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Opposition politique au États-Unis

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Personne à contacter Opposition politique au États-Unis

Message par Syfou Sam 28 Aoû - 0:47

La droite aux Etats-Unis

Neuf membres d'une milice armée du Michigan arrêtés pour avoir préparé des attentats contre des représentants de l'Etat. Leur but: faire en sorte que ces meurtres déclenchent l'insurrection générale contre le gouvernement.

- Un "suprématiste" du Tennessee plaide coupable dans un projet d'attentat contre Barak Obama en 2008.

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Une métaphore républicaine précède une tentative d'attentat contre un élu démocrate:

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]

Ce calembour fabriqué par la fusion du terme virer (fire) et de l'image du feu (fire) s'étale sur le site du parti républicain.
La métaphore visuelle incite à donner de l'argent pour obtenir, lors des élections de novembre 2010 une victoire républicaine et, donc, le départ de Nancy Pelosi, présidente démocrate de la Chambre des Députés.
Rien ne prouve, évidemment, que cette image a directement inspiré l'auteur de l'attentat manqué d'un élu démocrate de Virginie. Il reste que cette tentative de meurtre a consisté à couper une conduite de gaz au domicile d'une personne qui portait le même nom que la cible. La fausse adresse figurait sur un site du mouvement ultra-conservateur Tea Party.

Actualisation N° 2 (25 mars 2010):
parlementaires démocrates menacés de mort.

Actualisation N° 1 (23 mars 2010):
Deux jours avant la promulgation de la loi sur l'assurance maladie aux Etats-Unis, un blogueur nommé Solomon Forell a publié le dimanche 22 mars sur Twitter un appel au meurtre du président Obama:

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]

Il en a fourni une "justification patriotique" avec un rappel historique des précédents assassinats de présidents:

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]

Ces messages de moins de 140 caractères mis en ligne par un individu qui exprime sa fureur sur plusieurs blogs peuvent sembler anecdotiques; ils s'inscrivent pourtant dans la "logique" qui a suscité cette veille.
Un climat psychologique exacerbé par une partie de la droite, quelques cercles d'exaltés qui s'excitent mutuellement et, un jour peut-être, un passage à l'acte.
Un examen attentif des abonnements souscrits par Solomon Forell sur Twitter et des souscripteurs de Twitter qui suivent ses gazouillis apporte un éclairage intéressant sur la cohérence interne de ces petits noyaux d'exaltés.

Le climat psychologique instauré par la radicalisation d'une partie de la droite américaine est décrit dans ce billet.

Quoi qu'il en soit, deux exaltés isolés sont déjà passés à l'acte depuis le début de l'année 2010:
- l'un a jeté son avion de tourisme sur un immeuble abritant les services fiscaux. Il a été considéré comme un "héros" par d'autres cercles d'exaltés.
- l'autre a traversé les Etats-Unis d'Ouest en Est afin de tirer sur les militaires en faction aux abords du Pentagone.

Rappel: à l'automne dernier, un couple a réussi à déjouer la vigilance des services de sécurité de la Maison Blanche et à pénétrer jusqu'à la salle de réception où se déroulait un dîner officiel en l'honneur du premier ministre indien.

Début du billet avant actualisation:

A l’ouverture d’une réunion, à Washington, de la Conférence pour l’Action Politique Conservatrice, la chaîne télévisée d'information continue Fox News Channel a invité le fondateur du mouvement « Les Gardiens du Serment », une des organisations les plus menaçantes pour la stabilité politique des Etats-Unis.

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La simultanéité des deux évènements justifie la mise en place d’un dispositif de veille sur la droite américaine pour quatre raisons :


1.Les groupes de haine se réactivent depuis l’élection de Barak Obama.

2.Les élections de la mi-mandat en novembre prochain attisent les passions politiques.

3.Le parti Républicain cherche son candidat pour la présidentielle de 2012.

4.Le discours conservateur se radicalise.

Chacun de ces phénomènes suffirait à éveiller la curiosité d’un journaliste dont le premier devoir est de chercher à comprendre son époque.

Mais il est beaucoup plus intéressant de constater que les quatre justifications précédemment énoncées forment une chaîne de causalité: l'élection d'un afro-américain considéré comme "progressiste" réactive les groupes de haine; phénomène qui, amplifié par les médias conservateurs, conduit à la radicalisation du discours de la droite dans la perspective des prochaines élections.

