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Géographie électorale française

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Personne à contacter Géographie électorale française

Message par Syfou Mar 16 Mar - 16:33

Géographie électorale des Régionales en france

questions à Philippe Subra

" est maître de conférence en géographie à l’université de Vincennes-Saint Denis [Paris 8]. Il est chercheur à l’Institut français de géopolitique. Il est l’auteur de: Le Grand Paris, A. Colin, 2009; Géopolitique de l’aménagement du territoire, A. Colin, 2007. Vous pourrez l’écouter sur Planète terre mercredi 14 avril 2010 en direct à 14h puis en ligne et en podcast."

1- Quel est pour vous le principal enseignement du vote de dimanche ?

Evidemment le poids de l’abstention, en progression de plus de 14% par rapport aux régionales de 2004 !


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La plupart des commentateurs y voient l’effet des circonstances. En 2004 la participation avait bénéficié du remords des électeurs de gauche deux ans après le 21 avril 2002. Cette année de nombreux électeurs de droite ont boudé les urnes pour manifester leur mécontentement sans aller jusqu’à voter pour l’opposition. La faible participation s’inscrit également dans des tendances lourdes : la méfiance vis-à-vis des hommes politiques et la perte de crédibilité du discours politique, le déclin de la démocratie représentative, etc.

On peut y voir aussi l‘effet du manque de légitimité et de substance des régions en France. Contrairement à ce qu’on peut observer dans des pays fédéraux, comme l’Allemagne ou l’Espagne, où les élections régionales voient une forte mobilisation.

Le devenir des régions n’est pas vécu en France comme un enjeu majeur par l’opinion. Non seulement les moyens d’action et les budgets des régions sont bien plus faibles que ceux de la Generalitat de Catalogne ou du Land de Bavière, mais ils sont sous-estimés par les citoyens. Et surtout ceux-ci, sauf peut-être en Corse et dans les régions d’outre-mer, ne perçoivent pas leur région comme un territoire politique au sens plein du terme, un espace du collectif, de l’identité commune, du destin partagé et donc du débat et des enjeux politiques.

2- Quels sont pour vous les trois territoires électoraux les plus singuliers dans ce vote ?

Toutes les régions ont leurs singularités et c’est ce qui fait l’intérêt, d’ailleurs, d’une analyse géopolitique régionale. Difficile donc de répondre à cette question.

Si l’on se limite à la métropole, en laissant de côté la Corse, si spécifique, je dirais : le Nord-Pas-de-Calais, le Languedoc-Roussillon et la Bretagne.

Le Nord-Pas-de-Calais en raison de la faiblesse relative du vote de gauche traditionnel dans ce qui fut une très grande région ouvrière (40% pour le PS + le Front de Gauche), de l’effacement de la Droite parlementaire (25%) et bien sûr de l’écho rencontré sur les terres de la crise industrielle par le discours anti-mondialisation du Front national qui, même lorsqu’il n’a pas de militants sur le terrain, dépasse les 17%.

Le Languedoc où le net succès de Georges Frêche montre la puissance du clientélisme le plus traditionnel lorsqu’il se combine avec un discours populiste, anti-élite (qui vise en l’occurrence les dirigeants nationaux du PS), quand bien même ce discours est tenu par un grand notable local, ancien universitaire, lui-même membre de l’élite.

Enfin la Bretagne qui est l’exemple d’une région historiquement et culturellement de droite, parce que catholique, qui progressivement est devenue une place forte de la gauche socialiste et écologiste (pas loin de 50% à eux deux).

3- Quels sont les caractères des espaces électoraux des 4 partis arrivés en tête (ps - ump - ee - fn)?


Là aussi pas de réponses simples. Chaque grand parti peut être fort dans plusieurs types de territoires, en fonction de paramètres sociologiques, économiques, de l’histoire politique locale, de la personnalité et de l’influence de telle ou telle personnalité politique.

