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Chronologie de la révolution Algérienne

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Personne à contacter Chronologie de la révolution Algérienne

Message par Sphinx Lun 14 Sep - 0:02

Rappel du premier message :

LA GUERRE D’ALGERIE


23 Mars 1954 Naissance du Comité Révolutionnaire d'unité et d'action, le groupe des 22.

1 Nov 1954 Déclenchement de la lutte de libération Nationale .

Déc 1954 Messali Hadj annonce la création du Mouvement National Algérien.

Mai 1955 Dissolution du Mouvement pour le Triomphe des Libertés Démocratiques.

Juin 1955 Belounis annonce la création de l'aile militaire du Mouvement National Algérien.

20 Août 1955 Attaques FLN/ALN dans le Nord Constantinois.

20 Août 1955 Instauration de l'état d'urgence.

24 Fév 1956 Ferhat Abbas rallie le F.L.N. au Caire.

20 Août 1956 Congrès de la Soummam et création du Conseil National de la Révolution Algérienne (C.N.RA) et du Comité de Coordination et d'Exécution (C.C.E.).

22 Oct1956 Interception et détournement de l'avion qui transportait à Tunis les chefs du Front de Libération National, et leur arrestation. Ils furent arrêtés.

Janvier 1957 Le Général Massu prend le commandement des opérations militaires en Algérie.

23 Jan1957 Grève des huit jours à l'appel du Front de Libération National. La grève s'est répandue à toutes les couches sociales.

23 Fév 1957 Les troupes parachutistes arrêtent Larbi Ben M'Hidi. Il est assassiné le 4 mars 57

28 Mai 1957 Evénements de Melouza : le massacre de 300 personnes dans une opération du Front de Libération National qui visait les partisans du Mouvement National Algérien.

29 Mars 1958 Création du Gouvernement Provisoire de la République Algérienne. Le Président fut Ferhat Abbas.

19 Juillet 1959 Arrestation du syndicaliste Aissat Idir qui s'éteint sous la torture.

18 Jan 1960 Après trois (3) mois de rencontre et et présence de dix colonels, conclusion d'un accord visant la création d'un Gouvernement provisoire (1er. Remaniement ) ( 17 Décembre 1959 - 18 Janvier 1960 Tripoli).

11-13 Fév1960 Premier essai nucléaire français au Sahara (Regane).

11-13 Déc 1960 De Gaulle en visite en Algérie. Manifestations populaires
revendiquant l’indépendance des dizaines de morts et des centaines de blessés.

Déc 1960 L'assemblée des nations unies approuve une recommandation qui vise à l'autodétermination.

22 Fév 1961 Début des négociations officielles à Lausanne.

Février 1961 Naissance de l'0rganisation de l'Armée Secrète (O.A.S.) Le "Putsch des généraux" échoue en Algérie.

20 Mai 1961 Début des négociations d'Evian.

9 Août 1961 Remaniement au Gouvernement Provisoire, Ben Youcef Ben Khedda préside le Conseil.

13 Juin 1961 Arrêt des négociations d'Evian à cause de la question du Sahara.

Août Sep 1961 L'0rganisation Armée Secrète (O.A.S.) commet une série d 'assassinats et attentats à la bombe. Le Général Salan prend la tête de l'organisation.

17 Oct 1961 Grande manifestation de masse de la communauté immigrée , plus de 150 morts.

20 Sep 1961 Création en France du Conseil National de la Résistance sur l'initiative du général Salan et Gordy.

4-5 Mars 1962 Opération " Rock and Roll " : plus d'une centaine d'attentats à la bombe et assassinats contre l'administration, les civils et les innocents revendiqués par l'0rganisation de l'Armée Secrète (O.A.S.)

7-18 Mars 1962 Reprise des négociations d'Evian.

18 Mars 1962 Signature des accords d'Evian par Krim Belkacem, Vice-Président du Gouvernement Provisoire et par des ministres français

19 Mars 1962 Cessez-le-feu en Algérie .

7 Avril 1962 Installation de l'Exécutif Provisoire

1 Juillet 1962 Le peuple Algérien plébiscite son indépendance.

5 Juillet 1962 Déclaration de l'Indépendance de l’Algérie, la course au pouvoir commence entre le groupe de Tlemcen constitué par Ahmed Ben Bella et le Colonel Houari Boumediène

22 Juillet 1962 Constitution du Bureau Politique à Tlemcen .



Dernière édition par sphinx le Dim 11 Mar - 23:25, édité 3 fois
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Personne à contacter Re: Chronologie de la révolution Algérienne

Message par Sphinx Mer 2 Juin - 23:01

2°) Clarifier le climat politique

Pour conserver juste l’orientation de la Résistance tout entière, dressée pour détruire l’ennemi séculaire, nous devons balayer tous les obstacles et tous les écrans sur notre chemin par les éléments conscients ou inconscients d’une action néfaste, condamnés par l’expérience.


3°) Transformer le torrent populaire en énergie créatrice

Le FLN doit être capable de canaliser les immenses vagues qui soulèvent l’enthousiasme patriotique de la nation. La puissance irrésistible de la colère populaire ne doit pas se perdre comme la force extraordinaire du torrent qui s’évanouit dans les sables.

Pour la transformer en énergie créatrice le FLN a entrepris un colossal travail de brassage de millions d’hommes.

Il s’agit d’être présent partout.

Il faut organiser sous des formes multiples, souvent complexes, toutes les branches de l’activité humaine.


A) Le Mouvement Paysan

La participation massive de la population des fellahs, khammès et ouvriers agricoles à la Révolution, la proportion dominante qu’elle représente dans les moudjahidine ou moussebiline de l’Armée de Libération Nationale ont profondément marqué le caractère de la Résistance algérienne.

Pour en mesurer l’importance exceptionnelle, il suffit d’examiner le revirement spectaculaire de la politique agraire colonialiste.

Alors que cette politique était basée essentiellement sur le vol des terres (habous, arch, melk) les expropriations s’étant poursuivies jusqu’en 1945-46, le gouvernement français préconise aujourd’hui la réforme agraire. Il ne recule pas devant la promesse de distribuer une partie des terres d’irrigation, en mettant en application la loi Martin restée lettre morte à la suite du veto personnel d’un haut fonctionnaire au service de la grosse colonisation. Lacoste lui-même ose envisager, dans ce cas, une mesure révolutionnaire : l’expropriation d’une partie des grands domaines.

Par souci d’équilibre, pour apaiser la furieuse opposition des gros colons, le gouvernement français a décidé la réforme du Khammessat. C’est là une mesure trompeuse tendant à faire croire à l’existence d’une rivalité intestine entre fellahs et Khammés, alors que le métayage a déjà évolué naturellement vers un processus plus équitable, sans l’intervention officielle, pour se transformer généralement en « chourka benés » ou l’association par moitié.

Ce changement de tactique traduit le profond désarroi du colonialisme voulant tenter de tromper la paysannerie pour la détacher de la Révolution.

Cette manœuvre grossière de dernière heure ne dupera pas les fellahs qui ont déjà mis en échec la vielle chimère des «affaires indigènes» séparant artificiellement les Algériens en Berbères et Arabes hostiles.

Car la population paysanne est profondément convaincue que sa soif de terre ne pourra être satisfaite que par la victoire de l’indépendance nationale.

La véritable réforme patriotique de la misère des campagnes, est inséparable de la destruction totale du régime colonial.

Le FLN doit s’engager dans cette politique juste, légitime et sociale. Elle aura pour conséquence :

a) La haine irréductible à l’endroit du colonialisme français, de son administration, de son armée, de sa police et des traîtres collaborateurs.

b) La constitution de réserves humaines inépuisables pour l’ALN et la Résistance ;

c) L’extension de l’insécurité dans les campagnes(sabotages, incendies de fermes, destruction des tabacoops et des vinicoops, symboles de la présence colonialiste) ;

d) La création des conditions pour la consolidation et l’organisation de nouvelles zones libérées.

B) Le Mouvement Ouvrier

La classe ouvrière peut et doit apporter une contribution plus dynamique pouvant conditionner l’évolution rapide de la Révolution, sa puissance et son succès final.

Le FLN salue la création de l’U.G.T.A. comme l’expression d’une saine réaction des travailleurs contre l’influence paralysante des dirigeants de la C.G.T., de F.O. et de la C.F.T.C..

L’U.G.T.A. aide la population salariée à sortir du brouillard de la confusion et de l’attentisme.

Le gouvernement socialiste français et la direction néo-colonialiste de F.O. sont inquiets de l’affiliation internationale de l’U.G.T.A. à la C.I.S.L., dont l’aide à l’U.G.T.A. et à la Centrale marocaine a été positive dans divers domaines nationaux et extérieurs.

La naissance et le développement de l’U.G.T.A. ont eu en effet un profond retentissement. Son existence a provoqué immédiatement un violent remous au sein de la C.G.T, abandonnée en masse par les travailleurs. Les dirigeants communistes ont essayé vainement de retenir les cadres les plus conscients en essayant de retrouver sous les cendres l’esprit de l’ancienne C.G.T.U. dont le mot d’ordre de l’indépendance de l’Algérie fut enterré au lendemain de l’unité syndicale en 1935.

Mais pour devenir une centrale nationale, il ne suffit pas à la filiale de la C.G.T. parisienne de modifier le titre, ni de changer la couleur de la carte, ni même de couper un cordon ombilical atrophié.

Pour s’adapter aux fonctions nouvelles du mouvement ouvrier ayant déjà atteint l’âge adulte, il ne suffisait pas à l’U.G.S.A. de changer de forme ou d’aspect extérieur. Quiconque observe les velléités communistes, ne peut manquer de retrouver le rythme et la méthode colonialistes, qui ont présidé à la transformation des délégations financières en la bâtarde Assemblée Algérienne.

L’accession de certains militants à des postes de direction syndicale rappelle singulièrement la promotion symbolique de certains élus-administratifs.

Dans les deux cas, il aurait fallu changer le but, la nature et le contenu du Foyer civique et du Palais Carnot.

L’incapacité de la direction du P.C.A. sur le plan politique ne pouvait que se traduire sur le plan syndical et entraîner la même faillite.

L’U.G.T.A. est le reflet de la profonde transformation qui s’est produite dans le mouvement ouvrier, à la suite d’une longue évolution et surtout après le bouleversement révolutionnaire provoqué par la lutte pour l’indépendance nationale.

La nouvelle centrale algérienne diffère des autres organisations C.G.T.F.O. et C.F.T.C. dans tous les domaines, notamment par l’absence de tutelle, le choix de l’état-major, la structure rationnelle, l’orientation juste et la solidarité fraternelle en Algérie, en Afrique du Nord et dans le monde entier.

1°) Le caractère national se traduit non seulement par une indépendance organique, détruisant les contradictions inhérentes à une tutelle étrangère, mais aussi par une liberté totale dans la défense des travailleurs dont les intérêts vitaux se confondent avec ceux de toute la nation algérienne.

