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Défense antimissile de l’Europe

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Personne à contacter Défense antimissile de l’Europe

Message par Daûphin_zz_47 Lun 24 Oct - 14:20

La défense antimissile de l’Europe et ses enjeux géopolitiques

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Réunis à Lisbonne pour décider d’un nouveau Concept stratégique, les 19-20 novembre 2010, les Etats membres de l’OTAN ont fait de la Missile Defense la « clef de voûte » de l’Alliance atlantique. De fait, la dialectique millénaire entre l’épée et le bouclier, les lois du « monde de la technique » et la prolifération balistique interdisent de traiter sur le mode du déni cette question hautement stratégique. Il serait pourtant imprudent de se contenter d’un bouclier octroyé par les Etats-Unis, sans participer à sa réalisation. Enfin, la défense antimissile ne doit pas être pour l’Europe un prétexte à se recroqueviller sur elle-même. La finalité centrale est d’être en mesure de relever les défis de la politique mondiale. Par Jean-Sylvestre MONGRENIER, Chercheur associé à l’Institut Thomas More, Chercheur à l'Institut Français de Géopolitique (Université Paris VIII Vincennes-Saint-Denis).

Le développement par les Etats-Unis de technologies antimissiles et leur projection sont des faits établis. Avec des moyens plus frustes, la Russie participe aussi de ce mouvement. Dans l’espace euro-atlantique, le déploiement de systèmes antimissiles permettra de contrer les menaces liées à la prolifération des technologies balistiques au Moyen-Orient. Ainsi la sécurité européenne sera-t-elle renforcée. Pour autant, il serait imprudent de se satisfaire d’un bouclier octroyé, sans participation active des alliés européens à sa réalisation. De même serait-il erroné de voir dans les systèmes antimissiles le substitut à la force des armes, nucléaires et classiques. Puissance militaire éprouvée, la France ne saurait donc limiter sa participation propre à une « quote-part ». Il lui faut promouvoir ses technologies, proposer des capacités militaires et se poser en nation-pilote. Enfin, la défense antimissile ne doit pas être prétexte à se détourner du monde. Le relatif déclin de l’Occident conduit à une présence plus active encore dans la gestion des déséquilibres régionaux et mondiaux, y compris par la voie des armes, et il n’y aura pas de salut par la technologie.

La défense antimissile, « clef de voûte » de l’Alliance

Une entreprise de longue haleine


Trop longtemps, la question des antimissiles aura été caricaturée comme une pulsion culturaliste américaine en quête de sécurité absolue, pulsion instrumentalisée par les lobbies militaro-industriels. La décision prise à Lisbonne lors du dernier sommet de l’OTAN est en fait le point d’aboutissement d’efforts technologiques de longue haleine et de profondes réflexions stratégiques. Trois cycles peuvent être distingués. Le premier cycle commence dans les années 1950 et il aboutit aux projets « Sentinel » (1967), et « Safeguard » (1969). Signé trois ans plus tard, le traité ABM limite drastiquement le déploiement de tels engins. Le 23 mars 1983, le discours de Ronald Reagan sur l’IDS (Initiative de défense stratégique) ouvre un second cycle, avec un objectif global ambitieux : le dépassement de l’âge nucléaire. La fin de la Guerre froide entraînera la réduction des budgets et la révision à la baisse des ambitions.

L’actuel projet de déploiement s’inscrit dans un troisième cycle ouvert à la fin des années 1990, avec en toile de fond la prolifération balistique et nucléaire en Corée du Nord et en Asie du Sud (Inde, Pakistan). La National Missile Defense (1998) devient la Missile Defense (2001), un système global de défense des territoires contre les missiles d’une « puissance pauvre », étendu aux alliés des Etats-Unis afin d’éviter tout découpage géostratégique. Outre les sites américains (Fort Greely en Alaska, Vanderberg en Californie), des sites centre-européens sont censés accueillir une dizaine d’intercepteurs (Pologne) ainsi qu’un radar à très longue portée (République tchèque). En dépit de la forte opposition de la Russie, les alliés de l’OTAN ont apporté leur soutien aux projets américains (sommet de Bucarest, 2008). En 2009, la diplomatie de « la main tendue » prônée par Obama entraîne la redéfinition des projets américains. Nonobstant l’opposition de Moscou, le déploiement de systèmes antimissiles en Europe reste d’actualité.

