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Opposition politique au Maroc

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Personne à contacter Opposition politique au Maroc

Message par Syfou Mer 19 Mai - 16:11

L'opposition au maroc quasiment inexistente !?

Chronologie

Les Francs-Maçons au Maroc sous la IIIe République 1867 - 1940

L’implantation au Maroc : 1867 – 1922

*Les premières loges avant le protectorat de 1912

A Tanger, réside la doyenne des loges francophones dont l’allumage des feux ne fait qu’accompagner le mouvement en cours dans le Nord du Maroc, sous l’égide de l’obédience espagnole.

Dès 1867, Haïm Benchimol - drogman de la Légation de France, directeur de l’influent journal Réveil du Maroc, directeur de la banque Transat, membre fondateur de l’Alliance Israélite Universelle et de l’Alliance Française au Maroc, correspondant des Compagnies Maritimes et de l’agence Havas - devient président fondateur de la loge maçonnique de Tanger, fondée par les juifs marocains "protégés" ou naturalisés Français. La loge connaît des fluctuations sensibles au gré des circonstances ; tantôt liée aux intérêts français, elle reçoit l’élection de Crémieux comme un triomphe, tantôt elle est réputée plus proche de l’Angleterre. Quoiqu’il en soit, elle connaît un grand succès dans les milieux israélites tangérois. Elle agit comme un puissant facteur d’européanisation avec les autres loges, espagnoles, qui vont se multiplier. En 1876, elle est composée de 73 FF\ dont le premier initié Marocain, Mohamed Doukali. Si l’opinion publique et le consulat attribuent cette loge éphémère au GODF, en fait "L'Union 194" dépend de la GLDF.

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Il faur noter qu'en 1890 un Grand Orient du Maroc est créé sous l'impulsion des deux FF\espagnols : Philippe Cervera de Bavière et Philippe de Bourbon. En 1891 ce GODM disparaît et les quelques FF\ concernés rejoignent le Grand Orient Espagnol.

C’est en 1891 que "La Nouvelle Volubilis" loge du GODF apparaît, à une époque où la main mise sur le Maroc se renforce. Les loges, d'une façon générale, participent à cette pression grâce à leurs relations avec la presse en Europe. A Féraud, le consul Français en place qui défend la loyauté envers le Maghzen - c'est à dire le gouvernement marocain - les loges préfèrent la ligne du "parti colonial". Groupe de pression dont le porte-parole est le F:. Etienne député d’Oran ; sans oublier J. Siegfried au Sénat, le Comité de l’Afrique Française du Prince d’Arenberg et l’Union Coloniale Française qui se définit elle-même comme un "syndicat des principales maisons françaises ayant des intérêts aux colonies". D’ailleurs, pour cette politique au Maroc, les ressources financières ne manquent pas, "le Printemps" de Jaluzot et la Cie Transat y pourvoyant largement.

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C’est dans ce contexte, très représentatif de la République opportuniste, qu’est née "La Nouvelle Volubilis", en souvenir de Volubilis, ville romaine construite entre Fez et Meknès. Nom pour le moins évocateur d’un retour impérial, économique et culturel, dont "La Nouvelle Tamusiga", quelques années plus tard à Mogador, sera comme un écho.
Fait notable de lcet intérêt porté à la Maçonnerie comme moyen d'ouverture vers l'Europe, en janvier 1892 sous le règne de Hassan I° une "ambassade maçonnique marocaine" se rend en Espagne pour "demander d'initier le sulttan et cinq mille personnalités marocaines". Cette ambassade, en effet, s'inscrit dans une démarche globale qui fait qu'entre 1874 et 1888, ce sultan envoya huit missions marocaines d’études totalisant environ 350 personnes, dans les différents pays d ’ Europe et en Egypte.


Dernière édition par Syfou le Jeu 19 Aoû - 22:18, édité 1 fois
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Personne à contacter Re: Opposition politique au Maroc

Message par Syfou Mer 19 Mai - 16:21

L'acte d'Algésiras est signé, en 1906, et donne le contrôle de huit ports marocains aux gouvernements français et espagnols.

Dès 1907 à Casablanca - où progressivement la pression française s’est concentrée - les prémices à la vie maçonnique se font bientôt sentir. A cette date, certains FF\ sont déjà regroupés dans une loge "Casablanca 386" créée en pleine médina et affiliée au GO d'Espagne. Ces mêmes FF\ vont aider à former un "triangle" affilié au GODF, alors que le Maroc est poussé dans l’engrenage qui doit le conduire au Protectorat. La menace contre leur indépendance provoque chez les Marocains des actes d’hostilité à l’égard des étrangers.... En mars 1907, les troupes françaises occupent Oujda en réponse à l’assassinat du docteur Mauchamp à Marrakech... En juillet, l’effervescence grandit tant à Casablanca que dans les tribus voisines à cause des travaux entrepris au port par une société française et de l’installation de contrôleurs européens de la dette auprès des douanes marocaines... En août, le consulat de France assiégé est dégagé par les marins du Galilée et du Chayla... Pourtant, ne doutant nullement de la pérennité de la présence française au Maroc, le millier d’Européens présents à Casablanca non seulement s’installe mais s’accroît rapidement.

