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Crise diplomatique
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algeriedrs :: Politiques,relations extérieures et diplomatie :: Politique étrangère, diplomatie et coopération internationale :: Diplomatie internationale
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Crise diplomatique
Quand le pragmatisme dicte ses lois au politique La nouvelle diplomatie «musulmane» de l'Amérique
Historique! C'est le qualificatif qui semble le plus approprié pour qualifier le discours que Barack Obama a prononcé dans l'enceinte de l'Université du Caire le 4 juin 2009.
Il l'est sur plusieurs plans. D'abord, l'initiative de parler au monde musulman dans le cadre d'un discours spécifiquement conçu est une première et même une surprise au regard des années de malentendu - et c'est un euphémisme - entre les USA et ce monde musulman. Historique, ce discours l'est aussi par sa portée, du moins escomptée, son contenu et le ton qu'il a emprunté. Certains se sont précipités de dire qu'il ne s'agissait que d'un discours de plus. On peut légitimement être tenté de le penser. Mais, il faut oser leur rétorquer, aussi, que cet acte courageux inaugure une rupture dans les pratiques diplomatiques américaines et au-delà.
La rupture est nette sur, au moins, trois plans: le discours du Caire que d'aucuns voient comme un simple jeu de rhétorique introduit un triple changement: un changement de style, de ton et de lexique; ce qui n'est pas rien pour une rhétorique. Ce discours apporte un changement de style. Pour la première fois, un Président américain affirme, sans équivoque, son intention de vouloir dialoguer avec les Musulmans dans le monde, plusieurs fois blessés par les agissements d'une puissance avouant que son pays se doit de s'expliquer, de convaincre de sa bonne foi, en faisant le pas d'aller au Caire, coeur battant du monde arabe après une tournée en Arabie Saoudite englobant les deux Lieux Saints de l'Islam bien qu'allié inconditionnel des USA dans la région. Mais c'est surtout un changement de ton: la voix que l'on a entendue au Caire n'est plus celle de l'Amérique jugée d'habitude arrogante et donneuse de leçons. C'est une nouvelle Amérique qui s'est exprimée par la voix d'Obama. Une Amérique qui s'est mise, le temps d'un discours, au même niveau que ses interlocuteurs en leur montrant tous les signes d'un respect qu'ils ont longtemps attendu ou espéré. Mais le plus appréciable de ce discours était qu'avec les Musulmans, l'Amérique allait être franche, reconnaissant en face d'elle des partenaires avec lesquels toutes les vérités seront désormais bonnes à dire.
Barack Obama a, en plus, eu le courage d'aborder la question taboue de la démocratie et des Droits de l'Homme dans un Moyen-Orient plein de dictatureset de monarchies. N'est-ce pas une véritable «révolution» de clamer haut et fort, dans l'enceinte de l'Université du Caire, qu'aucun système de gouvernement ne devrait plus être imposé à une nation par tout autre en insistant sur le fait que les peuples devraient avoir leur mot à dire dans la façon dont ils sont gouvernés ; confiance dans la loi et égalité devant la justice ; un gouvernement transparent ne volant pas le peuple; et la liberté de vivre comme ils le désirent. Même si on est toujours sur un registre diplomatique, on peut reconnaître qu'il y a plus nuancé comme discours de salon! Il est vrai que certaines critiques ont insisté sur le fait qu'il ne s'agissait là que de déclarations de principe. Mais dans cette partie du discours, jugée - je crois à tort - superficielle, il énonce avec vigueur quelque chose de très significatif en direction des régimes de la région qui comptent, généralement, sur l'appui américain pour s'assurer de leur stabilité. Le président américain a pu rappeler sans euphémisme que les gouvernements qui protègent ces droits énumérés dans son discours sont finalement plus stables, réussis et sûrs. C'est cela la véritable nouveauté au niveau du ton. On dirait que le message d'Obama a cherché à respecter les deux registres de parole. Il s'est adressé aussi bien aux dirigeants qu'aux populations en ayant cette parfaite compréhension des nouveaux enjeux des relations internationales à savoir la fin du monopole des Etats et des institutions sur les affaires du monde et l'irruption des acteurs «ordinaires», des citoyens aidés en cela par le phénomène de la transnationalité qui vient tacler celui - sacro-saint - de la souveraineté. Voilà une claire conscience que le discours diplomatique se doit désormais, de prendre en compte ce fait nouveau s'il se veut efficace et porteur, nous rappelant le fait important que pointait James Roseneau en parlant de linkage pour décrire l'enchevêtrement et l'hybridation progressive des questions de politique intérieure et extérieure. Mais la nouveauté qui est le maître-mot de ce discours n'a pas épargné le côté lexical. Barack Obama venait d'enrichir d'une nouveauté dans le vocabulaire diplomatique américain, dans la conception des rapports avec l'Islam. A aucun moment, au Caire, il ne parlera pas du monde musulman en tant que bloc cohérent et monolithique. Il emploie au contraire de nouveaux termes «pays à majorité musulmane» ou encore «les musulmans du monde». En fait, il rompt, avec raison, d'avec la rhétorique des blocs étanches et opposés qui ne pouvaient que s'affronter d'après les théories tristement célèbres de Samuel Huntington prisées aussi bien par les néo-conservateurs aux Etats-Unis que les extrémistes fortement minoritaires parmi les Musulmans. Nous savons tous que cela répondait, des deux côtés, au besoin de la construction imaginaire et fantasmatique d'un ennemi idéal pour se livrer à une guerre des civilisations. Là où Barack Obama - ou du moins ses ingénieux conseillers - innove, c'est dans l'adoption d'un nouveau lexique répondant mieux aux logiques de la nouvelle diplomatie du «nouveau départ» qu'il veut initier.
Il ne considère pas l'Islam ou les musulmans comme un bloc homogène en guerre éternelle contre un Occident, ennemi réel, supposé ou fantasmatique. Obama reconnaît, désormais, que le monde musulman n'est pas en dehors des évolutions qui touchent toute la «société internationale». Il lui reconnaît son dynamisme et le sort du carcan de passivité et de statisme dans lequel veulent, toujours, l'enfermer certains essentialistes.
C'est pour cela, qu'il a fait le choix de ne plus s'adresser, exclusivement, aux Etats et gouvernement mais insiste sur le fait que désormais, les États-Unis poursuivraient de nouvelles associations avec les gouvernements, mais aussi les citoyens, la société civile dans toutes ses composantes, les chefs religieux, d'organismes communautaires, les entreprises et les organismes internationaux dans les secteurs de l'éducation etc.
Il serait réducteur de prendre cela pour la négation de l'existence d'un bloc musulman cohérent et uni. Cette problématique a toujours été posée avec beaucoup de controverses. C'est cette notion d'oumma, qui serait une communauté soudée par les liens de la foi et du dogme islamique. Un tel sentiment d'appartenance était déjà qualifié, dans les années 80, par Maxime Rodinson de «patriotisme de communauté». C'est de cette manière que la notion d'oumma avait été vue par les idéologues musulmans à travers l'histoire. En fait, depuis les tentatives impériales des premiers siècles de l'Islam (Omeyyades et Abbassides) jusqu'aux derniers bricolages entrepris par l'idéologie des Frères musulmans et des réformistes ultérieurs, en passant par la longue parenthèse non arabe - celle des Ottomans - cette conception de la oumma est restée à l'état de projet ou de simple idéal. Néanmoins, les acteurs politiques de toujours ont compris l'efficacité politique de la manipulation de ces symboles religieux producteurs d'affects et ont simplement joué cette carte. D'ailleurs, nous avons toujours, prudemment, soutenu l'idée d'un espace géoculturel de l'Islam caractérisé par une diversité étonnante et valorisante dans lequel les dogmes et les conceptions sont constamment réinterprétés et moulés selon les contextes et les enjeux. Même Samuel Huntington, l'auteur du Clash of Civilisations, avait reconnu, avant sa mort, en fin 2008 le caractère fantasmatique et imaginaire d'un bloc musulman qu'il avait présenté pourtant, comme redoutable et menaçant en se contentant tout simplement de rappeler que finalement la Oumma islamique n'était qu'une simple «conscience sans cohésion». Bref, pour revenir sur le discours d'Obama, nous voyons, là aussi, que la page de la théorie de l'affrontement inéluctable sur laquelle les néo-conservateurs ont longtemps surfé et dont l'ère Bush a constitué le moment fort était désormais tournée du moins dans les déclarations qui nous sont parvenues des bords du Nil. Il ne faudrait pas pour autant perdre de vue le fossé qui sépare une certaine opinion musulmane de l'Amérique qui reste quand même très impliquée, par ses prises de position pas toujours défendables, dans des questions sensibles comme la Palestine. Le discours d'Obama n'a, d'ailleurs, pas esquivé ces questions. Là où certains peuvent voir une suite de déclarations d'intention et de principe, il faudrait aussi prendre en compte le fait qu'il fait part de son intention de faire de sorte qu'Israëliens et Palestiniens vivent dans la paix et la sécurité. Mieux, il a tenu de rappeler que, désormais, les Etats-Unis aligneront leur politique avec ceux qui poursuivent la paix, y compris les Israéliens et les Palestiniens qui méritent de résider en paix et en sécurité dans deux Etats. Même simplement de principe, cette déclaration inaugure une nouvelle ère, ne serait-ce que diplomatique. Voici que l'allié inconditionnel et foncièrement partisan d'hier se dit désormais prêt à privilégier le critère de la recherche de la paix pour choisir ses vrais partenaires. Le seul bémol - et cela a été unanimement relaté dans la presse arabe - est qu'il demande un arrêt unilatéral de la violence qui est, dans cette crise, le fait des parties.
Historique! C'est le qualificatif qui semble le plus approprié pour qualifier le discours que Barack Obama a prononcé dans l'enceinte de l'Université du Caire le 4 juin 2009.
Il l'est sur plusieurs plans. D'abord, l'initiative de parler au monde musulman dans le cadre d'un discours spécifiquement conçu est une première et même une surprise au regard des années de malentendu - et c'est un euphémisme - entre les USA et ce monde musulman. Historique, ce discours l'est aussi par sa portée, du moins escomptée, son contenu et le ton qu'il a emprunté. Certains se sont précipités de dire qu'il ne s'agissait que d'un discours de plus. On peut légitimement être tenté de le penser. Mais, il faut oser leur rétorquer, aussi, que cet acte courageux inaugure une rupture dans les pratiques diplomatiques américaines et au-delà.
La rupture est nette sur, au moins, trois plans: le discours du Caire que d'aucuns voient comme un simple jeu de rhétorique introduit un triple changement: un changement de style, de ton et de lexique; ce qui n'est pas rien pour une rhétorique. Ce discours apporte un changement de style. Pour la première fois, un Président américain affirme, sans équivoque, son intention de vouloir dialoguer avec les Musulmans dans le monde, plusieurs fois blessés par les agissements d'une puissance avouant que son pays se doit de s'expliquer, de convaincre de sa bonne foi, en faisant le pas d'aller au Caire, coeur battant du monde arabe après une tournée en Arabie Saoudite englobant les deux Lieux Saints de l'Islam bien qu'allié inconditionnel des USA dans la région. Mais c'est surtout un changement de ton: la voix que l'on a entendue au Caire n'est plus celle de l'Amérique jugée d'habitude arrogante et donneuse de leçons. C'est une nouvelle Amérique qui s'est exprimée par la voix d'Obama. Une Amérique qui s'est mise, le temps d'un discours, au même niveau que ses interlocuteurs en leur montrant tous les signes d'un respect qu'ils ont longtemps attendu ou espéré. Mais le plus appréciable de ce discours était qu'avec les Musulmans, l'Amérique allait être franche, reconnaissant en face d'elle des partenaires avec lesquels toutes les vérités seront désormais bonnes à dire.
