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La discrimination en Algérie sur le plan d'embauche

3 participants

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Personne à contacter La discrimination en Algérie sur le plan d'embauche

Message par Droit_De_l'Homme Jeu 26 Aoû - 18:59

On évoque une discrimination à l'embauche lorsque des chercheurs d'emploi sont traités de manière différenciée sur une base de critères de sélection ou autrement dit ( manque de connaissance qu'ayant le pouvoir d'intervention!!! qui manquent de justification objective et raisonnable à l' égard du poste de travail à pourvoir.

Elle agit à différents niveaux :

À l'embauche.
Au sein de l’entreprise (refus d’accès à des postes à responsabilités malgré les compétences)
...Etc

Les responsables ont-ils édictés des règles interdisant les discriminations à l'embauche et tentent de mettre en place divers mécanismes de contrôle???

A-t-il une liaison entre la discrimination et la corruption?
Tous ceux qui occupent des postes de responsabilité, ont-il les compétences nécessaires?
Méritent-il leurs postes?

Je me dit que beaucoup de jeunes diplômés en Algérie soufrent de ce phénomène, peut-on apporter des solutions pour un changement bénéfique a ces jeunes Algériens?

Je pense que c'est un sujet que l'on doit traiter d'une manière sérieuse. souhaitons nous avoir des bonnes solutions de chaque membre car pleins de jeunes attentent des réponses.
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Personne à contacter Re: La discrimination en Algérie sur le plan d'embauche

Message par Syfou Jeu 26 Aoû - 23:26

Malhereusement un pays comme le notre qu'a un grand potentiel des ressources en pétrole et en gaz essentiellement "inépuisable" y compris humaines. confused bref je trouves interessant d'y suggéer Redah et ça n'empeche pas que c'est la meme chose dans quasiment tout les pays.

Une grève de la faim pour gagner son pain

La discrimination en Algérie sur le plan d'embauche Teaser11

De jeunes chômeurs ont entamé depuis le 3 août une grève de la faim à Hassi R’mel, dans le Sahara algérien. Ils dénoncent une politique de favoritisme dans l’accès à l’emploi.

C’est devant le siège de la commune de Hassi R’mel, dans la Wilaya de Laghouat que les protestations ont lieu depuis presqu'une semaine. Située en plein cœur du Sahara algérien, cette commune abrite le plus important gisement de gaz naturel de tout le continent africain. Pourtant, c’est contre la précarité de leur situation économique que les manifestants protestent. Entamé par une poignée de jeunes, le mouvement a pris de l’ampleur et a gagné le soutien de la population.

"Les travailleurs des autres régions bénéficient de pistons"

Youcef Boumidouna est le porte-parole du mouvement des grévistes.


Nous avons entamé notre grève de la faim le 3 août. La principale raison de notre mobilisation est le chômage. Hassi R’mel est riche en gaz naturel et pourtant nous ne sommes pas embauchés. Ce que nous dénonçons à travers cette grève et ce sit-in, c’est une politique de favoritisme : des travailleurs venus des autres régions du pays sont embauchés alors que nous vivons dans des conditions précaires.

Nous sommes tous des Algériens, nous n’alimentons aucune rancœur envers ces employés. Nous voulons juste que les promesses émises par le Président Bouteflika soient réalisées, à savoir donner la priorité de l’embauche aux jeunes travailleurs de la région. D’autant plus que les travailleurs venus d’ailleurs ne sont pas plus compétents que nous. Ils ont juste de meilleures "relations" qui leur permettent d’accéder aux faveurs des employeurs. En clair, c’est une affaire de "piston".

Nous sommes passés d’une dizaine de grévistes il y a quelques jours à trente-six aujourd’hui. Il faut dire que toute la population de Hassi R’mel s’est solidarisée avec nous. Ils ont même menacé de venir s’installer avec femmes et enfants devant le siège de la commune jusqu’à ce qu’on ait recouvert tous nos droits.


Ce passage à l’acte vient parachever tout un processus de vaines requêtes auprès des responsables locaux. Le Président de la commune tout comme le gouverneur sont actuellement en congés. Le maire nous a dit qu’il ne pouvait rien faire pour nous. Quant aux élus de notre localité, ils ne cessent de répéter que leur pouvoir est limité.

Le niveau d’éducation des grévistes varie, mais il y en a parmi nous qui sont diplômés de l’université et qui n’arrivent pourtant pas à trouver du travail. Ce que nous réclamons ce sont d’abord des postes de travail fixes. Nous appelons ensuite à ce que les autorités règlent le problème du logement, et enfin à constituer un comité indépendant pour enquêter sur la manière avec laquelle les embauches se font.

Nous espérons que les responsables sortiront bientôt de leur surdité, car la situation devient grave. Hier, cinq de nos camarades ont été hospitalisés et aujourd’hui un autre a été transporté d’urgence, son état est jugé inquiétant. Il aura fallu la médiatisation et la mobilisation de la population pour que les autorités se décident enfin à discuter avec nous : Nous avons une réunion avec quelques responsables dans les heures qui viennent.

