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Révolution Française

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Personne à contacter Révolution Française

Message par Sphinx Jeu 15 Avr - 23:26

Introduction

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Le fardeau des privilèges
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Message par Sphinx Jeu 15 Avr - 23:56

La France à la veille de 1789

La société Française

En 1789, la France est un pays de 26 M d'habitants. La population se partage de manière inégale en trois catégories sociales.

1 - La noblesse représente environ 400 000 personnes. Cet ordre est divisé entre la haute noblesse (environ 4 000 familles) proche du trône et la petite noblesse. Cette petite noblesse est composée des gentilshommes de province, souvent peu fortunés, et de la noblesse de robe ayant acheté leurs quartiers de noblesse et méprisée par la noblesse d’épée traditionnelle.

2 - Le clergé est composé de 120 000 personnes dont 139 évêques. Il est également divisé entre le haut clergé (issu de la noblesse) et le bas clergé plus proche du Tiers Etat que des hauts prélats.

3 - Le Tiers-Etat représente l'immense majorité de la population soit environ 98% de celle-ci. Il regroupe les travailleurs journaliers des campagnes, les paysans propriétaires fermiers, les artisans et les bourgeois des villes (banquiers, hommes de droit ou commerçants). Cette bourgeoisie est en plein essor grâce au développement économique des dix dernières années et prend de plus en plus de pouvoir dans la vie économique du royaume de France.

Politique intérieure :

En théorie, le pouvoir du roi n'a pas de limite. Il nomme et révoque ses ministres, le garde des sceaux, le contrôleur des finances et les secrétaires d'état. Les conseils qui l'assistent servent son autorité en donnant à l'administration des provinces les ordres du pouvoir central. Tous les pouvoirs sont centralisés sur Paris et concentrés entre les mains de Louis XVI. Malgré cela, l'administration et l'organisation du pouvoir sont affreusement compliquées de par toute une série de particularités propres à chaque province, à certaines villes, à certains tribunaux.

'L'administration royale en 1789.'

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Personne à contacter Re: Révolution Française

Message par Sphinx Ven 16 Avr - 0:07

Ces particularités sont des résurgences de privilèges passés, accordés un jour par l'un ou l'autre des rois de France. Dans la complexité de cette administration, l'injustice et l’inefficacité régnaient et permettaient à toute personne retorse et rusée d'obtenir à son avantage des exemptions d’impôts, des subventions ou tout autre avantage. Le roi souhaite réformer cet état mais ses intentions vont dans le sens d'un renforcement de l'absolutisme au dépens du privilège. Il souhaitait en France un despotisme absolu tel qu'il existait alors en Russie, en Autriche ou en Prusse.

Politique extérieure :

Depuis 1777 avec La Fayette et ses volontaires, puis à partir de 1779 avec Rochambeau et le corps expéditionnaire royal, la France combat aux côtés des insurgés américains contre les Anglais. Cette guerre d'indépendance aboutira en 1781 à la victoire de Yorktown par les Franco-Américains. Le soutien massif de 50 000 hommes n'était pas innocent. Il s'agissait pour Louis XVI d'affaiblir la puissance de l'Angleterre. Le coût de ces expéditions commandées s'éleva à 2 milliards de livres.
Pendant toute cette période, la marine française avec ces 300 navires commandés par les amiraux De Grasse, D'Estaing, La Motte-Picquet ou Suffren se couvre de gloire et décime les escadres anglaises sur toutes les mers du globe.

L'Angleterre doit signer la paix à Versailles en 1783. Les Etats Unis deviennent indépendants. La France, quant à elle, récupère le Sénégal, St Pierre et Miquelon, Ste Lucie et Tobago aux Antilles. Elle a également le droit de fortifier Dunkerque qui est le repère des corsaires français. Elle n'a cependant retrouvé ni le Canada ni les Indes perdus à l'issue de la guerre de sept ans en 1763 (Traité de Paris) mais les différents comptoirs récupérés donnent au commerce maritime un regain réel.
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Personne à contacter Re: Révolution Française

Message par Sphinx Ven 16 Avr - 0:14

Mécontentement général

En cette fin de XVIII siècle, le Siècle des Lumières, le pays ne peut plus se satisfaire de l'ordre ancien traditionnel. Cet ordre féodal dans lequel le Roi est à la fois le chef militaire, le justicier et le protecteur du Pays, cet ordre dans lequel la noblesse défend le pays avec son épée, le Clergé l'assiste de ses prières et le peuple travaille et paie l’impôt : "taillable et corvéable à merci". Le roi, Louis XVI, n'est plus et n'a jamais été un chef militaire, un meneur d'hommes comme Henri IV ou Louis XIV avaient pu l'être, les nobles sont devenus des chefs de guerre bien médiocres et certains hauts prélats sont très loin des prières.

Les privilèges

Tous les privilèges sont devenus insupportables pour le Tiers Etat. Les exemptions d’impôt, les droit de banalité, les droits de péage, les monopoles tels ceux du colombier ou de la garenne, les redevances diverses, tous ces avantages, toutes ces inégalités et plus encore l'inégalité devant l’impôt révoltent les paysans et les bourgeois réunis.

L’église pour sa part choque et révolte. Non seulement cet ordre extrêmement riche ne paie pas d’impôt mais il prélève la dîme sur les revenus agricoles. De plus, cette Eglise si riche des dons fait par les fidèles se fait trop souvent détournée cette fortune par certains membres du clergé qui voient en celle-ci un bien personnel.