Si le PS fait preuve d’une très forte implantation dans le grand Sud-Ouest, il le doit dans le Limousin à un héritage historique, en Poitou-Charentes largement à Ségolène Royal (39% - cliquez pour voir sa conférence de presse du 14 mars), en Midi-Pyrénées (41%) et en Aquitaine à la combinaison du même héritage historique et de la dynamique urbaine de Toulouse et Bordeaux. En Bretagne, il le doit au long travail d’une génération d’élus et de militants, et à la sécularisation de la société locale. A Paris et en Seine-Saint-Denis au changement culturel et sociologique.

L’implantation électorale de l’UMP est plus étale, avec quelques points forts qui sont un peu ce qui subsiste des anciens massifs électoraux usés par l’érosion politique : l’Est militaire et frontalier (Alsace, Champagne, Franche-Comté, mais pas la Lorraine, plus industrielle) et l’Ouest catholique (surtout les Pays de la Loire, mais ce n’est désormais plus le cas en Bretagne). Les résultats sont décevants dans les grandes agglomérations dynamiques, l’Île-de-France, Rhône-Alpes, Midi-Pyrénées avec Toulouse, Nantes.

Europe Ecologie a une géographie électorale assez proche de celle du PS : les territoires les plus dynamiques économiquement et démographiquement (Rhône-Alpes, l’Île-de-France, l’Alsace, l’Ouest, Midi-Pyrénées), les grandes villes.

Enfin le FN revient en force dans deux types de territoires : les anciennes régions industrielles durement touchées par la crise (visées par le discours de Marine Le Pen) et Provence-Alpes-Côte-d’Azur (23%), ses rapatriés et ses retraités, terre traditionnelle du vote d’extrême droite.

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Dernière édition par Syfou le Mar 11 Sep - 0:12, édité 1 fois
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Personne à contacter Re: Géographie électorale française

Message par Sphinx Lun 22 Mar - 1:25

Large victoire de la gauche, mais pas de Grand Chelem

Selon les résultats partiels, la gauche récolte 54,3% des voix au niveau national contre 36,1% pour la droite, qui garde l'Alsace et s'impose à La Réunion. Le FN confirme son regain de forme en dépassant les 20% dans plusieurs régions.

Les listes de gauche arrivent très largement en tête au second tour des régionales. Selon les résultats partiels de l'institut de sondage OpinionWay pour Le Figaro, elles récoltent 54,3% des suffrages. C'est 15 points de plus que la droite qui obtient 36,1% des voix. Le parti présidentiel n'a pas su profiter du léger regain de participation : évaluée à 48,81%, le taux d'abstention s'affiche en baisse de cinq points par rapport au premier tour. Selon OpinionWay, 51% des abstentionnistes du premier tour ayant voté au second ont soutenu une liste de gauche contre 39% seulement pour la droite.



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La défaite est donc sévère pour la majorité, qui obtient environ le même score qu'en 2004 (36,9%). Les listes de gauche, elles, progressent encore, gagnant plus de deux points par rapport au dernier scrutin régional (49,9%).

En Corse, région détenue par la droite depuis 26 ans, la gauche emporte le scrutin avec 36,6% des voix contre 27,6% pour la la liste de Camille de Rocca Serra. A noter, la forte poussée des nationalistes modérés, qui égalent quasiment le score de la droite en recueillant 26% des suffrages.

Seules ombres au tableau pour la gauche : l'Alsace et La Réunion, remportées par la droite. En Alsace, la liste de droite reste en tête à l'issue de ce second tour malgré le FN. Donné ex-æquo jusqu'au dernier moment avec son adversaire de la gauche Jacques Bigot, l'UMP Philippe Richert l'emporte finalement avec 46% des voix contre 39% pour la gauche. A La Réunion, le jeune candidat UMP Didier Robert (45%) parvient à détrôner le leader du Parti communiste réunionnais Paul Vergès (35,5%), qui présidait la région depuis 12 ans.


