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Civilisation Musulmane

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Message par Sphinx Lun 12 Avr - 1:42

L'EXPANSION MUSULMANE

Sous le gouvernement des califes de la dynastie omeyyade, 661-750, l'empire musulman s'étendit à l'est jusqu'en Asie centrale et à l'ouest jusqu'à la côte atlantique du Maroc. Pour conquérir le nord-ouest africain, les arabes luttèrent d'abord contre les byzantins qui dominaient cette région puis contre les tribus indigènes berbères.
Les byzantins subirent un grave dommage à la fin du VIIème siècle quand les arabes occupèrent Carthage, capitale de leurs colonies du nord-ouest africain. Entreprenant sa récupération, Byzance envoya une flotte avec des renforts. Jusqu'alors, l'emploi du "feu grégeois", sorte de lance-flammes mélangé avec du souffre et du pétrole, rendait invincibles les bateaux de l'Empire Romain d'Orient. Mais cette fois, la victoire échut aux arabes qui, au milieu du siècle, avaient perfectionné leurs connaissances maritimes. La défaite affaiblit les garnisons byzantines encore vaillantes et, l'une après l'autre, elles se rendirent aux assaillants.

Pourtant, il restait encore des berbères insoumis, dont certaines tribus commandées par une reine légendaire, Kahina, résistèrent pendant 10 ans. Quand les berbères furent finalement vaincus en 709, tout le nord de l'Afrique, de la mer Rouge à l'Atlantique, était occupé par les arabes. L'ouest de cette région constituait la province musulmane Ifriqiyya. Comme les indigènes des autres contrées conquises, les berbères se convertirent à l'islam, devenant des Mawali, client ou serviteurs, des chefs musulmans.

L'avance progressive des arabes avait suscité la crainte du royaume romano-germanique des wisigoths installés en Espagne, qui n'était séparée de l'Afrique que par un bras de mer. Un conflit intérieur favorisa les plans des arabes, car lorsqu'en 710 un coup d'état qui avait éclaté à Tolède, capitale des wisigoths, amena au pouvoir le duc de Bétique Rodéric, ou Rodrigue. Le souverain légitime, Achille, se réfugia en Afrique et offrit son aide à l'émir, gouverneur, de l'Ifriqiyya, Musa Ibn Nusayr pour l'invasion.

En 711, 7.000 musulmans, en majorité berbères, commandés par le général berbère Tariq, franchirent le détroit. L'endroit où ils foulèrent le sol européen prit dès lors le nom de Djabal Tariq, Gibraltar. Le roi Rodrigue et ses troupes attendirent à l'intérieur pour attaquer, près du Guadalete, où les musulmans remportèrent facilement la victoire sur les wisigoths. Trois mois après le débarquement, Tariq et ses troupes entrèrent à Tolède, où ils s'emparèrent d'un prodigieux butin.

L'année suivante, suivi d'une nombreuse armée, Musa Ibn Nusayr lui-même vint en Espagne où il installa son campement à Mérida. De là, il poursuivit les dernières troupes wisigothes, qu'il battit près de Salamanque. En 713, l'émir proclama officiellement à Tolède que l'Espagne était annexée à l'islam sous le gouvernement omeyyade de Damas. La nouvelle province s'appelait Al-Andalus. Le reste des troupes wisigothes se réfugia dans les montagnes des Asturies, où ils fondèrent un royaume chrétien.

Le sud de la France aussi, sous la domination wisigothe depuis le Vème siècle, fut occupé par les arabes en 718. Au courant des luttes entre les membres de la dynastie mérovingienne qui gouvernait le royaume romano-germanique des francs, les musulmans entreprirent une série d'incursions victorieuses et de pillages dans les villes de Toulouse, d'Arles, d'Avignon et bien d'autres encore.

Mais lorsqu'en 732, l'émir d'Espagne Abd Al-Rahman, à la tête d'une puissante armée essaya de conquérir effectivement le royaume, les francs s'étaient déjà regroupés autour d'un prestigieux personnage, Charles Martel, fondateur de la dynastie carolingienne. Les rivaux livrèrent bataille à Poitiers ; sa portée fut exagérée par la légende car, même si les troupes de Charles Martel avaient vaincu et refoulé les envahisseurs, les incursions musulmanes en territoire franc se prolongèrent encore pendant plusieurs années.

A l'est aussi, l'expansion musulmane reprit de la force. Entre 705 et 713, commandés par l'excellent général Qutayba, les arabes s'établirent dans les villes importantes de Boukhara et de Samarcande, se rapprochant ainsi de la Chine. La progression musulmane vers la Chine coïncidait avec les luttes internes qui affectaient la dynastie T'Ang ; entre 705 et 712, deux impératrices et un empereur avaient été assassinés, alors qu'un autre était contraint d'abdiquer. Après avoir franchi les montagnes qui bloquaient le Turkestan chinois, les arabes s'emparèrent, en 714, de la garnison de Kachgar.

Peu de kilomètres au sud de cette forteresse passait la route de la soie, la matière délicate exploitée par les chinois depuis l'Antiquité , et convoitée par le monde entier. Les arabes trouvèrent chez les turcs et les tibétains, qui peuplaient la région, des alliés inespérés pour leur lutte contre les chinois. Mais l'islam lui-même se trouvait empêtré dans des luttes religieuses et politiques, qui aboutirent au meurtre du général Qutayba en 715, ce qui diminua l'offensive sur ce front là.

Aux frontières avec l'Inde, les conquêtes musulmanes résultèrent des opérations terrestres et navales. Elles commencèrent dans la seconde moitié du VIIème siècle par des incursions de pillage depuis l'Iran et culminèrent en 712 lorsque les arabes franchirent l'Indus et battirent une puissante armée du roi de Sind. De là, remontant l'Indus, ils occupèrent les villages les uns après les autres jusqu'à arriver à Multan. L'utilisant comme base, ils soumirent une grande partie du Pendjab.

Entre-temps, les arabes attaquaient aussi les territoires byzantins et menacèrent leur capitale, sur mer et sur terre, en 717 et 718. Mais l'Empereur Léon III fit preuve d'un grand talent de politique défensive, empêchant que Byzance ne tombe aux mains des musulmans. Comme en d'autres occasions, le feu grégeois fut une arme terrifiante pour la flotte musulmane. Les arabes et les byzantins continuèrent à se quereller pendant 30 ans jusqu'à ce qu'ils tracent leurs frontières au milieu du VIIIème siècle : Byzance maintint sa domination sur l'Asie mineure ; l'islam contrôlait l'Arménie et le sud-est du Taurus, qui restèrent dans l'orbite de la Mésopotamie musulmane.
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Message par Sphinx Lun 12 Avr - 1:43

A l'époque, la Chine, grâce à un jeune et ferme empereur, Hiuan Tsong, habile politicien et militaire, réussit à reprendre une partie des territoires perdus. Les troupes de Hiuan Tsong battirent à plusieurs reprises les arabes et leurs alliés turcs et tibétains, jusqu'à la prise de la ville de Tachkent. L'Empereur chinois entreprit d'envahir, grâce à d'habiles tactiques, les populations soumises à l'islam, ce qui provoqua des révoltes dans des cités importantes comme Samarcande, Boukhara et Balkh. Ces opérations et la prise de Tachkent mirent en péril la domination musulmane sur la Transoxiane, important carrefour commercial entre l'Orient européen, l'Asie occidentale et l'empire chinois.