2°) La direction est formée non par des éléments issus d’une minorité ethnique n’ayant jamais subi l’oppression coloniale, toujours enclins au paternalisme, mais par des patriotes dont la conscience nationale aiguise la combattivité contre la double pression de l’exploitation sociale et de la haine raciale.

3°) La « colonne vertébrale » est constituée non par une aristocratie ouvrière(fonctionnaires et cheminots) mais par les couches les plus nombreuses et les plus exploitées(dockers, mineurs, ouvriers agricoles, véritables parias jusqu’ici abandonnés honteusement à la merci des seigneurs de la vigne.

4°) Le souffle révolutionnaire purifie le climat syndical non seulement en chassant l’esprit néo-colonialiste et le chauvinisme national qu’il engendre, mais en créant les conditions pour l’épanouissement d’une fraternité ouvrière, imperméable au racisme.

5°) L’action syndicale, maintenue longtemps dans le cadre étroit des revendications économiques et sociales, isolée de la perspective générale, est devenue non un frein dans la lutte anti-colonialiste mais un accélérateur dans le combat pour la liberté et la justice sociale ;

6°) La population laborieuse algérienne, jugée jusqu’ici comme mineure ne méritant pas l’émancipation, est appelée, non à occuper un rang subalterne dans le mouvement social français, mais à coopérer brillamment avec le mouvement ouvrier nord-africain et international ;

7°) L’U.G.S.A. -C.G.T-, se verra inévitablement contrainte de se dissoudre à l’exemple des organisations similaires de Tunisie et du Maroc pour céder entièrement la place à l’U.G.T.A., centrale nationale authentique et unique, groupant tous les travailleurs algériens sans distinction.

Le FLN ne doit pas négliger le rôle politique qu’il peut jouer pour aider et compléter l’action syndicale indépendante de l’U.G.T.A. en vue de sa consolidation et de son renforcement.

Les militants FLN doivent être parmi les plus dévoués, les plus actifs, toujours soucieux de respecter les règles démocratiques selon la tradition en honneur dans le mouvement ouvrier libre.

Pas de schématisme: tenir compte de chaque situation concrète et adapter les formes d’actions aux conditions particulières, objectives de chaque corporation.

- Développer l’esprit de combattivité en organisant sans retard l’action revendicative sous une forme souple et variée selon les conditions concrètes du moment(arrêt de travail limité, grèves locales, corporatives, de solidarité) ;

- Entraîner dans l’action, les travailleurs européens ;

- Concrétiser la sympathie pour l’ALN en transformant en action de soutien la résistance : souscriptions, fournitures aux combattants, actes de sabotage, grèves de solidarité, grèves politiques.

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Personne à contacter Re: Chronologie de la révolution Algérienne

Message par Sphinx Mer 2 Juin - 23:07

C) Le Mouvement des Jeunes

La jeunesse algérienne a les qualités naturelles de dynamisme, de dévouement et d’héroïsme.

De plus, elle se caractérise par un fait rare. Très nombreuse, elle représente près de la moitié de la population totale, en raison d’un développement démographique exceptionnel.

En outre, elle possède une qualité originale ; la maturité précoce. En raison de la misère, de l’oppression coloniale, elle passe rapidement de l’enfance à l’âge adulte ; la période de l’adolescence est singulièrement réduite.

Elle suit avec passion, avec le mépris de la peur et la mort, l’organisation révolutionnaire qui peut la conduire à la conquête de son pur idéal de liberté.

La Révolution Algérienne, les exploits de l’ALN et l’action clandestine du FLN répondent à sa témérité que nourrit le plus noble sentiment patriotique.

C’est donc pour le FLN un levier inflexible d’une puissance et d’une résistance formidables.

D) Intellectuels et Professions Libérales

Le ralliement des intellectuels à la patrie algérienne, le fait que la «francisation » n’a pas réussi à étouffer leur conscience nationale, la rupture avec les positions idéalistes individualistes ou réformistes, sont les preuves d’une saine orientation politique.

1°) Former des comités d’action des intellectuels patriotiques :

a) Propagande : indépendance de l’Algérie ;

b) Contacts avec les libéraux français ;

c) Souscriptions.

Le FLN devra assigner aux étudiants et étudiantes, d’une manière rationnelle, des tâches précises dans les domaines ou ils peuvent rendre le mieux : politique, administratif, culturel, sanitaire, économique, etc…

2°) Organiser des services de santé :

a) Chirurgiens, médecins, pharmaciens en liaison avec les hospitaliers(internes et infirmiers) ;

b) Soins, médicaments, pansements ;

c) Infirmiers de campagne, traitement des malades et convalescents.

E) Commerçants et Artisans

A côté du syndicat commercial algérien, dominé par le monopoleur Schiaffino, maître des chambres de commerce et le mouvement Poujade raciste et colonial-fasciste, se trouvait le vide constitué par l’absence d’une véritable Centrale commerciale et artisanale, dirigée par des patriotes pour assurer la défense de l’économie algérienne.

L’U.G.C.A. prendra donc une place importante à côté de l’organisation ouvrière sœur, l’U.G.T.A.

Le FLN doit l’aider à se développer rapidement en créant les conditions politiques les plus favorables :

1°) Lutte contre les impôts.

2°) Boycott des grossistes colonialistes, poujadistes, apportant un soutien actif à la guerre impérialiste.

F) Mouvement des Femmes

D’immenses possibilités existent et sont de plus en plus nombreuses dans ce domaine.

Nous saluons avec émotion, avec admiration, l’exaltant courage révolutionnaire des jeunes filles et des jeunes femmes, des épouses et des mères ; de toutes nos sœurs « moudjahidates » qui participent activement, et parfois les armes à la main, à la lutte sacrée pour la libération de la Patrie.

Chacun sait que les Algériens ont chaque fois participé activement aux insurrections nombreuses et renouvelées qui ont dressé, depuis 1830, l’Algérie contre l’occupation française.

Les explosions principales de 1864 des Ouled Sidi Cheikh du Sud Oranais, de 1871 en Kabylie, de 1916 dans les Aurès et la région de Mascara ont illustré à jamais l’ardent patriotisme, allant jusqu’au sacrifice suprême, de la femme algérienne.

Celle-ci est aujourd’hui convaincue que la Révolution actuelle aboutira inexorablement à la conquête de l’indépendance.

L’exemple récent de la jeune fille kabyle qui repousse une demande en mariage, parce que n’émanant pas d’un maquisard illustre d’une façon magnifique le moral sublime qui anime les Algériennes.

Il est donc possible d’organiser dans ce domaine, avec des méthodes originales propres aux mœurs du pays, un redoutable et efficace moyen de combat.

a) Soutien moral des combattants et des résistants ;

b) Renseignements, liaisons, ravitaillement, refuges ;

c) Aide aux familles et enfants de maquisards, de prisonniers ou d’internés.

4°) L a recherche des alliances.

Pour libérer leur patrie enchaînée, les Algériens comptent d’abord sur eux-mêmes.

L’action politique, comme la science militaire, enseignement qu’il ne faut négliger aucun facteur, même apparemment peu important, pour assurer la victoire.

L’action politique le FLN a entrepris avec succès la mobilisation de toutes les énergies nationales. Mais il ne laissera pas l’ennemi colonialiste s’appuyer sur la totalité de la minorité ethnique en Algérie, dresser contre nous l’opinion en France et nous priver de la solidarité internationale.


A) Les Libéraux Algériens

A la différence de la Tunisie et du Maroc la minorité ethnique d’origine européenne a une importance numérique dont il faut tenir compte. Elle est renforcée par une immigration permanente jouissant d’une aide officielle et fournissant au régime colonial une fraction importante de ses soutiens les plus farouches, les plus obstinés, les plus racistes.

Mais en raison de ses privilèges inégaux, du rôle qu’elle joue dans la hiérarchie économique, administrative et politique du système colonialiste, la population d’origine européenne ne constitue pas un bloc indissoluble autour de la grosse colonisation dirigeante.

L’esprit de race supérieure est général. Mais il se manifeste sous des aspects nuancés, allant de la frénésie du type « sudiste » à l’hypocrisie paternaliste.

Le colonialisme français, maître tout-puissant de l’administration algérienne, de la police, du monopole de la presse, de la radio, s’est montré souvent capable d’exercer une pression psychologique pouvant cristalliser l’opinion publique autour d’une idée-force réactionnaire.

Le départ de Soustelle et la manifestation du 6 février ont été les preuves d’une grande habilité dans l’art de la provocation et du complot.

Le résultat fut la capitulation du chef du gouvernement français.

Pour atteindre son but, le colonialisme organisa la panique. Il accusa le gouvernement d’abandonner la minorité ethnique non-musulman à la « barbarie arabe », à la « guerre sainte », à un Saint-Barthélemy plus immonde.

Le slogan fabriqué par le maître chanteur Reygasse et diffusé par le bourreau Benquet-Crevaux, l’odieuse image « la valise ou le cercueil » semblent aujourd’hui anodins.

Les anciens partis nationalistes n’ont pas toujours accordé à cette question l’importance qu’elle mérite. Ne prêtant d’attention que pour l’opinion musulmane, ils ont négligé souvent de relever comme il convient des déclarations maladroites de certains charlatans ignorés, apportant en fait de l’eau au moulin de l’ennemi principal.

Actuellement, la contre-offensive est encore faible. La presse libérale de France ne put enrayer totalement le poison colonialiste. Les moyens d’expression du FLN sont insuffisants.

Heureusement la Résistance Algérienne n’a pas fait de faute majeure pouvant justifier les calomnies de la presse colonialiste du service psychologique de l’armée colonialiste, convaincu de mensonges flagrants par les témoignages de journalistes français et étrangers.

Voilà pourquoi le bloc colonialiste et raciste, sans fissure le 6 février, commence à se désagréger. La panique a cédé la place peu à peu à un sentiment plus réaliste. La solution militaire devant rétablir le statu-quo est un mirage évident. La question dominante aujourd’hui, c’est le retour à une paix négociée : quelle est la place qui sera faite à ceux qui considèrent l’Algérie comme patrie toujours généreuse même après la disparition du règne de Borgeaud ?.

Des tendances diverses apparaissent.

1°) Le neutralisme est le courant le plus important. Il exprime le souhait de laisser les ultra-colonialistes défendre leurs privilèges menacés par les nationalistes « extrémistes ».

2°) Les partisans d’une solution « intermédiaire » : la négociation pour « une communauté algérienne à égale distance entre le colonialisme français et le rétrograde impérialiste arabe » par la création d’une double nationalité ;

3°) La tendance la plus audacieuse accepte l’indépendance de l’Algérie et la nationalité algérienne, à la condition de s’opposer à l’ingérence américaine, anglaise et égyptienne.

Cette analyse est sommaire. Elle n’a d’autre but que de souligner la différenciation qui s’opère dans le large éventuel de l’opinion publique européenne.

Ce serait donc une erreur impardonnable que de mettre dans le « même sac » tous les Algériens d’origine européenne ou juive.

Comme il serait impardonnable de nourrir l’illusion de pouvoir les gagner entièrement à la cause de la libération nationale.