Barack Obama a, en plus, eu le courage d'aborder la question taboue de la démocratie et des Droits de l'Homme dans un Moyen-Orient plein de dictatureset de monarchies. N'est-ce pas une véritable «révolution» de clamer haut et fort, dans l'enceinte de l'Université du Caire, qu'aucun système de gouvernement ne devrait plus être imposé à une nation par tout autre en insistant sur le fait que les peuples devraient avoir leur mot à dire dans la façon dont ils sont gouvernés ; confiance dans la loi et égalité devant la justice ; un gouvernement transparent ne volant pas le peuple; et la liberté de vivre comme ils le désirent. Même si on est toujours sur un registre diplomatique, on peut reconnaître qu'il y a plus nuancé comme discours de salon! Il est vrai que certaines critiques ont insisté sur le fait qu'il ne s'agissait là que de déclarations de principe. Mais dans cette partie du discours, jugée - je crois à tort - superficielle, il énonce avec vigueur quelque chose de très significatif en direction des régimes de la région qui comptent, généralement, sur l'appui américain pour s'assurer de leur stabilité. Le président américain a pu rappeler sans euphémisme que les gouvernements qui protègent ces droits énumérés dans son discours sont finalement plus stables, réussis et sûrs. C'est cela la véritable nouveauté au niveau du ton. On dirait que le message d'Obama a cherché à respecter les deux registres de parole. Il s'est adressé aussi bien aux dirigeants qu'aux populations en ayant cette parfaite compréhension des nouveaux enjeux des relations internationales à savoir la fin du monopole des Etats et des institutions sur les affaires du monde et l'irruption des acteurs «ordinaires», des citoyens aidés en cela par le phénomène de la transnationalité qui vient tacler celui - sacro-saint - de la souveraineté. Voilà une claire conscience que le discours diplomatique se doit désormais, de prendre en compte ce fait nouveau s'il se veut efficace et porteur, nous rappelant le fait important que pointait James Roseneau en parlant de linkage pour décrire l'enchevêtrement et l'hybridation progressive des questions de politique intérieure et extérieure. Mais la nouveauté qui est le maître-mot de ce discours n'a pas épargné le côté lexical. Barack Obama venait d'enrichir d'une nouveauté dans le vocabulaire diplomatique américain, dans la conception des rapports avec l'Islam. A aucun moment, au Caire, il ne parlera pas du monde musulman en tant que bloc cohérent et monolithique. Il emploie au contraire de nouveaux termes «pays à majorité musulmane» ou encore «les musulmans du monde». En fait, il rompt, avec raison, d'avec la rhétorique des blocs étanches et opposés qui ne pouvaient que s'affronter d'après les théories tristement célèbres de Samuel Huntington prisées aussi bien par les néo-conservateurs aux Etats-Unis que les extrémistes fortement minoritaires parmi les Musulmans. Nous savons tous que cela répondait, des deux côtés, au besoin de la construction imaginaire et fantasmatique d'un ennemi idéal pour se livrer à une guerre des civilisations. Là où Barack Obama - ou du moins ses ingénieux conseillers - innove, c'est dans l'adoption d'un nouveau lexique répondant mieux aux logiques de la nouvelle diplomatie du «nouveau départ» qu'il veut initier.
Il ne considère pas l'Islam ou les musulmans comme un bloc homogène en guerre éternelle contre un Occident, ennemi réel, supposé ou fantasmatique. Obama reconnaît, désormais, que le monde musulman n'est pas en dehors des évolutions qui touchent toute la «société internationale». Il lui reconnaît son dynamisme et le sort du carcan de passivité et de statisme dans lequel veulent, toujours, l'enfermer certains essentialistes.
C'est pour cela, qu'il a fait le choix de ne plus s'adresser, exclusivement, aux Etats et gouvernement mais insiste sur le fait que désormais, les États-Unis poursuivraient de nouvelles associations avec les gouvernements, mais aussi les citoyens, la société civile dans toutes ses composantes, les chefs religieux, d'organismes communautaires, les entreprises et les organismes internationaux dans les secteurs de l'éducation etc.
Il serait réducteur de prendre cela pour la négation de l'existence d'un bloc musulman cohérent et uni. Cette problématique a toujours été posée avec beaucoup de controverses. C'est cette notion d'oumma, qui serait une communauté soudée par les liens de la foi et du dogme islamique. Un tel sentiment d'appartenance était déjà qualifié, dans les années 80, par Maxime Rodinson de «patriotisme de communauté». C'est de cette manière que la notion d'oumma avait été vue par les idéologues musulmans à travers l'histoire. En fait, depuis les tentatives impériales des premiers siècles de l'Islam (Omeyyades et Abbassides) jusqu'aux derniers bricolages entrepris par l'idéologie des Frères musulmans et des réformistes ultérieurs, en passant par la longue parenthèse non arabe - celle des Ottomans - cette conception de la oumma est restée à l'état de projet ou de simple idéal. Néanmoins, les acteurs politiques de toujours ont compris l'efficacité politique de la manipulation de ces symboles religieux producteurs d'affects et ont simplement joué cette carte. D'ailleurs, nous avons toujours, prudemment, soutenu l'idée d'un espace géoculturel de l'Islam caractérisé par une diversité étonnante et valorisante dans lequel les dogmes et les conceptions sont constamment réinterprétés et moulés selon les contextes et les enjeux. Même Samuel Huntington, l'auteur du Clash of Civilisations, avait reconnu, avant sa mort, en fin 2008 le caractère fantasmatique et imaginaire d'un bloc musulman qu'il avait présenté pourtant, comme redoutable et menaçant en se contentant tout simplement de rappeler que finalement la Oumma islamique n'était qu'une simple «conscience sans cohésion». Bref, pour revenir sur le discours d'Obama, nous voyons, là aussi, que la page de la théorie de l'affrontement inéluctable sur laquelle les néo-conservateurs ont longtemps surfé et dont l'ère Bush a constitué le moment fort était désormais tournée du moins dans les déclarations qui nous sont parvenues des bords du Nil. Il ne faudrait pas pour autant perdre de vue le fossé qui sépare une certaine opinion musulmane de l'Amérique qui reste quand même très impliquée, par ses prises de position pas toujours défendables, dans des questions sensibles comme la Palestine. Le discours d'Obama n'a, d'ailleurs, pas esquivé ces questions. Là où certains peuvent voir une suite de déclarations d'intention et de principe, il faudrait aussi prendre en compte le fait qu'il fait part de son intention de faire de sorte qu'Israëliens et Palestiniens vivent dans la paix et la sécurité. Mieux, il a tenu de rappeler que, désormais, les Etats-Unis aligneront leur politique avec ceux qui poursuivent la paix, y compris les Israéliens et les Palestiniens qui méritent de résider en paix et en sécurité dans deux Etats. Même simplement de principe, cette déclaration inaugure une nouvelle ère, ne serait-ce que diplomatique. Voici que l'allié inconditionnel et foncièrement partisan d'hier se dit désormais prêt à privilégier le critère de la recherche de la paix pour choisir ses vrais partenaires. Le seul bémol - et cela a été unanimement relaté dans la presse arabe - est qu'il demande un arrêt unilatéral de la violence qui est, dans cette crise, le fait des parties.
Dernière édition par Toufik le Dim 14 Mar - 18:07, édité 1 fois
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Re: Crise diplomatique
On n'avait, jusqu'ici, jamais entendu un discours américain plus rassurant allant jusqu'à faire de la solution des deux Etats, un engagement et un principe presqu'indiscutable. Il est sûr qu'en termes d'image, l'Amérique a encore à faire; elle a laissé trop longtemps s'installer une conflictualité aux raisons multiples et profondes. Mais le fait de reconnaître les erreurs du passé et d'appeler à un avenir plus consensuel basé aussi bien sur le respect mutuel que sur l'autocritique des deux côtés est porteur d'espoir.
Il est, quelque part, amusant de noter que ce discours destiné au monde musulman s'est vite mué dans la terminologie médiatique à laquelle nous n'échappons pas en un discours «du Caire». Mais c'est, en soit même, porteur de sens. En diplomatie, il n'y a pas de choix neutre ou anodin. Si on réinvestit les catégories de la rhétorique arabe, opérantes depuis Jâhiz au moins, aussi bien le maqâm (le contexte ou la situation discursive) que le maqâl (le dire, dans son contenu et son essence) ont été soigneusement pensés dans la présentation de ce discours aux grands enjeux. Pour rejoindre un point que auquel nous tenons beaucoup dans cette tentative d'analyse, - le changement de ton - on ne peut ne pas remarquer le choix d'aller à la rencontre de ses partenaires et de leur parler chez eux avec le respect dû et le ton le plus courtois mais aussi le plus franc. Prononcé dans le bureau ovale ou quelque part dans la Maison-Blanche, ce discours ne serait pas écouté et apprécié de la même manière.
Le choix du Caire répond, donc, à une véritable logique et à une stratégie mûrie par des conseillers très avertis des réalités musulmanes. Le Caire est le coeur battant du monde arabe culturellement et politiquement, l'épicentre stratégique où se prend la température de l'opinion, par ailleurs, siège de la Ligue arabe. C'est aussi le grand laboratoire du Sunnisme auquel appartiennent 90 % des Musulmans, avec Al-Azhar qui en produit les fatwas et forme les clercs à travers le monde. Bien que 80 % des Mususlmans ne soient pas arabes, ils restent, toutefois, sensibles à leurs causes au regard du maquillage religieux qu'on leur donne de bonne guerre diplomatiquement parlant. Mais il ne faut pas oublier non plus que l'Egypte et la Jordanie d'Abdallah II (qui vient d'exempter les Israéliens de visa pour le Royaume) font partie des pays les plus consensuels de la région, ayant conclu des accords de paix et de coopération avec l'autre allié important: Israël. La Syrie, par exemple, ne pouvait pas être le cadre d'un tel discours au risque de frustrer aussi bien les Israéliens que les Libanais qui l'accusent de menacer la souveraineté avec l'Iran chiite qui financerait le Hezbollah. Une dernière raison de ce choix stratégique pourrait être la manière dont l'Egypte catalyse, depuis toujours, les deux revendications identitaires qui structurent la géopolitique de cette région: l'arabisme ou le nationalisme arabe, depuis la période nassérienne et l'islamisme avec l'influence toujours grandissante de l'idéologie des Frères Musulmans dont même le Hamas serait aussi l'émanation. Il faut dire, enfin, que même la temporalité est prise en compte: on venait de sortir des événements de Gaza et on s'achemine, au regard des derniers développements, vers des moments difficiles avec la question du nucléaire iranien. Bref, en un lieu et en un temps, la diplomatie américaine a pu envoyer un seul message à tout un ensemble même s'il est constitué de plusieurs sous-ensembles. Il est vrai que les inquiétudes montantes au sujet de l'Afghanistan, de l'Irak mais aussi du nucléaire iranien, font que nombre de Musulmans restent sur l'opinion figée selon laquelle, l'Amérique aurait toujours un problème structurel et idéologique avec l'Islam. Néanmoins, dans le cadre précis de ce dernier discours, Obama semble dire que ce n'est pas avec l'Islam que l'Amérique a un problème, mais avec sa lecture violente par une infime minorité. Cet aspect est très net dans ses propos et il semble aussi faire comprendre aux Musulmans que ce problème de l'extrémisme et de la violence leur est commun et qu'ils devaient y faire face ensemble. Mais, on ne pourrait vraiment pas croire à un problème structurel qu'aurait l'Amérique avec l'Islam rien que par les signaux qu'il a voulu envoyer à ceux qu'il a appelés ses «compatriotes» musulmans dont il a voulu délivrer le «Salam aleykoum» dans son adresse. Ce discours n'a pas oublié les minorités musulmanes d'Europe en même temps qu'il a voulu, aussi, insister sur le fait que l'Amérique elle-même compte un nombre important de Musulmans dans sa population et qui jouissent de tous leurs droits et libertés. Pour l'anecdote, j'ai été, et je crois que je le suis encore, profondément marqué par cette prière hebdomadaire du vendredi auquel j'ai pris, récemment, part, à Washington, dans une grande salle du Capitole, après une rencontre mémorable avec le premier Congressman noir et Musulman, Keith Ellison qui avait prêté serment sur un Coran de la Librairie du Congrès qui appartenait à Jefferson. Précisons que ce Représentant de l'Etat du Minnesota n'a pas été élu dans un Etat où pèse un électorat spécifiquement musulman! Au contraire! On peut, donc, dire, sans grands risques, que les Américains, dans leur majorité, se sont inscrits dans cette rupture en élisant Obama pour, en plus du fait qu'il était l'homme de la situation par ses compétences, mieux exprimer le rejet du Bushisme, dans son arrogance, et de son prolongement que représentait un John McCain. Ils ont envoyé un message très fort et qui commence à faire timidement tâche d'huile ne serait-ce que dans les mentalités, surtout en Europe. C'est cet ensemble de faits, auxquels, Obama a d'ailleurs intentionnellement fait allusion dans le discours du Caire qui peuvent conforter dans la foi en un «nouveau départ» possible... S'agit-il d'un optimisme excessif dans les relations entre une super-puissance et plus d'un milliard d'individus soudés et divisés par nombre de choses? Il faut, certes, rester vigilant et conscient des jeux discursifs et de la convocation de symboles consensuels en diplomatie. Cependant, même si, comme le disait un responsable en politique, «les promesses n'engagent que ceux qui y croient», on peut avoir la ferme conviction, aussi, qu'à force de tenir un discours on finira à être tenu par ce même discours. Le monde a changé de telle sorte que le pragmatisme dicte ses lois au politique, surtout dans un contexte de crise économique marqué par une rareté des ressources qui, bien que capable d'accentuer la conflictualité, est aussi à même de fixer les priorités. Et il est sûr que l'Amérique sait pertinemment où se trouve les siennes.
*Spécialiste du monde musulman et des relations internationales
Institute for the Study of Muslim Civilisations - Aga Khan University, Londres
http://www.pressealgerie.fr/lequotidien.htm
Il est, quelque part, amusant de noter que ce discours destiné au monde musulman s'est vite mué dans la terminologie médiatique à laquelle nous n'échappons pas en un discours «du Caire». Mais c'est, en soit même, porteur de sens. En diplomatie, il n'y a pas de choix neutre ou anodin. Si on réinvestit les catégories de la rhétorique arabe, opérantes depuis Jâhiz au moins, aussi bien le maqâm (le contexte ou la situation discursive) que le maqâl (le dire, dans son contenu et son essence) ont été soigneusement pensés dans la présentation de ce discours aux grands enjeux. Pour rejoindre un point que auquel nous tenons beaucoup dans cette tentative d'analyse, - le changement de ton - on ne peut ne pas remarquer le choix d'aller à la rencontre de ses partenaires et de leur parler chez eux avec le respect dû et le ton le plus courtois mais aussi le plus franc. Prononcé dans le bureau ovale ou quelque part dans la Maison-Blanche, ce discours ne serait pas écouté et apprécié de la même manière.