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Personne à contacter Re: La discrimination en Algérie sur le plan d'embauche

Message par Droit_De_l'Homme Ven 27 Aoû - 3:44

Vrai que plusieurs pays sont infecté par ce phénomène mais pas au même taux que le tiers monde!!! les occidentaux veillent a la disparition de tout type de virus social du genre, en mettant des procédures de contrôle stricte en place, et encore un sur-contrôle des procédure pour éviter toute nouvelle naissance d'un nouveau cauchemar social, Je donnerais l'exemple de la suède (le plus bas taux de corruption).

En faite je parlais précisément de l'Algérie vu a l'évolution hyper rapide dans le sens,
et d'une manière publique.

Quelques parts il peut y existé une sorte de discrimination d'embauche que l'on pense que c'est nécessaire, si je peux le dire!!!( en ayant le pouvoir d'embaucher nous avons tous des priorités! soit famille ou recommandation importante!!! ce principe n'aide pas la société civile, encore plus il participe a la dévolution du système. suivi par ( une infection de plusieurs générations!!! comme un début de cancer, s'il est traité dès le début problème a fort pourcentage résolu, mais si on le découvre avancé!!! il ne reste qu'attendre le peu de jours qui reste!

l'Algérie comme vous dite a un potentiel de ressources sur tous les plans, et une grande capacité humaine intellectuelle a plusieurs niveaux, mais faire un rapprochement entre, les ressources, l'économie du pays, et le niveau de vie.

Rapport Sad déséquilibre Eco-Social) ayant la possibilité d'infecter plusieurs générations futur.

Beaucoup d'Algériens sont victimes des discriminations professionnelles a l'étranger précisément en France malgré les lois constitutionnels françaises contre ce phénomène, mais la question qu'ils se posent! Que pouvont-il faire? S'ils ont déjà étés victimes de ce dernier sur la terre mère? Plus facile de l'accepter en étant a l'étranger qu'être chez soi...

Nouvelle problématique :

Pouvons nous sauver les générations futur de notre cher pays?--Solutions?





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Personne à contacter Re: La discrimination en Algérie sur le plan d'embauche

Message par Syfou Jeu 2 Sep - 23:01

La discrimination à l’algérienne

Il ne faut pas se voiler la face, le racisme existe bien entre les gens du Nord et ceux du Sud, mais il n’est pas toujours question de couleur de peau. Ce racisme est à différentes échelles, il prends des allures régionnalistes, opposition villes campagnes, sédentaires et nomades. Pour donner un exemple pour une ville qui est devenue multi culturelle comme Tamanrasset, carrefour du Maghreb et de l’Afrique noire. Certains nordistes qui se sont installés à tamanrasset souvent pour faire des affaires juteuses , en croyant trouver l’eldorado et l’argent facile.Ou alors pour fuir la violence dans le Nord ces dernières années. Nombreux ceux qui n’affichent que du mépris pour les populations autochtones, ils se conduisent alors en terrain conquis, en donneurs de leçons, se croyant plus civilisés car venant des villes du nord, ils se comportent en vrais colons. Certains n’ont même jamais visiter la région pourtant si belle, n’ont jamais daigné découvrir les cultures locales,cotoyer sa population, ils demeurent dans l’ignorance totale de la culture touarègue,de la culture saharienne en générle, de toutes les richesses qu’elle peut avoir.

Les sudistes de leur coté appellent les nordistes "chnawa" , étrangers autant que le seraient des chinois.

L’espoir : Les nouvelles générations changent, la jeunesse de tamanrasset toutes origines confondues commencent à se solidariser, à partager un vécu, des conditions de vies. Les enfants vont à l’école ensemble, et j’ai vu des gens de Tougourt des arabophones inscrire leur enfant pour apprendre le tamahaq, la langue touarègue.

De même les jeunes sahariens, rejoignent les univesités du Nord, reviennent et ont moins d’appréhensions.

mais ce que rèvèle cet article est bien réel. Rien n’est fait pour favoriser la rencontre entre les différentes régions, cultures que possèdent l’Algérie. Citoyens d’un même pays, l’on continu de s’ignorer, on ignore la culture de l’autre, différente, diversifiée et qui peut que nous enrichir.

Au nom d’une union fictive, d’une conception nationaliste chauvine, la diversité a été vu comme signe de subversion.

Diviser pour mieux régner, c’est la même devise, ce qui peut nous réunir , faire que l’on apprenne à se connaitre est menaçant.

Voici un article qui donne des témoignages de ce qui se pensent dans le Nord. La teneur des stéréotypes et des préjugés qui ont la vie dure.

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Personne à contacter Re: La discrimination en Algérie sur le plan d'embauche

Message par Syfou Jeu 2 Sep - 23:06

Discrimination à l’algérienne De Chérif El wazani

L’article qui suit n’est pas un procès d’intention, et la démarche est sans ambiguïté. Les pouvoirs publics sont très vigilants sur la question ethnique. Le gouvernement algérien estime toujours qu’un tel débat est dangereux pour l’unité nationale. Il n’est qu’à voir la rapidité avec laquelle le cabinet du Premier ministre Ahmed Ouyahia a réagi, en mars 2004, aux émeutes de Ouargla (500 km au sud d’Alger) quand des jeunes se sentant exclus du recrutement par le groupe pétrolier Sonatrach étaient descendus dans la rue.Autre souci permanent du gouvernement : les relations avec l’Afrique subsaharienne. Elles ont toujours constitué une priorité pour la diplomatie algérienne. Aussi, notre propos ne vise ni à jeter de l’huile sur un feu mal éteint, ni à remettre en question l’apport de l’Algérie dans l’émancipation, les luttes de libération et le développement du continent.

