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Chronologie de la révolution Algérienne

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Message par Sphinx Lun 14 Sep - 0:02

Rappel du premier message :

LA GUERRE D’ALGERIE


23 Mars 1954 Naissance du Comité Révolutionnaire d'unité et d'action, le groupe des 22.

1 Nov 1954 Déclenchement de la lutte de libération Nationale .

Déc 1954 Messali Hadj annonce la création du Mouvement National Algérien.

Mai 1955 Dissolution du Mouvement pour le Triomphe des Libertés Démocratiques.

Juin 1955 Belounis annonce la création de l'aile militaire du Mouvement National Algérien.

20 Août 1955 Attaques FLN/ALN dans le Nord Constantinois.

20 Août 1955 Instauration de l'état d'urgence.

24 Fév 1956 Ferhat Abbas rallie le F.L.N. au Caire.

20 Août 1956 Congrès de la Soummam et création du Conseil National de la Révolution Algérienne (C.N.RA) et du Comité de Coordination et d'Exécution (C.C.E.).

22 Oct1956 Interception et détournement de l'avion qui transportait à Tunis les chefs du Front de Libération National, et leur arrestation. Ils furent arrêtés.

Janvier 1957 Le Général Massu prend le commandement des opérations militaires en Algérie.

23 Jan1957 Grève des huit jours à l'appel du Front de Libération National. La grève s'est répandue à toutes les couches sociales.

23 Fév 1957 Les troupes parachutistes arrêtent Larbi Ben M'Hidi. Il est assassiné le 4 mars 57

28 Mai 1957 Evénements de Melouza : le massacre de 300 personnes dans une opération du Front de Libération National qui visait les partisans du Mouvement National Algérien.

29 Mars 1958 Création du Gouvernement Provisoire de la République Algérienne. Le Président fut Ferhat Abbas.

19 Juillet 1959 Arrestation du syndicaliste Aissat Idir qui s'éteint sous la torture.

18 Jan 1960 Après trois (3) mois de rencontre et et présence de dix colonels, conclusion d'un accord visant la création d'un Gouvernement provisoire (1er. Remaniement ) ( 17 Décembre 1959 - 18 Janvier 1960 Tripoli).

11-13 Fév1960 Premier essai nucléaire français au Sahara (Regane).

11-13 Déc 1960 De Gaulle en visite en Algérie. Manifestations populaires
revendiquant l’indépendance des dizaines de morts et des centaines de blessés.

Déc 1960 L'assemblée des nations unies approuve une recommandation qui vise à l'autodétermination.

22 Fév 1961 Début des négociations officielles à Lausanne.

Février 1961 Naissance de l'0rganisation de l'Armée Secrète (O.A.S.) Le "Putsch des généraux" échoue en Algérie.

20 Mai 1961 Début des négociations d'Evian.

9 Août 1961 Remaniement au Gouvernement Provisoire, Ben Youcef Ben Khedda préside le Conseil.

13 Juin 1961 Arrêt des négociations d'Evian à cause de la question du Sahara.

Août Sep 1961 L'0rganisation Armée Secrète (O.A.S.) commet une série d 'assassinats et attentats à la bombe. Le Général Salan prend la tête de l'organisation.

17 Oct 1961 Grande manifestation de masse de la communauté immigrée , plus de 150 morts.

20 Sep 1961 Création en France du Conseil National de la Résistance sur l'initiative du général Salan et Gordy.

4-5 Mars 1962 Opération " Rock and Roll " : plus d'une centaine d'attentats à la bombe et assassinats contre l'administration, les civils et les innocents revendiqués par l'0rganisation de l'Armée Secrète (O.A.S.)

7-18 Mars 1962 Reprise des négociations d'Evian.

18 Mars 1962 Signature des accords d'Evian par Krim Belkacem, Vice-Président du Gouvernement Provisoire et par des ministres français

19 Mars 1962 Cessez-le-feu en Algérie .

7 Avril 1962 Installation de l'Exécutif Provisoire

1 Juillet 1962 Le peuple Algérien plébiscite son indépendance.

5 Juillet 1962 Déclaration de l'Indépendance de l’Algérie, la course au pouvoir commence entre le groupe de Tlemcen constitué par Ahmed Ben Bella et le Colonel Houari Boumediène

22 Juillet 1962 Constitution du Bureau Politique à Tlemcen .



Dernière édition par sphinx le Dim 11 Mar - 23:25, édité 3 fois
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Message par Sphinx Dim 1 Aoû - 23:24

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Message par Sphinx Dim 1 Aoû - 23:28

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Message par Sphinx Dim 1 Aoû - 23:32

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Message par Sphinx Dim 1 Aoû - 23:34

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Message par Sphinx Dim 1 Aoû - 23:40

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Message par Sphinx Dim 1 Aoû - 23:46

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Message par Sphinx Dim 1 Aoû - 23:54

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Message par Sphinx Dim 1 Aoû - 23:58

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Message par Syfou Mer 11 Aoû - 23:09

La ligne Morice en Algérie, 1956-1962 (2004)

Cet article m’a été demandé par Guy Hennebelle, directeur de la revue Panoramiques, pour son numéro 67 (2ème trimestre 2004) intitulé "Des murs et des hommes". Je ne savais pas que ce serait l’un des derniers numéros de cette revue, malheureusement interrompue peu après par le décès de Guy Hennebelle.

De tout temps, des hommes « civilisés » ont cru pouvoir vivre durablement à l’abri de la menace des peuples « barbares » en s’entourant de murs ou d’autres lignes fortifiées. La Grande Muraille de Chine et le limes romain, presque contemporains, en sont les meilleurs exemples. L’Afrique du Nord a vu les Romains construire sur son sol, à la limite du territoire cultivable et du désert, le limes, alignement de fortins jalonnant un obstacle continu fait d’un mur et d’un fossé propres à décourager les incursions des nomades berbères insoumis. Quinze siècles plus tard, en 1840, le maréchal Valée avait, lui aussi, entrepris la construction d’un obstacle continu de même type, pour empêcher les cavaliers arabes de l’émir Abd-el-Kader d’attaquer les environs d’Alger (collines du Sahel et plaine de la Mitidja), occupés et colonisés par les Français depuis moins de dix ans. Mais le gouvernement préféra suivre l’avis du général Bugeaud, partisan de conquérir et de coloniser l’Algérie entière pour en faire une nouvelle province française.

Au XXème siècle, l’art de la fortification se modernisa. En Afrique du Sud, pendant la guerre des Boers (1899-1901), les Anglais inventèrent l’utilisation militaire du fil de fer barbelé pour protéger des blockhaus, et pour les relier entre eux, afin d’entraver la mobilité des commandos boers. En Afrique du Nord, à la frontière égypto-libyenne, les Italiens construisirent en 1931 un obstacle de 270 km de long pour empêcher les résistants libyens de se réfugier en Egypte et d’en revenir ou d’en recevoir des armes. Celui-ci était constitué de plusieurs épaisseurs de réseaux barbelés (dont certains auraient été électrifiés), longés par une route de contrôle reliant des forts ou des fortins communiquant par téléphone et par radio, et trois aéroports. Efficace contre un ennemi aux faibles moyens, cet obstacle ne servit à rien contre les unités blindées britanniques venant d’Egypte pendant la Deuxième guerre mondiale .

En 1956, l’indépendance du Maroc et de la Tunisie obligea l’armée française à envisager une solution semblable pour faire de l’Algérie un champ clos. En effet, la coopération militaire franco-marocaine et franco-tunisienne prévue par des accords bilatéraux avait été vite démentie par une contradiction flagrante entre la poursuite de la guerre par la France contre le FLN algérien, et la solidarité maghrébine que les dirigeants nationalistes des deux Etats nouvellement indépendants ne pouvaient lui refuser. Les troupes françaises maintenues dans les deux pays avaient alors leurs effectifs les plus élevés (125.000 hommes au Maroc et 55.000 en Tunisie) ; mais elles ne pouvaient s’opposer à l’installation de l’ALN algérienne sans l’accord des gouvernements marocain et tunisien. Le 22 octobre 1956, le détournement vers Alger par l’aviation française d’un avion marocain transportant de Rabat vers Tunis les chefs de la délégation extérieure du FLN sonna le glas de la coopération militaire entre la France et ses anciens protectorats. A moins de les reconquérir par la force (solution impossible faute d’effectifs suffisants), il ne restait pas d’autre solution militaire que tenter de boucler hermétiquement les frontières de l’Algérie.