La veille comme investigation proactive

Dans ces conditions, une veille journalistique peut se concevoir comme de l’investigation proactive.
Concevoir une veille de cette nature relève d’un processus mental complexe et jubilatoire.
Il s’agit d’abord de déclencher une surveillance ciblée en fonction d’une intuition ou d’un instinct professionnel issu de l’expérience. (Deux motivations qu’il convient de canaliser dans un raisonnement de type probabiliste car une exacerbation non contrôlée de la curiosité peut engendrer des biais nuisibles à la crédibilité).
Le raisonnement d’inspiration probabiliste s’appuie sur les notions de singularité et d’émergence.
Une singularité est un phénomène significatif qui n’a pas d’explication connue totalement satisfaisante. S’agissant de l’extrême droite américaine, les singularités surgissent peu après l’entrée de Barak Obama à la Maison Blanche avec l’apparition de caricatures à connotations racistes et de métaphores meurtrières.

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Personne à contacter Re: Opposition politique au États-Unis

Message par Syfou Sam 28 Aoû - 0:58

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Une diatribe radiophonique a déclenché en février 2009 quelques manifestations anti-fiscales, puis une profusion de rassemblements du Tea Party, une démonstration nationale de ce Tea Party et la création du mouvement des Oath Keepers qui prévoit une possible désobéissance des militaires et policiers à l'Etat fédéral.
La multiplication des singularités ouvre l’hypothèse d’une émergence, c'est-à-dire l’instauration soudaine ou progressive d’une situation qui est nouvelle dans la mesure où ses caractéristiques sont supérieures à la somme de ses composantes connues. Il peut s’agir, en l’occurrence, d’une paralysie de l’exécutif américain ou de troubles politiques graves, incluant des tentatives d’assassinat. (Lesquelles ne seraient pas automatiquement imputables à la droite mais, plus vraisemblablement, à l'influence d'un climat psychologique crée par cette droite sur des esprits détraqués.)

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En haut, le parti républicain et la chaîne Fox News constituaient les composantes d'une situation qui a prévalu notamment entre 2000 et 2008 quand George W.Bush était président des Etats-Unis. Sous le trait en pointillés, les singularités en rouge révèlent une dynamique qui peut déboucher sur une situation émergente, laquelle comporte - avec la résurgence des groupes de haine notamment - quelque chose de plus que la somme de ses composantes (droite + Fox news), la possibilité d'une crise politique.


La veille étant décidée, il s’agit de la construire avec un triple objectif de pertinence, d’acuité et d’exhaustivité.
C’est alors que le discernement doit être mobilisé au service d’une véritable investigation.

Trouver l'épicentre et ses liens

L’idéal, dans le cas du réveil de l’extrême droite américaine, serait de pouvoir, à tout moment, produire un article de fond autour d’évènements prévus comme les élections de novembre 2010 ou la désignation du candidat républicain pour l’élection présidentielle de 2012.

Mais aussi, éventuellement, autour d’évènements soudains comme des attentats contre les institutions démocratiques américaines, des actes d’insoumission dans les administrations armées de la République, une tentative d’assassinat, voire le meurtre du président des Etats-Unis.

Ce travail de discernement consiste à trouver l’épicentre du phénomène à observer. Il s’agit en l’occurrence de la Conservative Political Action Conference, émanation de l’American Conservative Union créée en 1964.

La CPAC vient de tenir une convention remarquablement relayée sur internet. Cette convention a été, du 18 au 20 février, une synthèse de toutes les idées qui agitent la droite américaine, y compris les plus délirantes, les plus infamantes et les plus violentes. Elles sont cultivées par les groupes de haine, endémiques dans ce pays.
La CPAC est le point de convergence entre les politiciens les plus radicaux du parti républicain, les relais médiatiques des ultra-libéraux – un des animateurs de la conférence de février était Glenn Beck, de Fox News Channel – et les groupes activistes comme les Oath Keepers.

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Photo prise en mars 2009 dans l'Utah par KM Cannon pour le Las Vegas Review peu après la fondation du mouvement des Gardiens du Serment.

En lien direct avec l’épicentre idéologique et financier, Fox News Channel et ses trois talk shows les plus virulents permettent de suivre la radicalisation du discours conservateur. Les gens de Fox ne sont pas les seuls contempteurs de l’administration Obama. L’homme de radio Rush Limbaugh avait animé la précédente convention de la CAPC et il a été à l’origine des premières manifestations anti-Obama, qui allaient inspirer le Tea Party.

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Précisément, Fox News Channel accorde une attention particulière au mouvement Tea Party d’opposition à la politique de Barak Obama.

C’est par ailleurs sur Fox News Channel, dans l’émission de Bill O’Reilly, qu’est intervenu le 18 février Stewart Rhodes fondateur des « Oath Keepers ». Cette organisation s’efforce de rassembler des anciens combattants, des militaires en activité, ainsi que des policiers. Le fait de s’adresser de préférence à des personnes armées et habituées au maniement des armes explique que cette organisation puisse être considérée comme une milice extrémiste. Bien qu’ils se défendent de vouloir attenter aux institutions républicaines, les « Oath Keepers » prônent la désobéissance à l’Etat fédéral, auquel ils prêtent des intentions qui relèvent parfois des théories du complot.