L’objectif à atteindre, c’est l’isolement de l’ennemi colonialiste qui opprime le peuple algérien.

Le FLN doit donc s’efforcer d’accentuer l’évolution de ce phénomène psychologique en neutralisant une fraction importante de la population européenne.

La Révolution Algérienne n’a pas pour but de « jeter à la mer » les Algériens d’origine européenne, mais de détruire le joug colonial inhumain.

La Révolution Algérienne n’est pas une guerre civile, ni une guerre de religion.

La Révolution Algérienne veut conquérir l’indépendance nationale pour installer une république démocratique et sociale garantissant une véritable égalité entre tous les citoyens d’une même patrie, sans discrimination.


B) La Minorité Juive

Ce principe fondamental, admis par la morale universelle, favorise la naissance dans l’opinion israélite d’un espoir dans le maintien d’une cohabitation pacifique millénaire.

D’abord, la minorité juive a été particulièrement sensible à la campagne de démoralisation du colonialisme. Des représentants de leur communauté ont proclamé au congrès mondial juif de Londres leur attachement à la citoyenneté française, les mettant au-dessus de leurs compatriotes musulmans.

Mais le déchaînement de la haine antisémite qui a suivi les manifestations colonialo-fascistes ont provoqué un trouble profond qui fait place à une saine réaction d’auto-défense.

Le premier réflexe fut de se préserver, du danger d’être pris entre deux feux. Il se manifeste par la condamnation des Juifs, membres du « 8 novembre » et du mouvement poujadiste, dont l’activité trop voyante pouvait engendrer le mécontentement vindicatif contre toute la communauté.

La correction inflexible de la Résistance Algérienne, réservant tous ses coups au colonialisme, apparut aux plus inquiets comme une qualité chevaleresque d’une noble colère des faibles contre les tyrans.

Des intellectuels, des étudiants, des commerçants prirent l’initiative de susciter un mouvement d’opinion pour se désolidariser des gros colons et des anti-juifs.

Ceux-là n’avaient pas la mémoire courte. Ils n’ont pas oublié l’infâme souvenir du régime de Vichy. Pendant quatre ans, 185 lois, décrets ou ordonnances les ont privés de leurs droits, chassés des administrations et des universités, spoliés de leurs immeubles et de leurs fonds de commerce, dépouillés de leurs bijoux.

Leurs coreligionnaires de France étaient frappés d’une amende collective d’un millard. Ils étaient traqués, arrêtés, internés au camp de Drancy et envoyés par wagons plombés en Pologne ou beaucoup périrent dans les fours crématoires.

Au lendemain de la libération de la France, la communauté juive algérienne retrouva rapidement ses droits et ses biens grâce à l’appui des élus musulmans, malgré l’hostilité de l’administration pétainiste.

Aura-t-elle la naïveté de croire que la victoire des ultra-colonialistes, qui sont précisément les mêmes qui l’ont persécuté, naguère, ne ramènera pas le même malheur ?

Les Algériens d’origine juive n’ont pas encore surmonté leur trouble de conscience, ni choisi de quel côté se diriger.

Espérons qu’ils suivront en grand nombre le chemin de ceux qui ont répondu à l’appel de la patrie généreuse, donné leur amitié à la Révolution en revendiquant déjà avec fierté, leur nationalité algérienne.

Cette option est basée sur l’expérience, le bon sens et la clairvoyance.

En dépit du silence du Grand Rabbin d’Alger, contrastant avec l’attitude réconfortante de l’Archevêque se dressant courageusement et publiquement contre le courant et condamnant l’injustice coloniale, l’immense majorité des Algériens s’est gardée de considérer la communauté juive, comme passée définitivement dans le champ ennemi.

Le FLN a étouffé dans l’œuf des provocations nombreuses préparées par les spécialistes du gouvernement général. En dehors du châtiment individuel infligé aux policiers et contre-terroristes responsables de crimes contre la population innocente, l’Algérie a été préservée de tout progrom. Le boycottage des commerçants juifs, devant suivre le boycottage des Mozabites a été enrayé même d’exploser.

Voilà pourquoi, le conflit arabo-israélien n’a pas eu, en Algérie, de répercussions graves, ce qui aurait comblé le vœu des ennemis du peuple algérien.

Sans puiser dans l’histoire de notre pays les preuves de tolérance religieuse, de collaboration dans les plus hauts postes de l’Etat, de cohabitation sincère, la Révolution Algérienne a montré par les actes, qu’elle mérite la confiance de la minorité juive pour lui garantir sa part de bonheur dans l’Algérie indépendante.

En effet, la disparition du régime colonial, qui s’est servi de la minorité juive comme tampon pour atténuer les chocs anti-impérialistes, ne signifie pas forcément sa paupérisation.

C’est une hypothèse absurde que de s’imaginer que« l’Algérie ne serait rien sans la France ».

La prospérité économique des peuples affranchie est évidente.

Le revenu national, plus important, assurera à tous les Algériens une vie plus confortable.

Tenant compte de ce qui précède, le FLN recommande :

1°) Encourager et aider à la formation de comités et mouvements de libéraux algériens, même ceux ayant au départ des objectifs limités :

a) Comité d’action contre la guerre d’Algérie ;

b) Comité pour la négociation et la paix ;

c) Comité pour la nationalité algérienne ;

d) Comité de soutien des victimes de la répression ;

e) Comité d’études du problème algérien ;

f) Comité pour la défense des libertés démocratiques ;

g) Comité pour le désarmement des milices civiles ;

h) Comité d’aide aux ouvriers agricoles(parrainage des syndicats, soutien des grèves, défense des enfants et des femmes exploités).

2°) Intensifier la propagande auprès des rappelés et des soldats du contingent :

a) Envoi de livres, revues, journaux, tracts anti-colonialistes ;

b) Comité d’accueil des permissionnaires ;

c) Théâtre : pièces exaltant la lutte patriotique pour l’indépendance.

3°) Multiplier les comités de femmes de mobilisés pour exiger le rappel de leurs maris.

C) L’Action du FLN en France

1°) Développer l’appui de l’opinion libérale

L’analyse de l’éventail politique chez les libéraux en Algérie peut être valable pour saisir les nuances de l’opinion publique en France, sujette à des fluctuations rapides en raison de la sensibilité populaire.

Il est certain que le FLN attache une certaine importance à l’aide que peut apporter à la justice cause de la Résistance Algérienne la partie éclairée du peuple français, insuffisamment informé des horreurs indicibles perpétrées en son nom.

Nous apprécions la contribution des représentants du mouvement libéral français tendant à faire triompher la solution politique, pour éviter une effusion de sang inutile.

La Fédération FLN en France, dont la direction est aujourd’hui renforcée à Paris, a une tâche politique de premier plan pour annuler l’effet négatif de la pression réactionnaire et colonialiste.

1°) Contacts politiques avec les organisations, mouvements et comités contre la guerre coloniale.

- Presse, meetings, manifestations et grèves contre le départ des soldats, la manutention et le transport du matériel de guerre.

2°) Soutien financier par la solidarité aux résistants et aux combattants pour la liberté.

2°) Organiser l’émigration algérienne

La population algérienne émigrée en France est un capital précieux en raison de son importance numérique, de son caractère jeune et combatif, de son potentiel politique.

La tâche du FLN est d’autant plus importante pour mobiliser la totalité de ces forces qu’elle nécessite, en même temps, la lutte à outrance contre les tentatives de survivance du messalisme.

1°) Eclairer l’opinion publique française et étrangère en donnant informations, articles de journaux et revues. Grouper à cet effet les militants expérimentés, les intellectuels et les étudiants.

2°) Dénoncer d’une façon infatigable et patiente la faillite du messalisme comme courant politique, sa compromission avec les milieux proches du gouvernement français ce qui explique l’orientation dirigée non contre le colonialisme, mais contre le FLN et l’ALN.

D) La Solidarité Nord-Africaine

L’intransigeance révolutionnaire du FLN, la poursuite farouche de la lutte armée par l’ALN, l’unanimité nationale du peuple algérien soudée par l’idéal d’indépendance nationale, ont mis en échec les plans colonialistes.

Les gouvernements tunisien et marocain ont en particulier(sous la pression des peuples frères), pris nettement position sur ce problème qui conditionne l’équilibre nord-africain.

Le FLN doit encourager :

1°) La coordination de l’action gouvernementale des deux pays du Maghreb, dans le but de faire pression sur le gouvernement français : action diplomatique ;

2°) L’unification de l’action politique par la création d’un comité de coordination des partis frères nationaux avec le FLN ;

a) Création de comités populaires de soutien de la Résistance Algérienne ;

b) Intervention multiforme dans tous les secteurs ;

3°) La liaison permanente avec les Algériens résidant au Maroc et en Tunisie(action concrète auprès de l’opinion publique, de la presse et du gouvernement) ;

4°) La solidarité des Centrales Ouvrières U.G.T.T, U.M.T.,U.G.T.A.;

5°) L’entraide des trois unions estudiantines.

6°) La coordination de l’action des trois centrales économiques.

4°) L’Algérie devant le monde.

La diplomatie française a entrepris sur le plan international un travail interne pour obtenir partout oÙ c’est possible, ne serait-ce que très provisoirement, une aide morale et matérielle ou une neutralité bienveillante et passive. Les seuls résultats plus ou moins positifs sont les déclarations gênées, arrachées aux représentants des Etats–Unis, de l’Angleterre et de l’O.T.A.N.

Mais la presse mondiale, notamment la presse américaine, condamne impitoyablement les crimes de guerre, plus particulièrement la légion et les paras, le génocide des vieillards, des femmes, des enfants, le massacre des intellectuels et des civils innocents, la torture des emprisonnés politiques, la multiplication des camps de concentration, l’exécution d’otages.

Elle exige du colonialisme français, la reconnaissance solennelle du droit du peuple algérien à disposer librement de son sort.

La lutte gigantesque engagée par l’Armée de Libération Nationale, son invincibilité garantie par l’adhésion unanime de la nation algérienne à l’idéal de liberté, ont sorti le problème algérien du cadre français dans lequel l’impérialisme l’a tenu jusqu’alors prisonnier.

La conférence de Bandoeng et surtout la 10ème session de l’O.N.U. ont en particulièrement le mérite historique de détruire la fiction juridique de « l’Algérie française ».

L’invasion et l’occupation d’un pays par une armée étrangère ne sauraient en aucun cas modifier la nationalité de ses habitants. Les Algériens n’ont jamais accepté la « francisation », d’autant plus que cette « étiquette » ne les a jamais empêchés d’être dans leur patrie moins libres et moins considérés que les étrangers.

La langue arabe, langue nationale de l’immense majorité, a été systématiquement étouffée. Son enseignement supérieur a disparu dès la conquête par la dispersion des maîtres et des élèves, la fermeture des universités, la destruction des bibliothèques, le vol des donations pieuses.

La religion islamique est bafouée, son personnel est domestiqué, choisi et payé par l’administration colonialiste.

L’impérialisme français a combattu le mouvement progressiste des Oulémas pour donner son appui total au maraboutisme, domestiqué par la corruption de certains chefs de confréries.