Les impôts

Plus encore que tous les avantages, la répartition arbitraire des différents impôts exaspère le contribuable qui accepterait plus volontiers un impôt que tous acquittent. Les nobles paient certains petits impôts directs mais sont exempts du plus gros d'entre eux: la taille. Celui-ci est le pire : sur 100 livres de revenu il en prend 53. De surcroît, il est levé arbitrairement, mal réparti et peut tous les jours s’aggraver dans cette période d'anarchie dépensière de l'état. Les impôts indirects tels la gabelle finissent d'écraser les sujets du roi. L’impôt ecclésiastique avec la dîme achève de l'accabler. Paradoxalement le clergé, l'ordre le plus riche de France, ne paie pas d’impôt. Il consent au roi un don gratuit.

La faillite du royaume

La ruine du Trésor Public est en grande partie provoquée par la participation de la France à la guerre d'indépendance des Etats-Unis d'Amérique. Cette contribution énorme ruina les finances du royaume dés 1787. Necker alors Premier ministre tente d'assainir les finances du royaume en proposant de diminuer les pensions payées aux personnages importants. Il est écarté de son poste par les privilégiés qui se mobilisent contre lui. Ni Calonne, qui misait sur la stimulation de la croissance pour augmenter les recettes indirectes et qui envisageait une refonte du système fiscal, ni son successeur Loménie de Brienne qui tente de faire imposer par le roi ces réformes fiscales ne parviennent à combler le trou du Trésor public. Ils ne réussissent qu'à lever contre eux et contre Louis XVI les ordres privilégiés qui refuse de payer tout impôt nouveau. Les masses populaires suivent et manifestent contre la cour et les ministres. Tous demandent la réunion des Etats Généraux. Une fois de plus, le roi cède et Loménie de Brienne annonce en août 1788 la réunion des états généraux pour le 1er mai 1789. Necker alors rappelé comme Premier ministre ne pourra que constater l'étendue du déficit.

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Message par Sphinx Ven 23 Avr - 1:26

Vers la fin du XVIIIème siècle, l'Europe a subi de radicales transformations qu'on peut ramener à 2 causes : la révolution industrielle anglaise et la révolution française de 1789, qui marque la fin des temps modernes et le début de l'époque contemporaine.
Il s'agit de l'aboutissement d'un long processus dans lequel la formation des empires coloniaux a joué un rôle décisif. Cette conjoncture découle de la grande expansion européenne d'outre-mer, stimulée par l'esprit de la renaissance grâce auquel se sont développés les techniques et les arts, s'est éveillé le goût des aventures, s'est fondée la science moderne. A partir des temps modernes, les phénomènes naturels dont étudiés de manière rationnelle, expérimentale et objective.

Au XVIIIème siècle, notamment en France et en Angleterre, nombre de penseurs appliquent cette méthode scientifique à l'analyse des phénomènes politiques et économiques. Leurs théories sont dites libérales car elles réclament une plus grande liberté économique, religieuse et politique. En matière économique, les spécialistes français, physiocrates, et anglais, libre-échangistes, concluent que le mercantilisme traditionnel ne correspond plus à un monde en expansion. En effet, le dirigisme mercantiliste entrave la production et le commerce. En laissant agir librement la loi de l'offre et de la demande, on permettrait aux consommateurs d'influencer directement le marché en orientant la production vers leurs besoins réels, c'est ce qu'affirme l'anglais Adam Smith, 1723-1790. Le "laisser faire, laisser passer" du physiocrate français Gournay, 1712-1759, est d'inspiration similaire : il s'agit de laisser agir les lois économiques naturelles.

Au même moment se sont répandues les idées politiques du philosophe anglais John Locke, 1632-1704, qui fondent théoriquement la monarchie parlementaire, instaurée en Angleterre après 1688. L'oeuvre de Locke influence de manière décisive les observateurs des phénomènes sociaux et politiques, comme les français Montesquieu, 1689-1755, Voltaire, 1694-1778, et Jean-Jacques Rousseau, 1712-1778. Montesquieu, célèbre juriste, édifie un système de gouvernement fondé sur la séparation des pouvoirs : exécutif, législatif et judiciaire, pour garantir un ordre social juste. Voltaire, surtout après son installation, en 1754, à la frontière suisse, s'en prend aux erreurs judiciaires, à l'hypocrisie des moeurs, à la censure des idées et à l'intolérance. Montesquieu et Voltaire proposent de modifier la structure monarchique. Rousseau, plus virulent, nie l'origine divine du pouvoir royal. Dans son contrat social, il soutient que le pouvoir a sa source dans le peuple ; ce dernier le délègue à des autorités qu'il désigne et qui gouverne avec son accord.

Montesquieu, Voltaire et Rousseau sont les protagonistes du vaste mouvement des Lumières, ferment idéologique de la révolution de 1789, qu'aucun d'eux ne verra. La bourgeoisie européenne, en pleine ascension, adopte rapidement l'idéal des Lumières, où elle trouve de meilleures perspectives de travail et la possibilité d'augmenter son poids politique. En revanche, les classes liées à l'absolutisme, dont elles tiennent leurs privilèges, comme le haut-clergé et la noblesse, s'opposent généralement aux nouveaux courants de pensée. Pourtant, quelques monarques, comme ceux de Prusse, d'Espagne, d'Autriche et de Russie, réalisent des réformes favorables à la bourgeoisie, mais sans pour autant renoncer à leur pouvoir autocratique. Ce type de gouvernement est appelé despotisme éclairé.