L’épicentre, son relais médiatique et le groupe le plus significatif étant identifiés, il faut évidemment s’abonner à tous les fils RSS, toutes les alertes par courriels, toutes les lettres d’informations proposés par les trois sources primaires.

Lire la suite de l'article sur:

http://www.journalistiques.fr/post/2010/02/21/Veille-sur-la-radicalisation-de-la-droite-am%C3%A9ricaine
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Personne à contacter Re: Opposition politique au États-Unis

Message par Syfou Sam 28 Aoû - 1:03

Bastiat, repère intellectuel de la droite américaine

Ironie du sort : alors que beaucoup d’Américains associent spontanément « France » et « socialisme », c’est un auteur français, Frédéric Bastiat, que la droite américaine évoque pour dénoncer l’immoralité des tendances « socialisantes » de leur gouvernement.

La droite américaine n’est pas particulièrement connue, du moins dans sa forme actuelle, pour sa francophilie. Rappelons, par exemple, l’épisode des « freedom fries », conséquence de la vague d’indignation que la politique irakienne du gouvernement français suscite dans l’opinion américaine, surtout lorsque celle-ci est conservatrice. Ou encore la « méchanceté » que certains républicains attribuaient au candidat démocrate aux élections présidentielles de 2004, le sénateur francophone John Kerry, qui disait-on « ressemblait même à un Français ». Plus récemment, lorsque des militants conservateurs accusent Barack Obama d’être « socialiste », ils sous-entendent qu’il épouse une doctrine anti-américaine, européenne, et, sans doute, un petit peu française par-dessus le marché …

Il semblerait ainsi pour le moins surprenant que la droite américaine actuelle (que l’on pourrait caractériser comme l’amalgame du libéralisme économique et du conservatisme proprement dit), notamment dans cette forme particulièrement virulente qu’est le mouvement anti-gouvernemental des « tea partiers », se réfère à un penseur français pour définir son programme et lui donner un fondement philosophique. Pourtant, c’est le cas : les pourfendeurs américains du « tout État » ont trouvé un champion intellectuel dans l’économiste et publiciste français Frédéric Bastiat.

Bastiat et la droite américaine, une vieille histoire

Bastiat ? Plutôt oublié aujourd’hui en France, il fut un des grands défenseurs du principe du libre échange au dix-neuvième siècle. Né en 1801, il ne se fait une renommée, après s’être essayé aux affaires et à l’agriculture, qu’à partir de 1844, en défendant les idées antiprotectionnistes de Richard Cobden dans un article publié par le Journal des économistes intitulé « De l’influence des tarifs anglais et français sur l’avenir des deux peuples ». Il participe à la fondation d’une association ayant les mêmes buts que Cobden dans sa campagne contre les Corn Laws. Bastiat rédige les Sophismes économiques, dans lequel, à coup de petits textes aussi limpides qu’ironiques, il entreprend de détruire les raisonnements des socialistes et des protectionnistes. Après la révolution de février 1848, il est élu député des Landes. À cette époque, il participe à une célèbre polémique avec Pierre-Joseph Proudhon. Mais après quelques années seulement passées dans la vie publique, il succombe, en 1850, à une tuberculose. Le livre qu’il destinait à être son chef d’œuvre, les Harmonies économiques, reste inachevé.

L’engouement actuel de certains secteurs de la droite américaine pour Bastiat a des racines déjà anciennes. La redécouverte de ses écrits, et leur réédition en vue d’en faire des manifestes libertariens, fait partie de la réaction libérale contre la pensée « collectiviste » (mot qui englobe aussi bien le nazisme, le communisme, le keynésianisme, et le « libéralisme » américain du New Deal) dans la foulée de la deuxième guerre mondiale. Un de ces « apôtres » américains du néolibéralisme fut l’homme d’affaires Leonard Read, qui découvre Bastiat en 1935 grâce à Thomas Nixon Carver, professeur à Harvard. À l’époque, Read anime un petit réseau de libéraux (au sens économique), dont 3000 figurent sur sa liste de distribution. En 1943, il envoie à chacun un petit pamphlet de Bastiat surnommé La loi. C’est sans doute à cette date que commence l’étrange carrière de ce texte comme instrument de propagande du mouvement conservateur américain (rappelons que dans le lexique politique américain, l’épithète « conservateur » est couramment utilisée pour se référer à la doctrine économique qui en France sera décrite comme « libéral »). Read créa en 1946 la Foundation for Economic Education (FEE), ayant pour mission de répandre la bonne parole libre-échangiste et de former intellectuellement une avant-garde libérale et individualiste au milieu du « collectivisme » ambiant. Ludwig von Mises (émigré aux États-Unis) en est un adhérent ; Friedrich Hayek y collabore de même (ce dernier fonda, l’année suivante, une association sœur : la Société du Mont-Pèlerin).