Combien apparaît dégradante le malhonnêteté des Bidault, Lacoste, Soustelle et du Cardinal Feltin lorsqu’ils tentent de tromper l’opinion publique française et étrangère en définissant la Résistance Algérienne comme un mouvement religieux fanatique au service du panislamisme.

La ligne de démarcation de la Révolution ne passe pas entre les communautés religieuses qui peuplent l’Algérie, mais entre d’une part, les partisans de la liberté, de la justice, de la dignité humaine et d’autre part, les colonialistes et leurs soutiens, quelle que soit leur religion ou leur condition sociale.

La meilleure des preuves n’est-elle pas le châtiment suprême infligé à des traîtres officiants du culte, dans l’enceinte même des mosquées.

Par contre, grâce à la maturité politique du peuple algérien et à la sage et lucide direction du Front de Libération Nationale, les provocations traditionnelles et renouvelées du colonialisme : pogroms, troubles anti-chrétiens, xénophobie, ont été déjouées et étouffées dans l’œuf.

La Révolution Algérienne, malgré les calomnies de la propagande colonialiste, est un combat patriotique, dont la base est incontestablement de caractère national, politique et social.

Elle n’est inféodée ni au Caire, ni à Londres, ni à Moscou, ni à Washington.

Elle s’inscrit dans le cours normal de l’évolution historique de l’humanité qui n’admet plus l’existence de nations captives.

Voilà pourquoi l’indépendance de l’Algérie martyre est devenue une affaire internationale et le problème-clé de l’Afrique du Nord.

De nouveau, l’affaire algérienne sera posée devant l’O.N.U. par les pays afro-asiatiques.

Si, lors de la dernière session de l’Assemblée Générale de l’O.N.U., on constata chez ces pays amis le souci tactique exagérément conciliateur, allant jusqu’à retirer de l’ordre du jour la discussion de l’affaire algérienne, il n’en est pas de même aujourd’hui car les promesses de la France n’ont nullement été tenues.

Ce manque de hardiesse était déterminé par l’attitude des pays arabes en général et de l’Egypte en particulier. Leur soutien à la lutte du peuple algérien demeurait limité ; il était assujetti aux fluctuations de leur diplomatie. La France exerçait une pression particulière sur lr Moyen-Orient en monnayant son aide économique et militaire et son opposition au Pacte de Bagdad. Elle avait notamment essayé de peser de toutes ses forces pour paralyser les armes psychologiques et morales dont le FLN dispose.

L’attitude des pays non arabes du bloc afro-asiatique était conditionnée, semble-t-il, par le souci d’une part de ne jamais dépasser celle des pays arabes, par le désir d’autre part de jouer un rôle déterminant dans des problèmes tels que ceux désarmement et de la coexistence pacifique.

Ainsi l’internationalisation du problème algérien dans sa phase actuelle a renforcé la prise de conscience universelle sur l’urgence du règlement d’un conflit armé pouvant affecter le bassin méditerranéen et l’Afrique, le Moyen-Orient et le monde entier.

Comment Diriger Notre Activité internationale ?

Nos contacts avec les dirigeants des pays frères n’ont jamais été autre chose que des contacts d’alliés et non d’instruments.

Nous devons veiller d’une façon systématique à conserver intacte l’indépendance de la Révolution Algérienne. Il convient de réduire à néant la calomnie lancée par le gouvernement français, sa diplomatie, sa grande presse pour nous présenter, n’ayant pas de racines dans la Nation Algérienne captive.

1°) Provoquer chez les gouvernements du Congrès de Bandoeng, en plus de l’intervention à l’O.N.U., des pressions diplomatiques, voire économiques directes sur la France ;

2°) Rechercher l’appui des peuples d’Europe, y compris les pays nordiques et les démocraties populaires ainsi que les pays d’Amérique Latine ;

3°) S’appuyer sur l’émigration arabe dans les pays de l’Amérique Latine.

Dans ce but, le FLN a renforcé la Délégation algérienne en mission à l’extérieur. Il devra avoir :

a) Bureau permanent auprès de l’ONU et aux USA ;

b) Délégation dans les pays d’Asie ;

c) Délégations itinérantes pour la visite des capitales et la participation aux rassemblements mondiaux culturels, estudiantins, syndicaux, etc ;

d) Propagande écrite crée par nos propres moyens ; bureau de presse, éditions de rapports, documents par la photo et le film.

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Message par Sphinx Mer 2 Juin - 23:08

Conclusion

Il y a dix an, au lendemain de la fin de la deuxième guerre mondiale, une formidable explosion a ébranlé l’impérialisme.

L’irrésistible mouvement de libération nationale, longtemps comprimé, secoua les peuples captifs. Une réaction en chaîne entraîna les pays colonisés, l’un après l’autre, dans la conquête d’un avenir flamboyant de liberté et de bonheur..

En cette courte période, dis huit nations sont sorties des ténèbres de l’esclavage colonial et ont pris place au soleil de l’indépendance nationale.

Les peuples de Syrie et du Liban, du Viet-Nam et du Fezzan ont brisé les barreaux de leurs cellules et réussi à quitter l’immense prison du colonialisme français.

Les trois peuples du Maghreb ont manifesté à leur tour leur volonté et leur capacité de prendre leur place dans le concert des nations libres.

La révolution Algérienne du 1er Novembre 1954 est sur la bonne voie.

La lutte sera encore difficile, âpre, cruelle.

Mais sous la ferme direction du FRONT DE LIBERATION NATIONALE, la victoire couronnera la longue lutte armée menée par le peuple algérien indompté.

La date humiliante du 5 juillet 1830 sera effacée avec la disparition de l’odieux régime colonial.

Le moment est proche où le peuple algérien recueillera les doux fruits de son douloureux sacrifice et de son courage sublime.


L’INDEPENDANCE DE LA PATRIE SUR LAQUELLE FLOTTERA SOUVERAINEMENT LE DRAPEAU NATIONAL ALGERIEN. »

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Message par Sphinx Jeu 3 Juin - 21:58

Complot « contre-révolutionnaire »

Bleuite


Le terme « Bleuite » désigne une opération de manipulation montée par les services secrets français pendant la guerre d'Algérie, à partir de 1957-1958. Elle consistait à dresser des listes de prétendus collaborateurs de l'armée française et à les faire parvenir jusqu'aux chefs des combattants de l'Armée de libération nationale.(ALN) pour y susciter des purges internes.

 Chronologie de la révolution Algérienne  - Page 2 Bleit_10
Le capitaine Léger chef du GRE et l'auteur du germe de la « bleuite » qui a eu des conséquences ravageuses dans toute la wilaya III.

Mécanisme

Ces listes étaient acheminées par différents biais, notamment :

Envois d'Algériens « retournés »
Diffusions de rumeurs dans les villages
Listes laissées sur le corps de rebelles abattus
Pour comprendre comment le virus de la suspicion (que l'on baptisera plus tard la bleuite) a pu pénétrer la Révolution algérienne, il faut revenir à la bataille d'Alger.

D'anciens membres des réseaux de Yacef Saadi qui avaient décidé de travailler avec les parachutistes français. C'était une idée du capitaine Paul-Alain Léger, parachutiste, agent du SDECE et chef du GRE (Groupe de renseignements et d'exploitation) Il avait proposé au colonel Godard de retourner d'anciens compagnons de Yacef :

Quand un élément du FLN est identifié et arrêté, il est interrogé, torturé, compromis et piégé. On lui offre de changer de camp. Brisé et retourné, il rejoint l'équipe habillée de Bleu de chauffe, d'où le nom de « Bleuite » ou le « complot bleu ». Le rôle de ces « bleus de chauffe » était de dénoncer leurs anciens camarades des réseaux clandestins, mais aussi de tenter de retourner la population en faveur des Français. Ils circulaient ainsi dans la Casbah bavardant avec tous ceux qui voulaient bien leur adresser la parole, essayant de reconnaître dans la foule les hommes avec qui ils avaient été en contact. Mais leur rôle principal restait, bien sûr, la pénétration des réseaux FLN encore existants.

Cette opération d'intoxication fut à l'origine d'une campagne de purges dévastatrices dans toutes les wilayas, qui causa plus de pertes à l'ALN et au FLN que les combats eux-mêmes, et provoqua le ralliement de nombreux combattants affolés, en particulier dans la wilaya III dirigée par le colonel Amirouche. Le principe du cloisonnement dans l'ALN et le devoir de réserve des principaux concernés aggravent la situation.

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Message par Sphinx Jeu 3 Juin - 22:12

Infiltrations des réseaux FLN de la Zone Autonome d'Alger

Arrestation de Yacef Saadi


En septembre 1957, Houria, une militante du FLN, est dénoncée par son mari qui souhaitait s'en débarasser. Arrêtée, elle accepte de collaborer avec les services du capitaine Léger.

Houria est mise en contact avec un militant capturé, Hacène Ghendriche alias " Zerrouk ", chef de la région 3 de la zone d’Alger, retourné et secrètement passé au GRE du capitaine Léger. " Zerrouk " envoie Houria se cacher chez sa femme, où elle observe un homme toujours accompagné d'une petite fille de 5 ans ; suivi, cet homme guide les Français vers son domicile, n° 4 rue Caton dans la Casbah.

Le 23 septembre, les gendarmes d’Alger arrêtent un homme nommé Djamel qui, interrogé, prétend avoir rencontré le chef de la ZAA Yacef Saadi à la rue Caton. Le recoupement conduit le capitaine Léger à penser que Yacef Saadi loge dans cette rue. Dès le lendemain, la rue est bouclée par les paras du 1er REP sous le commandement du colonel Jean Pierre et les « bleus de chauffe » du capitaine Léger ; l'immeuble est fouillé, et Yacef Saadi y est arrêté en compagnie de Zohra Drif.

Quand les « Bleus » sont obligés d'organiser des attentats dans Alger

L'infiltration des « Bleus » dans les réseaux FLN permet au capitaine Léger de contrôler le
courrier échangé entre Alger et les wilayas. C'est ainsi qu'il apprend qu'une nouvelle équipe de combattants algériens va être désignée afin de remplacer celle qui vient d'être démantelée en automne 1957 et montrer ainsi à ses partisans que la rébellion n'est pas morte.

Le jeu est compliqué, certes, et extrêmement dangereux pour certains de ses hommes qui, se faisant passer pour le FLN, ont le courage, malgré des risques inouïs, d'aller jusqu'en Kabylie pour témoigner de la réalité des contacts et de la « sincérité révolutionnaire » des courriers. Cette manœuvre nécessite non seulement une parfaite connaissance de l'organisation adverse, mais aussi une grande expérience de la psychologie de ses responsables. Un des agents du GRE jouera le rôle de chef du réseau terroriste et, à ce titre, recevra pour ses hommes les armes et les explosifs destinés aux actions à venir.

