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    Mondialisation ou globalisation (en)

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    Post-it Mondialisation ou globalisation (en)

    Message par Sphinx Lun 19 Oct - 1:51

    Rappel du premier message :

    Interview publiée dans France-Antilles
    PROF. MAURICE BURAC : "L’EXPERIMENTATION, UNE INJURE AUX MARTINIQUAIS !"

    Maurice BURAC, 64 ans, géographe, professeur des universités, directeur du centre de recherche GEODE, spécialiste du développement des pays de la Caraïbe intervient dans le débat institutionnel.

    Faut-il, selon vous, une période d’expérimentation ? :

    "Lorsque les esclaves des îles britanniques de la Caraïbe ont été affranchis en 1834, le ministère des colonies leur a imposé une période « d’apprentissage » de quatre ans, soit-disant pour leur apprendre à travailler et donc à faire du sucre. C’était une façon pour les planteurs de gagner du temps.
    En 1848, les abolitionnistes français n’ont pas osé proposer ce système d’apprentissage-expérimentation du travail, et ils ont eu raison. 160 ans plus tard, ce serait faire une injure aux Martiniquais de leur demander d’expérimenter la responsabilité".


    HONNEUR ET RESPECT M. le Prof. BURAC.
    Après décembre 2003, le 17 janvier 2010, nous serons amenés à nous prononcer sur un changement institutionnel. Dans le contexte géo-politique qui est le nôtre, est-ce opportun ?


    En six ans, la situation économique et sociale de la Martinique s’est encore dégradée. Il suffit de voir les statistiques de notre économie pour s’en rendre compte. La crise de février-mars 2009 a encore mis à mal des entreprises. Tout montre qu’il faut arrêter ce processus de déclin. C’est la fin du système découlant de la départementalisation-régionalisation, malmené par la globalisation-mondialisation. Il était normal que le président de la République, fort d’une demande des élus et au lendemain d’une crise sociale et sociétale sans précédent, propose une refondation politique susceptible de relancer l’économie, le social ou le culturel et de rétablir la confiance.

    La nouveauté est qu’au sommet de l’État on reconnaît de plus en plus que la Martinique ne peut plus avoir les mêmes politiques de développement que la Lozère, les Ardennes ou les Bouches-du-Rhône. Cette consultation est une belle opportunité, après 1848, 1946, 1982 qui ont été des étapes importantes, pour réajuster le système institutionnel. L’heure est à la responsabilité collective et il faut que chacun assume sa part.

    "La seule chose qui nous manque, c’est l’audace"

    Pensez-vous que les Martiniquais soient aujourd’hui prêts pour une autonomie encadrée dans la République française ?
    Si les Martiniquais n’étaient pas prêts, le président de la République n’aurait pas proposé de mettre fin au statu quo. Les dernières années de départementalisation-régionalisation, dans la conjoncture de la mondialisation, ont permis à la classe politique et à la population de comprendre l’essentiel des problèmes structurels qui freinent le développement endogène. Par ces temps de crise, où même des entreprises des pays riches doivent licencier à tour de bras, chacun doit savoir que rien ne pourra plus être comme avant. Malheureusement, certains de nos compatriotes restent persuadés que la crise va toujours les épargner et qu’il ne faut surtout rien modifier. Grâce à différents coups de pouce de la République, ils ont su, en se donnant les moyens qu’il fallait, tirer parti de la départementalisation-régionalisation, politiquement, économiquement ou socialement. Ne voulant surtout pas remettre en cause leur organisation, ils ont décidé de tout faire pour ne pas sortir du statu quo. Ceux-là ne seront jamais prêts pour le changement, ni aujourd’hui, ni dans cinq ans, ni dans cinquante ans, même s’ils sont inquiets de la situation actuelle, conséquence de la crise de février-mars.

    Je suis convaincu que les Martiniquais ont aujourd’hui toute l’expérience qu’il faut pour passer à une nouvelle étape. La seule chose qui manque à certains, c’est l’audace. C’est oser prendre conscience que l’heure de l’action est arrivée. Aussi, pour les autres, l’important maintenant doit consister à accompagner ces indécis pour un saut qualitatif, et ceci dans l’esprit du plus grand respect et de considération.

    Faut-il, selon vous, une période d’expérimentation ?

    Lorsque les esclaves des îles britanniques de la Caraïbe ont été affranchis en 1834, le ministère des colonies leur a imposé une période « d’apprentissage » de quatre ans, soit-disant pour leur apprendre à travailler et donc à faire du sucre. C’était une façon pour les planteurs de gagner du temps.

    En 1848, les abolitionnistes français n’ont pas osé proposer ce système d’apprentissage-expérimentation du travail, et ils ont eu raison. 160 ans plus tard, ce serait faire une injure aux Martiniquais de leur demander d’expérimenter la responsabilité. Ils ont été préparés depuis 1946, avec une attention renouvelée depuis la décentralisation que la république a mise en place à partir de 1982.

    L’expérimentation doit être permanente. D’ailleurs, tous les jours, on constate que les grands pays comme la France sont en perpétuelle expérimentation, mettant à profit l’expérience du passé accumulée de par le monde. Les constitutions sont ajustées régulièrement, selon la conjoncture internationale, les contradictions du développement et les réponses apportées par les différents gouvernements.

    La population de Saint-Pierre et Miquelon, territoire de 7 000 habitants, à 25 kilomètres du Canada, a eu à gérer à quatre reprises un statut politique différent, entre 1946 et 2003. L’archipel est passé de territoire d’Outre-mer à collectivité d’Outre-mer, après avoir été département d’Outre-mer et collectivité territoriale de la République. Plus près de nous, dans les Antilles néerlandaises Aruba et Curaçao connaissent une évolution statutaire chaque fois que le besoin se fait sentir, en concertation avec le royaume des Pays-Bas.

    Les nouvelles orientations de la mondialisation et les impératifs du développement durable imposent qu’en permanence on réajuste, on modifie, on expérimente afin d’équilibrer le développement et notamment réussir les politiques sociales.

    Y aurait-il une inadaptation chronique, entre les besoins de développement économique et les propositions politiques des élus ?

    Jusqu’ici le développement de la Martinique a été basé principalement sur l’approvisionnement des marchés français et européen et non sur celui du marché local.

    Depuis le triomphe de l économie de plantation aux Antilles, au XVIIe siècle, les gouvernements ont choisi, en permanence, de favoriser au maximum les productions d’exportation traditionnelles susceptibles d’enrichir le territoire. Les nouvelles orientations définies par les Martini quais, que ce soient à travers les schémas de développement où à l’occasion des états généraux, consistent désormais à privilégier aussi bien les productions pour le marché intérieur que les productions destinées au marché extérieur. Il est inconcevable qu’un secteur comme le tourisme, par exemple, facteur d’enrichissement des populations du monde entier soit de plus en plus mal perçu par certains acteurs, au point que nous nous appauvrissons chaque année davantage, tandis que nos voisins et les professionnels du monde entier, plus pragmatiques, s’enrichissent par leur travail.

    Il est également anormal que l’essentiel de ce que nous consommons soit importé comme au bon vieux temps de la colonie. Le développement durable, objectif stratégique des gouvernements d’aujourd’hui, offre de belles perspectives à la Martinique, en matière d’énergies renouvelables de substitution au pétrole, de biodiversité ou d’environnement. Les possibilités de mettre en synergie les impératifs de développement et les propositions de la gouvernance territoriale n’ont jamais été aussi significatives. Les élus sont d’ailleurs interpellés pour prendre davantage en compte la contribution des populations, dans le cadre de la démocratie participative.

    .../...


    Dernière édition par sphinx le Ven 27 Mai - 0:09, édité 2 fois
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    Post-it Re: Mondialisation ou globalisation (en)

    Message par Sphinx Mar 22 Juin - 14:23

    Pour un protectionnisme intelligent

    HENRI DE BODINAT EST PRÉSIDENT DE TIME EQUITY PARTNERS.

    Les gouvernements occidentaux ont tenté désespérément de surmonter la récession de 2009 en utilisant simultanément l'arme du déficit (Keynes) et celle de la création monétaire (Friedman). Les déficits ont été stupéfiants, montant jusqu'à 8-10 % du PNB en Grèce, en Espagne, en Angleterre et en France. La création monétaire a roulé à tombeau ouvert, les banques centrales prêtant de façon quasi illimitée à des taux voisins de zéro.

    Cet effort monumental a peut-être évité la récession, mais la croissance reste en panne. Avec une conséquence dramatique : l'endettement colossal résultant des déficits ne pouvant se résorber par la croissance, il ne peut l'être que par la réduction des dépenses publiques et la hausse des impôts. Cette rigueur, en étouffant une croissance déjà molle, pourrait déclencher un cercle vicieux dramatique dont la perspective panique les Bourses depuis quelques semaines.

    L'erreur des Etats est d'avoir oublié, dans leur frénétique fuite en avant, deux nouveautés qui font patiner les politiques budgétaires et monétaires : la globalisation de l'économie mondiale et la stratégie des multinationales.

    La mondialisation, permise par un libre-échange exacerbé et la baisse des coûts de transport et d'information, met en concurrence tous les pays du monde pour la production de biens ou de services. Elle a été instrumentalisée par certains pays comme la Chine pour se doter d'un avantage absolu et d'excédents commerciaux structurels. Depuis dix ans, pour 1 euro vendu à la Chine, nous lui achetons 3 euros. La Chine a ainsi aspiré notre industrie et nos versements sans rien donner en échange. La croissance chinoise cannibalise d'autant plus la nôtre qu'elle a pour effet secondaire de faire grimper au ciel le prix des matières premières, facteur aggravant de stagnation.

    Les multinationales comme Nike, Apple ou IBM ou les grands distributeurs comme Carrefour ou Wal Mart ont accéléré et structuré la mondialisation en délocalisant massivement leur production ou leurs achats, écrasant leurs coûts et gonflant leurs marges grâce à la sous-évaluation des monnaies et au moins-disant social systématique de leurs fournisseurs.

    Résultat : quand nous injectons des revenus ou des liquidités en Europe ou aux Etats-Unis, nous créons de la croissance et des emplois… en Asie, et spécialement en Chine. Keynes et Friedman ont toujours raison, mais au niveau mondial. Les déficits budgétaires et le laxisme monétaire des uns créent des emplois chez les autres… L'Occident est devenu le dindon de la mondialisation.

    A la croissance énergique des pays « émergés » répond ainsi notre stagnation, tristement semblable à celle du Japon, qui a connu dix ans de non-croissance, malgré des taux zéro, des déficits déments et un endettement record.

    Pour sortir de la nasse en redonnant de l'attraction aux politiques budgétaires et monétaires, une forte baisse de l'euro (1 euro = 1 dollar ?) est un bien nécessaire, comme l'a noté François Fillon récemment, mais certainement pas suffisant à cause des rigidités structurelles créées par vingt ans de mondialisation. Il faut y ajouter un protectionnisme intelligent vis-à-vis des aspirateurs de croissance que sont la Chine ou l'Inde, qui permettrait, sans leur mettre genou à terre, de revenir à une situation normale : celle de l'équilibre des balances commerciales. Les entreprises délocalisatrices râleront devant la baisse de leurs rentes, les intégristes du libre-échange trépigneront, et tous crieront à l'inflation mais ces aboiements sont un faible prix à payer pour sortir d'une crise sans fin en supprimant le côté obscur de la mondialisation. Pour retrouver la croissance en Europe et aux Etats-Unis, nous allons devoir nous battre. Mais faisons en sorte que ce soit à armes égales…


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    Post-it Re: Mondialisation ou globalisation (en)

    Message par Syfou Jeu 29 Juil - 22:30

    Les Organismes Génétiquement Modifiés (OGM) : entre espoir et craintes

    Mondialisation et enjeux

    Un organisme génétiquement modifié (OGM) est un organisme dont le patrimoine génétique a été modifié, et ce en vue de développer certaines caractéristiques chez cet organisme. Dans le cas des plantes, les OGM sont assez récents : la première plante génétiquement modifiée a été une plante de tabac, en 1983 aux Etats-Unis. L’intérêt des OGM est qu’on peut transformer une plante afin de la rendre, par exemple, plus nourrissante, plus riche en certaines vitamines, ou bien encore résistante aux insectes, aux parasites, aux herbicides, etc.

    De grandes firmes produisent et commercialisent aujourd’hui ce genre de graines, telles que Syngenta, Monsanto ou Novartis qui constituent une sorte d’oligopole international. Arguant des possibilités qu’ouvre la génétique en matière d’OGM, ces entreprises indiquent que leurs graines sont une réponse à la faim dans le monde. Elles permettraient de lutter à la fois contre la sous-nutrition et la malnutrition (le golden rice est à ce titre plus riche en vitamine A qu’un riz classique), mais aussi contre la pollution des sols. En effet, une plante résistante aux parasites fera consommer moins de produits chimiques tels que des pesticides. Autant de bonnes raisons de penser que les OGM peuvent améliorer le sort de millions de personnes.

    Pourtant, le type d’OGM majoritairement développé est celui qui résiste aux herbicides, et qui incitera donc les agriculteurs à utiliser davantage de tels produits (tels que le Roundup, mis au point par Monsanto), aux effets néfastes sur l’environnement. De plus, la majorité des cultures OGM sont constituées de soja et de maïs destinés à nourrir non pas des hommes mais du bétail. Dans le même temps, il y a un manque cruel de variétés génétiquement modifiées pour des productions vivrières telles que le mil, le sorgho, etc. En outre, des inquiétudes subsistent quant à la possibilité de voir ces plantes se croiser naturellement avec d’autres plantes dans la nature, et proliférer au-delà des champs cultivés appauvrissant ainsi la biodiversité. Pourtant, les plantes OGM sont stériles et donc à usage unique, et ne peuvent se reproduire, ce qui pousse par contre les agriculteurs à en racheter. Enfin, on ne sait pas les effets que peuvent avoir ces OGM sur l’organisme humain, notamment à long terme, ce qui inquiète les associations de consommateurs ainsi que les services de santé. Ceci pousse, surtout en Europe, les pouvoirs publics à limiter la production et la commercialisation de telles productions. Ainsi, en 2008, le gouvernement français a décidé d’un moratoire concernant le MON 810, espèce de maïs génétiquement modifiée. Et la lutte contre les OGM a pris de l’ampleur dans la nébuleuse altermondialiste : on se rappelle par exemple de José Bové et Noël Mamère qui entreprirent d’arracher des champs entiers de plantes transgéniques en 2004 à Menville, en Haute-Garonne.