Le choix du Caire répond, donc, à une véritable logique et à une stratégie mûrie par des conseillers très avertis des réalités musulmanes. Le Caire est le coeur battant du monde arabe culturellement et politiquement, l'épicentre stratégique où se prend la température de l'opinion, par ailleurs, siège de la Ligue arabe. C'est aussi le grand laboratoire du Sunnisme auquel appartiennent 90 % des Musulmans, avec Al-Azhar qui en produit les fatwas et forme les clercs à travers le monde. Bien que 80 % des Mususlmans ne soient pas arabes, ils restent, toutefois, sensibles à leurs causes au regard du maquillage religieux qu'on leur donne de bonne guerre diplomatiquement parlant. Mais il ne faut pas oublier non plus que l'Egypte et la Jordanie d'Abdallah II (qui vient d'exempter les Israéliens de visa pour le Royaume) font partie des pays les plus consensuels de la région, ayant conclu des accords de paix et de coopération avec l'autre allié important: Israël. La Syrie, par exemple, ne pouvait pas être le cadre d'un tel discours au risque de frustrer aussi bien les Israéliens que les Libanais qui l'accusent de menacer la souveraineté avec l'Iran chiite qui financerait le Hezbollah. Une dernière raison de ce choix stratégique pourrait être la manière dont l'Egypte catalyse, depuis toujours, les deux revendications identitaires qui structurent la géopolitique de cette région: l'arabisme ou le nationalisme arabe, depuis la période nassérienne et l'islamisme avec l'influence toujours grandissante de l'idéologie des Frères Musulmans dont même le Hamas serait aussi l'émanation. Il faut dire, enfin, que même la temporalité est prise en compte: on venait de sortir des événements de Gaza et on s'achemine, au regard des derniers développements, vers des moments difficiles avec la question du nucléaire iranien. Bref, en un lieu et en un temps, la diplomatie américaine a pu envoyer un seul message à tout un ensemble même s'il est constitué de plusieurs sous-ensembles. Il est vrai que les inquiétudes montantes au sujet de l'Afghanistan, de l'Irak mais aussi du nucléaire iranien, font que nombre de Musulmans restent sur l'opinion figée selon laquelle, l'Amérique aurait toujours un problème structurel et idéologique avec l'Islam. Néanmoins, dans le cadre précis de ce dernier discours, Obama semble dire que ce n'est pas avec l'Islam que l'Amérique a un problème, mais avec sa lecture violente par une infime minorité. Cet aspect est très net dans ses propos et il semble aussi faire comprendre aux Musulmans que ce problème de l'extrémisme et de la violence leur est commun et qu'ils devaient y faire face ensemble. Mais, on ne pourrait vraiment pas croire à un problème structurel qu'aurait l'Amérique avec l'Islam rien que par les signaux qu'il a voulu envoyer à ceux qu'il a appelés ses «compatriotes» musulmans dont il a voulu délivrer le «Salam aleykoum» dans son adresse. Ce discours n'a pas oublié les minorités musulmanes d'Europe en même temps qu'il a voulu, aussi, insister sur le fait que l'Amérique elle-même compte un nombre important de Musulmans dans sa population et qui jouissent de tous leurs droits et libertés. Pour l'anecdote, j'ai été, et je crois que je le suis encore, profondément marqué par cette prière hebdomadaire du vendredi auquel j'ai pris, récemment, part, à Washington, dans une grande salle du Capitole, après une rencontre mémorable avec le premier Congressman noir et Musulman, Keith Ellison qui avait prêté serment sur un Coran de la Librairie du Congrès qui appartenait à Jefferson. Précisons que ce Représentant de l'Etat du Minnesota n'a pas été élu dans un Etat où pèse un électorat spécifiquement musulman! Au contraire! On peut, donc, dire, sans grands risques, que les Américains, dans leur majorité, se sont inscrits dans cette rupture en élisant Obama pour, en plus du fait qu'il était l'homme de la situation par ses compétences, mieux exprimer le rejet du Bushisme, dans son arrogance, et de son prolongement que représentait un John McCain. Ils ont envoyé un message très fort et qui commence à faire timidement tâche d'huile ne serait-ce que dans les mentalités, surtout en Europe. C'est cet ensemble de faits, auxquels, Obama a d'ailleurs intentionnellement fait allusion dans le discours du Caire qui peuvent conforter dans la foi en un «nouveau départ» possible... S'agit-il d'un optimisme excessif dans les relations entre une super-puissance et plus d'un milliard d'individus soudés et divisés par nombre de choses? Il faut, certes, rester vigilant et conscient des jeux discursifs et de la convocation de symboles consensuels en diplomatie. Cependant, même si, comme le disait un responsable en politique, «les promesses n'engagent que ceux qui y croient», on peut avoir la ferme conviction, aussi, qu'à force de tenir un discours on finira à être tenu par ce même discours. Le monde a changé de telle sorte que le pragmatisme dicte ses lois au politique, surtout dans un contexte de crise économique marqué par une rareté des ressources qui, bien que capable d'accentuer la conflictualité, est aussi à même de fixer les priorités. Et il est sûr que l'Amérique sait pertinemment où se trouve les siennes.
*Spécialiste du monde musulman et des relations internationales
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Re: Crise diplomatique
LA PALESTINE ET LA CRISE DES RELATIONS INTERNATIONALES
Comment construire un ordre mondial juste ?
L’ordre mondial n’a jamais été autant injuste et inégalitaire.
Comment croire que le prétendu processus de paix israélo-palestinien puisse être relancé dans un contexte de répression, de colonisation et d’inégalités? L’ordre mondial n’a jamais été autant injuste et inégalitaire. Face aux incertitudes, la responsabilité demeure collective. Il n’y a pas d’alternative à un ordre politique transformé pour rééquilibrer les rapports de force. 20 ans après la chute du mur de Berlin et la fin de la logique de Yalta, si le monde est en voie d’unification sur certains aspects liés au progrès technique, à la dictature du marché et à la communication, par contre la stratégie d’hégémonie de puissances néolibérales et les déséquilibres suscitent des réactions et un cycle de violence. Cela peut mener le monde à des catastrophes. Dans ce climat géopolitique explosif, la situation au Moyen-Orient est centrale, sans commune mesure avec d’autres régions du monde. Il y a un enchevêtrement de conflits et de recul du droit jamais connu auparavant. Toute la bonne volonté du monde et tous les gestes d’espérance que les partisans du dialogue des civilisations peuvent exprimer, pour bâtir un monde de paix entre l’Orient et l’Occident, resteront voués à l’impasse, si la question de la colonisation de la Palestine n’est pas réglée.
La violence dont le monde arabe et l’Afrique étaient victimes au XIXe siècle avait plusieurs formes. Aujourd’hui, c’est le retour de la violence sous d’autres formes, encore plus sophistiquées. Des multinationales, des intellectuels et des institutions accompagnent les opérations d’ingérence et d’embargo. Fait aggravant, les inégalités s’amplifient avec la complicité de régimes locaux et les mouvements qui instrumentalisent la religion. Cependant, tout comme le monde musulman n’est pas monolithique, l’Occident ne l’est pas non plus. Des chercheurs et des hommes politiques de la rive nord constatent les injustices et tentent d’y remédier. Avec les USA dirigés aujourd’hui par un président attaché au dialogue, l’Union européenne soucieuse de normes juridiques et les pays du Sud, du Venezuela à la Turquie, et du Brésil à l’Algérie et l’Afrique du Sud, qui sont engagés pacifiquement pour faire reculer la loi du plus fort, il est possible de penser un nouvel ordre international juste.
Un nouvel ordre juste est encore possible
Il est temps d’y penser et d’agir, car sur le plan des valeurs de la mondialisation, l’échec est patent. La crise économique, morale et l’insécurité dominent. Au niveau du monde musulman le cycle de la décadence est loin d’être rectifié. Comme pour feindre d’oublier que la vie elle-même est contredite par une généralisation de la désignification, des caractéristiques du monde actuel incluent une recherche éperdue du profit à tout prix et un intérêt porté sur les modalités du monopole, plutôt que sur ce qui est commun. Alors que généralement l’ère «moderne» est associée avec les Lumières européennes, du milieu du XVIIIe siècle, les causes des dérives actuelles sont rarement interrogées. La violence du système libéralo-militaro-économique porte préjudice autant à l’humanité qu’à la planète, elle s’impose partout, comme continuité du mouvement de déshumanisation. Elle exclut le droit à la différence et le sens de la mesure dans la gestion du monde.
Les réactions de l’extrémisme «politico-religieux» et mafieux, dans ce contexte, renforcent l’anarchie et apportent de l’eau au moulin des nouveaux conquérants. Il n’y a jamais eu autant de concentration des instruments de décision dans un seul pôle, ni autant de forces israéliennes et occidentales au Moyen-Orient. Cela alimente les conflits, multiplie les fronts, affaiblit les Etats et transforme des mouvements de résistance en source de problèmes, de menaces et d’exacerbation des contradictions sur le plan interne, comme pour le Hezbollah au Liban. La politique injuste du deux poids, deux mesures des puissants à l’encontre du monde arabe et l’absence de démarche mobilisatrice et émancipatrice dans ce même monde arabe suscitent désespoir, violence et exil.
Le dossier du nucléaire iranien, la situation en Palestine, en Irak, en Afghanistan, au Pakistan et l’instabilité qui guette toute la région sont symptomatiques de la politique déraisonnable des grandes puissances et l’impuissance des systèmes locaux. La paix dans le monde est menacée par les extrémistes de tous bords, à commencer par ceux qui tiennent actuellement les rênes à Tel-Aviv. Il n’y a pas plus injuste et lâche que les embargos criminels qui frappent les populations désarmées, comme hier en Irak et aujourd’hui à Ghaza et en Cisjordanie: situation inhumaine, marquée par une accélération de la colonisation, qui bafoue tous les principes universels. Ces pratiques déshonorent le droit international et rendent caducs les discours dominants.
La Palestine au centre des enjeux du nouvel ordre
La campagne de la soldatesque israélienne, l’une des plus puissantes armées du monde, menée contre la population civile palestinienne de Ghaza, écrasant des femmes, des personnes âgées et des enfants, avec des armes non conventionnelles, détruisant des écoles, des hôpitaux et des camps de réfugiés, au su et au vu du monde entier, montre le degré d’injustice. Tout le monde a entendu parler de crimes de guerre auparavant, mais la transgression israélienne est différente. Elle a été soutenue par la majorité de la population juive israélienne et commise à ciel ouvert. Cela devrait interpeller la conscience universelle. Par le passé, l’Urss de Staline a commis des crimes dans des goulags éloignés, l’Allemagne nazie pratiquait ses génocides dans des régions cachées et les forces coloniales en Afrique massacraient les populations dans des montagnes ou forêts isolées. Les Israéliens, eux, massacrent en plein jour sous nos yeux. Il n’existe pas de conflit israélo-palestinien, mais un système qui tue dans l’impunité totale.
Il y a une psychose israélienne dans laquelle la cruauté est banalisée. Existe-t-il une possibilité de stopper le sionisme de son expédition sanguinaire? Existe-t-il une possibilité de sauver le cours de l’Histoire? Il ne s’agit pas de se focaliser sur ce drame de colonisation, mais de comprendre que cela bloque toute possibilité d’un ordre mondial juste et qu’Israël est la partie émergée de l’iceberg du monde dominant. Des puissances occidentales par mauvaise conscience sont complices et sujettes à la «politique aveugle de la peur», aggravée par des interventions mortelles de néoconservateurs. Puisque le président Obama, venu pour tenter de mettre fin à la brutalité, semble avoir des difficultés à opérer un vrai changement, tous les pays devraient l’aider, pour mettre fin à la spirale suicidaire. En Occident, l’héritage chrétien permet la possibilité d’une éthique universelle. Il reste à amener les Israéliens, enivrés par le déséquilibre du rapport de force militaire, à rejoindre le reste de l’humanité en adoptant une politique juste et morale. Cela ne se fera pas sans accompagnement de la communauté internationale et d’actes collectifs concrets.
