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Personne à contacter Géopolitique du Congo (RDC)

Message par Syfou Dim 8 Aoû - 21:14

République démocratique du Congo

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La République démocratique du Congo est le troisième plus vaste pays d’Afrique derrière le Soudan et l'Algérie et le plus peuplé d'Afrique centrale. C'est le pays le plus peuplé de la francophonie avec une population estimée à plus de 68 millions d'habitants. Elle est également appelée « Congo-Kinshasa » pour la différencier de son voisin la République du Congo (elle-même parfois nommée « Congo-Brazzaville » pour les mêmes raisons), ou simplement Congo quand la situation ne prête pas à confusion. C'était autrefois le « Congo-Léopoldville », de l'ancien nom de sa capitale Kinshasa. Il a également porté le nom de Zaïre de 1971 à 1997.

Il s’étend de l’océan Atlantique au plateau de l’est et correspond à la majeure partie du bassin du fleuve Congo. Le nord du pays est un des plus grands domaines de forêt équatoriale au monde, l’est du pays borde le grand rift est-africain, domaine des montagnes, des collines, des grands lacs mais aussi des volcans. Le sud et le centre, domaine des savanes arborées, forment un haut plateau riche en minerai. À l’extrême ouest, une quarantaine de kilomètres au nord de l'embouchure du fleuve Congo s’étale une côte sur l’océan Atlantique. Le pays partage ses frontières avec l’enclave de Cabinda (Angola) et la République du Congo à l’ouest, la République centrafricaine et le Soudan au nord, l’Ouganda, le Rwanda, le Burundi et la Tanzanie à l’est, la Zambie et l’Angola au sud.

Plusieurs centaines d’ethnies de groupes noirs africains différents forment la population du pays. Son économie est principalement du secteur primaire (agriculture et exploitation minière). Le français est sa langue officielle et quatre langues bantoues (kikongo, lingala, tchiluba, swahili) sont des langues nationales.

Géographie physique

La République démocratique Congo s'étend de l'Océan atlantique au plateau de l'est et correspond à la majeure partie du bassin du fleuve Congo, véritable colonne vertébrale du pays. Troisième plus grand pays d'Afrique, grand comme quatre fois la France, quatre-vingt fois la Belgique, 33 fois plus grand que le Benelux (Belgique, Pays-Bas et Luxembourg), une fois et demie plus grand que le Québec (Canada), ou encore grand comme la partie des États-Unis située à l'est du Mississippi, c'est le 12e État du monde par sa taille avec ses 2 345 409 km².

Le pays souffre d'un manque de voies de communication fiables. Le fleuve Congo donne au pays son seul accès à l'océan Atlantique dans la ville portuaire de Banana (dans un étroit corridor sur la rive gauche du fleuve traversant le territoire de l'Angola, qui dispose de la rive gauche, et dont il crée une petite exclave sur la côte atlantique entre le nord du fleuve et la frontière de la république voisine du Congo).

En raison de sa grande superficie, de ses énormes richesses et de son importante population, la République Démocratique du Congo est l'un des «géants» de l'Afrique, avec l'Égypte, le Nigeria et l'Afrique du Sud au centre de l'Afrique. Elle est traversée par l'équateur et comprend trois climats : le climat équatorial, le climat tropical et le climat de montagne.

Elle possède trois fleuves, dont le Congo, deuxième plus grand fleuve d'Afrique, qui la traverse presque totalement; le Nil et le Shiloango, non navigable en RDC, et bien des rivières, tel la Fumi mais la plus importante étant l'Uele.

Préhistoire

Les plus anciennes traces de peuplement au Congo sont associées à un Pré-Acheuléen, découvert sur les sites archéologiques de la Mulundwa au Katanga, de Katanda 2 et de Sanga 5 au Kivu. Les galets taillées ou choppers ont un âge estimé à plus de 200 000 ans, sans qu'il soit possible d'être plus précis aujourd'hui.

Le territoire du Congo-Kinshasa était anciennement peuplé uniquement par des chasseurs-collecteurs, peut-être en partie ancêtres des peuples pygmées actuels. Entre les traces d'un Pré-Acheuléen et l'arrivée des premiers villageois, le Congo sera toujours occupé par des groupes nomades, chasseurs-collecteurs, tailleurs de pierre, de cultures différentes.

