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Géopolitique et stratégie d'Iran

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Personne à contacter Géopolitique et stratégie d'Iran

Message par Sphinx Dim 30 Mai - 4:18

Iran

Géopolitique et stratégie d'Iran 125px-10

L’Iran (en persan : ايران, Irān), officiellement la République islamique d'Iran (en persan : جمهوری اسلامی ايراﻥ, Jomhūrī-ye Eslāmī-ye Īrān), est un pays d’Asie occidentale (ou centrale). Sa capitale est Téhéran (ou Tehrān) et sa population était estimée à 72,5 millions d'habitants en 2008. La langue officielle est le persan et sa monnaie le rial. Le calendrier officiel est le calendrier persan. L'Iran était aussi connu par le nom de Perse internationalement jusqu'en 1935. Le nom Iran signifie royaume des aryens.

Le pays a une superficie de 1 648 195 km2. L'Iran est la vingt-neuvième puissance économique mondiale par PIB nominal et la dix-septième par PIB à parité de pouvoir d'achat. Son PIB par habitant s’élève à 11 202 $ en 2009. L'Iran est le 3e producteur de pétrole au monde et le 2e exportateur de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP). Il dispose aussi de la 2e plus grande réserve en gaz naturel, après la Russie, et en est le 6e producteur.


Géopolitique et stratégie d'Iran 180px-42

Géographie physique

L'Iran est un pays montagneux et partiellement désertique d'une superficie de 1 648 000 km². Au nord, il a des frontières communes avec l’Arménie (35 km), l’Azerbaïdjan (611 km) et le Turkménistan (992 km), et a 740 km de côtes sur la mer Caspienne. Les frontières occidentales sont partagées avec la Turquie au nord-ouest et l’Irak au sud -ouest, finissant au Chatt-el-Arab (en persan : Arvand Rud). Le golfe Persique et le golfe d’Oman forment l’intégralité de sa limite méridionale de 1 770 km. L’Iran a un contentieux avec les Émirats arabes unis depuis les années 1970 portant sur les îles Tunbs et Abu Moussa, occupées militairement par l’Iran. À l’est se trouvent l’Afghanistan au nord et le Pakistan au sud. La distance entre l’Azerbaïdjan au nord-ouest et le Sistan et Baloutchistan au sud-est est approximativement de 2 330 km.
Le paysage iranien est dominé par plusieurs chaînes de montagnes qui séparent divers bassins et plateaux les uns des autres. La partie occidentale — la plus peuplée — est la plus montagneuse, avec des chaînes telles celles du Zagros et de l’Alborz (Elbourz) ; c’est dans cette dernière que se trouve le sommet le plus haut de l’Iran, le Damāvand qui culmine à 5 671 m. Le plateau iranien est la zone située entre les chaînes de montagnes localisées à l’est et à l’ouest du pays. La moitié orientale consiste essentiellement en une série de bassins désertiques inhabités (comme le Dasht-e Kavir) parsemés de rares lacs salés.

Les montagnes entourent plusieurs larges bassins, ou plateaux, sur lesquels sont situés des centres agricoles et urbains majeurs tels qu'Ispahan ou Shiraz. Jusqu’au XXe siècle, lorsque furent construites les principales autoroutes et chemins de fer à travers les chaînes montagneuses, ces bassins avaient tendance à être relativement isolés les uns des autres. Typiquement, une grande ville dominait un bassin, et il existait des relations économiques complexes entre la ville et les centaines de villages à sa périphérie. Dans les hauteurs des chaînes montagneuses délimitant les bassins, des groupes organisés de manière tribale pratiquaient la transhumance, déplaçant leurs troupeaux de moutons et de chèvres entre leurs pâturages traditionnels d’été et d’hiver.

Il n’y a pas de système fluvial d’importance dans le pays, et historiquement, le transport se faisait au moyen de caravanes qui suivaient les routes traversant les cols des chaînes montagneuses. Celles-ci empêchaient aussi l’accès au golfe Persique et à la mer Caspienne.

Le climat de l’Iran est principalement aride ou semi-aride. La plaine côtière caspienne fait exception avec un climat subtropical : les températures y tombent rarement en dessous de 0 °C en hiver et le climat reste humide toute l’année. Les températures estivales montent rarement au-dessus des 29 °C, et les précipitations annuelles sont de 680 mm à l’est et de 1 700 mm à l’ouest. Dans l’ouest du pays, les régions habitées dans les vallées des monts Zagros connaissent des températures moins clémentes, des températures moyennes en dessous de 0 °C et de fortes chutes de neige. Les bassins orientaux et centraux sont très arides, avec moins de 200 mm de précipitations annuelles et des températures estivales dépassant les 38 °C. Les plaines côtières du golfe Persique ont des hivers tempérés, et des étés très chauds et très humides. Les précipitations y varient entre 135 et 355 mm.

L’Iran est dans une zone du globe sismiquement très instable et est régulièrement touchée par des tremblements de terre. Le 26 décembre 2003, un important tremblement de terre a frappé la région de Bam, dans le sud du pays, détruisant ainsi les vestiges de l’Arg-é Bam (citadelle et ville antique) et faisant plus de 26 000 morts. Le relief accidenté de l'Iran a surgi de la dernière grande collision tectonique des continents. En s'éloignant de l'Afrique, le nord de la péninsule Arabique a heurté l'Eurasie, il y a 25 ou 30 millions d'années, peu après la création de l'Himalaya lors de la poussée de l'Inde. L'impact a soulevé pratiquement toutes les chaînes de montagnes de l'Iran, ainsi que le plateau central, qui passe de 2 000 m d'altitude dans le Nord-Ouest à moins de 500 m dans les bassins désertiques de l'Est. La collision, toujours à l'œuvre, est responsable des nombreux tremblements de terre.


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Personne à contacter Re: Géopolitique et stratégie d'Iran

Message par Sphinx Dim 30 Mai - 4:30

aujourd’hui largement dominée par les relations plus que tendues entre le cheval de Troie de l’Etat hébreu qu’est l’Occident d’une part, la République Islamique d’Iran d’autre part.
Sur toutes les tribunes régionales et mondiales, ceux qui se sont pompeusement autoproclamés « communauté internationale » alors qu’ils ne représentent même pas les 5 % des Etats de la Planète tentent de diaboliser le pays de Khomeiny.
Leur volonté de renverser tout régime iranien qui s’oppose à leur domination du pays ne date pas d’aujourd’hui. Pour ne pas remonter très loin dans le temps, arrêtons- nous à l’époque contemporaine.

I - Bref rappel historique

En 1953, la loi sur la nationalisation des ressources pétrolières du pays fit passer l’Anglo-Iranian Oil Company (AIOC), plus tard BP, sous la propriété iranienne. Les services secrets britanniques et américains concoctent alors un plan exécuté par la CIA afin de rester les tireurs de ficelles du pays : c’est le fameux plan Ajax (1) Ils organisent d’abord le boycott du pétrole iranien par le marché que dominent largement les USA et leurs alliés. Cette attaque économique est combinée à une offensive politique.
En effet, les Occidentaux commencent par acheter un à un les parlementaires du Front National, qui a porté Mossadegh au pouvoir. Sentant venir la menace, le Premier Ministre organise le 03 Août 1953 un referendum pour dissoudre le parlement. Le peuple appuie à une écrasante majorité Mossadegh.
Cette éclatante victoire politique n’arrête pas l’ardeur des ennemis de l’Iran qui passent à l’offensive. Des manifestations et des émeutes fomentées et financées par les services secrets anglais et américains éclatent dans le pays.
Le 15 Août, Le Shah, convaincu du soutien des Américain et des Anglais décide, en toute illégalité de destituer Mossadegh pour le remplacer par le Général Zahedi.

