.

Contre cette ingérence de l’administration française dans le culte musulman, le mouvement national algérien fit de la séparation des cultes et de l’Etat l’une de ses principales revendications. Il espérait ainsi libérer le culte musulman des griffes des autorités coloniales.
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Message par Sphinx Jeu 8 Avr - 10:24

Le 15 août 1944, l’association des ouléma adressa un Mémoire aux autorités coloniales réclamant l’application intégrale du principe de séparation du culte musulman et de l’administration coloniale française. Le Mémoire revendiquait : « 1 - Cette séparation doit être réalisée d’une manière qui soustrait entièrement et définitivement à la tutelle et au contrôle de l’Administration tout ce qui se rapporte au culte musulman. En sorte que l’Administration n’ait plus à s’immiscer d’une manière apparente au culte dans aucune question, ni aucune affaire religieuse, quelles que soient la nature et l’importance de ces questions et de ces affaires. 2- La remise entre les mains de la communauté musulmane, seule qualifiée pour en connaître, de toutes ces affaires et de toutes ces questions, sans exception ni réserve, avec reconnaissance claire, absolue et sans équivoque du droit de cette communauté sur tout ce qui se rapporte à sa religion » .

La revendication de la séparation du culte musulman et de l’Etat français fut défendue à l’Assemblé Nationale française par Messaoud Boukadoum le 12 septembre 1947 au cours des discussions relatives au statut de l’Algérie. Dans son discours, le député du MTLD dénonça les atteintes à l’Islam et à la langue arabe en Algérie. Selon lui, « la colonisation française ne s’est pas contentée de s’approprier toutes les richesses économiques de l’Algérie et de les exploiter à son unique profit. Elle s’est attaquée également au patrimoine moral et intellectuel de notre peuple. Le peuple algérien a, en effet, une personnalité propre qui s’est forgée au cours de siècles, personnalité qui vient de son unité linguistique, historique, religieuse et de son unité de mœurs […] elle [la colonisation] pensait qu’un peuple vaincu par les armes, asservi économiquement et, de surcroît, privé de sa personnalité, deviendrait vite une véritable poussière d’individus, sans âme collective, et prêt à toutes les métamorphoses et à toutes les servitudes. Le peuple algérien est de religion musulmane, vous ne l’ignorez pas, et de langue arabe. Ce sera donc à ces deux éléments constitutifs principaux de la personnalité algérienne que la colonisation va s’attaquer ». Le député du MTLD ajoutait que « la politique de désislamisation et de désarabisation a été le fait principal de la colonisation dans notre pays » .
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Message par Sphinx Jeu 8 Avr - 10:28

La politique française de dépersonnalisation

Ne limitant pas sa politique à la destruction puis au contrôle des édifices cultuelles musulmans, la colonisation française s’attaqua « d’une manière particulière à la culture arabo-islamique dans laquelle elle voyait la principale force de résistance à son entreprise de dépersonnalisation. L’acharnement mis à la détruire, directement ou indirectement, procédait de la même volonté de faire table rase de cette société et de transformer l’Algérie en province française » .

Parallèlement à la conquête militaire, les autorités coloniales mirent en place une politique de lutte idéologique visant à museler toute expression de la culture arabo-islamique en Algérie. A la conquête par les armes était associée une politique de « viole des consciences » et d’aliénation des hommes. Le 31 août 1858, le ministre responsable de l’Algérie expliquait sa politique d’assimilation en ces termes : « nous sommes en présence d’une nationalité armée et vivace qu’il faut éteindre par l’assimilation ». Son but était « la dislocation du peuple arabe et la fusion » . La politique de dépersonnalisation était exposée par le général Ducrot, en 1864, lorsqu’il expliquait l’offensive des généraux de la conquête sur le front de la culture : « entravons autant que possible le développement des écoles musulmanes, des zaouïas. Tendons, en un mot, au désarmement moral et matériel du peuple indigène » .

La France développa une politique d’assimilation visant à faire de l’Algérie une partie intégrante de la nation française et de ses habitants des français, bien que les droits de citoyens ne fussent réservés qu’aux seuls Européens et aux juifs Algériens après la promulgation du décret Crémieux en 1870. Dans le cadre de cette politique de dépersonnalisation, se développa une action d’évangélisation des musulmans par des ordres missionnaires chrétiens. Louis Veuillot, qui fut secrétaire du maréchal Bugeaud, écrivait : « Les Arabes ne seront à la France que lorsqu’ils seront Français et ils ne seront Français que lorsqu’ils seront chrétiens » .