Par les livres et les journaux ou par les colons en séjour dans les métropoles, la puissante idéologie des Lumières, ou Illuminisme, gagne le nouveau monde, influençant les élites d'Amérique du Nord qui proclament, en 1776, l'indépendance des Etats-Unis puis celle de l'Empire espagnol. On trouve la synthèse de l'esprit des Lumières dans l'Encyclopédie, somme gigantesque dont la rédaction commence sous Louis XV et demande 25 ans de travail. Planifiée et dirigée par Denis Diderot, 1713-1784, l'Encyclopédie assure la collaboration de plus de 130 spécialistes, dont Montesquieu, Voltaire, Rousseau, Condillac, Necker, Helvetius, Turgot, d'Alembert, qui essaient de rassembler tout le savoir scientifique, économique, scientifique, économique, juridique, technique, philosophique et artistique selon un classement rationnel et résumé pour en faciliter le maniement et la compréhension. Les philosophes illuministes s'expriment aussi par des livres et des pamphlets qu'on discute dans les palais et les salons où brillent les personnalités intellectuelles de l'époque.
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Message par Sphinx Ven 23 Avr - 1:27

Malgré la vague des nouvelles idées, la monarchie française refuse d'entreprendre les réformes indispensables au soulagement du royaume. Malgré les fréquentes guerres, le parasitisme d'une noblesse oisive et les dépenses excessives de la cour, la France est favorisée jusqu'en 1770 par la hausse des prix agricoles. Sa production, particulièrement celle du vin et du blé, augmente et trouve de nombreux débouchés. Une partie de cette prospérité va aux villes, qui distribuent les produits manufacturés nécessaires à la population paysanne ou les produits de luxe réclamés par l'aristocratie rurale, comme le sucre et le café importés. Si les fabricants et les commerçants citadins augmentent leurs revenus, leur ascension politique et sociale est freinée par la rigidité des structures. L'interventionnisme de l'état, les charges élevées affectent la prospérité des entrepreneurs.

Quand Louis XVI monte sur le trône en 1774, la France connaît une situation difficile du fait de la chute des prix agricoles. Recherchant une solution, le roi fait entrer dans son cabinet un physiocrate, Robert Turgot, qui préconise une série de mesures économiques : réduire les dépenses de la cour, libéraliser le commerce des céréales et l'activité manufacturière, imposer des charges sur les terres du clergé et de la noblesse, jusque-là exempts d'impôts. Ces mesures sont si mal accueillies par les privilégiés que Turgot doit abandonner la charge de contrôleur général des finances. Il a pour successeur un banquier né à Genève, Necker, qui pallie le déficit financier en obtenant des prêts de l'extérieur.

Mais la France entre en guerre contre la Grande-Bretagne en 1778, et vient au secours de la jeune république des Etats-Unis. Le coût de l'opération vide encore un peu plus les coffres de l'état. Pas plus que Turgot, Necker n'obtient la latitude de réaliser les réformes fondamentales nécessaires ; en 1781, il quitte son poste à son tour. La bourgeoisie, épine dorsale de la nation, est frappée par les impôts élevés. Les classes inférieures manquent du strict minimum. Le luxe de la cour de Versailles contraste avec l'indigence de beaucoup de français. L'opinion voit en Louis XVI un homme faible, subjugué par son épouse Marie-Antoinette, l'autrichienne, et manipulé par la haute noblesse.

Acculé, le roi rappelle Necker, qui lui suggère de convoquer les Etats Généraux pour analyser et liquider cette situation alarmante. On appelle états Généraux une assemblée périodique réunissant les 3 classes, états, importantes de la population : le clergé, la noblesse et la bourgeoisie. On convoque cette assemblée à la fin de 1788. Sur les 1.200 députés élus, la moitié appartient au Tiers Etat. L'élite de celui-ci est constituée par la bourgeoisie, formée de commerçants, de fabricants et de gens de métier ouverts aux idées des Lumières ; ils s'assurent l'appui des artisans et des ouvriers citadins et ruraux.

Chaque député regroupe dans un document, appelé Cahier, les doléances de ses électeurs. Les cahiers du tiers état formulent une exigence révolutionnaire pour l'époque : une constitution qui assure la liberté individuelle et définisse les droits du roi et de la nation pour en finir avec l'absolutisme et l'injustice ; une réunion périodique des états pour proposer les lois et fixer les impôts. Au début de 1789, parmi les nouveaux journaux et pamphlets publiés, paraît "Qu'est-ce que le tiers état?" de l'abbé Sieyès, qui fait sensation et qu'on vend à des milliers d'exemplaires dans toute la France ; ainsi se confirme l'écho des nouvelles idées et la crise qui secoue le royaume.
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Message par Sphinx Ven 23 Avr - 1:27

C'est dans un marasme économique aggravé par une très mauvaise récolte que commence à Versailles la session des états généraux. Dans son discours d'ouverture, Louis XVI refroidit tous les espoirs, en signifiant que la fonction de l'assemblée consiste à indiquer comment rétablir les finances du royaume et non à débattre de questions politiques, exclues d'ailleurs des délibérations. Dès le début, une importante querelle surgit à propos du mode de scrutin. Voterait-on par député ou par état? La première solution avantagerait le tiers état, qui totalise la moitié des députés, la seconde serait favorable au clergé et à la noblesse, dont les voix seront certainement groupées.

Après un mois de négociations, la question n'est pas résolue ; le tiers état exige alors des 2 autres ordres une délibération en commun, faute de quoi il siégerait sans eux. De nombreux députés du bas-clergé et quelques nobles acceptent la proposition et, le 17 juin, constatant qu'ils représentent 90 pour cent des français. Le tiers état et les députés ralliés prennent le nom d'Assemblée Nationale et se déclarent souverains en matière d'impôts. Le pouvoir royal répond en fermant la salle des séances, mais les députés se réunissent au Jeu de Paume où ils jurent de ne pas se disperser tant qu'une constitution ne serait pas donnée à la France.