Sous la tutelle de la FEE, Read fait retraduire La loi de Bastiat par un universitaire du nom de Dean Russell. La nouvelle traduction parait en 1950, et devient le bestseller de la fondation : en 1971, elle avait déjà vendu 500 000 exemplaires (cette traduction est toujours disponible sur le site web de la FEE) . Un autre personnage important du mouvement libertarien, le journaliste Henry Hazlitt, publie en 1946 une sorte d’abrégé de la théorie économique, intitulé Economics in one lesson (lui aussi distribué par la FEE), dans lequel il reconnaît sa dette intellectuelle à l’égard de Bastiat, plus spécialement envers son essai Ce qu’on voit et ce qu’on ne voit pas. Hazlitt remarque que son propre ouvrage « peut en fait être considéré comme une modernisation, un élargissement et une généralisation de l’approche que l’on trouve dans le pamphlet de Bastiat » .

Renouveau de Bastiat sous Obama

Si donc aujourd’hui le nom et les slogans de Bastiat circulent actuellement dans les mouvements de protestations contre le plan de relance du président Obama (en 2009) ainsi que sa réforme du système de santé (en 2010), c’est seulement parce que ses écrits sont depuis longtemps en circulation, et sont comme canonisés par les milieux libertariens et libre-échangistes. Le 15 avril 2009, lors d’une des premières grandes journées d’action nationales des tea partiers (le jour où les américains doivent déclarer leurs impôts), un professeur d’université prononce un discours à Washington, dans lequel il évoque la mise en garde de Bastiat contre la tendance des gouvernants à pratiquer la « spoliation légale ». Le même jour, en Broward County (Floride), un blogueur raconte avoir vu un manifestant lors d’un « tea party » portant une pancarte étalant le même slogan (« spoliation légale »), expression, rappelle-t-il utilement pour ses lecteurs, « utilisée par Fréderic Bastiat dans son livre de 1849 La loi pour parler des socialistes » (en réalité La Loi fut publiée pour la première fois en 1850).

Plus récemment, sur le site « meetup.com » (qui permet d’organiser en ligne des réunions réelles), un chapitre floridien du « 9-12 Project » (l’association fondée par le journaliste conservateur Glenn Beck qui fait partie de la galaxie des tea partiers) encourage les intéressés à venir discuter de « La loi de Frédéric Bastiat », tout en expliquant que « Bastiat […] fut un des plus éloquents champions du concept du droit à la propriété et de libertés individuels émanant du droit naturel (le même concept qui a servi de fondation à la Constitution américaine) », que La loi est « une réfutation puissante du Manifeste communiste de Karl Marx » (bien que Bastiat ne cite aucunement ce dernier), et que ce livre est « aussi pertinent aujourd’hui qu’il y a 160 ans ».

Comment expliquer ce « retour à Bastiat » américain ? En premier lieu, il s’agit d’une sorte de contrecoup au « retour à Keynes » que l’on a vu à la suite de la crise financière de l’automne 2008, et dont une conséquence politique évidente est le plan de relance adopté peu après l’inauguration de Barack Obama. Pour certains conservateurs, la crise est vécue comme une menace à l’encontre du triomphe aussi bien politique qu’intellectuel du libéralisme et du libre-échangisme depuis les années 1980. Elle est vue comme une opportunité pour les partisans de l’intervention étatique de se réaffirmer. C’est surtout le plan de relance, que les démocrates se mettent à adopter aussitôt après l’inauguration d’Obama le 20 janvier 2009, qui attire la foudre des conservateurs et déclenche la mobilisation anti-gouvernementale qui deviendra le mouvement « Tea Party ». Dès le 22 janvier, l’Investor’s Business Daily (un journal national spécialisant dans les questions économiques, généralement tendant à droite) s’inquiète du fait que la célèbre prophétie de Bill Clinton selon laquelle « l’ère du big government est révolue » est en train de devenir désuète, en citant la définition que propose Bastiat de l’État : « c’est la grande fiction à travers laquelle tout le monde s’efforce de vivre aux dépens de tout le monde » (passage que les amateurs américains de Bastiat citent avec une fréquence particulière) .