Nous proposons à nos lecteurs un aperçu des sentiments que peuvent éprouver les Algériens noirs, ou les Subsahariens qui ont vécu ou vivent encore en Algérie, qu’ils soient étudiants, diplomates ou clandestins. Gouvernants ou simples citoyens, les Algériens réfutent le plus souvent l’accusation de racisme, c’est pourquoi ils devront lire avec attention les témoignages qui suivent.

La Constitution consacre l’égalité entre tous les citoyens algériens, le discours officiel nie l’existence de tout comportement raciste, et la justice n’a jamais eu à traiter de ce genre d’affaires. Mais à bien y regarder...

Depuis l’indépendance, aucun recensement n’a évalué avec précision l’importance de la communauté noire algérienne. Aucune statistique officielle n’est disponible, les détails ethniques et linguistiques étant considérés comme dangereux par cet État jacobin. Majoritaires dans le Sahara algérien, les Blacks sont essentiellement concentrés dans le Grand Sud du pays. Par ailleurs, de fortes communautés noires, fruit de transhumances passées et parfois tourmentées, vivent dans les grands centres urbains du Nord. L’Histoire n’a pas retenu d’incidents notables, et la cohabitation, au Sud comme au Nord, s’est déroulée de manière plus sereine qu’agitée. Ce qui n’a pas exclu un certain racisme et une « négrophobie » inconsciente.

Mohamed est un jeune universitaire noir, descendant d’esclaves au service de la nomenklatura coloniale turque. Il se présente comme un oulid el-Qasbah, fils de la Casbah, marque déposée, exclusive aux Algérois de souche. Il aime le chaâbi, genre musical hybride, mélange de classique andalou et de haouzi urbain, pulsions sonores de la Casbah d’Alger, dont le maître fut el-Hadj M’hamed el-Anka. Mohamed est de tous les déplacements de son équipe de foot favorite, l’USM Alger, club qui truste depuis quelques années tous les trophées. C’est lui qui raconte le mieux la discrimination à l’algérienne. « Nous n’avons pas affaire à un racisme comme celui qui a sévi au sud des États-Unis ou en Afrique du Sud. Il n’y a jamais eu, à ma connaissance, de lynchage de Noir, à la Casbah ou ailleurs. Mais nous avons toujours vécu avec ce perpétuel regard qui nous rappelle notre différence. Mes voisins trouvent normal de m’appeler Babay [voir petit lexique en encadré], mes collègues de travail, mes amis du club de supporteurs et tout le monde en fait autant. Et si je proteste, c’est moi qui passe pour le méchant. Notre communauté continue de symboliser la poisse. Pis : dans les histoires de grands-mères, nous jouons les mauvais rôles, kidnappeurs d’enfants, pillards ou vagabonds. Il n’y a pas de place pour un héros noir dans la mémoire collective de mon peuple. » Dans une note d’humour, Mohamed propose un quiz à tous ceux qui veulent savoir si le racisme est une réalité en Algérie.

Combien d’Algériens noirs font-ils partie des grandes figures du mouvement national ?

Combien l’armée algérienne compte-t-elle de généraux noirs ?

Combien de ministres originaires de cette communauté ont-ils été nommés dans les gouvernements successifs de l’Algérie ?

Combien de footballeurs noirs font-ils partie de la sélection nationale ?

« Si la somme des quatre chiffres dépassait les doigts d’une seule main, note Mohamed, les doutes sur le racisme de mes compatriotes seraient recevables. » Il est vrai que la scène politique a été chiche en leaders noirs. Depuis l’indépendance en juillet 1962, la seule institution d’envergure à avoir été dirigée par un Noir fut une centrale syndicale : l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA). Dans la haute hiérarchie militaire, seul le général Hassan Beldjalti, Abderrezak pour les intimes, ancien attaché de défense à Washington et ex-conseiller à la sécurité du président Liamine Zéroual, est originaire du Sud-Ouest algérien. Lui aussi a vécu la discrimination. Aujourd’hui à la retraite, le sobriquet Babay l’a accompagné durant toute sa carrière.

L’apport de la communauté noire dans la vie artistique algérienne est indéniable. Le Qarqabou et le Gnawa (pour guinéen) font danser dans toutes les régions du pays, et l’un des poètes ayant le plus inspiré le patrimoine de la chanson chaâbi est Lakhdar Benkhelouf. Mais très peu de mélomanes savent que Benkhelouf, qui a vécu au XVIe siècle à Mostaganem, grande agglomération de l’Ouest, était noir.