Avant même que le Protectorat ne soit imposé au Maroc, dans la logique de l’Acte d'Algésiras qui a imposé, dès 1906, le contrôle du pays par les Européens. Ceci explique que les FF:., qui étaient trois en 1907, sont sept le 26 juin 1910 et passent du triangle initial à une loge : "Le Phare de la Chaouia".
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Personne à contacter Re: Opposition politique au Maroc

Message par Syfou Mer 19 Mai - 16:26

Après le Traité de 1912, les loges sur la côte Atlantique. Le choix révélateur de leurs noms

Casablanca : Le nom "Le Phare de la Chaouia" est ici caractéristique du credo de l’époque, riche d'une certaine mystique humanitaire dont l’ampleur et la profondeur ne sauraient être sous-estimées, à savoir : "La présence de la France n’apporte pas seulement les conditions du développement matériel, les techniques modernes, les découvertes les plus récentes de la science, les moyens de lutte contre la maladie et la mort, l’hôpital, le médecin, la vaccination ; elle signifie aussi la fin des vieilles oppressions, des antiques tyrannies de l’exploitation de l’homme par l’homme ; elle signifie enfin la lutte contre l’ignorance et la superstition, en assurant par l’éducation le triomphe de la Raison". Tout cela rejoint un système d’habitudes européennes, aussi bien chez les républicains que chez les royalistes, chez les hommes de droite que chez ceux de gauche. Pour la grande majorité, d’évidence, existe la primauté de la civilisation européenne "en vérité la seule civilisation". "Le Phare de la Chaouia" symbolise dans l’esprit de ses créateurs, représentatifs de toute une époque, les Lumières face aux Ténèbres !

Comme pour affirmer cet état d’esprit "civilisateur", trois loges au nom significatif sont créées sur la côte Atlantique : "Le Réveil du Maghreb" à Rabat, "El Bridja des Doukkalas" à Mazagan et "La Nouvelle Tamusiga" à Mogador.

A Rabat, une vingtaine de FF:. procèdent à l’allumage des feux de la troisième loge du GODF au Maroc le 7 février 1918. Ils sont en concurrence avec la loge "Moulay Hassan 395" du GO d'Espagne, avant que les FF\ de cet atelier ne viennent les rejoindre, avec à leur tête le F\ Carette Bouvet.

Ces FF:. fondateurs de la loge rabatie "Le Réveil du Maghreb" sont les mêmes qui, dès le mois de mars de la même année, vont signer avec les casablancais la demande, adressée à Paris, pour la création à Casablanca d’un S\Ch\ - Souverain Chapitre - au grade de dix-huitième. Gestes révélateurs de certitudes optimistes au moment où, ici, toute une partie du Maroc est encore "insoumis" et, là bas, la France subit l’attaque de Luddendorff, en Champagne, offensive qui risque d’être fatale.

"Le Réveil du Maghreb", dans un tel contexte, est symptomatique d’un double acte de foi de la part de ses créateurs. Par sa mise en place, foi en la pérennité de la présence d’une France victorieuse là-bas et ici ; par sa dénomination, credo d’une promotion intellectuelle et morale du Maghreb - c’est à dire du Maroc - maintenu sous tutelle française.

Au demeurant, attitude également militante de cette vingtaine de FF:. regroupés dans un local bien modeste mais surveillé : "au moment de la sortie des tenues se trouvaient sur le trottoir d’en face des agents qui essayaient de nous dévisager et de nous reconnaître ; dans le but qui fut d’ailleurs atteint puisque, nous le sûmes, la liste des membres de notre jeune loge avait pu être établie et voisinait avec celle des gens suspects, dangereux et à surveiller. C’était l’époque de représailles administratives que plusieurs d’entre nous eurent d’ailleurs à subir et qui se manifestèrent par des déplacements de postes brusques et injustifiés...". Tableau révélateur de l’antagonisme manifesté à l’encontre de la FM\ par de nombreux administrateurs de la Résidence profitant, d’une part de la manifestation dans la France d’après-guerre d’un sentiment conservateur concrétisé par la Chambre bleu horizon, et d’autre part du désir de Lyautey d’éviter au Maroc l’implantation de sociétés philosophiques ou politiques métropolitaines.

En 1920, à Mazagan - redevenu El Jdida en 1956 après l’indépendance - les FF:. intitulent leur loge "El Bridja des Doukkalas", autrement dit "le fortin de la province des Doukkalas" en souvenir d’un passé évocateur. En effet, en 1502, les Portugais avait installé un fortin "El Bridja El Jdida" pour imposer leur présence. Donc, de la part des FF:., volonté affirmée de se maintenir. Mais dans un esprit que "la chapelle de l’Inquisition", où ils se réunissent, leur permet de préciser : "Au-dessus des misères que ces murs ont pu voir, la Franc-Maçonnerie maintiendra son pavillon de fraternité, égalité, liberté, générosité et paix".

Créée le 10 juin 1920, cette loge sera sensibilisée, dès ses débuts, au problème des rapports inter-obédientiels. L’année même de sa création, "El Bridja des Doukkalas" propose une association dont le premier article des statuts stipule : "entre tous les ateliers relevant des GODF, GLDF et Suprêmes Conseils de France et qui adhèrent aux présents statuts il est créé une association qui prend le titre de Fédération Maçonnique Marocaine" ; ce qui n’est pas sans alarmer le Conseil de l’Ordre à Paris.... Mais, dès l’année suivante, des transfuges vont créer la loge affiliée à la GLDF sous le nom évocateur de "Tit", petite capitale des Doukkalas qui s’était attaquée en 1515 à la jeune forteresse portugaise El Bridja. Aussitôt les rapports s’enveniment entre les deux obédiences, le Conseil de l’Ordre retrouvant là une affaire plus conforme aux schémas classiques métropolitains.

A Mogador (Essaouira de son nom arabe), en 1920 encore et toujours sur la côte Atlantique, s'ouvre "La Nouvelle Tamusiga". En référence au nom donné par les Phéniciens, lors du périple d’Hanon, à une rade fixée hypothétiquement par les historiens à Mogador. Ces Phéniciens qui, aux yeux des Européens, représentent l’antiquité source de civilisation et sur les traces desquels les Français reviennent pour sortir le Maroc de son long Moyen Age et opérer une sorte de Renaissance en plein XXe siècle...