C’est d’abord à la frontière marocaine que fut expérimentée le premier barrage, sous l’autorité du général Pédron, commandant le corps d’armée d’Oran. Dès le mois de juin 1956, un simple réseau de barbelés fut construit entre la frontière et la route nationale n° 7, dans le secteur côtier tenu par la demi-brigade de fusiliers marins (DBFM) près de Nemours. Renforcé à partir de novembre 1956, il fut perfectionné par le minage et par l’électrification (réalisée sur 10 km en janvier 1957).

Le ministre de la Défense nationale du gouvernement Bourgès-Maunoury, André Morice, décida le 26 juin 1957 de généraliser cette expérience de façon à réaliser en quelques mois le bouclage des deux frontières. A l’Ouest, la « ligne Pédron » s’éloignait de la frontière marocaine sur les hauts plateaux arides couverts d’une steppe d’alfa, pour aller protéger la route et la voie ferrée reliant Oran à Colomb-Béchar dans leur traversée de l’Atlas saharien. A l’Est, où tout était à faire, la « ligne Morice » suivait et protégeait également la route et la voie ferrée de Bône à Souk-Ahras et Tébessa, ce qui permit sa réalisation en trois mois. Les espaces qui s’étendaient entre les barrages et les frontières furent transformés en « zones interdites », dont les habitants étaient regroupés autour des postes militaires ou évacués. Les étendues plates et désertiques des confins sahariens à l’Est, et des hauts plateaux à l’Ouest, étaient d’abord surveillés par des batteries de canons à tirs automatique déclenché par radar, avant la construction du réseau électrifié. Etant donné la gravité particulière de la menace que l’ALN de Tunisie faisait peser sur le barrage de l’Est, il était prévu de le doubler par un barrage de l’avant plus proche de la frontière tunisienne. Celui-ci fut d’abord construit de Souk-Ahras à Tébessa, de façon à protéger les centres miniers de l’Ouenza et du Kouif, d’octobre 1958 à mars 1959, puis de Souk-Ahras à la mer, de mars à octobre 1959. Ce barrage de l’avant fut appelé « ligne Challe », du nom du nouveau commandant en chef, successeur du général Salan. Il fit plus que doubler la difficulté du passage de la Tunisie vers l’Algérie.

En effet, le barrage était un ensemble d’obstacles redoutable d’abord par sa largeur : de 100 mètres à plusieurs kilomètres suivant les endroits. On y trouvait au centre, souvent une route et une voie ferrée, et toujours une piste de surveillance utilisée par les véhicules blindés des patrouilles faisant « la herse ». Et des deux côtés (vers l’extérieur et vers l’intérieur) une haie renforcée non minée, puis un réseau intérieur de barbelés miné, une piste technique longeant la clôture électrifiée, puis encore un réseau extérieur miné, et enfin un grillage destiné à tenir les animaux à l’écart. Cet obstacle n’était pourtant pas absolument infranchissable : on pouvait faire sauter les réseaux de barbelés et les mines au moyen de tubes remplis d’explosifs appelés bangalores, et sectionner la clôture électrifiée avec des pinces coupantes à poignées isolantes. Mais l’interruption du courant dans la clôture était immédiatement signalée et localisée par les stations de contrôle technique, ce qui déclenchait l’intervention rapide des patrouilles de la herse sur place, et le bouclage de la zone du franchissement par les troupes du secteur et par les réserves du corps d’armée ou par les réserves générales, avec l’aide des hélicoptères et l’appui de l’aviation. C’est pourquoi les franchissements étaient beaucoup plus difficiles à réussir de l’extérieur vers l’intérieur que dans l’autre sens (tout au moins là où le barrage était proche de la frontière) ; et le doublement de la ligne Morice par la ligne Challe en aggravait énormément la difficulté en enfermant ceux qui avaient réussi à franchir le premier obstacle dans une nasse.

La construction des barrages fut un tournant de la guerre, aux conséquences considérables. Au début, les chefs du FLN en sous-estimèrent tout-à-fait l’importance : ils n’essayèrent pas de s’opposer à sa construction, et autorisèrent les ouvriers algériens à y travailler à condition qu’ils leur reversent une partie de leurs salaires en tant qu’impôt révolutionnaire . Mais une fois le gros-oeuvre achevé, les barrages firent la preuve de leur efficacité. Au début de 1958, les contingents de l’ALN lourdement chargés d’armes et d’équipements militaires tentèrent de rentrer massivement en Algérie. La « bataille des frontières » fut la plus grande bataille de la guerre. Du 21 janvier au 28 mai 1958, sur la ligne Morice, l’ALN perdit 2.400 combattants tués, 300 prisonniers, 350 armes collectives et 3.000 armes individuelles. La seule bataille du djebel Mouadjène, près de Souk-Ahras, lui coûta 624 hommes et 484 armes du 28 avril au 3 mai. Du fait de ces combats, les pertes mensuelles des deux camps atteignirent alors leurs plus hauts niveaux de toute la guerre : 3.803 tués chez les « rebelles » en avril 1958, et 364 dans les « forces de l’ordre » en mai. Le rêve d’un Dien-Bien-Phu algérien se dissipa brutalement.

Il en résulta une très grave crise du moral dans l’ALN, à l’extérieur et à l’intérieur . A l’extérieur des barrages, des troupes refusèrent de tenter de nouveaux franchissements et crièrent « Vive la paix ! Vive de Gaulle ! » devant Belkacem Krim, vice-président du Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA) et ministre des forces armées. Le commandement opérationnel militaire de l’Est fut suspendu et ses responsables sanctionnés, mais l’indulgence de Krim envers son chef Mohammedi Saïd provoqua en novembre 1958 un dangereux complot des anciens responsables déchus, et une insubordination générale des troupes envers les officiers nommés par Krim. En mars 1959, plusieurs officiers supérieurs furent exécutés, et le capitaine Ali Hambli, en révolte contre Mohammedi Saïd, se rendit aux Français avec 148 hommes. Le mécontentement gagna aussi les wilayas de l’intérieur, qui se sentirent abandonnées par l’extérieur. En décembre 1958, le colonel Amirouche, chef de la wilaya III (Kabylie) réunit ses collègues des wilayas IV (Algérois), VI (Sud Algérois) et I (Aurès-Némentchas) dans un comité interwilayas, qui réaffirma le principe de la primauté de l’intérieur (proclamé par le Congrès de la Soummam en 1956). Le « plan Challe », exécuté en 1959 et 1960 par l’armée française, accrut encore ce sentiment d’isolement et d’abandon. A l’ouest le capitaine Zoubir, de la wilaya V (Oranie) franchit le barrage à l’automne 1959 pour dénoncer l’incurie de ses chefs basés depuis 1955 à l’extérieur, et demander l’arbitrage du GPRA. Econduit par le colonel Boumedienne, il réussit à entraîner la majeure partie des troupes de l’ALN stationnées au Maroc, et finit par se rendre aux Marocains en février 1960. Dans l’Algérois le commandant Si Salah, chef par intérim de la wilaya IV, désespérant de recevoir le moindre secours du GPRA et du nouvel état-major-général de l’ALN, entama en mars 1960 des négociations secrètes avec le gouvernement français, et fut reçu le 10 juin à l’Elysée par le général de Gaulle.

Le GPRA, lui aussi profondément divisé, était conscient du danger. Le CNRA (Conseil national de la Révolution algérienne), qui s’était réuni à Tripoli en décembre 1959 et janvier 1960, avait reconnu que la guerre risquait d’être perdue si aucun secours ne parvenait à l’intérieur durant l’année 1960, et décidé que les officiers venus des wilayas devraient y rentrer au plus vite . Pour atteindre ces objectifs, un nouvel organisme fut créé, l’état-major général de l’ALN, dirigé par le colonel Boumedienne à partir de février 1960.