Si vous demandez à un jeune de vous citer le nom d’un acteur, d’un dramaturge ou d’un cinéaste algérien noir, il sera bien incapable de vous répondre. « Parfois, raconte Mohamed, quand je marche dans la rue et que quelqu’un veut me demander l’heure, il le fait en français, persuadé qu’il a affaire à un Nigérien ou à un Tchadien, une manière de signifier qu’un Algérien ne peut être noir. » Même si l’écrasante majorité des jeunes veut « se casser du bled », les Algériens sont très peu voyageurs et connaissent mal leur pays. De nombreux ruraux ont découvert sur le tard qu’ils avaient des compatriotes noirs, grâce au service militaire.

Rym, jeune traductrice oranaise, évoque les histoires d’amour entre jeunes Algériens de couleur différente. « À Oran, il y a beaucoup de Noirs, mais si l’un d’eux entretient une relation amoureuse avec sa voisine blanche, cela finit rarement avec un “ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants”. L’angoisse de ma mère ? Que je lui ramène, un jour, un prétendant qui ne soit pas blanc. » Et s’il est de surcroît étranger, la situation se complique. De nombreuses Algériennes ont épousé des Subsahariens, voisins de banc à l’université. En faisant ce choix, elles ont dû quitter le foyer familial et vivent aujourd’hui dans le pays d’origine de leurs époux. La plupart d’entre elles sont coupées de leurs parents et ne reviennent plus en Algérie. Avant cela, elles ont été raillées, voire agressées, dans leur quartier, car elles auront eu l’outrecuidance de s’afficher avec un Babay, main dans la main.

Zouleikha, secrétaire dans une administration, en a vu de toutes les couleurs à Birkhadem, quartier populaire d’Alger. Son tort ? Apprécier la compagnie d’Adif, un diplomate béninois dont la chancellerie se trouvait dans ce quartier. Elle l’invitait régulièrement chez elle. Ses parents n’y voyaient aucun inconvénient. Ce qui n’était pas le cas des voisins. Ils s’en plaignaient à son frère : « Comment peux-tu accepter que ta sœur fréquente un Africain ? » lui demandaient-ils sans cesse.

Sa famille a résisté aux attaques jusqu’au jour où la grand-mère de Zouleikha est venue de son village du Djurdjura passer quelques semaines à Birkhadem. Ce jour-là, Adif était invité à déjeuner. Cri horrifié de la matriarche : « Dachou dibin asaligani yagui sakham ? - Que fait ce Sénégalais chez nous ? » demanda-t-elle en tamazight. Face au silence de ses parents, la pauvre Zouleikha tenta de détendre l’atmosphère : « C’est mon ami, et il n’est pas sénégalais. » La grand-mère menaça de ne plus remettre les pieds dans la maison si Adif ne quittait pas les lieux sur-le-champ, et Zouleikha fut obligée de mettre son invité à la porte. Son ami parti, elle interpella sa grand-mère, « Je ne te savais pas aussi raciste. Et pourquoi spécialement les Sénégalais ? » Après un long soupir, la matriarche lui répondit : « Ce n’est pas moi la raciste, ce sont eux. Les tirailleurs sénégalais positionnés en Kabylie durant les années cinquante nous ont tellement fait de mal. Ils violaient les bergères, pillaient nos troupeaux, saccageaient nos récoltes et nous tiraient dessus comme des lapins. » Pour Sabiha, sociologue à l’université d’Alger, « les méfaits des troupes subsahariennes de l’armée coloniale ont accentué la négrophobie des Algériens du Nord. Saligani, pour “Sénégalais”, est devenu le terme générique désignant tous les Africains noirs. »

Des dizaines de milliers de cadres africains, aujourd’hui hauts fonctionnaires dans leurs pays, ont été formés dans les facultés, instituts ou grandes écoles algériennes. C’est l’un des arguments qu’utilisent les officiels pour réfuter toute accusation de racisme, conscient ou inconscient. « Le nombre de bourses qu’octroie annuellement le gouvernement à des étudiants subsahariens est éloquent. À titre d’exemple, la moitié de l’encadrement du groupe pétrolier angolais Sonangol a été formée par l’Institut algérien du pétrole à Boumerdès, assure un diplomate algérien. L’Afrique francophone a particulièrement bénéficié de cette générosité. »

Serge Nitch est camerounais, il a fait des études supérieures dans une grande école d’agronomie à Alger. Il relève le paradoxe suivant : « L’Algérie est le pays d’Afrique qui offre le plus de bourses d’études aux universitaires venus des quatre coins du continent. Cette volonté du pouvoir algérien à matérialiser son appartenance à l’Afrique et son souci d’intégration sont gravement atténués par le comportement raciste de ses citoyens. Bien sûr, on ne peut affirmer que tous les Algériens sont racistes. Au cours des cinq ans que j’ai passés dans ce pays, j’ai rencontré des gens merveilleux qui n’attachaient pas d’importance à la couleur de ma peau, me traitaient comme leur semblable. Mais leur gêne dès que nous abordions le problème du racisme prouve que ce fléau existe chez eux. »