La situation a atteint un tel degré de barbarie que des juifs conscients clament «pas en notre nom», montrant ainsi qu’ils ne sont pas tous inconditionnels du sionisme, et apportent une caution aux mouvements de soutien à la lutte des Palestiniens. Mais le plus important réside dans les raisons politiques du soutien à la lutte des Palestiniens, c’est-à-dire l’injustice commise en 1948 à leur encontre, qui est devenue une tragédie depuis 1967. Il s’agit d’expliciter les raisons politiques par la remise en question de l’idéologie qui sous-tend l’Etat d’Israël, c’est-à-dire le sionisme, qui a conduit à la destruction de la société palestinienne, menée au nom des persécutions antijuives commises en Europe. Le refus sioniste de reconnaître que les Israéliens devraient être comme les autres peuples, entérine a posteriori l’innommable antisémitisme qui voulait séparer les juifs du monde. Garantir la légitime existence et sécurité de deux Etats, israélien et palestinien, égaux en droits et devoirs, côte à côte, passe par le chemin de l’égalité entre les peuples. Tout comme, il n’y a pas d’avenir ni de région stable si la démocratie ne s’instaure pas du dedans des pays arabes. Ce qui est tout à fait possible, contrairement à ce qui est colporté comme prétextes infondés sur les prétendus obstacles culturels et sociaux.
Réinventer des relations internationales fondées sur le droit
Des intellectuels juifs reconnaissent que si le sionisme s’est retrouvé au centre de la vie juive et de l’Occident après le désastre du génocide, il constitue aujourd’hui un danger pour les Juifs et pour le monde entier. Par sa politique inique fondée sur la loi de la jungle, il alimente d’autres extrémismes et mène le monde vers des conflits sans fin et un risque de déflagration. L’éventuel bombardement des sites nucléaires iraniens par Israël qui, paradoxalement, dispose de plus de 250 bombes nucléaires, représente un risque majeur, qui mettra le feu aux poudres. L’Iran a pourtant proposé de coopérer à propos de l’Afghanistan, de la lutte contre le terrorisme, et dans le domaine de l’énergie, ainsi que pour la mise en place d’un système destiné à éliminer les armes nucléaires. Sur le fond, c’est-à-dire la nature du système mondial, la formation du G20, premier signe positif pour relancer le multilatéralisme, ne peut se limiter à calmer les esprits face au désordre et au chaos en perspective, et ne peut suppléer à la réforme de l’ONU et à la force du droit en vue de changer en profondeur la situation déplorable des relations internationales.
A travers le monde, dans les vingt prochaines années la question de la circulation des personnes, de l’immigration et des flux démographiques va se compliquer et nécessitera un traitement humain et équitable. Seuls le codéveloppement, la formation accélérée des ressources humaines des pays du Sud et la révision des règles qui régissent actuellement l’économie mondiale peuvent dessiner un autre horizon. La démographie galopante, couplée aux injustices et aux agressions du système mondial, est en train de transformer des villes et des régions du monde en un champ voué à des formes exacerbées de la violence et des résistances. Pourtant, l’immense majorité des citoyens du monde, sachant qu’il n’y a pas d’alternative au vivre-ensemble, aspirent à la paix et à la justice. Pour répondre à leur attente, les renforcer dans leur conviction et mettre fin à leurs peurs et colères, il reste à réinventer des relations internationales fondées sur le droit et sur le fait qu’il ne devrait pas y avoir de peuple au-dessus de la loi, ni de politique coupée de la morale. Il reste un avenir si, en lieu et place de l’unilatéralisme, de l’arrogance et de l’égoïsme, la logique du dialogue, de la négociation et du respect mutuel l’emporte.
Mustapha Cherif, Professeur en relations internationales
Comment construire un ordre mondial juste ?
L’ordre mondial n’a jamais été autant injuste et inégalitaire.
Comment croire que le prétendu processus de paix israélo-palestinien puisse être relancé dans un contexte de répression, de colonisation et d’inégalités? L’ordre mondial n’a jamais été autant injuste et inégalitaire. Face aux incertitudes, la responsabilité demeure collective. Il n’y a pas d’alternative à un ordre politique transformé pour rééquilibrer les rapports de force. 20 ans après la chute du mur de Berlin et la fin de la logique de Yalta, si le monde est en voie d’unification sur certains aspects liés au progrès technique, à la dictature du marché et à la communication, par contre la stratégie d’hégémonie de puissances néolibérales et les déséquilibres suscitent des réactions et un cycle de violence. Cela peut mener le monde à des catastrophes. Dans ce climat géopolitique explosif, la situation au Moyen-Orient est centrale, sans commune mesure avec d’autres régions du monde. Il y a un enchevêtrement de conflits et de recul du droit jamais connu auparavant. Toute la bonne volonté du monde et tous les gestes d’espérance que les partisans du dialogue des civilisations peuvent exprimer, pour bâtir un monde de paix entre l’Orient et l’Occident, resteront voués à l’impasse, si la question de la colonisation de la Palestine n’est pas réglée.
La violence dont le monde arabe et l’Afrique étaient victimes au XIXe siècle avait plusieurs formes. Aujourd’hui, c’est le retour de la violence sous d’autres formes, encore plus sophistiquées. Des multinationales, des intellectuels et des institutions accompagnent les opérations d’ingérence et d’embargo. Fait aggravant, les inégalités s’amplifient avec la complicité de régimes locaux et les mouvements qui instrumentalisent la religion. Cependant, tout comme le monde musulman n’est pas monolithique, l’Occident ne l’est pas non plus. Des chercheurs et des hommes politiques de la rive nord constatent les injustices et tentent d’y remédier. Avec les USA dirigés aujourd’hui par un président attaché au dialogue, l’Union européenne soucieuse de normes juridiques et les pays du Sud, du Venezuela à la Turquie, et du Brésil à l’Algérie et l’Afrique du Sud, qui sont engagés pacifiquement pour faire reculer la loi du plus fort, il est possible de penser un nouvel ordre international juste.
Un nouvel ordre juste est encore possible
Il est temps d’y penser et d’agir, car sur le plan des valeurs de la mondialisation, l’échec est patent. La crise économique, morale et l’insécurité dominent. Au niveau du monde musulman le cycle de la décadence est loin d’être rectifié. Comme pour feindre d’oublier que la vie elle-même est contredite par une généralisation de la désignification, des caractéristiques du monde actuel incluent une recherche éperdue du profit à tout prix et un intérêt porté sur les modalités du monopole, plutôt que sur ce qui est commun. Alors que généralement l’ère «moderne» est associée avec les Lumières européennes, du milieu du XVIIIe siècle, les causes des dérives actuelles sont rarement interrogées. La violence du système libéralo-militaro-économique porte préjudice autant à l’humanité qu’à la planète, elle s’impose partout, comme continuité du mouvement de déshumanisation. Elle exclut le droit à la différence et le sens de la mesure dans la gestion du monde.
Les réactions de l’extrémisme «politico-religieux» et mafieux, dans ce contexte, renforcent l’anarchie et apportent de l’eau au moulin des nouveaux conquérants. Il n’y a jamais eu autant de concentration des instruments de décision dans un seul pôle, ni autant de forces israéliennes et occidentales au Moyen-Orient. Cela alimente les conflits, multiplie les fronts, affaiblit les Etats et transforme des mouvements de résistance en source de problèmes, de menaces et d’exacerbation des contradictions sur le plan interne, comme pour le Hezbollah au Liban. La politique injuste du deux poids, deux mesures des puissants à l’encontre du monde arabe et l’absence de démarche mobilisatrice et émancipatrice dans ce même monde arabe suscitent désespoir, violence et exil.
Le dossier du nucléaire iranien, la situation en Palestine, en Irak, en Afghanistan, au Pakistan et l’instabilité qui guette toute la région sont symptomatiques de la politique déraisonnable des grandes puissances et l’impuissance des systèmes locaux. La paix dans le monde est menacée par les extrémistes de tous bords, à commencer par ceux qui tiennent actuellement les rênes à Tel-Aviv. Il n’y a pas plus injuste et lâche que les embargos criminels qui frappent les populations désarmées, comme hier en Irak et aujourd’hui à Ghaza et en Cisjordanie: situation inhumaine, marquée par une accélération de la colonisation, qui bafoue tous les principes universels. Ces pratiques déshonorent le droit international et rendent caducs les discours dominants.
La Palestine au centre des enjeux du nouvel ordre
La campagne de la soldatesque israélienne, l’une des plus puissantes armées du monde, menée contre la population civile palestinienne de Ghaza, écrasant des femmes, des personnes âgées et des enfants, avec des armes non conventionnelles, détruisant des écoles, des hôpitaux et des camps de réfugiés, au su et au vu du monde entier, montre le degré d’injustice. Tout le monde a entendu parler de crimes de guerre auparavant, mais la transgression israélienne est différente. Elle a été soutenue par la majorité de la population juive israélienne et commise à ciel ouvert. Cela devrait interpeller la conscience universelle. Par le passé, l’Urss de Staline a commis des crimes dans des goulags éloignés, l’Allemagne nazie pratiquait ses génocides dans des régions cachées et les forces coloniales en Afrique massacraient les populations dans des montagnes ou forêts isolées. Les Israéliens, eux, massacrent en plein jour sous nos yeux. Il n’existe pas de conflit israélo-palestinien, mais un système qui tue dans l’impunité totale.
Il y a une psychose israélienne dans laquelle la cruauté est banalisée. Existe-t-il une possibilité de stopper le sionisme de son expédition sanguinaire? Existe-t-il une possibilité de sauver le cours de l’Histoire? Il ne s’agit pas de se focaliser sur ce drame de colonisation, mais de comprendre que cela bloque toute possibilité d’un ordre mondial juste et qu’Israël est la partie émergée de l’iceberg du monde dominant. Des puissances occidentales par mauvaise conscience sont complices et sujettes à la «politique aveugle de la peur», aggravée par des interventions mortelles de néoconservateurs. Puisque le président Obama, venu pour tenter de mettre fin à la brutalité, semble avoir des difficultés à opérer un vrai changement, tous les pays devraient l’aider, pour mettre fin à la spirale suicidaire. En Occident, l’héritage chrétien permet la possibilité d’une éthique universelle. Il reste à amener les Israéliens, enivrés par le déséquilibre du rapport de force militaire, à rejoindre le reste de l’humanité en adoptant une politique juste et morale. Cela ne se fera pas sans accompagnement de la communauté internationale et d’actes collectifs concrets.
La situation a atteint un tel degré de barbarie que des juifs conscients clament «pas en notre nom», montrant ainsi qu’ils ne sont pas tous inconditionnels du sionisme, et apportent une caution aux mouvements de soutien à la lutte des Palestiniens. Mais le plus important réside dans les raisons politiques du soutien à la lutte des Palestiniens, c’est-à-dire l’injustice commise en 1948 à leur encontre, qui est devenue une tragédie depuis 1967. Il s’agit d’expliciter les raisons politiques par la remise en question de l’idéologie qui sous-tend l’Etat d’Israël, c’est-à-dire le sionisme, qui a conduit à la destruction de la société palestinienne, menée au nom des persécutions antijuives commises en Europe. Le refus sioniste de reconnaître que les Israéliens devraient être comme les autres peuples, entérine a posteriori l’innommable antisémitisme qui voulait séparer les juifs du monde. Garantir la légitime existence et sécurité de deux Etats, israélien et palestinien, égaux en droits et devoirs, côte à côte, passe par le chemin de l’égalité entre les peuples. Tout comme, il n’y a pas d’avenir ni de région stable si la démocratie ne s’instaure pas du dedans des pays arabes. Ce qui est tout à fait possible, contrairement à ce qui est colporté comme prétextes infondés sur les prétendus obstacles culturels et sociaux.
Réinventer des relations internationales fondées sur le droit
Des intellectuels juifs reconnaissent que si le sionisme s’est retrouvé au centre de la vie juive et de l’Occident après le désastre du génocide, il constitue aujourd’hui un danger pour les Juifs et pour le monde entier. Par sa politique inique fondée sur la loi de la jungle, il alimente d’autres extrémismes et mène le monde vers des conflits sans fin et un risque de déflagration. L’éventuel bombardement des sites nucléaires iraniens par Israël qui, paradoxalement, dispose de plus de 250 bombes nucléaires, représente un risque majeur, qui mettra le feu aux poudres. L’Iran a pourtant proposé de coopérer à propos de l’Afghanistan, de la lutte contre le terrorisme, et dans le domaine de l’énergie, ainsi que pour la mise en place d’un système destiné à éliminer les armes nucléaires. Sur le fond, c’est-à-dire la nature du système mondial, la formation du G20, premier signe positif pour relancer le multilatéralisme, ne peut se limiter à calmer les esprits face au désordre et au chaos en perspective, et ne peut suppléer à la réforme de l’ONU et à la force du droit en vue de changer en profondeur la situation déplorable des relations internationales.
A travers le monde, dans les vingt prochaines années la question de la circulation des personnes, de l’immigration et des flux démographiques va se compliquer et nécessitera un traitement humain et équitable. Seuls le codéveloppement, la formation accélérée des ressources humaines des pays du Sud et la révision des règles qui régissent actuellement l’économie mondiale peuvent dessiner un autre horizon. La démographie galopante, couplée aux injustices et aux agressions du système mondial, est en train de transformer des villes et des régions du monde en un champ voué à des formes exacerbées de la violence et des résistances. Pourtant, l’immense majorité des citoyens du monde, sachant qu’il n’y a pas d’alternative au vivre-ensemble, aspirent à la paix et à la justice. Pour répondre à leur attente, les renforcer dans leur conviction et mettre fin à leurs peurs et colères, il reste à réinventer des relations internationales fondées sur le droit et sur le fait qu’il ne devrait pas y avoir de peuple au-dessus de la loi, ni de politique coupée de la morale. Il reste un avenir si, en lieu et place de l’unilatéralisme, de l’arrogance et de l’égoïsme, la logique du dialogue, de la négociation et du respect mutuel l’emporte.
