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Relations israélo-turques

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Personne à contacter Relations israélo-turques

Message par Sphinx Ven 4 Juin - 3:31

L'acte irréparable?

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L'assaut meurtrier de l'armée israélienne contre des navires turcs d'aide humanitaire décidés à forcer le blocus maritime israélien de Gaza a provoqué une vague d'indignation dans le monde. C'est un incident, certes grave, mais un incident de plus dans ce Proche-Orient toujours au bord du gouffre. Pourtant, une des victimes collatérales de ce drame pourrait être la relation entre Israël et la Turquie.

En visite au Chili, le premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, a accusé Israël d'avoir commis un acte de «terrorisme d'État inhumain». Furieux, il a promis une riposte. Plus tôt, l'ambassadeur turc en Israël a été rappelé. Cette réaction révèle à quel point les relations se dégradent entre les deux alliés de la première heure - la Turquie a rapidement reconnu l'indépendance de l'État juif en 1948 et elle a conclu en 1996 un partenariat stratégique militaire.

Les deux pays sont engagés dans une collision frontale à propos de plusieurs questions qui touchent à la paix et à la sécurité au Proche-Orient. La Turquie occupe une place grandissante dans cette région où elle est déterminée à jouer un rôle à la mesure de son poids politique, économique et géostratégique. Ses choix se font de plus en plus indépendamment de ses alliés occidentaux et d'Israël.

Ainsi, à la fin de 2008, Ankara a violemment condamné l'opération militaire israélienne contre le Hamas à Gaza. Quelques semaines plus tard, à Davos, M. Erdogan et le président Shimon Peres ont eu un vif échange sur le conflit à Gaza, et le premier ministre turc, en colère, a quitté la tribune. La Turquie a aussi tenté une médiation entre Israël et la Syrie, mais celle-ci a échoué. Depuis, le premier ministre turc n'hésite plus à accuser Israël d'être «la principale menace à la paix» au Proche-Orient.


Autre sujet de discorde, l'Iran. La Turquie maintient des liens politiques et économiques importants avec l'Iran et partage avec ce pays une frontière commune. Cette relation se traduit par la volonté d'Ankara de chercher une solution au programme nucléaire iranien. Après des années de pourparlers, M. Erdogan s'est rendu à Téhéran le 17 mai dernier en compagnie du président brésilien Lula da Silva afin de signer un accord prévoyant, entre autres, l'entreposage d'uranium iranien en Turquie.

Israël a qualifié l'accord d'«imposture», et les puissances occidentales estiment qu'il n'est pas suffisant pour enrayer les progrès de l'Iran vers l'acquisition d'une arme atomique.

L'incident d'hier, a déclaré le ministère turc des Affaires étrangères, pourrait «entraîner des conséquences irréparables» sur les relations bilatérales. En Israël, certains commentateurs estiment déjà que la dégradation de la relation entre les deux pays a atteint un point de non-retour. Elle ne sera plus jamais la même. Si cela devait être le cas, le climat diplomatique dans la région va continuer à s'assombrir.

Par:Jocelyn Coulon
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Personne à contacter Re: Relations israélo-turques

Message par Sphinx Ven 4 Juin - 3:40

À quoi servent les relations israélo-turques ?

Israël et la Turquie, les deux États les plus démocratiques et les plus intégrés au camp occidental du Moyen-Orient, avaient beau sembler prédestinés à la coopération, il fallut plus de quarante ans pour les réunir. Jérusalem a toujours aspiré à de bonnes relations avec Ankara, la puissance pro-occidentale de la région ; des rapports cordiaux avec un pays musulman et non arabe allaient contribuer à ce que s’estompe le paramètre religieux du conflit arabo-israélien : un objectif évident d’Israël.

Ben Gourion, le premier chef de gouvernement israélien, fit de sérieux efforts pour développer, dès le début des années 1950, de bonnes relations avec la Turquie, l’Iran et l’Ethiopie, de façon à rompre l’encerclement d’Israël par les pays arabes. Mais la Turquie ne voulait pas s’embarrasser de relations avec le paria de la région et elle resta insensible, si l’on excepte une courte période à la fin des années 1950, aux ouvertures d’Israël. C’est dans les années 1990 que les relations israélo-turques prirent une ampleur considérable et finirent par atteindre un degré sans précédent d’intimité. Du moment où la Turquie éleva sa représentation en Israël au rang d’ambassade fin 1991, les deux États procédèrent à de nombreuses visites mutuelles de haut niveau.

Le commerce bilatéral avait connu une croissance significative et on était largement fondé à nourrir des espérances de croissance supplémentaire. Sans compter la dynamique saisissante des échanges personnels : tourisme, université, profession, sport et culture. Comble de l’émergence de cette relation spéciale, la série d’accords militaires entre les deux États, qui entraînèrent une coopération dans de nombreux domaines et des interactions notables entre les deux industries de défense. Le partenariat entre Ankara et Jérusalem est devenu une donnée significative dans les évolutions au Moyen-Orient d’après la guerre froide.

Calendrier de l’« entente »

L’« entente » s’inscrivait dans le cadre d’une réorientation plus générale de la Turquie dans le nouvel ordre international après l’effondrement de l’URSS. Le pays se percevait comme encerclé par des zones, nombreuses, d’instabilité, et menacé par des voisins dangereux ; mais il était également plus libre de ses mouvements que durant la guerre froide.

Le rapprochement avec Israël faisait partie d’un abandon plus global, à Ankara, d’une attitude de réserve à l’égard du Moyen-Orient. Depuis la dislocation de l’Empire ottoman au début du XXe siècle, la Turquie avait nourri le désir de s’intégrer politiquement, économiquement et culturellement à l’Europe. Cela faisait des décennies qu’elle évitait de s’impliquer dans les embrouillements dans les zones turciques de l’orbite russe ou dans le monde musulman. Même si les Turcs sont liés étroitement au Moyen-Orient par l’histoire, la religion et la géographie, leurs relations avec les voisins moyen-orientaux ont toujours été tendues, quand elles n’étaient pas ouvertement empreintes d’hostilité. Mais ce sont les évolutions qui ont contraint Ankara à prêter attention à son voisinage immédiat : crise de l’énergie dans les années 1970, révolution islamique en 1979 et le contentieux turc à proprement parler sur les eaux de l’Euphrate et du Tigre avec l’Irak et la Syrie. Sans compter le problème des Kurdes au-delà des frontières iranienne, irakienne et syrienne. Un enjeu progressivement majeur pour la République turque dans les années 1990 Et l’affaire devint aussi internationale avec les actions violentes déclenchées par le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK ), soutenu par la Syrie, à partir de la moitié des années 1980, et les mesures turques de rétorsion.