Professeur. Tel est le pseudonyme choisi par ce Malien étudiant en théologie à l’université Émir-Abdelkader de Constantine. « Je ne peux croire que je me trouve en terre d’Islam, puisque les Algériens nous considèrent comme des animaux. Le dernier incident en date remonte à quelques minutes. En me rendant au cybercafé pour vous transmettre ce courriel, des enfants m’ont jeté des pierres, et aucun adulte n’est intervenu pour y mettre fin. Nous n’avons pas affaire à de simples propos injurieux, mais à de véritables agressions physiques, en plein jour et sans que personne ne s’en émeuve. Nos représentations diplomatiques sont au courant, mais ne font rien pour alerter les pouvoirs publics. »

Amadou est lui étudiant en sciences humaines à l’université d’Es-Senia, à Oran. Il vit le calvaire au quotidien, que ce soit dans les transports publics, sur le campus ou dans la rue. « Vous savez quelle a été la réaction de l’ambassadeur de mon pays à Alger quand je lui ai raconté mes déboires ? Il m’a froidement répondu : tu n’as qu’à refuser la bourse et repartir chez toi. »

Plus que les garçons, les filles sont soumises à un traitement particulier. Aissatou est nigérienne. Le cycle universitaire qu’elle avait choisi devait durer cinq ans. Elle n’a tenu le coup que dix-huit mois. Elle a quitté l’université de Tizi-Ouzou, a renoncé à sa bourse et s’est inscrite à Dakar. « Notre manière de nous habiller choquait les gens qui nous prenaient pour des putes. Dès que je quittais la cité universitaire, les automobilistes s’arrêtaient pour me demander le prix de la passe. » Harcèlement sexuel par les professeurs et assistants, propositions indécentes par les agents de l’administration et humiliations en tout genre ; pour Djeïnaba, mauritanienne, « aux yeux des Algériens, que l’on soit sénégalaise, malienne, zaïroise ou, comme moi, arabe et black, notre venue ici ne peut s’expliquer que par notre volonté de vendre notre corps ».

La discrimination s’est accentuée avec l’immigration clandestine. Les candidats à l’exil en Europe transitent désormais par l’Algérie. Les ressortissants de la plupart des pays du Sahel n’ont pas besoin de visa pour entrer sur le territoire algérien, dernier verrou avant Marseille, Alicante ou Rome. Comme le passage coûte cher, ils restent quelques mois en Algérie, le temps de travailler - ils sont de plus en plus nombreux dans les chantiers du bâtiment et dans le gardiennage -, d’accumuler de l’argent pour se payer un faux visa Schengen et le voyage. Les plus exposées à ce phénomène sont les villes du Grand Sud à majorité noire, Djanet, Illizi ou Tamanrasset, ce qui d’ailleurs n’exclut pas l’hostilité de la population locale à l’égard des « clandos » africains (voir encadré). Au premier semestre 2004, les statistiques de la police algérienne font état de 2 581 reconduites à la frontière, et les maisons d’arrêt du nord du pays disposent déjà de leurs pavillons dédiés à cette catégorie de population carcérale.

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Personne à contacter Re: La discrimination en Algérie sur le plan d'embauche

Message par Syfou Ven 3 Sep - 0:07

Quand les entreprises étrangères pratiquent la discrimination contre les femmes voilées

Les filles voilées n'ont pas la cote auprès des groupes étrangers implantés en Algérie. Selon plusieurs témoignages recueillis par « toutsurlalgerie.com », le voile constitue un véritable frein à l’embauche dans plusieurs secteurs : les banques, les compagnies d'assurances, les agences de publicité…Difficile à quantifier, ces comportements seraient en très forte hausse ces derniers mois.

« On ne recrute pas de femmes voilées pour des postes en relation directe avec les clients. La préférence va pour des filles présentables qui s'habillent à l'occidentale. Il y a des exceptions, mais c'est la règle dans la majorité de nos agences », reconnaît un responsable dans une filiale algérienne d'une banque française. En fait, c'est une règle non écrite qui fait que souvent les entretiens d'embauche pour les filles en hijab se terminent par un avis négatif à cause de leur tenue vestimentaire islamique.
Pourtant, la loi algérienne ne tolère aucune discrimination à l'emploi contre les filles voilées. « L'employeur a le droit d'exiger une tenue de travail correcte pour ses employés, mais il n'est pas autorisé à interdire le port du hijab aux femmes », affirme un avocat. L'Algérie n'est en effet pas un pays laïque : l'article 2 de la Constitution consacre l'Islam comme religion de l'Etat.

En Algérie, le sujet reste tabou. Aucun cas n'a pas été porté devant les syndicats, les organisations de défense de droits de l'homme ou la justice. Les filles voilées victimes de discriminations à l'embauche préfèrent en effet se taire. Souvent parce qu'elles ne sont informées des raisons exactes de leurs échecs aux tests de recrutement. « J'ai passé un test pour travailler dans une société étrangère d'assurance pour un poste d'agent commercial. Un responsable m'a demandé si j'ai l'intention de mettre le hijab, j'ai trouvé la question bizarre », confie Souâd, 30 ans, en tenue occidentale. Sa copine Karima, 28 ans, licenciée en sciences économiques, est convaincue de la difficulté de trouver du travail pour les filles voilées comme elle, dans un pays où le taux de chômage avoisine 18%.