Mustapha Cherif, Professeur en relations internationales
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Re: Crise diplomatique
Désaccords au concert des Nations unies
RécitTandis qu’Obama a tendu la main au reste du monde, Kadhafi et Ahmadinejad ont multiplié les provocations hier à New York.
Le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi déchire le texte fondateur des Nations unies, à la tribune de l'ONU le 23 septembre 2009 (AFP Stan Honda)
Le lancement de la 64e Assemblée générale de l’ONU s’est fait aux couleurs de l’Amérique. Ban Ki-moon a ouvert la danse avec un discours aux accents explicitement pro-atlantiques, devant 120 chefs d’Etat ou de gouvernement. «S’il y a jamais eu un bon moment pour agir dans un esprit multilatéral renouvelé, c’est bien maintenant», leur a-t-il lancé, en appelant les 192 membres de l’organisation à une «unité d’objectif et d’action» pour répondre aux défis du climat, du nucléaire et de la pauvreté. Si le secrétaire général souhaitait rendre hommage à Barack Obama et à son multilatéralisme, il ne pouvait mieux choisir ses mots. Après huit ans d’une administration Bush ayant délibérément boudé le «machin», la glace est bel et bien brisée entre les Nations unies et Washington.
Lula da Silva Stopper le putsch au Honduras
Le premier chef d’Etat à prendre la parole était Luiz Inácio Lula da Silva. Le président brésilien a profité de sa présence dans l’enceinte internationale pour en appeler à la restitution immédiate du pouvoir au président déchu du Honduras, Manuel Zelaya. Lequel, ironie du sort, avait été désigné orateur à cette même Assemblée générale, alors même qu’il venait d’être renversé.
Barack Obama Vers une nouvelle ère
Moment phare de la journée, l’intervention du président américain, dont c’était le premier discours devant l’assemblée depuis son investiture en janvier. Barack Obama, souvent applaudi, s’est posé aux antipodes de son prédécesseur, George W. Bush, en plaidant pour la mise en place «d’une nouvelle ère de coopération multilatérale, basée sur un intérêt et un respect mutuels». Pour preuve de sa bonne volonté, Obama a dressé, tel un inventaire à la Prévert, la liste des efforts menés en ce sens par son gouvernement depuis neuf mois. «Une période qui peut sembler longue pour certains», a-t-il plaisanté, avant de citer l’interdiction de la torture, la fermeture de Guantánamo, la gestion de la transition politique en Irak, la nomination d’un émissaire pour le Proche-Orient… Sur le dossier de la prolifération nucléaire, le leader démocrate a mis en garde, sans trop en faire, Téhéran et Pyongyang. «Dans leurs actions jusqu’à présent, les gouvernements de la Corée du Nord et d’Iran menacent de nous entraîner sur une pente dangereuse», a-t-il fait remarquer, avant de prévenir que «les nations qui refusent d’assumer leurs obligations devront en assumer les conséquences». Une menace dont il pourrait commencer à définir les contours avec ses partenaires européens, aujourd’hui, lors du sommet exceptionnel du Conseil de sécurité qu’il présidera et qui sera consacré à la non-prolifération et au désarmement nucléaires.
Muammar Kadhafi Un show anti-impérialiste
En prenant la parole à la même tribune quelques minutes plus tard, Muammar Kadhafi, qui se présente entre autres comme le «roi des rois d’Afrique», a félicité «notre fils Obama» pour son premier discours devant l’Assemblée générale. L’air nerveux, buttant sur les mots, le colonel, dont c’était la première apparition en quarante ans de pouvoir, s’est lancé dans une interminable diatribe contre le Conseil de sécurité, que son pays présidera à la fin du mois. Brandissant le préambule de la Charte des Nations unies, qu’il a fini même par jeter, Kadhafi s’est porté en défenseur des «petits Etats» qui subissent le «terrorisme des superpuissances» disposant «injustement» d’un siège de membre permanent au sein du Conseil. Sa bête noire ? Le droit de veto qui leur est accordé, «contraire à la Charte de l’ONU». «Le Conseil de sécurité devrait être rebaptisé Conseil de terreur !» s’est-t-il insurgé. Faisant fi de la règle onusienne qui limite les discours à une durée de quinze minutes, Kadhafi a, pendant plus d’une heure, pris à partie les délégués de l’ONU, leur reprochant de se contenter de prononcer «de beaux discours sans jamais les mettre en application». Un peu comme feraient les orateurs se retrouvant à Hyde Park, a-t-il ironisé.
Devant le siège des Nations unies, des centaines de manifestants mobilisés par l’organisation Nation of Islam du leader noir controversé Louis Farrakhan, célébraient la venue de Kadhafi sur le sol américain. Tandis qu’en face, une petite cinquantaine d’opposants au régime libyen, le qualifiait de «meurtrier». La majorité des 270 victimes de l’attentat de Lockerbie étaient de nationalité américaine. Et la libération récente par l’Ecosse du Libyen qui en était l’instigateur, Abdelbaset al-Megrahi, a provoqué un tollé aux Etats-Unis. C’est d’ailleurs en réaction à cette libération que le dirigeant libyen a bien failli finir SDF à New York. Non seulement la ville du New Jersey où il avait l’intention de planter sa tente bédouine l’a gentiment prié d’aller voir ailleurs, mais aucun hôtel new-yorkais ne voulait de lui. Kadhafi a finalement dû se rabattre sur le QG de la mission de son pays auprès des Nations unies.
Mahmoud Ahmadinejad Traité en pestiféré
Retardé par l’interminable prestation de Kadhafi, le discours de Nicolas Sarkozy devait intervenir plus tard dans la journée (lire ci-contre), à quelques heures de celui de son homologue iranien, qui la veille, l’avait pris à partie, en estimant que le peuple français «mérite mieux», que le président Sarkozy. Les collaborateurs de Mahmoud Ahmadinejad se voulaient toutefois rassurants, promettant que son discours serait un «message de paix».
Il n’empêche, d’importantes manifestations, menées par des organisations juives et des groupes de dissidents iraniens, étaient prévues devant le siège de l’ONU. Quant aux délégations des vingt-sept pays de l’Union européenne, elles menaçaient de quitter la salle en cas de nouvelle «provocation» de sa part. Mahmoud Ahmadinejad, «bien moins populaire encore que la grippe porcine aux Etats-Unis», dixit le New York Times, sera littéralement fui par son homologue américain. La première fois que Barack Obama avait exprimé le désir d’ouvrir un dialogue direct avec le président iranien, sans conditions, c’était il y a deux ans, alors qu’il n’était que sénateur de l’Illinois. Cette semaine, les deux leaders se retrouvent pour la première fois dans la même ville, mais les services secrets américains ont tout fait pour empêcher qu’ils ne se croisent. Entre-temps, il y a eu l’élection contestée du mois de juin et la répression sanglante des manifestations d’opposants. Une seule poignée de mains ou des regards échangés avec le président le plus populaire de l’Occident et c’est la légitimité assurée pour Ahmadinejad, de retour chez lui. Un tel geste, qui fragiliserait l’opposition naissante en Iran, serait du pain bénit pour les rivaux républicains de Barack Obama et ferait hurler Israël. Autant dire que la Maison Blanche ne veut pas entendre parler de cette éventualité.
http://www.liberation.fr/monde/0101593011-desaccords-au-concert-des-nations-unies
RécitTandis qu’Obama a tendu la main au reste du monde, Kadhafi et Ahmadinejad ont multiplié les provocations hier à New York.
Le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi déchire le texte fondateur des Nations unies, à la tribune de l'ONU le 23 septembre 2009 (AFP Stan Honda)
Le lancement de la 64e Assemblée générale de l’ONU s’est fait aux couleurs de l’Amérique. Ban Ki-moon a ouvert la danse avec un discours aux accents explicitement pro-atlantiques, devant 120 chefs d’Etat ou de gouvernement. «S’il y a jamais eu un bon moment pour agir dans un esprit multilatéral renouvelé, c’est bien maintenant», leur a-t-il lancé, en appelant les 192 membres de l’organisation à une «unité d’objectif et d’action» pour répondre aux défis du climat, du nucléaire et de la pauvreté. Si le secrétaire général souhaitait rendre hommage à Barack Obama et à son multilatéralisme, il ne pouvait mieux choisir ses mots. Après huit ans d’une administration Bush ayant délibérément boudé le «machin», la glace est bel et bien brisée entre les Nations unies et Washington.
Lula da Silva Stopper le putsch au Honduras
Le premier chef d’Etat à prendre la parole était Luiz Inácio Lula da Silva. Le président brésilien a profité de sa présence dans l’enceinte internationale pour en appeler à la restitution immédiate du pouvoir au président déchu du Honduras, Manuel Zelaya. Lequel, ironie du sort, avait été désigné orateur à cette même Assemblée générale, alors même qu’il venait d’être renversé.
Barack Obama Vers une nouvelle ère
Moment phare de la journée, l’intervention du président américain, dont c’était le premier discours devant l’assemblée depuis son investiture en janvier. Barack Obama, souvent applaudi, s’est posé aux antipodes de son prédécesseur, George W. Bush, en plaidant pour la mise en place «d’une nouvelle ère de coopération multilatérale, basée sur un intérêt et un respect mutuels». Pour preuve de sa bonne volonté, Obama a dressé, tel un inventaire à la Prévert, la liste des efforts menés en ce sens par son gouvernement depuis neuf mois. «Une période qui peut sembler longue pour certains», a-t-il plaisanté, avant de citer l’interdiction de la torture, la fermeture de Guantánamo, la gestion de la transition politique en Irak, la nomination d’un émissaire pour le Proche-Orient… Sur le dossier de la prolifération nucléaire, le leader démocrate a mis en garde, sans trop en faire, Téhéran et Pyongyang. «Dans leurs actions jusqu’à présent, les gouvernements de la Corée du Nord et d’Iran menacent de nous entraîner sur une pente dangereuse», a-t-il fait remarquer, avant de prévenir que «les nations qui refusent d’assumer leurs obligations devront en assumer les conséquences». Une menace dont il pourrait commencer à définir les contours avec ses partenaires européens, aujourd’hui, lors du sommet exceptionnel du Conseil de sécurité qu’il présidera et qui sera consacré à la non-prolifération et au désarmement nucléaires.
Muammar Kadhafi Un show anti-impérialiste
En prenant la parole à la même tribune quelques minutes plus tard, Muammar Kadhafi, qui se présente entre autres comme le «roi des rois d’Afrique», a félicité «notre fils Obama» pour son premier discours devant l’Assemblée générale. L’air nerveux, buttant sur les mots, le colonel, dont c’était la première apparition en quarante ans de pouvoir, s’est lancé dans une interminable diatribe contre le Conseil de sécurité, que son pays présidera à la fin du mois. Brandissant le préambule de la Charte des Nations unies, qu’il a fini même par jeter, Kadhafi s’est porté en défenseur des «petits Etats» qui subissent le «terrorisme des superpuissances» disposant «injustement» d’un siège de membre permanent au sein du Conseil. Sa bête noire ? Le droit de veto qui leur est accordé, «contraire à la Charte de l’ONU». «Le Conseil de sécurité devrait être rebaptisé Conseil de terreur !» s’est-t-il insurgé. Faisant fi de la règle onusienne qui limite les discours à une durée de quinze minutes, Kadhafi a, pendant plus d’une heure, pris à partie les délégués de l’ONU, leur reprochant de se contenter de prononcer «de beaux discours sans jamais les mettre en application». Un peu comme feraient les orateurs se retrouvant à Hyde Park, a-t-il ironisé.
Devant le siège des Nations unies, des centaines de manifestants mobilisés par l’organisation Nation of Islam du leader noir controversé Louis Farrakhan, célébraient la venue de Kadhafi sur le sol américain. Tandis qu’en face, une petite cinquantaine d’opposants au régime libyen, le qualifiait de «meurtrier». La majorité des 270 victimes de l’attentat de Lockerbie étaient de nationalité américaine. Et la libération récente par l’Ecosse du Libyen qui en était l’instigateur, Abdelbaset al-Megrahi, a provoqué un tollé aux Etats-Unis. C’est d’ailleurs en réaction à cette libération que le dirigeant libyen a bien failli finir SDF à New York. Non seulement la ville du New Jersey où il avait l’intention de planter sa tente bédouine l’a gentiment prié d’aller voir ailleurs, mais aucun hôtel new-yorkais ne voulait de lui. Kadhafi a finalement dû se rabattre sur le QG de la mission de son pays auprès des Nations unies.