Les feux de la loge sont allumés sous l’impulsion des FF:. Mercier et surtout Sandillon Ferdinand** qui a débarqué à Mogador dans les années 1890 pour le compte du groupe Jaluzot** après avoir été initié à Tanger, plaque tournante du fameux groupe en question. Sous l’impulsion également du F:. Regnault, déjà membre fondateur de la loge de Casablanca ; F\ dont les heurts sérieux avec la Résidence, en 1924, vont illustrer les difficultés souvent rencontrées par les FF:. du Maroc au sein de la communauté européenne tout au long du Protectorat. Sans compter l’hostilité manifestée par de nombreux cadres de l’administration et de l’armée avant la victoire du cartel des gauches en 1924, hostilité qui réapparaîtra par la suite chaque fois qu’une poussée vers la droite se fera sentir.

C’est à Mogador, aussi, que l’on découvre un F\du GODF assez particulier et qui mérite attention, en tant que personnage type, à plusieurs titres, de certaines "perspectives coloniales" de l’époque concernée : Zerbib Elie Théodore.
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Personne à contacter Re: Opposition politique au Maroc

Message par Syfou Mer 19 Mai - 16:32

Un cas intéressant : le F:. Zerbib Élie Théodore

Né à Constantine, en 1843, fils d’un grand rabbin d’Algérie, Zerbib** s’installe à Alger comme libraire. Il est initié à Bélisaire et y reçoit la maîtrise en 1874. Sa présence, avec celle de cinq autres israélites, témoigne de l’intérêt que porte le GODF à cette communauté. Certains FF\ se rappelaient sans doute le rôle qu’avaient joué les juifs depuis l’établissement des Français et d’autres allaient même jusqu’à penser que c’est par eux que l’on arriverait aux musulmans ! C’est ce qu’avance avec insistance le F:. Crémieux : "Employez les juifs pour amener à vous les Arabes...". Crémieux qui obtiendra, avec l’appui de nombreux maçons, la naturalisation massive des juifs avec l’espoir donc qu’à longue échéance les Arabes suivraient.

Zerbib arrive à Mogador, en août 1875, où après une opposition forte à la Légation de France il devient aide politique du consul. C’est ce qui l’amène, le 28 janvier 1884, à recevoir Charles de Foucauld** qui restera quarante cinq jours durant à Mogador profitant de l’hospitalité de la communauté israélite avant de se lancer à la découverte du sud marocain interdit aux "roumis". Voyage d’importance en matière de pénétration française au Maroc, à laquelle de nombreux juifs sont favorables.

En 1886, marié à une Anglaise après la mort de sa première épouse Française et converti au protestantisme, Zerbib remplace le pasteur Guisbourg à la tête de la section marocaine de la "London Society promoting christianity amongst the jews". Le choc, grand pour la communauté juive de Mogador, est loin d’être anodin pour la Légation de France. En effet il est alors communément admis que celui qui porte la croix, en missionnaire, sur les terres lointaines y porte en même temps, explicitement ou non, le drapeau de son pays.

Vers 1915, Zerbib devient doyen de la colonie européenne de Mogador : homme rebondi et joyeux, son hospitalité est légendaire. En 1916, logique avec lui-même, il se retrouve fondateur de la "Société de Géographie du Maroc". Or, il est patent que ces Sociétés de Géographie, placées au centre d’un réseau de plus en plus large, jouent le rôle de groupe de pression avec leurs ramifications à travers la France et l’Empire. Ces sociétés en outre disposent d’une presse qu’on peut qualifier de spécialisée et leur influence s’exerce de façon très sensible sur des publications d’une incontestable autorité comme La Revue des Deux Mondes. Au demeurant, pas plus les géographes que les découvreurs ne prétendent poursuivre leurs entreprises au nom des seuls impératifs d’une science désintéressée : les progrès de la connaissance de la terre doivent assurer à la France plus de rayonnement. Enfin, en 1920, Zerbib participe à la fondation de la R.L. "Woodrow Wilson n°479" de la GLDF à Mogador. Cette loge, au rite écossais, draine aussitôt les éléments israélites en plus grand nombre que "La Nouvelle Tamusiga". Le même constat peut se faire un peu partout à travers le Maroc, l’argument du rite écossais - REAA - étant souvent avancé.

Au soir de sa vie, Zerbib une fois de plus s’avère être révélateur d’un problème de fond. En effet, il est certain que la laïcité militante du GODF a gêné nombre d’israélites plus à l’aise à la GLDF de ce point de vue. En se dépouillant de son caractère spiritualiste et en se mettant sous la seule égide de la Raison, le GODF s’est condamné à recruter uniquement parmi les agnostiques et les athées, très peu nombreux dans les communautés musulmanes et juives. Contradiction douloureuse pour de nombreux FF:. des loges GODF du Maroc qui aspirent justement à toucher en profondeur ces communautés.

En octobre 1920, disparaît ce personnage du "vieux Maroc" ayant, sa vie durant, symbolisé à la fois la promotion du juif algérien à la suite du décret Crémieux d’octobre 1870, l’intérêt porté par la colonie algérienne à la pénétration française au Maroc, le rôle joué par des FF:. dans cette aventure, les méthodes de pénétration coloniale sous le biais de missions géographiques ou religieuses, l’importance de la communauté israélite dans l’ouverture du Maroc, enfin les rapports GODF-GLDF et leurs orientations respectives au Maroc.
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Personne à contacter Re: Opposition politique au Maroc

Message par Syfou Mer 19 Mai - 16:37

Après 1922, les loges vers l'intérieur du pays, avec des noms dans la logique initiale

Une fois assurée l’implantation sur la côte Atlantique, le Souverain Chapitre de Casablanca, qui joue un rôle prépondérant jusqu’en 1925 dans l’évolution du GODF au Maroc, s’intéresse aux villes de l’intérieur, récemment "pacifié", sur l’axe Maroc Atlantique - Oranie qui tient au cœur des Français d’Algérie. ..