On connaît la suite : le renversement du gouvernement démocratiquement élu et l’instauration d’une sanglante dictature. Une longue période de terreur s’installa avec la redoutable police politique du Shah : la « Savak ».
Bien sûr le contrôle du pétrole revint aux Occidentaux qui fermèrent les yeux sur les malheurs du brave peuple iranien.
La reconnaissance en 2000 du rôle des USA dans la chute de Mossadegh par Madame Madeleine Albright Secrétaire d’Etat de l’Administration Clinton et les tardives excuses du Président Barack Obama le 04 Juin 2009 lors de son message adressé aux musulmans ne confirment que ce que tout le monde savait déjà.

II – Tentatives de renversement du régime iranien

Depuis la révolution islamique de 1979, l’Occident remue ciel et terre pour reprendre pied en Iran.
Les Etats-Unis et leurs alliés ont d’abord armé et poussé le régime de Bagdad à attaquer l’Iran dès le lendemain de la révolution, précisément le 22 Septembre 1980.

Pour faire durer le conflit et affaiblir les deux belligérants au bénéfice d’Israël, les USA ont secrètement armé l’Iran lorsqu’il était en mauvaise posture (2).
L’Irak surarmé n’a pas réussi à renverser le régime iranien.

Voulant pousser des ailes, Saddam Hussein a été piégé. On lui a fait comprendre que la conquête du Koweït serait sans conséquences et il a mordu à l’hameçon.
Reste maintenant à réserver le même sort à l’Iran.
Tous les actes posés par les USA et leurs alliés laissent croire que le scénario de la 2e guerre du Golfe est en train d’être repris contre l’Iran.
En prenant prétexte du nucléaire iranien, l’Occident, avec à sa tête non pas Obama mais le « Bush » français Nicolas Sarkozy, cherche par tous les moyens à rééditer le coup irakien.
Comme dans l’affaire irakienne, dans laquelle on a parlé de tentatives de fabrication d’armes nucléaires, de possession de redoutables armes chimiques et bactériologiques prêtes décimer les Occidentaux et leurs alliés, on cherche encore dans le cas iranien à faire peur pour atteindre des objectifs précis mais inavoués.
Comme dans le cas irakien, ici encore, on cherche à instrumentaliser l’ONU que l’on n’hésitera pas encore à jeter comme un mouchoir de papier une fois les objectifs atteints.

Tout le monde se souvient que Bush et ses alliés ont utilisé les Nations-Unies pour imposer un blocus criminel qui a pratiquement mis l’Irak à genoux. Quand il a fallu passer à la deuxième phase du plan, les agresseurs ont fait fi de l’organisation. Ils l’ont même vilipendée pour son inefficacité. Aujourd’hui, la même démarche est encore adoptée contre l’Iran pour le même objectif : asphyxier le pays avant de passer à l’attaque militaire.
Comme dans le cas irakien, l’Occident mise sur des techniciens des organisations onusiennes, sur les chefs surtout. Ces spécialistes dont certains sont des agents de services secrets sont irremplaçables pour tromper les opinions publiques. Ce fut le cas Richard Butler de l’Unscom dans le cas irakien.

L’actuel directeur général de l’AIEA, le japonais Yukiya Amano est en train de prendre la même direction dans le cas de L’Iran.
Les Etats-Unis et leurs alliés ont profité des missions d’inspection en Irak pour se livrer à du renseignement militaire.
Mêmes les palais présidentiels ont été visités avec arrogance, des inspecteurs se permettant de casser murs, carreaux et autres objets de valeur dans leur recherche d’éléments compromettants. L’Occident demandera la même chose contre l’Iran. Rien ne le satisfera et il demandera toujours des preuves supplémentaires.
A la veille et pendant les guerres du Golfe et de l’Afghanistan, une reprise en main du dossier palestinien a toujours été évoquée pour endormir les peuples arabes et musulmans. Tout le remue-ménage actuel sur ce dossier est à placer dans ce cadre.

Mais que faire concrètement pour renverser le régime iranien et vassaliser de nouveau le pays ?

Tout ce qui a réussi ailleurs est essayé contre la patrie d’Ahmedinjad.
Le coup tordu des troubles intérieurs financés et appuyés de l’extérieur a été essayé mais n’a pas donné les résultats escomptés.
L’activation de la 5e colonne au lendemain des élections présidentielles a lamentablement échoué. D’ailleurs, les fauteurs de troubles pro-occidentaux donc indirectement pro-sionistes ne font que profiter des cérémonies officielles pour faire du bruit que les media occidentaux se précipitent à amplifier à leur guise.
Un autre casse-tête pour les impérialistes est de trouver une armée prête à trahir sa nation et renverser le pouvoir démocratiquement élu. Alors qu’autrefois les services de renseignement des pays occidentaux recrutaient facilement des hommes liges parmi les officiers et sous-officiers de l’Iran, aujourd’hui, ils ont en face d’eux une armée aguerrie et incorruptible, sans compter les gardiens de la révolution qui portent bien leur nom.
La révolution iranienne et le régime qui en est issu seront défendus non pas seulement par ces hommes et femmes, mais aussi par tout le peuple. Mais pas seulement par les iraniens. Il ne fait pas l’ombre d’un doute que des millions d’étrangers éparpillés au quatre coins du monde sont également prêts au sacrifice suprême pour barrer la route aux agresseurs.
La plupart des pays arabes et musulmans sont déjà sous les pieds de l’Occident. Ils n’ont même plus le courage de protester devant les crimes d’Israël contre leurs frères de Palestine et du Liban. Au contraire, ils observent une neutralité bienveillante s’ils ne jouent pas leur partition dans le concert de l’impérialo-sionisme comme le fait si bien l’Egypte de Moubarack.
Et contrairement à l’Iran qui fait des progrès fulgurants dans tous les domaines pour renforcer sa souveraineté et améliorer son avenir, ces pays ne sont que les pions et les vaches à lait de l’Occident.
En misant aveuglément sur une chute du régime iranien par tous les moyens y compris militaires, Washington et ses alliés font encore fausse route. Ils n’ont manifestement pas tiré les leçons de leur échec en Irak et en Afghanistan. Ces deux pays exsangues et épuisés se sont révélés indigestes contrairement aux calculs des stratèges les plus chevronnés. Bush, dans un rêve fou a voulu occuper ces deux pays carrefour tout en encerclant l’Iran la prochaine cible. La récupération de ce pays qui occupe une position plus que stratégique complétera le remodelage de l’Asie. Ainsi, le contrôle des réserves mondiales d’hydrocarbure sera total et la Chine sera contenue dans son évolution menaçante pour la suprématie occidentale.
Le casse-tête iranien
Cela ne paraît pas évident.
L’Iran avec ses 1.648.195 km2, c’est plus que l’Irak (437.072 km2) et l’Afghanistan (652.000 km2) réunis. La population iranienne qui fait 74 millions d’habitants est sans commune mesure avec celle de l’Irak (30 millions d’habitants) et celle de l’Afghanistan (32 millions).
De là, il apparaît que le plus téméraire des généraux ne pensera jamais à envahir l’Iran. Quels sont alors les scénarios possibles? Il y en a deux :
bombarder le pays avec des armes conventionnelles ou le faire avec des armes nucléaires. Etudions ces deux hypothèses.