L'Acheuléen est attesté par de nombreuses découvertes isolées de bifaces et de hachereaux ainsi que par le site de La Kamoa au Katanga.

Durant le deuxième millénaire avant J.-C., le nord de l'Afrique équatoriale vit une vague de migrations de populations productrices de nourriture, néolithiques, parlant pour certaines des langues bantoues. Entre – 3 500 et – 2 000 ans, une première occupation villageoise dont l'épicentre se trouvait au sud-Cameroun, aboutit à l'installation d'un mode de production néolithique dans le nord et l'ouest de l'Afrique centrale. Au Congo, les premières traces de ces populations se matérialisent vers – 2 600 ans par la dite « tradition Imbonga » près de Mbandaka et du lac Tumba, et par la « tradition Ngovo » au bas-Congo à partir de – 2 300 ans. De l'autre côté du pays, au Kivu, on voit apparaître des villages de la « tradition Urewe ». Ces villages ne sont que l'extension occidentale de communautés productrices de nourriture, métallurgistes, installées surtout en Ouganda, au Rwanda, au Burundi, dans l'ouest du Kenya et de la Tanzanie ; les plus anciennes traces y sont datées de – 2 600 ans.

La métallurgie du fer se développe de manière indépendante à ces installations, les plus anciennes traces se découvrent en Afrique centrale au nord-ouest (sud-Cameroun et zone de Bouar en Centrafrique), et au nord-est (région interlacustre). Au Congo-Kinshasa, le fer n'est pas connu dans la région occupée par la tradition Imbonga ; ce n'est que plus tard vers – 2 000 ans que l'on travaillera ce métal (sites de Pikunda et de Munda). Vers la même époque, le bas-Congo connaît ses premières fontes du fer dans le cadre de la tradition Kay Ladio qui suit dans le temps la tradition Ngovo. Au Kivu, dès l'installation des premières communautés villageoises, il est probable que le fer est présent, comme l'attestent les nombreux fours de réduction du fer bien connus au Rwanda et au Burundi.

Plus tard, comme l'indiquent des recherches allemandes sur les affluents du fleuve Congo, ces premières populations vont lentement coloniser le cœur de la forêt équatoriale en suivant les axes des cours d'eau de l'aval vers l'amont ; des travaux espagnols dans l'Ituri suggèrent qu'il faut attendre – 800 ans pour rencontrer les premiers villages dans certains secteurs de la forêt.

Royaumes et empires

Vers la fin du Moyen Âge, différentes populations, alors organisées en chefferie, s'édifient en royaumes (luba, kuba, lunda, kongo, etc.) qui, pour certains, voient leurs apogées correspondre avec les premiers contacts avec les Européens du XVe siècle. Cette période est marquée par différents royaumes marchands, commerçant avec les esclavagistes sur la côte et entre eux à l’intérieur du continent. Certains royaumes s’étendent sur plusieurs milliers de kilomètres et possèdent des réseaux commerciaux par delà leurs frontières. Le commerce se fait par portage ou voie fluviale.

Ces populations ne connaissaient pas la propriété privée, la terre cultivée en groupe ne se vend pas, les différents royaumes n’ont pas de frontières exactes (le territoire d'une petite ethnie comprend à peu près 5000 km²). Beaucoup ne connaissent pas la monnaie et font du troc, les membres d'une même chefferie s'entraident gratuitement. La science non écrite se transmet d'une génération à l'autre, les enfants devant assumer le même métier que leurs parents. Les rois ou empereurs n’ont pas de véritable pouvoir. Ce sont plutôt les chefs de villages qui ont de l’autorité. Les royaumes sont plutôt le résultat d’unions temporaires de différents regroupements de villages de même langue pour se défendre contre une ethnie voisine.

La traite des noirs s’étend jusqu’à l’intérieur du continent et correspond, avec la traite de l’ivoire, à l’essor économique ou au déclin des différents royaumes. Elle a eu surtout un impact démographique sur l’est du pays et a fait pâtir la tradition orale.