Profitant de la misère créée par la colonisation, qui avait détruit le tissu social existant avant 1830 entraînant un processus de « clochardisation » des régions rurales, les missionnaires recueillaient les orphelins algériens pour les christianiser. Les orphelinats de Ben Aknoun et de Boufarik furent créés dans cette optique par le père jésuite Brumault. Après quinze ans de vaine tentative pour évangéliser le peuple algérien, le père Brumault renonça à son projet qui fut repris par les évêques d’Alger, Dupuch et Pavy. Puis cette politique d’évangélisation fut activement mise en place par le cardinal Lavigerie entre 1863 et 1870. Le cardinal profita de la grande famine de 1867-1868, qui fit environ 300.000 morts , pour tenter d’imposer sa religion. Le programme du cardinal Lavigerie était : « Faire de la terre algérienne le berceau d’une nation grande, généreuse, mais chrétienne, d’une autre France en un mot ; répandre autour de nous les vraies lumières d’une civilisation, mais dont l’Evangile doit être la source et la foi ; les porter au-delà du désert jusqu’au centre de ces immenses continents encore plongés dans la barbarie ; relier, enfin, l’Afrique du Nord et l’Afrique centrale à la vie des peuples chrétiens, telle est dans les desseins de Dieu notre destinée providentielle » .

Les Pères Blancs cherchèrent à évangéliser les orphelins qui avaient survécus à la famine. Malgré une politique particulièrement offensive dans certaines régions, comme la Haute Kabylie, les conversions au christianisme restèrent extrêmement marginales et le peuple algérien opposa une farouche résistance à cette colonisation par la croix.
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Message par Sphinx Jeu 8 Avr - 11:14

La République laïque apporta un fidèle soutien à l’action de l’Eglise qui faisait office de précieux appuis dans sa lutte contre l’Islam. Du 3 au 7 mai 1939, se tint à Alger le congrès eucharistique qui se réunit avec l’appui officiel du gouvernement laïc soutenu par l’assemblée élue en 1936 sur le programme du Front Populaire. Dans son discours aux congressistes, le cardinal Verdier affirma sa volonté d’évangéliser l’Algérie et au-delà l’ensemble de l’Afrique : « Si vous êtes venus tenir ici vos assises eucharistiques, c’est surtout, vous ne l’ignorez pas, afin d’y célébrer le centenaire d’un évènement à jamais mémorable pour l’Eglise et pour la France. En 1839, Alger, la ville blanche, dressait ses terrasses sur la mer comme un défi aux peuples chrétiens. Voici que sur un de ses minarets, s’élève la croix du Christ, et Alger devint soudain la porte lumineuse par où pénétra, chaque jour plus rapidement jusqu’au cœur du continent noir, le flambeau de la révélation » .

Analysant cette politique, Chekib Arslan remarquait que la France laïque se comportait comme une puissance chrétienne dans le monde arabo-islamique car la fille aînée de l’Eglise était « imbue de l’idée qu’elle doit en pays musulman paraître en soutane » .

A la politique de dépersonnalisation reposant sur la lutte contre l’enseignement de l’Islam et de la langue arabe, était associée une politique d’acculturation à la France. Cette politique fut clairement proclamée par Charles Lutaud, gouverneur général de l’Algérie, en février 1914 lorsqu’il affirmait : « je crois qu’il est préférable de leur apprendre à sentir comme nous, à gouter la vie comme nous et qu’il serait peut-être préférable de dissoudre le bloc des traditions islamiques, en ce qu’elles ont d’incompatible avec notre civilisation » . Toute la politique de l’Etat français fut tendue vers cette volonté d’éradiquer ce « bloc des traditions islamiques ».

La politique de dépersonnalisation anti-islamique s’appuyait sur le développement de l’enseignement dans les écoles françaises. Les tenants de l’assimilation espéraient obtenir leurs meilleurs résultats dans leur entreprise de dépersonnalisation et de « francisation » auprès des jeunes algériens ayant fréquenté les bancs de l’école française. La scolarisation était perçue comme la principale arme devant permettre la dissolution du « bloc des traditions islamiques » qui était à la base de la résistance culturelle des Algériens à la colonisation.

L’écrivain Malek Haddad témoignait de cet enseignement aliénant dispensé dans les écoles françaises : « dès l’école primaire cet enseignement se faisait en français avec interdiction d’avoir recours à l’arabe, même pour des facilités pédagogiques. On ne faisait qu’effleurer à la fin du moyen 2ème années, la Géographie ou l’Histoire de l’Algérie. Dans les lycées, l’arabe s’enseignait et s’apprenait comme une langue étrangère. Les autres disciplines, Sciences, Mathématiques, etc. se faisaient en français. Notre langue maternelle était en exil dans son propre pays. Par ailleurs, la presse, la radio, les conférences, les films, le théâtre, la publicité sur les murs, les formalités qui vont d’un mandat-poste à un état-civil, tout ce qui s’écrit, depuis la « défense d’afficher » jusqu’aux plaques des rues, tout, absolument tout, était privilège et monopole de la langue française » .

