Conflit frontalier Cambodge-Thaïlande

Thaïlande et Cambodge, histoire d’un conflit



La dispute frontalière entre le Cambodge et la Thaïlande autour du temple de Preah Vihear n’en finit plus, et menace de dégénérer en un véritable conflit armé. Même si jusqu’à présent la voie de la négociation reste privilégiée, la manière dont la tension monte facilement entre les deux pays riverains, démontre que leurs relations sont encore marquées par de vieilles plaies mal cicatrisées.
Il se trouve que la France est aussi partie à l’affaire pour des raisons historiques car pendant la seconde guerre mondiale, la France et la Thaïlande se sont retrouvés dans des camps opposés. A l’époque la France règne encore sur un vaste empire colonial, qui jouxte la Thaïlande sur plusieurs endroits puisque l’Indochine française comprend le Laos, le Cambodge et le Vietnam. Les conflits territoriaux ont déjà été nombreux entre le royaume du Siam et la France, et en 1940 la Thaïlande appuyée par le Japon considère que le déclenchement de la guerre en Europe crée des conditions favorables pour récupérer certaines provinces du Cambodge perdues entre 1900 et 1907 au profit de la France. La portion de territoire où se déroule les accrochages d’aujourd’hui en fait partie.

Selon des responsables militaires cambodgiens, plus de 100 soldats thaïlandais armés ont pénétré à l’intérieur du Cambodge et y sont restés plusieurs heures avant d’accepter de se retirer. Une information démentie par la Thaïlande. Le Cambodge et la Thaïlande revendiquent tous les deux la portion de territoire entourant Preah Vihear, et des affrontements près du temple l’an dernier ont brièvement suscité des inquiétudes relatives à un risque de guerre.

A cause de ce passé mouvementé, le Cambodge et la Thaïlande partagent une frontière d’environ 800km, dont la majeure partie ne fait pas l’objet d’une démarcation claire.

La propriété du temple a été officiellement attribuée au Cambodge, il y a environ un siècle. Mais en 1954, peu de temps après l’indépendance du Cambodge, les forces thaïlandaises ont occupé le temple. En réponse, le Cambodge a porté l’affaire devant les tribunaux internationaux et a obtenu gain de cause. Mais les autorités thaïlandaises ont fait valoir que la frontière était censé suivre la ligne des bassins versants de la montagne, et que selon cette règle le temple leur appartenait.

Le tribunal international de La Haye a finalement statué contre la Thaïlande en 1962, et la Thaïlande a retiré les troupes. Mais la malédiction ne s’est pas pour autant terminée. Avec sa situation au sommet d’un col, le temple maudit devient un des points d’observation privilégié pour les Khmers rouges entre 1975 et 1979. Quand l’invasion vietnamienne (1979) balaye le régime de Pol Pot, il a été l’un des derniers refuges des Khmers rouges.

Historiquement, la Thailande s’appuie sur un passé glorieux, quoique un peu lointain, puisque ces territoires faisaient partie du royaume d’Ayutthaya (entre le 14e et le 18e siecle) et ensuite du royaume du Siam. Mais le Cambodge a lui aussi son passé glorieux qui lui sert de référence: avant la période d’Ayutthaya, la situation était inversée. A l’époque c’était le Cambodge, ou plutôt l’empire khmer qui était à son apogée et dominait la province du Siam. Du 9ème au 14ème siècle, le Cambodge a connu un « âge d’or » dont l’apogée au 12ème siècle, sous les règnes de Suyavarman II (1113-1150) et Jayavarman VII (1181-1219), a été marquée par l’extension de l’empire angkorien sur une vaste région allant du Siam (actuelle Thaïlande) à la péninsule malaise. D’où les tensions qui resurgissent facilement : chaque pays a conservé dans sa mémoire historique la trace d’une période où l’un a dominé l’autre.

http://thailande-fr.com

La Chine est prête à collaborer avec la communauté internationale pour résoudre le conflit frontalier Cambodge-Thaïlande

La Chine est prête à collaborer avec la communauté internationale, dans l'espoir de résoudre le conflit frontalier entre le Cambodge et la Thaïlande, a déclaré samedi Ma Zhaoxu, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.
"La Chine soutient les efforts de médiation de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ASEAN) visant à atténuer les tensions entre le Cambodge et la Thaïlande, et est prête à collaborer avec l'ASEAN et la communauté internationale afin de jouer un rôle plus constructif dans la résolution des conflits", a indiqué le porte-parole.

Les affrontements militaires entre le Cambodge et la Thaïlande du 4 au 7 février ont déjà tué au moins huit personnes et blessé 67 autres. Des dizaines de milliers de villageois habitant à proximité des zones disputées ont dû prendre la fuite.

La Chine accorde une grande attention aux affrontements, a indiqué M. Ma.