Ensuite, ce que Bastiat permet de dénoncer, ce n’est pas uniquement le principe même de l’intervention étatique, mais le « solipsisme économique » sur laquelle elle se repose. Pour Bastiat, l’étatisme est la conséquence d’un problème épistémologique, voire phénoménologique : la conviction que les seules conséquences importantes d’une action sont celles qui sont accessibles à la vue. C’est la grande idée de son essai sur Ce qu’on voit et ce qu’on ne voit pas. Ainsi, le Pittsburgh Tribune Review (journal régional, plutôt conservateur), commentant le plan de relance, remarque que « l’administration d’Obama est en train d’offrir une leçon préventive de l’incompréhension de principe Bastien du visible et de l’invisible » [4], citant l’exemple des « emplois verts » que le plan propose, mais dont les coûts, selon le journal, risquent à long termes d’être plus importants que les effets stimulateurs, tout en n’étant pas immédiatement perceptibles.

La Vitre cassée

Dans la même lignée, beaucoup évoquent l’analyse que fait Bastiat du solipsisme de la « vitre cassée » (qui parait aussi dans Ce qu’on voit et ce qu’on ne voit pas). Bastiat raconte l’anecdote suivante : le « terrible fils » du « bon bourgeois Jacques Bonhomme » lui casse un carreau de vitre. Aussitôt, des assistants au drame le consolent ainsi : « À quelque chose malheur est bon. De tels accidents font aller l’industrie. Il faut que tout le monde vive. Que deviendraient les vitriers, si l’on ne cassait jamais de vitres ? » Toutefois, ce constat se fonde uniquement sur ce qui est visible, soit l’argent que M. Bonhomme verse au vitrier. Ce que l’on ne voit pas, c’est que « s’il n’eût pas eu de vitre à remplacer, il eût remplacé, par exemple, ses souliers éculés ou mis un livre de plus dans sa bibliothèque ». La force de cet argument réside avant tout dans la manière dont Bastiat l’applique : il se trouve que ce que l’on voit est décidément toujours de l’ordre de l’État ou de la puissance publique. L’erreur distinctive de toute politique économique ayant recours aux moyens de l’État est qu’elle privilégie les effets visibles (les dépenses, l’impôt) en négligeant les effets invisibles (le marché, l’initiative individuelle). Ainsi, concernant les effets apparemment positifs des impôts, Bastiat constate : « Vous comparez la nation à une terre desséchée et l’impôt à une pluie féconde. Soit. Mais vous devriez vous demander aussi où sont les sources de cette pluie, et si ce n’est pas précisément l’impôt qui pompe l’humidité du sol et le dessèche ».

Le « broken window fallacy » (l’erreur de la vitre cassée) a joué un rôle essentiel dans la réception américaine de Bastiat. Sur YouTube, on trouve une vidéo dans laquelle John Stossel, journaliste de télévision aux opinions libertariennes, explique l’erreur des vitres cassées avec une étonnante littéralité … La parabole de Bastiat peut même être utilisée à des fins explicitement partisanes. Sur un site conservateur, on trouve le commentaire suivant : « Le plan de relance du président Obama a échoué parce qu’il a ignoré l’erreur de la vitre cassée, comme le font tous les projets gouvernementaux pour stimuler l’économie en dépensant. Est évidente dans le plan d’Obama l’idée que le gouvernement peut dépenser l’argent mieux et de manière plus efficace que le secteur privé. Ce qu’Obama et les liberals [au sens américain, c’est-à-dire « ceux de la gauche »] ne comprennent pas, c’est que chaque dollar qu’ils dépensent doit venir de quelque part […] En somme, tout dollar dépensé par le gouvernement en est un que le secteur privé ne dépensera pas ». L’auteur conclut (c’est la raison d’être de son site) que le meilleur disciple actuel de Bastiat n’est autre que… Sarah Palin, l’ancienne colistière de John McCain lors des dernières élections présidentielles, ancien gouverneur de l’Alaska (de 2006 à 2009), et grande héroïne des tea partiers : « Quelque part, Frédéric Bastiat est en train de sourire, tout content qu’il est de savoir que sa philosophie de gouvernement limité est en pleine forme grâce au gouverneur Sarah Palin ».

Procès du « socialisme »

Mais la raison principale pour l’engouement actuel pour Bastiat est à trouver dans sa manière particulière de dénoncer le « socialisme ». Son utilité ne réside pas seulement dans le fait qu’il critique le socialisme, mais dans sa manière même de le définir. Selon Bastiat, l’homme, tout occupé par sa nature à la conservation de son être, est destiné à gagner sa vie de deux façons possibles : grâce à son propre travail, ou grâce au travail d’autrui. Les hommes ont une « disposition à vivre et à se développer, quand ils le peuvent, aux dépens les uns des autres » . Par conséquent, la loi et la politique peuvent s’organiser eux aussi selon deux principes différents : la défense de la liberté individuelle (et donc de la propriété), ou la spoliation (c’est-à-dire, le fait de vivre du travail d’autrui). Le premier est évidemment, aux yeux de Bastiat, le régime le plus juste. Mais une fois que la loi n’est plus que la simple organisation des droits individuels, « chaque classe voudra faire la Loi, soit pour se défendre contre la spoliation, soit pour l’organiser aussi à son profit » . La spoliation devient la norme. Le socialisme est la conséquence logique de cette tendance : il est la spoliation décomplexée, la « spoliation légale ».

