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Frontière Etats-Unis-Mexique (Amérique centrale)

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Personne à contacter Frontière Etats-Unis-Mexique (Amérique centrale)

Message par Syfou Mar 30 Aoû - 0:31

Frontière entre les États-Unis et le Mexique

La frontière entre les États-Unis et le Mexique est longue de plus de 3 000 kilomètres, et va de l'océan Atlantique à l'océan Pacifique. La tortilla border traverse essentiellement des régions arides et relativement peu peuplées. L'écart de développement économique ainsi que l'ALENA (accord de libre-échange nord-américain) ont contribué à établir une forte interdépendance entre les deux côtés de la frontière avec l'apparition de maquiladoras côté mexicain, qui a favorisé le développement de nombreuses villes-jumelles. Cependant, la frontière fait aussi l'objet d'une surveillance importante de la part des États-Unis, via la United States Border Patrol, qui cherchent à limiter l'afflux d'immigrants. Sur une partie de sa longueur, elle est fermée par un mur.

Frontière Etats-Unis-Mexique  (Amérique centrale) 300px-11

Tracé actuel

La frontière part de San Diego (Californie) et Tijuana (Basse-Californie) à l'ouest, puis par une succession de droites rectilignes et d'orientations diverses, elle traverse une grande variété de terrains, allant des zones urbanisées aux déserts inhospitaliers, jusqu'à El Paso (Texas) - où dès les années 1920 s'était installée la Farah Clothing Company - et Ciudad Juárez (Chihuahua) où elle rejoint le río Grande. Là, le fleuve sert de frontière naturelle entre les deux États jusqu'à son embouchure sur le Golfe du Mexique entre Brownsville (Texas) et Matamoros (Tamaulipas), à l'est.


Rappels historiques sur l'évolution de la frontière

L'histoire de cette partie du monde est particulièrement ancienne. Sans entrer dans les détails, car ce n'est pas ce qui nous occupe ici, il me faut rappeler qu'avant l’arrivée des espagnols, le nord du Mexique n’appartenait pas à l’ensemble mésoaméricain.

C’était un espace peuplé par les indiens Chichimèques, peuples nomades qui s’opposaient aux paysans sédentaires du sud du Mexique actuel. Avec l’arrivée des espagnols, toute cette organisation a été bouleversée notamment par la mise en valeur de nombreuses terres arides, où vivaient des tribus d’indiens souvent hostiles à la présence espagnole. Ces terres étaient également riches en différents minerais, notamment d’argent.

C’est donc après la chute de la capitale de l’empire aztèque, Tenochtitlan en 1521, sous les coups de boutoirs de l’avancée espagnole que le nord du continent a été peu à peu colonisé, transformé, exploité. Les divers toponymes d’origine hispanique que l’on retrouve dans le sud-ouest des Etats-Unis, ou encore les ruines des anciennes missions jésuite ou franciscaine attestent encore aujourd’hui de cette période qui s’achève vers la fin du XVIIIè siècle environ. Le nom de nouveau Mexique a été donné dès le XVIIè siècle aux terres situées au-delà du Rio Bravo et le nom a été par la suite conservé pour donner un nom à l’un des Etats actuels des Etats-Unis, dont la capitale Albuquerque porte le nom d’un ancien vice-roi de la Nouvelle-Espagne.

Le tracé de la frontière nord avec les Etats-Unis, va aussi contribuer à modifier les activités économiques et l’organisation de ce nord Mexique. C’est au cours du XIXè siècle que les modifications territoriales ont été les plus importantes. Alors que l’indépendance du Mexique aurait dû assurer à cet immense pays un avenir de grande puissance, plusieurs faits politiques et une remise en cause territoriale en réduisent finalement la puissance. Après la chute d’Iturbide en 1823, c’est tout d’abord une partie du Guatemala qui est perdue dont seul le Chiapas a été par la suite repris en 1848. Les frontières n’ont été adoptées de façon définitive qu’en 1895. Au nord, les faibles peuplements et les voies de communication souvent déficientes ont contribué à fragiliser des espaces mal reliés au centre.

Par la suite, la jeune république nord-américaine a eu une politique expansionniste notamment vers le sud ouest remettant peu à peu en cause les tracés des frontières fixées par le traité Onis-Adams de 1819. Ce traité spécifiait que la frontière partait de l’embouchure du Rio Sabinas (Sabine River) à l’est sur la côte du Golfe, puis suivait son cours jusqu’au 32è parallèle rejoignant le Rio Rojo (Red river) dont le cours matérialisait la frontière jusqu’au 100è méridien. Enfin, la frontière partait vers le Rio Arkansas qu’elle remontait jusqu’au 42è de latitude, ligne imaginaire qui marquait le tracé frontalier jusqu’au Pacifique.