Devant son échec, Louis XVI ordonne à ses fidèles, le 27 juin, de se joindre aux autres membres de l'assemblée : il y disposera alors d'un groupe de partisans. C'est aussi un gain de temps car il médite avec ses conseillers de recourir aux mercenaires de la garde royale pour empêcher les délibérations. Lorsque ces projets commencent à être connus dans Paris, les éléments les plus radicaux de la capitale excités par de brillants orateurs comme Desmoulins s'arment tant bien que mal et se dirigent vers la Bastille, prison d'état désaffectée, mais symbolisant encore l'absolutisme royal. Après 4 heures de combat, les insurgés s'emparent de la forteresse : c'est le premier coup de force contre la monarchie. Le 14 juillet marquera officiellement le début de la révolution française, car la chute de la Bastille a démontré que l'assemblée nationale, devenue Constituante, jouissait du soutien populaire.

La ville de Paris se proclame commune indépendante, élit ses autorités locales et créé un corps armé, la Garde Nationale, qui recrute environ 48.000 hommes. Destitué quelques jours auparavant, Necker réintègre la cabinet. Les mercenaires de la garde royale sont délogés de Versailles. Le mouvement révolutionnaire gagne l'intérieur du pays. D'autres villes élisent démocratiquement leurs autorités et forment des milices. Dans de nombreux villages, les paysans occupent les châteaux des nobles, les monastères et les sièges épiscopaux, détruisent titres et documents féodaux.

La révolte s'apaise lorsque Louis XVI reconnaît l'autorité de l'assemblée. Mais beaucoup de nobles commencent à émigrer, surtout vers l'Autriche, recherchant du secours pour la monarchie française chancelante. Ils escomptent l'appui de l'Empereur, notamment parce qu'il est le frère de la reine Marie-Antoinette.

Entre-temps, l'assemblée abolit les privilèges féodaux et, du même coup, libère le tiers-état de ses charges particulières. Le 27 août, s'inspirant des idées de Locke, de Montesquieu et de Rousseau, elle publie la Déclaration des Droits de L'homme et du Citoyen, prologue de la future constitution. Entre autres mesures, la constituante institue la liberté du travail en supprimant les corporations héritées du moyen âge et confisque les biens ecclésiastiques ; elle les morcelle et les vend avec des facilités de paiement, ce qui multiplie le nombre de moyens et petits propriétaires fonciers. Ces mesures ont pour effet d'alléger la tutelle de l'état sur l'économie.

En septembre 1789, le roi tardant à approuver les décrets de l'assemblée, la pression populaire oblige la cour à se transférer de Versailles au palais des Tuileries, à Paris. L'assemblée s'établit aussi dans la capitale, dont la population représente une solide garantie contre les attaques extérieures. Tandis qu'elle y poursuit sa tâche, différentes tendances s'y dessinent et de fréquents désaccords se manifestent. Devant l'insécurité de sa position et surtout en raison de son opposition absolue à la politique religieuse de l'assemblée, le roi, avec l'aide de quelques aristocrates, décide de s'enfuir de Paris. Mais l'opération échoue ; en juin 1791, la famille royale est arrêtée à Varennes et, sous bonne garde, doit regagner Paris.
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Personne à contacter Re: Révolution Française

Message par Sphinx Ven 23 Avr - 1:27

Peu après, l'assemblée achève l'élaboration de la constitution à laquelle le roi prête serment le 14 septembre 1791. Le 30 septembre, ayant proclamé sa mission accomplie et ses séances terminées, elle cède la place à une assemblée législative, élue au suffrage censitaire, c'est-à-dire que le droit de vote n'est accordé qu'à ceux qui jouissent d'une certaine fortune. Ce "pays légal" représente le sixième de la population française, dont la totalité est estimée à quelque 24 millions d'habitants. La fuite manquée du roi a accentué l'opposition d'une partie de l'opinion contre la monarchie, bien que la constitution ait limité le pouvoir de celle-ci. On soupçonne Louis XVI de continuer, sous l'influence de la reine, à solliciter l'intervention armée des royaumes d'Europe, notamment de l'Espagne, où règne un Bourbon, et de l'Autriche, dont l'Empereur est son beau-frère. On connaît aussi l'activisme des nobles émigrés, dont l'état-major s'est établi à Coblence, sur la frontière Rhénane.

C'est dans ce climat de tension que les 745 députés de l'assemblée législative, tiennent leur première séance le Ier octobre 1791. On peut les diviser en 3 groupes : les Feuillants, siégeant à droite, défenseurs de la monarchie constitutionnelle ; les Jacobins, siégeant à gauche, qui proposent de restreindre davantage les attributions du roi ; et les Indépendants, indécis. Quelques députés extrémistes comme les avocats Danton et Robespierre, le journaliste Marat se retrouvent en outre au club des Cordeliers, plus démocratique et rival des Jacobins. Parmi des derniers figurent les députés de la Gironde, ou Girondins, qui prennent la direction de l'assemblée. Pour mieux contrôler cette dernière, le roi prend quelques girondins dans son cabinet.