La rage des tea partiers contre Obama et le « big government » est donc avant tout un cri de colère, un sursaut d’indignation contre un État qui est, à leur vue, de plus en plus spoliateur. Dans une tribune écrite pour la presse de l’église baptiste, au moment des grandes manifestations du 15 avril 2009, Kelly Boggs remarque : « L’impôt sur le revenu en Amérique est depuis longtemps un exemple de ce que l’économiste français Frédéric Bastiat surnommait la ‘spoliation légale.’ Selon Bastiat, la spoliation légale a lieu lorsque le gouvernement prend, par la force, ce qu’un citoyen a légitimement gagné pour le donner à un autre ». Il continue : « Lorsqu’un simple citoyen pratique ce que décrit Bastiat, on appelle cela le vol. Quand c’est le gouvernement qui le fait, on l’appelle la redistribution des revenus ».

Ainsi, pour les militants de droite, Bastiat est devenu une sorte de père fondateur honoris causa. Le Tea Party de Boston annonce la création d’un « caucus Bastiat » en expliquant que la « philosophie » de l’économiste français « ressemble à celui de Thomas Jefferson ». D’autres le comparent à James Madison. Pour l’historien, de tels rapprochements ne sont pas sans ironie : si ces représentants du républicanisme américain que sont Jefferson et Madison se méfièrent sans doute des tendances tyranniques de tout pouvoir établi, leurs premières luttes politiques après la promulgation de la constitution en 1789 furent contre Alexander Hamilton et les « fédéralistes » – le parti des grands intérêts financiers. Il n’empêche que les tea partiers voient le fil directeur de l’histoire américaine comme étant une trahison progressive des principes de l’individualisme et d’un gouvernement minime. Un blogueur qui a pris le pseudonyme d’Andrew Mellon (grande figure du libéralisme conservateur des années 1920), écrivant pour le site conservateur « Big Government », constate : « Au fur et à mesure que notre pays vieillit, l’État nous dépouille de nos droits au lieu de les garantir. Le gouvernement s’élargit, alors que l’individu se rétrécit. Alors que la loi était censée nous protéger contre la diminution de l’homme, elle est plutôt utilisée comme moyen de le spolier ». Il poursuit en citant La loi de Bastiat sur le socialisme comme la somme sur toute spoliation légale.

La référence à l’économiste français sert finalement, de manière assez paradoxale, à mettre en évidence le caractère étranger (et donc dangereux) des démocrates et autres « collectivistes ». Le bloggeur libertarien Clay Barham le confirme explicitement lorsqu’il écrit : « Alors que Bastiat disait [dans l’introduction de ses Harmonies économiques ] ‘Tous les intérêts légitimes sont harmoniques,’ les démocrates américains contemporains disent que les intérêts de la communauté sont plus importants que les intérêts de l’individu. Ces deux approches s’opposent. L’un est purement américain, bien que proclamé par un Français, et l’autre est européen, ou du Vieux Monde, bien que proclamé par des Américains ».

Ainsi, bien que ses disciples américains le décrivent le plus souvent comme un « économiste », c’est surtout en tant que moraliste que Bastiat exerce sa puissance d’attraction. Il offre moins une démonstration irréfutable des erreurs du « socialisme » et de l’intervention étatique que des objections de principes, ayant au moins le mérite d’une certaine lucidité. Comme le note l’historien du libéralisme Lucien Jaume, « dans la rhétorique de Bastiat tout phénomène économique ou social reçoit son doublet moral, voire religieux : la marche du progrès est fatale mais l’homme est libre, la concurrence est un fait indestructible, mais elle n’existe qu’en ‘l’absence d’une autorité arbitraire comme juge des échanges’, etc. C’est le passage constant de l’objectif au subjectif, du descriptif au prescriptif qui fait l’originalité de Bastiat … » . Ironie du sort : c’est un auteur français, alors même que beaucoup d’américains associent spontanément « France » et « socialisme », que la droite américaine évoque pour dénoncer l’immoralité des tendances « socialisantes » de leur propre gouvernement.

Par Michael C. Behrent
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Message par Syfou Sam 28 Aoû - 1:08

La droite fait monter la pression

Pour le chroniqueur Frank Rich, le récent attentat contre un bâtiment du fisc à Austin est plus qu’un acte isolé. C’est le résultat d’un climat politique de plus en plus délétère.