Frontière Etats-Unis-Mexique  (Amérique centrale) Carte_10

Cependant, à la suite de cet accord, pourtant ratifié par les deux pays, plusieurs remises en cause vont avoir lieu. En 1836, les colons anglais du Texas proclament tout d’abord leur indépendance. Après la défaite de Santa Anna lors de la bataille de rio San Jacinto, le Mexique accepte un traité où il perd plus de 700 000 Km². Par la suite, en 1848, les troupes nord-américaines envahissent Mexico, obligeant le gouvernement mexicain à accepter la perte de la Californie et du nouveau Mexique.

Puis, à nouveau en 1853, les Etats-Unis obligent leur voisin mexicain à vendre la région de Messilla située entre le Nouveau Mexique, le Sonora et l’Etat de Chihuahua.
A l’issue, de cette période d’une trentaine d’années, le Mexique a perdu près de 2 millions de Km² et les Etats-Unis constituent alors la puissance montante. Tous ces évènements ne sont pas sans conséquence sur les relations qui ont été marquées par un certain nombre de rancoeurs de la part du peuple mexicain vis-à-vis du voisin américain. La frontière endosse alors aussi une dimension de limite culturelle, économique et politique. La frontière symbolise bien plus qu'une séparation politique entre deux Etats.

Immigration mexicaine et sud américaine

A la suite des modifications du tracé de la frontière nord, de nombreuses habitudes de déplacement de part et d’autre de cette frontière ont été conservées par les mexicains dont une partie de la famille se trouvait parfois placée côté américain. De plus, les différentes terres « perdues » ont gardé l’image attractive pour des populations sans emploi, pauvres, peu qualifiées…

Plus largement, les Etats-Unis ont construit une image attractive autour de leur mode de vie. Cette image a largement contribué à attirer non seulement des migrants mexicains, mais aussi des migrants venus de l'ensemble de l'Amérique centrale et du sud. Bien souvent, la migration est vécue comme une possibilité de trouver un travail, construire une nouvelle vie. Le rapport au travail et à l'emploi est intimement lié au désir de migration de millions d'Américains du sud vers cette frontière nord mexicaine.

Dès la fin du XIXè siècle, de nombreux mouvements migratoires, notamment saisonniers permettaient aux braceros (paysans mexicains) d’aller travailler dans les grandes exploitations de la Californie. Puis, dans les années 1920, de nombreuses industries ont fait appel à cette main d’œuvre mexicaine pour répondre aux besoins croissants, concentrant ces populations d’origine mexicaine dans les grands centres de production du nord comme Chicago par exemple.

Beaucoup d’entre eux sont alors restés sur place.
Ce n’est qu’en 1965, avec la suppression des accords bilatéraux qui permettaient aux braceros de travailler de façon temporaire aux Etats-Unis que commence à augmenter le nombre des migrants illégaux. C’est au cours de ces années qu'émerge la question de l’immigration clandestine, et avec elle, les politiques et mesures de lutte menées par les Etats-Unis pour tenter d’en endiguer le flux. Sans se limiter aux seuls mexicains, et en fonction des aléas socio-politiques et économiques de l’ensemble du continent sud américain, cette frontière est devenue synonyme pour des centaines de milliers d’hommes et de femmes d’un avenir meilleur que celui qui leur était réservé dans leur pays d’origine. C’est la période des wet-backs (dos mouillés), ces hommes et femmes qui traversent le fleuve à la nage pour rejoindre les Etats-Unis.

Au tournant des années 1980-90, les chiffres prennent alors des dimensions très importantes : en 1992, 1 million de clandestins ont été arrêtés et emprisonnés avant d’être renvoyés côté mexicain. Cette période diffère de la précédente par le fait que des filières très organisées font passer des centaines de personnes chaque jour, rentabilisant l’opération avec des trafics en tout genre dont celui des stupéfiants qui constitue le plus lucratif.

Cette immigration illégale va contribuer à renforcer le poids de la communauté hispanique d’Amérique qui atteint (bien que sous évaluée) près de 22,5 millions de personnes, soit 9 % de la population totale des Etats-Unis selon le recensement de 1990. En 2006, d'après les données de l'US Census Bureau, la population d'origine hispanique atteint plus de 43 millions d'individus aux Etats-Unis. 65,5 % de ces 43 millions sont d'origine méxicaine, soit environ 28,3 millions de personnes.