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Personne à contacter Re: Opposition politique au Maroc

Message par Syfou Mer 19 Mai - 16:42

A cette date où vient de se terminer justement la prise en main du Maroc utile, en attendant la suite, l’arrivée de nombreux fonctionnaires français, déjà initiés en France ou en Algérie, et l’amélioration des moyens de transports vers l’intérieur permettent la réalisation de ce projet maçonnique. D’autant plus que ces fonctionnaires, le plus souvent radicaux ou socialistes, ne voient aucun grief à formuler à l’encontre de cette implantation.

Les FF:. d’appartenance radicale admettent, à la suite d’Albert Sarraut, que la colonisation a pris le visage d’une grande œuvre de solidarité. Les FF:. d’appartenance socialiste retiennent que Jaurès a surtout multiplié ses critiques à l’égard des modalités de la politique coloniale mais qu’il a admis le principe du devoir de civilisation qu’impose aux sociétés européennes leur supériorité présente.

En 1922 donc, à Oujda, la loge "Prométhée" inaugure ses travaux en présence du TIF\Frère Bouty, pharmacien à Tlemcen et Conseiller de l’Ordre pour l’Afrique du Nord où l’Algérie forme la pièce maîtresse. Il peut paraître étonnant que cette loge d’Oujda ne soit née que si tardivement dans une ville où l’occupation française s’est profilée dés 1907. En fait, des triangles militaires animés par des FF\ militaires de carrière ont existé très tôt.

Mais les FF:. civils résidant à Oujda, pour la plupart originaires d’Algérie, avaient tendance à rejoindre les loges d’Oranie fort actives et très proches. C'est, à vrai dire, tardivement que les Oujdis ont regardé vers Casablanca. Ils estiment, comme ils l’écrivent au Conseil de l’Ordre en juillet, qu’entre Tlemcen et Rabat, soit sur une distance de plus de six cents kilomètres il est nécessaire de créer des loges pour les FF:. disséminés dans le bled immense. Et quand ils installent leur propre loge ils le font avec à l’esprit l’exemple prométhéen dont beaucoup en Europe font le principe de référence de "la civilisation humaniste face aux civilisations soumises aux dieux".

En 1922, également, c’est l'allumage des feux à Meknés, trois ans avant le soulèvement fomenté par Abd el Krim dans le Rif berbère tout proche et le départ de Lyautey. Une loge y prend son essor dans un temple installé dans la médina où vivent encore la plupart des Européens. Cette loge "L’Étoile du Zerhoun" doit son nom à une ride pré-rifaine qui barre l’horizon au nord de Meknés et où sont installées des tribus berbères.

Et c’est à Fez, en cette même année 1922, que l’effort de liaison Est-Ouest se parachève. En même temps que se confirme cet intérêt des FF:. pour les berbères avec le choix du nom de la loge fassie "L’Éveil Berbère".... Ce nom d’éveil berbère à Fez, dans la capitale de l’Islam, de l’Arabisme, c’est en soi tout un programme, une provocation. En effet, nombreux sont les militaires, les fonctionnaires, les FF:. pour qui "la renaissance du Maghreb" passe par l’assimilation. Or, à leurs yeux, cette assimilation ne peut réussir que si les berbères servent de lien et prennent, en quelque sorte, le relais de la communauté israélite sur laquelle avaient été fondés tous les espoirs une décade auparavant. Les FF:. estiment, dans leur ensemble, que "malgré la propagande active de l’Islam le bloc berbère demeure ethniquement séparé des Arabes conquérants". C’est dans cette optique que sortira le fameux décret berbère, quelques années plus tard, et que la loge de Fez choisit son intitulé.

Ainsi, les loges du GODF au Maroc jalonnent l’histoire de la pénétration européenne au Maroc à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle. En outre, leurs noms sont révélateurs de l’optique des FF:. en matière de colonisation d’un pays qui ne sera entièrement occupé qu’en 1934.

Parallèlement la GLDF, elle aussi, met en place son réseau de loges sur l'ensemble du territoire avec des noms révélateurs de la même approche du problème marocain : "Anfa Lumière" et "Renaissance" à Casablanca, "Soleil du Gharb" à Kénitra, "Aurore Fraternelle" à Oujda, "l'Avenir Berbère" à Taza. La seule différence avec le GODF réside dans le choix de noms d'hommes politiques : "Woodrow Wilson" à Mogador et "Léon Gambetta" à Marrakech.
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Personne à contacter Re: Opposition politique au Maroc

Message par Syfou Mer 19 Mai - 16:51

Tanger zone internationale

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Première vie maçonnique

Quand en 1912 le Protectorat est instauré au Maroc, la F.M. est installée à Tanger depuis près de cinquante ans, ayant contribué dans la mesure de ses moyens à la pénétration européenne dans ce pays.

A cette date "La Nouvelle Volubilis" est au cœur de tous les problèmes, au point d’attache des représentations diplomatiques et des milieux économiques, à l’écoute de tout ce qui vient de l’intérieur. 1912 année de plénitude pour cette loge du GODF avec sa cinquantaine de membres ; même si les passages restent nombreux, soit vers l’étranger comme Nessim Cohen pour l’Argentine, soit vers le Tonkin comme Durel et Petitjean, soit vers la zone française comme Prise d’Avesnes pour Mogador où, accueilli par le F:. Sandillon également venu de Tanger, il crée la première école française. La loge a le sentiment d’être à l’avant-garde d’une implantation progressive !

Son rayonnement bénéficie de ses bons rapports avec l’obédience espagnole qui l’héberge. Sur le plan profane elle regroupe, comme l’obédience espagnole, des personnalités de la communauté tangéroise : le F:. Gautsch représentant du puissant Groupe Schneider, président du syndicat des intérêts français au Maroc et de l’Alliance Française, Lalaurie, industriel et Conseiller du commerce Extérieur, Perrier, créateur de l’école française et président de la Mission Laïque, de la Ligue de l’Enseignement, Pacreu, vice-président de l’Union des Travailleurs Français... La loge possède en outre son propre journal Le Petit Marocain et peut compter sur le F:. Hubert Jacques pour répercuter ses prises de position dans Le Matin en France. Sans oublier l’audience dont elle jouit à Paris auprès du Conseil de l’Ordre.