Plus inquiétant, les groupes étrangers ne sont plus les seuls à refuser d'embaucher des filles en hijab. Les entreprises privées locales algériennes pratiquent également cette discrimination à l'embauche pour des postes en relation directe avec les clients comme le marketing, le commercial, la publicité, les approvisionnements, etc. « Pour des postes en contact direct avec les clients, nous préférons des filles bien habillées à l'occidentale, belles et souriantes. C'est important pour l'accueil », souligne la directrice des ressources humaines d'une importante société privée de services.

Pour contourner cette discrimination et trouver un emploi, les filles en hijab ont trouvé la parade : se présenter au tests de recrutement les cheveux en l'air, habillée à l'occidentale. Une fois embauchées, elles remettent le voile au grand dam de leurs nouveaux patrons.

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Message par Droit_De_l'Homme Ven 3 Sep - 18:16



Le racisme existe a plusieurs formes, ce qu'on vit en Algérie est une sorte de racisme (menace gentille), et plaines de solutions possibles pour guérir.

L'algérien comme vous l'aviez dit, ne connait pas autant son pays! il n'est pas voyageur, ceci montre le manque culturel de soi! et qui peut provoquer la naissance de certains phénomènes risquant des sur-constances sensibles aux futur générations.

La situation du pays durant les années passé, a jouée rôle d'autant sensible sur le plan culturel qu'autres, les activités culturels ont cessé durant toute une génération, étant noyée dans la pensée de partir loin des problèmes sur le plan sécurité!! il existes pleins d'autres astuces qui ne jouent pas positivement sur l'union culturel locale, et qui peut aussi néanmoins crédité certains cauchemars sociales. (simple analyse généraliste loin de l'être chez nous, mai n'empêche de le prendre en compte)

L'absence des activités culturelles qui devrait êtres planifier et organiser par le ministère concerné sur le plan local, veille a montrer la déférence des habitudes et cultures des nordistes et les sudistes ( c'est pas aussi méchant que ça), mais de préférence se concentrer sur ces astuces, et veiller a trouver des bon sociologues compétant, penser a un programme culturel trop chargé et sur tous les plans, qui permit le passage communicatif régional, d'autant plus enlever le terme régionalisme de notre dictionnaire Algérien.

Les Algériens ne prennent pas la déférence de couleur dans le sens du terme (racisme), vous aviez traité plusieurs cas CI-dessus, voyons voir, y a aucun cas d'agressivité physique, uniquement un mauvais regard ou des mots de plus par certains mal éduqués, qui fais l'objet (d'une menace gentille) comme je le disais.

Des telles réactions sont du a l'absence culturelle comme je disais aussi Ci-dessus, un Algérien claire qui na jamais vu un Algérien ou étranger noir, ne s'empêche pas de regarder!! pour lui c'est comme si il vient de voir un miracle!!! ce dernier fait l'objet d'un fort regard involontaire et inconscient de l'état dont il met la personne regardée.

Je donne mon propre exemple, quand je suis arrivé la première fois a Dakar Sénégal, et bah je n'ai pas cessé une seconde et durant plusieurs jours de regarder tous ceux qui m'entour bizarrement, d'autant plus aussi me sentir regardé et observé d'une manière me mettant très mal a l'aise. ceci ne justifie pas que je suis raciste ou qu'ils le sont!!!

Revenant a la discrimination concernant les femmes voilées, Je disais Ci-dessus ((Les responsables ont-ils édictés des règles interdisant les discriminations à l'embauche et tentent de mettre en place divers mécanismes de contrôle???))

je pense que c'est pas aussi compliqué mais juste se mettre a l'action par les autorités concernés. ( Si c'est permit)

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Personne à contacter Re: La discrimination en Algérie sur le plan d'embauche

Message par Syfou Ven 22 Oct - 23:20

«On veut que je sois un animal violent marchant pieds nus dans ma propre région»

La discrimination en Algérie sur le plan d'embauche Untitl22

La contestation des chômeurs de Ouargla a repris cette semaine avec l’organisation d’un sit-in et une grève de la faim en face du siège de la wilaya. Il s’agit des 20 chômeurs suicidaires qui ont entamé en août dernier une nouvelle ère de lutte pour le droit au travail : une tentative de suicide collectif. Un geste désespéré qu’ils estiment nécessaire pour les 10 000 chômeurs que compte la wilaya de Ouargla offrant plus de 40 000 offres d’emploi par an. En ce mois d’octobre qui a vu l’installation d’un nouveau wali, le dialogue reprend. Jusqu'à quand ?

-Tout d’abord, pourquoi avoir suspendu votre grève de la faim ?

Au bout de deux jours de grève, nous avons été reçus par Abdallah Bouanini, le chef de cabinet du wali qui a présidé une rencontre avec Abdelhamid Boutebba, le directeur de l’Agence locale pour l'emploi, un inspecteur du travail et des représentants de la sûreté de wilaya. Après de longues négociations, nous avons abouti à l’acceptation d’une enquête administrative qui sera diligentée sous peu.