5 Contrairement à la plupart des pays occidentaux, la Turquie était sortie de la guerre froide avec un sens aigu, plus caractéristique au Moyen-Orient qu’en Europe, de la menace. Elle qui avait été à la périphérie de la confrontation Est-Ouest se retrouvait au centre d’un contexte en pleine mutation, avec un nombre croissant d’États immédiatement voisins, dont plusieurs allaient être impliqués dans des conflits intérieurs ou extérieurs. Caucase, Balkans, Moyen-Orient, Asie centrale, autant de régions assiégées par les querelles ethniques et religieuses, par une violence endémique. La Grèce et la Syrie perçues comme des adversaires sur le plan militaire, la Russie et l’Iran considérés en tant que rivaux historiques, tandis que les Turcs se méfiaient généralement de l’Irak, de la Bulgarie et de l’Arménie. En outre, les voisins soutenaient l’insurrection kurde, aiguë dans les années 1990, qui faisait peser une menace sur l’intégrité territoriale du pays. D’où une crainte largement répandue dans les milieux civils et militaires que la Turquie ne soit engouffrée dans des crises internationales et des conflits armés . Le ministre des Affaires étrangères Hikmet Çetin, par exemple, affirmait en 1993 que le pays se situait « géopolitiquement et géostratégiquement dans le contexte le plus instable et le moins prévisible du monde.
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Personne à contacter Re: Relations israélo-turques

Message par Sphinx Ven 4 Juin - 3:49

Qui plus est, depuis la fin de la guerre froide, Ankara se sentait moins nécessaire aux Américains et en particulier aux Européens . Et, les Turcs étaient déçus par le peu d’empressement des alliés européens à leur porter assistance durant la crise du Golfe en 1990-1991. Mieux : l’élargissement de l’OTAN à d’anciens membres du Pacte de Varsovie s’interprétait, selon Ankara, comme une amélioration de la situation en Europe centrale avec pour conséquence un rôle diminué de la Turquie, et dans le sens d’un marchandage avec les alliés de l’OTAN en cas de crise à ses frontières sud ou sud-est.

De même pour l’attitude réservée des pays ouest-européens quant à une intégration de la Turquie et de ses 65 millions de musulmans. La Communauté européenne, soit le prédécesseur de l’UE, avait rejeté la candidature turque en décembre 1989, et l’Europe avait exclu la Turquie du processus d’élargissement au sommet de Luxembourg en décembre 1997. En décembre 1999, par contre, les Européens renversèrent leur position et décidèrent de prendre en considération la candidature turque, ce qui allait provoquer de l’euphorie à Ankara et renforcer la détermination de la Turquie à faire partie de l’Ouest. Mais la route de l’intégration à l’Europe est encore longue, et les Turcs pourraient bien se sentir, à terme, renforcés dans leur sentiment de rejet par les Européens, ce qui réactiverait en revanche la dynamique en direction du « brutal » voisinage des pays du Moyen-Orient, du Caucase et de l’Asie centrale.

Donc, la perte de confiance dans l’Ouest, à partir du début des années 1990, quant à une garantie en matière de sécurité, amena les Turcs à rechercher d’autres réponses que la traditionnelle prudence du passé. La Turquie se fit internationalement plus active en fonction d’une situation géostratégique qui avait changé, d’une nécessaire redéfinition de son rôle dans le monde et des ouvertures au sein des nouvelles républiques au Caucase et en Asie centrale L’effondrement de l’URSS, soit de la menace perçue comme principale et qui mobilisait jusque-là toute son attention, libéra une énergie considérable à Ankara. Même si la Turquie ne renonçait pas à ses orientations pro-occidentales, elle n’était plus liée par les considérations de la guerre froide et pouvait se tourner dans une autre direction, entre autres vers le Moyen-Orient.

Tout en développant une perception aiguë de la menace et de la nécessité d’y apporter des réponses, Ankara commença à se présenter comme un acteur important dans la politique planétaire, ce qui signifiait un tournant par rapport aux représentations modestes du passé. L’élite de ses Affaires étrangères – fonctionnaires et politiques – commencèrent à élaborer une représentation du pays comme situé géographiquement au centre de l’Eurasie et exerçant une influence transcontinentale Dans le cadre de cette géopolitique eurasiatique, hommes politiques et intellectuels plaçaient la Turquie au centre d’une masse continentale et lui assignaient donc sur ce fondement une centralité planétaire. Dans les mots du général (à la retraite) Sadi Ergüvenç : « Une fois débarrassée des contraintes de la guerre froide, la Turquie semblait avoir de meilleures chances de jouer un rôle plus important et plus varié » Les Turcs aspiraient donc à une fonction de « pays-pivot », de pont entre l’Ouest et les nouveaux horizons à l’Est. Leur régime démocratique et laïque était présenté aux nouveaux États comme un modèle alternatif au radicalisme islamique. La Turquie s’érigeait en force stabilisatrice à sa périphérie : au Caucase, sur les bords de la mer Noire, dans les États centrasiatiques où le territoire ethnolinguistique des Turcs confinait à la Chine, tout comme dans les Balkans et au Moyen-Orient. Ankara considérait également son territoire comme un couloir de transit pour les ressources énergétiques du bassin de la Caspienne et d’Asie centrale vers l’Occident. Et dans l’esprit de nombreux Turcs, les autoroutes, les chemins de fer, les ports et le réseau de communication du pays constituaient des facteurs essentiels de ce « couloir eurasiatique », de cette moderne « route de la soie ».

Le tout contrebalancé par la prudence traditionnelle, encore très répandue, et par des ressources limitées. Il n’empêche que la Turquie allait faire montre d’une détermination toute nouvelle à utiliser la force militaire pour atteindre ses objectifs, en particulier dans les conjectures moyen-orientales. 1990 : elle déploie des troupes à la frontière irakienne, obligeant Saddam à mobiliser plusieurs divisions ailleurs que sur le front sud (Koweït). Années 1990 : elle envahit à plusieurs reprises le nord de l’Irak pour combattre le PKK. Octobre 1998 : elle menace la Syrie d’une confrontation militaire et la contraint à expulser Abdullah Öcalan, le chef des insurgés kurdes, avec pour conséquence la capture du personnage, dans des conditions risquées, au Kenya, en février 1999. Décembre 1998 : elle réussit à faire reconsidérer par le gouvernement chypriote le déploiement dans l’île de missiles sol-air S-300 de fabrication russe. Mieux : le chef d’état-major turc, Hüseyin Kivrikofilu, déclare que son pays a besoin de monter militairement en puissance afin de pouvoir conduire des missions et d’opérer des frappes préventives au-delà des frontières
Les événements qui suivirent l’invasion du Koweït par l’Irak en août 1990 firent prendre conscience aux décideurs turcs que leur pays ne pouvait se désengager du Moyen-Orient. La Turquie allait payer d’un prix très lourd la campagne militaire contre Bagdad et le système des sanctions qui suivit. Elle y perdit le commerce avec le voisin méridional et les droits de transit sur le pétrole par pipeline à travers son territoire d’Irak en Méditerranée. Mars 1991 : 1,5 million de Kurdes fuirent en Iran et en Turquie devant l’avancée des colonnes irakiennes au nord ; création d’un foyer contrôlé par les Kurdes au-dessus du 36e parallèle sous protection américaine et alliée. Autant de facteurs qui allaient encore compliquer le problème kurde pour les Turcs. Surtout , Ankara craignait que l’Irak, sous pression américaine, ne se disloquât en trois morceaux dont une entité kurde indépendante au nord, confinant à la Turquie du sud-est