Frontière Etats-Unis-Mexique  (Amérique centrale) Pop_hi10

Ce graphique permet d'avoir une idée plus détaillée du poids que représente la communauté hispanique aux Etats-Unis en 2006, communauté ayant des origines diverses, mais dont l'écrasante majorité provient du Mexique. Par ailleurs, il faut aussi s'intéresser à la localisation de ces populations. Ainsi, certains Etats du sud ouest des Etats-Unis atteignent des taux de concentration de population d'origine hispanique particulièrement forts : 26 % en Californie, 40 % au nouveau Mexique…

Le Mur entre le Mexique et les Etats-Unis

Avant que George W. Bush ne prenne officiellement la décision de construire en dur, un mur le long de la frontière entre le Mexique et les Etats-Unis, cette idée a largement occupé les esprits tant de certains citoyens américains que de certains hommes politiques d'envergure locale ou nationale. Le "Homeland Sécurity act" (format PDF - anglais) est une "machine de guerre" juridique qui risque d'inscrire durablement les rapports des Etats-Unis avec ses voisins dans une optique de méfiance et de rupture avec les principes d'accueil longtemps mis en avant par le modèle de société américain.

Sous prétexte de lutte contre le terrorisme, les stratégies d'enfermement et de méfiance prennent le pas sur tout autre principe, fusse au détriment des valeurs démocratiques et humanistes. Tout au moins, force est de constater que cette décision est un pas de plus dans l'arsenal répulsif que tentent de mettre en place les Etats-Unis face aux immigrants.

Mais avant de parler de mur à proprement parler, sans doute peut-on trouver dans les différentes mesures de surveillances humaines, technologiques et matérielles une volonté de rendre étanche cette frontière soumise à une forte pression démographique, migratoire. Non seulement les forces de police officielle, les Border Patrol, mais aussi toute une kyrielle de milices citoyennes tentent de surveiller cette frontière longue de plus 3200 km.


Une frontière sous très haute surveillance...

La surveillance des autorités officielles se construit autour de patrouilles le long de la frontière. Ce sont officiellement les Border Patrol qui sont chargés de la surveillance de la frontière. Les moyens ont été continuellement augmentés au cours des dernières décennies sans que le flux des migrations ne soit véritablement ralenti et que le nombre de clandestins passant la frontière ne se réduise. Comment penser que face à des situations de misère avérée, de chômage, de carence ou d'absence de droits démocratiques, d'avenir, des hommes et des femmes puissent être stoppés par des murs, des barbelés et autres barrières ?

En plus de moyens humains, le recours à des dispositifs de vidéo surveillance et autres instruments électroniques ont vite trouvé leur place dans l'arsenal de contrôle. Le long de cette longue frontière découpant le continent nord américain d'Est en Ouest, beaucoup de lieux constituent des points de passage. Par exemple, autour du point de passage de Cochise County la police frontalière américaine arrête plus d'un million de clandestins chaque année, soit tout au plus 1 clandestin sur 3 selon les estimations. Les conditions de passage de la frontière deviennent de plus en plus difficiles, mortifères pour les migrants, sans que le nombre de candidats au passage ne diminue véritablement.

Omniprésence des milices privées pour surveiller

A côté des autorités officielles, plusieurs milices privées composées de citoyens américains, de militaires et de policiers à la retraite, mènent une véritable campagne de surveillance le long de la frontière. Leur approche est à la fois pragmatique et politique. Ces milices se situent très à droite sur l'échiquier politique américain, voire à l'extrême droite. Par exemple, la milice des Minute Men fondée par Chris Simcox et Jim Gilchrist a un discours politique particulièrement clair quant à la vision des "étrangers". Cette milice développe en plus de ce discours politique souvent teinté de racisme, une tactique quasi militaire pour surveiller la frontière.

Des commandos de quelques hommes tous les 300 m observent les abords de la frontière.
Tout un équipement composé de GPS, de caméscopes, de lunettes infrarouge, de jumelles, de munitions, d'armes et aussi de drones, tenues de camouflage et autre véhicules 4x4 composent l'arsenal de surveillance et de dissuasion qu'ils rassemblent. Autour de la ville de Tombstone par exemple, ils y mènent un véritable travail tant politique que de terrain en surveillant la frontière. Ils considèrent en effet cet endroit comme un lieu de passage très perméable. L'ensemble de l'Etat de l'Arizona constitue pour eux un terrain particulièrement sensible. Ils militent très fortement pour qu'un mur réel soit construit le long de la frontière.