L’état-major-général (EMG), reprenant des projets antérieurs, réorganisa les unités bloquées aux frontières en renforçant leurs effectifs, leur organisation, leur équipement et leur armement. Il réussit l’amalgame entre les anciens maquisards venus des wilayas et les nouvelles recrues levées dans les communautés algériennes de Tunisie, du Maroc et de France. Il multiplia très vite les opérations militaires contre les barrages et contre les postes français des zones frontalières. Mais les tentatives de franchissement restèrent toujours aussi coûteuses : quelques officiers réussirent à passer avec quelques hommes, d’autres furent tués (comme le colonel Lotfi et le commandant Embarek de la wilaya V, sur le barrage de l’Ouest), d’autres renoncèrent après plusieurs échecs et restèrent à l’extérieur . A partir de juillet 1960, l’EMG renonça sans l’avouer à tout projet de retour en masse à l’intérieur. Il opta en fait pour une tactique de harcèlement contre les barrages et les postes militaires français à partir du territoire tunisien ou marocain, utilisant une artillerie de plus en plus lourde, afin d’obliger l’armée française à immobiliser des effectifs de plus en plus importants et à fortifier de mieux en mieux ses positions . Du 6 au 14 mars 1962, à l’approche du cessez-le-feu, un bombardement général fut déclenché contre le barrage de l’Est avec des moyens sans précédent . Mais la destruction des barrages par des brigades internationales chinoises, arabes et africaines resta un pur slogan de propagande. Les liaisons avec les wilayas furent rétablies en 1961 par des filières clandestines de la Fédération de France du FLN, utilisant les lignes maritimes et aériennes régulières pour faire passer de France en Algérie de l’argent, des armes légères, puis des cadres .

En fin de compte, à quoi servirent les barrages ? D’un point de vue strictement militaire, on peut dire qu’ils avaient atteint leur but : couper l’ALN en deux, et empêcher l’ALN extérieure de porter secours à son homologue intérieure, ce qui rendait possible l’étouffement et la destruction de cette dernière par le « plan Challe ». Que ce succès militaire incontestable n’ait pas été exploité à fond par le pouvoir politique français est une autre histoire. Même si la dislocation irrémédiable de l’ALN a été évitée, le ressentiment de l’intérieur contrer l’extérieur a laissé des traces durables. Pendant la crise de l’été 1962, les partisans d’Ahmed Ben Bella et du colonel Boumedienne ont reproché au GPRA d’avoir demandé au gouvernement français de maintenir les barrages fermés aux troupes de l’ALN extérieure après la proclamation de l’indépendance le 3 juillet , mais les wilayas III et IV, les plus éloignées des frontières, ont pris parti contre l’EMG. D’un autre point de vue, on peut conclure à l’inverse, que l’EMG a réussi à détourner les barrages de leur but et à les récupérer pour ses propres fins en renonçant à les franchir. En effet, la stratégie de harcèlement à partir des frontières lui a permis de limiter ses pertes et d’accumuler à l’abri des barrages des forces armées de plus en plus nombreuses (22.000 hommes en Tunisie et 10.000 au Maroc en mars 1962), suffisamment bien organisées et bien armées pour prendre le pouvoir contre tout concurrent dès le départ des troupes françaises. Ce résultat n’aurait pu être évité que si l’armée française avait repris les opérations offensives en territoire tunisien et marocain, plusieurs fois étudiées de 1956 à 1958 ; mais les gouvernements de la IVème et de la Vème République les avaient exclues par crainte d’internationaliser le problème algérien depuis le bombardement de Sakiet-Sidi-Youssef . Dans ces conditions, l’EMG fut en fin de compte le principal bénéficiaire des barrages militaires français. Il ne jugea pourtant pas utile de les conserver après l’indépendance pour défendre l’Algérie contre ses voisins.

Par:Guy Pervillé
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Message par Syfou Mer 25 Aoû - 4:13

sphinx a écrit:Complot « contre-révolutionnaire »

Bleuite


Le terme « Bleuite » désigne une opération de manipulation montée par les services secrets français pendant la guerre d'Algérie, à partir de 1957-1958. Elle consistait à dresser des listes de prétendus collaborateurs de l'armée française et à les faire parvenir jusqu'aux chefs des combattants de l'Armée de libération nationale.(ALN) pour y susciter des purges internes.

 Chronologie de la révolution Algérienne  - Page 3 Bleit_10
Le capitaine Léger chef du GRE et l'auteur du germe de la « bleuite » qui a eu des conséquences ravageuses dans toute la wilaya III.

Mécanisme

Ces listes étaient acheminées par différents biais, notamment :

Envois d'Algériens « retournés »
Diffusions de rumeurs dans les villages
Listes laissées sur le corps de rebelles abattus
Pour comprendre comment le virus de la suspicion (que l'on baptisera plus tard la bleuite) a pu pénétrer la Révolution algérienne, il faut revenir à la bataille d'Alger.

D'anciens membres des réseaux de Yacef Saadi qui avaient décidé de travailler avec les parachutistes français. C'était une idée du capitaine Paul-Alain Léger, parachutiste, agent du SDECE et chef du GRE (Groupe de renseignements et d'exploitation) Il avait proposé au colonel Godard de retourner d'anciens compagnons de Yacef :

Quand un élément du FLN est identifié et arrêté, il est interrogé, torturé, compromis et piégé. On lui offre de changer de camp. Brisé et retourné, il rejoint l'équipe habillée de Bleu de chauffe, d'où le nom de « Bleuite » ou le « complot bleu ». Le rôle de ces « bleus de chauffe » était de dénoncer leurs anciens camarades des réseaux clandestins, mais aussi de tenter de retourner la population en faveur des Français. Ils circulaient ainsi dans la Casbah bavardant avec tous ceux qui voulaient bien leur adresser la parole, essayant de reconnaître dans la foule les hommes avec qui ils avaient été en contact. Mais leur rôle principal restait, bien sûr, la pénétration des réseaux FLN encore existants.

Cette opération d'intoxication fut à l'origine d'une campagne de purges dévastatrices dans toutes les wilayas, qui causa plus de pertes à l'ALN et au FLN que les combats eux-mêmes, et provoqua le ralliement de nombreux combattants affolés, en particulier dans la wilaya III dirigée par le colonel Amirouche. Le principe du cloisonnement dans l'ALN et le devoir de réserve des principaux concernés aggravent la situation.

« C’est par la vérité qu’on apprend à connaître les hommes et non par les hommes qu’on connait la vérité » (Emir Abdelkader El Djazaïri)