1) - Attaquer l’Iran par les airs.

Bombarder un pays aussi vaste, de surcroît montagneux et qui a les moyens d’abattre un nombre élevé d’appareils et de missiles sera inefficace.
Toutes les installations sensibles iraniennes sont hyper protégées. Les bombardements quotidiens de l’aviation anglaise et américaine qui avait fait de l’Irak de Saddam Hussein leur terrain d’entraînement et d’expérimentation d’armes nouvelles ont montré que ce mode opératoire est très loin d’être décisif, même contre un pays complètement à terre. Il a fallu la 2e guerre du Golfe avec une meurtrière intervention terrestre pour donner le coup de grâce au régime.
Saddam était honni par l’écrasante majorité de sa population et par les dirigeants des Etats voisins. L’Iran , par contre, a un régime démocratiquement élu et soutenu par la majorité de sa population quoiqu’en dise la propagande occidentale. La première bombe des USA ou d’un de leur allié sur l’Iran signera l’arrêt de mort de l’opposition intérieure pro occidentale. La population fera bloc autour de ses dirigeants qui seront encore plus forts. Et rien ne sera réglé. Au contraire.
Tout ce qui a été échafaudé en Irak et en Afghanistan s’effondrera comme un château de cartes. Les soldats de l’Otan et autres pays occidentaux encore stationnés en Irak, en Afghanistan et dans les autres pays de la région paieront le prix fort de cet aventurisme.
Reste alors l’alternative de la guerre non conventionnelle.

2) - Utiliser les armes nucléaires

Avec les Occidentaux et les Israéliens, aucune hypothèse n’est à écarter, mêmes les plus folles. Il faut se rappeler l’histoire de l’USS Liberty que l’administration Johnson a monté de toute pièce pour voir ce dont ils sont capables. Dans le but de trouver un prétexte pour entrer directement dans la guerre israélo-arabe de 1967, les Américains se sont entendu Israéliens. Ces derniers bombardent, comme convenu le navire américain pour que la responsabilité en soit imputée à l’Egypte. 34 marins américains furent tués et plus de 171 blessés lors de l’attaque menée par l’aviation et la marine de l’Etat sioniste. Les USA n’entreront pas en guerre pour des motifs que nous ignorons. L’affaire fut classée sans suite et tous les membres survivants de l’équipage du navire mutés dans des unités différentes.

Nous faisons ce rappel pour montrer que les Occidentaux, pour trouver un casus belli leur permettant d’attaquer l’Iran avec des armes nucléaires miniaturisées ou non, sont capables de bombarder ou de faire bombarder leur propre population pour ensuite l’attribuer au pays des Mollah.

Ce scénario n’est pas à écarter.

Le 11 Décembre 2002, à la veille de la 2e guerre du golfe, la Maison Blanche n’a-t-elle pas rendu public un document par lequel le gouvernement américain dit se réserver «le droit de répondre avec une force écrasante, y compris par l’utilisation de toutes les options à sa disposition, à l’emploi d’armes de destruction massive contre les USA, leurs forces à l’étranger, leurs amis ou leurs alliés » ? L’allusion aux armes nucléaires ne fait aucun doute ici.

Mais employer ces armes pour la deuxième fois et être le seul pays au monde à les avoir utilisées est un grand risque dont les américains ne maîtrisent ni les tenants, ni les aboutissants.
Un deuxième usage de l’arme nucléaire, sous prétexte de simples menaces iraniennes jamais prouvées condamnerait à jamais les USA devant le tribunal de l’Histoire. Aucun ressortissant de l’Occident ne serait plus en sécurité nulle part dans le monde.
D’ailleurs ni la Russie, ni la Chine géographiquement proches de l’Iran ne permettrait à qui que ce soit de les exposer aux effets incalculables d’une quelconque explosion d’armes nucléaires.

Quelle possibilité reste-t-il ?

Laisser l’Iran suivre paisiblement sa marche inexorable vers le progrès scientifique, technique, économique et social, synonyme d’une nouvelle ère dans l’ordre mondiale.
Le complexe militaro-industriel ne doit pas diriger le monde.

C’est lui qui invente toujours un ennemi extérieur pour sauvegarder ses intérêts. Hier c’était le Bloc de l’Est, aujourd’hui c’est la Corée du Nord qui dispose pourtant d’armes nucléaires mais qui est jugée moins dangereuse que l’Iran qui n’en dispose pas et ne veut pas en disposer.
«Les armes nucléaires pour personne, l’énergie nucléaire pour tous ».
Ce slogan de l’Iran traduit la conviction de tous ceux qui aspirent à la paix et au progrès.

__
Source:Abdoulaye Lô
1 - Hélène Carrère d'Encausse, « Le conflit anglo-iranien, 1951-1954 »,
Revue française de science politique, Vol. 15, n°4, 1965, pp. 731-743.
2 - Julie Wolf, « The Iran-Contra affair [archive] », 2000, The American Experience:, PBS
3 - Steve Avery, « Irangate: Iran-Contra affair, 1985-1992 », in u-s-history.com 2005

http://www.alterinfo.net/Iran-la-strategie-de-l-Occident-...
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Personne à contacter Re: Géopolitique et stratégie d'Iran

Message par Sphinx Dim 30 Mai - 4:48

Réflexion

1-1 «Remake » États-Unis-Israël-Iran.

LES DESSOUS DE LA « CRISE » ÉTATS-UNIS-ISRAËL-IRAN

Qu'est-ce qui étonne dans ce « remake » États-Unis-Israël-Iran qui tourne depuis des années à l’écran du Proche-Orient ?

*Laissez-nous vous en décrire le contexte.

Le bon flic (OBAMA) déclare : " Je vais vous accorderez un beau bantoustan emmuré et je donnerai la clé aux israéliens à la condition que vous écrasiez le Hamas et que vous désarmiez totalement la résistance, je ne veux plus entendre parler de résistance palestinienne".

Le mauvais flic (Netanyahou) rétorqua : " C'est déjà trop de leur donner le bantoustan emmuré. Ces chiens ne seront jamais dociles et le jour ou vous leur desserrerez la corde autour du cou ils vous mordront sans scrupules. Il faut tous les déportés pour avoir la paix ou alors leur créer de telles conditions de vie qu'ils préféreront partir plutôt que de vivre comme des chiens (dixit Moshe Dayan, feu ministre de l’armée sioniste)".

Le collabo palestinien répond : " Monsieur, forcer la main à ce mauvais flic Netanyahou. Dites-lui que vous nous faites confiance pour gérer le bantoustan sur ce qui reste des 18% de la Palestine historique. Nous serons soumis et dociles, nous le jurons. Tenez, nous venons d'abattre 6 résistants palestiniens et nous vous donnons les coordonnées de 10 autres pour que vous les abattiez. Ah oui, en passant, le contrat de ciment pour la construction du MUR d’apartheid…lequel d'entre nous en bénéficiera ? ".