Le lieutenant Kamel, responsable de la zone 1 de la wilaya III (Kabylie ouest) prend contact avec Safi et Hani, qui restent la seule autorité FLN à Alger ayant échappé à l'anéantissement des réseaux - et pour cause! - puisque, retournés par le capitaine Léger, ils obéissent aux instructions que les Français leur donnent.

Amirouche l'informe donc qu'il veut lui envoyer un lot d'armes d'origine tchèque pour préparer de attentas qui devraient êtres perpètres au moment des fêtes de Noël. Le 12 novembre, Kamel signe à Hani un ordre de mission l'habilitant, au nom de la wilaya III, à représenter le FLN et l'ALN au sein de la zone autonome d'Alger. Dans la réalité, par ce document, le capitaine Léger devenait le véritable patron du FLN à Alger. La manipulation devient chaque jour de plus en plus délicate. Léger récupère dans un premier temps la petite cargaison d'armes composée de 10 pistolets mitrailleurs tchèques, de 20 pistolets automatiques et d'un lot de grenades. Le 10 décembre 1957, Hani monte au maquis afin d'assister en personne au conseil de la wilaya 3 présidé par Amirouche. De retour à Alger, il rend aussitôt compte de sa mission au capitaine Léger.

Les évènements se précipitent chaque jour un peu plus. Les chefs de la wilaya 3 s'impatientent. Ils ne comprennent pas l'inaction d'Alger. Les messages envoyés à la ZAA sont de plus en plus impératifs, il faut que les bombes explosent, que des attentats aient lieu. Kamel écrit « Les Algérois veulent entendre les explosions de vos grenades qui sont pour eux le signe incontestable que le cœur de la capitale bat encore. »

L'état-major de guerre a communiqué l'ordre suivant : « À Alger, ordonnons recrudescences des attentats avant l'ONU. C'est formel. Vous commencerez avant le 30. »

Léger essaye toujours de temporiser. En attendant, il expédie en retour une lettre qu'il veut pleine d'anxiété : « Le maquis ne se rend pas compte des énormes difficultés auxquelles l'organisation doit faire face à Alger. L'enthousiasme des débuts n'existe plus. Le danger d'infiltration par les « Bleus » est trop important pour être négligé! Les enquêtes demandent beaucoup de temps pour déterminer la bonne foi des militants trop souvent apeurés. »

Hani est nouveau convoqué fin décembre 1957 au PC de la wilaya 3. Kamel lui ordonne de passer à l'action et lui annonce qu'il va bientôt pouvoir disposer d'une cargaison de bombes particulièrement meurtrières, confectionnées avec des corps d'obus de mortiers de 60 mm et de 81 mm, et que celles-ci l'attendent à Tizi-Ouzou.

Le renseignement est très intéressant : le capitaine Léger lance un commando sur Tizi-Ouzou. Les hommes récupèrent rapidement les bombes préparées et font prisonniers le lieutenant Houcine, responsable politique de la zone 1, et le lieutenant Sabri, officier de renseignements.

Léger redoute que la wilaya 3 ne mette sur pied à Alger une organisation parallèle qui lui échapperait. Dans tel cas, tout serait à refaire. Mieux vaut donc organiser quelques attentats mineurs plutôt que de revenir aux jours dramatiques où des bombes explosaient au milieu de la foule. Il sait bien que la presse va sauter sur l'évènement et en fera ses gros titres et assurera une propagande efficace qui comblera d'aise les hommes de la wilaya III.

Le 1er janvier 1958, comme pour montrer la précarité de la situation, une grenade explose au début de la soirée dans l'escalier du 21 rue Émile-Maupas. Cet attentat rappelle les Algérois à la réalité. Dans la Casbah, le téléphone arabe colporte la nouvelle à la vitesse de l'éclair. « Les frères sont revenus et ont attaqué la base des « Bleus ». Tout le monde ignore que le lanceur de grenade n'est autre que le capitaine Léger. Celui-ci, en accord avec le colonel Godard, organise quelques actions ponctuelles destinées à faire du bruit sans qu'il y ait de victimes. Godard avait donné ce conseil à son adjoint, avant de le quitter : « Tâchez de ne pas faire trop de dégâts. N'y allez pas plus fort que les « fels » eux-mêmes! »

Le supplice de l'« hélicoptère »

Hacène Mahyouze avait trouvé le plein emploi des belles qualités qu'il avait cultivées pendant la Seconde Guerre mondiale, avait mis en route un terrible engrenage dans la wilaya III : les tortures en chaine avaient donné des résultats inespérés. Avec son adjoint Ajaoud Rachid, assistés d'un groupe de montagnards persuadés de purifier la révolution, ils faisaient régner dans chaque zone une atmosphère de suspicion oppressante. Dés août 1958, Mahyouze avait établi un épais dossier bourré de « preuves » contre une cinquantaine de cadres qui avaient tous avoués leurs rapports avec les services spécieux français. Chacun, quel que fût son grade, avait été interrogé par Mahyouze qui leur avait appliqué le supplice de l'« hélicoptère » : l'homme nu avait les pieds et les main liés et réunis par une corde que l'on accrochait à une branche. Le corps en arc de cercle était ensuite hissé à cinquante centimètres du sol, puis chargé de quarante ou cinquante kilos de pierres. Mahyouze plaçait ensuite sous le corps oscillant un Kanoun, une sorte de barbecue sur lequel un djoundi (soldat) versait de l'eau froide. L'homme, les muscles brisés, les os craquants, respirait cette vapeur brûlante qui attaquait soit le visage et les poumons, soit le bas-ventre. Personne n'y résistait. « Avec qui travaillais-tu ? » répétait sans cesse Mahyouze. Et l'homme donnait les noms de ses plus proches compagnons. La terreur était telle que personne n'avait plus confiance en son voisin. Il suffisait que le nom du maquisard soit prononcé par deux ou trois hommes « interrogés » pour qu'il soit lui-même inculpé et interrogé à son tour. Six suspects sur dix succombent au cours des interrogations. Il y eut des centaines, sinon des milliers de victimes pour la plupart innocentes des faits qui leurs étaient reprochés.

Bilan des pertes imputées à la « bleuite »

Pour la wilaya III (Kabylie)

Pour l'ensemble de l'année 1958, les estimations concernant le nombre des liquidations varient entre 2 000 et 6 000 - chiffre donné par Mohamed Benyahia et statistiquement impossible. Amirouche emporta avec lui en mars 1959 un décompte partiel qui faisait état, sur 542 personnes jugées, de 54 libérés, 152 condamnés à mort et 336 décédés au cours des interrogations, dont 30 officiers, soit 488 décès. Le document était vraisemblablement destiné à minimiser l'ampleur des purges auprès du GPRA. Selon Yves Courrière : « les exécutions ne cessèrent que quelques jours avant l'opération « Jumelles ». » En 1959 ! Hacène Mahyouze avait fourni à Amirouche plus de 3 000 condamnations à mort ! 3 000 jeunes gens dont presque tous avaient au moins leur certificat d'études. » Les Français ont donné le chiffre de 1 200 mais ils ont aussi fourni celui de 2 000 ou de 4 000 ! Selon les évaluations, la saignée représenta donc de 6 % à 25 % de l'effectif de la wilaya III.

Parmi les victimes de la purge dans la wilaya III, plusieurs dizaines d'officiers haut gradés, des ex-médecins-chef, des pharmaciens, des ex-étudiants et aspirants sanitaires, des cadres de l'UGTA, des lycéens du collège de Ben Aknoun, plusieurs bacheliers, des techniciens radio, un jeune metteur en scène de 27 ans et une équipe de scénaristes. D'après la déclaration d'un lieutenant politique, A.K. « rallié » près de Bougaa (ex-Lafayette) le 6 avril 1958 pour échapper à la mort, à cette date « le massacre d'intellectuels dur[ait] depuis seize mois ». Pourtant, revenu en juillet 1957 en Kabylie après une absence à l'étranger de six mois, Amirouche aurait bien constaté une dégradation, concomitante de l'arrivée massive des jeunes gens instruits venus au maquis après la grève des étudiants décrétée fin mai 1956, des citadins débarqués d'Alger après la grève de huit jours pendant la bataille d'Alger, et d'anciens MTLD reconvertis MNA, mais sa confiance dans les lettrés n'aurait pas été entamée : pendant le premier trimestre 1958, il avait procédé à une révision des cadres de sa wilaya qui aurait promu des jeunes gens instruits et compétents. Et au printemps 1958, encore, il serait entouré d'un brain-trust d'intellectuels dont il demandait l'avis et auxquels il promettait qu'ils seraient dans l'Algérie future. Il s'ensuivit un mécontentement chez les illettrés qui rongèrent leur frein. Amirouche lui-même en aurait conçu du regret et de la jalousie qui s'accusèrent avec la montée des soupçons suscités par les intoxications manigancées par le capitaine Léger.

Le Deuxième Bureau français constatait : « Il est matériellement impossible à l'adversaire de remplacer toutes ces pertes par du personnel de même valeur. Sans tenir compte du facteur moral, la baisse du potentiel en valeur intrinsèque des cadres de l'Organisation politico-administrative est certaine. »

Amirouche lui-même aurait déclaré que 20 % des exécutés étaient innocents, mais il se serait défendu en ces termes :

« En tuant les deux tiers des Algériens, ce serait un beau résultat si l'on savait que l'autre tiers vivrait libre »

Pour les autres wilayas

- Wilaya I : 2 000 morts

- Wilaya II : 500 morts

- Wilaya IV : 1 500 morts

- Wilaya V : 500 morts

- Wilaya VI : 4 000 morts
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Message par Sphinx Mar 20 Juil - 0:19

L’insertion internationale du FLN algérien, 1954-1962 (1982)

Fort de quelques centaines de combattants le 1er novembre 1954, le FLN algérien est devenu en un peu moins de huit ans un État, membre à part entière de la communauté internationale. Succès remarquable, qui a inspiré nombre d’autres mouvements de libération nationale, mais est resté inégalé. Pour en comprendre les raisons, il convient d’examiner quels moyens s’est donnée l’action extérieure du FLN et quels objectifs elle a visés.

Tirant la leçon d’un siècle et quart de résistances et de révoltes condamnées par leur isolement, le FLN a d’emblée attaché une égale importance à l’organisation de l’insurrection et à la recherche d’aides extérieures : « le Front de Libération Nationale aura deux tâches essentielles à mener de front et simultanément : une action intérieure tant sur le plan politique que sur le plan de l’action propre et une action extérieure en vue de faire du problème algérien une réalité pour le monde entier avec l’appui de tous nos alliés naturels », annonçait la Proclamation du 1er novembre 1954 .

C’est pourquoi les neuf « chefs historiques » du Front se répartirent en deux groupes d’importance égale : « l’intérieur », partagé en cinq zones commandées par Ben Boulaïd, Didouche, Krim, Bitat, Ben M’Hidi, et « l’extérieur » représenté par les trois anciens délégués du MTLD au Caire, Khider, Aït-Ahmed et Ben Bella, auxquels vint se joindre Boudiaf, chargé par « l’intérieur » de coordonner l’ensemble.

