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Petites manœuvres algéro-américaines

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Personne à contacter Petites manœuvres algéro-américaines

Message par Sphinx Mer 6 Mai - 0:16

Enquête sur l’étrange « Ben Laden du Sahara »
Dans son discours devant la commission des affaires étrangères du Sénat américain, le 18 janvier, la secrétaire d’Etat, Condoleezza Rice, a annoncé que « le temps de la diplomatie est venu ». Mais elle a aussi réaffirmé la poursuite de la guerre menée par l’administration Bush contre ce qu’elle a appelé – renouveau sémantique – les « postes avancés de la tyrannie ». Même le Maghreb est concerné par le redéploiement militaire et politique des Etats-Unis : l’affaire El-Para en a donné l’occasion.
L’affaire commence en 2003. Alors que le gouvernement algérien déploie d’intenses efforts diplomatiques pour obtenir de Washington un soutien financier et militaire, M. Abderrezak « El-Para », un ancien officier des forces spéciales de l’armée algérienne officiellement passé à la guérilla du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), va donner un sacré coup de main au régime. Le 4 janvier, à la veille de l’arrivée à Alger d’une importante délégation militaire américaine venue envisager une reprise des ventes d’armes à l’Algérie dans le cadre de la lutte anti-terroriste, son groupe attaque un convoi militaire près de Batna. Bilan : quarante-trois soldats tués et une émotion considérable dans la population.

Evoquant un enregistrement vidéo qui se révélera plus tard un faux, les services secrets de l’armée algérienne, le tout-puissant département de renseignement et de sécurité (DRS, ex-Sécurité militaire), s’efforcent d’en persuader l’opinion internationale : El-Para serait un « lieutenant de Ben Laden » chargé d’« implanter Al-Qaida dans la région du Sahel ». Peu après, les Etats-Unis allègent l’embargo sur les armes à destination de l’Algérie et annoncent la vente d’équipements militaires antiterroristes (1). A Alger, fin 2002, M. William Burns, secrétaire d’Etat adjoint américain au Proche-Orient, avait déjà déclaré que « Washington beaucoup apprendre de l’Algérie en matière de lutte contre le terrorisme (2) ».

Toujours début 2003, une nouvelle opération d’El-Para va contribuer à accélérer le rapprochement entre Alger et Washington : entre le 22 février et le 23 mars, trente-deux touristes européens (seize Allemands, dix Autrichiens, quatre Suisses, un Suédois et un Néerlandais) sont enlevés dans la région d’Illizi, en plein Sahara algérien. Ils y seront retenus pendant de longues semaines, avant d’être libérés – après d’obscures tractations dont rien n’a filtré – en deux groupes successifs : les premiers à la mi-mai, les seconds à la mi-août. Une Allemande décédera dans le désert, où elle sera enterrée.
Un épouvantail bien commode
Ainsi l’Algérie passe-t-elle pour une cible d’Al-Qaida, et donc pour un allié naturel des Etats-Unis – comme la traque de Ben Laden avait justifié l’occupation de l’Afghanistan et l’implantation de bases militaires en Asie centrale, région stratégique pour Washington. El-Para serait-il, en mode mineur, l’épouvantail légitimant la présence militaire américaine dans le Sahel, présenté comme éventuelle base arrière d’Al-Qaida ? En mars 2004, le général Charles Wald, commandant en chef adjoint des forces américaines en Europe (Eucom), assurait que des membres d’Al-Qaida tentaient de s’établir « dans la partie nord de l’Afrique, au Sahel et au Maghreb. Ils cherchent un sanctuaire comme en Afghanistan, lorsque les talibans étaient au pouvoir. Ils ont besoin d’un endroit stable pour s’équiper, s’organiser et recruter de nouveaux membres (3) ».

Une chose est sûre : le rapprochement entre Alger et Washington ne peut que profiter à un pouvoir militaire soucieux de faire oublier ses forfaits. Et l’expérience du DRS en la matière montre que, dans les années 1990 déjà, il avait su brillamment instrumentaliser le « terrorisme islamiste » pour contraindre l’Occident à le soutenir...