La Turquie commença à se percevoir en tant qu’acteur moyenoriental, « la puissance majeure sur les plans militaire et économique du Moyen-Orient De fait, Ankara souhaitait prendre une part active au processus de paix entre Arabes et Israéliens. Elle chercha à jouer un rôle dans les conversations multilatérales de Madrid en octobre 1991 et offrit ses bons offices tant à Israël qu’à l’Autorité palestinienne (AP), dès lors que les Palestiniens étaient revenus à la violence en octobre 2000 Élément notable de cette réorientation et de cette nouvelle approche du Moyen-Orient : des relations nettement meilleures avec lsraël. Le rythme auquel allaient se développer ces relations dans les années 1990 et leur étendue constituèrent de fait un tournant dans l’approche à profil bas du Moyen-Orient par les Turcs. Ankara allait découvrir que ses vues sur le contexte stratégique émergent se recoupaient à maints égards avec les représentations israéliennes. La décision de faire avancer les relations avec Israël venait aussi de la disparition de facteurs inhibants. D’abord, le moindre poids du camp arabe et des pays producteurs en particulier, compte tenu des tendances dans l’économie politique des sources d’énergie. Le caractère désormais fort hypothétique de crise énergétique avait diminué l’importance conférée aux objections arabes à de meilleures relations avec l’État juif. Et puis le processus de paix, réactivé par les Américains dans le sillage de la guerre du Golfe de 1991, réduisait encore le poids de la critique des ennemis d’Israël dans la région quant aux liens entretenus par des parties tierces avec Jérusalem. Presque tous les pays arabes n’avaient-ils pas envoyé des diplomates de haut rang à la conférence de la paix de Madrid en octobre 1991 ? Le prétexte était tout trouvé pour formaliser l’intérêt de la Turquie à un rapprochement avec Israël.
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Personne à contacter Re: Relations israélo-turques

Message par Sphinx Ven 4 Juin - 3:57

L’association stratégique

Ce sont surtout les questions de sécurité qui entraînèrent la coopération entre Ankara et Jérusalem, conférant à celle-ci une nature stratégique. De la coopération militaire émergea une infrastructure : exercices conjoints, visites réciproques, coordination d’état-major à état-major et échanges d’informations par les services, d’où une plus grande faculté à opérer ensemble. Un potentiel qui élevait le niveau de dissuasion et facilitait une diplomatie des pressions. Et c’est bien une lecture militaire des liens entre Israël et la Turquie qui s’imposa dans la région. Pour les deux pays, comme en général au Moyen-Orient, la capacité militaire apparaît comme le facteur crucial de pouvoir national et d’influence régionale. Le Moyen-Orient, où les relations internationales s’apprécient essentiellement en termes de pouvoir et où les alliances informelles comptent au moins autant que les coalitions formalisées, ne pouvait juger innocentes les interactions entre Israël et Turquie, en particulier dans leur dimension militaire; une perspective de nouvel équilibre qui allait encore rapprocher les deux États.

Le prisme régional

Pour la Turquie comme pour Israël, le Moyen-Orient était une région instable et un foyer de risques considérables. Les deux pays avaient fait des expériences négatives avec les Arabes,
d’où une représentation analogue de la région qui pouvait avoir pour conséquence des politiques similaires, même si elles n’étaient pas complètement coordonnées. À suivre le général Bir, il faut, pour apprécier la relation Ankara-Jérusalem, comprendre que la Turquie se perçoit comme un « pays de front ». De même, un officier de haut rang au sujet des accords militaires de 1996 : « De l’instabilité de tous les côtés… Extrêmement difficile de trouver des amis dans la région. Israël, c’est la parfaite option De même pour Israël. Le processus de paix et l’affaiblissement des pays arabes ont certes réduit, aux yeux des Israéliens, le danger à partir des voisins immédiats ; mais la crainte concerne désormais des pays plus éloignés. Comme le disait le Premier ministre Ehoud Barak en août 1999 : « Au Moyen-Orient il n’y a pas de pitié ou d’estime pour les faibles ; celui qui n’est pas capable de se défendre n’aura pas de seconde chance .

Syrie antagoniste

La Turquie et Israël ont un contentieux similaire avec leur voisin syrien. Damas a hébergé l’état-major du Hamas, du Jihad islamique et des organisations gauchistes palestiniennes du refus, qui ont tous en commun l’engagement à détruire l’État hébreu. La Syrie contrôle largement le trafic d’armes iraniennes à destination du Hezbollah et a pris une part considérable dans l’élaboration des opérations contre des cibles israéliennes. Malgré des promesses répétées de ne plus soutenir le séparatisme kurde, les Syriens ont abrité pendant des années l’état-major du PKK et son leader Abdullah Öcalan (jusqu’en octobre 1998) ; ils ont permis à cette organisation de s’entraîner sur le territoire de son protectorat libanais. D’où les menaces turques de représailles au cas où Damas n’arrêterait pas d’aider les Kurdes et ne procéderait pas à l’extradition d’Öcalan. Un ton ferme d’Ankara qui coïncidait avec le rapprochement israélo-turc. Par ailleurs il y a les enjeux territoriaux : les Syriens revendiquent la province turque de Hatay (ex-sandjak d’Alexandrette), cédée à la Turquie par la France, ancienne puissance mandataire de la Syrie, en 1939 ; et ils veulent que leur soient restitué par Israël le plateau du Golan perdu durant la guerre des Six Jours. C’est enfin la querelle hydropolitique d’Israël et de la Turquie avec la Syrie, alors que les Syriens comme les Israéliens disposent de faibles ressources en eau. Damas se plaint qu’Ankara lui refuse en amont des volumes d’eau équitables; il revendique en Israël le contrôle de deux affluents du Jourdain et un accès au lac de Tibériade, soit le château d’eau israélien.

Les armes de destruction massive et les missiles de longue portée

Le fait que l’Irak ait projeté des missiles sur Israël en 1991 a rendu l’État juif plus conscient de la menace qui pesait sur ses centres à haute densité de population. Les Israéliens étaient également alarmés par l’importance du programme nucléaire de Bagdad et par l’intérêt manifesté à Téhéran pour la technologie balistique et nucléaire. Ils avaient toujours considéré la prolifération de missiles susceptibles d’atteindre leur territoire et la technologie de destruction massive comme un péril pour l’existence même de leur État. Du moment où l’État juif devait constater douloureusement qu’il lui était de plus en plus difficile de faire face à cette situation nouvelle unilatéralement, il se mit en quête d’alliés prêts à lui porter assistance
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Personne à contacter Re: Relations israélo-turques

Message par Sphinx Ven 4 Juin - 4:11

Les officiels turcs, toujours indifférents au début des années 1990, commencèrent à évoluer dans l’optique plus aiguë d’une attaque avec armements de destruction massive par l’Iran ou l’Irak Le ministre turc de la Défense Tayan ne notait-il pas, en mai 1997, que les programmes d’armements de destruction massive de ses voisins iranien, syrien et irakien constituaient une menace pour la région ? Sans compter une évaluation plus pragmatique de la dissuasion élargie, problématique, de l’OTAN et des États-Unis. La Turquie n’a pas, qui plus est, les missiles de longue portée nécessaires, et c’est Israël qui pourrait l’aider à se doter de cette capacité avec le seul système balistique de défense opérationnel (depuis 2000), l’Arrow.