Mais bien que l'islam traversât alors une période de crises politico-religieuses très graves, ses forces de l'est réussirent à se réorganiser et à obtenir en 751 une victoire décisive sur les chinois, au bord du fleuve Talas. On pense que les prisonniers de cette bataille furent ceux qui révélèrent aux arabes les techniques de la fabrication du papier, connu jusqu'alors des seuls chinois. Après Talas, Balkh et Samarcande devinrent d'importantes bases militaires arabes qui leur permirent de dominer le Turkestan chinois et les défilés du Pamir. Les frontières entre le Chine et l'islam restèrent stables pendant plusieurs siècles.

La gigantesque expansion réalisée sous les califats de la dynastie des omeyyades, 661-750, créa un empire puissant, immense et richissime. Mais ce développement accéléré engendrait en même temps des conflits qui s'ajoutaient aux vieilles querelles politiques et religieuses internes. La centralisation du pouvoir que les omeyyades avaient imposé depuis leur capitale, Damas, était de plus en plus difficile à maintenir. Les arabes établis dans les provinces, dont certaines étaient éloignées de Damas par des centaines de kilomètres, trouvaient injuste qu'une grande partie des revenus locaux aille dans les coffres du gouvernement central alors que les habitants d'Arabie, don l'importance avait diminué depuis le transfert de la capitale en Syrie, protestaient contre leur faible participation aux bénéfices de l'empire.

A ces critiques s'ajoutaient celles à caractère religieux, qui accusaient les califes omeyyades d'aller à l'encontre des préceptes de Mahomet et de nommer à de hautes fonctions gouvernementales des personnes d'origine syrienne. Par ailleurs, les arabes formaient une minorité dans les territoires conquis, face à la grande majorité des indigènes qui en embrassant l'islam, devenaient les Mawali des nobles arabes. Les mawali, qui entrèrent dans l'administration des provinces et dans l'armée à mesure que l'expansion exigeait davantage d'effectifs revendiquèrent très vite des droits sociaux et politiques plus grands. Tous ces facteurs firent qu'en 743, à la mort d'Hisham, un autre parmi les grands califes omeyyades, de sérieux conflits éclatèrent pour sa succession.

La situation s'aggrava peu après lorsqu'un général qui s'était fait remarquer dans les campagnes d'Asie mineure et de Mésopotamie, parent éloigné des omeyyades, destitua l'héritier légitime et prit le califat sous le nom de Marwan II. Malgré ses brillants antécédents militaires, son pouvoir fut mis en danger et il dut très vite mater des révoltes, surtout en Mésopotamie, ce qui lui valut presque 2 ans de durs combats. Marwan II décida ensuite le transfert de la capitale à Harran, en Mésopotamie, plus proche des colonies orientales. Mais ceci signifiat l'abandon de la Syrie qui avait été jusque-là, et ce depuis le début de la dynastie, le pays le plus dévoué aux omeyyades.

Peu après éclata la révolution abbasside, du nom de l'une des diverses fractions ayant émergé des querelles politiques et religieuses entre les musulmans. Les abbassides formaient une société secrète et, lorsqu'ils se décidèrent à la lutte, ils reçurent l'appui des chiites, anciens disciples d'Ali, cousin de Mahomet vaincu par les omeyyades. Le mouvement abbasside commença à Kufa et se propagea rapidement dans la zone orientale de l'Empire, surtout parmi les mawali qui cherchaient à avoir les mêmes droits que les arabes, mais sans abandonner l'islam, qu'ils avaient embrassé.

Le chef des rebelles était un ancien esclave iranien élevé à Kufa, Abu-Muslim. Ceux qui acceptaient la révolution juraient fidélité à un imam, chef religieux musulman, encore inconnu, mais qui arriverait pour restaurer l'enseignement du prophète et venger les crimes des omeyyades sur leurs descendants. En 747, Abu-Muslim ordonna d'arborer les drapeaux noirs du mouvement et de commencer la lutte. Toute la région du Khurasan se dressa en armes. Les armées rebelles furent incontrôlables. En moins d'une année, l'est de l'empire tomba en leur pouvoir. En 749, elles entraient triomphalement à Kufa.

Peu après, Abu Al-'Abbas, descendant d'un cousin germain de Mahomet et d'Ali, était reconnu comme l'imam attendu. Il fut nommé aussitôt calife.

Vaincu en 750 dans sa tentative de stopper l'avance des rebelles et repoussé à son retour en Syrie, Marwan II se rendit en Egypte. Invités à un prétendu banquet de réconciliation en Palestine, plus de 20 membres de sa famille furent assassinés ; ce fut le coup d'envoi de la terrible répression des abbassides contre les omeyyades. Marwan II n'eut pas un meilleur sort. Lorsqu'il arriva à Al-Fustat, Le Caire, il fut exécuté et son cadavre fut publiquement exposé. Seul un petit-fils du calife Hisham échappa à la tuerie : Abd Al-Rahman, qui s'enfuit de Syrie et se réfugia en Espagne.
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Message par Sphinx Lun 12 Avr - 1:44

Les ouvrages des omeyyades n'échappèrent pas non plus à la destruction : palais, aqueducs, ponts et autres édifices publics furent rasés pour que rien ne pût survivre de l'ancien régime. Avec les abbassides, comme aux débuts de l'Empire, les califes devinrent les pontifes suprêmes de l'islam et les dépositaires des préceptes de Mahomet, base fondamentale du nouvel état musulman. Tous les croyants, fussent-ils iraniens, syriens, berbères, espagnols ou arabes, jouiront des mêmes droits et rempliront les mêmes obligations, sous la direction spirituelle et politique du souverain.

La capitale de l'Empire fut établie à Kufa, dans la vallée de l'Euphrate. Plus tard, en 762, on agrandit une ville secondaire destinée à ce nouveau rôle, Bagdad, sur le Tigre. Le siège du gouvernement s'éloignait chaque fois plus du berceau du prophète. Les califes de Bagdad abandonnèrent peu à peu les coutumes traditionnelles arabes pour adopter celles des perses. Ils recrutaient même leur garde personnelle chez les iraniens nés dans le Khurasan.

Parmi tous les mawali, ceux d'origine perse avaient été le meilleur soutien de la révolution abbasside et, malgré les déclarations officielles d'égalité, ils furent les plus grands bénéficiaires du nouveau régime. Le premier calife abbasside, Abu Al-Abbas prit des iraniens pour principaux collaborateurs. Ses descendants, qui héritèrent du califat car la nouvelle dynastie maintint le caractère successoral de ses adversaires omeyyades, les employèrent aussi à de hautes charges. Adoptant le modèle perse d'organisation, l'état musulman disposa d'un vizir, premier ministre, chef de l'administration, des finances et de la diplomatie de l'Empire.