D'autres milices existent également, comme l'American Border Patrol qui conçoit la frontière comme la première ligne de défense du pays. Leur vision est simple : les miliciens sont investis d'une mission de défense et doivent suppléer les manquements de l'Etat. C'est l'une des premières milice à s'être dotée de drones de surveillance (pour une valeur d'environ 14 000$ ce qui donne une idée de leurs moyens financiers). Elle utilise aussi de petits avions de type Cesna pour surveiller la frontière et diffuser sur internet ce qui se passe à la frontière, quasiment en temps réel.
Bref, avant même que le mur soit bien réel, la frontière est le terrain d'oppositions et de tensions entre migrants et certains américains rejetant les étrangers qui tentent de venir vivre aux Etats-Unis. Pour autant, les autorités américaines ne sont pas en reste pour tenter de décourager ces centaines de milliers d'hommes et de femmes qui tentent de rejoindre cet El Dorado américain... Malgré l'ALENA, en presque 15 ans, les progrès sociaux n'ont pas pu réduire le flux régulier de migrants. L'espoir de trouver un travail et un revenu pouvant faire vivre des familles entières reste une source de motivation qu'aucun dispositif ou risque de mort ne semble pouvoir éteindre...

Tout le long de la frontière, des centaines de morts chaque mois, de disparus, s'additionnent dans une sorte de comptabilité macabre. De nombreux trafics plus ou moins mafieux utilisent la détresse de ces hommes et femmes qui tentent de passer la frontière : trafic de drogue, prostitution, réseaux de passeurs... Tout cela contribue à créer les conditions d'une mortalité importante, mais aussi à représenter des gains financiers pour quelques personnes et groupes. Les arrestations qui se produisent en masse ne sont qu'une mince part de la réalité des faits qui se déroulent le long de cette frontière. Les centres de détention comme celui de Nogales donnent une idée de la situation d'extrême dénuement dans lequel se trouvent les clandestins arrêtés et en attente de leur expulsion. Ces centres qui s'égrainent le long de la frontière donnent une vue d'ensemble sur un phénomène auquel le Gouvernement américain entend s'attaquer en construisant maintenant un mur de béton qui se veut infranchisable. C'est aussi tout ce qu'incarne le "Homeland Sécurity" et le Secure Fence Act...

Un mur à la frontière...

L'ensemble de ce dispositif humain qui vise à surveiller cette frontière ne peut stopper les migrations. G. W. Bush, sensible aux revendications des milices et idées politiques qu'elles véhiculent, décide au cours de l'année 2006 d'autoriser le lancement de la construction d'un mur le long de cette frontière. Il répond ainsi par ce renforcement du dispositif de contrôle aux attentes d'une partie de son électorat, notamment celui le plus à droite. La construction de ce mur est avant tout un choix idéologique. Parallèlement, l'adoption du "Homeland Sécurity act" (format PDF - anglais) en 2002 a précisé les dispositions, toujours plus restrictives, en matière de contrôle et de surveillance des frontières. C'est notamment ce que précise le TITRE IV-BORDER AND TRANSPORTATION SECURITY de cette loi qui développe et aborde les questions de sécurités en matière de frontière et de transport...

Frontière Etats-Unis-Mexique  (Amérique centrale) Mur_fr10

G. W. Bush et son administration cèdent aux groupes de pression qui font du lobbying tel FAIR qui est un comité anti-immigration créé par John Tanton. Ce groupe de pression (FAIR) a lancé depuis plusieurs années une campagne, l'Iron tortilla ayant pour but l'édification d'un mur le long de la frontière. Pour faire avancer ces idées, cette organisation apporte financièrement son soutien à divers personnalités politiques, tant localement que jusqu'à Washington, soutenant tel ou tel candidat lors des élections. L'immigration devient au cours de l'année 2006 dans le cadre des élections législatives un enjeu central dans le débat politique. Sans doute en sera-t-il de même pour les élections présidentielles de 2008.