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Les Européens se limitèrent aux régions côtières jusqu’à la moitié du XIXe siècle. À l’est du pays, aujourd’hui Ituri et Kivu, les Arabo-swahili répandirent l’islam et pratiquèrent également la traite négrière.
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Personne à contacter Re: Géopolitique du Congo (RDC)

Message par Syfou Dim 8 Aoû - 21:18

Chronologie

1483 : le Portugais Diogo Cão, à la recherche du "royaume du Pretre Juan" (Abyssinie), atteint l'embouchure du fleuve Congo 1579 : le Portugais Duarte Lopez est le premier occidental à remonter le fleuve Congo.
1874-1877 : exploration du fleuve Congo par Henry Morton Stanley
1876 : fondation de l’Association internationale africaine (AIA) par Léopold II de Belgique
1879 : retour de Stanley au Congo pour fonder une chaîne de stations de l’AIA/AIC
1885 novembre -1886 février : Conférence de Berlin
1886 : Léopold II de Belgique devient, par union personnelle, roi-souverain de l’État Indépendant du Congo (EIC)
1908 : Léopold II roi des Belges cède l’EIC à la Belgique, naissance du Congo belge, charte coloniale pour la gestion du Congo et scandales dans la presse belge
^1914-1918 : la force publique contribue victorieusement à la guerre dans l'Est Africain allemand et au Kameroun 1940 : entrée en guerre du Congo du côté des alliés
1956 : manifeste de conscience africaine sous la direction de J. Ileo 1959 : émeutes des ba-Kongo à Léopoldville pour l’indépendance du Congo-Central
20 février 1960 : ouverture de la Table ronde à Bruxelles qui fixe au 30 juin suivant l'indépendance deu Congo 30 juin 1960 : indépendance du Congo.

Congo belge (1908–1960)

Dès les années 1940, dans ce qui était alors le Congo belge, deux tendances indépendantistes importantes se manifestaient dans la capitale Léopoldville : celle des « gens d'en bas » (Bas-Congo et Bandundu) parlant le kikongo et celle des « gens d'en haut » parlant le lingala, venant de l'Équateur d'abord et finalement de tout l'intérieur du pays. Dans la première catégorie se forma en 1949 une association d'abord culturelle et finalement politique, l'Alliance des Bakongo (ABAKO), dont Joseph Kasa-Vubu devint président en 1954. Son rêve devint de rétablir l'ancien royaume Kongo de l'époque portugaise, en fait celui des Bakongo. Cette tendance se durcit très vite et réclama bientôt l'indépendance immédiate tout en demeurant fédéraliste lorsqu'il s'agit plus tard de discuter le problème du reste du Congo. Les évolués « d'en haut », venant de régions plus diversifiées et séduits par le « plan de 30 ans pour l'émancipation de l'Afrique » du Professeur belge Van Bilsen, publié en 1956, étaient aussi désireux de maintenir le grand Congo unitaire. Leur manifeste dans ce sens publié le 1er juillet 1956 fut vigoureusement combattu par l'ABAKO dès son assemblée générale du 23 août 1956. Le plan de 30 ans est déclaré utopique : « la nationalisation des grandes compagnies vivrières et agricoles comme des parastataux est souhaitable. Puisque l'heure est venue, il faut accorder aujourd'hui même l'indépendance immédiate ! »

La Belgique, qui croyait à la progressivité de la transition vers l'indépendance organisa les premières élections à l'échelon communal, limitées aux grandes villes en 1957. L'ABAKO triompha inévitablement à Léopoldville et cela impressionna certains unitaristes, tel Patrice Lumumba, un Tetela du Kasaï, intelligent et idéaliste, qui ne tarda pas à fonder son propre « mouvement national congolais » MNC-Lumumba, plus revendicatif que celui du MNC-Kalonji, Albert Kalonji étant aussi un Kasaïen unitariste. Ces jeunes rivalités politiques confrontées aux structures tribales compliquées du Congo allaient former un mélange détonant qui détruirait au bout de cinq années la première démocratie parlementaire congolaise. On ne peut que rappeler ici quelques épisodes saillants :