Très tôt, et jusqu’à la fin de la guerre, les combattants de l’intérieur ont remis en cause l’égalité de statut de l’extérieur qui ne leur semblait pas justifiée par des résultats tangibles, en armes et en munitions. Les émissaires qu’ils y envoyaient pour exposer leurs doléances y restaient le plus souvent, sans pouvoir leur remédier durablement. En août 1956, le Congrès de la Soummam, représentant la majorité des six « wilayas » de l’intérieur, brisa la direction collégiale des neuf chefs historiques en proclamant le principe de la « primauté de l’intérieur sur l’extérieur ». Il se constitua en Conseil national de la Révolution algérienne (CNRA) pour désigner un Comité de Coordination et d’Exécution (CCE) de cinq membres siégeant à Alger : Abane, Ben M’Hidi, Krim, Ben Khedda et Saad Dahlab. Minoritaires dans le CNRA, les chefs de la « délégation extérieure » étaient réduits à un rôle de représentation.

Mais, à partir de 1957, la fuite vers l’extérieur du CCE lui-même entraîna le renversement des principes de la Soummam : le CNRA, réuni au Caire, en août 1957, proclama l’égalité de l’intérieur et de l’extérieur. En fait, l’installation à l’extérieur de la direction politique et militaire de l’insurrection entraîna une subordination de l’intérieur que celui-ci supporta de plus en plus mal. L’aggravation de son isolement par les barrages électrifiés et minés de l’armée française y fit grandir, de 1958 à 1960, le ressentiment des combattants contre les « planqués » de l’extérieur, habilement entretenu par la propagande adverse visant les « rebelles de palaces ».

Pourtant, l’extérieur fut toujours plus qu’un simple appareil diplomatique : l’action extérieure ne fut jamais l’apanage d’un corps de spécialistes. Les premiers chefs de la « délégation » du FLN au Caire étaient des « révolutionnaires », militants complets formés à la clandestinité dans le PPA-MTLD ou dans son « Organisation spéciale » (OS) paramilitaire. Ils parcouraient le monde à la recherche de toutes les formes d’aides (armes, argent, propagande, appui diplomatique). L’arrivée au Caire d’éléments plus « politiques », issus de la tendance « centraliste » du MTLD ou de l’UDMA de Ferhat Abbas, ne semble pas avoir mis fin à cette polyvalence .

En octobre 1956, la délégation extérieure possédait huit bureaux au Caire, à Damas, Tunis, Beyrouth, Bagdad, Karachi, Djakarta et New-York, d’où partaient des délégations itinérantes, grâce aux fonds et aux faux papiers fournis par les États arabes .

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Message par Sphinx Mar 20 Juil - 0:22

Un début de spécialisation apparut, à partir de 1957, quand la croissance des organes extérieurs du FLN et de l’ALN imposa une organisation rationnelle. Le CNRA d’août 1957 adopta le principe de la formation d’un Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA), doté d’un appareil diplomatique permanent couvrant le monde entier, suivant les conclusions d’un rapport écrit en prison par Aït-Ahmed, ancien représentant du FLN à New-York . Toutefois, le CCE attendit le 4 avril 1958 pour organiser des « départements ministériels », et le 19 septembre pour proclamer le GPRA. Le département, puis le ministère des Affaires extérieures furent confiés au Dr Lamine-Debaghine, vieux militant du PPA-MTLD, envoyé d’Alger au Caire en septembre 1955.

Cependant, « du fait de la présence du gouvernement à l’extérieur du territoire national, l’action diplomatique n’a jamais été l’attribut du seul ministère des Affaires extérieures » . En effet, tous les ministères, dispersés entre Tunis, Le Caire, Tripoli et Rabat, avaient besoin de solliciter les États amis pour assurer leurs fonctions et accomplir leur mission . Établi au Caire, celui des Affaires extérieures faisait partie d’un groupe de ministères « civils », confiés le plus souvent à d’anciens militants « centralistes » du MTLD, dotés d’une instruction supérieure en français ou en arabe : Mehri aux Affaires nord-africaines, Yazid à l’Information, Ben Khedda aux Affaires sociales, Tewfiq-el-Madani aux Affaires culturelles. Un autre groupe, celui des « militaires » (anciens colonels de wilaya), assumait la direction de l’effort de guerre : Krim aux Forces armées, Mahmoud Chérif à l’Armement et au Ravitaillement, Boussouf aux Liaisons générales et aux Communications, Ben Tobbal à l’ « Intérieur » . Enfin, deux autres « civils » issus de l’UDMA, Ferhat Abbat à la Présidence et Ahmed Francis aux Finances, se chargeaient de coordonner l’ensemble. Les renouvellements successifs du GPRA par les CNRA de janvier 1960 et d’août 1961 tendirent à renforcer l’efficacité des ministres en réduisant leur nombre. Dans le deuxième gouvernement Abbas, Krim fut dépossédé du ministère des Forces armées (supprimé) et chargé des Affaires extérieures, tout en restant membre, avec Boussouf et Ben Tobbal, du Comité Interministériel de Guerre chargé de coiffer le nouvel État-Major général (confié au colonel Boumédienne). Dans le gouvernement Ben Khedda, il hérita de Ben Tobbal le ministère de l’Intérieur, cédant celui des Affaires extérieures à son ancien secrétaire général Saad Dahlab , mais continuant de mener avec celui-ci les ultimes négociations avec la France .

La concurrence de tous les ministères sur le terrain des relations extérieures a certainement gêné l’organisation rationnelle d’une action cohérente . Mais peut-être a-t-elle aussi pallié les insuffisances de l’appareil diplomatique proprement dit. En effet, son action fut entravée par la nomination comme ambassadeurs dans les pays arabes de dirigeants en disgrâce, et par les différends qui opposèrent le Dr Lamine-Debaghine à la plupart de ses collègues . Au contraire, l’ancien maquisard Krim réussit à dynamiser la diplomatie algérienne en nommant à tous les postes de jeunes militants intellectuels, issus de l’UGEMA, de la Fédération de France ou des wilayas . Il réorganisa les services centraux , augmenta le nombre des missions permanentes , relança le mouvement des reconnaissances du GPRA en obtenant celle « de facto » de l’URSS en octobre 1960, décida les pays amis à augmenter leur aide financière, matérielle et militaire, enfin remporta une quasi-victoire diplomatique à la XVe session de l’Assemblée générale de l’ONU en décembre 1960. Mais ce remarquable redressement tenait davantage à l’amélioration des perspectives politiques générales qu’à la réorganisation du ministère.

Le GPRA, dans son ensemble, n’eut pas non plus le monopole de l’action extérieure du FLN. Elle fut très tôt doublée et complétée par celle de réseaux parallèles. Certains ne s’en distinguaient que théoriquement : ainsi, le FLN en tant que mouvement politique distinct de l’État algérien représenté par le GPRA. Cependant, l’ALN tendit à s’individualiser à partir de la création de l’État-Major général qui fut représenté aux premières négociations d’Évian et condamna leur conduite par le GPRA. Plus précoce était l’autonomie des organisations civiles à but social ou culturel : l’UGEMA (Union générale des Étudiants musulmans algériens), l’UGTA (Union générale des Travailleurs algériens) ; l’UGCA (Union générale des Commerçants algériens) ; le Croissant Rouge algérien, etc. Toutes ces organisations ne possédaient qu’une apparence d’indépendance. Créées en Algérie, en accord avec le FLN, pour encadrer et mobiliser les diverses catégories socio-professionnelles de la population algérienne, elles étaient rattachées au GPRA par le ministère des Affaires sociales et culturelles. Elles œuvraient dans leur propre sphère à obtenir une aide pour leurs membres (bourses pour les étudiants, secours pour les réfugiés, soins médicaux et protection juridique pour les blessés de guerre, etc.), mais aussi et surtout la reconnaissance de la légitimité de l’insurrection algérienne. Par là, elles contribuaient à transformer leurs interlocuteurs étrangers en groupes de pression sur leurs gouvernements respectifs. Pression indirecte, particulièrement utile pour atteindre les États amis de la France - ou ceux qui ne voulaient aider le FLN qu’avec discrétion - et pour populariser davantage la cause algérienne dans les pays amis.

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Message par Sphinx Mar 20 Juil - 0:26

Aussi, la diplomatie algérienne apparaissait-elle non seulement comme celle d’un État, mais aussi comme celle d’une Nation. Cependant, les institutions provisoires de l’État algérien et les statuts du FLN, adoptés par le CNRA de Tripoli en janvier 1960, prévoyaient d’intégrer au Parti unique (le FLN) l’État, l’armée et les organisations nationales. Car le FLN voulait être un « Parti-Nation », suivant l’expression de Mohammed Bedjaoui, conseiller juridique du GPRA .

Le FLN avait défini, dès le premier jour, le but final de son action ainsi que des objectifs intermédiaires, intérieurs et extérieurs, nécessaires à la poursuite de celui-ci. Il sut s’y tenir fermement, ne consentant que des concessions tactiques et temporaires, jusqu’à leur entière satisfaction.

La Proclamation du 1er novembre 1954 définissait ainsi le but du FLN : « Indépendance nationale par [...] la restauration de l’État algérien souverain, démocratique et social, dans le cadre des principes islamiques [...] ». En parlant de « restauration », le FLN se présentait en successeur de la Régence turque d’Alger et de l’émir Abdelkader pour mieux détruire la thèse française qui justifiait l’annexion de l’Algérie par l’inexistence d’un État et d’une nation algérienne antérieure, et légitimer son action par le droit de résistance à l’agression. Mais s’il avait beau jeu à dénoncer le mythe de l’Algérie française et à démontrer l’existence d’un État algérien pratiquement indépendant avant 1830 , il était moins convaincant en niant la suzeraineté turque sur celui-ci et l’accaparement du pouvoir par une minorité étrangère quasiment « coloniale ». Ce premier État algérien n’était ni « démocratique », ni « social », ni même conforme aux « principes islamiques », et l’émirat arabe d’Abdelkader s’est dressé contre lui autant que contre l’intrusion française. « Restauration » convient donc beaucoup moins que son antagoniste « révolution » employé ailleurs et défini soit négativement, comme « destruction du régime colonialiste » , soit positivement, comme « édification d’une République démocratique et sociale » .

La proclamation du 1er novembre précisait ensuite des « objectifs extérieurs » à plus court terme : « - 1) Internationalisation du problème algérien ;
2) Réalisation de l’unité nord-africaine dans son cadre naturel arabo-musulman ;
3) Dans le cadre de la Charte des Nations Unies, affermissement de notre sympathie agissante à l’égard de toutes les nations qui appuieraient notre action libératrice ». Elle exprimait ainsi la nécessité du recours à des alliances pour renverser un rapport de forces trop inégal avec la France. Ce recours imposait des contreparties, mais elles ne justifiaient pas les accusations françaises qui faisaient du FLN l’instrument de l’impérialisme panarabe, des intérêts anglo-saxons ou de la subversion communiste internationale. La « Plate-forme » du Congrès de la Soummam affirmait à juste titre que « la Révolution algérienne [...] n’est inféodée ni au Caire, ni à Londres, ni à Moscou, ni à Washington ». La meilleure preuve s’en trouve dans les difficultés que le FLN a rencontrées avec presque tous ses alliés.