Ainsi, le Sénat américain a adopté à la fin du mois de septembre 2006 le texte prévoyant la construction d’une barrière longue d’environ 1.100 kilomètres le long de la frontière avec le Mexique. Il a aussi d'ores et déjà voté une loi de financement allouant 1,2 milliards de dollars (950 millions d’euros) pour le projet.
C'est dans la région de San Diego qu'un premier tronçon de quelques 23 Km est en cours de construction pour un coût d'environ 126 millions de $ (100 millions d'euros). Parallèlement, le Congrès a approuvé aussi un texte sur la sécurité intérieure incluant une enveloppe de 380 millions de dollars (300 millions d’euros) destinés à financer l’embauche supplémentaire de 1.500 agents de la police des frontières, les "Border Patrol". Une partie de cette enveloppe doit aussi permettre de construire de nouveaux centre de détention du type de celui de Nogales...
Les Etats du Texas, de l'Arizona, du Nouveau-Mexique et de Californie concentrent aujourd'hui l'essentiel de l'attention.
.../...
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Personne à contacter Re: Frontière Etats-Unis-Mexique (Amérique centrale)

Message par Syfou Mar 30 Aoû - 0:47

(Suite)
Inégalités sociales et économie frontalière

La question économique est au coeur du mouvement migratoire qui se joue sur cette frontière. Avec cette question économique, c'est bien souvent celles des inégalités sociales et de la pauvreté qui constituent la base du processus migratoire. La notion d'échange prend ici une forme assez particulière tant les différences et les inégalités entre les Etats-Unis et le Mexique sont importantes d'un point de vue économique : "deux mondes" se côtoient, se rencontrent. L'agriculture, le système des maquilladoras, le tourisme sont les secteurs les plus importants auquel sans doute faut-il ajouter un secteur informel difficilement évaluable (basé sur différents trafics).

L'agriculture américaine dépendante de la main d'oeuvre illégale ?

Tout au long de l'histoire de cette frontière, les mouvements migratoires sont bien souvent des mouvements de main d'oeuvre venant du sud pour suppléer aux besoins du système productif nord américain. C'est principalement l'agriculture qui représente le secteur qui est le plus demandeur de cette main d'oeuvre bon marché venue du sud.
Il faut savoir qu'aujourd'hui dans les Etats du sud des Etats-Unis, on estime à près de 80 % la part que représentent les travailleurs clandestins dans la main d'oeuvre du secteur agricole. Ces travailleurs travaillent bien souvent pour à peine 10 $/jour au Mexique, là où les salaires sont de l'ordre de 38 $/jours aux Etats-Unis. L'intérêt financier est donc évident. Ainsi, se construit une sorte de système de "gagnant-gagnant" entre propriétaires, exploitants agricoles américains, et main d'oeuvre clandestine. La présence de ces travailleurs illégaux est de toutes les façons salutaire pour le secteur économique, sans eux, le secteur de l'agriculture ne pourrait pas tenir bien longtemps. On arrive dans certains lieux à des situations pour le moins ubuesques où on ouvre des centres officiels de travailleurs illégaux ! (comme le centre Macehualli).

Les maquilladoras : une réponse à l'immigration ?

Le début de l’essor industriel de la zone frontalière se situe au milieu des années 1960, lors de la mise en accord des deux pays pour permettre l’installation sur le territoire mexicain d’une série d’usines exportant leur production vers les Etats-Unis. C’est le début du système des maquiladoras ayant plusieurs rôles : fixer sur place (côté mexicain) les ouvriers mexicains et de ce fait contribuer à endiguer le nombre des immigrants allant aux Etats-Unis ; dynamiser le nord Mexique dont les difficultés sociales et économiques s’étaient accrues à la suite de mesure de restriction d’accès au territoire nord américain en 1965 avec la suppression des accords bilatéraux. Parallèlement les entreprises s’implantant sur le sol mexicain pouvaient compter sur une main d’œuvre peu qualifiée, bon marché et dont il a été facile de faire taire les revendications sociales.

Tout un système s’est alors mis en place de part et d’autre de la frontière : la création d’usines jumelles (twin-plants). Ce système s’organise à partir de l’établissement côté américain des fonctions de gestion et d’encadrement et du côté mexicain des centres de production et d’assemblage. Les branches couramment dominantes sont celles de l’assemblage de matériels électriques et électroniques, des chaussures et de l’habillement, de l'équipement mécanique et de transport. Les 3 états du nord Mexique concentrant le plus d’usines sont aujourd’hui encore ceux de Basse-Californie, Chihuahua et de Tamaulipas.