    Quoiqu’il en soit, les OGM attirent de plus en plus : si les premières surfaces ensemencées datent du début des années 1990, elles représentaient en 2009 134 millions d’hectares, soit près de 9% des surfaces cultivées.

    Source:Par Charles LARUE

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    Post-it Re: Mondialisation ou globalisation (en)

    Message par Syfou Ven 13 Aoû - 0:02

    Veuillez patienter, tiers-mondisation en cours de traitement

    Depuis bientôt deux ans, les États occidentaux tentent de faire payer leur crise économique aux sociétés civiles du monde entier, et colmatent les brèches de leurs canots de sauvetage, gangrénés par le flamboyant totalitarisme des marchés financiers et la connivence permanente entre monde abstrait de la spéculation financière et classe politique.

    Mondialisation ou globalisation (en) - Page 2 Credit10

    versaillaise de hauts fonctionnaires d’État se targue d’être démocrate au chevet du peuple là où ces hommes ne sont qu’une bureaucratique oligarchie, fidèles serviteurs de l’Empire capitaliste, qui manifestent une folie obsessionnelle à imposer une mainmise permanente sur sa population : mise sous cadenas des cerveaux, contrôle de l’information en considérant les médias comme ambassadeurs de la vérité, révoltes et résistances ankylosées, télésurveillance, politique du tout sécuritaire, exaltation des peurs, division des foules... Nous vivons une époque formidable où Big Brother règne en maître sur les esclaves des temps modernes. Citoyens du nouvel ordre mondial, prenez gare au télécran, nous sommes la cible de leurs institutions du vol. L’équation est simple, celui qui a de l’argent vit, celui qui n’en a pas, galère ou crève. Face à l’engrenage de ce système qui écrase tout ce qui est plus faible sur son passage, l’individu en quête de liberté tombée en désuétude, doit lutter en permanence contre l’avarice des mercenaires du pouvoir et les bouches avides, gourmandes en dividendes et portefeuilles de titres. Mais n’ayons craintes, les gardes fous de la République irréprochable nous assurent quotidiennement paix, pain, bonheur et sécurité, malgré plus de 300 000 destructions d’emplois pour l’année 2009 en France, pendant que Veolia-environnement enregistre des profits records. Les indécrottables valets de la sarkozie (Lefèbvre, Hortefeux, Besson, Bertrand, Bettencourt, Dassault, etc.) et les journalistes de grande audience n’ont pas la gorge sèche lorsqu’il s’agit de cracher toutes ces balivernes médiatiques au micro, et ne manquent jamais de parts de marchés dans leur concupiscence pour les mascarades électoralistes fumeuses et clientélistes. Vêtus de leurs soutanes parlementaires ornées de fleurs de lys, artisans de la langue de bois, et rois de la manipulation, ces hommes de pouvoir avec démence et indécence, imposent leurs points de croissance en plus pour se remplir la panse pendant que la France panse ses plaies cérébrales entre stress, angoisse, dépression, drogue, addiction télévisuelle et bonheur vacancier d’une courte durée de cinq semaines annuelles. Ce bonheur prémâché en doses publicitaires patiemment attendu durant quarante sept semaines d’exploitation salariale consentie, qui se libère l’été sur les plages de la France, doigts de pied en éventail, permet de fermer les yeux une fois de plus sur l’amer goût de peste brune récupérée à la flamme par le pommier, séduisant les électeurs frontistes et rodant autour des couloirs de l’Élysée depuis l’automne 2009. Ce, tout en espérant observer de son vivant un changement qui ne viendra que lorsqu’il sera trop tard pour la planète, saturée par la destruction rentable des écosystèmes, la radioactivité due aux radiations calme et latentes d’un siècle d’extraction nucléaire, la pollution des sols, des eaux, des mers et de l’air.

    Ce texte n’a pas vocation à faire la publicité malsaine d’un écologisme capitaliste digne des écolos-bobos tels Nicolas Hulot ou Yan Arthus Bertrand (qui se lamente de la pollution du haut de son hélicoptère, et qui finance un film grâce à de grands groupes industriels tel Pinault, PDG de Pinault-Printemps-Redoute), ceux-là mêmes qui n’auraient de honte à faire produire des bombes écologiques pour guerres propres, des éoliennes ou des panneaux photovoltaïques à la chaîne par des mômes de dix ans, pourvu que l’on utilise les énergies renouvelables dans le processus de production. Ce texte voudrait plutôt être une voix qui hurlerait contre l’état chronique de misère ambiante de la pensée critique, généré par des dizaines d’années d’endoctrinement massif et de formatage idéologique au système consumériste, pour que même les gens de "gauche" s’adaptent aux nouveaux besoins créés par les entreprises et la doxa du marché.


    Parmi tous ceux-ci qui font couler le Titanic chaque jour un peu plus, une ineptie loin d’être raisonnable sort des micros des politiques dominants depuis 2008 : il faut refonder, moraliser, réguler le capitalisme. En proposant de rendre moral ou acceptable une entreprise de mise à mort lente et généralisée (par la précarité au Nord, la faim au Sud, ou les guerres "propres" néocolonialistes de l’Empire néolibéral) à l’échelle de toute la planète, même Hitler, Staline, ou Pinochet n’auraient pas faits de plus belles oxymores. Moraliser le capitalisme financier dans un monde globalisé, cela revient à dire qu’un renard qui ravage et assassine tous les moutons d’une bergerie, ou les lapins d’un clapier, pourrait être dompté pour qu’il les cajole.


    Mondialisation et oligarchie des entreprises : deux phénomènes intimement liés

    La fabrication à la chaîne des opinions façonnables et des êtres manipulables corvéables à merci dans un univers de surveillance numérique pour que règnent en maîtres les cartels d’entreprises multinationales, ne se font pas sans des États dont les gouvernements, de gauche libérale ou de droite libérale, légifèrent pour avaliser les agissements de ces prédateurs du Capital globalisé.

    La mondialisation dans sa phase néolibérale force les économies nationales à fusionner sur un seul et unique marché capitaliste transcontinental. De telle manière que les États sont forcés de privatiser leurs entreprises et spécialiser leurs économies dans les secteurs où ils sont les plus compétitifs pour ne pas perdre la confiance des marchés financiers. L’individu, l’eau, la terre, le ciel, tout est potentiellement vendable sur le marché unique mondial, à un tel point que bientôt, un air pur sans hydrocarbures respiré en pleine campagne fera gonfler l’avis d’imposition annuel. Dans les chiffres, la mondialisation procure une abondance colossale de biens et de richesses, mais il est important que cette fausse abondance ne bénéficie qu’à un tiers de la population mondiale. Celles-ci depuis 1492 ne circulent que du Nord vers le Nord, ou du Sud vers le Nord.

    « Les Quatre Cavaliers de l’Apocalypse du sous-développement sont la faim, la soif, les épidémies et la guerre. Ils détruisent chaque année plus d’hommes, de femmes et d’enfants que la boucherie de la Seconde Guerre Mondiale pendant six ans. »

    Ce processus mondialiste arbitré par les organisations internationales, l’UE, le G8, le FMI et l’OMC répond à une dualité causale permanente : le nombre d’individus sur Terre en état de misère absolue augmente chaque année, et les plus grandes fortunes du monde s’enrichissent encore, encore, encore et encore toujours plus. A titre d’exemple, quelques chiffres. En 2007, les 500 entreprises multinationales les plus puissantes ont contrôlé 54% du produit mondial brut. En 2009, le revenu des 500 individus les plus riches de la planète dépasse les revenus cumulés des 416 millions de personnes les plus pauvres. En 2005, quatre milliards d’individus vivaient encore avec moins de 2$ par jour. En 2007, les chiffres de l’ONU font état de 1125 milliardaires en dollars, ayant un patrimoine cumulé de 4400 milliards de dollars. Or selon les mêmes sources, il faudrait 80 milliards de dollars par an pour assurer à la totalité de la population mondiale les services sociaux essentiels (santé, éducation, eau, assainissement). Un impôt annuel de 2% sur ces fortunes suffirait à regrouper ces 80 milliards². Rappelons, selon Jean Ziegler, qu’un enfant de moins de dix ans meurt de faim toutes les cinq secondes sur une planète qui peut nourrir douze milliards d’êtres humains. Sur une Terre où 18.6% de Blancs contrôlent plus de 80% des ressources naturelles mondiales, il y bien de quoi penser que ce ne serait qu’un devoir citoyen de changer radicalement nos habitudes de consommation en France, et dans tous les pays dits développés, en rétablissant les barrières douanières des pays les plus pauvres, ainsi qu’en réhabilitant une production optimale pour une consommation locale au lieu d’importer des produits sous-payés au Tiers-Monde. Or au lieu de cela, les élites des pays d’Europe multiplient à tour de bras les délocalisations dans des "zones spéciales de production" (régions à bas salaires), ainsi que les politiques sécuritaires et la lutte contre l’immigration pour protéger les frontières, jouant sur un faux semblant de sentiment d’insécurité pour rassurer les électorats. L’Occident finance, génère et alimente les conflits dans des pays dits du tiers-monde, il dévalise les pays d’Afrique pour son confort personnel, et ensuite s’horrifie que des étrangers non issus des classes dominantes viennent s’y installer. Tout en amalgamant volontairement délinquance et immigration, l’État français récupère les peurs sécuritaires qui étaient depuis la crise ensevelies sous les poussières de la propagande, insultant ainsi toutes les catégories de personnes qui, délaissées par le système mondial, souhaitent quitter la misère et la pauvreté de leur pays pour vivre travailler avec des souffrances moins douloureuses. Mais il est plus facile de préparer le terrain médiatique pour rendre ses entreprises productrices d’armes et de nucléaire compétitives par la guerre plutôt que d’assumer son passé colonial et jouer son rôle d’État. Les sommes colossales d’argent générées par les multinationales françaises un peu partout en Afrique du Niger à Madagascar en passant par l’Angola sont rapatriées dans des buildings en verre à Paris, le ministre des affaires étrangères ne sert plus qu’à préparer le terrain pour vendre le plus possible de centrales nucléaires ou d’avions de chasse à des États en guerre, la corruption des élus et des ministres est devenue main courante en France, mais même malgré ces trois insuffisants exemples, nul ne peut rediscuter la légitimité dont les pantins de la communication politique se réclament.

    La guerre, une affaire rentable.

    L’économie globalisée actuelle fonctionne comme un gigantesque Empire qui cherche coute que coute à se maintenir. L’on en retrouve toutes les caractéristiques : politique d’expansion, volonté de puissance, néo-colonisation suivie de l’uniformisation à toutes les régions annexées des économies, enrichissement des dominants et pillage des dominés, soumission obligatoire au courant dominant, système de propagande, et la guerre. La période dite d’Ancien Régime où les monarchies absolues régnaient sur l’Europe constitue la genèse de la consolidation de cet Empire. Le traité de Westphalie de 1648, qui redessinait les frontières des royautés européennes et tirait le profit des conquêtes militaires d’un Louis XIV absolutiste, fut l’un des premiers consensus européens autour de la volonté de puissance du continent sous couvert de paix associée. La mondialisation et les révolutions industrielles qui s’en sont accompagnées durant ces deux derniers siècles ont transférés les conflits des champs de batailles vers l’économie et le monde de l’entreprise. Bien que les deux guerres mondiales et les affrontements divers du 20ème siècle aient été très meurtriers, l’enjeu d’une guerre n’était dès lors pas simplement de remporter la bataille, mais il fallait aussi et surtout que les entreprises mères enregistrent des profits jamais observés. La guerre est une aubaine rentable pour la vente d’armes à tous les pays, qu’ils soient alliés ou ennemis, républicains ou fascistes. Pendant la guerre qui opposait l’Iran à l’Irak de 1980 à 1988, l’administration Reagan a inondé les deux pays en armes, alors que le conflit se déroulait aux portes de leur ennemi juré l’URSS…Les États-Unis ont armé le régime de Saddam Hussein pendant quinze ans, et l’ont assassiné vingt-cinq ans plus tard lorsque celui-ci ne servait plus que d’argument médiatique à la fausse guerre contre le terrorisme, de même en ce qui concerne les Talibans, armés par le même pays pour lutter contre l’URSS...


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    Post-it Re: Mondialisation ou globalisation (en)

    Message par Syfou Ven 13 Aoû - 0:08

    Les forces armées de l’empire capitaliste, c’est-à-dire les banques et multinationales privées, les institutions financières internationales (G8, OMC, FMI, Banque Mondiale) et les dirigeants d’États, peuvent à tout moment déstabiliser d’autres gouvernements, voire leur déclarer la guerre, s’ils ne servent pas leurs intérêts à court terme. Ce fut le cas on le sait, au Chili le 11 septembre 1973. Depuis 2006 en Bolivie, l’administration américaine et la CIA tentent régulièrement de financer les partis d’opposition au régime socialiste d’Evo Morales pour le remplacer éventuellement par des boliviens plus souhaitables aux élections (soit, des néolibéraux). La plupart des États occidentaux sont les plus gros producteurs et exportateurs d’armes dans le monde. La France est le quatrième producteur mondial d’armes après le Royaume-Uni, la Russie et les États-Unis, grâce au groupe Dassault, et alimente ainsi nombre de conflits en Afrique. Fort de leurs puissances, ces pays producteurs d’armes sont ceux dont les complexes militaro-industriels sont les plus développés, possèdent des bases aux quatre coins de la planète pour surveiller en permanence tout mouvement ennemi suscitant la menace étrangère, et ce sont aussi les pays membres de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord. Institution légalisée et créée sous la forme d’une organisation d’États s’associant pour la paix en 1949, celle-ci est davantage une arme de poing balayant tout sur son passage pour consolider l’Empire qu’une association pour stopper la guerre sur la planète. Dans l’arrogance du système, faire la guerre pour obtenir la paix et imposer notre modèle de développement est devenu un symbole, une devise. La démocratie libérale ou l’écrasement sous les bombes : choisis ton camp, camarade. Faire partie de l’OTAN, grand militant européen de la paix meurtrière et sanguinaire, donne le droit à la France de faire la morale à tous les autres pays n’en faisant pas partie (Chine, Iran, Pakistan etc.).

    Notre époque est sans doute la plus meurtrière de tous les temps, un magnifique monde où des bidonvilles se construisent au pied des grands buildings en verre, entre ceux qui crèvent sur la dalle et les actionnaires-banquiers qui ont tellement de primes et de bonus qu’ils ne sauraient même pas comment faire pour tout dépenser en un mois.


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    Post-it Re: Mondialisation ou globalisation (en)

    Message par Syfou Ven 13 Aoû - 0:13

    Le règne des entreprises, une tyrannie de la finance pour une poignée d’hommes à l’aune de la mondialisation.