RÉPONSES AU GÉNÉRAL MAJOR HOCINE BENMAÂLEM
Restituons fidèlement l’histoire

Par Ali Mebroukine (*), Le Soir d’Algérie, 23 août 2010
Dans un entretien accordé au Quotidien El Watan du jeudi 19 août 2010, l’ex-général major Hocine Benmâalem, qui fut le secrétaire particulier du colonel Amirouche, donne sa version de la Bleuite, émet quelques hypothèses sur les circonstances de la mort de l’ancien chef de la Wilaya III, étrille le colonel Ali Kafi et soutient que la séquestration des ossements des colonels Amirouche et Si Haouès avait été ordonnée par le président Houari Boumediène. Reprenons chacun de ces quatre éléments.
Sur la Bleuite
Que les conditions de vie dans les maquis de la Wilaya III où l’ex-général major n’a passé qu’une partie de sa période de mobilisation, aient été rudes, implacables, personne ne le nie. Que l’historien doive en tirer argument pour sous-estimer l’ampleur des purges ordonnées (quelque 3 000 moudjahidine en firent les frais) n’est pas acceptable. On peut, à la rigueur, mettre sur le compte de bavures, faute d’expérience et d’informations corroborées les premiers actes de violence commis à l’égard de recrues ayant rallié dans des conditions floues les maquis de la Wilaya III. Et encore se pose toujours la question de savoir de quel crime étaientils coupables. Mais lorsque l’épuration prend la forme d’une organisation bureaucratique, rationnelle et hiérarchisée destinée à décapiter le fleuron de la Wilaya III, sans se préoccuper ni de la présomption d’innocence ni de l’existence de preuves, voire de simples présomptions, on ne peut plus parler ni d’erreurs ni de fautes commises de bonne foi. C’est trop facile. Certes, il y avait à la décharge du colonel Amirouche la circonstance que les services secrets français avaient ciblé la Wilaya III, concentrant sur elle l’essentiel de leurs moyens psychologiques, afin de pouvoir déstabiliser son commandement et de garantir l’efficacité de la stratégie de guerre conçue par le général Challe qui avait succédé au général Salan, en 1958 et reçu mandat du général de Gaulle de réduire à néant toute résistance de l’ALN dans les maquis de l’intérieur. Le général major Hocine Benmâalem soutient que «pendant la guerre, on gagne des batailles, on en perd d’autres, l’important c’est de gagner la guerre et nous l’avons gagnée». Non, mon général. Les purges pratiquées dans la Wilaya III ne sont pas assimilables à une bataille livrée à l’ennemi. C’est une bataille que des Algériens peu éclairés et circonvenus par les services secrets français (dont personne, à l’époque, n’avait cherché à mettre au jour les ignobles procédés) ont menée contre d’autres Algériens, recourant, pour ce faire, à la torture, à toutes sortes de traitements humiliants et dégradants ainsi qu’aux exécutions extrajudiciaires. Il a dû exister des agents doubles en Wilaya III, comme il en a existé en Wilaya IV (il s’agissait des deux wilayas les plus redoutées par l’armée coloniale) et ce phénomène est caractéristique de toutes les guerres. Mais rien qui ne justifiât des purges sanglantes et indiscriminées. Quant au colonel Amirouche, plutôt que de verser des larmes de chagrin devant l’hécatombe humaine qu’il avait lui-même ordonnée, que n’avait-il mis un terme au massacre (personne ne pouvait discuter ni ses ordres ni ses contre-ordres). Que n’avait-il adopté des sanctions, au besoin draconiennes, à l’encontre des suspects qui leur eussent au moins préservé la vie. Que n’avait-il instruit les membres des funestes commissions d’examen des cas litigieux de procéder à des investigations séreuses, de confronter les accusés à leurs délateurs, de permettre l’exercice des droits de la défense, perverties complètement au demeurant par de sinistres parodies de procès dans lesquelles les avocats commis d’office recommandaient l’application de la peine capitale contre leurs clients. Tout cela, le colonel Amirouche pouvait l’empêcher. Hélas, le sang d’innocents a coulé en pure perte. Et même si l’on devait concéder au colonel Amirouche le bénéfice de la bonne foi, le seul fait qu’il ait donné un chèque en blanc à des hommes comme Ahcène Mahiouz, vient démonter, a contrario, qu’il n’était pas le grand chef militaire, que même l’historiographie officielle accrédite et que sa manière de défausse sur des commissions d’examen dans lesquelles siégeaient de véritables criminels de guerre ne constitue guère pour lui un titre de gloire. Lorsque l’on apprend, par ailleurs, que le colonel Amirouche avait exprimé sa stupéfaction aux autres chefs de wilayate qu’il n’y eût pas d’agents doubles chez eux et les avait exhortés à redoubler de vigilance pour démasquer les traitres, on peut se demander, si à un moment ou à un autre, le patron de la Wilaya III n’a pas été atteint d’une psychose de persécution lui faisant voir des ennemis de l’Algérie à chaque recoin d’un bosquet. Le général Benmâalem déclare que les fautes commises l’ont été pour servir la révolution. Curieuse façon de servir la révolution que de chercher à éliminer ses meilleurs enfants. Du reste, que cela plaise ou non, le général Challe avait pris toute la mesure de la vulnérabilité croissante de la Wilaya III à travers les purges dont elle était le siège. Ce sont ces purges qui ont affaibli la Wilaya III et rendu possible le succès de l’ensemble des opérations militaires menées par le général Challe, au point où celui-ci avait demandé à être reçu par le général de Gaulle, fin 1959, pour lui faire admettre l’idée, mais en vain, il est vrai, qu’il existait désormais une solution militaire à l’ensemble du problème algérien. Par conséquent, à rebours de la thèse du général Benmâalem, la Wilaya III n’a ni gagné la bataille contre les services de l’action psychologique du capitaine Léger, supervisée par le redoutable colonel Godard, ni la guerre contre le général Challe qui avait éradiqué, après le succès de l’opération Jumelles, toute la résistance des wilayate de l’intérieur. L’Algérie a arraché son indépendance sur le plan politique, paradoxalement au moment où militairement toutes les wilayas étaient défaites, cependant que l’armée des frontières dirigée par un homme d’exception se structurait et se renforçait dans la perspective de l’indépendance. Il y a excès d’honneur à soutenir que l’Algérie a remporté une victoire militaire sur la France, mais il n’y a nul excès d’indignité à rappeler simplement les faits et à restituer les événements tragiques de cette période de notre histoire dans une trame objective et sereine.
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Message par Syfou Mer 25 Aoû - 4:14

Suite de l'article...

Les circonstances de la mort du colonel Amirouche
A la suite de S. Sadi, de N. Aït Hamouda et de moi-même (j’avais évoqué ces circonstances avant le président du RCD et avant le fils du colonel Amirouche), le général major Benmâalem s’interroge, à son tour, sur le point de savoir si les colonels Amirouche et Si Haouès sont tombés sur leur chemin vers Tunis sur une patrouille de routine de l’armée française qui tenait fermement la zone adjacente au djebel Thameur ou si ce sont des éléments de l’ALN (mais lesquels ?) qui ont communiqué aux services français l’itinéraire des deux chefs militaires, ce qui donnait tout loisir à ceux-ci d’organiser une embuscade qui aurait mobilisé au minimum 2 000 hommes, selon les historiens. Le général major Benmâalem n’exclut a priori aucune hypothèse, mais renvoie avec un scrupule qui l’honore aux archives de la guerre de libération, aujourd’hui détenues en France mais auxquelles aucun historien (algérien, français ou autre) ne peut accéder, à cause de l’opposition, probablement fondée, du Service historique de l’Armée de terre (SHAT). Quoi qu’il en soit, le colonel Amirouche était plein de dépit à l’endroit du GPRA, incapable à ses yeux de pourvoir à l’acheminement des armes à partir des territoires frontaliers de l’est et de l’ouest. Pis, le colonel Amirouche reprochait au GPRA d’avoir décidé cyniquement d’abandonner à leur sort l’ensemble des wilayate de l’intérieur et de vouloir revigorer son action diplomatique internationale dans la perspective de négociations directes avec l’Etat français ; le GPRA escomptait ainsi en tirer de substantiels dividendes en se succédant à luimême dans une Algérie devenue indépendante. C’est au regard des griefs récurrents et violents que le colonel Amirouche (mais également les colonels Si Haouès, Si M’hamed et Hadj Lakhdar) adresse au GPRA (et non pas à l’état-major des frontières, qui n’existe pas à ce moment-là) qu’il est paradoxal d’entendre le Dr Sadi voler au secours du GPRA qu’il présente comme l’institution la plus légitime de la révolution. C’est bien pour présenter ses doléances au GPRA que le colonel Amirouche prend le chemin de Tunis. C’est bien de la politique du fait accompli, du statu quo et de l’abandon militaire des combattants de l’intérieur par le GPRA dont s’indigne le patron de la Wilaya III, cependant qu’il est plus que probable que certains membres du GPRA subodoraient (c’est une litote) que le colonel Amirouche ne parviendrait pas jusqu’à Tunis. Au sein du GPRA, il y avait nombre d’éléments qui appelaient de leurs vœux la disparition de toute trace de l’intérieur et entendaient lever l’hypothèque que constituaient les wilayate dans la course au pouvoir. En quoi une institution qui percevait avec une hantise non dissimulée la reviviscence, — pourtant illusoire —des wilayate de l’intérieur, au point de s’acharner à la détruire, pouvait être plus légitime que l’armée des frontières ? En tout cas, on ne peut sans incohérence défendre la mémoire du colonel Amirouche et porter au pinacle une institution qu’il avait combattue sans relâche. Il faut toujours prendre garde lorsque l’on entreprend de réécrire l’histoire de ne pas se tirer une balle dans le pied.
Sur le colonel Ali Kafi
En lisant les réponses du général Benmâalem sur les propos sarcastiques tenus par le colonel Kafi sur le colonel Amirouche (qui peut croire un instant qu’un brave comme Amirouche eût pu trembler dans sa djellaba devant qui que ce soit, tant cet homme ignorait le danger et ne redoutait pas la mort ?), il est heureux de voir à quel point l’ancien président du HCE est honni par la classe politique, y compris de la part de ses segments les plus neutres. Ses nombreux dérapages verbaux et ses écrits révisionnistes (dans lesquels transparaît une berbérophobie crasse) ne plaident guère en sa faveur. Après avoir voué aux gémonies le père fondateur de l’Etat algérien, Abane Ramdane, dont on ne peut pas dire qu’il fut son maître car Abane n’eût jamais accepté que l’ancien chef de la Wilaya II pût être son élève, le voici qui s’en prend, il y a quelques mois, au président H. Boumediène, le père de la nation algérienne indépendante. A quel titre, le colonel Kafi peut-il évaluer le bilan de H. Boumediène ? Positifs ou non, le colonel Kafi est bien le dernier à pouvoir s’autoriser une appréciation sur les états de service de celui qui voulait faire de l’Algérie le Japon de l’Afrique.
Sur la séquestration des ossements des colonels Amirouche et Si Haouès
Sans l’ombre d’une preuve, sans le moindre souci d’objectivité, le général major Hocine Benmâalem accuse le président Boumediène d’avoir ordonné la séquestration des ossements des deux colonels dans les sous-sols du MDN. Il est étrange que le GM Benmâalem n’ait pas cru utile de questionner à ce sujet le général major Mustapha Cheloufi. Ce grand commis de l’Etat qui a accompli un parcours sans faute à la tête de la Gendarmerie nationale, puis du MDN, enfin de la Commission de la défense nationale du Conseil de la Nation l’aurait assuré que le président Boumediène n’est absolument pour rien dans la séquestration des ossements des colonels Amirouche et Si Haouès. Il faut très mal connaître le président Boumediène pour l’imaginer capable d’une telle ignominie. Le président Boumediène n’avait strictement aucune idée de l’endroit où étaient enterrés les corps des deux valeureux colonels; il ne s’y était jamais intéressé. On peut sans doute le lui reprocher, comme on peut lui faire grief de ne pas avoir honoré la mémoire de ces deux héros. Mais, pour le président Boumediène, il n’y avait eu qu’un seul héros pendant la révolution, c’était le peuple algérien. C’est au nom de ce peuple qu’il a cherché à imposer un modèle de construction de l’Etat destiné à faire de la société algérienne une nation homogène et soudée, fière de sa résistance au colonialisme et se projetant avec assurance et confiance dans un futur chargé de défis. Il n’avait pas la prétention, à quelques encablures de l’indépendance, de la réconcilier avec l’histoire algérienne ramenée aux dimensions du mouvement national et de la guerre de Libération nationale, car cette histoire lui paraissait chargée de trop de tragédies personnelles, d’affrontements fratricides, de querelles de légitimité pour être exhumée sans bénéfice d’inventaire à une jeunesse en quête de repères pour l’avenir plus que d’une connaissance dépassionnée de sa propre histoire. Pour lui, le moment viendrait où les historiens retrouveraient leur juste place dans la restitution d’événements dont la signification et la portée restent à ce jour controversées. Le seul fait que 50 ans après l’indépendance, les autorités françaises n’aient toujours pas autorisé la déclassification des archives militaires sensibles montre à l’envi que le temps du politique n’est pas celui de l’historien. Tout vient à point à qui sait attendre et l’histoire est en train de s’écrire lentement mais sûrement, hélas au moment où l’immense majorité de nos jeunes ne s’intéressent ni au passé ni même au présent de leur pays, préférant porter un regard plein de fascination autant que d’illusion sur l’étranger lointain. Le général major Hocine Benmâalem qualifie le comportement de H. Boumediène d’inadmissible et avoue avoir été choqué lorsqu’il a appris la nouvelle de la séquestration des ossements des deux colonels. Qu’il sache que le président Boumediène, qu’il n’a pas eu le privilège de côtoyer ni de servir, était un grand homme d’Etat (peut-être trop grand pour le peuple algérien), incapable de bassesses et de mesquineries, s’agissant pour le surplus de valeureux combattants tombés au champ d’honneur ; à l’inverse, l’homme que lui, Hocine Benmâalem, a accompagné, 13 années durant, au plus haut niveau de l’Etat, a projeté le pays dans un puits sans fond où il se débat encore à ce jour. Grâce devrait être rendue à Dieu par l’un et par l’autre qu’il ne leur soit pas demandé de comptes sur la gestion chaotique du pays, une gestion que n’auraient certainement bénie ni le colonel Amirouche ni notre référence historique commune, Ramdane Abane.