Le Pen frôle les 25% en PACA


Belle opération pour le Front national. Le parti de Jean-Marie Le Pen, qui avait créé la surprise au premier tour en récoltant 11,7% des voix, montre qu'il est de retour sur le devant de la scène politique avec un score de 9,7%. Un score très élevé alors que le parti frontiste n'est présent que dans 12 régions métropolitaines sur 22. En Provence-Alpes-Côte d'Azur, Jean-Marie Le Pen rafle ainsi près d'un quart des suffrages (23,8%), derrière l'UMP Thierry Mariani (32,6%) et le socialiste Michel Vauzelle (43,3%). Idem dans le Nord-Pas-de-Calais, où Marine Le Pen obtient un score de près de 22%, à quatre points seulement de la secrétaire d'Etat UMP Valérie Létard (25,9%). La liste de gauche de Daniel Percheron l'emporte avec 51,9% des voix.

Dans les autres régions, l'hégémonie de la gauche se confirme. Ségolène Royal l'emporte en Poitou-Charentes avec 60,6% des suffrages contre environ 39% pour le secrétaire d'Etat aux Transports Dominique Bussereau. La gauche l'emporte aussi largement en Ile-de-France, où Jean-Paul Huchon sort vainqueur de ce scrutin avec 55% des suffrages contre 44% pour son adversaire de droite Valérie Pécresse, qui obtient tout de même le meilleur score parmi les ministres engagés dans la course des régionales.

En Languedoc-Roussillon, Georges Frêche est moins bien réélu qu prévu avec 54% des voix, contre 26,4% pour l'UMP Raymond Couderc et 19% pour le Front national. Mais Martine Aubry l'a dit, le président de région «n'est plus un homme de gauche».


Fillon assume

Intervenant quelques minuites après l'annonce des résultats, François Fillon a reconnu «le succès des listes de gauche» qui constitue une «déception pour la majorité». Le premier ministre indique qu'il «assume sa part de responsabilité» dans la défaite de la droite. Il sera reçu lundi matin à 9h par Nicolas Sarkozy pour «faire le point sur le message des Français», indique l'Elysée. Au menu des discussions : l'ampleur du remaniement à mener. Samedi, le secrétaire général de l'Elysée Claude Guéant avait assuré que les changements apportés à l'équipe gouvernementale seraient «modestes» et «techniques».

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Message par Syfou Mar 11 Sep - 0:23

70 ans de géographie électorale

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http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/polix_0295-2319_1989_num_2_5_1367


Géographie électorale: la France coupée en deux

La gauche a gagné les législatives, mais il est impossible de traverser le pays d'un bout à l'autre sans croiser un député UMP. Une occasion pour l'ancien parti majoritaire de redessiner le pays à la sauce Balkans/Gaza/Berlin-Est.

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http://www.slate.fr/story/58155/geographie-electorale-france-coupee-en-deux


Géographie électorale

Ici nous présentons la cartographie électorale à partir des dernières élections (présidentielles et législatives). Cette carte de la France de gauche et de la France de droite, c’est la carte de la France protégée et de la France ouverte.

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La géographie électorale des dernières élections (présidentielles et législatives) permet de dessiner le visage de la France de droite et de la France de gauche. A majoritairement voté à droite la France de l’Est et du Sud-est - avec une bande continue de la Bourgogne à la Savoie - la France de l’Ouest, de la Mayenne à la Vendée, et l’ouest de l’Île-de-France. Ont majoritairement voté à gauche, le Sud-ouest, la Bretagne, le centre de la France : Corrèze, Limousin, Auvergne. Si l’on compare cette carte de gauche à celle de 2007 on constate que la Bretagne, le Sud-ouest (Gascogne, Gironde, Limousin) et la Bretagne sont des bastions de la gauche.

Ici nous allons nous intéresser non pas aux idées, mais à la cartographie électorale. Cette carte de la France de gauche et de la France de droite, c’est la carte de la France protégée et de la France ouverte. La France protégée vote majoritairement à gauche, quand la France ouverte et exposée vote à droite. Cette coupure Est/Ouest et Nord/Sud en est un grand révélateur.