    Cette hégémonie outrageuse des conglomérats d’entreprises privées, ne s’est pas installée au dernier orage… Le développement des entreprises multinationales et leurs agissements néocolonialistes est une résultante directe de la mondialisation des échanges, celle qui enrichissait déjà les Empires coloniaux d’Europe (Grande-Bretagne, France, Portugal, Espagne) grâce au commerce triangulaire établi d’une manière savamment pensée pour le prestige des monarchies européennes, il y a cinq cent ans de cela.

    Ce sont les économistes mercantilistes au service du pouvoir royal des 16 et 17ème siècles qui, dans l’histoire de la pensée économique, furent les premiers à établir une doctrine prônant l’enrichissement des nations d’Europe par le développement des échanges au travers du commerce extérieur. C’est la première forme combinée de mondialisation et de libéralisme, où les comptoirs européens s’établirent sur les côtes d’Amérique, d’Afrique, d’Asie plus tard. En 1774, la Jamaïque comptait 200 000 esclaves sur 775 plantations. Les bénéfices nets reçus de ces plantations dans ce pays des Caraïbes par l’Angleterre pour cette même année représentaient 1 500 000 livres de l’époque³. On oublie souvent que dans ce contexte de globalisation, la précarité ou la pauvreté d’un petit paysan producteur de café au fin fond du Honduras ou de l’Éthiopie est générée par les cartels occidentaux de la grande distribution. Que notre mode de consommation a de grandes influences sur la vie des pauvres gens d’Afrique, même si nous nous n’en estimons pas responsables. Sans ces trois siècles d’accumulation de capital dans ses colonies et d’esclavage, l’Europe n’aurait pas pu réaliser la Révolution Industrielle de la fin du 19ème siècle et passer d’une économie agricole à une économie ouvrière, industrialisée, base de son développement économique. Et sans les progrès démocratiques et sociaux qu’elle a vécu au sortir de la Seconde Guerre Mondiale grâce aux diverses luttes sociales, (sécurité sociale, congés payés, réduction du temps de travail etc.), ce continent n’aurait pu bénéficier des services sociaux essentiels au développement social des populations (services publics, couverture sociale gratuite, services des eaux, éducation, santé publique). La mondialisation néolibérale depuis quarante ans tente à merveille, à l’usure, de faire table rase des acquis sociaux apportés par le Conseil National de la Résistance.

    L’ère industrielle commence au début du 18ième siècle en Angleterre. Les industriels développèrent les premières pompes à vapeur qui permettaient de pomper l’eau des mines à la place des mineurs afin d’extraire davantage de charbon, plus rapidement dans un souci de gain de productivité en réduisant les coûts de production. L’exploitation du charbon, a suivi celle du fer, puis du textile, puis celle de l’automobile, aujourd’hui le mot d’ordre est de produire davantage de cartes mémoires, de circuits imprimés ou de puces électroniques à l’heure. L’impératif économique voulant optimiser les calculs de coûts fixes et variables, et accroître les objectifs de rentabilité ont toujours été les mêmes, et ce depuis que l’on attribue la notion de valeur dans la transformation d’une matière première en produit fini. Si l’économie préindustrielle du 15ème au 18ème siècle s’articulait autour du commerce triangulaire, avec pour pierre angulaire le pillage des ressources d’Afrique et d’Amérique Latine par l’esclavage et le rapatriement des ressources en Europe, le cynisme de notre ère marchande est que l’on paye les esclaves. Dans le fond, rien n’a changé. Avec un (maigre) salaire, le salarié d’aujourd’hui se sent libre de consommer ce qui lui plait, partout où il veut, dans la mesure de l’entendement de son banquier. Mais à la différence des esclaves du Moyen-âge, l’esclave salarié du 21ème siècle doit payer sa cage, sa parcelle de terre soit à un propriétaire, soit au service des impôts, il doit payer pour l’assurance obligatoire de ses bien matériels à travers ce qu’on nomme hypocritement les cotisations. Non content de payer pour sa cage en ville ou pour sa voiture à crédit, il s’y barricade constamment pour éviter qu’un autre esclave du régime totalitaire des banques ne vienne lui chercher des noises. En fait, le pouvoir des entreprises n’a jamais été aussi conséquent sur l’individu, en ce qu’elles permettent de rétribuer aux esclaves modernes un sentiment de liberté pécuniaire, étouffant ainsi toute résistance à l’oppression ou à l’aliénation du travail.

    L’institution du travail, via la hiérarchisation des tâches, le corporatisme, le management, l’objectif de rentabilité et de productivité en un temps toujours plus restreint dans les grosses entreprises, permettent d’infliger à l’Homme contemporain une spirale implacable de chantage, de pressions et de relations de contrôle/obéissance profondément antidémocratiques, voire totalitaire, le tout pour l’intérêt à court terme bien soigné de quelques poignées d’actionnaires, dont la collusion avec le pouvoir politique actuellement en place est tout autant consternante que flagrante et décomplexée. L’institution du travail substitue à toute individualité la culture d’une conscience personnelle libre et d’une connaissance de soi pour la transcender en une simple et vulgaire pièce de l’appareil productif servant à la vente. Une vulgaire marchandise.

    Les livres scolaires veulent nous faire croire que la victoire de la démocratie sur la monarchie il y a deux siècles de cela fut une révolution des libertés, un changement planétaire radical. Mais ils occultent le fait que notre système économique actuel ait été érigé par les élites intellectuelles, mercantilistes, puis physiocrates de l’Ancien Régime qui à l’époque inventaient les stratagèmes et paradigmes économiques qui leur feraient gagner plus d’argent en un temps restreint. Le putsch de 1789 changea les têtes dirigeantes, mais pas la logique économique. Les valeurs, les normes, et les méthodes de contrôle social imposées aux sociétés civiles, perdurent selon les mêmes paradigmes économiques : le temps de travail fixe la valeur des choses, et la rareté des biens détermine le niveau des prix, et produit un discours de légitimation de l’inégal accès aux ressources.

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    Post-it Re: Mondialisation ou globalisation (en)

    Message par Syfou Ven 13 Aoû - 0:15

    Au 19ième siècle, les dirigeants des entreprises existantes en Europe ou aux États-Unis devaient se plier aux normes instituées par les États : les règles de production, la durée du temps de travail, le montant des salaires, etc. Les entreprises avaient pour unique but de satisfaire au bien commun, à ce qu’on a défini comme étant l’intérêt général. La production issue du travail des ouvriers devait servir à l’amélioration des infrastructures nécessaires à la communication ou au développement des échanges. D’ailleurs, même Adam Smith, que l’on considère comme le pilier pionnier écossais de la non-intervention de l’État dans l’économie, écrivait que le développement des infrastructures et des voies de communication devait rester dévolu aux entreprises étatiques. L’acquisition d’une part de l’entreprise par un "investisseur" privé était encore interdit. Mais en 1868, fut signé aux États-Unis le 14ème amendement à la Constitution. Celui-ci aurait eu pour objectif de concéder aux populations noires la citoyenneté au même titre que les blancs. Les législateurs ont fait passer cette révision constitutionnelle pour un progrès au service de la lutte contre le racisme, mais en réalité, cette date marque le début du pouvoir hégémonique des grandes entreprises. Car cet amendement donnait la personnalité juridique aux entreprises, de telle manière qu’elles pouvaient alors passer des contrats, se défendre en justice au même titre que n’importe quel citoyen particulier. Comme toute entreprise pouvait passer des contrats, elles pouvaient aussi se racheter entre elles par le biais d’offres publiques d’achat, n’étaient plus soumis à la tutelle étatique, et pouvaient ainsi réaliser librement leurs bénéfices, en organisant leur propre organisation de travail. Pire, elles pouvaient exproprier des terres en les rachetant aux gens pour y installer leurs bâtiments. Il a donc fallu consolider un environnement de travail, un vocabulaire, des techniques de marketing et générer de la productivité en temps restreint par tête, ce pour conserver la compétitivité dans un univers de concurrence féroce devenue peu à peu oligopole commercial. Et comme tout ordre donné, tout objectif de production, toute commande se réalise à la va-vite pour satisfaire le client le plus rapidement, "pour hier", les dirigeants se sont inspirés des économistes à succès de l’époque (Schumpeter, Taylor, Ford etc…) pour faciliter une division des tâches, remodeler l’emploi du temps de l’ouvrier, acheter sa condition d’esclave sans chaînes, et étendre les sphères de puissance de l’État.

    Avec la révolution industrielle toute naissante de la fin du 19ème siècle, une catégorie de personnes estimait que les profits n’étaient pas suffisamment conséquents, alors que la condition économique et sociale de classe ouvrière productrice s’aggravait, et s’est rendue compte qu’elle pouvait réaliser des bénéfices inouïs sans faire partie du processus de production de l’entreprise : les banques ont commencé lentement à acheter des parts dans le capital des entreprises, et à en recevoir des dividendes importants sur le dos du travail d’autrui. Le 20ième siècle est celui du développement de l’économie de crédit, de l’actionnariat et du système de prêts consentis autant aux particuliers qu’aux États. Ce qui devait officiellement servir les intérêts des gens à l’origine n’était qu’une perspective de vol organisé à grande échelle des individus.

    Pourtant, avec toute l’évolution du travail apportée par les révolutions industrielles successives, le progrès technique aurait pu permettre de simplifier le travail, de produire mieux en générant moins d’efforts. Simplifier le travail pour vivre mieux et plus longtemps, en somme. Or même avec la mécanisation du travail, dans un pays où la démographie se porte plutôt bien (la situation démographique de la société française serait parmi l’une des meilleures d’Europe), l’homme continue de se tuer à l’usine, au chantier, au bureau, tout doucement, à petit feu en attendant une retraite qu’il n’aura, peu ou prou, presque pas. Un travailleur à quarante heures hebdomadaires sera peut-être moins productif et motivé que deux ou plus qui travaillent en association à vingt heures par semaine, mais cela coûte cher aux entreprises en termes de salaires et cotisations sociales à verser. Résultat, à même volume horaire, combiné avec des niveaux de salaires réels augmentant moins vite que les taux d’inflation, cela légitime le maintien d’un certain nombre d’actifs au chômage, et c’est profitable aux "gérants" d’une société comme la notre : un fort taux de chômage, et le mythe d’un trou de la sécurité sociale sont de bons instruments médiatiques de chantage, et aucun salarié n’a le pouvoir de négociation sur ses conditions de travail, au risque que l’entreprise en embauche un autre. Ce n’est hélas pas demain que les salariés du secteur privé s’uniront pour changer de condition sociale attachée à une tutelle patronale ou hiérarchique aliénante, racheter leurs univers de travail et le réorganiser en association selon les besoins de chacun, non d’autrui ne faisant pas partie de la production, afin que la propriété des moyens de productions devienne collective, équitable et démocratique.


    Dans la criminalité proactive chronique et récurrente de ce système incompatible avec ce à quoi aspire 85% de la population de ce globe, espérons qu’un énorme procès de Nuremberg bis sera déféré d’urgence pour juger ces prédateurs génocidaires de la mondialisation financière lorsque l’empire du capitalisme sauvage aura sombré et que la majorité des peuples de cette planète pillée, spoliée, polluée, dévastée, chantera au pied des échafauds. Mais ne rêvons pas, ce jour ne sera pas meilleur pour autant. L’humain révolté, enragé, oublie son humanité et ne se rend même pas compte que sa vengeance est bien plus criminelle que celle de ses prédécesseurs, car elle soulage hélas bien des turpitudes.

    Source:Par Samuel Métairie




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    Post-it Re: Mondialisation ou globalisation (en)

    Message par Syfou Sam 18 Sep - 21:03

    Le " Chemin d'avenir " et les zones franches

    Non seulement le chemin d’Avenir est pavé de bonnes intentions, il inaugure très souvent de bretelles sans issue. A l’image de la politique économique et industrielle conduite ces trente dernières années. L’industrialisation du Congo-Brazzaville est, en effet, dorénavant, le nouveau cheval de bataille enfourché par Denis Sassou Nguesso pour le développement de ce pays fort pourvu en richesses naturelles et perclus de paradoxes. Le Congo-Brazzaville est à la fois riche et pauvre. Et, pour hisser le Congo-Brazzaville au niveau des pays émergents, l’administration Sassou Nguesso a sorti de son chapeau la martingale : les zones franches industrielles. Coucou, les revoilà ! Pascal Lissouba s’y était aventuré, à coup de menton. Sans lendemain.

    Après Brazzaville, c'est Pointe-Noire qui a reçu, le 7 septembre, Maurice Andrew Lam, conseiller spécial du Premier ministre mauricien, en compagnie d'Alain Akouala Atipault, ministre à la présidence chargé des zones économiques spéciales. Cette visite, qui entre dans le cadre des accords bilatéraux signés entre l'île Maurice et le Congo en février 2010, a concerné les zones littorales du port autonome de Pointe-Noire, de la rivière rouge à Nkounda et de l'embouchure du fleuve Kouilou. Des zones économiques spéciales pourraient y être créées en vue de l'industrialisation du pays dont l'économie ne doit plus reposer uniquement sur le pétrole et le bois.

    Le ministre Alain Akouala Atipault a estimé que les zones visitées, compte tenu de leur potentiel, pourraient abriter un complexe pétrochimique ou un port minéralier qui permettrait d'importer du fer, comme l'a suggéré la société d'exploitation du fer MPD.

    Selon Maurice Andrew Lam, la création des zones industrielles permettra la création d'emplois qui vont élever le niveau de vie de la population congolaise et favoriser le rayonnement économique du pays dans la sous-région (" Les dépêches de Brazzaville ", 15 Septembre 2010).

    " Nous voulons faire de Pointe-Noire une zone franche et une voie qui permette de désenclaver toutes les régions avoisinantes au Gabon, au Zaïre, en Angola, au Centrafrique, au Tchad, au Rwanda, au Burundi et même au Sud-Soudan " (Jeune Afrique n°1839). Telle fut la déclaration de l’ancien Chef de l'Etat congolais Pascal Lissouba en 1996 devant les investisseurs occidentaux réunis à l'ouverture de la foire de Lyon. Ces paroles tonitruantes devraient-elles augurer une ère nouvelle dans l'intégration économique régionale dont l'échec était patent faute de projet et d'ambitions économiques et surtout de volonté politique? Pas si sûr, car le commerce intra-africain demeure négligeable au regard des flux commerciaux mondiaux. La création d'une zone franche industrielle donne au contraire l'impression d'une plus grande participation à la globalisation, dernière étape de la mondialisation de l'économie après l'internationalisation et la transnationalisation. Ainsi, l'un après l'autre, les pays africains découvrent avec délectation les merveilles des zones franches pour résorber leur problème de chômage et attirer les détenteurs de capitaux. Cette initiative de politique industrielle des autorités du Congo-Brazzaville tombe à point nommé, pourrait-on dire! En réalité, les investissements étrangers se multiplient dans cette partie du monde. L’’ Afro-pessimisme " est en train de prendre un coup de vieux, car les cabinets de conseil et d'études, tout comme les investisseurs - et pas seulement asiatiques ou brésiliens -, découvrent, les uns après les autres, que l'Afrique est devenue un continent d'opportunités promis à un développement rapide. Les statistiques du Fonds monétaire international (FMI) disent que de 2000 à 2009 son taux de croissance annuel a atteint, en moyenne, 5,1 %, malgré une année 2009 médiocre (+2,5 %).