L’extrémisme islamiste

La Turquie moderne s’est toujours perçue en tant que modèle laïque de développement, contrairement à celui, religieux, offert par l’Iran. Les relations entre les deux pays sont restées tendues et scandées par des accusations mutuelles, mais Ankara s’est en général cantonnée dans la prudence. C’est que la Turquie est confrontée, depuis les années 1990, à un sérieux problème intérieur : les mouvements islamistes militants sont montés en puissance et des couches entières de la société turque se sont identifiées aux prédécesseurs du parti Refah, à celui-ci et à ses dérivés. Les élites politiques, militaires et intellectuelles du pays voyant au contraire dans le Refah une menace sur l’ordre laïque et démocratique en Turquie.

De même pour Israël : les extrémistes sont opposés à l’existence même de l’État juif et s’en prennent violemment à des cibles israéliennes. C’est l’extrémisme islamique qui est devenu dans les années 1990 la principale menace pesant sur Israël. Yitzhak Rabin considérait l’Iran, pays fanatiquement hostile à l’État juif et doté d’un programme actif d’armement de destruction massive, comme l’ennemi par excellence d’Israël. Qui plus est, le terrorisme d’inspiration islamique développé par le Hamas ou le Jihad islamique, autrefois simple nuisance, est devenu aux yeux des Israéliens une menace stratégique.
Ce qui vaut également, à partir de la fin des années 1990, pour le fondamentalisme émergent parmi les Arabes israéliens à proprement parler, ceux-ci commettant des actes de terrorisme sous l’influence du Hamas. Mieux : les services avaient prévenu dès août 2000 de liens avec al-Qaïda.

Les nouvelles républiques indépendantes

L’effondrement de l’URSS a entraîné ici un renouveau des liens avec le Moyen-Orient, Israël et la Turquie considérant les États du Caucase et d’Asie centrale comme faisant partie de leurs voisins. De même que, par exemple, pour l’Iran ou l’Arabie saoudite, la région est une extension du Moyen-Orient et donc un théâtre naturel de leur présence. Bien que les Turcs n’aient pas réussi à s’y aménager une sphère d’influence, les Israéliens préféreraient une présence d’Ankara en Asie centrale et au Caucase plus importante à celle de Téhéran ou de Moscou. C’est pourquoi Jérusalem a promu un acheminement de l’énergie de la Caspienne à la Turquie – Bakou-Ceyhan en Méditerranée – plutôt qu’en direction de la Russie et de l’Iran. Un projet énergétique qui renforçait la Turquie sur les plans politique et économique, qui empêchait la Russie de réaffirmer son hégémonie sur le bassin de la Caspienne, qui contrebalançait l’influence iranienne et diminuait l’importance du Golfe en tant que source d’énergie. D’autant qu’Israël aspire à de bonnes relations avec les nouveaux États qui sont à la fois peuplés de musulmans et gouvernés par des nationalistes laïques. Les relations de ceux-ci avec Israël, en revanche, ne sont pas affectées par le conflit israélo-arabe dans la mesure où celles-ci facilitent l’accès aux technologies et à l’Occident, en particulier à WashingtonLe prisme mondial
21 Israël et la Turquie, dans les années 1990, partageaient avant tout une ferme orientation américaine en politique étrangère. Il y avait, en outre, des similarités dans leur approche de l’Europe et les deux pays restaient méfiants quant aux motivations russes dans la région.

L’orientation américaine

Les États-Unis restaient le plus important partenaire et la pierre angulaire de la politique des deux pays. Ces derniers souhaitaient des États-Unis qui soient activement engagés dans les affaires du monde et localisant clairement leurs amis sur une planète toujours turbulente. Tous deux se considéraient comme les meilleurs amis de l’Amérique, avec derrière eux un long passé de soutien à Washington.

Comme Israël était mieux en place dans la capitale américaine, la Turquie espérait pouvoir mobiliser son influence pour faire avancer ses intérêts et contrebalancer le poids des lobbies grec et arménien. Les Turcs, dans les années 1990, avaient inscrit des rencontres avec les principales organisations juives des États-Unis sur leur calendrier, et Israël s’efforçait de faire comprendre aux Juifs américains la signification stratégique de la Turquie.

Une certaine ambivalence à l’égard de l’Europe

Les deux pays se plaignent du comportement de l’Europe de l’Ouest à leur égard. La Turquie a subi des embargos sur les armes de la part des pays qui sympathisaient avec la cause kurde. L’UE a attendu décembre 1999 pour accepter que la Turquie puisse faire acte de candidature, mais les négociations devraient durer des années. Les Israéliens ont eux aussi fait l’objet d’embargos sur les armes. Et ils pensent que les Européens penchent du côté arabe, en particulier palestinien.

Enfin l’Europe n’a pas la même approche de l’usage de la force que la Turquie et Israël. La divergence entre une conception encore traditionnelle de la sécurité nationale en Turquie et en Israël d’une part, et une nouvelle culture stratégique en Europe occidentale, de l’autre, n’a fait qu’agrandir le fossé entre les perspectives réciproques sur le Moyen-Orient.

D’autant que les Turcs, comme les Israéliens, analysent les réserves des Européens à leur égard comme partiellement enracinées dans la culture de ces derniers et liées à la différence de religion.

Méfiance à l’égard de la Russie

Ankara comme Jérusalem restent très préoccupées par des risques persistants du fait de la politique russe dans leur voisinage, malgré l’amélioration des rapports avec Moscou dans les années 1990. Les relations russo-turques sont toujours marquées par les vieilles rivalités au Caucase et en Asie centrale ; les conflits sur les routes de l’énergie, de même que les transferts d’armements russes à Chypre ou en Iran, les affectent ; sans compter l’élargissement de la coopération russo-iranienne sur le plan stratégique. De même pour les divergences russo-israéliennes, considérables, en raison du transfert de technologie sensible – missiles et armes de destruction massive – à l’Iran et à l’Irak.

Les Turcs et les Israéliens, plus généralement, redoutent une Russie plus active au Moyen-Orient et en Méditerranée orientale. Moscou y a cultivé des liens avec la Syrie, l’Iran et l’Irak, soit des alliés potentiels pour contrebalancer l’influence américaine. Ce que ne goûtent ni Israël ni la Turquie.
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Personne à contacter Re: Relations israélo-turques

Message par Sphinx Ven 4 Juin - 4:20

Ankara et Jérusalem au XXIe siècle

Les évolutions internationales et régionales pourraient éroder la réciprocité des intérêts et exacerber les divergences
De même pour les alliances intérieures. D’une manière générale, la Turquie a moins besoin d’Israël que l’inverse. C’est-à-dire qu’il y a plus de probabilités pour un refroidissement des relations du fait d’Ankara, si les circonstances internationales l’exigent. Mais quoi qu’il en soit, des représentations communes de la région et du monde semblent à première vue prévaloir. Le Moyen-Orient ne va pas changer à un rythme rapide et continuera d’être une zone d’instabilité à prévoir. L’intensité des conflits actuels peut évoluer avec le temps et de nouvelles alliances émerger, les vieilles rivalités et méfiances ne sauraient s’effacer aisément.