Et l'émissaire américain s'en retourna avec les coordonnées des 10 résistants à abattre et avec la réclamation à propos du contrat de ciment pour la construction du MUR (Dalhan étant en meilleur position que Abou Mazen pour ce contrat, quoique Fayad livre à temps depuis quelques temps...).

Tous ces gens avaient oublié le peuple Palestinien qui pour sa part réclame toute sa terre, pas seulement un restant de 18 % emmuré dans un bantoustan.

Et les sionistes firent la leçon à Barak : « TU VOIS CES COLLABOS NE CONTROLENT MÊME PAS LEUR PEUPLE ET NE PEUVENT EMPÊCHER LA RÉSISTANCE.

L’autre jour deux soldats israéliens ont été tués alors qu’ils allaient assassinés des résistants. Pas de bantoustan pour ces incapables. ». Et Barak due bien admettre que les sionistes avaient raison. La résistance se poursuivait.
OBAMA obtempéra puisqu’il avait besoin du gouverneur sioniste de sa base militaire permanente au Proche-Orient (l’entité sioniste) pour menacer l'IRAN de
bombardement afin que l'Iran continue de contenir la résistance Chiite en IRAK et nuise à la résistance Afghane (échange de bons procédés). De toute façon, il n'était pas
question d'envahir l'Iran, quand tu es incapable de maîtriser l'Afghanistan tu n’occupes pas l'Iran, mais la menace avait son utilité comme nous le verrons bientôt, alors
Obama joua le bon flic contrit, incapable de faire entendre raison à cette petite entité hystérique (7, 5 millions d’habitants) à laquelle il signa aussitôt un chèque d’aide
directe de 3 milliards de dollars pour l'année 2010.

Peaufinons l’analyse.

Une puissance en déclin (ici les USA et son 51em État - base militaire perdue au fond de la Méditerranée) est toujours plus dangereuse quand le désespoir la pousse à l'aventurisme.

Rappelez-vous que la hargne de l'Allemagne NAZIE fut à son paroxysme quand elle se voyait vaincue sur tous les fronts, particulièrement sur le Front Est (Soviétique) où elle fut effectivement battue à partir de Stalingrad et par la suite.

Il y aura attaque de l'IRAN à une condition et à une seule condition. L'affaire du réacteur nucléaire iranien est un leurre pour justifier l'agression américaine, c'est de la frime. La décision d'attaquer l'IRAN ne sera pas prise au commandement de la base de Tel-Aviv. Oublier les bouffonneries de Netanyahou, le premier ministre d’une entité qui quémande l'endossement de sa puissance de tutelle pour émettre des obligations sur les marchés boursiers internationaux.

Si les européens s'allient aux chinois et aux russes ainsi qu’aux iraniens et aux pays du Golfe Persique pour faire de l'OR, de l'EURO, du YEN et de d’autres devises le panier de monnaies du commerce international, abandonnant le dollar US ce qui provoquera une crise financière puis économique sans précédent, alors les USA attaqueront l'IRAN, ils fermeront le détroit d'ORMUZ au commerce pétrolier vers ces pays dépendant du pétrole du Proche-Orient. Ils couleront quelques pétroliers dans le détroit et laisseront les iraniens installés des mines sous-marines dans le détroit d’Ormuz, puis ils décréteront ce secteur « zone militaire interdite à la navigation ».

L'occupation de l'IRAK et de l'Afghanistan ne visent pas à construire des pipelines pour acheminer le pétrole de l'ex-Union-Soviétique, d’Iran et d'Irak vers les marchés européens, chinois et japonais mais à empêcher la construction de ces pipelines ou, s'ils sont construits, à les dynamiter (ce sera alors la mission de leur filiale Al-Qaïda en Irak et en Afghanistan) de façon à ce que l'Europe, la Chine et le Japon ne puissent recevoir par pipeline ce qui leur sera refusé par la mer. C’est la raison pour laquelle les chinois construisent des pipelines au Kazakhstan qui contournent l’Afghanistan et voilà pourquoi ils cherchent du pétrole au Soudan…Vous connaissez le contentieux à propos du Soudan, encore des terroristes qu’il faut empêcher de livrer leur pétrole aux chinois.

Voilà le véritable enjeu de la mascarade USA-Israël-Iran, le dollar et la capacité pour les USA de demeurer le banquier du monde, celui qui émet la monnaie du monde et parasite sur le développement de l’économie mondiale, 29 000 milliards de dollars US émis depuis quelques années dévoilait le Président Ahmadinejad dans une entrevue récente.

Les questions dont nous traitons ici sont les vrais enjeux de la politique mondiale. Le peuple Palestinien sert de monnaie d’échange entre la puissance de tutelle et le gérant de la base militaire Méditerranéenne. Oubliez les jérémiades d'un petit pays hystérique incapable d'affronter la résistance libanaise ou palestinienne. Nous sommes ici dans une autre échelle géo- stratégique. Mais les peuples du Proche-Orient ne sont pas démunis et sauront résister à ces machinations.

http://www.robertbibeau.ca/palestine.html
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Message par Sphinx Dim 30 Mai - 5:07

1-2 Le Moyen Orient entre le mémorandum de Robert Gates et les manœuvres iraniennes.

Quant à la situation au Moyen Orient, elle va de mal en pire.

En plus de l’escalade en Afghanistan et au Pakistan, le « problème iranien » a constitué un point très chaud durant les quelques dernières semaines. Les Etats-Unis, qui n’ont pas encore « avalé » l’échec cuisant de leur tentative de profiter du soulèvement populaire pour s’immiscer dans les affaires intérieures de l’Iran, tentent, à nouveau, de prendre des sanctions économiques et politiques contre ce pays. Le but n’est nullement le nucléaire iranien mais, plutôt, l’Irak et l’Afghanistan, où Washington pensait pouvoir user de l’influence iranienne pour améliorer sa situation dans ces deux pays, ainsi que la région arabe du Golfe où l’influence iranienne grandit, faisant de l’ombre à la présence des troupes de Washington qui ne peut accepter aucune concurrence à proximité des gisements de pétrole et de gaz.

A la lumière de cette lecture de la situation, les positions des Etats-Unis deviennent plus claires, surtout celles contenues dans le mémorandum « secret » de Robert Gates qui préconise, en plus des sanctions économiques, des mesures militaires pouvant, le cas échéant, faire face à la menace iranienne, si le gouvernement d’Ahmadi Nejjad persistait dans sa politique.

La même information fut reprise, quelques jours plus tard (le 19 avril), par la CNN qui cita « des sources bien informées » dans l’administration de Barak Obama. Selon ces sources, le haut commandement militaire œuvrait, de pair avec le Pentagone, à mettre au point des plans militaires nouveaux dont le but est de pouvoir asséner un coup aux positions stratégiques iraniennes, au cas où le président Obama décidait la guerre.