    Les investisseurs étrangers ne s'y sont pas trompés. Leurs apports annuels en capitaux sont passés de 9 milliards de dollars (7 milliards d'euros) en 2000 à 62 milliards de dollars en 2008, " presque aussi élevés qu'en Chine " (Le Monde, 16 Septembre 2010).

    Marché à Pointe-Noire

    Toutefois, il existe des initiatives commerciales, sectorielles et industrielles qui méritent d’être saluées. Celle de la création d'une zone franche à Pointe-Noire, Brazzaville et dans la Cuvette centrale en est une. Quid de la région du Pool, de la Likouala et de la vallée du Niari ? Cependant, la politique économique d’un pays ne se joue pas à éclat de voix et les paroles ne suffiront guère à sortir un pays du cycle de régression économique et sociale dans lequel il est englué. Le Congo-Brazzaville a fait et continue d’en faire la rude expérience, malheureusement à ses dépens. La déclaration ci-dessus faite par Alain Akouala Atipo, la caisse de résonance de Sassou Nguesso, fait-elle partie des sempiternelles envolées verbales creuses (santé pour tous, agriculture ‘priorité des priorités », création de 40 000 emplois par an, électricité d’Imboulou avant le cinquantenaire, etc…) tant entendues par le peuple congolais? Il faut hélas craindre que oui surtout quand on sait que les échéances électorales de 2012approchent.

    Mythes et réalités des zones franches

    Les zones franches industrielles sont des enclaves spéciales situées en dehors des barrières douanières normales et dans lesquelles les entreprises, essentiellement des fabricants étrangers, bénéficient d’un traitement favorable sur l’importation des produits intermédiaires, l’impôt sur les sociétés, la construction d’infrastructures et les règlements industriels applicables dans le reste du pays (Finances et Développement, Juin 1989). La création des zones franches industrielles vise trois objectifs principaux: obtenir des devises, créer des emplois et faciliter le transfert de technologie. Le traitement favorable varie d’un État à l'autre, mais une caractéristique générale des zones franches est la suppression quasi totale de l’imposition, soit de la réglementation de l’importation des biens intermédiaires dans la zone. Ces privilèges sont accordés à la condition que pratiquement toute la production des entreprises de la zone soit exportée et que toutes les matières premières et tous les biens intermédiaires soient exclusivement utilisés à l’intérieur de la zone ou soient réexportés.

    Akouala, du portefeuille des démentis aux zones franches

    Une caractéristique notable des entreprises opérant dans les zones franches est leur mobilité internationale. Elles se renouvellent très souvent et celles qui quittent une zone d'un pays vont souvent s'installer dans une zone d'un autre pays où les conditions sont plus favorables. La zone franche industrielle est un environnement économique conçu expressément pour attirer ces entreprises mobiles. Les zones franches obéissent le plus souvent à une logique: celle de se doter d'un statut d'extraterritorialité. Territoire délimité et isolé de l'extérieur, accès surveillé et réservé à ceux qui bénéficient du régime dérogatoire de la zone soumise à une gestion privée avec services autonomes de sécurité, de télécommunications, de fourniture d'énergie etc. L'objectif : se voir reconnaître le droit d'être et d'agir hors la loi et hors la souveraineté de l'Etat d'accueil. D'où l'attrait des zones franches pour tous les tenants de la globalisation, enclaves intégrées à la jungle du marché mondial dans des pays par ailleurs laissés à l'abandon (Le Monde diplomatique, Mars 1996). Pour la Confédération Internationale des Syndicats Libres (CISL) qui suit avec attention leurs activités, les zones franches sont « une vaste escroquerie économique et sociale. On peut sans doute compter sur elles pour que les pays en voie de développement continuent de subir les stratégies imposées de l'extérieur, mais pas pour construire entre le Sud et le Nord cette solidarité fondée sur la prise de conscience collective de l'interdépendance des uns et des autres. »

    Zones franches et développement local

    Il est vrai que Pointe-Noire a l'avantage d'être bien dotée en infrastructures: façade maritime, point de rupture de charge, port en eau profonde, installation aéroportuaire... Pointe-Noire souffre, toutefois, d’un déficit en énergie qui commande la construction du barrage de Sounda. Mais, est-ce pour autant que le déploiement d'une zone franche favorisera le décollage économique de cette région côtière? Lorsqu'on établit une zone franche, on escompte que les entreprises vont augmenter leurs achats sur place de matières premières, de pièces détachées, de produits semi-finis et de machines et que cette interaction avec l'économie locale profiterait aux entreprises régionales sous forme de transfert technologique. Il n'en est rien malheureusement. Les matières premières locales ne constituent qu'un tiers de celles utilisées effectivement dans la zone franche. Les raisons sont vite trouvées. Les achats des matières premières et d'autres biens intermédiaires provenant d'autres entreprises de la zone sont plus de trois fois plus élevés, ces matières premières sont de mauvaise qualité et peu fiables ou encore les matières premières locales ne correspondent pas aux types d'activités industrielles exercées dans les zones franches. La fabrication de vêtements et chaussures utilise une proportion beaucoup plus grande de matières premières locales que le montage de produits électroniques. A mesure que la composition des zones franches fait une plus large place à l'électronique, la proportion de matières premières locales diminue. Bref, le bénéfice tiré par le pays hôte est inversement proportionnel à l'intensité technologique et capitalistique des activités des entreprises opérant dans les zones franches. En réalité, si les entreprises ne veulent pas dépendre des matières premières locales, c'est parce qu'elles obéissent à la logique de la mondialisation de l'économie. Les firmes souhaitent en effet conserver un niveau élevé de mobilité internationale à leurs opérations industrielles et le fait de nouer des relations commerciales à long terme avec les fournisseurs locaux entrave cet objectif. Il est de notoriété publique désormais que les transferts de technologie que l'on espérait retirer des zones franches ne se sont pas encore réalisés et ne se réaliseront peut-être jamais. On peut en être convaincu. Les entreprises qui possèdent des technologies de pointe telles les sociétés électroniques, informatiques, automobiles et aéronautiques préservent très jalousement leurs informations. L'information technique est un savoir précieux pour les sociétés. On croyait très sérieusement que les relations commerciales entre les sociétés opérant dans les zones franches et les fournisseurs locaux seraient source d'enrichissement de ces derniers. Erreur !

    La concurrence entre pays hôtes est devenue tellement âpre à travers le monde qu'il est difficile de nos jours d'attirer les investissements étrangers en Afrique dans les secteurs de pointe en sus des industries extractives. Toutefois, les entreprises des zones franches emploient plusieurs travailleurs non qualifiés ou semi-qualifiés. Il est donc invraisemblable et utopique de penser que le problème de chômage de milliers de jeunes diplômés africains soit résolu par le déploiement des zones franches. Cependant, les pays qui ont tiré leur épingle du jeu industriel sont ceux qui se sont lancés très tôt dans la création des zones franches industrielles. La zone franche de l'Île Maurice, la plus renommée du continent, a permis de créer près de 90000 emplois en vingt ans. Autre exemple cité en référence est celui de la Chine avec les zones franches de Shatoujiao avec 15000 emplois crées chaque année et un taux de croissance annuelle de 25% et de Futian dans la province de Shenzen (Jeune Afrique n°1852). Au total environ 4,5 millions d'emplois ont été créés dans le monde par les zones franches en vingt-cinq ans (Cf. "Zones franches d'exportation et violations des droits syndicaux ", enquête de la CISL, Avril 1996). Ce chiffre est très insignifiant comparé à 40 millions de nouveaux demandeurs d'emplois chaque année dans les pays en développement.

    Il est possible que le salut du Congo-Brazzaville passe par le déploiement d'une zone franche industrielle à Pointe-Noire, Brazzaville et la Cuvette centrale. Mais, le dynamisme économique d'un pays ne peut reposer sur les sociétés étrangères et les multinationales réputées volantes, surnommées à cet effet " hirondelles ". En effet, ce sont ces multinationales qui ont fait entrer les zones franches dans leurs stratégies mondiales de délocalisations industrielles et commerciales pour améliorer leur compétitivité et augmenter leurs profits. N'en déplaise aux Cassandre d'une bourgeoisie nationale, l'initiative privée locale produit plus de prospérité que n'importe quel projet de développement venu de l'extérieur. Un Bouity au Kouilou, un Mboungou dans le Niari, Malonga, Massengo et Ngangoula dans le Pool, Nkoua dans les Plateaux, Okémba dans la Cuvette, à l’image d’un Bill Gates, d’un Warren Buffet surnommé « l'oracle d'Omaha »,) et d’un Ted Turner aux Etats-Unis ou du Mexicain Carlos Slim, sont plus rentables au Congo-Brazzaville que mille sociétés multinationales regroupées au sein d'une zone franche, prêtes à plier bagage vers d’autres cieux, à la moindre difficulté.

    Par:Benjamin BILOMBOT BITADYS






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    Post-it Re: Mondialisation ou globalisation (en)

    Message par Syfou Lun 20 Sep - 22:20

    À l’heure de la « deuxième » mondialisation, une ville mondiale est-elle forcément une ville globale ?

    La présente analyse part de l’hypothèse que depuis la fin du XXe siècle, l’humanité (ou plutôt une partie seulement) franchit une nouvelle étape historique sous l’effet de la phase contemporaine de la mondialisation économique qui, tout en rappelant certains caractéristiques de la première mondialisation (amorcée autour des années 1870 pour s’interrompre brutalement avec la première guerre mondiale), s’en distingue. Les deux mondialisations qualifiées de « modernes » -par rapport à la mondialisation « pré-moderne » remarquablement analysée par Fernand Braudel- se traduisent toutes les deux par l’internationalisation de flux d’échanges de biens, de personnes et de capitaux parallèlement aux évolutions technologiques. Toutefois la deuxième s’en distingue en raison de l’émergence de ce qu’il est convenu d’appeler la « firme globale », soit une entreprise dotée de capacités d’assemblage d’éléments produits dans différentes parties du monde pour répondre aux attentes d’une société de consommation désormais qualifiée de globale. Le fonctionnement de la firme globale relève d’une organisation n’ayant plus rien à voir avec celle de l’entreprise fordiste du XXe siècle. Il repose désormais sur un sérieux travail d’échanges, de communication et de coopération entre équipes dites « virtuelles » parce que vivant dans des continents et pays différents. L’économiste Raymond Vernon fut le premier à utiliser l’adjectif « global » dans les années 80 avant que Michael Porter ne différencie clairement la « firme globale » de la « firme multinationale » des années 60 et 70. La stratégie de la première ne faisant plus référence aux frontières nationales.

    Aussi suite à la mise en évidence de la spécificité de la deuxième mondialisation –également qualifiée de globalisation- et suite à la traduction française de l’ouvrage de l’universitaire américaine Saskia Sassen en 1996, l’expression « ville globale » a été reprise par les géographes, les chercheurs en sciences sociales ainsi que par les médias. Cette expression est alors principalement comprise comme synonyme de « ville-monde » ou encore de « ville mondiale », à l’image des chercheurs américains utilisant indifféremment « global city » et « world city » tout en se référant aux travaux de Sassen (1991) et de Friedmann et Wolff (1982). Une lecture minutieuse des textes originaux à la lueur de la distinction faite par les économistes entre économie mondiale (somme des économies nationales) et économie globale (un segment de l’économie mondiale) (Bressand & Distler) conduit toutefois à différencier les deux expressions. Aussi après avoir rappelé l’émergence d’un nouveau paradigme de la ville en rupture avec les représentations traditionnelles et souligné la genèse de ce débat anglo-américain, l’analyse souligne la différence conceptuelle entre les deux expressions « ville globale » et « ville mondiale » afin de mieux mettre en évidence la multidimensionalité de la mondialisation. Tout en rappelant l’intérêt d’inclure dans ce nouveau paradigme de la ville une dimension spatiale, la conclusion propose une contribution de la recherche française à ce débat.

    L’émergence d’un récent questionnement autour de l’idée de ville

    Les Nations unies ont organisé en 1996 le Sommet de la ville (Habitat II) pour inaugurer l’avènement du premier siècle urbain de l’humanité tout en s’inscrivant dans la continuité de la Conférence sur les Etablissements Humains (Habitat 1) organisée à Vancouver en 19763. De récentes données indiquent que désormais l’humanité est majoritairement urbaine et que le monde compte ainsi 400 grandes villes de plus d’1 million d’habitants, 120 de plus de 2 millions d’habitants, 50 de plus de 5 millions ainsi que 37 villes/​métropoles comptant entre 8 et 26 millions d’habitants (Dogan, 2004). Selon les démographes des Nations unies, trois milliards d’êtres humains sont désormais urbains soit un être humain sur deux alors qu’en 1950, une personne sur dix vivait en milieu urbain .

    Cette croissance urbaine devrait se poursuivre notamment pour les mégapoles tentaculaires comme Mumbai et Delhi qui passeront respectivement de 16 à 22 millions et de 12 à 19 millions en 2015 alors que Paris (10 millions) et Tokyo (35 millions) devraient rester relativement stables. La population de Shangai passera de 13 à 17 millions, celle de Dhaka (Bangladesh) de 12 à 17 millions, et celle de Lagos (Nigeria) atteindra 17 millions de personnes. Aussi dans 25 ans, les villes des pays en développement accueilleront 4 milliards d’habitants contre un demi milliard pour l’Europe et 300 millions en Amérique du Nord. Ce constat démographique est jugé par certains observateurs comme un fait susceptible de déstabiliser la planète au même titre que le changement climatique, les risques des marchés financiers ou encore le terrorisme. Compte tenu de la non-convergence entre urbanisation et développement économique, ils n’hésitent pas parler de « bombe urbaine ».