Décrivant de l’impact de cette colonisation culturelle, Malek Bennabi expliquait : « de fait, c’est une opération de clivage culturel qui commençait sur toute l’étendue du pays pour séparer la conscience algérienne de son assise historique arabo-islamique. Dans les nouvelles écoles qui s’ouvrent comme Sidi El-Djeliss, les petits algériens commencent à apprendre leurs nouvelles leçons d’histoire sur leurs ancêtres, les Gaulois. Cette leçon n’est qu’une parcelle, un simple aspect scolaire d’une nouvelle sédimentation culturelle destinée à recouvrir, à oblitérer par couches successives, la personnalité du pays, au fond de sa conscience et de son subconscient. On parlera plus tard de dépersonnalisation : c’est cela sa signification précise, c’est-à-dire, une œuvre de désalgérianisation de l’Algérie dans tous les domaines, par tous les procédés. La langue, l’économie, la politique, l’administration, ont joué leur rôle comme facteur d’assimilation. […] Ainsi, tout au long d’un siècle de colonisation inaugurée par un clivage séparant la conscience algérienne de son assise historique millénaire, c’est une œuvre de sédimentation culturelle qui se poursuit lentement mais sûrement » .

Concernant la place de l’enseignement français dans l’entreprise de domination coloniale, Malek Haddad précisait : « il ne s’agit pas bien sûr de jeter l’anathème sur le corps enseignant et de démagogiquement généraliser. Mais, qu’on le veuille ou non, et quelle que soit sa vocation originellement libérale et respectueuse des valeurs d’autrui, il se trouve que ce corps enseignant, même lorsqu’il en limitait les dégâts, faisait partie du dispositif colonial et contribuait par là même, en symbiose avec les autres administrations, à l’entreprise concertée de décoloration et de désoriginalisation qui est la raison d’être de ce phénomène colonial » .

La politique de dépersonnalisation s’appuyant sur l’institution scolaire butta dans son entreprise sur le « bloc des traditions islamiques » auquel la majorité des jeunes algériens, ayant fréquenté l’école française, restaient attachés. En octobre 1932, dans un article consacré au deuxième Congrès des Etudiants Musulmans Nord-Africains, le journal colonialiste le Bulletin du Comité de l’Afrique Française écrivait : « Ce qu’il y a de remarquable, c’est que le sentiment éprouvé par ces jeunes gens instruits est de la même qualité que celui qu’éprouve le populaire illettré dans les mêmes circonstances. […] Le Congrès d’Alger nous fournit une preuve nouvelle, entre tant d’autres, que l’instruction que nous donnons à nos élèves ne tue nullement en eux leur âme ancestrale, mais au contraire lui donne un regain de visibilité » .

Face à cette politique de dépersonnalisation, le « bloc des traditions islamiques » était un puissant facteur de résistance à l’ordre colonial. « Dans la nuit noire du régime colonial, écrivait Malek Haddad, l’Islam veillait ». L’écrivain algérien ajoutait : « on ne répétera jamais assez que durant les 124 ans de l’éclipse coloniale, cette parenthèse d’asphyxie culturelle et politique qui s’étend du 5 juillet 1830 au 1er novembre 1954, on ne répétera jamais assez la grande part que prirent en Algérie l’Islam et ses serviteurs pour conserver à ma patrie profonde ses dernières caractéristiques propres, son ultime originalité, sa spécificité quotidienne, son authenticité culturelle » .

Expliquant le rôle central de l’Islam dans la résistance à la colonisation française, Ahmed Ben Bella affirmait que « si la colonisation a finalement échoué, cela est dû à un fait irréfragable : l'Islam. Qui n'a pas compris cela, n'a rien compris à la révolution algérienne, n'a pas saisi l'intelligence profonde des événements qui se sont déroulés sur notre terrain. […] Depuis environ quatorze siècles, le facteur islamique est le nœud gordien de nos latences, le noyau dur de notre identité » .

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Message par Syfou Sam 16 Avr - 13:21

Cheikh Bouamrane, président du Haut conseil islamique : "Notre patrimoine ancien doit servir de moteur pour aller de l’avant"