Ces « divulgations » sur une possible guerre en Irak furent accompagnées par une vaste campagne menée, conjointement, par Washington et Tel Aviv ; selon ces deux capitales, la situation au Liban serait « explosive », sous prétexte que la Syrie et l’Iran aurait pourvu le Hezbollah de missiles « Skud »… Et, n’oublions pas, dans ce sens, les positions déclarées du président étasunien lors du « Sommet sur le nucléaire » : il ne fut question que du danger iranien ; par contre, rien n’a été dit à propos de la possession par Israël de la bombe atomique, ce qui constitue une menace constante pour toute la région arabe et moyen orientale.

Dans cette perspective, les manœuvres iraniennes dans le Golfe (troisième semaine d’avril) ne manquent pas d’attirer l’attention sur le sérieux des menaces faites par Washington, surtout si nous prenons en considération l’intérêt des leaders d’Israël de mettre le feu aux poudres sur plus d’un front. Cet intérêt exprimé dans l’escalade verbale qui marqua les discours politiques selon lesquels Israël est menacé de disparaître si le « monde libre » ne l’aide à liquider les dangers qui la menacent, dont, en premier lieu, l’Iran et la Résistance islamique.

Source:
Le Comité des relations internationales
Du Parti Communiste libanais
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Message par Syfou Mar 9 Nov - 22:43

La géopolitique du plateau iranien - 1ère partie

Si l’Iran suscite une telle activité politique et diplomatique de la part de la communauté internationale autour de son programme nucléaire, c’est essentiellement du fait de sa géographie. Les répercussions, les craintes et les enjeux d’un Iran nucléarisé ne seraient pas les mêmes dans le cadre d’une structuration différente de son espace national et régional. Le plateau iranien présente en effet plusieurs caractéristiques qui contribuent à le poser en enjeu géopolitique majeur, intéressant au premier plan les grandes puissances et les puissances émergentes. Une analyse comparative des mécanismes de gestion des questions nucléaires iranienne et coréenne en fournit par ailleurs une bonne illustration. Alors que la Corée du Nord est parvenue dès 2006 à se hisser dans le club très fermé des puissances nucléaires, devenant ainsi détentrice d’une réelle capacité de menace, la gestion de la crise engendrée par ses activités proliférantes se cantonne à un cadre relativement régional, où interviennent la Chine, la Corée du Sud, le Japon, la Russie et les Etats-Unis.

La question nucléaire iranienne suscite quant à elle un intérêt de portée plus mondiale comme en témoigne sa gestion par la communauté internationale où interviennent les 5 membres permanents du Conseil de Sécurité ainsi que l’Allemagne et, tout récemment, le Brésil et la Turquie. Or pour l’heure, l’Iran n’étant pas encore pourvu d’une capacité nucléaire militaire, le pays ne représente en soi aucune menace atomique réelle. Ses progrès et son attitude ambigüe quant à sa politique nucléaire le posent en revanche en menace potentielle aux yeux de nombreux acteurs internationaux .

C’est donc au nom du principe de précaution que les grandes puissances s’investissent aujourd’hui aussi assidûment dans la résolution de la question iranienne. Nous pouvons par ailleurs remarquer qu’à l’inverse du cas nord-coréen, aucune puissance régionale ne s’est jamais directement investie dans la gestion de la crise, à l’exception très récente d’Ankara ; Israéliens et Saoudiens préférant passer par l’intermédiaire de leur partenaire américain sur lequel ils peuvent compter pour défendre leur point de vue dans ce dossier particulièrement crisogène.

Cette importance géopolitique du territoire iranien peut aisément être démontrée si nous analysons ce dernier au regard des trois critères spatiaux que sont sa dimension, sa position et sa configuration.

La dimension de l’Iran.

D’une superficie de 1 648 000 km² – soit approximativement trois fois la France et quatre fois l’Irak – et forte d’une population d’environ 74 millions d’habitants , la République islamique occupe une place centrale dans l’espace géographique regroupant le Moyen-Orient, le Caucase, l’Asie centrale et l’Asie du sud. Bordé au nord par la Mer Caspienne et au sud par le Golfe Persique et le Golfe d’Oman, l’Iran présente de nombreuses frontières terrestres – à l’ouest avec l’Azerbaïdjan, l’Arménie, la Turquie et l’Irak ; à l’Est avec le Turkménistan, l’Afghanistan et le Pakistan – mais aussi maritime – au nord avec le Turkménistan et l’Azerbaïdjan ; au sud avec l’Arabie Saoudite, Bahreïn, le Qatar, les Emirats Arabes Unis et le sultanat d’Oman. Situé face à la péninsule arabique et au Golfe Arabo-persique , qui représente 1880 km de sa façade maritime , l’Iran borde le détroit d’Ormuz, lequel constitue un goulot d’étranglement sur l’une des principales routes maritimes existantes depuis plus d’un millénaire. Un simple regard sur une carte de la région suffit par ailleurs à nous faire prendre conscience que, de par ses dimensions, l’Iran représente un acteur majeur de son environnement.

Géopolitique et stratégie d'Iran Cental10
L'Iran et son voisinage.

La géopolitique du plateau iranien - 2ème partie

La position du plateau iranien

Sa position sur le globe terrestre fait de l’Iran à la fois un carrefour et un pont intercivilisationnel ; un espace intermédiaire où se heurtent et se mêlent les empires et les cultures. L’Iran a ainsi subi les invasions et les influences des mondes arabes, turcs, russes, indiens et européens et les a également influencés en retour. La lutte contre l’envahisseur étranger présente ainsi un caractère itératif dans l’histoire des peuples d’Iran. Cet héritage se retrouve encore aujourd’hui dans la politique étrangère du régime des Mollahs, au travers des discours nationalistes prêchant la résistance face au néo-impérialisme des « puissances de l’arrogance » .

Cette approche géohistorique explique également la structuration interne des peuples d’Iran et la pluralité ethnique et confessionnelle du pays. Malgré une hétérogénéité marquée – les Perses ne représentant à peine plus de la moitié de la population – l’Iran a réussi à se construire une identité nationale forte .

Seuls le Kurdistan, et principalement le Baloutchistan, demeurent aujourd’hui des provinces à risques, même si le contrôle du pouvoir central y est bien établi. Les risques d’instabilités dans ces deux régions proviennent essentiellement du caractère transfrontalier des ethnies qui y sont établies (voir carte). Aussi la menace est-elle essentiellement externe : en provenance d’Irak et de Turquie pour le Kurdistan, et du Pakistan pour le Baloutchistan.

Les arabes du Khuzestan – province hautement stratégique où est condensé l’essentiel des réserves pétrolières du pays – sont quant à eux, de par leur confession chiite, solidement attachées aux valeurs de la République islamique. Le succès de leur iranisation a par ailleurs été démontré au cours de la guerre Iran-Irak : loin de se soulever contre Téhéran comme l’espérait Saddam Hussein, ils ont constitué un pôle de résistance farouche au régime baassiste. Le nationalisme pro-iranien s’est à cette occasion montré plus fort que la proximité ethnique interarabe.

Géopolitique et stratégie d'Iran Proche10

Bien que les deux-tiers des Azéris vivent aujourd’hui en Iran et non en Azerbaïdjan, le risque de les voir constituer un facteur d’instabilité, voir une cinquième colonne au profit de Bakou, semble pour l’heure négligeable. La communauté azérie est en effet solidement iranisée et intégrée dans la République islamique. L’actuel Guide suprême de la révolution, ainsi que le principal leader politique de la contestation à la réélection de M. Ahmadinejad de l’été 2009, Mir Hossein Moussavi, appartiennent ainsi tous deux à l’ethnie azérie.