    3 La préoccupation des Nations unies (entre 1976 et 1996) sur la question de l’urbanisation est clair (...)
    4 Voir le rapport, World Urbanization Prospects des Nations unies régulièrement mis à jour sur Intern (...)
    5 Consulter les travaux de David Satterthwaite, directeur du programme des Etablissements humains à l (...)

    Dans les pays non touchés par la mondialisation (également qualifiés de pays moins avancés, PMA), l’urbanisation s’explique principalement par l’arrivée de ruraux fuyant la misère des campagnes, suite à une succession de mauvaises récoltes liées aux intempéries climatiques et à la désertification des sols ou encore suite à des affrontements violents et des situations d’insécurité. La notion de réfugié jusqu’ici assimilée à celle de réfugié politique inclut à présent une nouvelle catégorie, celle des réfugiés de l’environnement. Comme par ailleurs, ces villes ne sont pas en mesure d’offrir emplois et logements aux nouveaux arrivants, la fracture entre pays touchés par la mondialisation et ceux exclus, risque de s’accroître. Dans les pays du nord, 6% de la population urbaine vit dans une situation précaire alors que les trois quart de la population urbaine des pays du sud vit dans le plus grand dénuement. Un milliard d’habitants vivent aujourd’hui dans des bidonvilles, privés d’eau potable, d’hygiène et de sécurité non loin de nouveaux quartiers récents accueillant entreprises et ménages ancrés dans les réseaux économiques de la dynamique économique mondiale. Le sociologue Mike Davis est même allé jusqu’à parler de « planète de bidonvilles » Kibera, le plus grand bidonville africain est localisé à Nairobi (capitale du Kenya) où siège la division Habitat des Nations unies qui recense 200.000 bidonvilles dans le monde en 2007.

    Certains architectes comme Richard Burdett qui fut en charge de la 10eme Biennale d’architecture de Venise (novembre 2006) -où 16 villes de quatre continents ont été présentées- déclarent préférer utiliser le terme de « mégapole » plutôt que celui de « ville ». Cet intitulé leur permet d’une part de souligner l’ampleur du phénomène urbain et d’autre part de mettre l’accent sur le rôle de leur profession en ce début de siècle qualifié de « premier siècle urbain ». Mais des spécialistes du développement préfèrent distinguer le phénomène « métropolitain » du phénomène « mégalopolitain », pour mieux souligner l’articulation avec la dynamique économique dans le premier cas et le lien plutôt distendu dans le second. Aussi une « ville méga » (ou une entité « mégapolitaine »), expression faisant principalement référence à la taille et au poids démographique, est plus adaptée au contexte des pays moins avancés et des pays émergents alors que l’entité métropolitaine participe pleinement de la dynamique globale (Haeringer, 2001, Dogan, 2004). Une ville « méga » est une ville qui s’affirme à l’échelle mondiale en raison de son poids démographique et de son rythme de croissance démographique et qui de ce fait véhicule l’image d’un univers chaotique en raison des tensions entre les différents groupes sociaux qui l’habitent.

    Outre la reconnaissance de cette dichotomie entre urbanisation et croissance économique, les chercheurs soulignent également combien toute tentative de hiérarchisation des villes à l’échelle mondiale sur la base de simples données démographiques est un exercice hasardeux. Ils mettent l’accent sur la multiplicité de variantes nationales pour délimiter le territoire des villes et des agglomérations (Moriconi-Ebrard, 2000). Certains d’entre eux estiment par ailleurs que le mot « ville » est devenu moins précis depuis qu’il ne s’oppose plus vraiment à celui de « campagne » notamment dans les pays riches industrialisés (le niveau de vie est plus ou moins similaire en milieu urbain et en milieu rural) où l’ « urbain » (incluant le suburbain et le péri-urbain) a pris le relais de la ville (Berque & al). Ce point de vue doit toutefois être plus nuancé quand on se réfère à la réalité des pays émergents (Wu Jinglian 2005), où la dichotomie entre les deux mondes non seulement perdure mais s’accentue, en raison des inégalités sociales entre les habitants des villes et ceux des campagnes.

    Aussi l’émergence d’un récent questionnement sur l’idée de ville à l’aube du XXIe siècle, contraste sérieusement avec les représentations des chercheurs du siècle dernier sur deux points. En effet jusqu’ici penser la ville à l’échelle mondiale signifiait d’une part faire référence au paradigme capital participant ainsi à l’idée de hiérarchie nationale et non de réseau (Arrault 2006) et d’autre part accorder au poids démographique le statut de variable discriminante. Ces deux critères étaient considérés fondamentaux pour juger de la dynamique économique. Dans un ouvrage de 1966, Sir Peter Hall, dans la continuité des travaux de Patrick Geddes et d’Adna Ferrin Weber (chercheur américain qui dans son ouvrage de 1899 faisaient référence aux travaux de Paul Meuriot et de Pierre Emile Levasseur), reprend le terme de « ville mondiale » : à la page 10 de son introduction, il écrit « l’accroissement de la population urbaine est particulièrement rapide dans les villes mondiales ». Il est vrai qu’à l’époque, l’urbanisation ne concernait que les pays industrialisés, comme le laisse supposer le choix des villes étudiées excluant toute référence aux pays du sud. A l’heure de la deuxième mondialisation, de nouveaux indicateurs sont désormais pris en compte pour hiérarchiser les villes à l’échelle mondiale : on parle ainsi désormais de ville mondiale et de ville globale.
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    Post-it Re: Mondialisation ou globalisation (en)

    Message par Syfou Lun 20 Sep - 22:25

    Suite :À l’heure de la « deuxième » mondialisation, une ville mondiale est-elle forcément une ville globale ?

    Ville globale (global city) et ville mondiale (world city) : la genèse de ces deux termes dans le monde anglo-américain

    Les deux expressions « ville mondiale » et « ville globale » ont été forgées par des chercheurs anglo-américains qui utilisent indifféremment les deux termes. L’auteur de toute publication scientifique précise ainsi désormais que l’usage de « world city » remonte à l’article phare de John Friedmann et Goetz Wolff (1982) et que celui de « global city » revient à l’ouvrage de Saskia Sassen (1991). Mais dans le cadre d’échanges amicaux avec les collègues outre-Atlantique, la majorité d’entre eux est d’accord pour affirmer que « global city » reflète certainement mieux que « world city » les mutations structurelles des villes en charge du commandement de l’économie globale même s’il est vrai que l’inconvénient de « global city » réside dans le fait que l’expres​sion(reposant sur le choix d’indicateurs prenant en compte les activités boursières et l’ingéniérie financière) a été initialement utilisée pour trois villes New York, Londres et Tokyo. Cette remarque a d’ailleurs conduit à relativiser l’amalgame entre ces trois villes et le phénomène « global » dans un article écrit par Sassia Sasken pour le Debat (1994), « La ville globale : Eléments pour une lecture de Paris ».

    Les deux figures de cette avancée conceptuelle, Friedmann et Sassen6, partagent une vision commune de l’avènement d’un système monde de production et de marchés (emerging world system of production and markets) qui tout en opérant une décentralisation spatiale des unités de production -grâce aux technologies de communication et d’information- maintient le principe de la centralité pour toutes les opérations stratégiques (relevant de la sphère du financement, des questions juridiques et de la comptabilité). La centralisation de ces opérations dans quelques villes localisées dans différentes régions du monde entraîne une reconfiguration et un renforcement de l’effet réseau entre ces villes, une situation susceptible de modifier ou encore de peser sur la vie politique locale et nationale. Friedmann et Wolff ont signalé les enjeux au niveau local ou encore infra-national alors que Sassen a explicitement parlé de l’Etat. Dans ce contexte reconnu comme inédit, la thématique du local devient un enjeu majeur en vue d’assurer une certaine régulation des flux globaux. D’où la formulation par les sciences sociales de trois questions jugées centrales pour l’action publique: -comment arbitrer entre les intérêts des habitants et ceux des entreprises transnationales ? -l’intervention de l’Etat est-elle pertinente ? –comment favoriser une meilleure coopération entre les différents échelons territoriaux de l’intervention publique ?

    Dans l’article de 1982, Friedmann et Goetz reconnaissent avoir emprunté l’expression « world city » à Peter Hall. Toutefois contrairement à ce dernier, ils affirment de manière explicite leur refus de se limiter à la taille de la ville (poids démographique), de prendre en compte le statut de capitale ou encore toute forme d’inscription spatiale (agglomération ou conurbation) et la priorité d’une réflexion inscrite dans l’articulation entre ville et économie mondiale. Leur hypothèse s’appuie sur les travaux d’économistes d’avant-garde dont Christian Palloix mettant en évidence la logique d’émancipation du capitalisme du cadre national. L’économie mondiale ne se réduit plus à la somme des économies nationales, elle inclut un nouveau segment, l’ « économie globale ». L’analyse est pertinente pour deux raisons. Elle présente l’avantage de dépasser la vision (traditionnelle) d’un monde divisé en deux : le Nord avec les pays industrialisés et le Sud incluant pays pauvres et pays en voie d’industrialisation pour laisser entrevoir la figure des pays émergents. Elle souligne, en outre, les limites d’une opposition classique entre centre et périphérie pour proposer le principe d’une possible convergence à l’échelle mondiale. Les notions de centralité et de hiérarchie ne sont pas jugées révolues mais susceptibles d’être retravaillées du fait que monde de la production et de la consommation s’organisent désormais sur la base d’un réseau de « world city » (world economy spatially articulated through world-cities). Désormais la « world city » ne se vit plus uniquement comme une ville située au sein d’un Etat-nation (comme l’entendait Peter Hall) mais comme une ville articulant « économie globale » et « territoire national ».

    Pour Saskia Sassen tout comme pour John Friedmann et Goetz Wolff, une « global city » ou encore une « world city » s’organise autour de « clusters » (quartiers ou d’espaces spécialisés et regroupant des activités relevant d’un même secteur économique). Ils reconnaissent tous la spécificité du « premier » cluster parce qu’incluant des emplois exigeant de hautes qualifications dans les secteurs bancaires, financiers, juridiques et comptables. Le deuxième cluster comprendrait des emplois ayant pour finalité de rendre service au premier avec la promotion immobilière, les hôtels, restaurants, services domestiques et polices privées. Le troisième cluster assez dépendant du deuxième s’organisant autour des activités liés au tourisme. Le taux de croissance des emplois dans ces trois clusters jugé rapide se fait également au détriment d’un quatrième cluster, celui des emplois industriels (en dehors bien entendu de la haute technologie). Les institutions publiques (enseignement supérieur, recherche, établissements scolaires…) représentent un cluster à part entière alors que le sixième cluster regroupe les activités relevant de l’économie informelle. Les auteurs parlent d’ « informal, floating and street economy » et reconnaissent le caractère polarisé de la « world city » où cohabitent une société transnationale (cosmopolite) ayant un niveau de vie élevé et une « underclass » alimentée par des flux migratoires (incluant des clandestins) et vivant à la marge de l’économie formelle.

    La dimension spatiale de la ville globale a été souligné par le géographe Allen Scott qui dans le cadre de la conférence organisée en 2000 sur le campus de UCLA, a choisi l’expression « global city-region » ou « ville région globale » pour rendre compte du rôle des villes dans le commandement de l’économie globale. L’articulation entre l’économie globale et la ville entraîne une reconfiguration spatiale de l’ensemble. Comme l’indiquent les travaux empiriques, les emplois nobles relevant principalement de la sphère financière sont certes principalement localisés dans un quartier de la ville centre de la métropole ou ville-région mais cette concentration a eu pour effet de restructurer l’espace du marché du travail qui inclut désormais les univers suburbain et périurbain. Aussi l’expression ville-région globale met en évidence les inégalités territoriales entre les municipalités composant l’aire métropolitaine ou la ville-région et elle autorise à rendre plus explicite leur statut de rivalité pour attirer les entreprises et les ménages ainsi que la reproduction des inégalités sociales. Ce qui pose la sérieuse question de la gouvernance des entités métropolitaines.

    Pour les chercheurs anglo-américains qui prennent pour référence la dynamique économique de la deuxième mondialisation également qualifiée de globalisation parce qu’elle ne se limite pas à la simple internationalisation des flux de capitaux, de biens et de personnes, toute différence entre « ville globale » et « mondiale » est jugée insignifiante. Or ce point de vue n’est valable que si l’on considère la mondialisation comme une nouvelle phase du capitalisme et que l’on néglige les autres dimensions de la mondialisation, comme par exemple l’influence culturelle. Une ville peut être qualifiée de mondiale si à l’échelle mondiale, elle est connue de tous, si elle exerce un pouvoir d’attraction et d’influence en raison de son patrimoine historique par exemple et si elle est en mesure de se qualifier pour se positionner dans la hiérarchie des villes accueillant les flux touristiques.
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    Post-it Re: Mondialisation ou globalisation (en)

    Message par Syfou Lun 20 Sep - 22:31

    Suite :À l’heure de la « deuxième » mondialisation, une ville mondiale est-elle forcément une ville globale ?

    La mondialisation, un processus multidimensionnel : distinguer les deux concepts

    L’article de Friedmann et Wolff esquissant il y a vingt cinq ans les contours d’un programme de recherche urbaine en proposant le principe d’une articulation à établir entre la ville et les mutations structurelles de l’économie mondiale ainsi que l’ouvrage de Sassen ayant enrichi la réflexion théorique à partir d’un sérieux travail empirique menée sur les trois premières villes impliquées dans cette nouvelle phase du capitalisme s’affranchissant du cadre national, ont facilité la remise en cause du paradigme traditionnel de la ville mondiale mais ils ont également effacé toute distinction possible entre « ville globale » et « ville mondiale ». Leur énoncé était certes audacieux et périlleux alors que d’autres chercheurs ancrés dans une démarche -que certains qualifieraient de déterminisme technologique- prônaient le déclin de la ville parallèlement à l’avènement des technologies de communication et d’information. Mais tout en rappelant les arguments de ces deux auteurs favorables à une équivalence entre « ville globale » et « ville mondiale », l’analyse se propose ici de revendiquer l’intérêt de leur distinction. Cette proposition repose sur l’hypothèse que la mondialisation ne peut en aucun cas se réduire aux seuls flux financiers et à l’émergence de la firme globale dans le cadre d’une mutation du capitalisme mais qu’elle exige de prendre en compte d’autres paramètres comme la dimension culturelle. En effet certains anthropologues n’hésitent pas à rappeler la dynamique du processus de déterritorialisation des cultures au travers des diasporas et des minorités transnationales (Appadurai 1996) pour mettre en évidence les phénomènes de métissage, atténuant ainsi les craintes liées à l’homogénéisation du monde ou encore à son américanisation.