En 1912, la grande question est la mise en place du Protectorat. Le 16 mars, alors que Regnault quitte Tanger pour signer à Fès le Traité du Protectorat, une très longue lettre est adressée par la loge au GODF avec double à la GLDF. L’attaque contre la légation n’est pas nouvelle, mais alors que jusque là le reproche était que la légation bridait la pénétration du capital français, c’est maintenant les avantages offerts au grand capital qui lui sont reprochés. Le F:. Gautsch ne peut s’opposer à cette évolution liée à l’arrivée de nouveaux venus : "Nous vous demandons de combattre énergiquement la candidature de M. Regnault au poste de Résident Général... il a pour ami et confident un brasseur d’affaires, M. Robert-Raynaud très connu dans le parti colonial... On peut acheter par exemple un domaine de 30.000 hectares, mais qu’un petit capitaliste demande l’aide de la Légation pour lui faciliter la création d’une petite propriété [et cela devient impossible]... M. Regnault n’est pas républicain... il est soutenu par le ministre de la guerre M. Millerand. Son défenseur dans la presse est le journal le plus réactionnaire qui soit La Liberté. Il a tout fait pour nuire aux F:.M:. de Tanger connus de lui...".

Le 30 mars est signé le traité du Protectorat, mais le 17 avril l’émeute éclate à Fès où se trouve encore M. Regnault. Le gouvernement Français, après avoir hésité, préfère Lyautey à Damade comme Résident Général. Cette nomination ne comble pas d’aise les FF:. mais l’éviction de Regnault l’emporte sur le moment. D’autant plus que le F:. Hubert, présent à Fès en tant que correspondant du journal Le Matin, informe la loge de l’assassinat du F:. Bringau, ingénieur particulier du Sultan, et de son épouse. Ce récit le F:. Hubert le reprendra dans un ouvrage fort lu Les journées sanglantes de Fez où il rend Regnault responsable des événements.
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Message par Syfou Mer 19 Mai - 16:58

Pendant et après la guerre 14-18

La guerre met un terme à la période de plénitude de la loge. En novembre 1914, le vénérable Perrier écrit : "Situation tragique... tous nos FF:. sauf trois sont mobilisés"... En janvier 1915, "je ferai de mon mieux étant mobilisé sur place"... En septembre 1918, "impossible de nous faire représenter au convent". En juillet 1919, "la loge n’a pas encore pu reprendre ses activités". Difficultés que n’ont pas les Espagnols qui, en 1917, sortent leur journal Fiat Lux.

Ce n’est qu’en décembre 1920 que les colonnes sont relevées. Afin d’éviter des frais de local "nous travaillerons dans le même local que les loges espagnoles et italiennes". Une commission réunira les représentants de : "La Nouvelle Volubilis" du GODF, "Morayta", "Minerva" et "Abd el Aziz" toutes trois du GODE, "Concordia" du GOD’Italie.

La loge retrouve aussitôt son attitude critique à l’encontre de la politique française menée au Maroc. Mais la question du Protectorat laisse place au problème "du statut spécial de Tanger" et à "la défense de la masse indigène exploitée et isolée par des spéculateurs qui ont réussi, avec la complicité des pachas et des ministres de France qui se sont succédé à Tanger".

Dès le mois de mars 1921, un rapport est adressé à Paris "sur les agissements de l’agence diplomatique à Tanger... les complaisances du maréchal Lyautey envers le gouvernement espagnol et surtout le roi d’Espagne... Notre tyranneau Lyautey caresse l’espoir de lui céder la zone de Tanger".... En décembre 1921, c’est un nouveau rapport contre le tribunal consulaire de France cette fois : "nous avons consigné notre point de vue dans une brochure rédigée en plusieurs langues, que nous avons répandue à près de 3.000 exemplaires".

Pour les FF:. Tangérois il s’agit de s’opposer, en ce qui concerne la zone de Tanger, aux tendances annexionnistes de l’Espagne et indépendantistes de l’Angleterre. Contrairement aux craintes exprimées par la loge, Lyautey s’est toujours opposé à ces demandes en défendant l’intégrité de l’Empire Chérifien. Situation qui trouve son épilogue dans la convention du 18 décembre 1923, signée à Paris, qui fait de Tanger une ville chérifienne d’administration internationale. Ce qui comble d’aise la loge de Tanger.

La loge à cette date "a créé et dirige l’Alliance Française, le Foyer Français, le Cercle Français, la Ligue de l’Enseignement, la Ligue des Droits de l’Homme, l’Union des Travailleurs... La mise en œuvre peut compter sur L’Union Française de Tanger, organe de l’Union des Travailleurs mais surtout sur Les Annales Tangéroises publiées par Ch. Hodelin et où l’on retrouve des articles du Cri Marocain de Casablanca ; on y prend à partie l’armée, l’église et on y réclame un Résident civil.

Pendant la guerre du Rif : 1921-1925.

C’est alors que la loge va se retrouver au centre des préoccupations avec l’affaire du Rif, même si l’axe Rabat- Casa a pris de l’importance auprès de Paris.

Dès 1921, la déroute du général Sylvestre à Anoual face à Abd el Krim inquiète Lyautey qui décide d’occuper les Beni Zéroual pour bloquer l’extension de la poche rifaine. Les FF:., dont l’analyse est propagée en France par le F:. Dunet, y voient une provocation. Un rapport de la loge tangéroise du 8 décembre 1924 estime "la politique du maréchal Lyautey désastreuse pour la France et catastrophique pour Tanger. Cet homme est néfaste et son remplacement s’impose" ; rapport qui reçoit l’aval du Conseil de l’Ordre : "nous tiendrons compte dans la plus large mesure de ces renseignements et de ces suggestions ".