La France ouverte, c’est celle des invasions et du contact avec l’ennemi : frontière avec l’Allemagne, la Bourgogne et l’Italie, zone de marche (le Maine et l’Anjou sont les marches de la Bretagne), zone de guerre (la Vendée et la lutte contre la révolution). Cette France-là, c’est celle qui a connu toutes les guerres, depuis la guerre de Cent ans jusqu’à la Première et la Deuxième Guerre mondiale. C’est l’Alsace, la Lorraine, la Provence et la Corse. La France ouverte c’est aussi la France industrieuse, celle qui innove et investit. La Mayenne et la Vendée ont des entreprises dynamiques, de même que l’Alsace et l’ouest parisien (Yvelines, Hauts-de-Seine). C’est la France qui est ouverte au capitalisme, c’est-à-dire qui subit une autre guerre, économique cette fois.

La France protégée en revanche, n’a jamais connu la guerre. Les théâtres d’opération des deux conflits mondiaux se sont tenus très loin du Limousin, du Quercy et de la Gascogne. La Bretagne a elle aussi été épargnée. Cette France a évité les invasions de l’Empire et les guerres du XVIIe siècle. Les populations ont connu la guerre parce que des membres de leur famille y ont participé, mais celle-ci est quand même demeurée plus lointaine que pour les habitants de Lorraine ou d’Alsace. C’est aussi une France qui manque de dynamisme économique. L’exemple de Toulouse et de l’aéronautique est à cet égard saisissant. La France ouverte possède de très grandes familles capitalistes : Wendel, Schneider, de Dietrich … L’aéronautique a d’abord été conçu dans l’Est, notamment pour le travail des moteurs et du fuselage. C’est après que les usines ont été transférées dans la région toulousaine, sur ordre du gouvernement, et cela pour deux raisons : d’abord pour éviter que ces usines ne soient détruites ou occupées en cas de conflit, puisque Toulouse est très éloigné du front, et ensuite parce que cela permettait aux avions de se rendre à Dakar sans avoir à faire d’escales, ce qui était beaucoup plus commode pour l’aéropostale. À Toulouse, l’aviation est tombée du ciel, si l’on peut dire. C’est une activité économique exogène, qui n’a pas été créée et développée par des locaux. D’autre part demeure, dans le Sud-ouest, un côté rebelle et revanchard qui fait se dresser les habitants contre Paris. Paris ayant longtemps été à droite, être à gauche était une façon concrète et politique de montrer son opposition à la capitale. Dans une France qui n’était pas capitaliste, le discours marxiste et socialisant n’a eu que plus de facilité à s’enraciner.

Deux évolutions intéressantes

Mais dans cette cartographie électorale, il y a deux régions à l’évolution dissymétrique intéressante, à savoir la Bretagne et la Provence du sud. En 1965, lors du deuxième tour de l’élection présidentielle opposant le Général de Gaulle à François Mitterrand, la Bretagne a voté à droite à plus de 60% quand la Provence a voté à gauche à plus de 50%. À cette époque-là la Bretagne était un bastion de la droite, et la Provence un bastion de la gauche. Aujourd’hui c’est exactement l’inverse. À partir des années 1980-1990, la Bretagne s’est fortement socialisée, quand la Provence est revenue à droite. Nous disons revenue car cette région a toujours été conservatrice. En 1815 et 1830, elle est restée fortement monarchiste quand la France était tentée par la république. Que s’est-il passé pour que cette évolution se fasse ? La victoire du socialisme en Bretagne, c’est la victoire de la démocratie chrétienne marxisante. Sous la férule d’un clergé omniprésent fortement teinté de progressisme dans les années délicates de la décennie 1960-1970, la population bretonne a commencé à changer de bord. En Provence, cette évolution est due à une modification démographique causée par l’arrivée des Français d’Algérie, qui ont transformé la composition sociale et démographique de la région. Pour les deux provinces le changement politique opéré il y a trente ou quarante ans semble irréversible.