Fin 1993, le commandement militaire algérien, engagé depuis près de deux ans dans une guerre sans merci contre l’opposition islamiste, cherche à faire basculer la France en sa faveur. A Paris, au ministère de l’intérieur, M. Charles Pasqua et son conseiller Jean-Charles Marchiani soutiennent fidèlement sa politique « éradicatrice », contrairement à l’Elysée et au Quai d’Orsay – où François Mitterrand et M. Alain Juppé souhaitent une attitude moins répressive.

Pour mettre Paris au pas et neutraliser les opposants algériens réfugiés en France, les chefs du DRS et M. Jean-Charles Marchiani prennent l’opinion en otage en organisant, fin octobre 1993, le « vrai-faux » enlèvement des époux Thévenot et d’Alain Freissier, fonctionnaires français en poste à Alger (4). M. Edouard Balladur finit par autoriser M. Pasqua à déclencher l’opération « Chrysanthème », la plus importante rafle d’opposants algériens en France depuis le 17 octobre 1961. Satisfaits, les services algériens montent une opération « bidon » afin d’accréditer l’idée qu’ils sont parvenus à libérer les otages français des griffes de leurs « ravisseurs islamistes ».

Fin 1994, le DRS franchit un pas supplémentaire dans la « guerre contre-insurrectionnelle » en favorisant l’arrivée, à la tête du sanguinaire Groupe islamique armé (GIA), d’un « émir » qu’il contrôle, M. Djamel Zitouni. D’octobre 1994 à juillet 1996, celui-ci et son groupe vont revendiquer des actions sanglantes : détournement d’un Airbus d’Air France en décembre 1994, attentats dans le RER parisien en 1995, enlèvement et assassinat des moines de Tibhirine en 1996, massacres de civils... Tout cela sert, de facto, les objectifs des généraux éradicateurs : discréditer les islamistes, confirmer le soutien de Paris et torpiller toute perspective de compromis politique en Algérie. Dix ans après cette sanglante manipulation, le DRS algérien aurait-il réédité l’opération avec El-Para ?

Après avoir été officier des forces spéciales de l’armée algérienne et, selon ses propres dires, chef des gardes du corps du ministre de la défense, Khaled Nezzar, entre 1990 et 1993 (5), El-Para aurait rejoint la guérilla islamiste en 1992. Plus récemment, il serait devenu le « numéro deux » du GSPC, en guerre contre le pouvoir algérien. Mais El-Para est-il réellement un haut dirigeant de ce groupe ? Dans les documents présentés sur le site Internet du GSPC (6), le nom de Amari Saïfi, alias Abou Haïdara, alias El-Para, ne figure pas avant 2004. Certes, les touristes allemands enlevés début 2003 l’ont reconnu parmi leurs ravisseurs. Mais seul l’état-major de l’armée algérienne, ancien employeur d’El-Para, affirme qu’il agit désormais pour le compte du GSPC... lequel n’a jamais revendiqué l’enlèvement des touristes.

Pour l’hebdomadaire Paris Match, aucun doute : El-Para aurait été « chargé d’implanter Al-Qaida dans le Sahara ». Mais paradoxalement, les écrits et les propos des membres du GSPC – ainsi que les prises de position de leurs ravisseurs rapportées par les otages du Sahara, ou des compagnons d’El-Para interviewés mi-2004 par le même journal – montrent que le combat armé de ces hommes s’inscrit dans une logique exclusivement algérienne (même s’ils se disent solidaires des combats menés par d’autres djihadistes).

Pour prouver l’existence d’un lien entre le GSPC et Al-Qaida, les autorités algériennes avancent qu’un Yéménite du nom de Imad Ibn Al-Wahid, abattu par l’armée près de Batna le 12 septembre 2002, aurait été un « émissaire de Ben Laden dans la région sahélo-maghrébine » et aurait, avant sa mort, enregistré une cassette accordant la caution d’Al-Qaida aux salafistes algériens. Mais, selon les dires de trois ex-membres du GSPC, cette cassette serait tout bonnement un faux, confectionné par la cellule audiovisuelle du groupe (7). Ce type de « preuve », dont la seule source connue est le DRS (ou ses relais dans la presse algérienne), a pourtant permis à l’administration américaine d’inscrire le groupe sur la liste des « organisations terroristes » (Foreign Terrorist Organizations, FTO). Bien que des experts américains doutent de cette affiliation, « l’assimilation du GSPC à Al-Qaida a glissé imperceptiblement dans les mœurs d’écriture de la presse nationale et bientôt étrangère [8] ».