émeutes de Léopoldville (4 -7 janvier 1959) provoquées par l'interdiction tardive d'un meeting de l'ABAKO. Arrestation de Kasa-Vubu le 12 janvier. Il sera libéré le 14 mars.
Le 13 janvier, déclaration gouvernementale annonçant l'intention belge de réaliser rapidement l'indépendance du Congo unitaire. L'ABAKO rejette cette déclaration deux jours plus tard.
La suite de l'année 1959 voit d'abord l'autorisation des partis congolais, suivie d'élections générales sur l'ensemble du territoire congolais marquées par toutes sortes de manœuvres de ces partis dont se dégagent trois pôles : un Cartel des nationalistes fédéralistes formés de 6 partis séparatistes ou autonomistes dont l'ABAKO et le MNC-Kalonji, le pôle du MNC-Lumumba et finalement celui de l'homme fort du Katanga, Moïse Tshombé, conscient de la force économique de sa région et de l'intérêt de s'entendre avec l'Union minière du Haut Katanga (tout comme Kalonji vis-à-vis des exploitations de diamant au Kasaï). Parmi les partis qui émergent on retrouve le PSA (Parti Solidaire Africain d'Antoine Gizenga), le PNP (Parti national du peuple conduit par Albert Delvaux et Laurent Mbariko) Le LUKA (L'Union kwangolaise) par André Petipeti Tamata et Pierre Masikita.
En 1960, ce fut la Table Ronde de Bruxelles (du 20 janvier au 20 février) où représentants congolais et belges fixèrent les étapes suivantes. En mai eurent lieu les élections législatives. La première chambre des députés désigne par tirage au sort André Petipeti Tamata comme le premier président de chambre des représentants. Il dirige le bureau provisoire pour valider les mandats des députés élus et l'élection définitive du bureau. Les élections législatives et provinciales marquèrent de nouveaux clivages et alliances (scission de l'ABAKO) d'où résulta un compromis : Joseph Kasa-Vubu fut élu Président par le Parlement, Lumumba étant Premier ministre.
Au moment de l'indépendance du pays, le roi des Belges se rendit en personne à Léopoldville (future Kinshasa) pour assister aux cérémonies consacrant la fin de l'union coloniale entre la Belgique et le Congo, et marquant la naissance sur la scène internationale de ce nouvel État francophone (langue officielle) d'Afrique.
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Personne à contacter Re: Géopolitique du Congo (RDC)

Message par Syfou Dim 8 Aoû - 21:23

Les débuts de la première République du Congo (1960–1965)

Le Congo belge devint indépendant le 30 juin 1960 en tant que « République du Congo », tandis que l'ancienne colonie française voisine du Moyen-Congo adoptait le titre de « République du Congo » à son indépendance, le 15 août 1960. Les deux pays sont différenciés en affixant leur capitale à leur nom.

Dans l'armée du nouvel État indépendant, les blancs gardent le pouvoir.La radio accuse alors les anciens colons de complot contre le nouvel état, ce qui provoque la colère des soldats bangalas et balubas qui se mettent à persécuter la communauté blanche. La Belgique menace alors d'intervenir militairement. Sur ce, le premier ministre Lumumba appelle l'Union soviétique à l' aide. Les soldats balubas et bangalas n'étant pas représentés dans le gouvernement, ils commettent alors un coup d'État et renversent le premier ministre. Au sein de l'armée, devenue complétement africaine, le général Mobutu Sese Seko prend les rènes et installe un gouvernement de commissaires. Mobutu est bientôt soutenu par les États-Unis, qui voient d'un mauvais oeil le socialisme de Lumumba. L'ONU propose sa médiation à la place des troupes soviétiques ou belges.

C'est de ce coup d'État que profiteront, le 11 juillet 1960, les dignitaires du Katanga, sous la direction de Kapenda Tshombé Moïse pour faire sécession. Les autorités du Katanga créent alors leur propre monnaie et leur propre police. Lumumba accepte la venue des casques bleus. Le Sud Kasai proclame également son indépendance. Ainsi le gouvernement central perd ses deux provinces minières et Lumumba se retrouve sans argent. Les troupes de l'ONU sensée intervenir pour mettre fin à la sécession n'agissent pas, tandis que Lumumba, prisonnier de Mobutu, est déporté au Katanga.