Contrer la prolifération des armes balistiques

L’implantation de systèmes antimissiles en Europe vise à relever le défi de la prolifération nucléaire et balistique au Moyen-Orient. L’AIEA (Agence internationale de l’énergie atomique) a mis en évidence les zones d’ombre du programme nucléaire iranien. En parallèle, Téhéran met au point des missiles d’une portée de 2000-2500 km, ce qui place le Sud-Est européen dans leur rayon d’action. Au contact de l’Iran, l’allié turc ne doit pas non plus être oublié. Outre le possible emploi du nucléaire comme outil de coercition, il faut anticiper la mise en œuvre d’une stratégie de «sanctuarisation agressive ». Protégé par l’arme nucléaire, l’Iran pourrait conduire une politique offensive depuis le golfe Arabo-Persique jusqu’à la Méditerranée orientale et menacer le libre accès au Moyen-Orient; Téhéran serait ainsi en mesure d’imposer sa volonté aux pays consommateurs de pétrole. Par contrecoup, il est à craindre que la nucléarisation de l’Iran n’entraîne une réaction en chaîne dans l’aire moyen-orientale,

Les autres puissances régionales se lançant dans une course au nucléaire.

En partie occultées par le thème des conflits asymétriques, de telles perspectives sont redoutables. La prolifération ne peut qu’accroître l’instabilité du Moyen-Orient, ce « nœud gordien » mondial, avec des risques gravissimes pour l’Europe voisine. De fait, la multiplication des acteurs nucléaires accroît la probabilité d’emploi de cette arme, la dissuasion ne relevant pas d’une quelconque « loi » au sens déterministe du terme. Aussi la problématique de la prolifération remet-elle au premier plan les interrogations d’Albert Wohlstetter (cf. « The Delicate Balance of Terror », 1958). Selon Wohlstetter, l’équilibre de la terreur est instable et la dissuasion de l’ennemi virtuel n’est en rien automatique, la symétrie des arsenaux n’induisant pas la symétrie morale des protagonistes. Pour contrer les menaces d’acteurs ne s’inscrivant pas dans une logique de dissuasion, les chefs des armées doivent pouvoir disposer d’options flexibles dont la défense antimissile qui accroît leur liberté d’action.

Indivisibilité de la sécurité transatlantique et « grand espace » occidental

A l’heure où les difficultés réveillent la tentation du « chacun pour soi », le déploiement de systèmes antimissiles aura donc pour vertu de consolider la défense de l’Europe contre les nouvelles menaces, l’indivisibilité de la sécurité transatlantique constituant la pierre d’angle de l’alliance qui réunit l’ancien et le nouvel Occident. La question des antimissiles met en évidence l’importance du lien transatlantique dans un monde dont les équilibres basculent. En la matière, un peu de géohistoire s’impose. Depuis que le «concert des puissances » s’est effondré avec la nouvelle « guerre de Trente ans » qui, entre 1914 et 1945, déchire l’Europe, les États-Unis réassurent la sécurité européenne et jouent le rôle de balancier au large. L’OTAN est le cadre dans lequel la défense de l’Europe, en bonne intelligence avec les États-Unis, s’organise. Cette alliance est le lieu d’expression d’un certain Occident et elle donne une forme géopolitique à ce qui est d’abord une conception du monde.

L’existence de cette « Communauté euro-atlantique » n’est pas sans évoquer la théorie des « Grands Espaces » (Grossraum) élaborée par le juriste allemand Carl Schmitt. Le « Grand Espace » est une conception issue de la dynamique des rapports de puissance, de la technique et de l’économie, ces forces qui transforment le monde et la perception des sociétés humaines. Selon Carl Schmitt, cette révolution spatiale marquerait la fin du vieux «nomos de la Terre » fondé sur un jeu d’équilibre entre les Etats situés au centre du système westphalien. Déformée par le géocentrisme des représentations communes, le « Grand Espace » est souvent réduit à une sorte de « super-Etat » continental. Il faut plutôt y voir la pensée d’une réalité ample et dynamique, avec une dimension terrestre mais aussi maritime et aérospatiale. Ainsi la Communauté euro-atlantique forme-t-elle le seul « grand espace » constitué, la défense antimissile renouvelant ses solidarités géopolitiques. L’illusion d’un « brave new world » onusien et multipolaire se dissipant, ce « grand espace » confère aux nations occidentales un réel avantage comparatif sur la scène mondiale.