Entre février et août 2003, période de la prise d’otage des touristes du Sahara, il n’y a ni communiqué de revendication, ni demande financière ou politique de la part des mystérieux ravisseurs. Il faut attendre le 12 avril pour que la presse émette l’hypothèse d’une action du GSPC, sans avancer d’éléments probants. Plus troublant : certains prisonniers témoigneront que l’opération n’aurait pas été ordonnée par le chef présumé du GSPC, M. Hassan Hattab, mais par El-Para lui-même (9). Les prisonniers rapportent en outre que leurs ravisseurs communiquent régulièrement par radio et surtout que, très vite, des hélicoptères de l’armée algérienne survolent leurs positions pourtant changeantes. Si El-Para est repéré, pourquoi n’est-il pas mis hors d’état de nuire ?

Le 10 mai 2003, Alger reçoit M. Joseph Fischer, le ministre des affaires étrangères, et M. August Hanning, le chef des services de renseignement (BND). Deux jours plus tard, un premier groupe d’otages est libéré par les militaires algériens. Officiellement, ces derniers ont mené un « bref assaut au cours duquel des précautions ont été prises pour préserver la vie des otages ». Mais, à y regarder de plus près, l’opération ressemble à une manipulation...

Première bizarrerie : au lieu d’utiliser leurs otages comme des boucliers humains, les hommes d’El-Para les ont sommés de se protéger dans des grottes. A l’issue de l’attaque, sortant de leurs caches, les touristes sont surpris de n’apercevoir ni cadavres ni blessés, ni même aucune trace de sang, alors qu’officiellement les militaires auraient tué quatre des ravisseurs. L’un des otages doute de la version officielle : « Les salafistes savaient très bien ce qui allait se passer, ils nous avaient intentionnellement fait marcher 18 km dans le désert pour atteindre un lieu fixé au préalable, géographiquement approprié pour que nous puissions assister au scénario de notre “libération”. Que ait pu être mise en scène par les militaires algériens ne me vint que bien plus tard à l’esprit. (...) Je me demande encore s’il existe des interconnexions entre les salafistes et les militaires (10). »

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Personne à contacter Re: Petites manœuvres algéro-américaines

Message par Sphinx Mer 6 Mai - 0:19

Suite.../...
Entre les « services » et les islamistes
Autre fait troublant : alors qu’ils sont encerclés par les militaires algériens et n’ont pas de véhicules, certains des ravisseurs échappent comme par miracle au piège qui leur est tendu et rejoignent très rapidement le second groupe d’otages, lequel se trouve pourtant à... plus de 1 000 km. Le 18 août, après cette étrange opération, le second groupe d’otages est libéré au Mali, dans des circonstances encore plus rocambolesques, après le versement d’une rançon – 5 millions de dollars, selon diverses sources – par l’Allemagne, l’Autriche et la Suisse (11). Dès lors, le soupçon s’installe. El-Para, l’ancien officier dont les actions terroristes servent si bien les intérêts d’un régime algérien en quête de soutiens internationaux, ne serait-il pas resté secrètement au service de ses anciens employeurs après avoir infiltré la guérilla islamiste ?

Début mars 2004, El-Para et une cinquantaine de ses hommes sont repérés et attaqués par une unité militaire tchadienne dans le nord du Tchad. Parvenant à s’enfuir avec des complices, le terroriste algérien est finalement capturé par des rebelles du Mouvement pour la démocratie et la justice au Tchad (MDJT), en guerre contre le régime d’Idriss Deby. Les rebelles le soupçonnent rapidement d’être « ce salafiste que tout le monde recherche et dont on parle sur les radios internationales (12) ». Sûr de lui, El-Para semble persuadé qu’il va être libéré rapidement : « Je connais beaucoup de monde à Alger, lâche-t-il à ses geôliers. Si vous voulez de l’argent, nous vous en donnerons. » Mais le MDJT refuse : « On s’est adressé à toutes les parties concernées pour pouvoir extrader El-Para et qu’il soit jugé dans des conditions appropriées », nous a déclaré M. Brahim Tchouma, chargé des affaires extérieures du MDJT.