Géographie sociologique et politique

À l’aune de cette cartographie électorale nous pouvons déterminer quatre types de gauche et de droite.

À gauche d’abord. Il y a la gauche d’État, celle de la fonction publique, que celle-ci dépende de l’État, des régions ou des départements. C’est bien une France protégée car elle n’est pas soumise aux aléas économiques. Il y a ensuite la gauche bourgeoise, qu’elle soit bohème ou liée aux affaires. C’est la gauche des grandes villes, Paris, Toulouse, Nantes, Bordeaux, Lyon… Vient ensuite la gauche marxiste, fortement imprégnée de socialisme et d’idéologie. C’est la gauche des périphéries, des bassins ouvriers. C’est une gauche plus exposée que les autres aux affres de la mondialisation, mais une gauche en forte réduction, la grande majorité des ouvriers ayant viré à droite. Vient enfin la gauche immigrée. Les immigrés d’Afrique, que ce soit l’Afrique du nord ou l’Afrique noire votent massivement à gauche, si bien que le think thank socialiste Terra Nova a conseillé au PS de se détourner des ouvriers et de se concentrer sur l’attraction du vote immigré. Message reçu par la direction de Solférino qui tient à autoriser le droit de vote des immigrés aux élections locales afin de gagner un supplément d’électeurs. L’évolution de ce vote sera une des clefs des prochaines consultations électorales.

Pour la géographie électorale de droite quatre types peuvent là aussi être distingués. La droite de l’ouest, à la culture monarchiste et antirévolutionnaire. La droite de l’est, au contraire, est républicaine et fidèle à l’histoire des combats du drapeau tricolore. La droite provençale ou du grand sud, c’est la droite qui doit faire face à une nature hostile et difficile, par le manque d’eau ou la rigueur du climat (en Savoie par exemple). Enfin la droite francilienne, c’est la droite d’affaire, du capitalisme et du travail.

La géographie électorale demeure une science pertinente car au-delà des idées et des programmes politiques ce qui fonde la conscience politique d’une personne c’est avant tout son milieu social, son terreau familial et son imprégnation culturelle. Les personnes ont tendance à voter comme les gens qu’elles fréquentent, et à fréquenter les personnes qui votent comme elles.

Quid du vote immigré ?

Voilà une question complexe et délicate. Au deuxième tour de 2012, l’écart entre Nicolas Sarkozy et François Hollande fut de 1,2 millions de voix. C’est un des écarts les plus faibles de la Ve République. Or selon une étude de Opinion Way 93% des électeurs musulmans ont voté pour François Hollande. La même étude estime leur nombre à deux millions de personnes. Ce qui donne donc 1,8 millions pour Hollande et 0,2 pour Sarkozy. Si on retire cet électorat du vote final, Sarkozy passe en tête avec une avance de 500 000 voix. Pour l’instant les musulmans votent largement à gauche, mais il n’est pas certain que cela dure, cet électorat peut changer, comme a changé le vote de la Bretagne et de la Provence. Sur les questions de la libéralisation des mœurs, le programme du Parti socialiste est bien opposé à leur vision du monde. Il est possible que ce ne soit qu’un vote de circonstance, destiné à s’assurer une meilleure visibilité, et qu’ils pourront abandonner une fois qu’ils auront obtenu les places souhaitées. Verra-t-on un vote islamiste en France dans les prochaines années ? Peut-être. Lors de l’élection présidentielle tunisienne, les Tunisiens vivant en France ont majoritairement voté pour le candidat islamiste. Or ces Tunisiens ont souvent la double citoyenneté. C’est donc eux qui ont ensuite soutenu François Hollande. Jusqu’à quand ? Si le PS veut contenter cet électorat jusqu’au bout il risque de se détacher de ses trois autres strates électorales. Et si le vote immigré s’émancipe du PS il ne pourra plus revenir au pouvoir. Voilà une question diabolique à laquelle sont suspendues ses victoires futures.

Par Jean-Baptise Noé.

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