Sur le plan religieux, l’Iran présente la particularité d’être le principal pays chiite (~90% de sa population) dans un environnement majoritairement sunnite (seuls l’Irak et Bahreïn présentent également une population majoritairement chiite) . Cependant, d’importantes minorités chiites subsistent, disséminées au Liban, en Syrie, dans les provinces saoudiennes bordant le Golfe Persique et dans les autres monarchies du Golfe . Cet ensemble de régions de confession chiite présente une certaine continuité géographique, ce qui pousse certains auteurs à parler de « croissant chiite » au Moyen-Orient . Ainsi, depuis, le 16ème siècle – période où le chiisme est devenu la religion d’Etat de l’empire Perse – jusqu’à nos jours, la rivalité entre les arabes sunnites et les iraniens chiites représente une constante de la géopolitique au Moyen-Orient. Les pays arabes craignent ainsi que l’Iran utilise le facteur religieux pour exercer une certaine influence sur leurs territoires.


Cette géographie représente donc un facteur d’incertitude en raison des nombreux bouleversements que connut l’environnement régional de l’Iran au cours de son histoire. Aujourd’hui, le pays est bordé à l’est par l’Afghanistan et à l’ouest par l’Irak, deux Etats à la situation politique particulièrement instable où la présence du «Grand Satan » américain inquiète les autorités en place à Téhéran. En contrepartie, l’Iran est également susceptible d’exercer une influence dans une Irak majoritairement chiite (~60% de sa population) et un Afghanistan majoritairement persanophone. L’instabilité du voisin Pakistanais représente elle aussi un risque, en raison de l’antagonisme idéologique entre l’Islam chiite de la République islamique, et l’Islam sunnite des insurgés talibans opérant depuis les montagnes pakistanaises. Téhéran craint ainsi que l’insurrection ne gagne son territoire, et plus particulièrement sa province du Baloutchistan, majoritairement sunnite et ethniquement baloutche. Globalement, l’instabilité constitue donc – certes avec différents niveaux d’intensité – une réalité de l’environnement iranien actuel. La cartographie du Political Instability Index, réalisée par The Economist Intelligence Unit, de même que celle du Failed States Index 2010, réalisée par The Fund for Peace, constituent par ailleurs des illustrations pertinentes de cette instabilité.

Géopolitique et stratégie d'Iran Instab10

Géopolitique et stratégie d'Iran Fsi_ma10

Ainsi, si nous considérons les territoires soumis à des tensions identitaires, religieuses, ou à des conflits armés inter- ou intra-étatiques, il est possible de tracer un « arc de crise » depuis la province chinoise du Xinjiang jusqu’à la Géorgie et le Kurdistan turc (voir carte ci-dessous).

Géopolitique et stratégie d'Iran Image210

Au sein de cet « arc de crise », l’Iran présente un degré d’instabilité moindre que celui prévalant dans son environnement, faisant du pays un Etat « relativement » stable pour la région. Le risque d’instabilité d’origine interne existe néanmoins et ce, particulièrement depuis la réélection contestée de M. Ahmadinejad en juin 2009. De même, une contagion de l’instabilité en provenance de l’extérieure, et plus particulièrement en provenance des trois failed states que sont l’Irak, l’Afghanistan et le Pakistan, n’est également pas à exclure .

Ces risques constituent un défi pour la pérennité du régime des Mollahs. Les autorités en place à Téhéran en ont d’ailleurs aujourd’hui bien conscience. De même, si la question nucléaire iranienne devait trouver son épilogue dans la confrontation armée, les répercutions sur les régions limitrophes de la République islamique seraient conséquentes pour la stabilité régionale.

Cependant, si cette position géographique constitue un facteur d’incertitude, elle représente également l’un des atouts majeurs de l’Iran.

A partir de la subdivision de l’Eurasie opérée par Z. Brzezinski (voir carte ci-dessous), et en tenant compte de la contrainte géographique qu’impose la présence du plateau himalayen, il ressort que l’importance de la position de l’Iran repose en fait sur sa prédisposition naturelle à constituer une zone de passage, pour les flux économiques et commerciaux, entre l’ouest, le sud, et l’est de la masse eurasienne. Cette prédisposition découle de sa nature même d’espace intermédiaire au sein de l’échiquier eurasien.
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Message par Syfou Mar 9 Nov - 22:50

La géopolitique du plateau iranien - 2ème partie ...Suite

Géopolitique et stratégie d'Iran Echiqu10
L’échiquier eurasien de Z. Brzezinski.

La valeur du critère de la position géographique ne représente cependant pas une constante au cours de l’histoire dans la mesure où elle peut être tributaire des évolutions techniques. L’est et le nord du territoire iranien ont ainsi connu leur âge d’or entre les 2ème siècle avant J.-C. et le 9ème siècle de notre ère, à l’époque de la prédominance des voies terrestres sur les voies maritimes, quand la route de la Soie constituait la principale voie de passage et de commerce à travers l’Eurasie (voir ci-dessous). Cette importance géopolitique déclina peu à peu à partir du 9ème siècle, quand les progrès techniques réalisés en Chine dans le domaine de la navigation rendirent les voies maritimes plus rapides que l’acheminement terrestre, les « routes de la porcelaine » se substituant peu à peu aux « routes de la soie ». Il faudra attendre le 16ème siècle pour que le territoire du plateau iranien retrouve progressivement une importance géopolitique mais cette fois, en tant que zone tampon située entre les avancées russe en Asie centrale et britannique en Asie du sud.

Géopolitique et stratégie d'Iran Silk_r10

Le fait de constituer une voie de passage insuffle donc indéniablement une plus-value géopolitique à un territoire. Cette prise de conscience est indispensable pour appréhender le poids géopolitique de l’Iran contemporain. En effet, les progrès techniques réalisés ces dernières années dans le domaine de l’acheminement terrestre des marchandises et des matières premières (chemin de fer, pipeline,…) laissent entrevoir un possible retour de l’espace iranien en tant que zone de passage d’importance dans les échanges économiques internationaux.


Avec les infrastructures adéquates, le pays offrirait ainsi un tracé autrement plus rapide que les voies maritimes existantes, pour le transport des marchandises entre l’est et l’ouest de l’Eurasie, tout en évitant la masse territoriale centrale occupée par la Russie.


Un tel projet éviterait aussi, à la fois le détroit de Malacca, mais également, une fois relié à la Turquie, le canal de Suez, pour déboucher sur la Méditerranée. L’Iran offrirait aussi une voie d’accès à l’Océan mondial – tel que le concevait Mackinder – pour les réserves en hydrocarbures de l’Asie centrale et du plateau caspien. Si ces réserves, en prenant en compte l’Azerbaïdjan, ainsi que les 3 principales républiques d’Asie centrale (Kazakhstan, Ouzbékistan, Turkménistan), ne sont aujourd’hui estimées représenter qu’environ 3,6 % des réserves mondiales prouvées en pétrole, leur poids en ce qui concerne le gaz naturel est estiméequant à lui à environ 7 % des réserves mondiales . Cette option iranienne d’accès aux mers chaudes apparaît comme une éventualité plausible au regard de l’instabilité et du relief inhospitalier de l’Afghanistan et du Pakistan, lesquels ne favorisent pas le choix de ces deux pays comme route alternative. Cette voie de passage vers le sud permettrait en outre aux républiques d’Asie centrale de s’émanciper de la prédominance du réseau énergétique russe, et contribuerait à leur désenclavement. L’Iran offre aussi la possibilité de servir de voie de transit au gaz et au pétrole centre-asiatique vers la Turquie, hub énergétique en devenir vers l’espace européen.