L'essor du secteur maquiladora va être constant de 1965 à 2001. De 50 entreprises en 1965, l’industrie maquiladora d’exportation est passée à 3200 en 1999, année charnière avant le déclin de 2000/2001. Principale génératrice de devises étrangères, elle emploie alors 1,2 millions de personnes, ce qui représente 4 emplois sur 10 dans le secteur manufacturier.
À partir de 2001, le Mexique perd le huitième de ses maquiladoras, mais surtout près du tiers de la main d’oeuvre employée. En effet, 40% des investissements directs étrangers (IDE) auparavant dirigés vers le Mexique ont été déviés vers d’autres pays de l’Amérique latine, ou vers la Chine. Cette dernière détrônera le Mexique, pour la première fois en 2004, au second rang mondial des exportateurs vers les Etats-Unis et le Canada. (source : CEDIM, note de recherche, juin 2004).
Il semble bien que le système des maquilladoras ne soit pas parvenu à régler ni le problème de l'emploi ni celui des inégalités sociales. Et par conséquent, cela n'a pas eu les effets escomptés sur les migrations. Bien loin de fixer les populations du côté mexicain, les accords de libre-échange (NAFTA) ont certes permis de développer les échanges, mais n'ont en rien enrayé l'attrait que représente l'économie américaine pour des centaines de milliers de mexicains. L'effet d'opportunité pour quelques entreprises a joué à plein ce qui offrait une main d'oeuvre plutôt bon marché pour la fabrication, mais n'a en rien permis le développement de secteurs nouveaux et durables au Mexique, et surtout a maintenu le pays dans une dépendance vis-à-vis de ses exportations vers les Etats-Unis. Aujourd'hui, de nouveaux espaces comme la Chine représentent un attrait plus important. Le système des maquilladoras et la main d'oeuvre qu'elles concentrent se retrouvent confrontés à de nouvelles difficultés que certains tentent de contourner en tentant de migrer vers les Etats-Unis.

Comme nous pouvons le constater à partir de ces différentes photographies, la frontière entre le Mexique et les Etats-Unis est particulièrement surveillée. Les différentes composantes du contrôle sont très présentes et visibles. La logique répulsive est une fois de plus présente comme le confirme le recours quasi systématique aux grillages, murs et barbelés. La photographie permet donc d'illustrer la situation au niveau de cette frontière, elle aussi sous surveillance. En voici quelques illustrations...

Frontière Etats-Unis-Mexique  (Amérique centrale) Point_10

Dans ce contexte de migration asymétrique, les candidats à la migration aux Etats-Unis étant en nombre très important comme nous l'avons vu précédemment, les autorités américaines tentent de répondre à cette asymétrie par une débauche de moyens humains et matériels pour contrôler, freiner, dissuader les immigrants de passer la frontière.
Sur cette première photographie d'un point de passage, on remarque l'omniprésence de grillages, de barbelés et de systèmes de contrôles auxquels les candidats au passage doivent se plier pour éventuellement être autorisés à entrer sur le sol américain. A l'arrière plan, on peut voir le poste des Border patrol américains qui procèdent aux vérifications d'usage.

Cette seconde photographie, montre qu'au niveau des multiples ponts qui enjambent le Rio Bravo (fleuve qui matérialise une grande partie du tracé de la frontière entre le Mexique et les Etats-Unis), les autorités américaines ont cherché à rendre ce dernier particulièrement étanche.

En effet, ce pont est une sorte de tunnel grillagé qui traverse le Rio Grande pour relier le Mexique et les Etats-Unis. Ce pont comme des dizaines par ailleurs fait partie de ce qu'on appelle les "Nafta-gates". Autrement dit, il s'agit des infrastructures qui ont été construites pour faciliter les échanges et les liens commerciaux dans le cadre des accords économiques entre le Canada, les Etats-Unis et le Mexique, connu sous le nom d'ALENA (Accord de Libre Echange Nord Américain), ou NAFTA (en anglais).

A partir de cette photo satellite on peut prendre la mesure des dispositifs mis en place côté américain (au premier plan sur cette photo satellite). Par ailleurs, on mesure également quantitativement ce que représente l'asymétrie migratoire. Ainsi, la très longue file de véhicules attendant de passer les contrôles douaniers américains, commence dans les rues même de la ville mexicaine de Nuevo Laredo. Cela permet de matérialiser le nombre de candidats à l'entrée vers les Etats-Unis. Ces candidats sont bien souvent des personnes travaillant aux Etats-Unis mais vivant au Mexique. Ils peuvent avoir la double nationalité ou posséder un permis de travail les autorisant à passer la frontière chaque jour pour aller travailler côté américain. Cette image se situe au niveau de la ville américaine de Laredo et de la ville mexicaine de Nuevo Laredo. A partir de cette illustration la notion de migration asymétrique se trouve véritablement illustrée.