-Le PV de la réunion de mardi dernier détaille les noms et postes proposés aux vingt grévistes et stipule clairement qu’à la fin de la séance des postes vous ont été proposés et que vous avez, une fois de plus, refusés. Pourquoi ?

L’objet de la réunion n’était pas notre embauche en tant qu’individus mais notre revendication en tant que représentants de milliers de chômeurs dont la requête actuelle n’est pas seulement de travailler. Nous souhaiterions que les pouvoirs publics se décident enfin à ouvrir une enquête sur le travail de l’agence et les agissements de ses responsables et de tout le microcosme des gens intéressés qui profitent de cette situation de flou et d’incompétence. Nous avons soumis toutes nos questions au chef de cabinet du wali : pourquoi de faux numéros d’affiliation sont-ils octroyés à des gens qui travaillent sans s’inscrire à l’ALEM ? Pourquoi les promesses données lors des réunions officielles n’ont-elles jamais été respectées ? On nous a menti à chaque fois en nous faisant passer pour des gens qui veulent troubler l’ordre public. Pourquoi des postes sont-ils offerts par les multinationales aux responsables de l’ALEM en contrepartie de la signature des permis de travail à des expatriés ? Alors qu’on ne vienne pas nous dire que nous sommes les seuls à ne pas avoir droit à notre part du gâteau. Nous voulons de bons postes, selon nos qualifications. Est-ce un crime que de vouloir changer de vie, de milieu, de mieux manger, de s’habiller et de se marier?

-Votre refus ne s’explique toujours pas. Voulez-vous vraiment travailler ?

En tant qu’Algérien, j’ai les mêmes droits que les autres d’être recruté dans une entreprise qui offre de bons salaires et des avantages sociaux respectables. Ce que nous voulons, avec les grévistes, c’est tout simplement qu’il n’y ait plus de discrimination ni de clientélisme dans l’embauche. Or, ce n’est pas le cas. Ce que l’agence de l’emploi fait actuellement est de la pure spéculation : les postes fortement rémunérés proposés par les grosses boîtes étrangères qui se respectent, et même ceux des grandes filiales de Sonatrach, sont dispatchés selon des critères qui nous échappent. Il y a des passe-droits pour les enfants des gens «haut placés». Pour eux, leur quota est garanti. Viennent ensuite les catégories réservées aux responsables locaux, aux élus et à certains nantis qui paient des pots-de-vin pour faire passer leurs candidats. Que nous reste-t-il en fin de compte ? Des miettes. Et pour ceux qui osent rouspéter, l’ALEM sort des rapports comportant des numéros de cartes de main-d’œuvre, les nôtres, pour prouver aux politiques que nous refusons de travailler alors que nous ne sommes orientés que vers les entreprises où tout est fait pour nous refuser du travail, où la sous-traitance persiste et donne 15 000 DA de salaire quand l’employeur en offre dix fois plus.

-Regardons de plus près votre cas. Vous avez bénéficié d’un poste à l’Entreprise nationale des travaux aux puits ? Quel est le problème ?

Oui, j’ai effectivement travaillé à l’ENTP pendant l’année 2008 en tant que manœuvre de sonde. Un travail de labeur qui m’a valu un accident du travail. Le médecin m’a réformé et a préconisé de m’orienter vers un poste léger mais l’entreprise m’a tout simplement renvoyé après un mois, sans indemnisation. Mon dossier est en justice.

-Vous circulez en Yaris et on vous dit manipulé. Qu’en est-il vraiment ?

Ecoutez madame, personne n’a intérêt à spéculer avec le dossier de l’emploi, c’est une bombe à retardement et nous sommes les derniers à vouloir le faire, car nous sommes insignifiants, nous, misérables chômeurs... Vous pensez vraiment que nos moyens physiques et intellectuels nous permettent une manipulation de l’opinion ou l’organisation d’une émeute ? Il faut être un stratège pour organiser une émeute. Or, nous n’en avons pas les capacités. Céder à la violence urbaine est une idiotie, nous ne sommes pas des héros et nous connaissons nos limites. La preuve, notre sit-in a été suspendu après deux jours par respect pour le nouveau wali et pour les forces de l’ordre qui ne nous ont pas maltraités. Nous avons repris le chemin de la revendication administrative avec un courrier au président de la République, d’autant plus que les résultats de la réunion sont en notre faveur. Un OK a été donné pour la constitution d’une commission d’enquête. Reste à batailler pour en faire partie en tant que société civile et espérer qu’une enquête judiciaire aboutisse. Pour ce qui est de la Yaris, c’est une voiture d’occasion que mon oncle maternel m’a acheté pour exercer en tant que chauffeur de taxi mais même là, la poisse me poursuit, on me refuse l’autorisation depuis six ans.

-Vous avez constitué un collectif en août 2010 après une tentative de suicide collectif. Où en êtes-vous aujourd’hui et qui vous a rejoints ?