Mahmoud Ahmadinejad Traité en pestiféré
Retardé par l’interminable prestation de Kadhafi, le discours de Nicolas Sarkozy devait intervenir plus tard dans la journée (lire ci-contre), à quelques heures de celui de son homologue iranien, qui la veille, l’avait pris à partie, en estimant que le peuple français «mérite mieux», que le président Sarkozy. Les collaborateurs de Mahmoud Ahmadinejad se voulaient toutefois rassurants, promettant que son discours serait un «message de paix».
Il n’empêche, d’importantes manifestations, menées par des organisations juives et des groupes de dissidents iraniens, étaient prévues devant le siège de l’ONU. Quant aux délégations des vingt-sept pays de l’Union européenne, elles menaçaient de quitter la salle en cas de nouvelle «provocation» de sa part. Mahmoud Ahmadinejad, «bien moins populaire encore que la grippe porcine aux Etats-Unis», dixit le New York Times, sera littéralement fui par son homologue américain. La première fois que Barack Obama avait exprimé le désir d’ouvrir un dialogue direct avec le président iranien, sans conditions, c’était il y a deux ans, alors qu’il n’était que sénateur de l’Illinois. Cette semaine, les deux leaders se retrouvent pour la première fois dans la même ville, mais les services secrets américains ont tout fait pour empêcher qu’ils ne se croisent. Entre-temps, il y a eu l’élection contestée du mois de juin et la répression sanglante des manifestations d’opposants. Une seule poignée de mains ou des regards échangés avec le président le plus populaire de l’Occident et c’est la légitimité assurée pour Ahmadinejad, de retour chez lui. Un tel geste, qui fragiliserait l’opposition naissante en Iran, serait du pain bénit pour les rivaux républicains de Barack Obama et ferait hurler Israël. Autant dire que la Maison Blanche ne veut pas entendre parler de cette éventualité.
http://www.liberation.fr/monde/0101593011-desaccords-au-concert-des-nations-unies
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France-Iran
France-Iran :Sarkozy refuse de céder au "chantage" de l'Iran
Alors que Mahmoud Ahmadinejad a déclaré que la libération de Clotilde Reiss dépendait du sort d'Iraniens détenus en France, le président français a répondu qu'il n'échangera pas "l’assassin de Chapour Bakhtiar" contre une "innocente".
Les relations franco-iraniennes, particulièrement tendues après l’arrestation et l’emprisonnement de l’universitaire française Clotilde Reiss, ne vont pas en s’améliorant.
Mercredi, lors d’un entretien à France 2 et TF1 depuis New York où il participait à l’Assemblée générale annuelle de l’ONU, le président français Nicolas Sarkozy a assuré que la France ne cèderait pas au "chantage" de l’Iran.
"L’agence officielle Irna a parlé d’une ‘intervention précipitée’ [de Nicolas Sarkozy] , rapporte Siavosh Ghazi, correspondant de France 24 en Iran. Mais les autorités iraniennes n’ont pas encore officiellement réagi".
Mardi au cours d’une interview accordée à la télévision française, son homologue iranien Mahmoud Ahmadinejad avait évoqué une éventuelle libération de Clotilde Reiss en échange de la remise en liberté de deux iraniens détenus en France.
L’un des détenus auquel le président iranien a fait référence est Ali Vakili Rad, l’assassin de l’ex-Premier ministre iranien Chapour Bakhtiar, emprisonné en France depuis 18 ans. L’homme, aujourd’hui âgé d’une cinquantaine d’années, faisait partie du commando qui, en août 1991, a égorgé l’ancien Premier ministre et son secrétaire, à son domicile de Suresnes, en région parisienne.
Ali Valiki Rad a été arrêté quelques jours plus tard en Suisse, et condamné à une peine de prison à perpétuité en 1994. Ses deux complices ont réussi à fuir vers l’Iran et n’ont jamais été arrêtés. La justice française étudie actuellement la demande de libération conditionnelle vers l’Iran déposée par l’avocat d’Ali Valiki Rad en août dernier.
L’autre détenu qu’a évoqué Mahmoud Ahmadinejad a, lui, un casier judiciaire moins lourd. Majid Kakavand, sous le coup d’un mandat d’arrêt international émis par les Etats-Unis, a été arrêté à l’aéroport de Roissy en mars 2009. Il est accusé d’avoir acheté sur Internet, et via une société écran, du matériel électronique militaire sensible. Il a été remis en liberté le 27 août mais reste assigné à résidence dans l’attente d’une décision sur son éventuelle extradition vers les Etats-Unis.
"Il n’y aura pas d’échange et le président iranien le sait bien", a commenté mercredi soit Nicolas Sarkozy. "Est-ce que vous croyez que je suis un homme à aller échanger l’assassin de Chapour Bakhtiar contre une jeune étudiante dont le seul crime est de parler la langue l’Iran et d’aimer la civilisation perse ? Clotilde Reiss est innocente".
L’universitaire française de 24 ans a été arrêtée le 1er juillet dernier et accusée d’espionnage pour avoir participé aux protestations postélectorales en Iran et envoyé des mails et des photos prises au cours des manifestations.
Elle a été libérée de prison le 16 août mais reste sous contrôle judiciaire. Elle est actuellement hébergée à l’ambassade de France à Téhéran où elle est assignée à résidence dans l’attente d’une décision du juge sur son éventuelle libération.
http://www.france24.com/fr/20090924-clothilde-reiss-echange-chantage-sarkozy-ahmadinejad-iran-bakhtiar-detenu-france
Alors que Mahmoud Ahmadinejad a déclaré que la libération de Clotilde Reiss dépendait du sort d'Iraniens détenus en France, le président français a répondu qu'il n'échangera pas "l’assassin de Chapour Bakhtiar" contre une "innocente".
Les relations franco-iraniennes, particulièrement tendues après l’arrestation et l’emprisonnement de l’universitaire française Clotilde Reiss, ne vont pas en s’améliorant.
Mercredi, lors d’un entretien à France 2 et TF1 depuis New York où il participait à l’Assemblée générale annuelle de l’ONU, le président français Nicolas Sarkozy a assuré que la France ne cèderait pas au "chantage" de l’Iran.
"L’agence officielle Irna a parlé d’une ‘intervention précipitée’ [de Nicolas Sarkozy] , rapporte Siavosh Ghazi, correspondant de France 24 en Iran. Mais les autorités iraniennes n’ont pas encore officiellement réagi".
Mardi au cours d’une interview accordée à la télévision française, son homologue iranien Mahmoud Ahmadinejad avait évoqué une éventuelle libération de Clotilde Reiss en échange de la remise en liberté de deux iraniens détenus en France.
L’un des détenus auquel le président iranien a fait référence est Ali Vakili Rad, l’assassin de l’ex-Premier ministre iranien Chapour Bakhtiar, emprisonné en France depuis 18 ans. L’homme, aujourd’hui âgé d’une cinquantaine d’années, faisait partie du commando qui, en août 1991, a égorgé l’ancien Premier ministre et son secrétaire, à son domicile de Suresnes, en région parisienne.
Ali Valiki Rad a été arrêté quelques jours plus tard en Suisse, et condamné à une peine de prison à perpétuité en 1994. Ses deux complices ont réussi à fuir vers l’Iran et n’ont jamais été arrêtés. La justice française étudie actuellement la demande de libération conditionnelle vers l’Iran déposée par l’avocat d’Ali Valiki Rad en août dernier.
L’autre détenu qu’a évoqué Mahmoud Ahmadinejad a, lui, un casier judiciaire moins lourd. Majid Kakavand, sous le coup d’un mandat d’arrêt international émis par les Etats-Unis, a été arrêté à l’aéroport de Roissy en mars 2009. Il est accusé d’avoir acheté sur Internet, et via une société écran, du matériel électronique militaire sensible. Il a été remis en liberté le 27 août mais reste assigné à résidence dans l’attente d’une décision sur son éventuelle extradition vers les Etats-Unis.
"Il n’y aura pas d’échange et le président iranien le sait bien", a commenté mercredi soit Nicolas Sarkozy. "Est-ce que vous croyez que je suis un homme à aller échanger l’assassin de Chapour Bakhtiar contre une jeune étudiante dont le seul crime est de parler la langue l’Iran et d’aimer la civilisation perse ? Clotilde Reiss est innocente".
L’universitaire française de 24 ans a été arrêtée le 1er juillet dernier et accusée d’espionnage pour avoir participé aux protestations postélectorales en Iran et envoyé des mails et des photos prises au cours des manifestations.
Elle a été libérée de prison le 16 août mais reste sous contrôle judiciaire. Elle est actuellement hébergée à l’ambassade de France à Téhéran où elle est assignée à résidence dans l’attente d’une décision du juge sur son éventuelle libération.
http://www.france24.com/fr/20090924-clothilde-reiss-echange-chantage-sarkozy-ahmadinejad-iran-bakhtiar-detenu-france
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Re: Crise diplomatique
Silence...le "Roi de l'Afrique" parle!
Le Colonel et « toujours Président » libyen, Mouammar Kadhafi a tenu un discours marathon, lors de l’Assemblée des Nations Unies à New York. Si sur la forme, Kadhafi a tordu les règles du protocole en se donnant une heure quarante minutes de temps de parole – contre quinze minutes initialement prévues – jusqu’à épuiser son traducteur et exaspérer son auditoire stoïque, il a en même temps soulevé des points qui méritent qu’on s’y attarde.
Kadhafi a affirmé que l’Afrique devrait recevoir 7. 770 milliards de dollars de compensation pour avoir été colonisée par les Européens. Même s’il n’a pas précisé la gymnastique qui a conduit à ce montant, Kadhafi remet en selle une vieille doléance qui appelle à la réparation des dommages subis par l’Afrique et infligés par la colonisation. Sur ce chapitre, des voix s’élèvent pour dénoncer cette idée qui ne fait que renforcer ce sentiment de « victimisation » chronique qui maintient les Africains dans les chaines de l’inertie et de la complainte permanente stérile. La politique du rétroviseur qui veut que l’histoire soit toujours présente pour servir d’alibi et de prétexte à son propre échec d’aujourd’hui, est une attitude devant être dépassée. En outre, aussi longtemps qu’une responsabilité collective qui doit tenir en compte aussi bien l’aspect temporel que générationnel du problème, n’est pas établie, il sera difficile – voire impossible – de trainer le peuple européen hic et nunc, au banc des accusés et des fautifs. Et l’idée même d’une réparation financière est rejetée par certains qui y voient une vile entreprise de vénalité.
Le leader Libyen a aussi largement consacré une partie de son discours à la guerre contre le terrorisme en Afghanistan. Ainsi a-t-il dénoncé l’iniquité et la stupidité de cette guerre en déclarant : « Qui a dit que les talibans sont des ennemis? Oussama Ben Laden est-il un taliban? Non. Ceux qui ont attaqué le World Trade Center à New York étaient-ils talibans, étaient-ils afghans? Non », a-t-il martelé.
Kadhafi pose ici un problème philosophique sérieux (peut-être sans le vouloir !) qui a à voir non seulement avec la nature même de cette « nouvelle guerre » contre le terrorisme, mais aussi avec les enjeux moraux et politiques de cette « guerre juste » menée contre les Talibans. Le guide libyen semble dénoncer (à bon droit ?) l’agression du peuple Afghan qui n’a en fait commis de péché que d’avoir sur son sol des terroristes. Si tel est le cas que cette guerre obéisse aux principes de la guerre juste, il sera sans doute difficile à satisfaire les critères de proportionnalité et de discrimination qui sont chers aux théoriciens de la guerre juste. Et ceci au vu des grosses pertes humaines de civils et du large fossé qui existe entre les moyens de guerre utilisés.
Dans son marathon du jour, celui qui s’est autoproclamé « Président de l’Afrique » continue sur sa lancée polémique : « si les talibans veulent établir un État religieux, OK, comme le Vatican. Le Vatican constitue-t-il un danger pour nous? Non, » a dit M. Kadhafi aux représentants des 192 États membres de l’ONU ». Un État religieux, personne n’est et ne doit être contre, en principe. Après tout, il y a des Républiques islamiques, n’est-ce pas ? Le problème se trouve moins dans la dénomination que dans le contenu donné à ces États religieux en général, et dans la manière dont ces derniers se conduisent par rapport à leurs propres citoyens et aux autres États en particulier. La coquille du religieux n’a de sens que mise en rapport avec les réalités de l’existentialité des États et des hommes.
Il est difficile de se pencher en quelques lignes sur un discours aussi long et décousu que celui de Kadhafi. Mais il est utile de retenir que pendant que Kadhafi verse dans la polémique, la provocation et l’autoglorification, il a encore quelque chose d’intéressant à dire. Seulement, il faudrait aller au-delà de ce qu’il dit mal, de ce qu’il a dit sans le vouloir, et de ce qu’il n’a pas pu dire. C’est après que les manquements de l’homme se seront effacés que surgit la richesse du discours.
Dr. Cheikh Mbacké Gueye
http://cheikh-m-gueye.blogs.nouvelobs.com/
Le Colonel et « toujours Président » libyen, Mouammar Kadhafi a tenu un discours marathon, lors de l’Assemblée des Nations Unies à New York. Si sur la forme, Kadhafi a tordu les règles du protocole en se donnant une heure quarante minutes de temps de parole – contre quinze minutes initialement prévues – jusqu’à épuiser son traducteur et exaspérer son auditoire stoïque, il a en même temps soulevé des points qui méritent qu’on s’y attarde.