Les alliances du FLN dessinent autour de l’Algérie plusieurs cercles concentriques d’appartenances et de solidarités. Les plus étroites et anciennes sont fondées sur une communauté d’origines, de langue et de religion, dans un cadre géographique homogène. Elles rassemblent, outre les « frères maghrébins », « nos alliés naturels arabo-musulmans ». Les plus larges et récentes reposent sur la solidarité anticolonialiste et anti-impérialiste qui recouvre et déborde le domaine arabo-islamique pour englober, au minimum, les pays afro-asiatiques, au maximum, l’Amérique latine, voire l’ensemble du camp socialiste.

L’appartenance maghrébine est la seule qui ait inspiré un projet unitaire institutionnel, la « Fédération nord-africaine », reprise en compte par la « Plate-forme » du Congrès de la Soummam en 1956 et par la conférence tripartite de Tanger en avril 1958. Elle repose, en effet, sur un sentiment quasi-national, complémentaire et longtemps rival du sentiment national algérien. Inaugurée à Paris, dès 1926, par l’Étoile nord-africaine, l’unité d’action des nationalistes maghrébins s’est organisée au Caire à partir de 1945, dans le cadre du Bureau du Maghreb arabe (1947), puis du Comité de Libération du Maghreb arabe (1948). Enfin, en avril 1954, un nouveau pacte d’alliance engagea le Néo-Destour, l’Istiqlal et le MTLD à lutter ensemble jusqu’à la libération totale de l’Afrique du Nord. C’est pour lui faire honneur, autant que pour tirer de l’ornière le mouvement national algérien, que le FLN déclencha l’insurrection .

Les événements mirent à rude épreuve sa foi maghrébine. Il accepta de mauvais gré les accords séparés franco-tunisiens et franco-marocains. Mais, après l’indépendance des deux pays (mars 1956), il reçut en compensation leur asile pour ses combattants et leur appui diplomatique. La solidarité maghrébine sortit renforcée du détournement de l’avion marocain transportant les quatre chefs de la délégation extérieure à la conférence de Tunis, le 22 octobre 1956. Mais elle fut de nouveau ébranlée, dès 1957, par les empiétements des émigrés algériens sur la souveraineté tunisienne et marocaine, et par le souci des deux États d’imposer leur médiation, pour normaliser leurs relations avec la France et satisfaire leurs ambitions territoriales au Sahara. Rapprochés, après le bombardement de Sakiet-Sidi-Youssef, par la menace d’une reconquête française, jusqu’à proclamer l’unité du Maghreb à la conférence de Tanger, le FLN et ses partenaires s’éloignèrent davantage après le retour au pouvoir du général de Gaulle. Bien que reconnu par la Tunisie et le Maroc, le GPRA reprochait à ses hôtes de le pousser à négocier à tout prix. Améliorées en 1960, dégradées avec la seule Tunisie pendant l’été 1961, ses relations avec ses voisins ne retrouvèrent jamais leur chaleur initiale .

Au même titre que les « frères maghrébins », les peuples arabes étaient les alliés naturels du FLN. Dès 1945, les nationalistes algériens avaient placé leurs espoirs dans la Ligue arabe et obtenu son aide financière et morale pour préparer, avec leurs « frères » tunisiens et marocains, la libération du « Maghreb-arabe ». Après l’échec humiliant de la Ligue en Palestine, la révolution militaire égyptienne et sa lutte pour l’évacuation des dernières troupes anglaises rendirent au Caire tout son prestige. Si l’appui moral et diplomatique de la Ligue arabe fut unanime dès 1955, ce fut l’Égypte de Nasser qui fournit au FLN son principal soutien militaire de 1954 à 1956. Les dirigeants français en tirèrent la conclusion erronée que celui-ci était son instrument docile. En fait, le Congrès de la Soummam dénonçait déjà l’insuffisance et les fluctuations de l’aide arabe et égyptienne [24]. De mars à juillet 1956, le colonel Nasser poussa le FLN à négocier avec la France [25] avant d’intensifier ses fournitures d’armes (envoi de l’Athos) pour empêcher celle-ci d’intervenir à Suez... En avril 1958, il désapprouva le rapprochement du FLN avec la Tunisie et le Maroc, puis l’installation à Tunis de la majeure partie du GPRA. Il reconnut celui-ci de mauvais gré (faute d’avoir été consulté à l’avance) et semble avoir encouragé le colonel Lamouri à comploter son renversement en novembre 1958. Déçus par leur « grand frère » égyptien autant que par leurs « frères maghrébins », les Algériens réagirent en intensifiant leurs relations avec les autres États arabes, particulièrement avec l’Irak du colonel Kassem et l’Arabie saoudite. Enfin, en août 1960, tous les États arabes acceptèrent d’augmenter leur aide financière et d’autoriser le recrutement de volontaires pour l’ALN.

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Message par Sphinx Mar 20 Juil - 0:29

Aussi ancienne, voire plus que la nation arabe, la communauté islamique ne donna pas une forme institutionnelle à sa solidarité avec le FLN. Celle-ci inspira en grande partie l’appui précoce que lui accordèrent l’Indonésie et le Pakistan. Mais les pays musulmans non arabes les plus liés à l’Occident, tels que la Turquie et l’Iran, se montrèrent beaucoup plus réservés.
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Message par Sphinx Mar 20 Juil - 0:33

Le mouvement des États afro-asiatiques, issu de la Conférence de Bandoung, fournit au FLN un troisième cadre permanent de son action extérieure. La solidarité anti-colonialiste, fondée sur l’expérience commune et récente de chaque membre, aida les délégués algériens à mobiliser la sympathie agissante de tous. Elle se manifesta avec éclat dans les trois conférences du mouvement : celle de Bandoung (avril 1955) qui reconnut le droit à l’indépendance des trois pays du Maghreb ; celle du Caire (décembre 1957) qui institua un « Conseil de solidarité des peuples d’Afrique et d’Asie » dont le secrétariat permanent organisa une journée, puis une semaine de « solidarité avec l’Algérie combattante » ; enfin, celle de Belgrade (septembre 1961). De même, à l’Assemblée générale de l’ONU, de 1955 à 1962, le groupe afro-asiatique présenta chaque année un projet de résolution, préparé avec les représentants du FLN dans son comité spécial pour l’Algérie. Ces textes ne furent jamais votés sans amendement, sauf le dernier, présenté à la XVIe session en février 1962 . Si dans ces votes la cohésion du sous-groupe arabe fut toujours parfaite, celle de l’ensemble du groupe le fut beaucoup moins à cause du grand nombre d’États membres plus ou moins alignés sur les puissances occidentales, en Asie (Turquie, Iran, Thaïlande, Philippines, Japon...) et en Afrique (notamment les États francophones sortis de la Communauté en 1960). Une constatation plus troublante ressort de l’examen des reconnaissances du GPRA. Parmi les quinze premières, accordées dès 1958, se trouvent celles de tous les membres de la Ligue arabe : Arabie saoudite, Irak, République Arabe Unie, Jordanie, Yémen, Soudan, Libye, Tunisie, Maroc, Liban, d’un État musulman d’Asie, l’Indonésie, mais non du Pakistan. Manquent également l’Inde et la Yougoslavie , membres éminents du mouvement, alors que tous les États communistes asiatiques : Chine, Corée et Vietnam du Nord, Mongolie extérieure sont présents... Vinrent s’y ajouter avant juin 1960 quatre États africains : Ghana, Guinée, Libéria et Togo .

A l’intérieur du groupe afro-asiatique, le FLN plaça beaucoup d’espoirs, à partir de 1958, dans la solidarité panafricaine. Ce thème tout neuf, dont Frantz Fanon se fit le champion, reposait sur des réalités géopolitiques et stratégiques plutôt que sur des racines historiques. Il s’agissait, pour l’Algérie, de trouver des alliés contre les projets français d’exploitation économique et militaire du Sahara. L’exaltation de la lutte continentale contre tous les colonisateurs européens valut à la cause algérienne des sympathies actives parmi les États indépendants les plus radicaux (Ghana, Guinée, Mali) qui formèrent en 1961, avec ceux du Maghreb et l’Égypte, le « groupe de Casablanca » . Mais le FLN trouva moins d’appuis dans le « groupe de Monrovia » et surtout parmi les États francophones issus de l’ex-Communauté (sauf au Togo et au Mali).

L’anticolonialisme servit également une tentative d’élargir à l’Amérique latine le cercle des sympathies acquises à la Révolution algérienne. La plupart des États latino-américains ayant voté, comme les USA et les amis européens de la France, contre l’inscription de la question algérienne à l’ordre du jour de la Xe session de l’ONU, le FLN s’efforça, dès 1956, avec l’appui des minorités d’origine arabe, de faire reconnaître son combat comme une révolution anti-colonialiste, comparable à la lutte de ces pays pour leur émancipation politique, puis économique. Cette action persévérante obtint des résultatsmoinsimportantsque ceux espérés, au moins avant la révolution cubaine de 1959. Le gouvernement castriste fut, en effet, le premier du continent à reconnaître le GPRA, en juillet 1961. Celui-ci expliquait la relative lenteur de ses progrès par le prestige persistant de la France et surtout par le poids des USA sur des gouvernements non représentatifs de leurs peuples. Il sous-estimait ainsi la solidarité latine et catholique qui poussait la plupart des États latino-américains, le Portugal, l’Italie et même l’Espagne à défendre la France à l’ONU. L’alliance tricontinentale de la « périphérie » dépendante contre le « centre impérialiste » n’allait pas encore de soi.

Le monde communiste n’était pas considéré, au départ, comme un allié naturel, ni privilégié, de la Révolution algérienne. Trop de revirements avaient effacé le souvenir de l’action anticolonialiste et anti-impérialiste menée par le Komintern de 1920 à 1935. Bien loin de vouloir insérer son combat dans la rivalité des blocs, la Proclamation du 1er novembre estimait que « le climat de détente est favorable au règlement des problèmes mineurs, dont le nôtre, avec surtout l’appui diplomatique de nos frères arabo-musulmans ». Mais la stratégie du FLN lui imposait d’accepter toute aide offerte, sans exclusive. Dès 1955, les États communistes d’Asie participant à la conférence de Bandoung manifestèrent une chaleureuse sympathie à ses délégués. Ceux d’Europe, seuls représentés à l’ONU, votèrent dès la Xe session pour l’inscription de la question algérienne. L’URSS, protectrice de l’Égypte et de la Syrie, accorda en 1957 une aide militaire importante par l’intermédiaire de ses satellites (la Tchécoslovaquie surtout) et l’intensifia après la conférence afro-asiatique du Caire . Pourtant, après le retour au pouvoir du général de Gaulle, elle modéra son aide et la rendit plus discrète. L’URSS et ses satellites refusèrent de reconnaître le GPRA jusqu’en octobre 1960 pour encourager de Gaulle à se dégager de l’OTAN et peut-être par souci des intérêts du PCF. Au contraire, la Chine et ses voisins communistes d’Asie le firent sans délai et proposèrent à la Révolution algérienne une aide économique et militaire illimitée et inconditionnelle . Ce qui, après l’échec de la conférence au sommet de Paris et le retour à la « guerre froide » au milieu de 1960, semble avoir décidé Krouchtchev à faire de même. La Tchécoslovaquie, la Bulgarie et la Yougoslavie suivirent en avril 1961 .