Une ancienne famille perse, les Barmakides, monopolisa pendant plusieurs dizaines d'années cette fonction importante, qui passait de père en fils. Alarmé du pouvoir des barmakides et de leur caractère héréditaire, le 5ème calife abbasside, Harun Al-Rachid, ordonna, en 803, l'assassinat de son vizir et l'arrestation de toute sa famille. Mais l'élimination de la puissante famille ne diminua pas le poids qu'avaient les iraniens à l'intérieur du gouvernement, qui formaient la majorité jusque dans l'armée. Ceci ôta de l'importance aux vieilles disputes entre les lignages et les tribus arabes qui ne pouvaient plus troubler la sécurité de l'Empire.

Comme les omeyyades, les abbassides cherchèrent à centraliser et à maintenir le pouvoir sur l'Empire. Un service régulier et efficace de courriers, des routes améliorées et surveillées, des cavaliers compétents et des relais pour remplacer les chevaux, permettaient de réunir vite et continuellement la capitale, Bagdad, toutes les informations sur les régions les plus lointaines. Les courriers étaient choisis parmi les gens les fidèles à l'administration centrale car, en plus de leur tâche spécifique, ils rapportaient, comme de véritables agents secrets, les problèmes des gouvernements locaux, les irrégularités des fonctionnaires, le mécontentement du peuple devant telle ou telle mesure officielle et les conflits en tout genre que l'autorité provinciale se gardait de communiquer à la capitale.

Pourtant, la dynastie abbasside ne réussit pas non plus à maintenir l'hégémonie musulmane. En Espagne, ou Al-Andalus comme les arabes l'appelaient, Abd Al-Rahman le fuyard était devenu émir en 756. Bien qu'Al-Andalus fut à l'époque considérée comme une province du califat de Bagdad, Abd Al-Rahman la gouverna avec une totale indépendante et nomma son fils pour successeur, prolongeant ainsi la dynastie omeyyade à l'extrême nord-ouest du territoire musulman.

En Afrique aussi surgirent des mouvements séparatistes, que le second calife abbasside Al-Mansur, 754-775, essaya vainement de réprimer. A la fin du VIIIème siècle, les berbères proches de la ville de Fez fondèrent une dynastie Idriside, qui se contenta du titre d'émir et gouverna à son gré, sans toutefois se détacher officiellement du califat abbasside. L'Egypte, la Syrie et l'Iran lui-même ne furent pas épargnés par les révoltes contre le centralisme de Bagdad.
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Message par Sphinx Lun 12 Avr - 1:45

En Iran, les rébellions furent appuyées par les majorités paysannes, soumises à de dures conditions de vie dans les latifundia des seigneurs arabes et iraniens. Dans certains cas, des raisons de type religieux s'ajoutaient à ces raisons sociales et tout cela alimenta pendant plusieurs décennies des révoltes continuelles qui s'étendirent du Khurasan jusqu'en Arménie. Ces révoltes trouvèrent des chefs capables et décidés en 2 iraniens, Babak et Mazyar, le premier d'extraction moyenne, le second issu de la noblesse elle-même. De nombreuses campagnes entreprises par l'armée de Bagdad finirent en défaites jusqu'à ce que le califat donne le commandement à un chef militaire turc. Vers le milieu du IXème siècle, les troupes de Babak et Mazyar furent vaincues et leurs chefs périrent. Mais les légendes populaires régionales racontèrent leurs exploits pendant des générations.

Bien que la société musulmane fut différente dans chaque région, ceci étant du aux indigènes, elle regroupait des caractéristiques communes. La base de la communauté musulmane était la famille, dont le chef était le père, autorisé à posséder jusqu'à 4 épouses. Pourtant, ceci n'était pas fréquent dans les couches modestes car, comme les épouses devaient avoir des conditions de vie dignes d'elles, la polygamie devenait un privilège de l'aristocratie. Et il en était de même avec la claustration imposée aux femmes, rendue absolument impossible pour celles qui devaient travailler pour vivre.

Sur le plan juridique, tous les membres de la communauté musulmane étaient égaux entre eux, sauf les esclaves considérés comme un bien qu'on pouvait perdre. Les esclaves devaient une totale fidélité à leurs maîtres, qui étaient obligés de bien les traiter. Le maître pouvait prendre son esclave comme concubine, mais s'il en avait des enfants, ceux-ci naissaient libres ; leur mère ne pouvait alors plus être vendue et elle recouvrait la liberté à la mort de son maître. A l'époque des conquêtes, les prisonniers devenaient esclaves. Lorsqu'elles s'achevèrent, les esclaves byzantins, francs, perses ou berbères furent remplacés par des turcs asiatiques, des slaves européens et des noirs africains, achetés ou capturés pour les marchés spécialisés.

A cause de leurs aptitudes, les turcs furent surtout employés comme soldats dans les armées du califat, y jouant un rôle semblable à celui des germains dans les légions romaines, des siècles auparavant.

La condition d'esclave exceptée, l'unique distinction sociale reconnue parmi les musulmans était celle d'appartenir à la famille de Mahomet qui, 300 ans après sa mort, s'était multipliée et ramifiée en des milliers d'individus. A Médine et à La Mecque surtout, la parenté avec le prophète conférait prestige et pouvoir politique.

Dans les villes, le groupe social dominant était formé par les membres du gouvernement, civils et militaires, les autorités religieuses et les experts en droit ou en sciences. Au-dessous de cette couche principale figuraient les artisans et les commerçants, situés sur une vaste échelle en fonction de leur importance ou de leur fortune. Malgré l'existence d'un pourcentage considérable d'artisans privés, qui se groupaient en compagnonnages ou en corporations, beaucoup d'hommes de métier travaillaient dans les ateliers d'état de la monnaie, de l'armurerie, du tissage, de l'élaboration du papyrus, ou du papier qui le remplaça au Xème siècle, etc.. En dernier lieu, les citadins se composaient de ceux qui, n'ayant pas de métier ou d'activité précise, vivaient dans une extrême pauvreté qu'ils soulageaient à l'aide de l'aumône, du pillage ou en s'intégrant à la clientèle de quelque puissant seigneur.

L'agriculture était la base économique de l'empire musulman. Les dirigeants se soucièrent d'entreprendre des travaux d'irrigation, comme des digues, des canaux de distribution et des systèmes mécaniques pour extraire l'eau des rivières et des puits en édictant des normes justes pour l'utilisation des usagers. Les arabes répandirent la canne à sucre, le coton, etc., dans des pays où ces plantes n'étaient pas cultivées. Ils introduisirent aussi en Occident la technique de l'élevage du ver à soie, qui provenait de Chine, tout comme le papier.

Sur des territoires aussi immenses, les cultures étaient très variées : blé et sorgho, lin et chanvre, safran et encens, olives, arbres fruitiers et indigotiers, etc.. Quant aux troupeaux, bovins, bêtes à laine et capridés fournissaient la viande, la laine, le lait et ses sous-produits, tandis que l'élevage des ânes, des mules, des chevaux et des dromadaires pourvoyait en moyens de transport. La plus grande partie des terres fertiles appartenait à de grands propriétaires ruraux et leur exploitation revenait aux paysans qui vivaient très misérablement, d'où révoltes fréquentes et émigrations massives vers les villes pour y chercher une vie meilleure.