Les limites d’une défense antimissile octroyée

Un projet partiellement ramené dans le cadre de l’OTAN


Si le projet Bush avait pour vertu la prise en compte des intérêts de sécurité alliés, il n’en reste pas moins que cette défense était plus octroyée que mutualisée au sein de l’OTAN. Pour l’essentiel, l’initiative d’un troisième site reposait sur des accords strictement bilatéraux (Washington-Varsovie et Washington-Prague), l’OTAN accompagnant le mouvement sans l’animer. C’est ensuite que les Alliés ont apporté leur soutien de principe à l’initiative américaine (sommet de Bucarest, avril 2008), l’OTAN prévoyant le financement d’un dispositif complémentaire pour protéger les pays du Sud-Est de l’Alliance (Grèce, Bulgarie, Roumanie, Turquie), non couverts par la Missile Defense, sur la base des travaux menés dans le domaine de la défense de théâtre. En l’absence d’un fort consensus allié, les dirigeants russes exploitaient les lignes de partage pour contrarier le déploiement d’antimissiles en Europe, manifestation concrète de l’alliance irréfragable entre les Occidentaux de l’Ancien Monde et ceux du Nouveau Monde.

Si elle renvoie aux hésitations de l’Administration Obama, la décision de suspendre le projet initial (17 septembre 2009) a eu pour effet de ramener cette question dans le cadre de l’OTAN et les alliés européens ont ensuite été plus étroitement associés. Cette décision a également permis d’explorer les voies d’une coopération avec la Russie et d’en éprouver les limites au-delà de l’échange d’information et de mesures de confiance. Le projet américain a été reconfiguré pour intercepter des missiles à courte et moyenne portée, une menace qui concerne plus spécifiquement l’Europe. Dans un premier temps, des missiles SM-3 seront déployés sur des bâtiments Aegis en Méditerranée et en mer Noire. Dans un second temps, des intercepteurs terrestres seront implantés sur un site polonais et sur un site roumain, au nord et au sud de l’Europe. Quant au système-radar, il sera déployé sur le sol turc, dans la partie orientale de l’Anatolie. Face à des menaces évolutives, ce projet est destiné à monter en puissance (« Phase Adaptative Approach ») pour atteindre une certaine maturité en 2018.

Appuyer ses ambitions sur des capacités

Engagée depuis 2001 dans le développement d’une défense antimissile de théâtre (Active Layered Theater Ballistic Missile Defense), l’OTAN a donc décidé d’élargir ce programme à la défense des territoires. Les Alliés financeront en commun le système de commandement et de contrôle (le C2) en charge de la synthèse des informations fournies par les senseurs - satellites et radars TLP (à très longue portée) - et de les transmettre au dispositif d’interception, élément actif de la défense antimissile. Bien évidemment, les Etats-Unis sont les grands architectes de ce « système de systèmes » et les principaux fournisseurs de matériels. Le fait en soi n’est guère étonnant et moins encore scandaleux. Les Etats-Unis auront investi d’immenses sommes dans la Missile Defense ; ils assument aussi la fonction de « réassureur » au plan militaire et fournissent les principales garanties de sécurité à l’Europe. Pourtant, la vitalité du lien transatlantique et les lois de l’équilibre requièrent la participation active des alliés.