Albelhamid Ben Badis Actual14

L’année "Tlemcen, capitale de la culture islamique", qui sera inaugurée le 16 avril, est un évènement "grandiose" qui replace Tlemcen et, à travers elle l’Algérie, dans le sillage de son "histoire millénaire féconde et combien généreuse", a affirmé Dr Cheikh Bouamrane président du Haut conseil islamique (Hci).
Cet évènement culturel islamique, étalé sur une année, est une occasion "propice" pour faire valoir l’ "apport riche et varié" de Tlemcen, une des quatre capitales algériennes, avec Constantine, Bejaia et Tiaret, nommées "cité-centre de civilisation" à travers l’histoire, a expliqué dans un entretien à l'APS le président du Hci.
A ce titre, a-t-il estimé, Tlemcen "mérite amplement" l'honneur d’accueillir cet évènement international qui rassemble des représentants de divers pays musulmans pour, ainsi, apprécier les multiples facettes de l'apport de l’Algérie à la civilisation musulmane. Tlemcen est reconnue comme étant un "carrefour de plusieurs civilisations".
Historiquement, elle est une ville de "grande civilisation" qui a accueilli, a rappelé Dr Bouamrane, les "inestimables" contributions de Baghdad à la civilisation musulmane, "rehaussées par les multiples enrichissements de l’Andalousie" arabo-musulmane.
Après leur expulsion d'Andalousie, les réfugiés , notamment des juifs, ont trouvé en Tlemcen un "terrain fertile" pour "développer leurs sciences et savoir, initialement produits dans les langues pratiquées, alors, en Espagne".
Faire de Tlemcen la capitale de la culture islamique est aussi une occasion de "revisiter l’histoire d'Algérie" et apprécier ses "grandes contributions" à la culture et à la civilisation musulmanes, a fait remarquer le président du Hci.
Bouamrane Cheikh a expliqué, par ailleurs, la "volonté" de faire coïncider l’inauguration de cet évènement avec le jour de la célébration de "Youm El Ilm" (Journée du savoir), par celle de reconnaître à Abdelhamid Benbadis, le rôle de "continuateur de la science et du progrès en Algérie", parce que Benbadis, estime Bouamrane Cheikh, "a bâti son œuvre sur l’héritage de l’Emir Abdelkader".
"Entre ces deux sommités du savoir, nous avons les traces indélébiles d’une continuité intellectuelle et patriotique réelle et effective",
tout comme il y a une "continuité entre Jugurtha et Ibn Khaldoun", a-t-il insisté. Pour le président du Hci, le patrimoine d’hier doit être "adapté" à la situation d’aujourd’hui en lui associant "les progrès actuels des peuples avancés". "Notre patrimoine ancien doit servir de moteur pour aller de l’avant", a-t-il poursuivi, soulignant la "nécessité" d'opérer un "tri raisonné dans ce qui nous vient de l’étranger".
Citant comme exemple l’héritage transmis à l’Europe par les arabo-andalous, Dr Cheikh a affirmé que "la renaissance de l’Algérie ne peut venir que des algériens eux-mêmes".
L’Algérie est, certes, "brassée de cultures et de langues", mais elle est "une", a-t-il relevé, avant d'inviter la jeunesse d'aujourd’hui à "étudier ce trésor, à tout le moins dans ses axes les plus expressifs". "Il faut trouver à ces symboles qui ont éclairé le passé, leurs équivalents ou leurs continuateurs dans l’actualité, de manière à éviter la rupture entre le passé et le présent", a-t-il dit.
Il a estimé que "la civilisation est une série de montagnes saillantes qui s’éclairent par beau temps, éclairées la nuit, elles deviennent des centres optiques.
Et l’Algérie ne manque pas de cimes", a-t-il conclu.

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Message par abdelmalek Mer 22 Juin - 16:30

connaitre son passé par ses hommes cela nous permet d'écrire notre histoire avec les hommes du passés du présent et du futur.
mais n(oubliés jamais ceux qui ont aimés cette terre et ils ont données leurs vies .
cette terre n'est pas ingrate au contraire elle donne son lait pour nourrir ses enfants a travers ses dattes bénies.
je prend noredine el attas qui était médecin pdt la révolution dans nos maquis:a l'indépendance fut président de la Syrie. boumédienne et bouteflika avait demandé a el assad pére de le libéré et le remettre a l’Algérie ce fut un niet.alors on doit y pensés
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Message par abdelmalek Mer 22 Juin - 16:34

EBN BADIS EST UN HOMME de grande envergure qui nous permettait de vois et d'écrire notre personnalité: c'est notre miroir. la révolution ce sont des jeunes, comme maintenant les jeunes bouscule l'histoire. un facteur que l'histoire doit nous montrer cette route ou autoroute.
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Message par abdelmalek Jeu 23 Juin - 11:54

merci cher rakane tu me fait rougir.
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Message par abdelmalek Sam 25 Juin - 10:51

il faut la sagesse de benbadis et l'action politique de emir ABD EL KADER.et bcp de travaille.
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Message par abdelmalek Dim 26 Juin - 16:25

sur 36 millions d'algeriens sur un calculs de probabilité tu peut trouver plus de 02millions d'algeriens qui puissent données une nouvelles images d'une algeries qui s'aiment pour un devenir radieux.
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Message par abdelmalek Lun 27 Juin - 16:41

je te laisse le choix pour le dégage.
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