Il a souligné que le Cambodge et la Thaïlande étaient des voisins amis de la Chine et que celle-ci avait maintenu de contacts étroits avec les deux pays depuis le début du conflit.

Le porte-parole a appelé les deux parties au calme et à la retenue, à mettre un terme à la confrontation militaire afin d'éviter que la situation ne s'aggrave et à résoudre le conflit par le biais du dialogue.

http://french.cri.cn

Le Cambodge demandera à la CIJ d'expliquer son verdict de 1962

Le Cambodge va demander à la Cour internationale de Justice (CIJ) d'expliquer son verdict de 1962 afin de mettre fin au conflit frontalier entre le Cambodge et la Thaïlande dans la zone litigieuse située à proximité du temple de Preah Vihear, un temple datant du XIe siècle, a déclaré jeudi le Premier ministre cambodgien Hun Sen.

"Le conflit frontalier entre le Cambodge et la Thaïlande ne peut être réglé au niveau bilatéral, et l'Association des Nations de l'Asie du Sud-Est (ASEAN) ne peut non plus régler ce problème frontalier, l'ASEAN ne fait qu'éviter de nouveaux affrontements", a indiqué le Premier ministre lors d'une conférence de presse tenue jeudi au siège du gouvernement. "Même le Conseil de sécurité des Nations Unies ne prend aucune mesure, mais le Cambodge va suivre sa propre voie", a-t-il poursuivi.

"Le Cambodge va demander à la CIJ d'expliquer son verdict de 1962", a-t-il affirmé. "La réclamation auprès de la CIJ sera probablement faite après la réunion des ministres des Affaires étrangères des pays-membres de l'ASEAN, prévue le 22 février", a-t-il dit.

"Nous ne demanderons pas à la CIJ d'ouvrir de nouvelles auditions, mais d'expliquer son verdict au Cambodge et à la Thaïlande", a-t-il indiqué.

"Si la CIJ explique que la zone litigieuse appartient à la Thaïlande, nous l'accepterons, mais si la CIJ annonce que le territoire appartient au Cambodge, la Thaïlande devrait également être d'accord", a-t-il souligné.

Le conflit frontalier entre le Cambodge et la Thaïlande a commencé une semaine après l'inscription du temple cambodgien de Preah Vihear sur la liste des sites du Patrimoine mondial le 7 juillet 2008.

La Cour internationale de justice a statué en 1962 que le temple appartenait au Cambodge, mais la Thaïlande a revendiqué la souveraineté sur un territoire de 4.6 kilomètres carrés situé en contrebas du temple, ce qui a provoqué des affrontements militaires à leur frontière et des accrochages sporadiques entre les soldats cambodgiens et thaïlandais, faisant des morts et des blessés des deux côtés.

Les derniers affrontements survenus du 4 au 7 février ont provoqué la mort de soldats et de civils cambodgiens et thaïlandais et le déplacement de dizaines de milliers d'habitants des deux côtés vivant à proximité des zones contestées.

*http://chine-informations.com

Douze morts dans les combats à la frontière entre la Thaïlande et le Cambodge

Les violents combats entre soldats thaïlandais et cambodgiens à la frontière contestée entre les deux pays ont fait douze morts depuis vendredi, ont indiqué lundi des responsables des deux parties.

Six soldats cambodgiens et quatre thaïlandais avaient été tués lors des deux premiers jours de ces affrontements à l'arme lourde.

Un paramilitaire thaïlandais est mort dimanche tard dans la journée, a indiqué un porte-parole de l'armée thaïlandaise à la frontière, le colonel Prawit Hookaew.

Un autre soldat cambodgien a également été tué dimanche en fin de journée, selon le commandant de l'armée cambodgienne sur le terrain Suos Sothea. Un autre était porté disparu depuis le 22 avril, a-t-il indiqué à l'AFP.

La situation restait compliquée lundi à la frontière. "C'est calme. Nous sommes toujours en état d'alerte parce que la situation reste tendue", a souligné Suos Sothea.

Les deux voisins se sont affrontés plusieurs fois ces dernières années dans la jungle près d'anciens temples situés sur une frontière qui n'a jamais été totalement démarquée, notamment en raison des mines laissées par des décennies de guerre civile au Cambodge.

Les précédents combats, du 4 au 7 février, qui avaient fait dix morts dont des civils, avaient eu lieu près du temple khmer de Preah Vihear.

Ces ruines du XIe siècle, dont le classement au patrimoine mondial par l'Unesco en 2008 avait ravivé les tensions, relèvent de la souveraineté du Cambodge. Mais les Thaïlandais contrôlent ses principaux accès et les deux pays revendiquent une zone de 4,6 km2 en contrebas de l'édifice.

Depuis vendredi, les combats, qui ont forcé des dizaines de milliers de villageois à fuir des deux côtés de la frontière, ont lieu à environ 150 km à l'ouest, près d'un autre groupe de temples.

http://lesechos.fr