Début avril, trois représentants de la rébellion tchadienne en France sont discrètement conviés en Algérie. Convaincus que celle-ci souhaite récupérer son « ennemi public numéro un », ils acceptent l’invitation et sont reçus par le général Mohamed Médiène, patron du redoutable DRS : « Nous lui avons décrit le chef des prisonniers, et il l’a rapidement identifié comme étant effectivement Amari Saïfi, dit Abderrazak El-Para, raconte M. Mohamed Mehdi, vice-président du MDJT à l’étranger. Les chefs du DRS étaient très bien renseignés. Ils nous ont même fait remarquer que le numéro de téléphone satellite d’El-Para, que nous avions noté sur un bout de papier, comportait une erreur. Ils avaient son vrai numéro. Nous l’avons composé ensemble, et le téléphone d’El-Para, qui avait été récupéré par nos hommes, a effectivement sonné dans le Tibesti ! » Alors, comment expliquer que les autorités algériennes n’aient pas arrêté El-Para plus tôt ?

Plus étrange encore, les pourparlers avec le DRS traînent en longueur : « Les Algériens ont commencé par exiger la plus grande confidentialité, raconte M. Mehdi. Ils ne voulaient pas qu’on révèle la capture d’El-Para. Nous leur avons proposé qu’ils viennent le chercher, mais ils exigeaient qu’on le ramène nous-mêmes au sud de l’Algérie. » Après deux semaines de tractations infructueuses, les rebelles tchadiens se demandent si Alger désire réellement récupérer El-Para, et reprennent les contacts avec les autorités allemandes, qui ont lancé un mandat d’arrêt international contre le terroriste. Mais les pourparlers s’éternisent : depuis les prises d’otages, Alger fait miroiter aux Allemands la signature d’importants contrats (13).

Fin mai, de plus en plus intrigués par la gêne que semble provoquer la capture de l’ancien officier algérien, les rebelles tchadiens lancent un pavé dans la mare en évoquant, dans Le Monde (14), l’étrange réticence des services algériens. Quelques jours plus tard, ceux-ci se décident à agir. Dans le plus grand secret, ils envoient à la frontière tchadienne un commando dont la mission est de récupérer secrètement El-Para, en offrant une importante somme d’argent à l’un des chefs locaux du MDJT. Pour dissimuler son rôle, le DRS va monter un stratagème. Le 2 juin 2004, un journaliste de Radio-France internationale affirme sans détour qu’« Abderrezak El-Para, l’un des hommes les plus recherchés d’Algérie, est libre », expliquant que « d’autres activistes du GSPC ont versé une rançon de 200 000 euros aux rebelles tchadiens pour la libération du Para et de deux autres activistes algériens (15) ».

L’information est inexacte, et le journaliste de RFI, probablement manipulé, invoquera plus tard de mystérieuses « sources militaires algériennes ». « Dès sa diffusion, raconte M. Mohamed Mehdi, j’ai pris contact avec la direction de notre mouvement. Elle a démenti l’information, mais m’a confirmé qu’un de nos commandants locaux, implanté à proximité de la frontière avec le Niger, s’était emparé d’El-Para et de deux de ses lieutenants. » M. Mehdi obtient que les prisonniers soient restitués à la direction du mouvement. Mais, dans les heures qui suivent, il a la surprise de recevoir un coup de téléphone de l’un des officiers du DRS rencontré quelques semaines plus tôt à Alger. Furieux, ce dernier reproche à la direction du MDJT d’avoir « fait capoter l’exfiltration d’El-Para ». « Nous n’avions rien convenu, se défend aujourd’hui M. Mehdi. Pourquoi les Algériens avaient-ils négocié dans notre dos avec un de nos chefs locaux ? Pourquoi avoir voulu faire croire que nous avions revendu El-Para aux salafistes, alors qu’en réalité c’était la Sécurité militaire qui cherchait à le récupérer discrètement ? »

Le MDJT propose alors à l’Allemagne de lui livrer El-Para et ses hommes, via la Libye. Début juillet, le transfert de deux premiers prisonniers se termine mal : après les avoir récupérés, les Libyens déclarent qu’ils les ont tués dans un « accrochage ». S’estimant victime d’une trahison libyenne, le MDJT bloque alors l’exfiltration. Interviewé quelques jours plus tard par des journalistes de Paris Match (accompagnés d’un caméraman de France 2), El-Para reconnaît sa responsabilité dans l’enlèvement de trente-deux touristes au printemps 2003, mais nie travailler pour le compte de M. Ben Laden (16).