La France est menacée par une guerre européenne ; chacun la souhaite pour ses propres desseins : Louis XVI parce qu'elle sauverait la monarchie, l'assemblée parce qu'elle permettrait, en cas de victoire, d'étendre la révolution aux états voisins, où l'idéologie des Lumières a gagné un large secteur de la bourgeoisie. A l'intérieur, des groupes monarchistes régionaux insistent sur l'anticléricalisme du nouveau régime auprès des paysans, dont beaucoup sont profondément catholiques, et les poussent à la résistance. Si les girondins pensent que la guerre renforcerait l'unité des révolutionnaires, ils n'ignorent pas que l'armée dispose de peu de chefs expérimentés car la majorité des militaires font partie de l'aristocratie et sont passés dans les rangs royalistes.

Toutefois l'assemblée, estimant que l'Autriche, en soutenant les émigrés menace la sécurité de la France, déclare la guerre, en avril 1792, au "roi de bohême et de Hongrie". C'est le début des guerres révolutionnaires. En vertu d'un pacte antérieur, la Prusse s'allie à l'Autriche. Les émigrés rejoignent les alliés, qui envahissent la France. Les troupes révolutionnaires sont rapidement débordées par un ennemi mieux entraîné. L'assemblée envoie des volontaires au secours des armées françaises dispersées, tandis que l'opinion s'exaspère contre le roi, soupçonné de complicité avec l'ennemi intérieur et extérieur.

Le 10 août 1792, sous l'impulsion des cordeliers, les Sans-Culottes, ouvriers, artisans, commerçants et mendiants parisiens, donnent l'assaut au palais des Tuileries. Les pouvoirs du roi passent à un conseil exécutif présidé par Danton. La constitution est suspendue et l'on procède à des élections au suffrage universel pour élire une convention. Entre-temps, les envahisseurs ont mis le siège devant Verdun. Le gouvernement révolutionnaire déclare la patrie en danger, et appelle à une mobilisation générale. Le 20 septembre, ses armées, commandées par le général Dumouriez, battent les prussiens à Valmy. C'est la première victoire militaire de la révolution.

Le même jour, la convention, qui remplace l'assemblée législative, entre en séance. Aussitôt, elle approuve la suppression de la monarchie ; les documents officiels sont datés "An I de la République". Les girondins voient leur position renforcée par les succès militaires mais ils sont débordés par les jacobins, lorsqu'on découvre la complicité de l'ex-roi avec les contre-révolutionnaires. L'assemblée juge Louis XVI et le condamne à mort ; il est guillotiné le 21 janvier 1793. L'exécution a des répercussions intérieures et extérieures : certains modérés cessent de soutenir la révolution ; le général Dumouriez passe aux autrichiens.

En Vendée, le gouvernement tente de lever des volontaires, ce qui entraîne une insurrection. La Russie, le Saint-Empire, la Hollande, l'Espagne, la Sardaigne, Rome, Naples et Venise forment une coalition avec l'Autriche et la Prusse. L'angleterre se rallie aux alliés, bien que l'ex-monarchie française l'ait combattue en Amérique en soutenant les colonies rebelles. Comme au temps de Louis XIV, un siècle auparavant, la France affronte presque toute l'Europe, mais cette fois pour d'autres raisons. Et ses armées reculent sur tous les fronts.
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Message par Sphinx Ven 23 Avr - 1:28

Ces revers affaiblissent les girondins ; les extrémistes jacobins s'unissent aux cordeliers pour former le groupe des montagnards. Entre girondins et montagnards s'intercalent toujours les indépendants, qu'on surnomme la Plaine ou le Marais, parce qu'ils occupent, à la convention, le bas des gradins ; ils continuent leur politique de bascule. Le 2 juin 1793, un coup d'état, auquel participe un groupe résolu de sans-culottes, donne le contrôle de l'assemblée aux montagnards ; parmi ceux-ci se distinguent Robespierre, Saint-Just, Marat, Hébert, Couthon et Carnot. La situation est critique : les insurgés vendéens contrôlent une vaste région ; la Bretagne et la Normandie appuient encore les girondins ; les armées ennemies ont forcé toutes les frontières.

Devant la gravité de l'heure, les montagnards, soutenus par les sans-culottes, exercent une dictature provisoire. Une économie de guerre remplace le libéralisme : rationnement, taxation des prix, loi du maximum général, priorité de l'industrie de guerre. Dans l'armée, brillamment réorganisée par Carnot, on décrète le service militaire obligatoire, levée en masse. Les tribunaux révolutionnaires condamnent à mort tout suspect de trahison, à commencer par l'ex-reine Marie-Antoinette. Dans la courte période de la Terreur, 17.000 personnes seront exécutées. Nobles, militaires, ecclésiastiques, monarchistes et même révolutionnaires comme Danton et Desmoulins. Le docteur Guillotin, inventeur de la machine à décapiter, passent au rasoir national.

Les armées républicaines comptent un million d'hommes. Leurs chefs, comme Jourdan, Hoche et Bonaparte, sont généralement jeunes. Au début de 1794, elles commencent à remporter victoire sur victoire et certains alliés négocient une paix séparée. Grâce à leur énergie, Robespierre et les montagnards ont réussi à vaincre les difficultés. Mais la révolution, en outrepassant les voeux de la bourgeoisie, n'est-elle pas allée trop loin ? La classe des petits et moyens propriétaires fonciers joue un rôle modérateur face aux sans-culottes parisiens. Comme le dit Saint-Just : "la révolution est figée". Si la terreur a répondu aux circonstances dramatiques de l'année précédente, elle n'a plus maintenant d'objet.

Le 9 thermidor, juillet, 1794, un nouveau coup d'état destitue Robespierre et ses partisans, qui sont guillotinés à leur tour. On annule les mesures terroristes. Les chefs modérés qui ont survécu réintègrent la convention qui met au point et décrète en 1795, an III, une nouvelle constitution : celle-ci crée un pouvoir exécutif de 5 membres, le Directoire et un pouvoir législatif constitué par 2 chambres ; le suffrage censitaire est rétabli.