Alors que dans l'Europe du Xème siècle, l'extension du féodalisme diminuait de plis en plus l'activité urbaine, le monde musulman avait fondé de nouvelles villes ou encouragé le développement de celles qui existaient déjà. Abritant non seulement le palais gouvernemental, les bureaux publics, la mosquée et le marché, les villes étaient le point de convergence des ateliers, des commerces et de la banque.
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Message par Sphinx Lun 12 Avr - 1:47

L'intense commerce international de l'Empire se faisait tant par mer que par terre. Le golfe persique était la grande voie de communication entre l'océan Indien et la Méditerranée. De Bagdad, les caravanes partaient pour l'Asie centrale pour atteindre la Chine ou, dans le sens contraire, la Syrie, Byzance et l'Egypte. Le contrôle des côtes africaines de Méditerranée et des îles de Crète, de Sardaigne et des Baléares ouvrait la route aux arabes dans la région occidentale de cette mer. Que transportaient ces caravanes et ces bâteaux? des céréales, du papyrus, des étoffes et des produits métallurgiques qui reflétaient l'évolution des techniques musulmanes. Au retour, les marchands rapportaient des épices, du piment surtout, et des bois exotiques d'extrême-Orient ; des peaux, de la cire et du miel de Russie ; de l'ivoire et des pierres précieuses de l'Inde ; de la soie, du papier et de la porcelaine de Chine ; des esclaves achetés sur les marchés de Venise et de Prague, etc.

L'importance et la diversité de ce commerce développèrent les pratiques commerciales et bancaires ainsi que l'usage d'instruments comme les lettres de change, les chèques et les systèmes de comptabilité mis à profit pour leur côté pratique, l'emploi de la cire et la numération décimale, que les musulmans avaient appris des hindous. Comme les arabes introduisirent ce système en Occident, on appelle, incorrectement, "arabes" nos chiffres.

L'expansion territoriale et économique de l'islam s'accompagna d'une évolution culturelle qui, même si dans les premiers temps elle avait puisé dans les connaissances des peuples dominés, finit par mettre en place sa propre civilisation. Ainsi peut-on l'apprécier dans l'architecture qui, en assimilant le tracé de la grande salle avec colonnes, salle hypostyle, typiquement égyptienne, les coupoles et les arcs en fer des perses, les mosaïques et les colonnades en marbre byzantines, donna naissance à un style original dont le plus splendide témoignage est fourni par la mosquée de Cordoue.

Les arabes prêtèrent spécialement attention aux connaissances artistiques, philosophiques et scientifiques qu'ils trouvèrent dans les pays conquis. Tout écrit qu'ils estimaient digne d'intérêt fut traduit en arabe ; ce fut le cas pour les oeuvres d'Aristote, d'Euclide, d'Archimède, d'Hippocrate et d'autres savants de l'Antiquité. Parmi les centres de traduction les plus célèbres figura l'université de Bagdad, créée en 832, dotée d'une des plus riches bibliothèques de l'époque. Bassora, Kufa et Cordoue eurent aussi de prestigieuses universités.

Au début du Xème siècle, les tendances séparatistes qui menaçaient l'unité de l'empire abbasside prirent forme lorsque fut proclamé le califat Fatimide, du nom d'un descendant de Fatima, qui s'établit à Kairouan, soutenu par les Berbères. Suivant l'exemple, l'émir omeyyade Abd Al-Rahman III se rendit indépendant de Bagdad et assuma le califat de l'Al-Andalus dès 929. Trois califes, l'abbasside de Bagdad, le fatimide de Kairouan et l'omeyyade d'Al-Andalus, affirmaient simultanément être les seuls et véritables représentants de Mahomet.
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Message par Sphinx Lun 12 Avr - 1:49



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Message par gianni-7 Mar 4 Mai - 11:25

NAPOLEON BONAPARTE : " Les Arabes ont été pendant cinq cents ans la nation la plus éclairée du monde. C'est à eux que nous devons notre système de numération, les orgues, les cadrans solaires, les pendules et les montres. Rien de plus élégant, de plus ingénieux, de plus moral que la littérature persanne, et en général,... tout ce qui est sorti de la plume des littérateurs de Bagdad et Bassora "
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Message par Sphinx Mer 9 Juin - 23:12

Charles Malek, fondateur libanais de l’interculturel et du dialogue des civilisations à l’ONU

l'âge d'or de l'islam

La deuxième étape de notre voyage nous conduira dans l'islam de ce que nous appelons le Moyen Âge. C'était une époque d'un extraordinaire épanouissement intellectuel, l'époque à laquelle le monde musulman était le premier au monde, largement en avance sur l'Europe « chrétienne » en philosophie, sciences et médecine. Lors de cette étape, nous serons accompagnés et guidés par Avicenne (Ibn Sina), Averroès (Ibn Rushd) et Ibn Khaldun (voir L'Orient-Le Jour du vendredi 4 juin 2010).

Avicenne a créé un système cohérent des sciences. La philosophie était pour lui un moyen de découvrir la vérité. Il justifie la résistance contre le pouvoir injuste qui peut aller jusqu'au tyrannicide. Il met la raison humaine au cœur de sa philosophie. Il croit en la rationalité de l'âme humaine, contrairement à certains penseurs occidentaux précurseurs du nazisme, comme Oswald Spengler, Ludwig Klages et Friedrich Georg Jünger, qui opposaient l'âme, l'instinct et le sang à la raison et à l'esprit, ce qui amenait Thomas Mann à lancer, en 1930, son fameux et désespéré « Appel an die Vernunft » (Appel à la raison).

Continuons maintenant notre voyage en avançant dans l'histoire et en nous déplaçant géographiquement vers l'ouest, vers al-Andalus, l'Andalousie qui, pendant des siècles, était une terre de tolérance, de fructueux échanges culturels et de coexistence pacifique entre musulmans, juifs et chrétiens. Dans ses recherches historiques, Ernest Renan a fait ce constat : « Jamais conquérants ne poussèrent plus loin que les Arabes d'Espagne la tolérance et la modération envers les vaincus. » La situation devait être bien différente suite à la « Reconquista » par les « Rois catholiques ».

Averroès ou Ibn Rushd est né en 1126 ; il est mort le 10 décembre 1198. Il peut, à juste titre, être considéré comme un précurseur des Lumières et des droits de l'homme, dont la liberté de religion. Il était d'un rationalisme radical. Le problème qui a occupé toute sa vie de philosophe était celui de la relation entre raison et foi, problème éternel ; Averroès affirme la primauté de la raison autonome. L'exercice de la raison, dit-il, est non seulement un droit, mais un devoir, aussi lorsqu'il s'agit d'interpréter et d'interroger la révélation : selon lui, le monde et son premier principe, à savoir Dieu, sont foncièrement rationnels. Ainsi, l'exercice de la raison est la clé de la connaissance et du bonheur les plus complets qui soient accessibles aux hommes.