Embarrassés, les services algériens parviendront finalement, fin octobre 2004, à convaincre un commandant local du MDJT de leur livrer l’encombrant prisonnier. Une fois entre les mains du DRS, le « Ben Laden du désert » n’est plus considéré comme une grosse prise (17). Depuis, selon la presse algérienne, il soutiendrait le projet d’amnistie générale du président Abdelaziz Bouteflika, destiné à absoudre aussi bien les terroristes que les chefs militaires impliqués dans les crimes contre l’humanité commis au cours de la « sale guerre [18] »...

Le peu d’empressement de l’administration Bush à récupérer « le bras droit de Ben Laden au Sahel » semble paradoxal. Il s’explique sans doute de façon cynique : après les attentats du 11-Septembre, les Etats-Unis avaient tout intérêt à se rapprocher du régime algérien. En 2003, après avoir annoncé la vente à l’Algérie d’équipements militaires antiterroristes, Washington a décrété que c’était le pays « le plus démocratique » du monde arabe. L’essentiel, c’est l’implantation de points d’appui militaires au Maghreb et au Sahel : l’initiative dite « Pan-Sahel » est devenue opérationnelle en novembre 2003, peu après la prise d’otages du Sahara. Objectif des Etats-Unis : restructurer leurs bases militaires dans le monde. Au lieu d’entretenir de grandes structures lourdes, coûteuses et peu flexibles, ils projettent de développer un réseau de petites bases opérationnelles, nécessitant peu de personnel.

L’Afrique du Nord et de l’Ouest constitue l’un des centres de gravité de ce projet, en raison de ses réserves de pétrole, qui couvrent actuellement 17 % des besoins américains et qui, dans les dix prochaines années, devraient fournir aux Etats-Unis 25 % de leurs importations. Avec son chiffre d’affaires estimé à 32 milliards de dollars en 2004 et son statut de première compagnie d’Afrique, la Sonatrach algérienne joue un rôle majeur.

Des points d’appui militaires pour Washington
Non seulement les Américains ont installé un important contingent militaire de 2 000 soldats à Djibouti, base militaire française depuis la période coloniale, mais ils projettent la création d’une douzaine de bases dans la région : Sénégal, Mali, Mauritanie, Niger, Tchad, Ghana, Maroc, Tunisie et Algérie (19). Dans ce dernier pays, certains médias font déjà état de l’existence d’une antenne des forces spéciales américaines d’une capacité de 400 hommes non loin de Tamanrasset. L’Algérie deviendrait un « Etat pivot », indispensable pour les futurs déploiements militaires dans la région, selon la conception géostratégique américaine du « Grand Moyen-Orient ».

Au printemps 2004, Washington a décidé de porter de 7 à 125 millions de dollars le budget consacré à l’initiative Pan-Sahel, un geste qui devrait leur permettre d’augmenter leurs ventes d’armes aux pays de la région. Or, affirmait alors la presse algérienne, « il n’y a que le GSPC qui justifie la présence américaine dans la région. Si le Para est tué – et officiellement identifié –, ou s’il est capturé et remis à un Etat tiers, alors beaucoup de choses risquent d’être réévaluées (20) ». La mise hors d’état de nuire d’El-Para embarrasserait donc aussi bien les Etats-Unis que les Etats du Sahel, tous ayant intérêt à ce qu’il continue à écumer la région... Et s’il devait être arrêté, mieux vaudrait qu’il le soit par les Algériens, pour éviter des révélations embarrassantes. En juillet 2004, le porte-parole du département d’Etat américain, M. Richard Boucher, déclarait : « El-Para et ses complices doivent être remis aux autorités algériennes dans les meilleurs délais, afin d’être jugés sur la base des charges qui pèsent sur eux (21). »