Ces scénarios suscitent des intérêts différents au sein des grandes puissances et leurs réalisations restent corrélées aux luttes d’influence géopolitique qui traversent le Moyen-Orient, le Caucase, l’Asie centrale et l’Asie du sud. Ces différents intérêts se retrouvent également dans la manière dont chacun entend aborder la gestion de la question nucléaire iranienne, ainsi que les risques qui l’accompagnent. Or, le choix et le développement infrastructurel d’une voie économico-commerciale répond à une analyse coût-bénéfice au sein de laquelle les facteurs de risques liés à l’éventualité d’un conflit ou à l’instabilité régionale occupent une pondération importante.


Plus globalement, ce retour au statut de zone de passage concerne également les pays d’Asie centrale, ce qui laisse à penser, comme le soulignent Ben Simpfendorfer et Pierre Biarnès, que nous assistons à une renaissance de la route de la Soie. Ce renouveau économique et géopolitique a certes été rendu possible grâce aux progrès techniques de l’ère moderne, mais aussi et surtout suite à l’éclatement de l’URSS, lequel a donné naissance à une configuration géopolitique historiquement inédite en Asie Centrale. Le vide laissé par la disparition du communisme provoquant inévitablement un appel d’air géopolitique, la région est devenue le fruit des aspirations politiques et économiques des grandes puissances comme la Chine, la Russie, ou les Etats-Unis, mais aussi de puissances régionales comme la Turquie, et bien entendu l’Iran.


Outre le renouveau de l’intérêt porté aux possibilités offertes par le transport terrestre, la République islamique demeure avant tout un pays du Moyen-Orient, lequel représente – hors Iran – respectivement 46,3% et 24,8% des réserves prouvées en pétrole et en gaz naturel . Le pays est en outre limitrophe du détroit d’Ormuz ; choke point des plus névralgiques sur une route maritime par laquelle transite chaque année plus de 40 % des exportations mondiales de pétrole . L’importance géopolitique de la position du plateau iranien est donc double puisqu’elle combine un intérêt terrestre à un intérêt maritime.

Géopolitique et stratégie d'Iran Untitl11

Si l’observation d’une carte du monde contemporain retransmet l’évidence de la proximité, et donc des contacts entre le monde perse et les mondes arabe, turc, indien et russe, il n’en va pas de même avec le monde européen. Les contacts, voir même les brassages, entre les deux civilisations, ont pourtant été nombreux au cours de l’histoire. Ce fut le cas suite aux conquêtes d’Alexandre le Grand, lesquelles furent suivies par la domination de l’empire Séleucides. Vint ensuite la confrontation entre les empires de Parthe et de Rome, et plus récemment, les contacts entre l’Iran des Qâjârs et l’empire britannique dominant le sous-continent indien.
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Message par Syfou Mar 9 Nov - 22:56

La géopolitique du plateau iranien - 3ème partie

La configuration du territoire iranien.

Tout d'abord, qu'elle signification sous-entendons-nous au travers du concept de "configuration" ? Dans le contexte qui nous préoccupe, la configuration d'un territoire représente l'ensemble de ses caractéristiques matérielles et physiques, sous l'angle de l'étude géographique. Tout comme la position, la configuration d'un territoire contribue à déterminer sa valeur, son importance. Les réserves en matières premières, le type de relief (montagneux, de plaine,...), le climat,... sont autant de facteurs qui interviennent dans l'analyse de la configuration spatiale.

Le plateau iranien a vu son importance géopolitique croître considérablement à partir de 1908, suite à la découverte sur son territoire de gisements pétroliers . La configuration de l’espace territoriale iranien s’est ainsi retrouvée considérablement bouleversée. Jusque là cantonné au statut de zone tampon entre les empires russe et britannique, les réserves en or noir de son sous-sol ont dès lors fait de ce pays l’objet de toutes les convoitises. Cette évolution démontre également qu’à l’instar du positionnement d’un territoire, l’importance de sa configuration est également susceptible de se modifier au cours du temps au gré des évolutions techniques et des outils de la puissance – ici le pétrole. Ainsi, si les plus anciens gisements du pays sont situés dans la province du Khuzestan, l’évolution des techniques d’extraction off-shore a encore considérablement accrue la richesse du pays en rendant accessible les importants gisements se trouvant au cœur même du Golfe, mais aussi ceux situés en mer Caspienne. De plus, l’importance croissante prise ces dernières années par le gaz naturel dans le secteur de l’énergie a encore renforcé le poids de la configuration spatiale du pays, lequel possède aujourd’hui les deuxièmes plus importantes réserves prouvées en pétrole et en gaz, estimées respectivement à 10,3 % et 15,8 % des réserves mondialement prouvées .

Outre son potentiel énergétique, l'Iran présente également d’importantes réserves en matières premières minérales à forte plus value économique. Il détient ainsi les deuxièmes plus importantes réserves en cuivre du continent asiatique . Or ce minerai, très sollicité par les économies développées et émergentes, a vu sa demande quasi doubler entre 2000 et 2007, la Chine engendrant pratiquement à elle seule la totalité de cette augmentation.

La géopolitique du plateau iranien - 4ème et dernière partie.

Géopolitique et stratégie d'Iran Iran-m10

Cette quatrième partie signe la conclusion de l'analyse et expose les arguments qui justifient la prise en considération du territoire iranien à la fois en temps que pivot et acteur géopolitique :

A l’heure actuelle, l’importance géopolitique de l’Iran tient à l’intégration de ces trois facteurs spatiaux que sont sa dimension, sa position et sa configuration. En couplant ces deux derniers éléments, nous observons que l’Iran apparaît à la fois comme un réservoir considérable de ressources énergétiques et comme une voie de passage – qu’il s’agisse de produits manufacturés ou de produits énergétiques – tout aussi bien selon un axe Nord-Sud que selon un axe Ouest-Est. Autrement dit, le territoire iranien apparaît véritablement comme un routeur énergétique potentiel, susceptible de desservir les plus importants consommateurs d’aujourd’hui et de demain que sont la Chine, l’Inde, l’Union européenne et les Etats-Unis. Cela, aussi bien par voie maritime que terrestre, à partir de deux des plus importantes réserves énergétiques au monde : le Moyen-Orient et l’Asie Centrale.


Le concept de « pivot géopolitique », énoncé par Z. Brzezinski, conceptualise bien cette importance stratégique du territoire iranien. Pour l’ancien conseiller de la Maison Blanche, ce concept désigne les Etats dont « l’importance tient moins à leur puissance réelle et à leur motivation qu’à leur situation géographique sensible et à leur vulnérabilité potentielle, laquelle influe sur le comportement des acteurs géostratégiques » . Pour Brzezinski, qui compte l’Iran parmi ses exemples de pivots géopolitiques, le pays représente donc naturellement, de par sa géographie, un attrait pour les grandes puissances.