En Europe pendant ce temps, si les monarchies se sont liguées pour rétablir l'ancien régime en France, leur bourgeoisie respective s'est assimilée l'idéologie illuministe et s'est ouverte aux principes révolutionnaires français.

Le 17 octobre 1795, la convention thermidorienne cède la place aux nouvelles institutions. Mais ni le directoire ni les 2 chambres, agitées de courants contraires, ne parviennent à affirmer leur autorité ; tandis que certains pensent rétablir la monarchie, d'autres regrettent le jacobinisme. Ce sera l'armée, auréolée de ses campagnes victorieuses, et consciente de sa force, qui héritera finalement du pouvoir. Cette armée où se distingue déjà un jeune général qui allie à ses capacités militaires un talent politique exceptionnel : Napoléon Bonaparte.

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Message par Syfou Jeu 20 Jan - 22:03

Les assignats et les prix pendant la Révolution française

Les assignats

Pour résoudre la crise financière héritée de l’ancien Régime et que la convocation des Etats généraux n’avait pu résoudre, un décret du 2 novembre 1789 met les biens du clergé à la disposition de la nation pour servir de garantie à une émission de papier-monnaie, les assignats. Cette solution, préconisée par de nombreux cahiers de doléances, est proposée après l’échec d’autres moyens : emprunts, dons volontaires, contribution patriotique. L’Etat dispose ainsi d’un capital d’une valeur considérable.

En décembre 1789, l’Assemblée Constituante émet, pour une valeur de 400 millions, des bons à 5 % (les assignats) admis de préférence pour l’achat des biens ecclésiastiques. Pour assurer le succès de l’opération et gagner la confiance du public les biens du clergé sont déclarés biens nationaux et le cours forcé des assignats est décrété : ils deviennent un papier-monnaie (mars-avril 1790). De nouveaux assignats sont émis (800 millions en septembre 1790, 600 millions en juin 1791), qui atteignent un total de 1 800 millions à l’automne 1791, et continuent de se multiplier et se déprécier. En 1793, l’assignat de 100 livres a perdu la moitié de sa valeur ; en juillet 1794, il vaut 37 livres et en avril 1795, 8 livres ; en juillet 1795, André Marie Constant Duméril note qu’il vaut moine de 4 livres (« L’écu de six francs s’est vendu jusqu’à 180ll »).

De faux assignats sont mis en circulation. La Société d’émulation de Rouen s’en émeut, et André Marie Constant Duméril, qui en est membre, fait allusion à ses conclusions sur le sujet1 (lettre du 19 février 1793).

Dès novembre 1795, un texte officiel déclare que « la fabrication des monnaies d’or, d’argent et de cuivre sera activée par tous les moyens possibles ». Les assignats sont supprimés en 1796 et remplacés momentanément par une nouvelle monnaie de papier, les mandats territoriaux. Ceux-ci sont très vite dépréciés et le Directoire renonce au papier-monnaie : les impôts sont payés en numéraire à partir de février 1797.

Avant même la fin du Directoire (1799), la livre tournoi de l’Ancien Régine revient sous le nom de « franc », avec la même valeur en poids d’argent. La loi de Germinal an XI (7 avril 1803) fixe la valeur du franc à 5 grammes d’argent. Les anciens louis de 24 et 12 livres continuent à circuler, ainsi que les anciens écus de 6 livres (la livre valant le franc), jusqu’au début des années 1830.

La vente des biens nationaux (et ensuite celle des biens des émigrés) entraîne d’énormes déplacements de propriétés dans lesquels les relations et l’entourage de François Jean Charles Duméril en Picardie sont partie prenante : les lettres de son fils en donnent parfois un lointain écho.

Une autre conséquence de l’émission des assignats, le renchérissement de la vie, est en revanche très souvent évoquée dans les lettres du jeune André Marie Constant Duméril, qui justifie ses récurrentes demandes d’argent à ses parents en donnant les prix des denrées.

Le prix du pain

Dès avant la Révolution le pain semble cher : 6 livres de pain coûtent 12 sous, soit le salaire d’un journalier. Le pain reste la nourriture de base et la Révolution ne supprime pas la hantise populaire du pain cher et de la faim. Le prix du blé est en augmentation (les 6 livres de pain coûtent 15 sous à Etampes en mars 1792), ce qui provoque agitation populaire et discussions politiques. L’approvisionnement en sucre, en savon, en viande, en chandelles, en vin, etc. est difficile. Finalement la Convention fixe un prix maximum pour les grains puis pour tous les produits de première nécessité et les « salaires, gages main d’œuvre et journées de travail » (29 septembre 1793). La loi précise que « les tableaux du maximum ou du plus haut prix de chacune des denrées énoncées dans l’article I seront rédigés par chaque administration de district et affichés dans la huitaine » (article II) et que « toutes les personnes qui vendraient ou achèteraient […] au-delà du maximum paieront, par forme de police municipale, une amende solidaire double de l’objet vendu […] » (article VII). Les sans-culottes approuvent et chantent :

De la loi c’est un beau factum

Que le bienfaisant maximum.

Un mois plus tard, en octobre 1793, est créée la carte de rationnement. Elle donne droit à 750 g de pain par jour, rapidement réduits à 500 g puis, en 1794, à 250 g. Il faut faire des heures de queue pour être servi. à Paris, plus de pain de fleur de farine : une seule qualité de pain est fabriquée (décembre 1793).