Cette offensive américaine empiète à l’évidence sur les zones d’influence de la France, dont les bastions traditionnels – comme le Tchad, l’Angola et jusqu’au fidèle Gabon – font l’objet des convoitises des sociétés américaines (22). Ces visées s’accompagnent évidemment d’une volonté de marginaliser le rôle militaire de Paris dans la région. Qu’il s’agisse de l’approvisionnement en armement, de l’attribution de contrats de prospection et d’exploitation d’hydrocarbures ou des échanges commerciaux (projet américain Eizenstadt pour une zone de libre-échange pour 2004, qui a déjà été réalisée avec le Maroc, en concurrence avec la zone de libre-échange euroméditerranéenne prévue pour 2010), la France, qui avait pourtant soutenu le régime militaire algérien durant toutes ces années de « guerre totale », craint clairement de se voir évincée par la première puissance mondiale.

C’est pourquoi, le processus de Barcelone lancé en 1995 étant bloqué, le gouvernement français s’est concentré sur les relations bilatérales avec l’Algérie. La visite du président Chirac en Algérie en 2003 traduisait ce souci : la déclaration d’Alger du 2 mars 2003 (23) était le prélude à la signature d’un « traité d’amitié » prévue en 2005, avec pour objectif la mise en place d’un « partenariat d’exception » sur le plan économique, culturel, scientifique, humain et... militaire. Les visites croisées de ministres des deux pays se sont multipliées et, face à la frilosité des sociétés françaises sollicitées pour investir en Algérie, Paris a préparé un « accord global » relatif à l’investissement vers ce pays. Il est même question de signer un « accord de défense ». Mais, à la grande déception des Français, l’Algérie n’a pourtant pas adhéré à l’Organisation internationale de la francophonie lors de sa session du 26 novembre 2004.

Le régime algérien a donc su exploiter habilement les retombées des attentats du 11-Septembre. Comprenant que les Etats-Unis cherchaient à s’implanter dans nord de l’Afrique, il a très vraisemblablement sponsorisé – ou au moins laissé agir – un « Ben Laden » local. Sa capture par les rebelles tchadiens, « grain de sable » dans le scénario, n’avait toutefois pas été prévue. Pour le remplacer, un nouveau terroriste a été récemment mis en avant dans la presse algérienne. Selon le quotidien L’Expression, le contrebandier Mokhtar Belmokhtar et ses hommes – présentés de longue date comme liés au GSPC – seraient dorénavant dans le collimateur des autorités : « Depuis l’affaire de l’enlèvement des touristes européens dans le Grand Sud algérien, ce groupe est devenu la bête noire de tous les services secrets occidentaux (24). » Affaire à suivre...

Salima Mellah et Jean-Baptiste Rivoire.
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Message par Invité Ven 20 Avr - 13:23

quelle est la relation entre le titre et le contenu !!!!!!!???????????
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Personne à contacter Re: Petites manœuvres algéro-américaines

Message par Sphinx Ven 20 Avr - 21:08

L'oeil de la France sur l'Algérie et parmi les deux auterurs du texte une certaine félonne ,Salima Mellah Idea

Merci Mehdi de la remarque Wink
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Message par ZIGHOUD Lun 22 Oct - 17:42

Le temps des sergents chefs.

A lire aujourd’hui l’appel du général Mohand-Tahar YALA ancien commandant des forces navales , convertis à la politique aussi subitement que la naissance du « Taj »du ministre islamiste qui a édifié une autoroute sans toilettes ,pour trois fois son prix, avec une bretelle qui mène à Dubaï , juste pour être le premier à couronner le futur calife du Katar , bien sur le projet de l’ex fis étant divin n’a échoué qu’a cause de mauvais acteurs , et donc peut être remis en marche au pas de charge , le feu étant déjà allumé tout autour des puits de pétrole, Lybie , Tunisie , Mali et très bientôt le Maroc,
Mon général , je vous cite juste pour me frotter les yeux , « la prise en charge des menaces extérieures et intérieures qui pèsent sur le pays et vont jusqu'à compromettre son existence……scénario déclenché…..une véritable bombe à retardement qui menace l’ensemble du grand sud algérien……………..des voies séparatistes………….intelligence satanique….les éléments déclencheurs du chaos sont malheureusement réunis aujourd’hui…. Pour un changement radical que je souhaite pacifique…..épargner à notre Algérie le chaos déjà programmé ….sauvons l’Algérie »…coran….titres…adresse facebook.