Les analystes mettent en avant la logique d’intégration politique et militaire qui sous-tend la défense antimissile ce qui pose la question du partage de la décision. Encore ne faudrait-il pas l’aborder à travers le prisme des polémiques du passé autour la stratégie nucléaire. La décision d’intercepter un ou plusieurs missiles ennemis n’est pas aussi lourde de conséquences que celle de recourir à l’arme nucléaire et les solutions se rapprochent de celles mises en œuvre dans le cadre de la défense aérienne interalliée. Du reste, au regard du peu de temps dont disposeraient les décideurs pour contrer une attaque balistique (10-15 minutes pour un missile de portée intermédiaire), l’important sera décidé en amont, dans la définition des règles d’engagement. Seules les nations « productrices de sécurité », en mesure d’apporter des compétences et des systèmes d’engagement, seront véritablement parties prenantes de l’architecture d’ensemble. C’est ici le moment d’évoquer le rôle que la France peut assumer, avec ses industriels de l’armement et ses capacités en matière d’alerte spatiale (démonstrateur Spirale d’EADS-Astrium, compétences « radar » de Thales), d’interception (l’Aster-30 de MBDA-Safran-Thales) et de coordination des composantes (compétences « C2 » de Thales et EADS).

Les antimissiles comme composantes d’une dissuasion globale

Les autorités françaises ont heureusement pris la juste mesure des évolutions stratégiques et procédé à un aggiornamento amorcé sous la présidence de Jacques Chirac (Discours à L’île-Longue, 19 janvier 2006). La décision prise à Lisbonne s’inscrit dans ce processus. Pour autant, il doit être souligné que les antimissiles ne sont qu’une partie de la réponse au défi de la prolifération. Outre les efforts diplomatiques destinés à contenir les forces de déstabilisation (régimes juridiques internationaux et contrôle des technologies sensibles), le rôle des outils militaires de contre-prolifération (renseignement, frappes conventionnelles préventives) et celui de l’arme nucléaire face à la menace incarnée par un Etat ennemi d’une certaine envergure doivent être rappelés (les systèmes antimissiles sont conçus pour intercepter quelques dizaines d’engins peu évolués d’une portée inférieure à 3000 km). Aussi la défense antimissile ne doit-elle pas être pensée comme un substitut aux armes nucléaires mais comme l’une des composantes d’une dissuasion globale fondée sur la force de frappe, des moyens d’interception et la capacité à projeter forces et puissance sur des théâtres extérieurs.

Moins encore, la défense antimissile ne saurait être un espace de fuite permettant aux nations européennes de se détourner du monde tel qu’il est pour se vouer à l’économie et au sociétal. Les antimissiles comme le nucléaire ne mettront pas fin à la turbulence des contraires, i. e. la dialectique Même-Autre et la polarité Ami-Ennemi. Bien au contraire, le nouvel âge met en mouvement des forces titanesques et les menaces se rapprochent du « limes » européen. Aussi la situation requiert-elle une plus forte présence sur les confins et dans le « lointain géographique », sur le plan militaire notamment, afin d’apporter des réponses aux désordres du monde avant qu’ils ne déclenchent des enchaînements systémiques. A cet égard, l’affaire libyenne met simultanément en évidence la proximité géographique des défis et le besoin de « nations combattantes » en Europe. Dans la perspective d’une anarchie chaotique, les défenses antimissiles auront pour fonction de protéger les forces expéditionnaires parties préempter une menace et d’assurer que les populations européennes ne seront pas attaquées par l’acteur anomique visé.

En guise de conclusion

En guise de conclusion, la défense antimissile requiert des investissements financiers, techniques et humains en amont de l’éventuelle bataille balistique à venir. Nation-cadre de l’Alliance, la France ne saurait s’abstraire de ce mouvement général et elle est en mesure de mobiliser les ressources nécessaires pour dépasser le seuil d’intensité critique qui lui permettra de demeurer un « producteur de sécurité ». Il ne s’agit pas de s’enfermer derrière des murailles de haute technologie mais de renouveler les moyens d’une « grande stratégie » qui manie l’épée et le bouclier pour porter haut les intérêts, valeurs et responsabilités de l’Occident.

Si l’on va au fond des choses, la prolifération qui conduit au déploiement de systèmes antimissiles marque l’avènement sur le plan géostratégique de la technique comme phénomène universel et cosmopolite. En d’autres termes, c’est la suprématie militaire occidentale qui, de guerre asymétrique en prolifération des armes de destruction massive, est désormais remise en cause et nulle technologie ne confèrera la possibilité de s’abstraire d’un monde qui menace de basculer. Pour relever le défi, les investissements à réaliser seront aussi intellectuels, moraux et spirituels.

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