Les FF:. Tangérois arguent que "l’Espagne n’ayant pu accomplir le mandat qui lui avait été confié" pour demander que le Protectorat Français vienne jusqu’à la zone de Tanger, elle-même enrichie de Ceuta. "Un accord sur ce point avec Abd el Krim est impossible tant que Lyautey est à Rabat"... "avec un nouveau Résident il est très probable que le chef rifain reconnaîtrait la souveraineté du Sultan. Il suffirait que le Sultan lui confiât le Khalifat de toute la zone dissidente dont Tétouan...". Si la question rifaine n’est pas évoquée en séance plénière du premier Congrès des Loges du Maroc en mars 1925 à Rabat, certainement par prudence, par contre ce rapport tangérois est repris dans le n°16 de L’Acacia de février 1925 en France. Le mouvement trouve un écho favorable au Congrès des Loges du Sud-Ouest de la GLDF puis aux Convents de la GLDF et du GODF en septembre. Ces critiques à l’encontre du Résident Général vont participer de la décision de Painlevé de créer une situation telle que Lyautey préfère démissionner en octobre, non sans avoir sauvé au préalable Fès menacée.

Le départ de Lyautey et l’arrivée de Steeg (considéré comme F\ de la GL) à la Résidence sont concomitants de la création en juillet 1925 de la loge "l’Union 543" à Tanger par la GLDF. Nom repris en souvenir de la loge "Union 194" qui avait ouvert la voie dès 1867 pendant une dizaine d'années.

Le F:. Azancot, vénérable de "l’Union 543" de la GL, détient l’autorisation par Abd el Krim de ravitailler les prisonniers dans le Rif. Il lui est demandé par la Résidence de faire bénéficier de cette autorisation M.Parent. Nouvel émissaire de Steeg qui a utilisé jusque là le F:. Montagne du côté de Taourirt pour doubler l’action de M.Gabrielli, le représentant désigné par Lyautey auprès de Abd el Krim. Le F:. Auguste Montagne, appartenant à la GL et futur directeur du "Cri Marocain", s'active dans le Rif sous couvert de négociations sur le sort des prisonniers,. Il espère gagner Abd el Krim à la cause de la France et jeter avec lui les bases d’une solide collaboration, dont les grandes lignes ont été décrites dans le rapport de la loge de Tanger.

Ces idées étant jugées dangereuses par l’entourage de Steeg, Auguste Montagne est écarté au profit de Pierre Parent jugé plus docile. La délégation Parent - Dr Gaud, rendue possible par l’intervention du F:. Azancot, facilitera finalement la rédition d’Abd el Krim, "à la suite de deux entretiens pathétiques avec le capitaine Suffren et le Lt de Vaisseau Robert Montagne"… membre de la GLDF, comme son frère Auguste, et futur professeur du Collège de France.
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Message par Syfou Mer 19 Mai - 17:05

Le F:. Carette-Bouvet salue cette action dans son journal Le Cri Marocain du 6 mars 1926 : "Félicitations aux Français de la loge de Tanger... filiale de la GL, qui, en un geste d’honnête et véritable confraternité humaine, sut regrouper sous son égide, pour travailler d’un commun accord, dans un esprit de concorde et de paix, Espagnols et Français...".

La montée des fascismes.

La question du statut de Tanger réglée, l’affaire rifaine en voie d’apaisement, "La Nouvelle Volubilis " va rentrer dans le rang.

Le second Congrès des Loges du Maroc à Casablanca en mars 1926 lui fait sentir cette évolution. Son délégué regrette que l’affaire du Rif n’ait pas été portée à l’ordre du jour du Congrès et demande que cette question soit mise à l’étude des loges pour être discutée au Convent. Le Congrès en reste au vœu d’une intervention énergique auprès du gouvernement pour qu’une solution rapide soit trouvée... Au cours de ce même Congrès Tanger n’obtient pas que les Congrès du Maroc soient fixés à sa demande en raison de son éloignement. Ce qui fait que dorénavant la loge de Tanger sera représentée par des FF:. d’autres Ateliers et deviendra, de plus en plus, une lointaine nébuleuse dans le dispositif des loges Françaises au Maroc.

En fait, Tanger devient la plaque tournante de la F.M. Espagnole avec les Loges du GOE , de la GLE et du Derecho Humano, dont les relations sont intenses avec le Maroc Espagnol tout proche. Clef de voûte de cet ensemble : le Chapitre "Samuel Guitta", du nom d’un F:. tangérois, président honoraire de la Ligue des Droits de l’Homme et pendant vingt cinq ans vénérable de la loge " Morayta n°284 ".

La proximité du Maroc Espagnol fait que Tanger va suivre attentivement la montée du fascisme. En 1936, la zone espagnole sert de base de départ aux armées nationalistes de Franco et les loges de cette région vont être balayées. Les réfugiés républicains affluent à Tanger ou bien se dirigent vers le Maroc français où des triangles puis des loges vont s’ouvrir. Mais à Tanger l’inquiétude règne dans les milieux maçonniques car de nombreux fascistes espagnols viennent s’installer. Les loges espagnoles se mettent en sommeil dès 1937-1938 avant que le GOE ne prenne le chemin de l’exil pour Paris puis pour Mexico.

Le 14 juin 1940, des méhallas khalifiennes, venues du Maroc Espagnol occupent Tanger sous le prétexte d’y maintenir une situation normale. Les deux loges d’obédience française, GO et GL, prennent alors les mêmes mesures que les loges espagnoles quelques mois plus tôt et se mettent à leur tour en sommeil. Elles ne font que précéder de quelques semaines celles installées dans le reste du Maroc, sous Protectorat Français.