A. M.
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Message par Syfou Lun 30 Aoû - 1:40

Zone autonome d'Alger (ZAA)

La Zone autonome d'Alger (ZAA) est la structure de l'ALN-FLN pendant la guerre d'Algérie, créée à l'issue du Congrès de la Soummam tenu le 20 août 1956 et concernant uniquement la capitale, Alger ; les autres délimitations territoriales sont appelées « Wilayas » et sont au nombre de six. La ZAA est structurée, peu avant la grève de huit jours de janvier 1957 durant la bataille d'Alger de la sorte : divisée en trois régions territoriales, avec ses composantes politiques, militaires et financières.

Histoire

Nouvellement élus par le « congrès de la Soummam », les membres du CEE (Comité de coordination et d'exécution) : Abane Ramdane, Larbi Ben M'hidi, Krim Belkacem, Saad Dahlab et Benyoucef Benkhedda véritables dirigeants de la révolution, avaient décidé de siéger dans la Casbah d'Alger où ils pensaient avoir une plus grande emprise sur les militants du FLN, de meilleures liaisons et surtout parce qu'ils étaient persuadés que la capitale était propice à la clandestinité totale, avec ses « planques », ses « caches » multiples, ses nombreux agents de liaison perdus dans la masse et les protections de toute sorte dont ils pourraient bénéficier. Et puis siéger à Alger, c'était aussi être au cœur de l'Algérie et y appliquer la guérilla urbaine, aussi importante à leurs yeux que les combats et les actions dans les djebels.

Les cinq hommes commencèrent par se répartir les tâches de la façon suivante : Ben Khedda se réserva les contacts avec les Européens et la direction de la nouvelle zone autonome d'Alger, détachée désormais de la wilaya IV, Dahlab, la propagande et la direction du journal EI Moudjahid, Ben M'Hidi choisit d'être responsable de l'action armée à Alger (il était donc le supérieur direct de Yacef Saadi); Krim Belkacem s'attribua les liaisons avec toutes les wilayas, ce qui faisait de lui le chef d'état-major et le stratège de la lutte armée; Abane Ramdane enfin, devint le responsable politique et financier, c'est-à-dire, en fait, le n° 1 en dépit de la collégialité voulue par les « cinq ».

Au moment de quitter Alger le 25 février 1957, juste après l'arrestation de Ben M'hidi, le CCE avait délégué ses pouvoirs sur la ZAA à Abdelmalek Temmam, membre suppléant du CNRA. C'est seulement après l'arrestation de ce dernier en 1957, qu'il incombera à Yacef Saâdi de reprendre en main les rênes d'une organisation fortement éprouvée par les assauts répétés de la 10e division parachutiste du général Massu et donc de cumuler les fonctions de responsable de ce qui subsistait des deux branches. Yacef Saadi est à son tour « trahi » par les bleus du GRE - (Groupe de renseignements et d'exploitation) commandé par le parachutiste capitaine Paul-Alain Léger, en particulier Hacène Ghendriche dit Zerrouk qui a collaboré à la capture du chef de la ZAA qui a, lui même collaboré en tant qu'agent double indirectement, le 24 septembre 1957. Unique chef encore rescapé, Ali la Pointe prendra la suite pour deux semaines seulement avant qu'il ne soit localisé rue des Abderames dans la Casbah et mourir avec ses compagnons: Hassiba Ben Bouali et un enfant de 12 ans Petit Omar dans le réduit plastiqué par les paras du 1er REP le 8 octobre 1957. La « bataille d'Alger » s'achève et, avec elle, la première histoire de la ZAA.

Fin 1958 Larbi Alilat alias Abdelhatif, avec Belkacem Betouche, constituera un réseau discrètement avec la Wilaya IV. Cette zone sera reconstituée par le commandant Azzedine, le 14 mai 1962 et qui fera venir de France des militants de la Fédération de France du FLN chargés de démanteler l'OAS. La ZAA sera indépendante des Wilayas III et IV. Le commandant Azzedine aura des contacts fréquents avec le préfet d'Alger, vitalis Cros et Michel Hacq responsable de la « Mission C ». Le 20 aout 1962 les hommes de la ZAA ouvriront le feu sur des combattants de l'ALN de la Wilaya IV. Autres responsables Chergui Brahim, Bousmaha.

Organigramme de la Zone autonome d'Alger
Système pyramidal


Yacef Saadi avait adopté le système pyramidal de cellules de trois membres. Dans chaque cellule, un militant connaissait son supérieur mais ignorait tout du troisième. Ce système avait l'avantage d'éviter des bavardages, toujours dangereux, et aussi qu'un homme arrêté ne dévoilât, sous la torture, les détails de l'organisation. Un chef intermédiaire ne connaissait jamais que trois hommes : deux sous ses ordres et un à l'échelon supérieur. Il ne savait rien des hommes de la base ni de ceux du sommet.