Averroès défendait l'égalité des sexes. Selon lui, la subordination des femmes, fruit de l'ignorance, était un facteur de sous-développement de la société ; les femmes devraient être partenaires des hommes dans toutes les activités citoyennes et accéder aux plus hautes fonctions publiques. Averroès devait avoir une influence profonde et durable sur la philosophie chrétienne et juive. Un de ses premiers élèves, Thomas d'Aquin, devait devenir un de ses plus résolus adversaires. Malgré la féroce opposition de l'Église, ce qu'on appelait l'averroïsme a connu un succès retentissant dans le monde chrétien.

Je me permets là d'ajouter encore quelques réflexions sur Ibn Khaldun qui a vécu de 1332 à 1406 et qui s'est beaucoup déplacé dans l'espace méditerranéen. Il a laissé une œuvre d'une extraordinaire lucidité. Certains le considèrent comme le père de la sociologie.

À son époque, il a écrit sur ce que nous appelons aujourd'hui la mondialisation ou la globalisation. Il place l'être humain au cœur du processus historique. Il souligne l'importance capitale de la cohésion sociale, de la solidarité et d'un système de droit fondé sur la raison humaine. Selon lui, l'injustice détruit la civilisation. Il a été un promoteur du droit international et du droit international humanitaire.

Après cette grande époque représentée notamment par Avicenne, Averroès et Ibn Khaldun, la pensée islamique a survécu aux défis de l'histoire. Charles Malek fut un héritier de cette philosophie religieuse qui mettait l'homme, avec raison, au centre de l'univers et constitue à cet effet une vision universelle de l'être humain, au-delà des diverses divergences.
L'héritage de nos trois philosophes précités fut présent lors de la rédaction de la DUDH grâce à leur ambassadeur Charles Malek.

Peter leuprecht; conférence prononcée le 19/10/09 à Strasbourg publiée dans le numéro 188 la revue AMOP


Dernière édition par Syfou le Mer 19 Jan - 23:42, édité 1 fois (Raison : Violation des droits d'auteurs)
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Message par abdelmalek Lun 21 Juin - 15:29

TR2S BIEN DE CONNAITRE LE PASSE/ MAIS CONJUGUE LE PRESENT PLUSIEURS FOIS ET OREINTE L4AVENIR COMME FEUILLE DE ROUTE EST TRES IMPORTANT;
le cheval on le monte mais la jument on la descent.
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Message par Syfou Mar 22 Fév - 23:55

Omeyyades

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Califat omeyyade à son extension maximale

Les Omeyyades ou Umayyades (en arabe : الأمويون, Al-ʾUmawiyyūn ou بنو أمية, Banū ʾUmayya) sont une dynastie de califes qui gouvernent le monde musulman de 661 à 750. Ils tiennent leur nom de leur ancêtre ʾUmayya ibn ʿAbd Šams, grand-oncle de Mahomet. Ils sont originaires de la tribu de Qurayš, qui domine La Mecque au temps de Mahomet.

Succédant au calife ʿAlī ibn ʾAbī Ṭalib, ils prennent Damas comme capitale et fondent le Califat omeyyade, qui devient le plus grand État musulman de l'Histoire en s'étendant de l'Indus jusqu'à la péninsule Ibérique. Renversés par les Abbassides, ils fuient en Andalousie et fondent un nouvel État à Cordoue.

Origines et fondation

L'ancêtre commun de Mahomet et des Omeyyades est ʿAbd Manāf ibn Quṣayy. Son fils Hāšim est à l'origine du clan des Banū Hāšim auquel appartient le Prophète, et son autre fils ʿAbd Šams est à l'origine de la dynastie des Omeyyades via son fils ʾUmayya. Cependant, plusieurs historiens chiites considèrent que ʾUmayya est un fils adoptif de ʿAbd Šams.

Les Banū Hāšim et les Banū ʾUmayya connaissent une rivalité qui atteint son paroxysme après la bataille de Badr qui voit la mort de grands chefs des Banū ʾUmayya. Lors de la conquête de La Mecque par les musulmans en 630, ʾAbū Sufyān ibn Ḥarb, lui-même des Banū ʾUmayya et dirigeant de Qurayš, embrasse l'islam. Avec l'élection de ʿUṯmān ibn ʿAffān en tant que troisième calife, les Banū ʾUmayya reprennent les rênes du pouvoir. Quand ʿUṯmān est assassiné en 656 par des opposants qui portent au pouvoir ʿAlī ibn ʾAbī Ṭalib, cousin et gendre de Mahomet, les Banū ʾUmayya, notamment le gouverneur de Syrie Muʿāwiya, fils de ʾAbū Sufyān, se révoltent. C'est la Première Fitna du jeune État islamique. Lors de la bataille de Ṣiffīn, les deux camps décident d'arrêter les hostilités et de recourir à un arbitrage. Les partisans de ʿAlī qui sont contre l'arbitrage, arguant que ʿAlī est choisi par Dieu pour être calife et qu'il ne doit pas lui désobéir, s'en séparent et deviennent les Kharidjites ; ils assassinent ʿAlī en 661. La même année, Muʿāwiya marche sur Koufa (que ʿAlī avait érigée auparavant comme capitale) et convainc ses habitants de le choisir en tant que calife au lieu de Al-Ḥasan, fils de ʿAlī, marquant ainsi la naissance du Califat omeyyade, avec Damas comme capitale.

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Les Soufyanides

Le règne de Muʿāwiya Ier, qui initie la dynastie des Soufyanides (descendants de ʾAbū Sufyān) est marqué par une stabilité politique et une rapide expansion territoriale. À l'intérieur du Califat, la rébellion de Ḥuğr ibn ʿAdiyy à Koufa est matée par le gouverneur d'Irak Ziyād ibn ʾAbī Sufyān. Tout en encourageant la coexistence pacifique avec les Gens du Livre, Muʿāwiya Ier s'engage dans une guerre contre l'Empire byzantin et conquiert Rhodes et la Crète, ainsi qu'une partie de l'Afrique du Nord, où est fondée la ville de Kairouan, et de l'Asie centrale (Kaboul, Boukhara, Samarcande).

À la mort de Muʿāwiya Ier en 680, son fils Yazīd lui succède. Cette succession héréditaire n'est pas acceptée par de nombreux musulmans, notamment ʿAbd Allāh ibn Az-Zubayr et Al-Ḥusayn, second fils de ʿAlī. C'est la Deuxième Fitna. ʿAbd Allāh et Al-Ḥusayn se dirigent de Médine vers La Mecque. Puis Al-Ḥusayn continue vers Koufa pour rallier la population à sa cause, mais il est intercepté à Kerbala par une importante armée omeyyade qui le tue ainsi que sa famille et ses compagnons. ʿAbd Allāh se proclame calife, soulève en Arabie les deux villes saintes de La Mecque et Médine, et étend l'opposition jusqu'à Bassorah, en Irak. Yazīd Ier arrête la révolte à Médine en 683 et meurt la même année.

Son fils et successeur, Muʿāwiya II, ne règne que quarante jours, et après son abdication en 684, ʿAbd Allāh et Marwān ibn Al-Ḥakam, descendant d'une autre branche omeyyade, se disputent le pouvoir. Marwān finit par gagner en 684 et est proclamé calife à Damas, initiant la dynastie marwanide.