De fait, l’« entente » a survécu aux tendances intérieures. Par exemple, de 1996 à 1997, quand Necmettin Erbakan du Refah était Premier ministre, ce dernier avait annoncé son intention de réduire les contacts mais ne changea rien sur le fond. Et c’est ce Premier ministre qui signa le contrat quand il s’est agi d’employer l’industrie aérienne d’Israël pour remettre en état 54 F-4 turcs. Ce qui montre que les islamistes n’avaient pas le pouvoir, à l’époque, de peser sur les grandes lignes de la politique turque, y compris à l’égard d’Israël.

En effet, la montée en puissance du facteur islamique en Turquie, n’a pas entraîné un renversement des relations bilatérales, ce qui indique une priorité du stratégique au sein de la politique extérieure d’Ankara Test significatif, la victoire de l’AKP conservateur à racines islamistes en novembre 2002, qui laissait entrevoir un nouveau rapprochement avec les voisins musulmans et un refroidissement avec Israël. Une tendance qu’aurait pu renforcer la guerre déclarée avec des accents clairement religieux par les Palestiniens à l’État juif, depuis fin septembre 2000. L’importance du facteur religieux est ici indiquée par le nom même d’Intifada al-Aqsa, du nom de la mosquée située sur le mont du Temple/Haram al-Sharif, sacré pour les Juifs comme pour les musulmans.

Pour de nombreux Turcs, la guerre déclenchée par les Palestiniens illustrait une confrontation religieuse, mais elle traduisait aussi un conflit national où la majorité d’entre eux prenaient fait et cause pour ceux-ci. Depuis que la guerre avait éclaté, les manifestations et veilles sur les campus s’étaient multipliées, la presse rejoignant le mouvement avec un flux constant d’articles anti-israéliens. On brûlait des drapeaux israéliens et américains, et entonnait des slogans contre les deux États Comme ailleurs dans le monde, se mêlaient ici un antisémitisme traditionnel et des idéologies d’extrême gauche dans une vigoureuse animosité à l’encontre de l’État juif.

Et pourtant, à part quelques protestations conjoncturelles (parfois assez virulentes) contre la façon dont le gouvernement traitait les Palestiniens, l’alliance tint bon. Le nouveau Premier ministre, Recep Tayyip Erdofian, devait signaler clairement aux organisations juives des États-Unis, tout de suite rencontrées après sa victoire électorale, qu’il entendait maintenir et même développer les liens avec Israël Ce gouvernement allait de fait continuer à permettre de se tenir aux réunions et visites importantes à tous les niveaux des appareils militaire et civil. Ce fut la cas jusqu’à la visite du président Moshé Katzav en juillet 2003, avec de grandes déclarations sur les vertus de la relation et les espoirs de coopération poursuivie. Le marché turc de l’armement resta ouvert aux firmes israéliennes. Les exercices militaires entre les deux États allaient continuer d’avoir lieu comme prévu.

Plus généralement, la critique internationale portant sur le ralentissement du processus de paix, en particulier quant à la piste palestinienne, et l’emploi intensifié de la force par Israël ne devait pas affecter la relation israélo-turque. La Turquie allait même accueillir le Premier ministre Sharon en visite officielle au mois d’août 2001 en dépit de son image de faucon. Les liens entre les deux pays tinrent bon malgré une critique persistante dans le monde arabe quant au comportement d’Ankara. Les Turcs résistèrent aux pressions constantes de l’Organisation de la conférence islamique (OCI) qui les invitait à réduire leurs liens avec Israël. Mieux : Ankara devait assister la diplomatie israélienne dans le sens d’une atténuation de certaines résolutions anti-israéliennes lors des sommets islamiques.

Les développements de l’actualité internationale au XXIe siècle ont eu des effets hétérogènes sur l’« entente ». Des événements comme le 11 Septembre semblent avoir renforcé le partenariat stratégique israélo-turc, dans la mesure où le terrorisme qui menace les deux États vient des mêmes horizons. De fait, le Premier ministre Erdofian a insisté afin que soit renforcée la coopération des services dans la lutte antiterroriste En outre, Tsahi Hanegbi, ministre à la Sécurité publique, a obtenu un accord d’entraînement commun, premier en son genre, des deux polices .

. Les deux États appuient encore avec fermeté la guerre planétaire des États-Unis contre le terrorisme, avec pour cibles les islamistes radicaux. De même que la montée en puissance des radicaux dans les pays prooccidentaux, comme la Jordanie et l’Égypte, susceptible de déstabiliser ces régimes, inquiète les deux pays.

Les projets américains d’invasion de l’Irak ont produit des incertitudes, certes, au sein des relations israélo-turques. Quand les Turcs rejetèrent, avec maladresse, par exemple, la demande américaine d’ouvrir un front septentrional à partir de leur territoire, des tensions entre Ankara et Washington s’ensuivirent , et Jérusalem s’en trouva préoccupé. Israël étant par contre soulagé dès lors que la Turquie approuvait, en octobre 2003, l’envoi de troupes pour aider les Américains à stabiliser la situation en Irak, même si ces derniers allaient décliner par la suite cet emploi. De fait, Israël et son lobby à Washington firent tout leur possible pour raccommoder les relations entre Turcs et Américains.
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Message par Sphinx Ven 4 Juin - 4:30

Ce qu’Ankara devait apprécier à sa juste valeur. Qui plus est, les intérêts fondamentaux d’Israël et de la Turquie convergeaient, en Irak, à l’évidence. Les deux pays espèrent que les États-Unis vont rester en Irak et réussir à y produire un processus politique de progrès. Ankara et Jérusalem ne s’attendent pas au développement d’une démocratie irakienne dans un avenir proche, mais ils y promeuvent l’émergence de la stabilité, donc la fin de la menace sur les voisins.

Il reste vrai que l’éventualité d’un Irak démembré en trois États, dont un kurde, a assombri les relations israélo-turques. Sur la foi de rapports quant à une lourde implication d’Israéliens dans les affaires kurdes, l’administration turque allait formuler, au printemps 2004, des déclarations tranchantes, et même rappeler son représentant pour quelques jours. Des actions déformées par les médias en tant que crise des relations bilatérales Les déclarations israéliennes en faveur de l’intégrité de l’Irak étaient évidemment contredites par un passé de soutien aux Kurdes dans le cadre d’une stratégie d’alliances avec des minorités non arabes Des articles parus de temps en temps dans la presse israélienne et promouvant une entité kurde indépendante furent perçus comme une volonté d’Israël d’affaiblir le monde arabe par la division de l’Irak en trois petits États, Kurdistan inclus. La presse turque se faisant l’écho des plaintes du ministre des Affaires étrangères, Abdullah Gül : les banques israéliennes auraient financé l’achat de terrains à des Arabes et des Turcomans par des Kurdes, de façon à faire évoluer la démographie dans la région pétrolifère d’Irkouk Des rumeurs circulaient encore quant à une volonté israélienne de rouvrir le vieux pipeline Kirkouk-Haïfa, même si celui-ci passait en territoire syrien, en concurrence avec la route turque. Les Turcs manifestèrent leurs craintes et leur irritation quant à l’activité économique des Israéliens, et en particulier quant à une assistance militaire de ceux-ci au Kurdes du nord de l’Irak Les officiels israéliens en permanence questionnés à cet endroit quand ils visitaient la Turquie avaient beau démentir, on prit leurs déclarations cum grano salis.