    Sassen insiste sur la question du rôle stratégique des villes dans l’économie globale en s’appuyant sur des données mettant en évidence trois villes (NY, Londres et Tokyo) devenues des lieux incontournables pour les entreprises financières et les services spécialisés (considérés comme des secteurs économiques de pointe). Elle propose de les qualifier de « globale » (global) plutôt que mondiale (world cities) dans la mesure où elles ne se réduisent pas à de simples niches économiques d’une économie mondialisée. Son ouvrage explique la manière dont la communication informationnelle autorise un processus de dispersion de la production industrielle à l’échelle mondiale mais combien cette dispersion exige en contrepartie la réorganisation de l’industrie financière autour de nouvelles centralités. Sassen a certes signalé l’impact de ce rôle « global » sur l’urbanisme et les nouvelles opérations immobilières - avec Battery Park City à New York, Canary Wharf à Londres et le téléport à Tokyo- ainsi que le processus de « gentrification » à l’initiative d’artistes qui ne tardent pas à être relayés par les nouvelles classes sociales branchées dans les réseaux globaux. Cette dimension est toutefois jugée secondaire par rapport aux véritables enjeux économiques et politiques, même si la thématique de la gentrification a par la suite été remarquablement travaillée par de nombreux géographes dont Neil Smith.

    Distinguer les concepts de « ville mondiale » et « ville globale », contrairement aux chercheurs anglo-américains utilisant indifféremment les deux, s’impose si l’on veut éviter d’associer le processus de la mondialisation à sa seule dimension économique. Ainsi « ville globale » paraît approprié quand il s’agit de mettre en évidence l’articulation entre une ville et l’économie globale alors que l’idée de « ville mondiale » s’avère plus pertinent pour signifier le degré d’attraction qu’exerce une ville à l’échelle mondiale en raison de son passé historique, de son patrimoine, de la spécificité de sa production à une époque donnée ou encore de sa capacité à attirer des flux de touristes. La « ville globale » exprime clairement la spécificité de notre « deuxième » mondialisation (qualifiée également de globalisation) en raison de l’émergence de la firme globale parallèlement à l’usage d’internet autorisant la connexion en temps réel avec des acteurs en dehors de toute référence géographique. L’entreprise globale détient en effet la capacité de localiser ses unités de production dans différentes villes ou régions du monde (en fonction par exemple de la proximité des marchés de consommation ou du coût du travail) tout en exigeant en retour des opérations de contrôle et de direction hautement centralisées prenant place dans des villes qualifiées de « globales ». La décentralisation ou encore la dispersion des tâches de la production ne s’est pas accompagnée d’une décentralisation équivalente du pouvoir et des profits, ce qui a priori favorise donc la « ville globale ». Aussi plus l’économie se globalise, plus la concentration de fonctions relevant du commandement ou encore du leadership se renforce au profit de quelques villes en mesure d’attirer et de contrôler les flux de capitaux.

    La ville mondiale fait toutefois référence à d’autres vecteurs de la mondialisation, comme le champ culturel ou le champ du patrimoine historique. En opérant cette distinction entre ville globale et ville mondiale, on reconnaît que Miami, Los Angeles, Chicago ou Phoenix (contexte américain) sont des villes globales au même titre que New York même si cette dernière maintient sa suprématie dans l’ingénierie financière. Mais parmi ces cinq villes des Etats-Unis, on peut facilement reconnaître que New York et Los Angeles sont par ailleurs des « villes mondiales ». Tout au long du XXe siècle, New York a été perçue comme la figure emblématique de la ville construite sur la base d’une immigration issue du monde entier et qu’elle a largement contribué à l’émergence et à la diffusion de l’art moderne. Quant à Los Angeles, elle a acquis grâce à Hollywood, le statut de « capitale mondiale » du cinéma dès les années 30 et maintient encore son rôle en dépit de l’influence croissante de Bollywood. Nul ne peut remettre en cause l’attractivité mondiale de Venise même si elle n’est plus comme à l’heure de la mondialisation pré-moderne un centre majeur de l’économie. Hong Kong est une ville « globale » en raison de l’activité de sa bourse mais on est en droit de s’interroger sur son classement dans la liste des villes mondiales. En Amérique latine, Mexico a certainement un rang mondial en raison de son patrimoine historique, du rayonnement de sa culture et de sa capacité à attirer des touristes mais elle ne figure pas au rang des villes globales comme Sao Paulo (Droulers, 1998) qui par ailleurs commence à s’affirmer comme « ville mondiale » grâce au rayonnement par exemple de son orchestre symphonique (Osesp). Paris et Londres appartiennent au réseau des villes globales mais elles ont également le privilège d’être des « villes mondiales ».

    Le souci de cette distinction entre « ville mondiale » et « ville globale » susceptible de se traduire par des travaux empiriques en géographie n’a pas pour seule ambition de prendre distance par rapport aux ancrages théoriques des collègues américains et ainsi d’affirmer la contribution de la recherche française au débat scientifique. Il participe de ce choix explicite en faveur d’une hypothèse de la théorie de la mondialisation non confinée au seul champ économique.

    Conclusion : une « ville mondiale » se distingue d’une « ville globale »

    Les chercheurs anglo-américains ont participé à l’émergence d’un nouveau paradigme de la ville mondiale remettant ainsi en cause les définitions plus traditionnelles prenant en compte le poids démographique ou encore le statut de capitale. Ils ont alors utilisé de manière indifférente les expressions de « ville mondiale » et de « ville globale », ce qui explique la non-distinction faite entre les deus dans la recherche anglo-américaine. Après avoir retracé l’émergence d’un questionnement sur le statut de la ville mondiale à partir des années 1980 et après avoir souligné son ancrage dans une réflexion se donnant pour objectif d’assurer l’articulation entre la ville et le rôle de commandement de l’économie globale (un segment de l’économie mondiale) à partir des textes de John Friedmann et de Saskia Sassen, l’analyse réaffirme l’impératif de différencier « ville mondiale » et « ville globale ». Tout en reconnaissant la dynamique de l’économie globale et l’avantage que présente l’expression « ville globale » pour signifier ses points d’ancrage, il paraît hasardeux d’assimiler la ville mondiale (world city) à la ville globale (global city). Difficile en effet d’imaginer que la mondialisation en cours est en mesure d’effacer toute forme d’héritage historique et d’influence culturelle pour se réduire à de simples flux financiers et flux de communication.

    Par:Cynthia Ghorra-Gobin
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    Post-it Re: Mondialisation ou globalisation (en)

    Message par Syfou Lun 1 Nov - 23:21

    Un "nouvel ordre mondial" de l'information ?

    On se souvient que pendant les années 1970 il était de bon ton de pourfendre le monopole occidental des agences de presse. On souhaitait « un nouvel ordre mondial de l'information », c'est-à-dire en gros une information venant du Sud.

    Nous étions alors dans les utopies du « nouvel ordre mondial » tous azimuts (« stabilisation » du prix des matières premières, « démocratisation » de l’ONU etc.) J’avais à l’époque ferraillé contre ces délires dans Le socialisme contre le tiers monde.

    Puis tout cela s’était atténué avec la prise de conscience que donner la majorité à l’ONU aux partis communistes russes, chinois et affiliés ou enrichir les autocrates du Sud n’était pas l’idéal, tandis que capotaient les accords de cours de stabilisation des matières premières.

    On s’était en particulier aperçu que "l’information" venue du Sud (et, alors, de l’Est) n'en n'était pas une, venant de régimes liberticides.

    A partir de 1976 (chute de Saïgon), et de 1979 (Invasion de l’Afghanistan), l’URSS remplaça les EU dans le rôle du « méchant », puis disparut avec la plupart des partis frères, tandis que les PC chinois et vietnamien réussissaient un remarquable tête à queue. Il y eut un mouvement intellectuel parallèle avec « les nouveaux philosophes » qui entama en France la majorité intellectuelle marxisante.

    Mais l’empreinte dans les esprits restait coriace, et les altermondialistes reprirent le flambeau (D’où ma nouvelle réaction avec''Le mythe du fossé Nord-Sud)''. Les altermondialistes s’allièrent aux islamistes radicaux contre l’Occident, avant de s’apercevoir qu’ils divergeaient sur tout le reste et de se retrouver par ailleurs « trahis » par une des « victimes », selon eux, de l’Occident, la Chine, qui se développa en ignorant leurs idées. Et voici que ces deux ex-amis mettent en œuvre concrètement ce « nouvel ordre de l’information », sans en reprendre l’utopie gaucho-libertaire.

    Il ne s’agit plus de parlotes sorbonnardes ou onusiennes, mais de conquérir les médias : radio, télévision et Internet. Cela en s’appuyant sur l’argent du pétrole pour les uns, sur la percée dans l'industrie, les services qualifiés, puis la recherche scientifique pour les autres, Chine en tête. L’argent du pétrole va à la Russie, à l’Arabie, à l’Iran et de là cascade vers diverses entreprises hostiles par conviction ou intérêt, via l’action étatique (Iran, Arabie …) ou le détournement de l’importante charité musulmane, voire par simple racket physique ou moral.

    Le résultat concret est que le rôle mondial qu'ont eu la BBC, CNN ou la Voix de l'Amérique est en train de s’affaiblir. Ces grands réseaux diffusant les idées occidentales buttent sur de plus en plus d'obstacles et sont de plus en plus concurrencés. The Economist du 14 août nous en donne ci-dessous quelques exemples.

    Les obstacles sont le refus des autorités locales de retransmettre en FM : ainsi la Voix de l'Amérique en russe n'est plus relayée que par une radio locale au lieu de 85 en 2003. Plus grave est la concurrence dans les têtes des auditeurs et spectateurs : depuis 2006 la Chine, l'Iran, le Japon ont lancé des chaînes internationales d'information en anglais et bien d’autres langues. La seule chaîne chinoise d'informations internationales a un budget de 15 fois celui de son homologue de la BBC, et à des programmes dans un plus grand nombre de langues. Parallèlement la BBC et La voix de l'Amérique ont fortement diminué leurs émissions en ondes courtes tandis que la radio internationale chinoise les doublait. Les réseaux locaux s'ajoutent à cette concurrence : le Kenya est passé ainsi d'une chaîne nationale à 20 télévisions et 80 radios.

    Le Qatar mérite une mention spéciale : ce petit émirat, en froid avec l’Arabie Saoudite, a lancé la chaîne Al Jezirah en 1996. Cette chaîne a eu immédiatement un grand succès, étant en tête dans sa région avec 39 % des auditeurs contre 1 % pour la chaîne lancée par l'Amérique pour la concurrencer. Elle a internationalisé son action en lançant un réseau en anglais qui s'appuie sur 80 bureaux locaux, avec un effort particulier vers l'Afrique. Sa percée vient de sa relative liberté de ton, qui contraste avec le terne et le convenu des chaînes nationales officielles. Les citoyens des pays arabes pouvaient enfin avoir sur leur propre pays d’autres nouvelles que celles acceptées par la censure. C’était un grand progrès, l’ouverture d’une fenêtre sur l’extérieur, avec un grand professionnalisme et « un très bon arabe, très agréable à écouter » me disent de nombreux Maghrébins. Vu d’Occident, c’est certes « une fenêtre sur l’extérieur », mais elle donne sur la cour, entendez qu’elle est très arabocentrée. C’est un atout, car les chaînes françaises reçues au Maghreb se soucient d’abord de leur audience en France, et ne donnent pas à leurs interlocuteurs du Sud suffisamment de nouvelles de la région qui les intéresse. De plus, comparées à Al Jezirah qui est très pro palestinienne, elle semblent pro-israéliennes (alors qu’Israël les accuse d’être pro-palestiniennes), et leur crédibilité en souffre. Or Al Jezirah « se talibanise » d’après ses propres présentatrices, après avoir « lancé » Ben Laden en diffusant ses communiqués (ce qui ne doit pas faire oublier que ledit Ben Laden à été « créé » par les Américains pour contrer les soviétiques en Afghanistan ).

    La bataille est également rude sur Internet, qui est bon marché et bien adapté aux audiences dispersées. C’est devenu un média de masse qui concurrence la presse et la télévision. Là aussi d’abord américain, puis occidental au sens large (les Sud-Coréens et les Japonais ont été parmi les premiers à s’y engouffrer), il est maintenant répandu partout où l’électricité est présente, en Chine bien sûr, mais aussi dans une grande partie du reste du monde, avec un retard important pour l’Afrique subsaharienne. Il bénéficie aux Occidentaux : en Russie, si la diffusion traditionnelle de La voix de l'Amérique recule, ses vidéos sont de plus en plus téléchargées, mais la Chine, l’Iran, la Tunisie et bien d’autres s’opposent à son usage « occidentalisant » (libéralisme politique, de mœurs, de croyance…) en le bloquant de mille façons (voire le bras de fer entre Google et le gouvernement chinois) et en s’en servant de manière offensive. De même pour les islamistes, dont les sites vont du rappel des traditions musulmanes (ou présentées comme telles à un public mal formé) au manuel de maniement des explosifs et à l’appel au meurtre. On en est arrivé à une guerre au sens propre, où les services secrets paralysent ou détournent les sites de l’adversaire.

    Ainsi, sans que le terme soit réapparu, « le nouvel ordre mondial de l’information » prôné par les gauchistes de naguère se met en place sous nos yeux. C’est notamment une conséquence logique de la diffusion de l’efficacité économique par les idées libérales (ou, plus concrètement, par certaines d’entre elles au détriment des autres). Heureusement la baisse fantastique du coût de l’information permet à des acteurs « de la société civile » d’entrer aussi dans la danse. La suite des événements se jouera largement entre elle et les dictatures locales. Le rôle de l’Occident sera certes réduit, mais il restera important pour le soutien en idées, en expérience politique et historique et, espérons-le, en motivation. On me répondra que je suis un optimiste incurable.

    Auteur:par Yves Montenay de L'Institut Turgot
    Pour y voir un peu plus clair
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    Post-it Re: Mondialisation ou globalisation (en)

    Message par Daûphin_zz_47 Ven 5 Nov - 13:02

    Mondialisation et santé mentale

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    Post-it Re: Mondialisation ou globalisation (en)

    Message par Syfou Dim 5 Déc - 21:24

    Mouvements et résistances

    A l’aube de la guerre civile généralisée en Europe, un bref constat semble nécessaire. Les forces dictatoriales contrôlant les processus qui fondent notre réalité quotidienne se sont récemment doté de nouveaux atouts. Des atouts qui, évidemment, ont été patiemment maturé en partie grâce à la distillation de propagandes diverses et variées. Le but recherché est (et a toujours été) le même : étendre l’Empire. De Jules César à David Rockefeller & consorts, les choses n’ont vraisemblablement que peu changé. Les moyens sont différents, mais le but reste le même.