Ainsi le FLN s’était-il laissé entraîner à brandir devant les Occidentaux l’épouvantail du communisme international. Tel n’était pourtant pas son plan initial qui visait au contraire à isoler la France en exploitant les contradictions de l’Alliance atlantique. Il s’agissait de la faire désavouer par les États-Unis en flattant leur soi-disant anti-colonialisme et en ménageant leurs intérêts économiques et stratégiques en Méditerranée occidentale et en Afrique du Nord. Ce plan avait l’appui total du Maroc et de la Tunisie qui présentaient aux Américains leur médiation entre la France et le FLN comme le seul moyen de séparer celui-ci de l’Égypte, fourrier de l’URSS dans le monde arabe. Fondée sur le précédent de l’intervention américaine contre les alliés franco-anglais pendant la crise de Suez, cette stratégie aboutit en effet à l’offre des « bons offices » dans la crise franco-tunisienne de 1958 ; puis, après le retour du général de Gaulle, à des suggestions beaucoup plus discrètes qui furent satisfaites par le discours sur l’autodétermination . En 1961, l’arrivée à la présidence du sénateur Kennedy, rendu célèbre en 1957 par ses déclarations favorables à l’indépendance de l’Algérie, n’entraîna aucune pression sur la France, déjà résolue à négocier.
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Message par Sphinx Mar 20 Juil - 0:38

Pour hâter l’isolement du gouvernement français, le FLN avait dès 1957 dénoncé violemment l’aide militaire de l’OTAN , l’aide économique de l’Europe, les projets d’Eurafrique. Ces philippiques visaient à placer les Alliés occidentaux devant leurs responsabilités et devant les risques qu’ils couraient, tout en encourageant le bloc oriental à renforcer son appui. Après le retour du général de Gaulle, le GPRA décida de systématiser ce « chantage à l’Est », en acceptant les offres d’aide illimitée en armements, spécialistes et même « volontaires » venant des pays communistes d’Asie. En 1960, il le renforça encore en obtenant celle de l’URSS. L’Algérie aurait pu devenir un champ de bataille de la guerre froide. Mais le GPRA n’osa pas aller jusqu’au bout de ses menaces. Il risquait, en effet, de perdre son indépendance en s’inféodant à l’un des blocs et de ressouder l’unité du bloc adverse au profit de la France. En outre, il craignait de perdre l’appui indispensable de la Tunisie et du Maroc et d’exposer ses militants à une contagion idéologique facilitée par le thème ambigu de l’ « anti-impérialisme ». L’option neutraliste initiale servait mieux la Révolution algérienne.

Pour atteindre son but, le FLN avait besoin d’être reconnu par la France. Pour l’y contraindre, la pression militaire était nécessaire, mais non suffisante, bien que certains chefs de l’ALN aient cru un moment à la possibilité d’un « Dien-Bien-Phu algérien ». La Proclamation du 1er novembre faisait preuve de réalisme en proposant dès le premier jour aux autorités françaises « une plate-forme honorable de discussion », aux conditions suivantes : « - 1° La reconnaissance de la nationalité algérienne par une déclaration officielle abrogeant les édits, décrets et lois faisant de l’Algérie une terre française en dépit de l’histoire, de la géographie, de la langue, de la religion et des mœurs du peuple algérien ;
2° L’ouverture de négociations avec les porte-parole autorisés du peuple algérien sur les bases de la reconnaissance de la souveraineté algérienne, une et indivisible ;
3° La création d’un climat de confiance par la libération de tous les détenus politiques, la levée de toutes les mesures d’exception et l’arrêt de toute poursuite contre les forces combattantes ». En contrepartie, elle proposait le respect des intérêts français, culturels et économiques, « honnêtement acquis », ainsi que celui des personnes et des familles, le libre choix pour les Français d’Algérie entre leur nationalité d’origine et la nationalité algérienne, enfin la définition des liens entre la France et l’Algérie par un accord librement négocié entre les deux États. Mais aucun gouvernement français n’accepta de discuter avec le FLN avant celui de Guy Mollet, et les négociations amorcées et interrompues en 1956 ne reprirent qu’en 1961, quand le général de Gaulle eut accepté presque toutes les conditions du FLN.

Pour imposer l’ouverture et la poursuite des négociations, celui-ci tenta d’influencer l’opinion publique en s’adressant aux journaux, aux intellectuels et aux militants de gauche, ou libéraux. C’est dans France-Observateur qu’Abane Ramdane, chef politique du FLN d’Alger, révéla ses propositions de paix en septembre 1955 . Il nomma à la direction de la Fédération de France du FLN Salah Louanchi, ancien dirigeant centraliste du MTLD, spécialiste des relations avec les Européens. Celui-ci multiplia les contacts dans les milieux politiques et intellectuels, tenta de sensibiliser l’opinion en provoquant la grève des étudiants par l’intermédiaire de l’UGEMA. Mais après l’échec des négociations entamées à l’extérieur, le FLN décida de porter la guerre en France. Il limita ses contacts à ceux qui « payaient » et polémiqua dans les colonnes du Moudjahid contre les hommes de gauche qui refusaient de le soutenir inconditionnellement . Après avoir hésité pendant l’été de 1958 entre l’alliance avec la gauche française contre le danger fasciste et la guerre totale contre la France, il évita l’une et l’autre . Mais en 1960, il décida de reprendre ses appels à l’opinion de gauche pour forcer de Gaulle à aller plus loin et plus vite qu’il ne le voulait. L’UGEMA et l’UGTA jouèrent un rôle essentiel en obtenant de leurs interlocuteurs syndicaux des prises de positions favorables à la négociation avec le GPRA.

Au début des négociations, le FLN sut faire des concessions tactiques, plus apparentes que réelles. Abane, dans ses propositions de septembre 1955, avait remplacé le préalable de l’indépendance par la reconnaissance de la vocation de l’Algérie à l’indépendance, réalisable « démocratiquement et par étapes ». Khider alla plus loin dans les entrevues du Caire (avril 1956), en acceptant le principe d’un « cessez-le-feu provisoire » préalable aux élections libres et aux négociations. Mais la délégation extérieure et les chefs de l’intérieur exigèrent des garanties quant à la réalisation finale de leur but. Dans les entretiens de Rome et de Belgrade (juillet-septembre 1956), les délégués du Front réclamèrent un exécutif provisoire algérien chargé d’organiser les élections ; le 22 septembre ils redemandèrent la reconnaissance du droit à l’indépendance . Pendant ce temps, le Congrès de la Soummam qualifiait de « compromis honteux » les propositions de Guy Mollet, définissait le rapport de forces nécessaire pour imposer l’indépendance, réaffirmait les trois conditions fixées par la Proclamation du 1er novembre et leur ajoutait une quatrième : « Reconnaissance du FLN comme seule organisation représentant le peuple algérien et seule habilitée en vue de toute négociation. » Il lui appartenait de garantir les cessez-le-feu, d’entamer les négociations et d’organiser les élections à l’Assemblée constituante dont procéderait le gouvernement chargé de les mener à bien. Conditions que le gouvernement de Guy Mollet ne pouvait accepter, l’eût-il voulu. Rien ne permet donc d’affirmer que la paix était en vue le 22 octobre 1956, même si l’opinion y était plus favorable qu’on le croyait alors .

Toutes les tentatives qui se répétèrent de 1956 à 1960 vinrent buter sur les mêmes préalables contradictoires. En proposant des négociations « sans conditions » en octobre 1958, le GPRA ne renonçait en fait à aucune des siennes : il espérait entraîner de Gaulle à une reconnaissance implicite dans une négociation d’égal à égal. Au contraire, la politique gaullienne abandonna une à une toutes les conditions qu’elle jugeait indispensables, pour satisfaire celles du FLN. Le discours sur l’autodétermination (septembre 1959), les prises de position en faveur de l’Algérie algérienne (juin 1960), de la République algérienne (novembre 1960), enfin la renonciation au Sahara (septembre 1961) ruinèrent le mythe de l’Algérie française. L’abandon du préalable du cessez-le-feu (camouflé par la « trêve unilatérale »), réduisit la France à négocier en position de faiblesse, sous la double pression de l’ALN et de l’OAS. Enfin, de Gaulle reconnut implicitement le GPRA en négociant avec lui seul l’avenir de l’Algérie, mais il priva les accords d’Évian de toute garantie en refusant de le reconnaître officiellement, pour transmettre la souveraineté, le 3 juillet 1962, à un « Exécutif provisoire » impuissant . L’Algérie attendit trois mois pour se doter d’un vrai gouvernement, qui la fit admettre à l’ONU le 8 octobre 1962.

Le succès du FLN défie toutes les explications unilatérales. Sa force fut de ne pas miser sur une seule forme d’action, mais sur « tous les moyens » . Toutes les sortes de pressions internes (combats et attentats, manifestations de soutien populaire, appels à l’opinion publique française) contribuèrent au résultat décisif sans suffire à le provoquer, de même que les pressions externes. L’indépendance ne fut donc pas arrachée par les résolutions de l’ONU, qui ne firent que répercuter les succès antérieurs du Front. Plus efficaces furent les aides reçues des États amis et les pressions exercées par eux sur la France. Mais l’expérience démentit aussi bien la confiance naïve dans les « alliés naturels » que la théorie machiavélique de la subversion. En fait, la solidarité désintéressée risque de rester symbolique. L’intérêt est nécessaire pour justifier le poids et les risques d’une intervention effective ; et celui-ci pousse trop souvent les « grands-frères » à transformer leur aide en moyen de pression. Le FLN eut rarement la chance de se voir offrir une aide illimitée et inconditionnelle.

Enfin, on aurait tort de croire que les leçons de la Révolution algérienne garantissent à ses imitateurs un succès aussi rapide, comme on l’a bien vu en Afrique et au Proche-Orient. L’efficacité des pressions internes et externes dépend également, en dernier ressort, de la vulnérabilité de l’État visé. Or celle-ci varie considérablement en fonction : 1° de sa puissance économique et militaire ; 2° de la force de son régime politique ; 3° du prix plus ou moins grand qu’il attache à l’enjeu. Il semble que la France ait cédé relativement vite devant le FLN et ses alliés parce qu’elle était une puissance moyenne, désirant conserver un régime démocratique, et ne jugeant pas l’enjeu vital.

Par:Guy Pervillé
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Message par Sphinx Mar 20 Juil - 20:53

LES EFFETS DE LA CRISE DE 1956 SUR LA GUERRE D’ALGERIE
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Message par Sphinx Ven 23 Juil - 23:43

le general De gaulle 1/3

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