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i je devais faire un pari sur l'événement politique de février 2010 qui restera dans les mémoires, je ne miserais pas sur le sommet bipartite sur la santé du 25 février. Je parierais plutôt sur le suicide d'Andrew Joseph Stack, le contribuable mécontent qui a précipité, le 18 février, son avion sur le bâtiment du fisc américain à Austin, au Texas. Ce qui a fait de cette attaque suicide un événement marquant était moins la démence de l'acte que la curieuse réaction des hommes politiques de droite, qui ont choisi de ne pas la dénoncer ou, pis encore, l'ont quasiment légitimée. Joseph Stack était un fou isolé et il serait inexact de le présenter comme un membre dûment encarté ou comme le premier terroriste du mouvement Tea Party. Mais il a laissé derrière lui un message où il exprimait sa rage contre le gouvernement et contre le fisc, rage qui n'est pas sans rappeler celle des gens qui défilent sous la bannière du Tea Party. Cette haine partagée a poussé des Américains du même bord à créer aussitôt des pages dédiées à son martyre sur Facebook. Assez vite, des politiciens conservateurs, dont le tout nouveau héros du Tea Party, le sénateur du Massachusetts Scott Brown, ont préféré se dire sensibles au credo de Stack plutôt que de courir le risque de contrarier la frange la plus dure de leur base.

Le député républicain de l'Iowa, Steve King, a même justifié le crime de Joseph Stack. "Il est regrettable que l'incident du Texas ait eu lieu, mais en même temps le fisc est une administration inutile. Le jour où nous l'abolirons, les Américains pourront se réjouir", a-t-il déclaré. Ce qu'il réduit à un "incident" a fait un mort parmi les 200 employés du fisc qui se trouvaient dans le bâtiment. Si Joseph Stack avait bénéficié d'un arsenal aussi dévastateur et d'un aussi bon timing que ceux de Timothy McVeigh, qui a causé la mort de 16 personnes en faisant exploser un camion piégé dans le parking d'un bâtiment fédéral d'Oklahoma City en 1995, peut-être qu'un plus grand nombre de républicains auraient crié au fou.

Il n'est pas inexact de rappeler l'attentat d'Oklahoma City dans le contexte actuel, car la puanteur âcre de 1995 flotte de nouveau dans l'air. Ceux qui, comme moi, étaient adultes à l'époque de l'attentat de McVeigh peuvent retrouver l'ambiance qui régnait à l'époque. Le Mouvement patriote. Le "nouvel ordre mondial", avec ses sombres complots manigancés par le Conseil des relations étrangères et la Commission trilatérale. Les partisans de la suprématie de la race blanche. Les milices. La droite antigouvernementale cinglée et parfois armée, que l'on croyait disparue après l'apothéose d'Oklahoma City, est de retour et elle fait cause commune avec certains éléments de ce mouvement vaste, disparate et encore balbutiant qu'est le Tea Party. Tout ce qu'il lui faut, c'est quelques soi-disant "patriotes" pour semer la terreur.

Prendre un club de golf pour briser l'état fédéral

Autre fait important, la plupart des groupes Tea Party ne sont pas affiliés au Parti républicain malgré les efforts maladroits déployés par celui-ci pour les rallier à lui. Plus nous en apprenons sur les membres de ce mouvement, plus nous comprenons pourquoi. Ils détestent John McCain et la présidence de George W. Bush, dépensière et entachée par le plan Paulson de sauvetage des banques. Ils haïssent vraiment Washington et, s'ils détestent davantage Barack Obama que l'appareil républicain, ce n'est pas de beaucoup. Les membres du Tea Party veulent abolir la plupart des agences gouvernementales, à commencer par la Réserve fédérale et le fisc, et mettre fin aux dépenses sociales.

La différence entre le Tea Party et le Parti républicain est réelle, et c'est à nos risques et périls que nous l'ignorons. Alors que le tout-Washington se focalise sur les bavardages des leaders républicains au Congrès Mitch McConnell et John Boehner, du président du Comité national républicain Michael Steele et du candidat conservateur probablement le mieux placé pour la présidentielle de 2012, Mitt Romney, ces piliers du Parti républicain sont honnis ou ignorés de la plupart des membres du Tea Party. De fait, Romney et consorts semblent totalement déconnectés de la dynamique politique actuelle. Aujourd'hui, la passion de la droite est presque entièrement absorbée par le Tea Party. Les figures républicaines soutenues par cette nouvelle droite sont d'une tout autre espèce : l'animateur de la chaîne de télévision Fox News Glenn Beck, le député libertarien du Texas Ron Paul et l'ancien gouverneur de l'Alaska Sarah Palin. Un simple calcul permet de comprendre qu'aucun des trois n'est présidentiable. Comme le chroniqueur conservateur George F. Will l'a récemment souligné, Sarah Palin ne sera pas la candidate du Parti républicain en 2012, "à moins que celui-ci ne veuille perdre au moins 44 Etats" (comme en 1964, lors de la cuisante défaite de Barry Goldwater). Mais ces meneurs ont des idées cohérentes, qui font recette auprès de tous les frappadingues et pas seulement des conservateurs populistes attirés par le Tea Party.