À la veille du commencement de la Bataille d'Alger, c'est-à-dire à la fin de l'année 1956, son dispositif était le suivant :

Branche militaire

La branche militaire s'occupait du développement des « maquis urbains » et les « groupes armés » constituaient le plus gros de ses troupes en plus des « Commandos » qui avaient pour mission de monter des opérations spéciales « coups de poing » dans lesquels l'aspect spectaculaire était recherché. Chaque région comprenait trois groupes de trois cellules de trois hommes chacune (soit 27 hommes théoriques). Chaque région était dirigée par un chef militaire et son adjoint , flanqués eux-mêmes de trois chefs de groupes et de trois adjoints , soit au total théorique de 35 hommes par région, ce qui représentait au niveau d'Alger un total théorique de 105 combattants.

L'état-major : était pour la même période le suivant : Responsable : Ben M'Hidi (alias El Hakim) avec son adjoint Yacef Saâdi (alias Si Djaâfar, Réda Lee) et Ali la Pointe comme assistant de Yacef Saadi.

Région I : Abderrahmane Arbadji. Adjoint : Othmane Hadji (Ramel).

Région II : Abderahmane Adder (Si Hammoud). Adjoint: Ahcène Ghandriche. (Zerrouk), ce dernier retourné par Léger et incorporé en suite dans l'équipe des « bleus de chauffe » qui travaillait pour le GRE

Région III : Omar Bencharif (Hadj Omar). Adjoint : Boualem Benabderrahmane (Abaza).

Branche politique

Elle avait une mission essentiellement politique et organique, c'est à dire la mobilisation de la population, la propagande et l'information, la diffusion des directives et des mots d'ordre du FLN, la rédaction des tracts et plaquettes divers à l'usages des militants et des sympathisants. (la publication d'El Moudjahid). Ce qui lui offre la possibilité de disposer de ses propres groupes de choc appelés « groupes d'intervention» afin de les différencier des « groupes armés » de la branche militaire. Cette dernière tâche lui donne un caractère paramilitaire l'autorisant à recourir à la violence armée quand la sécurité du « Nidham » (organisation) était en cause sans avoir désormais à solliciter le concours de la branche militaire.

Subdivisée au niveau de chaque région en un nombre variable de secteurs (de 3 à 5) selon les régions, se décomposant en district de (8 à 18). Le district comptait théoriquement 127 hommes, il était subdivisé en sous-district, groupes, demi groupes, cellules et demi-cellules de trois hommes. Les « politiques » étaient répartis en militants - en fait les gens qui avaient des responsabilités - , adhérents - qui pouvaient accepter de donner un coup de main pour telle ou telle tâche ou de participer à des réunions - et sympathisants - qui acquittaient seulement l'« ichtirâk » (cotisation, impôt patriotique, mise à contribution des industriels et gros commerçants en espèce ou en nature). En fait dans chaque région, existait un noyau effectif de plusieurs dizaines de militants actifs qui pouvaient se charger de faire partie des groupes de choc d'intimidation, hérités du MTLD,

Commissaire politique : Mohamed El Hadi Hadj-Smaïne (Kamel).

Région I : Aldi Ziane (Si Ouakli, Hammoud). Adjoints: Abdenahmane Naït-Merzouk (Echeikh Si Abderrahmane) et Sadek Keramane (Si Djamel).

Région II : Hachem Malek (Si AÏssa, Si Taleb). Adjoints: Mahmoud Messaoudi (Si Smain) et Toufik Bensemane (Si Toufik).

Région III : Si El Mahfoud Belloumi (Si Djamel). Adjoints : Rachid Benrahmoune (Si Rachid, Si Omar) et Mohamed Sahraoui (Si Rachid).

Réseau bombes

Dépendant directement du conseil de la ZAA. En été 1956 le réseau « bombes » vit le jour au sein de la branche militaire, comprit au départ des scientifiques reconvertis en chimistes - dont Abderrahmane Taleb et des militants venus des C.D.L.(combattants de la libération), Debih cherif,Habib Redha ,Sid Ali Haffaf ,Hamid Doukanef, Boualem “Tapioca”. Giorgio et Daniel Timsit - , et quatre équipes : de la carcasserie, des artificiers, du transport et des poseurs. Le transport et la pose des bombes se firent notamment grâce au concours de femmes - Djaouher Akrour, Hassiba Ben Bouali, Djamila Bouazza, Djamila Bouhired, Zohra Drif, Baya Hocine, Samia Lakhdari, Danièle Minne, Annie Steiner... : Tantôt, pour franchir les chevaux de frise qui ceinturaient la Casbah, les voiles enveloppants du hayek algérien servaient à des dissimulations ; tantôt ce rôle était dévolu au sac de plage d'accortes de minettes à l'allure européenne, déstabilisatrices de la vigilance de soldats français.

Réseau du renseignement

À Alger, le FLN s'efforce de se renseigner sur tous les postes occupés par l'armée française. Le FLN veut connaître l'effectif, l'armement, mais surtout les opérations prévues afin de les éviter, ainsi que les liaisons et sorties habituelles (ravitaillement, patrouilles) dans le but de préparer des attentats.

Une organisation spécifique se met en place à tous les niveaux sous forme d'un responsable liaison-renseignement (RLR) ayant des contacts avec la population.

Yacef Saadi, relate dans ses Mémoires l'existence d'un comité renseignement au sein de son dispositif politico-administratif (DPA). Ses objectifs sont la 10e région militaire et le cabinet du ministre Lacoste, où la ZAA dispose d'une taupe (Fadila Attia). La collecte du renseignement est organisée parmi les dockers, les artistes, les prostituées, les prisonniers et les Européens libéraux. C'est Abderrazak Haffaf qui centralise les informations. Les meilleurs informateurs sont l'inspecteur Ousmeur de la DST, qui a accès aux documents saisis sur Ben Bella, et le bachaga Boutaleb, qui permet aux tueurs de localiser le bachaga Aït Ali. Le « bourreau d'Alger » Justin Daudet est à son tour identifié et assassiné. Certains informateurs sont des agents doubles : qui travaillent pour le GRE du capitaine Léger, Hacène Ghendriche dit Zerrouk et Yacef Saadi indirectement ( par l'intermédiaire d'un proche), qui conduisent au démantèlement de la ZAA en septembre 1957. Mais ces agents doubles font parvenir également des renseignements importants à Yacef Saadi.

Un dossier torture est réalisé par la ZAA en juillet 1957, publié par El Moudjahid et remis à Germaine Tillion.

Les renseignements recueillis sur les forces de l'ordre à Alger sont cependant très sommaires, et souvent inexacts. Ils ne permettent pas d'organiser des attentats contre la 10 RM, le général Massu ou le gouvernement général.

Comités de la ZAA

Les comités spécialisés étaient le comité hébergement et le comité liaisons. Ce dernier concourut, avec le comité de renseignements, à remplacer en fait la branche liaisons-renseignements dans tout ce qui touchait aux rapports avec les wilayas, avec le CCE, les voisins maghrébins et la fédération de France du FLN. Comités des lettrés et intellectuels, comité justice; qui s'efforça de superviser les délits et de sanctionner les déviants, le comité d'aide sociale et médicale (médecins, dentistes, infirmières, sage-femmes) qui se chargeait de faire soigner les gens blessés, et qui prit en juin 1957 le nom de Croissant-Rouge; comités corporatifs (encadrement des employés d'une même profession: marchands de légumes, traminots, cheminots, dockers etc.). Un comité syndical qui se réduisit, semble-t-il, à une courroie de transmission l'UGTA et l'UGCA (Union Général des Commerçants Algériens). En projet, un comité financier et un comité femmes n'aboutira pas vraiment malgré le rôle essentiel des femmes dans la bataille d'Alger.

Effectif

Au total, si l'on croit les décomptes précis de l'organigramme théorique, l'ensemble des militants et membres des groupes armés auraient dû avoisiner les 5 000 hommes.