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Source:emsomipy
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Personne à contacter Re: Opposition politique au Maroc

Message par Syfou Mer 19 Mai - 17:27

La gauche marocaine et la transition démocratique

Un entretien avec Driss Lachgar

QEM>Q-Pensez-vous les pays du Maghreb constituent un ensemble homogène, politiquement, socialement et culturellement cohérent, avec des spécificités propres ?

Historiquement et géographiquement, le Maghreb constitue une région homogène. Géographiquement, les pays sont reliés par la Méditerranée. Les pays situés au sud de cette mer sont tous influencés par une histoire commune aux deux rives de la Méditerranée..

L’histoire commune des pays de la région ne se traduit pas par des trajectoires politiques identiques, bien au contraire. La divergence est ainsi très forte entre les pays ayant choisi le parti unique et ceux ayant optés pour le multipartisme.

Les problématiques politiques sont assez voisines, même si elles se posent à des degrés d’intensité différents : c’est le cas du phénomène amazigh, de l’unité linguistique, des problèmes religieux liés à la montée de l’islamisme, etc. Mais le traitement de ces divers problèmes diffère d’un pays à l’autre. Par exemple, l’Algérie a fait le choix d’annuler les élections au lendemain de la victoire des islamistes, alors que le roi du Maroc a déclaré qu’il accepterait le résultat des élections législatives de 2007, quelle que soit la majorité sortante.

Q-La Libye occupe-t-elle une place spécifique au sein des pays du Maghreb ?

La Libye diffère des trois autres pays du Maghreb. La révolution libyenne de 1969 l’a éloignée du reste du Maghreb. L’ouverture récente du pays et son souci de réconciliation avec l’Occident favoriseront peut être sa réintégration dans la région.

Paradoxalement la Mauritanie, semble plus facilement intégrable à l’ensemble maghrébin.

Q-En tant que membre du parti socialiste marocain, quelle est votre perception du rôle et de la place des différents partis de gauche au Maghreb ?

La notion de parti politique ne recouvre pas la même réalité dans les différents pays du Maghreb. Le Maroc fait exception, le royaume ayant opté pour le multipartisme dès l’indépendance. Dans les autres pays, seul le parti en lutte contre le colonisateur a gouverné après la déclaration d’indépendance – le Rassemblement Constitutionnel Démocratique (RCD) en Tunisie et le Front de Libération nationale (FLN) en Algérie. A l’inverse, au Maroc, le parti qui a mené le pays vers l’indépendance s’est retrouvé dans l’opposition. Le Maroc se différencie là de la plupart des pays du tiers-monde.

Ce point de départ explique aussi pourquoi les socialistes marocains regardent toujours vers le Nord et non pas vers leurs voisins, auxquels ils ne s’identifient guère. La situation a légèrement changé avec la création dans les années 1980 d’un parti kabyle en Algérie, le Front des Forces socialistes. Ce parti, effectivement de gauche, fait partie, comme nous, de l’Internationale socialiste. En Tunisie, il convient de parler d’une « gauche du gouvernement » qui a révolutionné la société tunisienne il y a cinquante ans avec Bourguiba.

Nos alliances se nouent plutôt avec des partis « national-démocrate », qui ont lutté pour l’indépendance comme le: FLN (Front de libération nationale) et le Front des forces socialistes en Algérie ou le RCD (Rassemblement constitutionnel démocratique) en Tunisie. Les liens entre ces partis, nés pendant la lutte pour l’indépendance, ne sont pas forcément des liens entre des partis de gauche.

Q-Quelles sont les origines de l’Union Socialiste des Forces Populaires?

L’UNFP (Union nationale des forces populaires), devenue ensuite USFP, a été créée en 1959 à la suite de la réunion des « communes unies de l’Istiqlal », représentant « la gauche » de ce parti.

Q-Quelle place dans l’échiquier politique vous semble occuper les islamistes?

Les islamistes font partie de l’extrême droite en ce sens qu’ils demandent de revenir quatorze siècles en arrière pour réinstaurer l’institution du califat ou pour que la femme mette le voile.

Q-L’institution monarchique incarne–t-elle des valeurs de droite ?

Pas vraiment. La divergence entre l’opposition et la monarchie se situe sur un autre terrain. Une grande question divise les Marocains depuis 1956. La monarchie avait pour priorité la construction et l’édification d’un Etat fort. En revanche, les mouvements nationaux ayant lutté pour l’indépendance avaient pour priorité la construction d’un Etat marocain démocratique. Cette divergence a poussé les partis politiques ayant lutté pour l’indépendance à passer dans l’opposition. .

Q-Vous avez déclaré le 8 mai 2006 : « Il nous faut impérativement passer de la transition démocratique à l’Etat moderne et démocratique. Il est grand temps d’ouvrir un dialogue sur la réforme de la loi suprême. » Qu’en est-il actuellement ?

La réforme constitutionnelle est indispensable mais elle doit se mener par étapes. On ne peut pas demander au roi du Maroc de devenir la reine d’Angleterre ou le roi d’Espagne. Le Maroc est complètement différent. Le roi joue un rôle essentiel d’équilibre politique, notamment grâce à son statut de Commandeur des croyants. L’adoption du nouveau code du statut personnel en constitue un excellent exemple. Lorsque le Premier Ministre Youssoufi a présenté le projet de réforme du statut de la femme, les islamistes s’y sont sauvagement opposés. Mais, dès que le roi s’est saisi du dossier, le texte a été adopté sans grande difficulté. L’article 19 s’avère donc indispensable au royaume pendant cette période transitoire. En effet, c’est le roi qui initie et appuie tous les changements démocratiques.