Kadhafi a affirmé que l’Afrique devrait recevoir 7. 770 milliards de dollars de compensation pour avoir été colonisée par les Européens. Même s’il n’a pas précisé la gymnastique qui a conduit à ce montant, Kadhafi remet en selle une vieille doléance qui appelle à la réparation des dommages subis par l’Afrique et infligés par la colonisation. Sur ce chapitre, des voix s’élèvent pour dénoncer cette idée qui ne fait que renforcer ce sentiment de « victimisation » chronique qui maintient les Africains dans les chaines de l’inertie et de la complainte permanente stérile. La politique du rétroviseur qui veut que l’histoire soit toujours présente pour servir d’alibi et de prétexte à son propre échec d’aujourd’hui, est une attitude devant être dépassée. En outre, aussi longtemps qu’une responsabilité collective qui doit tenir en compte aussi bien l’aspect temporel que générationnel du problème, n’est pas établie, il sera difficile – voire impossible – de trainer le peuple européen hic et nunc, au banc des accusés et des fautifs. Et l’idée même d’une réparation financière est rejetée par certains qui y voient une vile entreprise de vénalité.
Le leader Libyen a aussi largement consacré une partie de son discours à la guerre contre le terrorisme en Afghanistan. Ainsi a-t-il dénoncé l’iniquité et la stupidité de cette guerre en déclarant : « Qui a dit que les talibans sont des ennemis? Oussama Ben Laden est-il un taliban? Non. Ceux qui ont attaqué le World Trade Center à New York étaient-ils talibans, étaient-ils afghans? Non », a-t-il martelé.
Kadhafi pose ici un problème philosophique sérieux (peut-être sans le vouloir !) qui a à voir non seulement avec la nature même de cette « nouvelle guerre » contre le terrorisme, mais aussi avec les enjeux moraux et politiques de cette « guerre juste » menée contre les Talibans. Le guide libyen semble dénoncer (à bon droit ?) l’agression du peuple Afghan qui n’a en fait commis de péché que d’avoir sur son sol des terroristes. Si tel est le cas que cette guerre obéisse aux principes de la guerre juste, il sera sans doute difficile à satisfaire les critères de proportionnalité et de discrimination qui sont chers aux théoriciens de la guerre juste. Et ceci au vu des grosses pertes humaines de civils et du large fossé qui existe entre les moyens de guerre utilisés.
Dans son marathon du jour, celui qui s’est autoproclamé « Président de l’Afrique » continue sur sa lancée polémique : « si les talibans veulent établir un État religieux, OK, comme le Vatican. Le Vatican constitue-t-il un danger pour nous? Non, » a dit M. Kadhafi aux représentants des 192 États membres de l’ONU ». Un État religieux, personne n’est et ne doit être contre, en principe. Après tout, il y a des Républiques islamiques, n’est-ce pas ? Le problème se trouve moins dans la dénomination que dans le contenu donné à ces États religieux en général, et dans la manière dont ces derniers se conduisent par rapport à leurs propres citoyens et aux autres États en particulier. La coquille du religieux n’a de sens que mise en rapport avec les réalités de l’existentialité des États et des hommes.
Il est difficile de se pencher en quelques lignes sur un discours aussi long et décousu que celui de Kadhafi. Mais il est utile de retenir que pendant que Kadhafi verse dans la polémique, la provocation et l’autoglorification, il a encore quelque chose d’intéressant à dire. Seulement, il faudrait aller au-delà de ce qu’il dit mal, de ce qu’il a dit sans le vouloir, et de ce qu’il n’a pas pu dire. C’est après que les manquements de l’homme se seront effacés que surgit la richesse du discours.
Dr. Cheikh Mbacké Gueye
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Re: Crise diplomatique
Colère de la Turquie après la reconnaissance du génocide arménien par le Parlement suédois
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Re: Crise diplomatique
Israël: sur la sellette avec Washington, Netanyahu appelle au "calme"
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s'est efforcé dimanche de minimiser la grave crise qui perdure avec les Etats-Unis sans pour autant revenir sur sa politique de colonisation qui l'a déclenchée.
Impitoyable avec M. Netanyahu, la presse israélienne s'est alarmée de la "crise ouverte" avec Washington, au vu des vives réactions américaines à l'annonce, durant la récente visite du vice-président Joe Biden, d'un nouveau projet de colonisation à Jérusalem-est.
L'annonce de la construction de 1.600 logements juifs dans le secteur à majorité arabe annexé de Jérusalem, a été ressentie comme une "humiliation" par le principal allié d'Israël, a exaspéré les Palestiniens et suscité les condamnations de la communauté internationale.
"A la lecture des journaux, je propose qu'on ne se laisse pas emporter et qu'on se calme. Nous savons traiter ce genre de situations avec sang-froid", a déclaré M. Netanyahu au début d'une réunion du cabinet à Jérusalem.
"Il s'agit d'une erreur regrettable mais non intentionnelle, qui ne doit pas se reproduire", a-t-il ajouté, après avoir mis en place une commission administrative chargée d'enquêter sur les ratés de la visite Biden. Selon son entourage, M. Netanyahu a été "surpris" par la vive réaction américaine.
Mais analystes et médias ne sont pas convaincus.
Pour eux, M. Netanyahu a voulu jouer au plus fin entre l'aile droite de sa coalition, attachée à la colonisation, et les Etats-Unis, qui veulent une relance du processus de paix, et il a échoué pitoyablement.
"Il s'agit d'une crise très sérieuse. Durant sa première année au pouvoir, Netanyahu a très finement manoeuvré, comme un funambule sur son fil. Mais cette fois, il est tombé par terre", estime Alon Liel, un ex-directeur des Affaires étrangères.
"Le moment de vérité est arrivé. Netanyahu doit décider s'il est sérieux et s'il veut répondre honnêtement aux demandes américaines et internationales", dit-il à l'AFP.
Pour le quotidien Haaretz (gauche), "la crise longtemps attendue entre Israël et les Etats-Unis depuis que Benjamin Netanyahu a pris ses fonctions (le 1er avril 2009) a finalement éclaté".
M. Netanyahu "va devoir choisir entre, d'une part ses convictions idéologiques ainsi que son alliance avec la droite, et de l'autre la nécessité de garder le soutien des Etats-Unis", affirme le journal.
Pour l'ensemble des médias locaux, ce soutien est d'autant plus indispensable qu'Israël compte sur Washington pour stopper le programme nucléaire iranien.
La secrétaire d'Etat Hillary Clinton a, lors d'un entretien téléphonique de près d'une heure avec M. Netanyahu vendredi, employé des mots très durs pour condamner l'attitude israélienne jugée "profondément négative" envers Washington.
Pour tenter de calmer le jeu, le Premier ministre a exprimé ses regrets mais uniquement sur le moment choisi pour annoncer le projet de colonisation. Il a assuré n'avoir pas été tenu au courant, arguant qu'il s'agissait d'un projet de longue date dont la mise en oeuvre prendrait encore des années.
Il n'est pas revenu sur sa politique de colonisation.
Samedi, M. Netanyahu a contacté ses alliés européens les plus proches, la chancelière allemande Angela Merkel et le chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi, les assurant qu'il n'y avait pas "d'accélération de la colonisation".
Il a souligné que sa politique ne différait pas de celle de ses prédécesseurs. Le "monde comprend que les quartiers juifs (établis à Jérusalem-est) continueront à faire partie intégrante d'Israël" dans tout accord de paix futur, a-t-il plaidé.
http://www.tdg.ch
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s'est efforcé dimanche de minimiser la grave crise qui perdure avec les Etats-Unis sans pour autant revenir sur sa politique de colonisation qui l'a déclenchée.
Impitoyable avec M. Netanyahu, la presse israélienne s'est alarmée de la "crise ouverte" avec Washington, au vu des vives réactions américaines à l'annonce, durant la récente visite du vice-président Joe Biden, d'un nouveau projet de colonisation à Jérusalem-est.
L'annonce de la construction de 1.600 logements juifs dans le secteur à majorité arabe annexé de Jérusalem, a été ressentie comme une "humiliation" par le principal allié d'Israël, a exaspéré les Palestiniens et suscité les condamnations de la communauté internationale.
"A la lecture des journaux, je propose qu'on ne se laisse pas emporter et qu'on se calme. Nous savons traiter ce genre de situations avec sang-froid", a déclaré M. Netanyahu au début d'une réunion du cabinet à Jérusalem.
"Il s'agit d'une erreur regrettable mais non intentionnelle, qui ne doit pas se reproduire", a-t-il ajouté, après avoir mis en place une commission administrative chargée d'enquêter sur les ratés de la visite Biden. Selon son entourage, M. Netanyahu a été "surpris" par la vive réaction américaine.
Mais analystes et médias ne sont pas convaincus.
Pour eux, M. Netanyahu a voulu jouer au plus fin entre l'aile droite de sa coalition, attachée à la colonisation, et les Etats-Unis, qui veulent une relance du processus de paix, et il a échoué pitoyablement.
"Il s'agit d'une crise très sérieuse. Durant sa première année au pouvoir, Netanyahu a très finement manoeuvré, comme un funambule sur son fil. Mais cette fois, il est tombé par terre", estime Alon Liel, un ex-directeur des Affaires étrangères.
"Le moment de vérité est arrivé. Netanyahu doit décider s'il est sérieux et s'il veut répondre honnêtement aux demandes américaines et internationales", dit-il à l'AFP.
Pour le quotidien Haaretz (gauche), "la crise longtemps attendue entre Israël et les Etats-Unis depuis que Benjamin Netanyahu a pris ses fonctions (le 1er avril 2009) a finalement éclaté".
M. Netanyahu "va devoir choisir entre, d'une part ses convictions idéologiques ainsi que son alliance avec la droite, et de l'autre la nécessité de garder le soutien des Etats-Unis", affirme le journal.
Pour l'ensemble des médias locaux, ce soutien est d'autant plus indispensable qu'Israël compte sur Washington pour stopper le programme nucléaire iranien.
La secrétaire d'Etat Hillary Clinton a, lors d'un entretien téléphonique de près d'une heure avec M. Netanyahu vendredi, employé des mots très durs pour condamner l'attitude israélienne jugée "profondément négative" envers Washington.
Pour tenter de calmer le jeu, le Premier ministre a exprimé ses regrets mais uniquement sur le moment choisi pour annoncer le projet de colonisation. Il a assuré n'avoir pas été tenu au courant, arguant qu'il s'agissait d'un projet de longue date dont la mise en oeuvre prendrait encore des années.
Il n'est pas revenu sur sa politique de colonisation.
Samedi, M. Netanyahu a contacté ses alliés européens les plus proches, la chancelière allemande Angela Merkel et le chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi, les assurant qu'il n'y avait pas "d'accélération de la colonisation".
Il a souligné que sa politique ne différait pas de celle de ses prédécesseurs. Le "monde comprend que les quartiers juifs (établis à Jérusalem-est) continueront à faire partie intégrante d'Israël" dans tout accord de paix futur, a-t-il plaidé.
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Re: Crise diplomatique
Hannibal Kadhafi: «Jetez Calmy-Rey dans le lac»
Pour le fils du dirigeant libyen, la cheffe de la diplomatie suisse est derrière la publication des photos dans la "Tribune de Genève".
Hannibal Khadafi reproche à la cheffe de la diplomatie suisse Micheline Calmy-Rey sa gestion de la crise diplomatique entre la Suisse et la Libye. Hier, le Tribunal de 1ère instance de Genève a été saisi jeudi de l'affaire des photos d'identité judiciaire d'Hannibal Kadhafi publiées dans la «Tribune de Genève». Le fils du leader libyen, qui réclame réparation pour tort moral, refuse toute indemnité financière.
Interrogé par l'AFP en soirée, il s'en est pris tout particulièrement à la cheffe de la diplomatie suisse Micheline Calmy-Rey qu'il a accusée d'être «derrière la publication des (...) photos par la Tribune de Genève' pour des raisons électorales et pour embarraser le président suisse» Hans-Rudolf Merz. «Je l'exhorte à quitter le gouvernement et la politique», a-t-il dit.
Il a appelé le peuple suisse «à jeter la ministre suisse des Affaires étrangères dans le lac de Genève parce que ce gouvernement ne sert pas ses intérêts».
Il a aussi ivement critiqué la Suisse, la décrivant comme un havre financier pour les «trafiquants de drogue, les seigneurs de la guerre et du crime organisé». «Comment la considérer comme un pays de droit et de justice?», a-t-il ajouté.
Arbitrage international
«Nous réclamons un arbitrage international (...) qui prouvera mon innocence», a-t-il ajouté. «Nous avons les preuves que les accusations sont montées de toutes pièces, et nous les montrerons, en temps utile, au monde entier.»
«Je n'ai peur de rien et j'ai confiance dans le fait que ma cause est juste, et c'est pour cela que je demande un arbitrage que la Suisse redoute parce que cela provoquerait un gros scandale», a-t-il dit.