Les Marwanides

Cependant, ʿAbd Allāh n'est pas encore définitivement vaincu : son califat est reconnu sur une grande partie du monde musulman. Marwān Ier réussit néanmoins à reprendre l'Égypte, mais meurt après neuf mois de règne.

ʿAbd Al-Malik et la pacification du Califat

Son fils ʿAbd Al-Malik lui succède en 685. La première partie de son règne est marquée par une révolte organisée par Al-Muḫtār à Koufa au nom de Muḥammad ibn Al-Ḥanafiyya, un des fils de ʿAlī. Al-Muḫtār réussit à repousser les Omeyyades en 686, près de Mossoul, mais est vaincu par ʿAbd Allāh un an plus tard. En 691, les Omeyyades reprennent le contrôle de l'Irak, et en 692 ʿAbd Al-Malik obtient sa victoire définitive sur ʿAbd Allāh après avoir envoyé Al-Ḥağğāğ ibn Yūsuf Aṯ-Ṯaqafiyy à la tête d'une grande armée assiéger La Mecque, en utilisant des engins de siège qui endommagent la Kaaba. ʿAbd Allāh est tué lors de l'assaut, et ʿAbd Al-Malik n'a plus de concurrent, mettant ainsi fin à près de douze ans de guerre civile. La même année, la construction du dôme du Rocher à Jérusalem est achevée. Le règne de ʿAbd Al-Malik est aussi marqué par la centralisation de l'administration du Califat, l'établissement de l'arabe en tant que langue officielle et l'utilisation d'une monnaie unique, le dinar, qui remplace les pièces byzantines et iraniennes.

L'expansion territoriale

Al-Walīd Ier devient calife à la mort de son père ʿAbd Al-Malik en 705. Sous son règne sont construits la Grande mosquée des Omeyyades à Damas et Al-Masğid An-Nabawiyy à Médine. Al-Ḥağğāğ est une figure marquante du règne d'Al-Walīd Ier et de son prédécesseur ; à la tête de troupes syriennes, il maintient régulièrement l'ordre en Irak, pays réfractaire à l'autorité omeyyade. Le début du VIIIe siècle voit également l'expansion territoriale du Califat omeyyade, notamment en Afrique du Nord et dans la péninsule Ibérique, avec la conquête du Royaume wisigoth en 711 par le général Ṭāriq ibn Ziyād.

Le règne de Sulaymān, frère et successeur d'Al-Walīd Ier, est marqué par l'échec du siège de Constantinople, qui met un terme aux vues omeyyades sur la capitale byzantine ; mais il est aussi marqué par la continuation de l'expansion territoriale, en Asie centrale et en Inde notamment.

ʿUmar II succède à son cousin Sulaymān en 717. C'est un calife à la position particulière dans la dynastie, du fait de sa sagesse et de sa piété, étant parfois le seul à être reconnu calife par la tradition ultérieure. ʿUmar II est notamment honoré pour avoir lutté contre les problèmes fiscaux concernant la conversion à l'islam. En effet, à cette époque, le Califat omeyyade est peuplé majoritairement de chrétiens, juifs, zoroastriens, etc. Leur conversion n'est pas forcée, mais ils sont sujets à des taxes plus élevées que les musulmans, d'autant plus qu'une fois convertis, on prélève sur eux la capitation (ğizya) comme s'ils n'étaient pas encore musulmans. D'un point de vue financier, la conversion massive diminuerait les revenus de l'État, et certains gouverneurs découragent les conversions à l'islam, mais ʿUmar II tente de résoudre le problème, insistant sur l'égalité de traitement entre musulmans arabes et non-arabes, et enlevant les obstacles à la conversion des non-Arabes à l'islam.

Après la mort de ʿUmar II en 720, Yazīd II, un autre fils de ʿAbd Al-Malik, lui succède. Une nouvelle révolte majeure, menée par Yazīd ibn Al-Muhallab, éclate alors en Irak et est arrêtée par Maslama ibn ʿAbd Al-Malik, demi-frère du calife. Yazīd II prône une politique iconoclaste en ordonnant la destruction des images chrétiennes à travers le Califat.

Le dernier fils de ʿAbd Al-Malik à devenir calife est Hišām, qui succède à Yazīd II en 724. Son assez long règne marque l'apogée militaire du Califat omeyyade. Après l'échec du siège de Constantinople en 718, qui avait donné un coup d'arrêt à l'expansion omeyyade, Hišām reprend la guerre contre l'Empire byzantin en pénétrant en Anatolie. Après plusieurs victoires, l'avancée des armées omeyyades est freinée à la bataille d'Akroinon. Le règne de Hišām voit aussi les limites de l'expansion en Europe après la défaite omeyyade à la bataille de Poitiers en 732, face au Royaume franc. Le Califat reste néanmoins maître de la péninsule Ibérique. Des révoltes majeures éclatent, notamment en Afrique du Nord (739), en Bactriane et en Transoxiane, qui restent difficiles à gouverner, notamment à cause du problème des droits des musulmans non-arabes.

Troisième Fitna

En 743, Al-Walīd II (fils de Yazīd II) succède à Hišām. Al-Walīd II est plus connu pour son attirance pour les plaisirs que pour la religion. Il s'attire très vite de nombreux ennemis en tuant ceux qui se sont opposés à son accession et en luttant contre les Qadarites.

En 744, Yazīd III, proclamé calife à Damas et fils d'Al-Walīd Ier, attaque avec son armée Al-Walīd II et le tue. Réputé pieux et sympathisant avec les Qadarites, il meurt six mois seulement après son accession au pouvoir.

Yazīd III avait désigné comme successeur son frère ʾIbrāhīm, mais Marwān, petit-fils de Marwān Ier par son père Muḥammad, prend le pouvoir après avoir marché sur Damas en décembre 744 à la tête d'une armée de la frontière nord et se proclame calife.

Marwān II déplace la capitale à Harran et une rébellion éclate en Syrie. En représailles, il détruit les murs de Damas et de Homs. Les Kharidjites se soulèvent également, notamment en Irak et en Iran, et choisissent des califes rivaux.

Chute

En 747, au moment où Marwān II prévoit de rétablir l'ordre en Irak, un nouveau mouvement bien plus sérieux menace le Califat omeyyade : le mouvement hachimite, du nom de ʾAbū Hāšim, fils de Muḥammad ibn Al-Ḥanafiyya et petit-fils de ʿAlī ibn ʾAbī Ṭalib. C'est une branche des chiites Kaysanites, menée par les Abbassides, du clan des Banū Hāšim, rival des Banū ʾUmayya. Le mouvement hachimite est actif au Khorassan et mène une campagne de prosélytisme en recrutant de nombreux adhérents depuis 719 environ.

Les Abbassides rallient également à leur cause les anciens partisans de la révolte d'Al-Muḫtār, qui étaient partisans de Muḥammad ibn Al-Ḥanafiyya vers la fin des années 680. La croissance soutenue du mouvement hachimite vient notamment du fait de sa popularité aussi bien auprès des Arabes que des non-Arabes (mawālī), ce qui jouera un rôle crucial.