Dès le mois de mars 1794 le Comité de salut public relève les tarifs du maximum ; après Thermidor, en 1796, la Convention abolit le Maximum qui protégeait le prix de la farine et rétablit la liberté du commerce.

Tous les prix montent, l’inflation touche durement les plus pauvres et accentue les inégalités. Fin juin 1795 André Marie Constant Duméril se plaint que la livre de pain coûte 12 livres ; elle passe à 15 livres en juillet. Le boisseau de farine, qui coûtait 2 livres en 1790 en coûte 225 en 1795 ; la paire de bas est passée de 3 livres à 100 livres, la paire de bottes atteint 1 200 livres. Les chiffres sont multipliés par 3 ou par 10 en quelques mois.


http://correspondancefamiliale.ehess.fr

212 ans aprés les africains se révoltes Surprised pas comme les français mais pour but la liberté d'expession , bien Rolling Eyes
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Message par Syfou Ven 4 Fév - 23:39

Révolution française de 1848

Révolution Française  Lar9_p10
Lamartine à l'hôtel de ville le 25 février

La Révolution française de 1848 est la deuxième révolution française du XIXe siècle ; elle se déroule à Paris du 22 au 25 février 1848. Sous l'impulsion des libéraux et des républicains et suite à une fusillade, le peuple de Paris se soulève à nouveau et parvient à prendre le contrôle de la capitale. Louis-Philippe, refusant de faire tirer sur les Parisiens, est donc contraint d'abdiquer en faveur de son petit-fils le 24 février. Les révolutionnaires proclament la Deuxième République le 25 février 1848 et mettent en place un gouvernement provisoire républicain, mettant ainsi fin à la Monarchie de Juillet.

La bombe parisienne

Révolution Française  800px-11
le boulevard du Temple, photographié par Louis Daguerre en 1838 ou 1839

Si le régime de la Monarchie de Juillet est usé, la crise politique et économique aggravée, le « terreau » social et urbain de la capitale est favorable à l’expression d’un mécontentement resté latent.

Like a Star @ heaven Avec plus d'un million d'habitants, le Paris de 1848 est encore le Paris de l'Ancien Régime avec ses maisons anciennes et ses rues étroites. La ville est close par le mur des Fermiers généraux et ses 52 barrières d'octroi. Une sorte de frontière sépare l'Ouest et l'Est, elle sera tragiquement retracée lors des Journées de Juin 1848, par la ligne de bataille qui, du boulevard Rochechouart à l'actuel boulevard de Port-Royal, suivra le boulevard Poissonnière, la rue Saint-Denis, traversera l'Île de la Cité et remontera la rue Saint-Jacques.

Si cette frontière n’est nullement rigide (les quartiers populaires s'étendant vers l'Est, débordant vers le "Quartier latin de Paris", l'Hôtel de Ville, le Louvre ou les Tuileries), la différenciation est très nette entre les classes "privilégiées" (ou supérieures) et le "peuple parisien". Le monde de la boutique est très important dans la capitale. S'il fournit une grande partie de la Garde nationale, il est écarté du droit de vote censitaire.

À Paris en 1848, les conditions d'existence (durée et dureté du travail, misère, conditions d’hygiène et de santé, voire environnement redoutable de la criminalité) sont telles que la mortalité chez les classes populaires dépasse souvent 30 pour 1000. La grande industrie a été rejetée sur les villages périphériques, La Villette, les Batignolles. L'essentiel des travailleurs sont occupés dans des ateliers œuvrant pour le luxe (la moitié des 64 000 ateliers sont tenus par un patron seul ou avec un ouvrier). Les spécialités sont très diversifiées (plus de 325 métiers recensés) où dominent le vêtement (90 000 travailleurs) et le bâtiment (41 000).

Like a Star @ heaven Même après les avancées de 1830 obtenant une monarchie constitutionnelle, les antagonismes s'exaspèrent (en ces temps d'épidémie, de choléra, de disette, de crise financière, de rivalités politiques ou de querelle à propos des écoles religieuses) plus régulièrement dans la capitale qu'en province et peuvent alors faire resurgir les barricades.

- Le saccage de l'église Saint-Germain-l'Auxerrois et de l'archevêché en protestation contre la célébration d'une messe légitimiste, puis le début d'insurrection suite au verdict prononcé contre 19 officiers de la Garde nationale (1831), l'émeute à l'occasion de l'enterrement du général Lamarque se soldant par 800 morts (1832), les batailles de rues (lourdement réprimées par Bugeaud) provoquées par l'arrestation de 150 militants de la Société des Droits de l'Homme et la promulgation de la loi sur les associations (1834), l'attentat contre le roi (1835), les incidents pour repousser les assaillants de l'Hôtel de Ville et de la préfecture de police (1839) y sont significatifs de la première décennie.

- Les vigoureuses prises de position à la Chambre contre le suffrage universel de Thiers (1840) et de Guizot (1842) refusant de prendre en compte les aspirations démocratiques répondent par une fin de non recevoir à la pétition soutenant les Gardes nationaux manifestant pour obtenir le droit de vote et au lancement de la toute première campagne de « banquets » en faveur de la réforme électorale (1840). Si les manifestations et grèves des ouvriers du textile, du bâtiment et des ébénistes tournent à l'émeute Faubourg Saint-Antoine (1840), si des manifestants défilent avec le « drapeau rouge » en scandant « Vive la République ! » (1841), les années suivantes sont caractérisées par les contrecoups économiques et financiers du pays mal préparé à une évolution aussi rapide. La crise de 1846-47 provoque un chômage important : en 1848, près des deux tiers des ouvriers en ameublement et du bâtiment sont au chômage.