Frontière Etats-Unis-Mexique  (Amérique centrale) Sat_la10

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1-La frontière : une ligne de démarcation, la barda

La frontière américano-mexicaine n’est que la frontière politique née de la guerre entre deux États : le Mexique indépendant depuis 1821 et les Etats-Unis (EU), après leur guerre d’indépendance 1776-1783. Elle porte la marque des affrontements ultérieurs au terme desquels 1836-1853, les EU s’emparent de 2 millions de km2 au détriment du Mexique (Texas, Nouveau-Mexique, Californie et Arizona). La forte emprise des hispaniques sur ces territoires est donc un legs du passé autant que des migrations massives en cours (500 000 migrants originaires à plus de 75 % du Mexique, pour la plupart faiblement qualifiés, entreraient sur le marché du travail chaque année alors que, dans le même temps, seuls 5 000 visas sont accordés à cette catégorie de travailleurs).

La frontière est de plus en plus frontière de sécurité tant elle est transformée pour être imperméable : caméras de surveillance, murs électroniques, placages de blindés issus de la guerre d’Irak, border patrol (Us Senate McCain-Kennedy Bill du 25 mai 2006) épaulée par la garde nationale. Le 11 septembre 2001 en relançant l’obsession de sécurisation du territoire américain, l’administration a multiplié les surenchères pour rendre hermétique une frontière par où transitent des migrants illégaux : 12 millions déjà sur le sol américain dont 75 % d’hispaniques.

La frontière est devenue une barrière culturelle entre un Nord et un Sud, deux niveaux de vie (46 000 $ au Nord pour 13 900 $ au Sud dans un pays des plus inégalitaires du monde), deux modes de vie où s’expriment attraction et répulsion au travers de villes dont la gémellité est artificielle (San Diego/Tijuana, El Paso/Ciudad Juarez Brownsville/Matamoros). L’interpénétration anecdotique entre les civilisations des chiles en nogada (poivrons farcis) dont les couleurs évoquent le drapeau national et ballonpié au Nord et l’américanisation rythmée par le base-ball, les hot dogs et autres symboles au Sud ne saurait faire oublier une ligne de démarcation tragique entre American way of life et mexicanidada (Carlos Fuentes).

La frontière est donc souvent lieu d’affrontements (5 000 morts en 15 ans selon la commission nationale des droits de l’homme à Mexico) mais aussi entre lobbies (camionneurs qui se voient refuser l’accès au territoire américain en 2002 sur la pression des teamsters) même si la frontière a toujours valeur mythique de rêve de liberté (Thelma et Louise, Guet-apens, No country for old men) pour les hors-la-loi américains, et de chemin initiatique pour les desesperados de Trois enterrements (film de Tommy Lee Jones, 2005) ou de tremplin de réussite pour les aventuriers du ballon rond (Goal, film de Danny Cannon, 2005).

2- La frontière : une ligne en pointillé, une « zone de passage où l’on rencontre autant que l’on affronte l’inconnu »

C’est de fait la frontière la plus traversée du monde avec 3 millions de mouvements par an (migrants autorisés ou illégaux, soit plus d’un million, et 1,5 million reconduits). Tijuana en est le poste frontalier le plus fréquenté du monde (200 000 personnes par jour, un record mondial), et de nombreux « Naftagates » grillagés franchissent le Rio Bravo. Passer la frontière, c’est transformer le rêve en réalité pour près de 70 millions de touristes en comptant les excursionnistes qui bénéficient des mouvements prix bas mexicains, des législations favorables au jeu (Tijuana) et pour des retours au pays après avoir pendant des années expédié des « remesas », virements de migrants. La frontière fonctionne donc comme soupape de sûreté désamorçant les tensions intestines de la société mexicaine.

Les flux de marchandises sont intenses et désormais 80 % des échanges du Mexique se font avec son voisin du Nord : pétrole, matières premières, minerais, produits agricoles du Sonora et biens d’équipement, services financiers, culturels (TV cinéma). Les infrastructures sont saturées dans cette zone où le coût salarial est un moteur continu d’investissements (salaire minimum de 2, 9 euros de l’heure en 2008). Pourtant, désormais, c’est le trafic de cocaïne qui rythme le quotidien de la frontière (77 % de l’approvisionnement du marché américain transite par le Mexique et des centres de redistribution de Phoenix,d’ Houston).