Vers 746, ʾAbū Muslim Al-Ḫurasāniyy prend la tête du mouvement et initie une insurrection ouverte contre le pouvoir omeyyade un an plus tard. Les Abbassides prennent très vite le contrôle de tout le Khorassan et se dirigent vers l'ouest. Koufa est prise en 749. Marwān II, à la tête de l'armée omeyyade, se dirige alors vers l'est pour arrêter les Abbassides. Les deux armées se rencontrent à la bataille du Grand Zab au début de 750 et les Omeyyades sont défaits. La même année, Damas est prise, Marwān II fuit en Égypte, où il est tué, et ʾAbū Al-ʿAbbās As-Saffāḥ, chef des Abbassides, est proclamé calife à Koufa. C'est la fin du Califat omeyyade et le début du Califat abbasside.

Les Abbassides détruisent la plupart des tombeaux omeyyades, n'épargnant que celui de ʿUmar II, et presque tous les membres de la famille sont traqués et tués, mais le prince ʿAbd Ar-Raḥmān Ier, petit-fils de Hišām, réussit à s'enfuir, à gagner la péninsule Ibérique et à y établir un nouvel État à Cordoue. En 929, l'émir ʿAbd Ar-Raḥmān III prend le titre de calife.

Administration

Le Califat omeyyade est géré par six "offices" centraux : Dīwān al-ḫarāğ ("Office des revenus"), Dīwān ar-rasāʾil ("Office des messages"), Dīwān al-ḫātam ("Office du sceau"), Dīwān al-barīd ("Office de la poste"), Dīwān al-quḍā ("Office des juges") et Dīwān al-ğund ("Office des soldats").

Dīwān al-ḫarāğ

C'est l'office chargé d'administrer les finances du Califat. Il impose et collecte également les taxes et les impôts.

Dīwān ar-rasāʾil

C'est l'office chargé de la correspondance d'État. Il fait circuler les missives et les communiqués officiels à travers tout le Califat, et vers les officiers centraux et provinciaux. Il coordonne également l'action des autres offices.

Dīwān al-ḫātam

Cet office est chargé de lutter contre les actes de forgerie et les contrefaçons des documents officiels, qu'il copie et conserve avant de les sceller et les envoyer à leur destination, si bien qu'au fil du temps, une véritable archive d'État se développe à Damas. Cet office est conservé par les Abbassides.

Dīwān al-barīd

Introduit par Muʿāwiya Ier, cet office gère la poste à travers le Califat. Sous ʿUmar II, plusieurs caravansérails voient le jour le long des routes, notamment au Khorassan. Des relais de chevaux permettent la liaison entre le calife, ses agents et les officiers provinciaux. Les routes principales sont subdivisées en tronçons d'environ 19 km, chaque tronçon ayant ses montures qui transportent le courrier et assurent la liaison avec le tronçon suivant. Initialement prévu pour les besoins du gouvernement, ce système profite également aux particuliers et à l'armée. Sous le gouverneur Yūsuf ibn ʿUmar, l'Office de poste de l'Irak coûte environ 4 000 000 de dinars par an.

Dīwān al-quḍā

La justice est gérée par un office indépendant. Les juges principaux, à partir de 661, siègent en Égypte.
Dīwān al-ğund

C'est l'office chargé de l'administration militaire. L'armée est divisée en cinq corps : le centre, les deux ailes, l'avant-garde et l'arrière-garde, en marche ou au champ de bataille. Marwān II abandonnne ce système et introduit la cohorte (kurdus), petite formation compacte. L'armée omeyyade se compose de trois divisions : la cavalerie, l'infanterie et l'artillerie. La cavalerie utilise des selles plaines et rondes, l'infanterie est d'inspiration byzantine et l'artillerie est formée de mangonneaux, béliers et balistes. Initialement, des pensions et indemnités de subsistance sont accordées même aux militaires qui ne sont pas en service actif, cependant, Hišām instaure une réforme et seuls les participants aux combats sont payés.

Postérité

Les adversaires des Omeyyades leur reprochent notamment :
d'usurper le califat et d'avoir versé le sang de la famille du Prophète ;
une certaine indifférence à l'égard de l'islam et à ses règles, notamment en négligeant de convertir les populations conquises.
En raison de ces causes et de quelques autres, les califes omeyyades souffrent d'une mauvaise réputation dans l'historiographie musulmane, et le titre de calife (successeur du Prophète) leur est parfois refusé, pour le titre plus séculier de malik, roi.

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Message par Syfou Mer 23 Fév - 0:03

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Dôme du Rocher à Jérusalem

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Grande Mosquée de Kairouan, fondée en 670
et située à Kairouan, en Tunisie


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Grande mosquée des Omeyyades à Damas

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Dinar omeyyade

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Message par Syfou Mer 23 Fév - 0:31

Abbassides

http://www.intervalle-dz.com/t2345-dynastie-des-abbassides?highlight=Abbassides

Al-Andalus

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Al-Andalus ( الأندلس en arabe) est le terme qui désigne l'ensemble des terres de la péninsule Ibérique et de la Septimanie qui furent sous domination musulmane au Moyen Âge (711-1492). L'Andalousie actuelle, qui en tire son nom, n'en constitua longtemps qu'une faible partie.

La conquête et la colonisation du pays par les musulmans fut aussi rapide qu'imprévue et correspondit avec l'essor du monde musulman[5]. Al-Andalus devint alors un foyer de haute culture au sein de l'Europe médiévale, attirant un grand nombre de savants et d'où a résulté une période de riche épanouissement culturel .

La conquête de l'Hispanie et de la Septimanie

Après avoir conquis la totalité de l'Afrique du Nord, le gouverneur Musa Ibn Nosseyr bute sur la ville de Ceuta qui lui résiste. Territoire byzantin, comme toute la côte africaine avant l'arrivée arabe, la ville est trop distante de Constantinople pour être secourue efficacement. Pour se protéger, Ceuta se tourne vers l'Espagne des Wisigoths .

Julien, le gouverneur de la cité envoie même sa fille à Tolède afin qu'elle puisse y parfaire son éducation. Le comportement du roi Rodéric qui viole la jeune femme fait pourtant basculer la situation; Julien en colère souhaite se venger et il conclut un pacte avantageux avec Musa en lui ouvrant les portes de sa ville, tout en lui vantant les mérites d'une conquête de l'Hispanie. Pour prouver sa bonne volonté, il met à la disposition des troupes musulmanes ses vaisseaux mais Musa préfère toutefois demander l'autorisation au calife Walid qui lui répond :

« Faites explorer l'Espagne par des troupes légères, mais gardez-vous pour le moment du moins d'exposer une grande armée aux périls d'une expédition d'outre-mer »
.
Musa obéit à son calife et envoie donc un dénommé Abou-Zora accompagné de quatre cents hommes et cent chevaux qui franchissent le détroit à bord de quatre navires affrétés par Julien, le gouverneur de Ceuta. Après avoir pillé les côtes autour d'Algésiras ils retournent en Afrique au mois de juillet 710. Satisfait du résultat, Musa profite des troubles qui occupent le roi Rodéric au nord pour envoyer Tariq ibn Ziyâd,général de son avant-garde, avec 7 000 hommes. N'ayant que les quatre navires offerts par Julien, Tarîq réunit ses troupes sur la montagne qui porte aujourd'hui son nom, Gibraltar .