Révolution

Le gouvernement Guizot décide finalement d’interdire ces faux banquets qui sont de vraies réunions politiques.

Le 14 février, le préfet de police interdit un banquet projeté à Paris pour le 19. À l'appel d'Armand Marrast, dans Le National, les Parisiens sont invités à manifester le 22, date à laquelle le banquet a été reporté. Le rassemblement doit s'effectuer place de la Madeleine. La veille, pourtant, les principaux chefs de l'opposition reculent devant l'épreuve de force et donnent le contrordre d'annuler le banquet et la manifestation. Le gouvernement semble devoir l'emporter ; confiant, il décide de ne pas mettre en application les dispositifs militaires prévus en cas d'incidents graves.
En fait, gouvernement et opposition vont être débordés par la situation se développant au fil des heures en "révolution".

Le 22 février au matin, des centaines d'étudiants (dont certains s'étaient déjà mobilisés dès le 3 janvier pour dénoncer la suppression des cours de Jules Michelet) se rassemblent place du Panthéon, puis se rendent à la Madeleine où ils se mêlent aux ouvriers. Les manifestants (3 000 personnes) se dirigent ensuite vers la Chambre des députés, Place de la Concorde, aux cris de "Vive la Réforme ! A bas Guizot !". Mais dans l'ensemble, les forces de l'ordre contrôlent la situation. L'occupation militaire de Paris a été décrétée vers 16 heures. Le roi peut compter sur 30 000 soldats, l'appoint de l'artillerie, la sécurité des forts qui encerclent la capitale. Il y a, enfin, la Garde nationale, 40 000 hommes environ.

Après quelques incidents (un mort), les troubles se déplacent vers l'église Saint-Roch, la manifestation s'organise, la situation s’envenime puisque la crise ne peut être dénouée, la Chambre ayant rejeté quelques heures plus tôt la demande de mise en accusation du gouvernement Guizot déposée par Odilon Barrot.

Le matin du 23 février, alors que l'insurrection se développe, les gardes nationaux de la deuxième Légion, boulevard Montmartre, crient "Vive la Réforme !". Dans d'autres quartiers, différents bataillons de la Garde nationale protègent les ouvriers contre les gardes municipaux et même contre la troupe de Ligne. La Garde nationale se pose ainsi en arbitre entre l'armée et le peuple. Cette défection sonne le glas du pouvoir de Guizot.

Louis-Philippe se rend subitement compte de l'impopularité de son ministre et se résout, dans l'après-midi, à le remplacer par le comte Molé, ce qui équivaut à accepter la réforme. Le roi renvoie certes tardivement son ministre Guizot, mais la protestation se calme : le pire semble évité même si le climat reste tendu.

En soirée, la foule déambule sous des lampions pour manifester sa joie et envisage de se rendre sous les fenêtres de Guizot pour le huer. Le mécontentement avait été si profond depuis des mois et la tension des dernières heures si vive que le moindre incident pouvait encore mettre en péril ce règlement "légaliste" et improvisé de la crise et raviver les ardeurs révolutionnaires. Dans le quartier des Capucines, une rue est barrée par le 14e régiment d'infanterie de ligne et la provocation d'un manifestant porteur d'une torche envers un officier a des conséquences tragiques. Se croyant menacée, la garde ouvre le feu, laissant sur le pavé plus de 50 tués qui "justifient" le rebondissement et l'amplification du mouvement protestataire, alors que l'apaisement semblait en bonne voie. Cette fusillade du boulevard des Capucines, la promenade des cadavres, la nuit, à la lueur des torches, sur une charrette dans les rues de Paris, l'appel du tocsin annonçant le massacre, entre 23 heures et minuit, de Saint-Merri à Saint-Sulpice, relancent l'insurrection. Puisqu'il y a 52 martyrs, on dévalise les armuriers et on édifie des barricades. Il y en a bientôt 1 500 dans toute la ville. Le monde ouvrier y coudoie la jeunesse estudiantine et la petite bourgeoisie.

Pendant que Paris se soulève, le roi, aux Tuileries, n'a plus de gouvernement. Le maréchal Bugeaud, nommé commandant supérieur de l'armée et de la Garde nationale de Paris, est convaincu qu'il peut vaincre l'émeute, mais le souverain refuse la solution de force. Beaucoup trop de sang a déjà coulé.

Le 24 février, Louis-Philippe ne parvient pas à reprendre en main la situation.
Lorsque le palais commence à être attaqué par la foule, vers midi, le roi abdique en faveur de son petit-fils de 9 ans, le comte de Paris, confie la régence à la duchesse d'Orléans, puis se résout à prendre le chemin de l'exil. Au début de l'après-midi, la duchesse d'Orléans se rend au Palais-Bourbon pour y faire investir son fils et y faire proclamer officiellement la régence, dans l'espoir de sauver la dynastie. Les députés, dans leur majorité, semblent favorables à une régence. Mais les républicains ont appris de leur échec de 1830 et tandis que la bourgeoisie s’organise un nouveau gouvernement simplement plus libéral, ils forcent la main : pendant la séance, le Palais-Bourbon est envahi par les révolutionnaires qui, d'accord avec les élus de l'extrême gauche, repoussent toute solution monarchique et font proclamer un gouvernement provisoire.

Le 25 février, un gouvernement provisoire républicain est établi, la Monarchie de Juillet s’est éteinte, la Deuxième République française est née.
On estime que les trois journées de février ont fait 350 morts et au moins 500 blessés

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