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Message par Sphinx Mar 23 Nov - 21:46

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Message par Sphinx Mar 23 Nov - 21:56

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Message par Sphinx Mar 23 Nov - 22:02

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Message par Sphinx Mar 23 Nov - 22:09

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Message par Sphinx Mar 23 Nov - 22:15

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Message par Sphinx Mar 23 Nov - 22:20

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Message par Sphinx Mar 23 Nov - 22:31

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Message par Sphinx Mar 23 Nov - 22:38

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Message par Sphinx Mar 23 Nov - 22:47

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Message par Sphinx Mar 23 Nov - 22:55

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Message par Sphinx Mer 24 Nov - 20:10

sphinx a écrit: Chronologie de la révolution Algérienne  - Page 3 D_d_h610

Je suis désolé pour l'image mais c'est ma mission d'ssayer d'apporter quelque chose pour notre histoire ; histoire qu'a couté plus de 1500000 d'ames Arrow
A suivre albino
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Message par Droit_De_l'Homme Jeu 25 Nov - 1:09

Eh oui, comment peut-on oublier! a ce jours nous n'avons toujours pas de sincère considération!!le seul changement est uniquement leur apparences!!!!le coût cher fait très mal, mais c'est une fierté aussi malle considérée!!!Raffarin et la pour l'assommer!! j'espère qu'on acceptes en aucun cas les balances importées!!car la reconnaissance et quasiment plus lourde que l'économie. Arrow
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Message par Sphinx Mer 26 Jan - 13:26

Syfou a écrit:La ligne Morice en Algérie, 1956-1962 (2004)

Cet article m’a été demandé par Guy Hennebelle, directeur de la revue Panoramiques, pour son numéro 67 (2ème trimestre 2004) intitulé "Des murs et des hommes". Je ne savais pas que ce serait l’un des derniers numéros de cette revue, malheureusement interrompue peu après par le décès de Guy Hennebelle.

De tout temps, des hommes « civilisés » ont cru pouvoir vivre durablement à l’abri de la menace des peuples « barbares » en s’entourant de murs ou d’autres lignes fortifiées. La Grande Muraille de Chine et le limes romain, presque contemporains, en sont les meilleurs exemples. L’Afrique du Nord a vu les Romains construire sur son sol, à la limite du territoire cultivable et du désert, le limes, alignement de fortins jalonnant un obstacle continu fait d’un mur et d’un fossé propres à décourager les incursions des nomades berbères insoumis. Quinze siècles plus tard, en 1840, le maréchal Valée avait, lui aussi, entrepris la construction d’un obstacle continu de même type, pour empêcher les cavaliers arabes de l’émir Abd-el-Kader d’attaquer les environs d’Alger (collines du Sahel et plaine de la Mitidja), occupés et colonisés par les Français depuis moins de dix ans. Mais le gouvernement préféra suivre l’avis du général Bugeaud, partisan de conquérir et de coloniser l’Algérie entière pour en faire une nouvelle province française.

Au XXème siècle, l’art de la fortification se modernisa. En Afrique du Sud, pendant la guerre des Boers (1899-1901), les Anglais inventèrent l’utilisation militaire du fil de fer barbelé pour protéger des blockhaus, et pour les relier entre eux, afin d’entraver la mobilité des commandos boers. En Afrique du Nord, à la frontière égypto-libyenne, les Italiens construisirent en 1931 un obstacle de 270 km de long pour empêcher les résistants libyens de se réfugier en Egypte et d’en revenir ou d’en recevoir des armes. Celui-ci était constitué de plusieurs épaisseurs de réseaux barbelés (dont certains auraient été électrifiés), longés par une route de contrôle reliant des forts ou des fortins communiquant par téléphone et par radio, et trois aéroports. Efficace contre un ennemi aux faibles moyens, cet obstacle ne servit à rien contre les unités blindées britanniques venant d’Egypte pendant la Deuxième guerre mondiale .

En 1956, l’indépendance du Maroc et de la Tunisie obligea l’armée française à envisager une solution semblable pour faire de l’Algérie un champ clos. En effet, la coopération militaire franco-marocaine et franco-tunisienne prévue par des accords bilatéraux avait été vite démentie par une contradiction flagrante entre la poursuite de la guerre par la France contre le FLN algérien, et la solidarité maghrébine que les dirigeants nationalistes des deux Etats nouvellement indépendants ne pouvaient lui refuser. Les troupes françaises maintenues dans les deux pays avaient alors leurs effectifs les plus élevés (125.000 hommes au Maroc et 55.000 en Tunisie) ; mais elles ne pouvaient s’opposer à l’installation de l’ALN algérienne sans l’accord des gouvernements marocain et tunisien. Le 22 octobre 1956, le détournement vers Alger par l’aviation française d’un avion marocain transportant de Rabat vers Tunis les chefs de la délégation extérieure du FLN sonna le glas de la coopération militaire entre la France et ses anciens protectorats. A moins de les reconquérir par la force (solution impossible faute d’effectifs suffisants), il ne restait pas d’autre solution militaire que tenter de boucler hermétiquement les frontières de l’Algérie.

C’est d’abord à la frontière marocaine que fut expérimentée le premier barrage, sous l’autorité du général Pédron, commandant le corps d’armée d’Oran. Dès le mois de juin 1956, un simple réseau de barbelés fut construit entre la frontière et la route nationale n° 7, dans le secteur côtier tenu par la demi-brigade de fusiliers marins (DBFM) près de Nemours. Renforcé à partir de novembre 1956, il fut perfectionné par le minage et par l’électrification (réalisée sur 10 km en janvier 1957).

Le ministre de la Défense nationale du gouvernement Bourgès-Maunoury, André Morice, décida le 26 juin 1957 de généraliser cette expérience de façon à réaliser en quelques mois le bouclage des deux frontières. A l’Ouest, la « ligne Pédron » s’éloignait de la frontière marocaine sur les hauts plateaux arides couverts d’une steppe d’alfa, pour aller protéger la route et la voie ferrée reliant Oran à Colomb-Béchar dans leur traversée de l’Atlas saharien. A l’Est, où tout était à faire, la « ligne Morice » suivait et protégeait également la route et la voie ferrée de Bône à Souk-Ahras et Tébessa, ce qui permit sa réalisation en trois mois. Les espaces qui s’étendaient entre les barrages et les frontières furent transformés en « zones interdites », dont les habitants étaient regroupés autour des postes militaires ou évacués. Les étendues plates et désertiques des confins sahariens à l’Est, et des hauts plateaux à l’Ouest, étaient d’abord surveillés par des batteries de canons à tirs automatique déclenché par radar, avant la construction du réseau électrifié. Etant donné la gravité particulière de la menace que l’ALN de Tunisie faisait peser sur le barrage de l’Est, il était prévu de le doubler par un barrage de l’avant plus proche de la frontière tunisienne. Celui-ci fut d’abord construit de Souk-Ahras à Tébessa, de façon à protéger les centres miniers de l’Ouenza et du Kouif, d’octobre 1958 à mars 1959, puis de Souk-Ahras à la mer, de mars à octobre 1959. Ce barrage de l’avant fut appelé « ligne Challe », du nom du nouveau commandant en chef, successeur du général Salan. Il fit plus que doubler la difficulté du passage de la Tunisie vers l’Algérie.

En effet, le barrage était un ensemble d’obstacles redoutable d’abord par sa largeur : de 100 mètres à plusieurs kilomètres suivant les endroits. On y trouvait au centre, souvent une route et une voie ferrée, et toujours une piste de surveillance utilisée par les véhicules blindés des patrouilles faisant « la herse ». Et des deux côtés (vers l’extérieur et vers l’intérieur) une haie renforcée non minée, puis un réseau intérieur de barbelés miné, une piste technique longeant la clôture électrifiée, puis encore un réseau extérieur miné, et enfin un grillage destiné à tenir les animaux à l’écart. Cet obstacle n’était pourtant pas absolument infranchissable : on pouvait faire sauter les réseaux de barbelés et les mines au moyen de tubes remplis d’explosifs appelés bangalores, et sectionner la clôture électrifiée avec des pinces coupantes à poignées isolantes. Mais l’interruption du courant dans la clôture était immédiatement signalée et localisée par les stations de contrôle technique, ce qui déclenchait l’intervention rapide des patrouilles de la herse sur place, et le bouclage de la zone du franchissement par les troupes du secteur et par les réserves du corps d’armée ou par les réserves générales, avec l’aide des hélicoptères et l’appui de l’aviation. C’est pourquoi les franchissements étaient beaucoup plus difficiles à réussir de l’extérieur vers l’intérieur que dans l’autre sens (tout au moins là où le barrage était proche de la frontière) ; et le doublement de la ligne Morice par la ligne Challe en aggravait énormément la difficulté en enfermant ceux qui avaient réussi à franchir le premier obstacle dans une nasse.