La réforme constitutionnelle ne doit donc pas, remettre en cause ses pouvoirs, mais élargir les prérogatives du Premier Ministre et du gouvernement. Par exemple, les nominations aux emplois civils ne devraient pas être effectuées par le roi, mais par les ministres compétents ; le Conseil des Ministres devrait être présidé par le Premier Ministre afin d’améliorer son efficacité ; enfin, au-delà de son rôle actuel de coordination des activités du gouvernement, le Premier Ministre devrait pouvoir jouer un rôle d’initiateur politique et prendre effectivement ses responsabilités en tant que chef du gouvernement. Les pouvoirs du Parlement devraient également être renforcés, de façon à ce que son contrôle soit effectif.

Nous sommes le seul parti à revendiquer que les forces militaires ne relèvent plus uniquement des prérogatives royales. Le gouvernement et le parlement devraient disposer d’un droit de regard sur l’armée et la police, et sur leur budget.

Les gauchistes de la société civile et les universitaires sont très exigeants sur la réforme constitutionnelle. Il convient de rester réaliste : placer la barre de la réforme trop haut ne résoudra pas les problèmes. Au Maroc, le roi représente un pouvoir au dessus des autres pouvoirs. Le temps est-il venu pour que le peuple demande une diminution des pouvoirs du roi comme en Angleterre ? C’est sans aucun doute encore trop tôt. La démocratie a mis des siècles à s’installer en Europe. Or l’Etat marocain est seulement âgé de cinquante ans.

Q-Comment le Premier Ministre peut-il engager sa responsabilité s’il ne dispose pas d’une majorité claire, ce que le scrutin à la proportionnelle rend difficile ?

Le roi a accepté notre requête que le Premier Ministre soit choisi au sein de la majorité. Nous ne pouvons plus avoir un Premier Ministre technocrate.

Le mode de scrutin proportionnel favorise effectivement le morcellement de la majorité. Mais la formation d’une coalition permet de recréer une majorité au sein du parlement.

Q-Considérez-vous le parti islamiste Justice et Développement comme un parti modéré ?

Pensez-vous sincèrement pouvoir caresser un hérisson sans vous faire piquer ? Il n’existe pas de hérisson sans épines, et c’est la même chose pour les partis islamistes. La modération de ces partis est un leurre. Entre le PJD et Al adl wa Ilhssane, la seule vraie différence est que le PJD joue au modéré avant d’atteindre son but, c’est-à-dire arriver au pouvoir.

Q-Comment expliquer le succès de ce parti islamique ?

Les citoyens ne votent pas pour le programme du PJD, mais pour un parti islamique qui joue la carte de la proximité avec le peuple.

Q-Comment expliquer l’absentéisme électoral ?

Pendant des années, l’Etat s’est positionné contre la politique et les politiciens : années de plomb, éclatement des partis politiques en formations menées par des personnalités servant leur propres intérêts. Cette situation a poussé les citoyens à démissionner de leur rôle, et cela se poursuit au fil des générations.

Q-Comment définiriez–vous les grandes étapes de l’histoire politique marocaine depuis l’indépendance ?

Les années de 1956 à 1975 ont constitué une période de grande tension, notamment entre l’UNFP et le gouvernement. En 1975 le parti a décidé, lors d’un congrès extraordinaire, de ne plus travailler dans le secret mais dans la clarté et dans le cadre de la loi. Autrement dit, il a pris la décision d’intégrer le système, malgré les carences démocratiques de la monarchie, du parlement et des communes.

Puis, de 1975 à 1993, la fenêtre de la démocratie s’est entrouverte.

Depuis 1993, la monarchie cherche à intégrer l’opposition au pouvoir, en dépit de certaines résistances, au ministère de l’Intérieur et au sein de l’armée notamment. Le trucage des résultats des élections législatives de 1993 a accentué la colère de l’opposition. Elle a refusé en conséquence de faire partie du gouvernement, malgré les propositions du monarque. La monarchie continuait en effet à refuser les ministères de souveraineté à l’USFP.

La réforme de la constitution de 1996 et notamment l’adoption du bicaméralisme, a constitué le premier grand compromis entre l’opposition et la monarchie. La constitution de 1996 est la seule que l’USFP n’a pas contestée.

Enfin, en 1997, l’alternance s’est effectivement mise en place.

La situation actuelle correspond donc toujours à cette dernière période ouverte par l’alternance de 1997 ?

Nous vivons une période de transition démocratique, à laquelle participent aussi bien la monarchie que les différentes forces politiques. Pour l’instant, la fragilité des institutions politiques amène à mener forcément les réformes en concertation avec le roi.

Q-Comment le parlement peut-il évoluer dans l’avenir ?

Depuis 1998, les députés ont beaucoup plus accompli, en matière législative, que de 1956 à 1998, ce qui témoigne de l’amélioration du fonctionnement et du rôle réel du parlement.

Q-Quelle perception avez-vous de la société civile ?

J’ai beaucoup travaillé avec la Fondation Bouabid, et je travaille avec de nombreuses autres associations de la société civile, même celles qui sont formellement opposées au régime. Les députés et la société civile travaillent régulièrement ensemble. Le parlement travaille également avec les syndicats, les institutions régionales des partis et les autres groupes d’intérêts comme les lobbies de médecins, d’architectes, etc. Un véritable dialogue entre les autorités et la société civile s’est instauré.

Q-Quels sont les pays et les organisations étrangères qui exercent une influence politique sur le Maroc ?

Le projet américain sur la région MENA (Middle East and North Africa) ne correspond nullement à la vision des Marocains de la démocratie et ils ne s’y reconnaissent pas. Ils se sentent plus proches de la politique de l’Union Européenne, même si cette dernière n’a pas encore bien saisi les spécificités du pays.

Par Zineb Gaouane et Madeleine Elie, chargées de mission
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Message par abdelmalek Mar 6 Juil - 16:40

une recherche appronfondie par une thése pourraie apporter bcp des point d'interogation la FM a due faire un travail approndie:que doit on dire que les loge peuvent penetrer par espagne la france ou l'italie sans oublier le canada ou les usa:par des services appointés.
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