L’idée que l’indépendance kurde servirait les intérêts d’Israël est d’ailleurs erronée.

Il est vrai que les Israéliens avaient soutenu les Kurdes dans les années 1950 et 1960 dans le but d’affaiblir l’Irak.

Mais cet appui eut lieu avant l’émergence de la république islamique en 1979, soit de l’ennemi principal d’Israël. Un effondrement de l’Irak ne sert pas les intérêts de l’État juif, alors qu’un Irak relativement fort fait obstacle à une prépondérance stratégique de l’Iran dans la région du Golfe. Et un Irak unifié est seul à pouvoir jouer ce rôle. Israël doit aussi récuser l’émergence d’une enclave kurde que menacerait la Turquie et qui succomberait du coup probablement à l’influence des Iraniens, permettant à Téhéran de s’aménager un corridor du nord de l’Irak au domaine de son protégé libanais, le Hezbollah, en passant par la Syrie.
Il y aurait là, contrairement aux analyses originelles des années 1950 et 1960, plutôt une coalition des chiites d’Irak, des Kurdes, de la Syrie contrôlée par l’élite alaouite et d’un Hezbollah dynamisé par l’Iran – contre l’État d’Israël.

Et même si semblable perspective ne se réalisait pas, y aurait-il une quelconque logique, du côté israélien où on est conscient de l’opposition des Turcs à un quelconque État kurde, à risquer de perdre un important allié régional sur le plan stratégique en faveur d’une alliance avec un nouvel État petit, faible et instable ?

L’avenir du nord de l’Irak semble avoir suscité une coopération plus grande de la part de la Turquie avec la Syrie et l’Iran, les rivaux d’Israël dans la région, qui ne sont pas non plus en faveur d’un État kurde. Bien qu’il n’y ait pas là identité d’intérêts. La politique de Damas et de Téhéran vont dans le sens d’un échec américain et de l’instabilité en Irak ; les deux capitales ne voient pas d’inconvénient à ce que subsiste une épine kurde dans le flanc du puissant voisin turc. La Syrie et l’Iran n’ont-ils pas clairement soutenu activement les activités insurrectionnelles des Kurdes contre la Turquie, ou du moins voulu les ignorer ? C’est pourquoi une alliance turco-syro-iranienne à l’échelle de la région restera probablement d’ordre plutôt tactique que stratégique.

Il reste par contre vrai que, selon le gouvernement AKP, la Turquie est parvenue à améliorer ses relations avec les voisins, et donc à produire un environnement stratégique plus favorable. Damas a admis la supériorité turque sur le plan militaire dès 1998. Les ouvertures, ensuite, de la Syrie en vue d’une amélioration des relations avec la Turquie traduisent une realpolitik : les circonstances dictent une réduction du contentieux syro-turc, en particulier depuis le 11 septembre – la déclaration de guerre américaine au terrorisme – et l’invasion de l’Irak par les Américains, alors que précisément la Syrie se voit qualifiée de sponsor du terrorisme. Certes, Ankara saluerait volontiers, tout comme Jérusalem, une réorientation de Damas sur des positions pro-occidentales et modérées, mais cela demanderait à être abondamment étayé et il faudrait bien des années pour que les Turcs, sceptiques, en soient convaincus .
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Message par Sphinx Ven 4 Juin - 4:44

. De la même manière, le fait que Saddam ait été écarté du pouvoir a liquidé une source de menace sur la Turquie et sur Israël ; voilà qui pourrait amener Ankara à penser qu’il a moins besoin de compter sur Jérusalem.

Il n’empêche qu’une politique plus agressive des États voyous, ou bien une plus grande capacité de ceux-ci à causer des dommages tant à la Turquie qu’à Israël provoquera une coopération encore plus grande entre les deux pays.

Un scénario d’autant plus probable que la Syrie et l’Iran se sont lancés dans des programmes d’extension concernant la portée et la précision de leurs missiles sol-sol. La Turquie pourrait, justement s’engager, sur ce dossier, car elle est confrontée à une menace croissante de l’Iran et très intéressée par le système balistique israélien Arrow 2, le seul à être opérationnel aujourd’hui. Et le fait que le missile va être coproduit par Boeing le rend encore plus attractif .

Plus généralement, les ambitions nucléaires de l’Iran peuvent renforcer l’« entente » et entraîner une coopération croissante. Les deux États redoutent cependant un tel scénario et préféreraient une action de la communauté internationale, en premier lieu des États-Unis, pour empêcher qu’émerge un Iran nucléarisé, considéré par les Israéliens comme une menace sur leur existence. Les Turcs ont d’ailleurs, par la voix de leur ministre de la Défense Vecdi Gönül devant la commission budgétaire du parlement, souligné ce point : l’Iran est devenu un danger majeur pour la sécurité de la Turquie parce qu’il s’est engagé dans l’acquisition d’armement de destruction massive et reste un des principaux États à sponsoriser le terrorisme international. Peut-être, donc, une coopération accrue entre les deux États, même si le nucléaire a pu, comme l’indique l’histoire de la guerre froide, éroder les alliances.

Certains scénarios pourraient encore affecter négativement l’« entente ». Par exemple, le processus d’adhésion turc à une UE plus critique à l’égard d’Israël, Ankara trouvant le coût de l’alliance dès lors supérieur aux bénéfices produits par celle-ci. De même qu’un accès plus aisé aux armements américain et européen serait susceptible d’affaiblir les liens entre Israël et la Turquie. Inversement, plus la Turquie se moulera dans un Occident qui a toujours considéré l’État juif, malgré des tensions conjoncturelles, comme légitime, plus le maintien de bonnes relations avec Israël lui sera aisé. Certes, une pleine intégration à l’UE exigerait une harmonisation plus complète de la politique turque avec celle des Européens, mais cette pleine intégration est improbable dans les dix à quinze prochaines années. D’autant qu’Israël n’est pas hostile à ce que l’Europe s’étende en Méditerranée orientale. Une Europe qui aurait des frontières avec l’Iran, l’Irak et la Syrie se rapprochera inévitablement des vues israéliennes quant à l’usage de la force et se montrera en conséquence plus sensible aux préoccupations de Jérusalem en matière de sécurité.

Les orientations à venir de la Turquie dépendront beaucoup de son intégration au cadre politique et militaire tracé par les Américains et les Européens. C’est la sagesse, à Washington et dans les capitales européennes, qui permettra qu’Ankara s’en tienne à sa politique actuelle .Mais même une Turquie moins séduite par l’Ouest peut considérer Israël comme un allié de poids dans la région ; c’est dans une certaine mesure parce que l’Occident a déçu Ankara qu’elle s’est rapprochée d’Israël.