La création d'une telle instance était prévue dans l'accord signé le 20 août 2009 par le président de la Confédération Hans-Rudolf Merz, puis avait été suspendue suite au «kidnapping» des deux Suisses retenus à Tripoli. L'idée aurait été relancée en février dans le cadre des efforts européens de médiation entre les deux pays, mais aucune déclaration d'intention n'a été signée.
Dans une interview publiée jeudi par «La Liberté, le ministre libyen des affaires étrangères, Moussa Koussa, a également réclamé un arbitrage international. Il a en outre accusé la Suisse de ne pas «prendre au sérieux» la crise avec la Libye et de n'avoir «aucune volonté de trouver des solutions». Le journal veut une enquête
Pour rappel, Hannibal Kadhafi réclame une indemnité de 100'000 francs pour tort moral devant la justice. Une somme énorme en regard de la pratique à Genève. En général, la réparation dans ce genre d'affaire n'excède pas les 10'000 francs, a-t-on confirmé de source judicaire.
http://www.lematin.ch
Pour le fils du dirigeant libyen, la cheffe de la diplomatie suisse est derrière la publication des photos dans la "Tribune de Genève".
Hannibal Khadafi reproche à la cheffe de la diplomatie suisse Micheline Calmy-Rey sa gestion de la crise diplomatique entre la Suisse et la Libye. Hier, le Tribunal de 1ère instance de Genève a été saisi jeudi de l'affaire des photos d'identité judiciaire d'Hannibal Kadhafi publiées dans la «Tribune de Genève». Le fils du leader libyen, qui réclame réparation pour tort moral, refuse toute indemnité financière.
Interrogé par l'AFP en soirée, il s'en est pris tout particulièrement à la cheffe de la diplomatie suisse Micheline Calmy-Rey qu'il a accusée d'être «derrière la publication des (...) photos par la Tribune de Genève' pour des raisons électorales et pour embarraser le président suisse» Hans-Rudolf Merz. «Je l'exhorte à quitter le gouvernement et la politique», a-t-il dit.
Il a appelé le peuple suisse «à jeter la ministre suisse des Affaires étrangères dans le lac de Genève parce que ce gouvernement ne sert pas ses intérêts».
Il a aussi ivement critiqué la Suisse, la décrivant comme un havre financier pour les «trafiquants de drogue, les seigneurs de la guerre et du crime organisé». «Comment la considérer comme un pays de droit et de justice?», a-t-il ajouté.
Arbitrage international
«Nous réclamons un arbitrage international (...) qui prouvera mon innocence», a-t-il ajouté. «Nous avons les preuves que les accusations sont montées de toutes pièces, et nous les montrerons, en temps utile, au monde entier.»
«Je n'ai peur de rien et j'ai confiance dans le fait que ma cause est juste, et c'est pour cela que je demande un arbitrage que la Suisse redoute parce que cela provoquerait un gros scandale», a-t-il dit.
La création d'une telle instance était prévue dans l'accord signé le 20 août 2009 par le président de la Confédération Hans-Rudolf Merz, puis avait été suspendue suite au «kidnapping» des deux Suisses retenus à Tripoli. L'idée aurait été relancée en février dans le cadre des efforts européens de médiation entre les deux pays, mais aucune déclaration d'intention n'a été signée.
Dans une interview publiée jeudi par «La Liberté, le ministre libyen des affaires étrangères, Moussa Koussa, a également réclamé un arbitrage international. Il a en outre accusé la Suisse de ne pas «prendre au sérieux» la crise avec la Libye et de n'avoir «aucune volonté de trouver des solutions». Le journal veut une enquête
Pour rappel, Hannibal Kadhafi réclame une indemnité de 100'000 francs pour tort moral devant la justice. Une somme énorme en regard de la pratique à Genève. En général, la réparation dans ce genre d'affaire n'excède pas les 10'000 francs, a-t-on confirmé de source judicaire.
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Re: Crise diplomatique
Psychodrame à la Maison Blanche autour du conflit israélo-palestinien. Décryptage.
L’apaisement après l’orage ? Du constat d’échec autour d’une visite prématurée à Washington –un discours devant l’AIPAC ou tout autre lobby pro-israélien ne valait pas le déplacement - au gâchis ressenti de part et d’autre au delà d’une fermeté mutuelle, les dissonances entre Israel et les Etats Unis apparaissent au grand jour. C’était prévisible. Benyamin Netanyahou et Barack Obama n’ont pas su surmonter les malentendus reposant pour l’essentiel sur un respect de principes intangibles. Seulement voilà : on ne fait pas redémarrer un processus de paix gelé depuis plus d’un an sans concessions réciproques et un assouplissement de positions. Incontestablement le climat a changé, le ton aussi entre les deux pays qui ne devraient pas pour autant voir leurs relations bilatérales ébranlées par ces divergences de vues.
Cartes sur table ou problème d’image ? Les deux à la fois dans le psychodrame qui s’est joué à la Maison Blanche. L’ampleur des désaccords est profonde mais nullement insurmontable. Le président américain exige des réponses claires à des questions simples : une extension indéfinie du moratoire sur la construction en Cisjordanie et à Jérusalem-est ; le contour définitif des frontières entre Israel et ses voisins ; le sort des réfugiés palestiniens ; l’élargissement de quelques centaines de détenus palestiniens comme preuve de bonne volonté à l’égard de Mahmoud Abbas. Tout cela sans que la partie adverse ne concède quoique ce soit ou fasse montre d’une intention réelle de dépasser ses antinomies dans la gestion des réalités quotidiennes sur le terrain. Autant d’exigences impossibles pour un Premier ministre israélien soucieux de préserver sa législature face aux turpitudes d’une coalition gouvernementale imprévisible.
De la méfiance à la défiance. L’autorisation donnée par la mairie de Jérusalem à la mise en chantier d’un projet immobilier dans le quartier de Cheikh Jarrah – partie orientale de la ville- à l’emplacement de l’hôtel Sheperd’s n’a pas contribué à désamorcer la tension. Elle suscita la réprobation en intervenant de façon inopportune à l’heure ou le Premier ministre israélien était en aparté dans le bureau ovale. Elle relèverait d’une maladresse attribuée à des élus locaux dans une ville où les plans d’urbanisation municipaux et gouvernementaux s’entremêlent dans une confusion hallucinante. La ville est un gigantesque chantier interminable où l’offre et la demande immobilière exacerbent les passions politiques et idéologiques .
Par delà ce croc- en- jambe, Barack Obama et Benyamin Netanyahou n’ont pas vraisemblablement de politique étrangère, de surcroît au Proche-Orient pour l’un, et de manière générale pour l’autre à en juger par les déficiences israéliennes en la matière. De là à lier l’intransigeance israélienne à la montée du fanatisme islamiste voire au danger ressenti par les troupes américaines en Afghanistan ou en Irak, le parallèle tient d’une lecture erronnée des réalités géopolitiques locales. L’esquisse d’un règlement du conflit israélo-palestinien par la Maison Blanche - échaudée par les navettes infructueuses de George Mitchell – illustre une réévaluation de la politique américaine au Proche-Orient inégalement appréciée par le gouvernement israélien.
Dialogue de sourds ? Pour l’heure, en attendant l’issue des délibérations du cabinet restreint israélien. Les règles du jeu ont changé. Barack Obama sait ce qu-il veut alors que le chef du gouvernement israélien donne l’impression de tergiverser face à une Autorité palestinienne apathique. L’heure des choix difficiles pour les deux hommes : le risque d’une hibernation indéterminée du processus de paix régional pour un président américain avide de résultats concrets ; l’incertitude politique pour un Premier ministre israélien acculé le dos au mur à des décisions contraires à sa plateforme électorale en osmose avec une droite nationaliste inflexible sur Jérusalem et de plus en plus arrogante sous la tempête. Tout dépend à présent de la lecture que fera Benyamin Netanyahou de ces nouvelles donnes.
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Cartes sur table ou problème d’image ? Les deux à la fois dans le psychodrame qui s’est joué à la Maison Blanche. L’ampleur des désaccords est profonde mais nullement insurmontable. Le président américain exige des réponses claires à des questions simples : une extension indéfinie du moratoire sur la construction en Cisjordanie et à Jérusalem-est ; le contour définitif des frontières entre Israel et ses voisins ; le sort des réfugiés palestiniens ; l’élargissement de quelques centaines de détenus palestiniens comme preuve de bonne volonté à l’égard de Mahmoud Abbas. Tout cela sans que la partie adverse ne concède quoique ce soit ou fasse montre d’une intention réelle de dépasser ses antinomies dans la gestion des réalités quotidiennes sur le terrain. Autant d’exigences impossibles pour un Premier ministre israélien soucieux de préserver sa législature face aux turpitudes d’une coalition gouvernementale imprévisible.
De la méfiance à la défiance. L’autorisation donnée par la mairie de Jérusalem à la mise en chantier d’un projet immobilier dans le quartier de Cheikh Jarrah – partie orientale de la ville- à l’emplacement de l’hôtel Sheperd’s n’a pas contribué à désamorcer la tension. Elle suscita la réprobation en intervenant de façon inopportune à l’heure ou le Premier ministre israélien était en aparté dans le bureau ovale. Elle relèverait d’une maladresse attribuée à des élus locaux dans une ville où les plans d’urbanisation municipaux et gouvernementaux s’entremêlent dans une confusion hallucinante. La ville est un gigantesque chantier interminable où l’offre et la demande immobilière exacerbent les passions politiques et idéologiques .
Par delà ce croc- en- jambe, Barack Obama et Benyamin Netanyahou n’ont pas vraisemblablement de politique étrangère, de surcroît au Proche-Orient pour l’un, et de manière générale pour l’autre à en juger par les déficiences israéliennes en la matière. De là à lier l’intransigeance israélienne à la montée du fanatisme islamiste voire au danger ressenti par les troupes américaines en Afghanistan ou en Irak, le parallèle tient d’une lecture erronnée des réalités géopolitiques locales. L’esquisse d’un règlement du conflit israélo-palestinien par la Maison Blanche - échaudée par les navettes infructueuses de George Mitchell – illustre une réévaluation de la politique américaine au Proche-Orient inégalement appréciée par le gouvernement israélien.
Dialogue de sourds ? Pour l’heure, en attendant l’issue des délibérations du cabinet restreint israélien. Les règles du jeu ont changé. Barack Obama sait ce qu-il veut alors que le chef du gouvernement israélien donne l’impression de tergiverser face à une Autorité palestinienne apathique. L’heure des choix difficiles pour les deux hommes : le risque d’une hibernation indéterminée du processus de paix régional pour un président américain avide de résultats concrets ; l’incertitude politique pour un Premier ministre israélien acculé le dos au mur à des décisions contraires à sa plateforme électorale en osmose avec une droite nationaliste inflexible sur Jérusalem et de plus en plus arrogante sous la tempête. Tout dépend à présent de la lecture que fera Benyamin Netanyahou de ces nouvelles donnes.
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Re: Crise diplomatique
Hugo Chavez rompt les relations entre la Colombie et le Venezuela
Source : lemonde.fr
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Re: Crise diplomatique
Bahreïn : état d'urgence, crise avec l'Iran
Un manifestant et un policier ont été tués mardi à Bahreïn où le roi a proclamé l'état d'urgence au lendemain de l'arrivée de troupes des pays du Golfe, venues l'aider à contenir la contestation chiite, dont la présence a provoqué une crise diplomatique avec l'Iran...
Malgré la proclamation de l'état d'urgence, des milliers de manifestants chiites se sont rassemblés devant l'ambassade saoudienne pour dénoncer l'arrivée des troupes de ce pays. "Bahreïn libre, les troupes du " Bouclier de la péninsule " dehors", criait la foule.
Les troupes déployées appartiennent au "Bouclier de la péninsule", une force commune aux pays du Conseil de Coopération du Golfe (CCG - Arabie saoudite, Bahreïn, Émirats arabes unis, Oman, Qatar et Koweït).
Un manifestant a été tué lors de heurts avec les forces de sécurité dans le secteur chiite de Sitra, au sud de Manama, selon des sources médicales et des activistes.Un policier a également été tué après avoir été renversé intentionnellement par un automobiliste faisant partie des "fauteurs de trouble", a annoncé le ministère de l'Intérieur.
"En raison des circonstances que traverse Bahreïn, le roi, Hamad Ben Issa Al-Khalifa, a proclamé l'état d'urgence pour une période de trois mois",bien qu’il ait chargé le commandant des forces armées de rétablir l'ordre en faisant appel à l'armée, aux forces de police, aux unités de la Garde nationale et "toute autre force, si cela s'avère nécessaire".
A Téhéran, le ministère iranien des Affaires étrangères a qualifié l'intervention de forces étrangères à Bahreïn d'"inacceptable" et estimé qu'elle "rendra la situation plus compliquée et plus difficile" à résoudre.
Depuis le début de la crise à la mi-février, l'Iran dont la population est comme celle de Bahreïn à majorité chiite a demandé au gouvernement bahreïni de répondre aux demandes des manifestants qui souhaitent notamment l'instauration d'une monarchie constitutionnelle.
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