Les flux financiers se diversifient en cumulant à la fois des aides au Mexique mais aussi des IDE américains dans l’assemblage, les industries de consommation, IDE investis d’abord dans l’extractif puis dans l’industrie de consommation, l’assemblage avec réexportation et « outsourcing », c’est-à-dire délocalisations par les firmes américaines de segments de production. Les rétrotransferts ont symboliquement représenté en 2007 la moitié des exportations pétrolières mexicaines pour un montant de 25 mds de dollars et plus de deux fois le tourisme. Ils sont au cœur d’un « développement par l’exil » qui renforce l’intérêt stratégico-économique de cette frontière.

3. La frontière : une bande, une interface ?

La frontière est aussi plus qu’une limite, une interface privilégiée entre des systèmes différents : pour les EU elle fonctionne comme rampe d’accès à d’autres marchés latino-américains en panne jusqu’à Obama comme le grand marché Alaska-Terre de Feu groupe de Miami. Pour le Mexique, c’est la base d’appui pour une nouvelle légitimité face au Nord : membre du Gatt, de l’Ocde, du G3, de l’Alena. Vicente Fox envisageait même en novembre 2000 « d’approfondir l’Alena pour parvenir à un accord qui permettrait d’intégrer les deux économies afin d’arriver à long terme à une suppression des frontières. Construire des murs, prendre les armes, consacrer des millions de $ pour éviter l’émigration ne sont pas de bonnes méthodes Elles ne l’ont pas été tout au long du XXe. »

La frontière est devenue un territoire de production avec les maquiladoras. Ces usines d’assemblage créées en 1965 pour freiner les migrations de chicanos ont profité d’exonérations temporaires des droits de douane pour produire à moindre coût des marchandises à partir de composants importés. 1 m d’emplois demeurent animés par des groupes étrangers américains où Thomson, Lexmar, Mitsubshi, Kyocera. Ces emplois sont laminés désormais par la concurrence chinoise, de Tijuana à Matamoros, dans le jouet, l’électronique et les services de base (Pékin est le deuxième partenaire commercial des États-Unis en lieu et place du Mexique en 2009). Raison de plus pour que la zone soit plus tournée vers le marché intérieur, que les maquiladoras s’essaiment sur le territoire et que la frontière ne soit plus exclusivement une zone d’extraversion exploitée par les intérêts économiques américains.

La frontière est un lieu de construction : pour les États-Unis, pays d’accueil redevenu terre d’immigration, le projet est d’en faire un sas d’entrée vers l’Amérique du Sud avec laquelle le projet de grand marché méridien (de l’Alaska à la Terre de Feu) n’est que suspendu depuis 2005. Pour le Mexique (10e puissance économique du monde) s’affirme clairement la volonté d’en faire l’instrument d’une volonté de rééquilibrage centre/périphérie (Pronaf, programme pour la frontière Nord). Dans les deux cas il y a échec : pour les États-Unis, les propositions de sortir du tout-répressif, d’accueillir des « travailleurs invités », de dissuader l’immigration familiale ont échoué, comme la relance du grand marché Alaska-Terre de Feu. Pour le Mexique, l’échec est à la mesure de la violence de la région (Ciudad Juarez, ville la plus dangereuse du monde avec 130 meurtres pour 100 000 habitants devant Caracas, le Cap), des problèmes d’environnement, des règlements de compte entre zetas (commandos des cartels du Sinaloa et du Golfe) et la permanence des migrations clandestines. Double échec que de constater que les douaniers sont remplacés, en août 2009, par l’armée mexicaine et que les maquiladoras, usines d’assemblage bénéficiant d’un statut spécial privilégié (de maquila en castillan qui désigne la portion de farine que retient le meunier en paiement de son service) ne sont que des usines tournevis, dont la production épouse la conjoncture des EU et le développement créé de nouveaux déséquilibres territoriaux dans une matrice libérale. On est loin d’un laboratoire du couple mondialisation/régionalisation au c œur de la 3e mondialisation, d’une mexamerica sur le terrain (20 m d’Américains sont d’origine mexicaine et constituent 58 % des hispaniques du pays), d’une frange mouvante (au-delà de la frontière pour Turner) où se forge une nouvelle société…

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Par:Par Alain NONJON*, le 7 janvier 2011

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