Source:
Acteur:Ephraim Inbar ;professeur à l’université Bar-Ilan, directeur du Centre d’études stratégiques Begin-Sadat. Les deux premiers chapitres de l’article se fondent sur Ephraim Inbar, The Israeli-Turkish Entente, Londres, King’s College Mediterranean Program, 2001.
Traduit de l’anglais par Julia Mandelkern
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Message par Sphinx Mar 8 Juin - 22:22

La fin d’une relation privilégiée ?

Il n’y a pas d’antagonisme idéologique entre les deux pays, mais l’opération militaire israélienne contre la Bande de Gaza, à l’hiver 2008-2009, a marqué un point de non-retour dans leurs relations

L’alliance stratégique entre la Turquie et Israël est sur le point de craquer. Après dix-huit mois de crise ouverte entre les deux pays, l’arraisonnement de la flottille humanitaire qui faisait route vers Gaza, a ouvert la voie à un changement de la politique d’Ankara envers Tel-Aviv.

« Nous ne pardonnerons jamais », a déclaré le président de la République, Abdullah Gül. Ankara exige des excuses de la part de Tel-Aviv, la levée du blocus sur la bande de Gaza et multiplie les initiatives pour obtenir la création d’une commission d’enquête indépendante.

« Si les Israéliens n’acceptent pas cette commission internationale, c’est qu’ils ont des choses à cacher », estime le chef de la diplomatie turque, Ahmet Davutoglu. « Tel-Aviv tient entre ses mains l’avenir » des relations avec Ankara même si « les choses ne seront plus jamais comme avant ». Il a même qualifié cet assaut de « 11 septembre turc ».

Les deux seules démocraties non arabes de la région

« C’est la première fois dans l’histoire de la République que des civils turcs sont attaqués par l’armée d’un autre pays, analyse Gün Kut, de l’université du Bosphore à Istanbul. Le gouvernement ne peut rester les bras croisés. Mais selon moi, il n’y aura pas d’amélioration sans un changement de gouvernement en Israël ».

L’ampleur de cette crise est à la hauteur de l’intensité des relations israélo-turques. Si l’empire ottoman a accueilli les juifs chassés d’Espagne en 1492, la Turquie a été le premier pays musulman à reconnaître Israël. Depuis, les deux pays partagent un point commun : être les deux seules démocraties non arabes de la région.

Leurs relations ont franchi un cap avec la signature en 1996 d’accords qui ont permis aux échanges commerciaux de tripler en huit ans. Les deux pays sont aussi liés par des accords militaires, signés à la même époque. On estime à 1,6 milliard d’euros le montant des projets communs de défense en cours. Au niveau politique, la Turquie a par ailleurs joué les médiateurs en 2008 entre Israéliens et Syriens sur la question du Golan.

Les incidents diplomatiques entre les deux pays se sont succédé

Mais c’est avec l’opération militaire israélienne « Plomb durci » contre la bande de Gaza, à l’hiver 2008-2009, que cette alliance s’est fissurée. « C’est un cliché de regarder les relations israélo-turques comme s’il y avait un antagonisme idéologique entre Israël et le gouvernement turc, issu de la mouvance islamiste, explique le politologue Gün Kut. L’AKP (parti pour la justice et le développement) est au pouvoir depuis 2002. Or, jusqu’aux événements de Gaza, il n’y a pas eu de problème avec Israël ». L’opération « plomb durci » a choqué les Turcs « traditionnellement pro-palestiniens, mais jamais anti-israéliens ».

Le premier ministre Erdogan, bouleversé par le sort des Gazaouis, a aussi accusé le premier ministre israélien, Ehoud Olmert, de lui avoir caché l’imminence de l’attaque alors qu’il était en Turquie la veille de l’opération.

Depuis, les incidents diplomatiques entre les deux pays se sont succédé, facilités par le rapprochement d’Ankara avec l’Iran et avec le Hamas palestinien. « La Turquie désire jouer un nouveau rôle au Moyen-Orient mais Israël ne le veut pas et elle vient de montrer qu’elle sera un obstacle », explique dans les pages du journal Taraf, Gökhan Cetinsaya, de l’université Sehir.

Les accords signés entre les deux alliés battent de l’aile

Depuis l’assaut israélien contre le bateau truc, Mavi Marmara, les accords signés entre les deux alliés battent de l’aile. Trois exercices militaires communs et des matchs de football ont été annulés. Suspendus aussi, les projets d’extension du gazoduc Blue Stream 2 et de livraison par Ankara de 50 millions de mètres cubes d’eau par an, à l’État hébreu.

De leur côté, les Israéliens évoquent la possibilité de reconnaître le génocide arménien et, en Turquie, certains craignent le soutien des services secrets israéliens au mouvement kurde du PKK.
Quant aux relations entre les deux peuples, elles pâtissent d’ores et déjà de cette crise. L’an dernier, 600 000 touristes israéliens ont visité la Turquie, le seuil des 80 000 devrait être difficilement atteint en 2010.

Par:Delphine NERBOLLIER, à Istanbul
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Personne à contacter Re: Relations israélo-turques

Message par Sphinx Jeu 17 Juin - 22:45

Les clarifications de l’ambassadeur de Turquie en Algérie

“L’attaque israélienne de la flottille était préparée”

Selon le diplomate, “des listes de personnes à tuer et des listes de personnes à ne pas tuer, ainsi que des photos” ont été découvertes dans les mains de soldats israéliens.

L’ambassadeur de la République turque en Algérie, Ahmet Necati Bigali, a apporté hier des “clarifications” sur l’attaque israélienne du 31 mai dernier contre la “Flottille de la liberté”, ainsi que sur le dossier du nucléaire iranien. Lors d’une conférence de presse, organisée au siège de la chancellerie, le diplomate a affirmé que son gouvernement “n’a aucune participation dans cette aide humanitaire”, destinée aux Palestiniens de Gaza, soumis depuis trois ans à “un blocus illégitime et contraire à la résolution 1860 du Conseil de sécurité”.

Selon lui, il s’agit d’une “initiative civile” conduite par une organisation non gouvernementale IAH, comprenant un convoi de 6 navires pour acheminer les aides humanitaires, 600 bénévoles d’une trentaine de pays et des parlementaires européens. “Il n’y avait aucune arme dans les navires”, a signalé l’intervenant, en rappelant que l’incident est intervenu dans “les zones internationales”.

Pourtant, “les soldats israéliens ont tué délibérément” 9 civils, dont 8 citoyens turcs et un ressortissant américain d’origine turque. “On a trouvé 30 balles dans le corps des 9 personnes tuées. L’objectif des Israéliens était de tuer”, a déclaré l’ambassadeur. Ce dernier a également confié que “des listes de personnes à tuer et des listes de personnes à ne pas tuer, ainsi que des photos” ont été découvertes dans les mains de soldats israéliens.

“C’était une attaque bien préparée”, a-t-il commenté, ajoutant fermement : “Cette agression inhumaine et terroriste constitue une violation flagrante de la souveraineté turque. Le diplomate turc a, en outre, observé qu’Israël a violé la 4e convention de Genève, le droit international et même le droit de coutume de mer. Aussi, son pays attend que l’État hébreu accepte sa faute, car c’est un crime contre l’humanité, s’excuse et paie des compensations” pour les familles des personnes tuées et pour les 30 blessés.