Bien sur si je cite dans un style télégraphique votre partie du message qui concerne la défense de ce cher pays , c’est que je suis convaincus que précisément cette partie du message est tout a fait partagée par les spécialistes de la défense de votre niveau, et dont vous ne pouvez sincèrement pas prendre à revers si vous espérez un jour être élu., mais là n’est pas encore le débat, ce qui est intéressant et que si l’on parle de changement radical , pour cause de menace extérieure sur l’existence même de ce pays et donc des systèmes d’intérêts qu’il recèle, que le scenario de menaces intérieures et de remise au gout du jour , que le scenario préparé dans les méandres du pentagone aves les conseils et renseignements avisées du Mossad , est déclenché, que l’on
a compris qu’une intelligence satanique était derrière, que l’on souhaite du point de vue des militaire une issue pacifique , que dire de plus que sauvons l’Algérie
Mais comment me direz-vous ?
Avec des gros militaires cantonnés au club des pins ?qui n’ont plus ni armée ni légitimité, la peur au ventre d’un TPI qui les attend aux frontières , autant que d’un état islamiste qui ne fera que rééditer ce qu’ils avaient fait eux-mêmes aux harkis.
Avec des islamistes ? hypocrites et corrompus qui croient que les américains qui veulent construire un khalifat arabo- musulman a partir du Katar qu’ils encerclent déjà avec plus de dix huit bases militaires sans compter les milliers de mercenaires entrainés par les marines US et déguisés en agents de sécurité .

Avec une génération de cancres ?, voleurs de bas étages, traîtres jusqu’au bout des ongles qui n’a ni courage ni honneur, qui a lâché le FLN le FIS , Chadli Boudiaf, Zeroual , Nahnah, et qui lâchera tout le monde comme elle a lâché trois ou quatre constitutions du moment qu’elle survit, avec l’art du bouchon de liège qui survit à un tsunami mais qui ne supporte même pas dix grammes de poids a porter.
Avec cette main obscure qui étrangle le pouvoir d’achat par des taux d’inflation irréels, des surcouts énormes dans tous les projets étatiques, une corruption institutionnalisée que tout le monde se prie de dénoncer tout en pliant allégrement à ses commandements ?
Non messieurs, je vous prie de bien vouloir remercier tout ce beau monde et de sonner la charge des sergents chefs,….hommes de la situation, qui ont du selon les missions veiller sur ce pays sans fermer l’œil, qui ont du assumer des charges de présidents, de chefs d’état major autant que de gardes corps ou de promeneurs de caniche.
Oui messieurs, croyant que c’était fini cela ne fait que commencer, les caves sont pleines de billets de banque, les hôpitaux ont été discrètement pillés, les poudrières vidées les armes distribuées, et les missions attribuées, bref la guerre de libération à commencé.
Quand ? Comment ? Par qui ? Pourquoi ? Encore ?
Etonnant que cela vous soit passé sous le nez, et encore je ne peux raconter que très peu de détails mais les professionnels savent de quoi je parle, et ils apprécierons peut être , peut être pas , mais cela vous prouve du moins que ce que nous affirmons depuis des siècles, nous ne sommes pas le Soudan , ni la Lybie, encore moins l’Egypte, et personne ne mettra les pieds dans notre pays sans en payer le prix fort , dussions nous tout mettre à feu et à sang , y compris là ou vous ne vous y attendez surtout pas.
Le bonjour à tous les collègues du NWO , qui avaient nos visages sous les yeux pendant des années mais qui ne voyaient que les breloques des généraux, et oui
Vous allez avoir affaire à une race que vous connaissez bien,( sinon questionnez la France) guerriers jusqu’au bout de l’âme, et qui ont le grand honneur de vous faire chier jusqu'à la mort avec des moyens tout à fait pacifiques .
ZIGHOUD.
Ps : prière à tous les belligérants de revoir leur copie avant d’être virés à coup de bottes suite à des surprises totalement imprévues.
ZIGHOUD
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