    Les moyens sont devenus suffisamment subtils pour entretenir un conditionnement social et mental permanent. Conséquence : L’extrême Majorité des revendications proposées par les collectifs, associations citoyennes, etc., sont en réalité voulues par et pour le système. La promesse de la « mondialisation heureuse » et sans-frontiériste a fait du chemin depuis Médecins Sans Frontières et Bernard Kouchner. Il ne s’agit plus seulement de se servir des maux de l’humanité pour introduire le droit d’ingérence (1) mais également de créer et/ou reprendre chaque combat pour étendre la globalisation de l’Empire.

    Face aux quelques États rebelles persistants, Wikileaks (2), la CIA et les associations dites « de défense des droits de l’homme » (mais jamais des droits de l’homme *et du citoyen*), développent une propagande digne des heures les plus sombres de l’occident moderne. Pendant ce temps, la crise économique persiste et l’éclatement des Nations européennes s’active. Et ceci, au profit de l’euro-régionalisme, qui permet notamment la création de patrouilles policières et militaires binationales : A la frontière franco-espagnole (3), franco-allemande (4), etc. (645 soldats allemands d’ici 2012 en Alsace). Combien de temps avant que ces patrouilles ne deviennent intégralement européennes puis mondiales ? Mais surtout, combien de temps avant qu’elles disposent des derniers moyens technologiques à l’initiative de la Rand Corporation ? (5)

    En parallèle, les « révolutions » menées par les différentes factions politiques se révèlent toutes plus naïves les unes que les autres : de la CNT à Attac, en passant par M. Mélenchon et son pseudo-combat contre le groupe le Siècle. Les prétendants au titre de « force d’opposition » ne manquent pas et recyclent continuellement les mêmes thèmes moraux : antifascisme, antiracisme, féminisme, anti-libéralisme, tiers-mondisme, etc. ; alibis de leur incapacité à proposer une véritable solution au problème. C’est pourtant le rôle que la « gauche » devrait jouer. Rôle qu’elle ne peut manifestement plus jouer, tant ses outils d’analyses sont à des années lumières de la réalité politique et sociale.

    Un point commun à tous les prétendus opposants au système les réunit dans leur incompétence, celui de l’incapacité d’analyser la situation, et de se servir d’outils justes et limpides. Combien d’entre-eux appellent à la critique du libéralisme, sans jamais avoir pris conscience qu’il s’agit d’autre chose ? Le libéralisme n’a jamais appelé à la privatisation des biens publics ni à la mise en place d’une économie de marché mondialisée. Le libéralisme s’érige contre la surcharge législative qui est un étau pour l’homme. Dans un système libéral : les lois doivent êtres peu nombreuses, claires et connues. Soit tout le contraire de ce à quoi nous assistons : la normativité à tout prix.

    Le néo-libéralisme quant à lui, qui n’a pour fonction que de coaliser les États alliés au système de domination mondiale, impose à ces derniers l’intégration des communautés et autres lobbys. Ces derniers donnent leur(s) avis, et cela à l’encontre du bien commun. En France, cela pose évidemment un problème constitutionnel, mais tout a été fait pour passer outre. En effet, la République est censée être indivisible et anticommunautaire, et ainsi garantir l’égalité de chaque citoyen et cela peu importe son origine, sa communauté ou ses possibles orientations personnelles. Mais, c’est exactement l’inverse qui se produit. Et l’Europe suit la même trame : Chaque lobby souhaite y imposer sa loi. Il y a donc une volonté farouche de poser des règles et des ordonnances là où il n’y en avait pas auparavant – ce qui est précisément l’inverse du libéralisme.

    Comment expliquer que les forces d’oppositions persistent dans leur incompétente critique ? Leurs porte -paroles sont bien souvent issus du monde universitaire, que l’on sait être particulièrement reclus, voire sectaire. L’école des hautes études en sciences sociales (EHESS), et dont la création n’aurait pas été possible sans l’appui financier de la Fondation Rockefeller, forme nombre de ces chercheurs incapables de trouver le moindre début de solution aux problématiques actuelles. (6) Il n’y a donc rien d’étonnant à ce qu’ils ne puissent sérieusement analyser la situation – encore moins disposer d’outils d’analyse perspicaces. Alors il se recyclent en défenseurs d’un ordre moral, qui n’a aucun rapport avec les véritables valeurs de la gauche progressiste. Au contraire, ils adoptent une posture réactionnaire typiquement totalitaire sur le plan idéologique. Rappelons-leurs que les penseurs, politiciens et chercheurs sont là pour servir le bien commun et non pour fixer les règles à suivre. C’est en cela que le système peut être bien plus pernicieux que ce que l’on croit : Il se présente sous de multiples formes.

    On ne peut donc rien attendre de ce système, ni des partis politiques. Les quelques authentiques opposants au système de domination ne seront jamais élus, et n’obtiendront jamais suffisamment de couverture médiatique pour instruire la population. Nous le savons. Que reste-il donc ? Que faire face à la gravité d’une telle situation ?

    Il est temps de s’allier, de se réunir – non pas pour combattre un système imbattable – mais pour organiser une résistance active : celle de l’avenir, de la vie. Il est temps de se demander ce dont on a réellement besoin pour la vie, de s’organiser afin de ne pas avoir à subir la dictature à venir. Combien de temps avant qu’une police mondiale équipée des derniers nano-drones et autres futures armes nécro-technologiques, vienne s’occuper de chaque opposant réel au système ?

    Peu de temps. Trop peu de temps. Il est inutile d’énumérer les nuisances produites par le système de domination mondiale, elles sont trop nombreuses, trop insidieuses, pour pouvoir en comprendre le sens. On pourrait même se demander si elles sont vraiment assimilables pour un esprit humain ? L’homme a son destin entre les mains, c’est donc à nous – personnes un minimum lucides – de montrer la voie : Ne plus avoir peur de revenir à la source de la vie humaine, avoir le courage de se libérer de l’aliénation matérialiste, retourner à ce qui est sain, vrai, assimilable même pour un enfant de 8 ans encore jeune et innocent.


    Par:Julien Teil, pour Mecanopolis

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    Post-it Re: Mondialisation ou globalisation (en)

    Message par Syfou Jeu 30 Déc - 0:44

    Guillaume Chaloin, Meeschaert: "Le continent africain recèle un énorme potentiel"

    Si les pays émergents, Chine, Inde et Brésil, en tête, continuent à soutenir la croissance mondiale, un nombre croissant d'investisseurs croient au potentiel de l'Afrique, qui pourrait devenir la zone émergente la plus dynamique dans les prochaines années. Guillaume Chaloin, gérant du fonds MAM Actions Afrique, nous fait partager ses convictions.

    Tradingsat.com : Pour quelles raisons faut-il d'après vous investir aujourd'hui en Afrique ?

    Guillaume Chaloin : Le continent africain recèle un énorme potentiel, qui est lié, paradoxalement, au fait que l'Afrique est restée totalement à l'écart de la mondialisation durant ces 20 à 25 dernières années. Elle entre aujourd'hui dans la globalisation, mais sa mutation économique est déjà bien enclenchée. Son PIB progresse de 5% par an depuis une dizaine d'années, soit un taux de croissance pas si éloigné de celui de certains pays émergents BRIC [Brésil, Russie, Inde, Chine]. Le président chinois Hu Jintao a d'ailleurs noué un "partenariat stratégique global", avec Jacob Zuma lors de la première visite d'Etat du président sud-africain en Chine.

    Tradingsat.com : Peut-on considérer l'Afrique comme une zone émergente ?

    Guillaume Chaloin : Hors Afrique du Sud et Afrique du Nord, on parle plutôt de « marché frontière ». Pour évoluer vers le statut "émergent", l'Afrique peut d'abord s'appuyer sur une plus grande stabilité politique. La crise ivoirienne ne doit pas faire oublier qu'il y a de moins en moins de guerres civiles en Afrique. Autre élément : le retour des élites sur le continent, qui est un phénomène assez récent, que la crise économique a accéléré. La très grande richesse du sol africain en matières premières suscite un intérêt économique croissant de la part des grandes puissances, ce qui soutient les opportunités de développement local.

    Mais le principal atout de l'Afrique est ce que l'on appelle le « dividende démographique », qui constitue un vrai moteur de la consommation locale. De 1 milliard aujourd'hui, la population africaine aura doublé d'ici 2050 ! Cette augmentation s'effectuera essentiellement dans les centres urbains, ce qui suppose de forts besoins en infrastructures. Plusieurs économistes estiment que l'Afrique pourrait représenter d'ici 2030-2040 un marché potentiel de plus de 1700 milliards de dollars, similaire à celui de la Chine aujourd'hui.

    Tradingsat.com : Quels sont les secteurs que vous privilégiez pour miser sur ce développement ?

    Guillaume Chaloin : Les ressources naturelles sont à la base de tout ; elles demeurent sous-exploitées au regard de leur potentiel. Elles sont à l'origine de la manne financière de pays comme le Nigeria par exemple, et entraînent le développement d'autres secteurs comme celui des télécoms. Le fond MAM Actions Afrique contient ainsi des valeurs telles que la pétrolière Afren, et les opérateurs Maroc Télécom, ou le Sud-Africain MTN Group. On s'intéresse également aux secteurs de la finance et de la distribution, avec notamment Standard Bank Group et Shoprite Holdings, deux autres groupes sud-africains. Pour les besoins en infrastructures, je mise notamment sur Orascom Construction.

    Tradingsat.com : Le producteur de bière Sabmiller est également l'une de vos principales lignes.

    Guillaume Chaloin : C'est le numéro deux mondial de la bière derrière Anheuser-Busch InBev. La bière est l'un des premiers secteurs sur lesquels il faut se positionner dans une économie pré-émergente à fort potentiel. Tout simplement parce que la consommation de bière est étroitement corrélée a la progression du pouvoir d'achat. C'est un grand classique ! Le parcours de la bière philippine San Miguel à la Bourse de Manille en est un bon exemple.

    Tradingsat.com : Peut-on miser sur l'Afrique avec des valeurs cotées à Paris ?

    Guillaume Chaloin : Assurément. Il faut profiter du fait que la cote parisienne est relativement riche en valeurs africaines. Les plus connues sont le distributeur CFAO, Maroc Télécom, et bien sûr Bolloré. Il devrait aussi y avoir bientôt Tunisie Telecom, le premier opérateur de téléphonie fixe et mobile tunisien, qui mène les démarches nécessaires à une double cotation à Paris et à Tunis. Je regarde aussi de près le développement de sociétés plus petites telles que le spécialiste des bois tropicaux Rougier, ou le producteur de caoutchouc SIPH, même si ces valeurs ne figurent pas dans le fonds.

    Tradingsat.com : Bolloré a progressé de près de 40% en 2010. Est-il encore temps d'acheter ?

    Guillaume Chaloin : Je reste résolument acheteur sur les niveaux actuels. Bolloré affiche depuis longtemps une décote de holding qui est appelée à se réduire, voire à disparaître avec le processus de simplification qui a été engagé par Vincent Bolloré. La diversification dans les médias ou dans la pile à combustible ne doit pas faire oublier que l'Afrique reste l'axe de développement principal du groupe. Cela fait longtemps que Bolloré a identifié le potentiel du continent, auquel il consacre la majeure partie de ses investissements, dans le transport et la logistique essentiellement.

    **Tradingsat.com**
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    Post-it Re: Mondialisation ou globalisation (en)

    Message par Sphinx Jeu 6 Jan - 23:32

    Le rêve Européen se terminera en cauchemar ou, plus vraisemblablement, dans une indifférence généralisée…

    La globalisation, on le sait, est à bien des égards responsable de nos déboires financiers. Pour autant, l'univers anglo-saxon n'est pas seul en cause pour avoir imposé cette vision du monde car l'intégration Européenne - en fait l'Union (monétaire) Européenne - a contribué de manière éloquente à l'intensification de cette globalisation. Cette Union - on le constate depuis la fin 2009 - n'est-elle en effet pas fondée sur le principe - on le sait aujourd'hui erroné - qui veut que, dans cette Europe et dans ce monde idéal, les stabilités financières et monétaires seraient la résultante quasi mécanique de règlements bien appliqués par les Etats et par les institutions importantes ? L'ensemble des développements (de nature financière) de l'Europe dès Maastricht n'ont-ils pas été construits selon le postulat d'une gouvernance allégée au possible ?

    Et que constate-t-on depuis un peu plus d'une année ou, en d'autres termes, quels sont les défauts de cette cuirasse volontairement trouée de tous côtés afin de faciliter toutes les interactions ? Que la globalisation financière à outrance combinée à un cadre institutionnel déficient exacerbent la vulnérabilité d'un ensemble (l'Union Européenne) dont une poignée d'idéalistes étaient persuadés qu'il fonctionnerait grâce au préalable de la responsabilité commune. C'était hélas compter sans l'appât du gain et sans les tendances démagogiques de l'écrasante majorité...

    Pourtant, cette Europe dont on rêvait avait tout pour elle tout en bénéficiant d'atouts considérables garants de son indépendance et de sa pérennité. Cet ensemble n'est-il ainsi pas totalement autonome du point de vue fondamental des échanges commerciaux ? Pour certains, il fallait toutefois parachever l'intégration financière de cette Union dans un contexte international en libérant et en stimulant à l'extrême les flux de capitaux. C'est ainsi qu'une Union autonome commercialement fut paradoxalement transformée en une zone totalement dépendante des investissements étrangers et, donc, des marchés financiers ... sans mise en place concomitante de garde fous ni de régulateur commun ! Ainsi, même à ce jour et après toutes les tourmentes de ces derniers mois, nul instrument collectif n'existe en vue de juguler - ou simplement de limiter les dégâts - de crises financières initiées à l'autre bout du monde.

    Voilà donc une monnaie unique, l'Euro, sciemment modelée dans le but de faciliter les échanges et transactions transfrontaliers mais qui n'est néanmoins nullement concernée par le processus de décision politique de l'Union qui suit ses propres logique et dynamique... Voilà donc un Traité - celui de Maastricht - basé sur le principe voulant que ce soient les forces du marché qui parviendraient à imposer discipline et stabilité au sein des membres de l'Union mais qui n'a (toujours) pas prévu de mécanismes corrigeant les ajustements majeurs subis par des économies adoptant cette nouvelle devise. En fait, le Pacte de Stabilité et de Croissance supposé régir cette union monétaire se bornait à établir un cadre pour les endettements respectifs de chacun des membres, établissant implicitement une suspicion selon laquelle si défaillance il y aurait, elle proviendrait des Gouvernements et non des marchés ! Du reste, comment respecter (au sens premier du terme) un Traité qui favorise la stabilité des prix et la lutte contre l'inflation au détriment de la promotion de la croissance, de la création d'emplois et de mesures sociales ?