Pour le conférencier, la réponse qui sera donnée à ces conditions sera déterminante “pour l’avenir de nos relations bilatérales”. Ahmet Necati Bigali a annoncé qu’après le rappel de l’ambassadeur de Turquie en Israël, son gouvernement a préparé une “feuille de route concernant les relations avec Israël” où la rupture des relations ou “la coupure n’est pas dans l’agenda”.

Il n’empêche que la normalisation des relations avec Tel-Aviv dépendra, d’après lui, de “ce que Israël va mettre”.
Par ailleurs, l’ambassadeur n’a pas exclu l’ouverture de procès dans les tribunaux turcs, non sans insister sur le fait que la Turquie “est résolue à défendre ses droits avec des moyens que le droit international lui fournit”. Lors de la rencontre,

M. Bigali a qualifié l’attaque israélienne de “terrorisme d’État”. Il a également plaidé pour le travail de la commission d’enquête internationale. Il a, en outre, informé que la Turquie attend que les aides humanitaires, saisies par Israël, soient transportées à Gaza, par le biais de l’ONU.

Pour ce qui est du dossier nucléaire, Ahmet Necati Bigali a précisé que la Turquie, comme d’autres pays, est contre la prolifération d’armes nucléaires et chimiques, plus particulièrement dans la région du Proche-Orient.

Mais, les autorités d’Ankara croient également que “chaque État a le droit d’utiliser l’énergie nucléaire à des fins pacifiques”. Selon le diplomate, dans le cas du nucléaire iranien, “la seule option viable est une solution diplomatique et pacifique”. C’est dans ce cadre qu’il a placé l’accord signé, le 17 mai dernier, entre la Turquie, le Brésil et l'Iran, pour un échange d'uranium. “Cet échange était voulu par les pays européens, depuis novembre 2009”, a-t-il appuyé. Refusant de s’exprimer sur la prudence affichée par la communauté internationale, après la conclusion dudit accord, l’ambassadeur a néanmoins tenu à rappeler que la position turque n’est pas de soutenir de façon inconditionnelle le programme nucléaire iranien, mais d’adopter une position de principe.

Il a aussi laissé entendre que son pays s’est impliqué pour la “construction de la paix dans notre région, au Proche-Orient et dans le monde”, notant qu’il ne faut pas se focaliser seulement sur l’Iran, mais porter aussi “un agenda international sur les armes nucléaires israéliennes”.

Par : Hafida Ameyar
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Personne à contacter Re: Relations israélo-turques

Message par abdelmalek Dim 20 Juin - 13:52

c'est la consequence de la fermeture de l'europe a la turkie:la geopolitique va changer et peut être au profit de la turkie et du monde arabe:actuellement israel joue un jeu de désespoire envers la construction de la paix ,elle ne doit pas oublié qu'elle n'est qu'un abcés purulent, au moindre choc au bistouri la géoggraphie peut changer au profit de ce qui ne s'attend pas.
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Message par Syfou Jeu 21 Oct - 0:00

Ankara déterminée à parvenir à des sanctions contre Israël

Le politologue turc, Mohammed El Adel, estime que le premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a adressé des messages profonds et lourds de sens au gouvernement et au peuple israéliens, sans révéler les démarches qu’il compte engager pour aboutir à la sanction de l’Entité sioniste.

Contacté mardi soir par Echorouk, Mohammed El Adel a indiqué qu’Erdogan a pris soin dans son discours prononcé devant les députés turcs de ne pas dévoiler les démarches qu’entreprendra la Turquie pour sanctionner "Israël" qui a tué des citoyens turcs. Il a adressé un message aux israéliens indiquant que le gouvernement Netanyahu pousse la situation vers l’inconnu au détriment de son peuple qui subira les conséquences de l’attitude des autorités israéliennes. Erdogan a ajouté: «Il me semble que la partie israélienne a bien compris la mise en garde de la Turquie».

A son retour d’une tournée en Amérique Latine, Erdogan a donc prononcé ce discours "fort" comme le qualifie la presse, et dans lequel il a prévenu Israël: «Personne ne doit tester la patience Turque».
Le politologue turc a expliqué que la Turquie peut grandement nuire à Israël d’autant que ce dernier considère Ankara comme étant un allié stratégique essentiel dans la région. La Turquie, pour faire donc pression aux plans diplomatique, économique, et militaire a d’ailleurs interrompu des manœuvres militaires qui devaient être effectuées avec l’entité sioniste. Le gouvernement d’Ankara a également réuni son conseil de guerre qui devrait décider de suspendre les relations militaires bilatérales.

Notre interlocuteur a par ailleurs révélé que des organisations civiles turques, notamment l’I.H.H. ont porté plainte auprès des tribunaux turcs contre les responsables israéliens pour crimes prémédités dans les eaux internationales. Elles ont appelé les procureurs généraux à ordonner l’arrestation de tout responsable israélien qui foulerait le territoire turc. Dans ce sens, El Adel invite les pays arabes, y compris la Jordanie et l’Égypte, à interdire la libre circulation des israéliens sur leurs territoires, tout en appelant les organisations civiles à suivre leurs homologues turques et porter plainte contre les responsables israéliens.

A noter qu’en Turquie, de larges campagnes de boycott des produits d’Israël et de ses alliés ont été lancées hier. Les turcs veulent insinuer par "alliés d’Israël", les États-Unis, notamment.

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Message par Sphinx Mar 7 Déc - 9:29

La Turquie et Israël tentent à Genève d'améliorer leurs relations bilatérales

Des officiels turc et israélien se sont réunis, dimanche à Genève, pour tenter de trouver une solution à la crise qui a éclaté fin mai entre la Turquie et Israël après l'attaque meurtrière de l'armée israélienne contre la flottille humanitaire destinée à Gaza.

L'Agence de presse " Anatolie", citant un porte-parole du ministère turc des Affaires étrangères, a indiqué lundi que Feridun Sinirlioglu, sous-secrétaire au même ministère, s'est entretenu à Genève avec un haut responsable israélien, sans citer le nom de ce dernier.

Le quotidien israélien Haaretz a annoncé dimanche que le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, avait envoyé à Genève le représentant israélien à la commission d'enquête de l'ONU sur cet incident, Yosef Ciechanover, pour y rencontrer un diplomate turc.

Les relations entre la Turquie et Israël se sont détériorées suite à l'intervention armée d'un commando israélien contre la flottille humanitaire destinée à Gaza, qui a fait neuf morts parmi les militants turcs.

Aucune précision n'a été donnée sur les résultats de la rencontre turco-israélienne de Genève, qui intervient après l'envoi par Ankara de deux hélicoptères pour aider Israël à combattre l'incendie qui ravage le nord du pays.

Le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, continue, pour sa part, d'exiger des excuses d'Israël et l'indemnisation des neufs Turcs tués lors de l'assaut contre le convoi humanitaire de Gaza pour une reprise des relations entre la Turquie et Israël.

Les relations avec Israël ne s'amélioreront pas tant que ce pays n'aura pas "nettoyé" la Méditerranée du sang des neuf victimes turques du raid israélien sur un convoi humanitaire vers Gaza, a-t-il déclaré dimanche.


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