Quelques jours après l'attaque d'Austin, la doctrine du Tea Party a été applaudie à Washington à l'occasion de la Conférence d'action politique des conservateurs (CPAC). L'intervenant qui a reçu l'accueil le plus délirant est Glenn Beck, qui a comparé le Parti républicain à un alcoolique ayant besoin d'un programme en 12 étapes pour se remettre de sa collusion progressiste avec le gouvernement fédéral et a qualifié l'idéologie progressiste de cancer à éradiquer du système. Pour clore la conférence, un vote a été effectué pour déterminer qui était le républicain le plus présidentiable, et c'est Ron Paul qui est arrivé en tête, remplaçant Mitt Romney, qui a occupé cette place pendant trois ans. Plusieurs chroniqueurs conservateurs ont minimisé les résultats de ce vote. Mais la plupart des intervenants de la CPAC, y compris ceux qui aspirent à la présidence, étaient si désireux d'être en phase avec cette clique qu'ils ont préféré adhérer aux points de vue de Glenn Beck et de Ron Paul plutôt que de défendre George Bush, John McCain ou les dirigeants républicains du Congrès. Aussi, le lendemain du crash d'Austin, Tim Pawlenty, le gouverneur du Minnesota, jusque-là plutôt timoré, a invité l'assistance à imiter l'épouse du golfeur Tiger Woods et à "prendre un club de golf pour briser l'Etat tentaculaire de ce pays".

Des images et des invectives de cette violence, jusqu'ici cantonnées aux blogs et à la radio, sont en train de se répandre parmi les républicains qui exercent des fonctions officielles ou ambitionnent de le faire. En 2009, la députée républicaine du Minnesota, Michele Bachmann, redoutable héroïne du Tea Party, a ouvert la voie en annonçant qu'elle voulait "des gens armés et dangereux dans le Minnesota" pour s'opposer aux mesures du gouvernement Obama sur le changement climatique. Au Texas, la favorite du Tea Party pour le poste de gouverneur, Debra Medina, est en train de se positionner à droite du gouverneur républicain en poste, Rick Perry - ce qui relève de l'exploit, étant donné que ce dernier a suggéré que le Texas pourrait faire sécession du reste de l'Union. Farouche partisane de la souveraineté de son Etat, Debra Medina a rappelé lors d'un rassemblement que "l'arbre de la liberté [était] parfois arrosé par le sang des tyrans et des patriotes". Sans oublier la mémorable déclaration faite par Sarah Palin dans son discours de clôture de la Convention nationale du mouvement Tea Party, qui s'est tenue à Nashville au début du mois de février : "Je vivrai et je mourrai pour le peuple américain, je ferai mon possible pour l'aider." Devant de telles prises de position, on ne peut que se demander qui copine aujourd'hui avec les terroristes.

The New York Times
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Message par Syfou Sam 28 Aoû - 1:12

Etats-Unis : la résurrection de la droite chrétienne

La droite chrétienne aux États-Unis, alliée aussi précieuse qu’encombrante de la droite conservatrice, virulente dans la guerre d’opinion qu’elle mène pour instaurer une société à caractère théocratique, a trouvé un écho limité auprès des cercles du pouvoir si ce n’est sur un point : sa vision messianique de l’Amérique qui a influencé la politique étrangère du président Bush.

Avec les néoconservateurs, la droite chrétienne fut l’autre soutien déterminant pour les deux élections de George W. Bush en 2000 et en 2004. Pourtant, le retour en force de la droite religieuse aux États-Unis ne date pas d’hier. Cette résurrection a commencé par un exode dès le début des années 1970. Bousculé par l’arrivée en masse de défenseurs de la laïcité au sein du parti démocrate, l’électorat traditionnel des États du Sud, évangéliste et conservateur, a abandonné son soutien. Une partie s’est alors tournée vers les républicains qui cherchaient à élargir leur assise électorale. En 1980, Ronald Reagan a largement bénéficié de ce ralliement consacrant le retour sur l’échiquier politique de cet allié décisif mais également pressant et encombrant.
« La droite chrétienne a retenu les leçons du mouvement pour les droits civiques et de l’ensemble des mouvements sociaux ré...


Par:Benoît Richard
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