La construction des barrages fut un tournant de la guerre, aux conséquences considérables. Au début, les chefs du FLN en sous-estimèrent tout-à-fait l’importance : ils n’essayèrent pas de s’opposer à sa construction, et autorisèrent les ouvriers algériens à y travailler à condition qu’ils leur reversent une partie de leurs salaires en tant qu’impôt révolutionnaire . Mais une fois le gros-oeuvre achevé, les barrages firent la preuve de leur efficacité. Au début de 1958, les contingents de l’ALN lourdement chargés d’armes et d’équipements militaires tentèrent de rentrer massivement en Algérie. La « bataille des frontières » fut la plus grande bataille de la guerre. Du 21 janvier au 28 mai 1958, sur la ligne Morice, l’ALN perdit 2.400 combattants tués, 300 prisonniers, 350 armes collectives et 3.000 armes individuelles. La seule bataille du djebel Mouadjène, près de Souk-Ahras, lui coûta 624 hommes et 484 armes du 28 avril au 3 mai. Du fait de ces combats, les pertes mensuelles des deux camps atteignirent alors leurs plus hauts niveaux de toute la guerre : 3.803 tués chez les « rebelles » en avril 1958, et 364 dans les « forces de l’ordre » en mai. Le rêve d’un Dien-Bien-Phu algérien se dissipa brutalement.

Il en résulta une très grave crise du moral dans l’ALN, à l’extérieur et à l’intérieur . A l’extérieur des barrages, des troupes refusèrent de tenter de nouveaux franchissements et crièrent « Vive la paix ! Vive de Gaulle ! » devant Belkacem Krim, vice-président du Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA) et ministre des forces armées. Le commandement opérationnel militaire de l’Est fut suspendu et ses responsables sanctionnés, mais l’indulgence de Krim envers son chef Mohammedi Saïd provoqua en novembre 1958 un dangereux complot des anciens responsables déchus, et une insubordination générale des troupes envers les officiers nommés par Krim. En mars 1959, plusieurs officiers supérieurs furent exécutés, et le capitaine Ali Hambli, en révolte contre Mohammedi Saïd, se rendit aux Français avec 148 hommes. Le mécontentement gagna aussi les wilayas de l’intérieur, qui se sentirent abandonnées par l’extérieur. En décembre 1958, le colonel Amirouche, chef de la wilaya III (Kabylie) réunit ses collègues des wilayas IV (Algérois), VI (Sud Algérois) et I (Aurès-Némentchas) dans un comité interwilayas, qui réaffirma le principe de la primauté de l’intérieur (proclamé par le Congrès de la Soummam en 1956). Le « plan Challe », exécuté en 1959 et 1960 par l’armée française, accrut encore ce sentiment d’isolement et d’abandon. A l’ouest le capitaine Zoubir, de la wilaya V (Oranie) franchit le barrage à l’automne 1959 pour dénoncer l’incurie de ses chefs basés depuis 1955 à l’extérieur, et demander l’arbitrage du GPRA. Econduit par le colonel Boumedienne, il réussit à entraîner la majeure partie des troupes de l’ALN stationnées au Maroc, et finit par se rendre aux Marocains en février 1960. Dans l’Algérois le commandant Si Salah, chef par intérim de la wilaya IV, désespérant de recevoir le moindre secours du GPRA et du nouvel état-major-général de l’ALN, entama en mars 1960 des négociations secrètes avec le gouvernement français, et fut reçu le 10 juin à l’Elysée par le général de Gaulle.

Le GPRA, lui aussi profondément divisé, était conscient du danger. Le CNRA (Conseil national de la Révolution algérienne), qui s’était réuni à Tripoli en décembre 1959 et janvier 1960, avait reconnu que la guerre risquait d’être perdue si aucun secours ne parvenait à l’intérieur durant l’année 1960, et décidé que les officiers venus des wilayas devraient y rentrer au plus vite . Pour atteindre ces objectifs, un nouvel organisme fut créé, l’état-major général de l’ALN, dirigé par le colonel Boumedienne à partir de février 1960.

L’état-major-général (EMG), reprenant des projets antérieurs, réorganisa les unités bloquées aux frontières en renforçant leurs effectifs, leur organisation, leur équipement et leur armement. Il réussit l’amalgame entre les anciens maquisards venus des wilayas et les nouvelles recrues levées dans les communautés algériennes de Tunisie, du Maroc et de France. Il multiplia très vite les opérations militaires contre les barrages et contre les postes français des zones frontalières. Mais les tentatives de franchissement restèrent toujours aussi coûteuses : quelques officiers réussirent à passer avec quelques hommes, d’autres furent tués (comme le colonel Lotfi et le commandant Embarek de la wilaya V, sur le barrage de l’Ouest), d’autres renoncèrent après plusieurs échecs et restèrent à l’extérieur . A partir de juillet 1960, l’EMG renonça sans l’avouer à tout projet de retour en masse à l’intérieur. Il opta en fait pour une tactique de harcèlement contre les barrages et les postes militaires français à partir du territoire tunisien ou marocain, utilisant une artillerie de plus en plus lourde, afin d’obliger l’armée française à immobiliser des effectifs de plus en plus importants et à fortifier de mieux en mieux ses positions . Du 6 au 14 mars 1962, à l’approche du cessez-le-feu, un bombardement général fut déclenché contre le barrage de l’Est avec des moyens sans précédent . Mais la destruction des barrages par des brigades internationales chinoises, arabes et africaines resta un pur slogan de propagande. Les liaisons avec les wilayas furent rétablies en 1961 par des filières clandestines de la Fédération de France du FLN, utilisant les lignes maritimes et aériennes régulières pour faire passer de France en Algérie de l’argent, des armes légères, puis des cadres .

En fin de compte, à quoi servirent les barrages ? D’un point de vue strictement militaire, on peut dire qu’ils avaient atteint leur but : couper l’ALN en deux, et empêcher l’ALN extérieure de porter secours à son homologue intérieure, ce qui rendait possible l’étouffement et la destruction de cette dernière par le « plan Challe ». Que ce succès militaire incontestable n’ait pas été exploité à fond par le pouvoir politique français est une autre histoire. Même si la dislocation irrémédiable de l’ALN a été évitée, le ressentiment de l’intérieur contrer l’extérieur a laissé des traces durables. Pendant la crise de l’été 1962, les partisans d’Ahmed Ben Bella et du colonel Boumedienne ont reproché au GPRA d’avoir demandé au gouvernement français de maintenir les barrages fermés aux troupes de l’ALN extérieure après la proclamation de l’indépendance le 3 juillet , mais les wilayas III et IV, les plus éloignées des frontières, ont pris parti contre l’EMG. D’un autre point de vue, on peut conclure à l’inverse, que l’EMG a réussi à détourner les barrages de leur but et à les récupérer pour ses propres fins en renonçant à les franchir. En effet, la stratégie de harcèlement à partir des frontières lui a permis de limiter ses pertes et d’accumuler à l’abri des barrages des forces armées de plus en plus nombreuses (22.000 hommes en Tunisie et 10.000 au Maroc en mars 1962), suffisamment bien organisées et bien armées pour prendre le pouvoir contre tout concurrent dès le départ des troupes françaises. Ce résultat n’aurait pu être évité que si l’armée française avait repris les opérations offensives en territoire tunisien et marocain, plusieurs fois étudiées de 1956 à 1958 ; mais les gouvernements de la IVème et de la Vème République les avaient exclues par crainte d’internationaliser le problème algérien depuis le bombardement de Sakiet-Sidi-Youssef . Dans ces conditions, l’EMG fut en fin de compte le principal bénéficiaire des barrages militaires français. Il ne jugea pourtant pas utile de les conserver après l’indépendance pour défendre l’Algérie contre ses voisins.

Par:Guy Pervillé


Ligne Morice en photos

André MORICE ,le père de la ligne

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Message par Sphinx Mer 26 Jan - 13:30

Ligne Morice en photos

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Message par Sphinx Mer 26 Jan - 13:32

carte de la ligne Morice

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Message par Sphinx Mer 26 Jan - 13:36

Les Chars le long de la ligne MORICE


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Message par Sphinx Mer 26 Jan - 13:39

Combattant FLN électrocuté

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Message par Sphinx Mer 26 Jan - 13:46

le long du barrage électrifié


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Patrouille de Nuit


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Message par Syfou Lun 7 Mar - 0:34

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