    Ce rêve semble aujourd'hui de plus en plus voué à une mort prématurée car nul doute que des remèdes purement nationaux seront trouvés afin de régler les problématiques de chacune des nations Européennes en péril. Cette Union ressemble étrangement à l'antique étalon Or qui fonctionnait bien tant que tout le monde en respectait les règles mais qui a périclité dès lors qu'il fut abandonné par une seule nation...


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    Post-it Re: Mondialisation ou globalisation (en)

    Message par Daûphin_zz_47 Jeu 17 Mar - 12:56

    Le Jasmin et le retour des Etats-Nations

    Les peuples du Proche-Orient qui se soulèvent contre leurs tyrans ne brandissent ni le drapeau rouge de la révolution internationaliste, ni celui, vert, de l’islamisme radical panarabe. Les Tunisiens, Egyptiens, Algériens agitent la bannière de leurs Etats respectifs. Et les rebelles libyens – qui subissent bien des revers dans l’indifférence générale - ont ressorti l’ancien emblème banni par Kadhafi après son arrivée au pouvoir.

    Ce choix, apparemment anodin, marque la persistance de la notion d’Etat-Nation dans les consciences, voire de son retour, tant elle semblait rangée au musée par la globalisation qui, en apparence, a transformé les villes en villages et les Etats en provinces. Brandir son drapeau devient ou redevient un acte révolutionnaire et n’est plus le seul symptôme d’une hystérie de nature footballistique.

    Cela signifie-t-il que la globalisation n’a rien modifié dans les rapports entre peuples, Etats, institutions mondiales? En aucun cas. Le monde a bel et bien changé «de pôle et d’épaule» — dixit le poète Aragon — depuis l’effondrement de l’Empire soviétique, l’émergence de nouvelles puissances économiques, la mise en réseaux informatiques de la planète et l’intensification des échanges qui en est résulté.

    L’Etat-Nation est en passe de changer d’aspect mais il n’a pas été supprimé pour autant. Il reste l’un des éléments principaux de ce puzzle mondial qui se constitue. Dans son remarquable ouvrage «La Voie» qui vient de paraître chez Fayard, le penseur français Edgar Morin aborde, parmi bien d’autres thèmes, la question de l’Etat telle qu’elle se pose maintenant:

    «S’il faut que se constitue une conscience de Terre-Patrie (...) il faut aussi promouvoir le développement du local dans le global». Parmi les voies qu’il distingue, malgré son pessimisme, pour assurer un avenir à l’humanité, Edgar Morin évoque la tension entre «mondialisation» et«démondialisation»: «Il faut à la fois mondialiser et démondialiser (...) La démondialisation signifie le retour d’une autorité des Etats, abandonnée dans les privatisations au profit d’un capitalisme déterritorialisé, comportant le retour aux services publics».

    Si des formes nouvelles de gouvernance mondiale doivent trouver désormais une légitimité qui leur fait défaut — afin de régler des problèmes politiques, économiques ou écologiques qui ne peuvent être traités qu’à grande échelle — il n’en demeure pas moins que l’Etat-Nation reste le lieu adéquat pour établir le lien entre les solidarités de proximité et la vastitude mondialisée.

    En Europe, les succès des partis nationaux-populistes illustrent cette volonté des électeurs à ne pas être dépossédé de ce «lieu adéquat». Ils expriment un malaise qui est bien réel mais en offrant des solutions ineptes qui ne conduisent qu’à l’exclusion et à la haine. Aux partis de la droite libérale et de la gauche de gouvernement de reprendre ce drapeau national qu’ils ont laissé tomber.

    Jean-Noël Cuénod

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    Post-it Re: Mondialisation ou globalisation (en)

    Message par Syfou Lun 21 Mar - 23:48

    Abdoulaye Wade appelle les intellectuels du monde entier à se pencher sur les moyens « d’arrêter les dérives qui menacent l’humanité »

    Mondialisation ou globalisation (en) - Page 2 Wade1-10

    En décembre 2010, Abdoulaye Wade a voulu rassembler, à Dakar, les diasporas noires du monde entier. Lors de ce Festival mondial des arts nègres (Fesman), il n’a pas manqué de proclamer devant les représentants de peuples noirs venus du monde entier que « l’Afrique est en résistance » et que, dans ce mouvement, elle démontrait « la capacité de nos peuples à se battre dans des conditions créées par d’autres ». L’esclavage puis la colonisation ont formaté le continent africain. Les Africains vivent dans une Afrique qui n’est pas la leur. Qui est une Afrique voulue par les puissances coloniales puis par les multinationales.

    Il leur faut donc faire avec les moyens du bord ; y compris avec un « capitalisme » et une « mondialisation » dont les règles du jeu leur sont imposées. Margaret Thatcher, celle que l’on appelait « la Dame de fer » de la Grande-Bretagne libérale, utilisait à ce sujet un acronyme : « TINA » (« There is no alternative »). Effectivement, il n’y a pas d’alternative au système économique mondial si les Africains n’en cherchent pas. Ou s’ils laissent les autres en chercher pour eux. Ce qui est vrai de la « mondialisation » l’est aussi de « l’altermondialisation ». Quelques semaines après le Fesman, Dakar accueillait le Forum social mondial (FSM).

    Et on peut redouter que le Nord n’impose au Sud une vision ethnocentrique de ce que doit être l’altermondialisation de la même façon que la mondialisation a voulu laisser croire au monde qu’il fallait que nous soyons tous identiques dans notre cheminement pour être égaux.

    Dans la continuité du Fesman puis du FSM, Wade a entrepris de rassembler à Dakar des intellectuels du monde entier pour réfléchir aux moyens « d’arrêter les dérives qui menacent l’humanité » (cf. LDD Sénégal 0154/Mercredi 16 mars 2011). Le professeur Patrick Guillaumont, en charge du « contenu » de la conférence, a mis l’accent sur les problèmes liés à a croissance démographique du Sud face à un Nord vieillissant alors que les disparités de croissance ne font que s’aggraver, que les matières premières se raréfient tandis que le déficit alimentaire se généralise. Ajoutons à cela les changements climatiques, les contraintes énergétiques et les crises à répétition du système financier international et nous avons tous les ingrédients nécessaires à l’accroissement de l’insécurité et à la résurgence des conflits.

    Jeffrey Sachs, professeur et directeur de l’Institut de la Terre (Columbia University), conseiller spécial du secrétaire général des Nations unies pour les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD), a mis l’accent sur l’absence de consensus sur le modèle de croissance soulignant la nécessité urgente de donner la priorité à l’agriculture, aux infrastructures, aux secteurs sociaux et à l’environnement. On connaît les positions de Sachs : si nous ne choisissons pas un autre modèle de croissance ce sera le chaos. Il l’a réaffirmé récemment (Les Echos du 14 mars 2011) : « L’alternative est de choisir la voie de la coopération politique et sociale, à la fois au sein de chaque pays et au plan international […] Cette voie est celle d’une prospérité partagée grâce à de meilleures technologies, à une équité politique et une prise de conscience morale ».

    L’ancien président de la Commission européenne (1999-2004) ; ancien président du Conseil des ministres italien (1996-1998), président de la Fondation pour la collaboration entre les peuples, « Il professore » Romano Prodi, a souhaité que le « Groupe de Dakar » sorte des sentiers académiques pour s’engager ouvertement sur la voie de l’efficacité : « Il s’agit de prendre des décisions fortes permettant à l’Afrique de travailler ensemble ». Il faut, selon lui, identifier les défis et les domaines dans lesquels il est possible de trouver un consensus afin de promouvoir la participation des pays africains à la gouvernance mondiale. Le fondateur de la coalition de centre gauche L’Olivier prône une approche africaine de la gouvernance mondiale qui permettrait d’infléchir cette gouvernance.

    En quelque sorte, une « gouvernance mondiale décentralisée » pour reprendre la formule de Pascal Salin, professeur émérite à l’université Paris-Dauphine, un « libéral » opposé à l’interventionnisme des Etats, adepte des analyses monétaristes des économistes de l’école autrichienne. Selon lui, la « gouvernance mondiale décentralisée », permettrait, tout en mettant l’accent sur des principes universels, de prendre en compte la diversité du monde puisqu’il ne saurait y avoir « d’uniformisation des recettes ».

    L’Algérien Mohamed Bedjaoui, juriste de formation et de passion (il a été avocat au barreau de Grenoble dans les années 1950, doyen de la faculté de droit d’Alger, ministre de la Justice, président de la Cour internationale de justice de La Haye) mais également homme politique (ambassadeur en France, ministre des Affaires étrangères - cf. LDD Algérie 015/lundi 2 mai 2005) est un institutionnaliste : il prône l’établissement d’une charte des droits et responsabilités des Africains dans la gouvernance mondiale et réclame que les questions de gouvernance soient discutées au sein même des Nations unies. Impossible, bien sûr, de reprendre toutes les communications et toutes les interventions de ce vendredi 18 février 2011.

    D’autant plus qu’il ne s’agissait, ce jour-là, que de déblayer le terrain. Le professeur Iba Der Thiam (Université Cheikh Anta Diop), déjà omniprésent lors du Fesman, était, avec Guillaumont, en charge du « contenu » de la conférence ; nul doute que les travaux de ce « Groupe de Dakar » feront l’objet d’un « dossier finalisé » dans la perspective de préparer la « Grande conférence » d’octobre 2011 (dans l’intervalle sont prévues des consultations informelles).

    Beaucoup s’étonneront de ce que Wade vienne ainsi titiller les « altermondialistes » sur leur terrain favori : « Un autre monde est possible » (Iba Der Thiam n’a pas manqué de reprendre d’ailleurs ce slogan soulignant que, « dans la perspective de la définition de cette nouvelle vision, la voix de l’Afrique doit se faire entendre »). Il est vrai que Wade est un libéral. Et cela ne date pas d’aujourd’hui. Mais, comme il le disait, voici quelques années, dans son discours à l’Académie des sciences d’outre-mer sur « l’Afrique dans les enjeux mondiaux contemporains » (Paris, le 19 février 2003) : « Le libéralisme dont je me réclame n’est pas un libéralisme sauvage générateur de monopoles et d’impérialismes.

    C’est un libéralisme social qui intègre la démocratie, la lutte contre la pauvreté, la prise en compte de la demande sociale ». Mais, conscient d’appartenir à une société où la concurrence est exacerbée, il sait qu’il lui faut agir sans perdre de vue que les dés sont pipés : les plus forts imposent aux plus faibles des règles du jeu à géométrie variable. C’est pourquoi quand certains prônent une « altermondialisation », il ne s’insurge pas mais entend affirmer que la priorité est de d’affirmer : « Une autre Afrique est possible ». Une Afrique rassemblée car, il l’a écrit voici bien longtemps déjà (« L’Afrique et la globalisation », in le quotidien Le Monde daté du 14 novembre 2001) : « Libéral convaincu, je n’en réclame pas moins, dans les conditions actuelles du commerce international, la protection de certains produits africains.

    Car, malheureusement, beaucoup de ceux qui parlent du libéralisme ignorent totalement cette notion, qu’ils interprètent à leur façon […] En fait, nos partenaires du Nord, partisans de la globalisation comme nous, ne raisonnent malheureusement pas en termes d’intérêts de l’économie mondiale globale. En réalité, pour eux, l’économie mondiale se confond avec l’économie des pays développés ».

    La Dépêche Diplomatique

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    Post-it Re: Mondialisation ou globalisation (en)

    Message par Sphinx Mar 22 Nov - 22:33

    Dans la mondialisation, la Chine tire véritablement son épingle du jeu. Comment et pourquoi en est-on arrivé là ?

    Mondialisation ou globalisation (en) - Page 2 Web_mo10
    Spoiler:

    C’est à ces questions que répond le célèbre journaliste économique Jean-Michel Quatrepoint. Son nouveau livre, accessible à tous, permet de décrypter toutes les causes de la crise.

    Mourir pour le Yuan ?, de Jean-Michel Quatrepoint est publié par François Bourin.
    La note de Philippe Vallet :

    Mot de l'éditeur

    Depuis un quart de siècle, nous vivons sur le dogme d’une globalisation inéluctable, stade ultime du capitalisme, censée apporter bonheur et prospérité au plus grand nombre. Or, ce monde global débouche sur une crise… globale. Comme il y a un siècle, lorsque la première globalisation s’est effondrée avec la première guerre mondiale. A l’époque, il ne manquait pas de bons esprits, à gauche comme à droite, pour prédire la fin des nations… grâce à l’internationalisation des échanges, des marchés et des capitaux facilitée par les nouvelles technologies et les moyens de communication. L’interdépendance des économies rendait la guerre quasiment impossible, disait-on. On a vu ce qu’il advint de ces prophéties.
    Cette seconde globalisation, amorcée depuis un quart de siècle, a reproduit les mêmes erreurs. On a poussé les feux du libre échange jusqu’à l’absurde. Comme au XIXe siècle, l’hypertrophie du commerce mondial a débouché sur une financiarisation excessive. Nous avons assisté à une sorte d’alliance contre nature entre les multinationales, la finance internationale et la Chine. Résultat : l’Occident a fait un marché de dupes, car il doit faire face désormais à une concurrence déloyale, à un dumping multiforme.
    Comment éviter que les mêmes causes ne produisent les mêmes effets et que cette seconde globalisation ne débouche, à son tour, sur une catastrophe mondiale ? Jean-Michel Quatrepoint analyse deux scénarios possibles : aller encore plus loin dans la voie du libre échange ou tenter une déglobalisation progressive, limitée, contrôlée. Cette seconde voie passe par la redéfinition d’un monde multipolaire, où les frontières ne sont pas des obstacles. Pourquoi également ne pas relancer l’idée de la préférence communautaire ? Imposer une harmonisation fiscale au sein de l’Europe ?, etc.

    Ou bien le monde réussit à accoucher de nouvelles règles du jeu monétaires, fiscales, sociales, environnementales, avec quelques grands espaces régionaux, ou nous allons à la catastrophe, c’est-à-dire à la guerre. Le paradigme dominant veut nous faire croire que le protectionnisme, quel qu’il soit, débouche inéluctablement sur la guerre. Mais pour Jean-Marie Quatrepoint, l’enjeu aujourd’hui est bien plutôt entre la déglobalisation… ou la guerre.

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    Post-it Re: Mondialisation ou globalisation (en)

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