Nous sommes un collectif de vingt chômeurs de Ouargla, rejoint par une trentaine de jeunes de Taïbet et une dizaine de Hassi Messaoud. Nous coordonnons nos actions à distance depuis que les forces de l’ordre leur refusent l’entrée au chef-lieu de wilaya. Ils entreprennent les mêmes démarches que nous. Des associations nous ont aussi rejoints, des diplômés en hydrocarbures de l’université, des chômeurs diplômés de la wilaya de Ouargla. Nous avons 10 000 chômeurs, en trois mois, leur situation peut être régularisée. Mais le problème est qu’on veut nous diaboliser, nous coller une étiquette régionaliste ou celle de fainéants et chômeurs de luxe pour que les vrais coupables ne soient jamais punis et que ce magma puisse servir les intérêts personnels et politiciens des uns et des autres. Tant qu’il n’y aura pas de transparence, rien ne changera. Les agents de l’ALEM usent et abusent de la présence des forces de l’ordre. Ils provoquent des bagarres pour ne pas nous recevoir, la réception du dimanche a été longtemps suspendue et depuis que nous maintenons la pression, voilà qu’ils reçoivent les chômeurs trois fois par semaine... Nous sommes prêts à nous sacrifier pour les autres pourvu qu’il y ait enquête et que les dépassements cessent, mais pour toute démarche administrative, la réponse est sécuritaire.

-Où en est votre procédure judicaire ?

Le procureur de la République nous a orientés vers l’administration, il nous a dit que cela dépasse ses prérogatives. Le procureur général, en revanche, nous a écoutés et a recommandé de faire un écrit explicatif qu’il a orienté vers le procureur de la République. Nous attendons depuis d’être convoqués.

-Revenons à cette contestation récurrente, pourquoi s’embrase-t-elle régulièrement à votre avis ?

Ecoutez, il y a des gens qui profitent de la situation. Nous nous soulevons par réaction à la discrimination et à l’exclusion. Même les animaux n’aiment pas la “hogra” et réagissent avec violence aux coups. On se soulève, on lutte, on se résigne parfois. En août, les surenchères se sont amplifiées. Il y avait beaucoup d’offres mais rien pour nous. Nous avons sollicité tout le monde, l’ancien wali, le président de l’APW, les sénateurs mais maintenant nous avons compris qu’il est inutile d’attendre quoi que ce soit de nos élus, de nos députés ou sénateurs. La plus grosse déception est là. Personne ne s’est donné la peine de venir nous voir crever sous le soleil d’août, personne ne considère que nous sommes ses enfants, sa chair. Ouargla n’a ni élus ni notables, chacun cherche son propre intérêt et notre seul espoir aujourd’hui est le nouveau wali. Nous lui avons encore demandé une audience sinon nous voulons que notre statut de citoyens de 3e degré soit reconnu. Là, nous saurons que nous n’avons pas de droits et nous nous tairons à jamais. Nous avons des documents compromettants et nous voulons des garanties pour les remettre à la justice et si l’enquête s’avère negative, nous sommes prêts à êtres jugés et emprisonnés. Nous n’avons demandé qu’une enquête où la société civile et la presse pourrait venir en observateurs.

-Pourquoi les sociétés étrangères refusent-elles de vous recruter ? Exigent-elles une façon d’être, de paraître, de la culture générale…?

On m’a exigé des chaussures alors que je circule en claquettes toute l’année. Je suis chômeur et pauvre mais pour en revenir à la réglementation, le gouvernement algérien m’a donné une certaine priorité puisque je suis natif de cette région. Avec des qualifications équivalentes, je suis prioritaire même sans chaussures et sans parfum. Quand le poste exige d’être polyglotte, bien habillé avec une certaine culture générale, je sais bien que je ne réponds pas à ce profil. Ce que je veux, c’est le travail le plus ingrat, le plus sale et qui ne nécessite pas de grandes capacités intellectuelles, qui convient à ma physionomie, à mon faciès et je m’engage à mieux m’habiller et à me parfumer dès que je serais payé. Un travail digne alors qu’on veut que je sois un animal violent, marchant pieds nus dans ma propre région. Nous avons des jeunes qualifiés, propres, beaux et cultivés. Les autres n’ont rien à nous envier.

-Vous voilà revenus à la case départ. Jusqu’où êtes-vous prêts à
aller ?

Nous en sommes à reprendre tout le circuit administratif. Lors de la dernière réunion, M. Boutebba a dit que nous, les Ouarglis, étions des fainéants et que nous érigions en martyrs. Notre objectif est que nos décideurs mettent des gens humains, qualifiés, honnêtes et loyaux pour gérer l’emploi. Et si l’enquête que nous demandons s’avère négative, nous demandons d’être traduits en justice et punis. Pour l’heure, nous irons à Alger défendre notre cause.


Source:elwatan
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Personne à contacter Re: La discrimination en Algérie sur le plan d'embauche

Message par Invité Dim 7 Nov - 0:49

La discrimination en Algérie n'est pas nouvelle, surtout lorsque nous avons des pseudo directeurs où personnes qui ont un soit disant pouvoir l'utilise pour de mauvaise raison. Maintenant il faut tout mettre en oeuvre pour les dénoncer et le mettre hors état de nuire légalement et les juger pour crime contre le peuple algérien.
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