Si nous avons essayé, au travers de cette analyse spatiale, de démontrer l’importance géopolitique du territoire iranien, nos constatations nous renseignent également sur le potentiel, non négligeable, de la puissance de l’Etat iranien. Le pays dispose en effet de facteurs de puissance tangibles de nature géographique : sa taille imposante (l’Arabie Saoudite étant le seul pays dans son premier cercle de voisinage présentant une superficie supérieure), ses ressources, sa position stratégique ou encore son relief (lequel entoure véritablement le pays, procurant un avantage défensif considérable). A cela viennent s’ajouter d’autres facteurs, eux aussi tangibles, tels que le poids démographique, le potentiel économique, scientifique, technologique, et bien entendu, l’importance de l’outil militaire. Aussi, bien qu’il existe un différentiel important entre la puissance réelle du pays et sa puissance potentielle – la politique de confrontation de Téhéran vis-à-vis de l’Occident l’empêchant de maximiser ses ressources – ses capacités d’influence sur son environnement régional existent bel et bien et se doivent d’être pris en compte. Cette puissance iranienne représente une source d’inquiétude pour de nombreux pays de la région, tels que l’Arabie Saoudite, les Emirats Arabes Unis, Bahreïn, Oman ou encore le Qatar . Même s’il demeure trop faible que pour le dominer, l’Iran est un acteur géopolitique de son environnement, dont les grandes puissances se doivent de tenir compte .


Aujourd’hui, la combinaison de sa géographie et de sa puissance offre l’opportunité à l’Iran de pouvoir jouer un rôle dans les évènements survenant en Asie Centrale, au Moyen-Orient et au Caucase, où il doit cependant composer avec les ambitions régionales des grandes puissances. Sa proximité avec le Proche-Orient (1500 km seulement séparent l’Iran de l’Etat d’Israël) lui permet également d’y exercer une influence dans l’interminable conflit israélo-palestinien, au travers de son soutien aux milices chiites du Hezbollah, de son aide au gouvernement syrien, ou encore, de son appui logistique aux partisans du Hamas .


L’Iran apparaît donc à la fois comme un pivot et un acteur géopolitique, une puissance régionale limitrophe d’espaces géographiques stratégiques (Moyen-Orient, Asie centrale, Asie du sud, Caucase), au sein desquels la défense de leur intérêts nationaux appelle les grandes puissances à l’interventionnisme. Ceci résulte de la combinaison de l’abnégation de la géopolitique pour le vide avec la nécessité des puissances de s’empêcher mutuellement d’obtenir le monopole dans ces régions du monde. Autrement dit, il s’agit, pour les acteurs concernés de parvenir à une configuration de l’équilibre des forces régionales qui leur soit le plus favorable. Dans le système international actuel, cet interventionnisme ne se traduit cependant pas forcément dans les faits par une occupation physique du terrain (exception faite des bases militaires stationnées à l’étranger, lesquelles ne remettent théoriquement pas en cause la souveraineté de l’Etat hôte), bien que les conflits afghan et irakien illustrent cette éventualité, mais le plus souvent par une lutte d’influence d’ordre politico-économique.


Au regard de nos constatations, l’intérêt marqué des grandes puissances pour l’Iran et son environnement apparaît naturel et légitime. Il nous reste cependant à identifier quels sont les intérêts de chacun et à les analyser au regard des stratégies politiques déployées dans le cadre de la question nucléaire. Nous observerions alors comment un débat pouvant être simplement perçu comme étant d’ordre sécuritaire – au sens militaire du terme, tel que défini par Buzan, Waever et De Wilde – implique en réalité des notions beaucoup plus larges de la sécurité, et fait intervenir des forces de nature bien plus profondes répondant à des impératifs géopolitiques. Cela fera prochainement l'objet d'une analyse géopolitique.

Source:http://chroniques-persanes.com
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Message par Syfou Mar 9 Aoû - 2:45

Actualités et réalités géopolitiques

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Message par Droit_De_l'Homme Jeu 29 Sep - 5:57

L'Iran promet une présence militaire au large des Etats-Unis

Géopolitique et stratégie d'Iran 4highres_00000402150468

Les autorités iraniennes ont l'intention de garantir une présence militaire au large des Etats-Unis, a annoncé mardi soir l'agence iranienne IRNA se référant au commandant de la Marine iranienne Habibollah Sayari.

"Les soldats fidèles de la Marine iranienne garantiront notre présence puissante non loin des frontières maritimes des Etats-Unis, alors que cet Etat hégémonique se trouve près de nos frontières maritimes", a indiqué l'amiral Sayari.

La semaine dernière, le commandant de la Marine iranienne a déclaré que la présence des forces armées américaines dans le Golfe ne faisait que déstabiliser la situation dans la région. Les pays de la région peuvent garantir eux-mêmes la sécurité du Golfe, selon lui.

"La présence de la Marine iranienne dans le golfe d'Aden et la mer Rouge est une source de fierté pour le peuple iranien et les autres pays musulmans. Notre présence ne se limitera pas par ces secteurs, nous devons renforcer notre présence dans toutes les eaux libres (internationales)", a ajouté l'amiral.

L'Iran et les Etats-Unis n'ont pas de relations diplomatiques depuis la prise d'otages dans l'ambassade américaine à Téhéran en 1980. L'ambassade de Suisse représente les intérêts de Washington en Iran.

A l'heure actuelle, beaucoup de navires militaires et civils, notamment ceux des Etats-Unis, se trouvent dans le Golfe. Les Etats-Unis ont créé des bases aériennes dans les pays riverains. Basée à Bahreïn, la Cinquième flotte américaine patrouille dans le Golfe et l'océan Indien en vue de protéger le transit de pétrole via le détroit d'Ormuz qui relie le Golfe à la mer d'Oman (d'Arabie) et à l'océan Indien.

RIA Novosti
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Message par Droit_De_l'Homme Dim 14 Oct - 13:37

L'Iran prêt à provoquer une marée noire dans le Golfe


BERLIN - Les Gardiens de la Révolution en Iran ont mis au point le projet de couler un pétrolier dans le Golfe pour provoquer une marée noire qui stopperait le trafic et obligerait l'Occident à participer à une grande opération de nettoyage, affirme dimanche le magazine allemand Der Spiegel.

Citant des sources occidentales du renseignement, le magazine précise que les Gardiens de la Révolution voient dans ce projet, au nom de code Eau sale, une façon de forcer l'Occident à suspendre les sanctions envers l'Iran, qui commencent à toucher vraiment l'économie iranienne.

Le projet, mis au point par le chef des Gardiens de la Révolution, le généralMohammad Ali Jafari, et l'amiral Ali Fadavi, chef de la division navale des Gardiens, vise également à punir les pays arabes riverains du Golfe pour leur soutien à l'Occident et à Israël, toujours selon le Spiegel.

L'opération de nettoyage devrait forcément être menée avec la coopération technique de l'Iran, ce qui obligerait à la suspension des sanctions imposées pour forcer l'Iran à abandonner son programme nucléaire.

Le projet a été présenté au guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, qui devra décider de son éventuelle mise en oeuvre, ajoute le Spiegel.


©AFP
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