Immédiatement alerté, Rodéric se met en marche contre Tarîq avec une grande armée. Ne pouvant évacuer ses troupes avant l'arrivée des wisigoths, le général musulman opte pour l'affrontement direct et demande même à Musa l'envoi de renforts qui lui offre 5 000 combattants berbères, si bien que les forces musulmanes s’élèvent à 12 000 hommes, très peu comparé aux armées de Rodéric dont on estime qu'elles étaient au nombre de 40 000. Malgré ce net désavantage numérique, c'est la trahison au sein du camp wisigoth qui aidera les armées musulmanes.

Rodéric avait contre lui un parti très puissant de nobles qui l'accusaient d'avoir usurpé le trône en assassinant son prédécesseur, Wittiza. Obligés de participer aux guerres de Rodéric, ces nobles n'en gardaient pas moins une haine envers leur roi. Pour l'anéantir, ils se mettent d'accord afin de le trahir durant la bataille avec les musulmans. Cette trahison n'avait pas pour but de livrer l'Hispanie aux musulmans, car ces nobles pensaient que le but de Tarîq était uniquement de piller la région puis de repartir.

La bataille a lieu sur le rio Wadi Lakkah le 19 juillet 711. Les deux fils de Wittiza commandent les ailes de l'armée espagnole et finissent par trahir Rodéric qui gouverne le centre. Durant la bataille il est probable que Rodéric y perde la vie ce qui laisse le pays sans chef. Tarîq profite de cette situation et contrairement à ce que lui avait ordonné Mousâ mais aussi à ce que pensaient les nobles wisigoths, il marche en avant. L'avancement des troupes musulmanes est renforcé par le soutient qu'ils rencontrent au sein du petit peuple mais aussi des juifs qui ont longtemps été opprimés .

Après avoir conquis Ecija, Tarîq peut à présent envisager la prise de Tolède, la capitale, mais aussi Cordoue, Archidona et Elvira. Archidona, abandonnée par sa population est prise sans peine, Elvira quant à elle est confiée à des troupes juives et musulmanes, Cordoue est livrée à Tarîq par un berger qui lui indique une brèche d'où il peut facilement entrer avec ses troupes, enfin Tolède est conquise suite à une trahison des juifs de la cité et c'est à un frère de Wittiza que fut donné le commandement de la cité .

En Afrique, Musa qui avait pourtant ordonné à Tarîq d'y retourner après avoir pillé les côtes ibériques est mécontent. La popularité de son général l'agace et il décide donc de prendre part à la conquête de la péninsule. Au mois de juin 712 il passe donc le détroit de Gibraltar accompagné de 18 000 soldats arabes et prend Medina-Sidonia et Carmona puis se met en route vers Tolède ou il rencontre Tarîq qui est fortement réprimandé pour sa conquête solitaire de la péninsule . Le reste de la péninsule, sans chef à sa tête se soumet rapidement à la conquête arabe.

Les premières années de la présence musulmane sont assez chaotiques mais très rapidement les dirigeants musulmans imposent l'ordre et la domination arabe est acceptée par le peuple qui a le droit de conserver ses lois et ses juges, mais voit aussi la nomination de gouverneurs et de comtes locaux . Les serfs qui connaissaient l'exploitation des terres conservent leur rôle mais doivent reverser au propriétaire du terrain les quatre cinquième des récoltes et si les terres appartenaient à l'état ce n’est que trois-cinquième.

La situation des chrétiens est très variable selon les villes et les conditions lors de la signature du traité mais en général ils conservent la plupart de leurs biens malgré qu’ils doivent payer à l'état un impôt qui est de 48 dirhams pour les riches, 24 pour la classe moyenne et de 12 dirhams pour ceux qui vivent d'un travail manuel. Les femmes, les enfants, les moines, les handicapés, les malades, les mendiants et les esclaves en étaient toutefois exemptés, enfin l'impôt était levé si la personne se convertissait à l'islam.

L'arrivée des arabes est considérée comme une source de liberté pour de nombreuses couches de la société. Les serfs opprimés durant le règne des rois wisigoths jouissent d'une certaine indépendance dans l'exploitation des terres dans la mesure où leurs nouveaux maîtres sont de piètres agriculteurs et donc laissaient leurs subordonnés cultiver comme ils le souhaitaient. Quant aux esclaves, il leur était extrêmement facile de recouvrer la liberté puisqu'il leur suffisait de se présenter devant les autorités et de prononcer la profession de foi musulmane, ils étaient immédiatement affranchis selon la loi islamique. Ces nouvelles lois ont pour conséquence la conversion de nombreux serfs et esclaves .Pour les plus hautes couches de la société, la conversion permet de ne plus payer l'impôt prévu pour les non-musulmans .

L'arrivée des musulmans apporte aussi son lot de difficultés et de maux. Bien que le culte chrétien soit libre, l'Eglise est sous l'autorité musulmane et juive qui président les réunions. Les sultans nomment les évêques et les traités signés entre musulmans et chrétiens s'estompent au fil des décennies. En 784, soit près de soixante-dix ans après l'arrivée des arabes dans la péninsule, Abd al-Rahman Ier impose aux chrétiens la vente de la moitié de la cathédrale de Cordoue pour cent mille dinars, il viole aussi le traité qu'avaient signés ses prédécesseurs en confisquant les terres d'Ardabast un descendent de Wittiza uniquement parce qu’il trouve qu'un chrétien ne peut avoir de terres aussi vastes. Enfin, afin d'accélérer le processus de conversion les impôts que doivent payer les non-musulmans augmentent.

En 714 Târiq et Musa sont appelés à Damas pour enquête. Le nouvel émir al-Hurr poursuit de 716 à 719 la conquête et parvient jusqu'aux Pyrénées, détruisant Tarragone et occupant Barcelone. Ses successeurs iront même au-delà des Pyrénées, vers la Septimanie wisigothique, d'où ils lanceront des expéditions vers le Nord.

En 719, la Septimanie est conquise et Narbonne devient sous le nom d'Arbûna le siège d'un wâli pendant quarante ans, la capitale d'une des cinq provinces d'al-Andalus, aux côtés de Cordoue, Tolède, Mérida et Saragosse. Les musulmans laissèrent aux anciens habitants, chrétiens et juifs, la liberté de professer leur religion moyennant tribut. En 759 Narbonne est reprise par Pépin le Bref et les musulmans chassés de la Gaule.

L'arrêt de la conquête musulmane en Occident s'explique certes par la contre-attaque des Francs, mais surtout par l'insurrection berbère au Maghreb, appuyée sur le kharidjisme (740). Les Berbères d'Espagne se soulèvent eux aussi, formant plusieurs colonnes qui menacent Cordoue et Tolède. Face à ce péril, les Arabes, peu nombreux, n'étaient pas unis : une opposition traditionnelle existait entre Kaisites (bédouins nomades de l'Arabie du nord et du centre) et Kalbites (cultivateurs sédentaires originaires du Yémen). La révolte berbère fut malgré tout matée par le Kaisite Baldj, avec quelques milliers de SyrieSyriens qui avaient été évacués de Ceuta assiégée, et qui restèrent finalement en Espagne.

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