La première guerre du Congo commence en 1962. Le gouvernement central s'attèle à reconquérir les provinces sécessionnistes. L'assassinat de Patrice Lumumba en 1961 et la reprise du Katanga et du Sud-Kasaï (qui avaient fait sécession au lendemain de l’indépendance) marqueront le début de l'ascension du général Mobutu Sese Seko.

Le titre « République démocratique », un nouveau drapeau et une nouvelle devise sont adoptés en 1964.

En 1965 le Congo est pacifié. Toutes les révoltes tribales, ethniques ou des partisans de Lumumba ont été matées.

La première République démocratique du Congo sous Mobutu (1965–1971)

Mobutu Sese Seko s'empare définitivement du pouvoir en 1965. La libération de Stanleyville marque le début des années de guerre qui se poursuivirent jusqu'en 1966. Toute cette région vit des atrocités qui firent au moins 500 000 morts civils et militaires. Il faudra l'intervention de troupes étrangères pour mettre fin à ce carnage. Après les décrets de 1966, 1967 et 1969, les mines et les plantations sont nationalisées.

En 1971, commence la politique dite de l'authenticité, africanisation des noms pour les citoyens, les villes, les rivières, et le pays lui-même qui devient le « Zaire ». Dès lors il n’y aura plus de confusion avec la « République congolaise » voisine dont le nom va aussi être modifié en « République du Congo », mais les deux républiques du Congo étaient généralement distinguées par leur capitale : on parlait de Congo-Léopoldville et de Congo-Brazzaville.

La zaïrianisation forcée sous le régime de Mobutu (1971–1997)

Dans les années qui suivent la prise du pouvoir par le général Joseph-Désiré Mobutu, ce dernier entame à partir de 1972 une campagne d'« authenticité » afin de maintenir sa popularité. Le pays est renommé République du Zaïre en 1971 d'après un mot local pour rivière, et portera ce nom jusqu'en 1997. De même, le fleuve Congo est rebaptisé Zaïre et une nouvelle monnaie, le zaïre, divisé en 100 makuta (singulier likuta), remplace le franc. Les noms des personnes sont africanisés. Le général Mobutu prend le nom de Mobutu Sese Seko et oblige tous ses concitoyens à supprimer les prénoms à connotation occidentale et à rajouter un « postnom ». L'abacost est promulgué, interdisant le port de costumes occidentaux, et de nombreuses villes sont rebaptisées :

http://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9publique_d%C3%A9mocratique_du_Congo
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Personne à contacter Re: Géopolitique du Congo (RDC)

Message par Syfou Dim 8 Aoû - 21:31

RDC : Pays en déconstruction et malade de sa géopolitique

La question de la contribution des citoyens congolais à la réalisation du programme gouvernemental pour la reconstruction de notre pays demeure fort préoccupante. Aujourd’hui, plus qu’hier, à la veille de la commémoration des cinquante ans de notre indépendance, il me paraît indispensable pour les citoyens et citoyennes de notre pays de cogiter sur notre avenir. Car, si personne ne peut le prédire, au moins tout le monde peut le préparer.

J’ai pensé réfléchir sur la R.D. Congo, pays que l’on doit reconstruire pendant qu’il est en déconstruction sociopolitique et, en plus, malade de sa géopolitique qu’elle est incapable de gérer. J’ai toujours éprouvé beaucoup d’anxiété lorsque j’entends parler des cinq chantiers dans un pays où tout est à faire ; tout est à refaire. Si le programme est rationnel, je doute fort quant à son exécution. Tout prend la tournure d’un simple slogan. On s’en prend même à la langue de Voltaire.

Au Rond Point Victoire, on peut lire sur une affiche : éclairage publique (au lieu d’éclairage public). Nous nous embarquons dans des slogans comme cela n’est pas interdit en politique. Or, nous ne pouvons pas reconstruire la R. D. Congo avec des slogans dont nous sommes replets depuis la Seconde République.

Je me dis continuellement qu’il faut prendre les choses avec beaucoup de parcimonie. Car, aujourd’hui « partout dans le monde, les sociétés et les nations vivent désormais dans une culture gouvernée par les valeurs de durabilité, de consensus, de libre choix, d’équité des sexes, de holisme, de participation à la base, etc. (Peeters, Marguerite et Paul, La nouvelle éthique mondiale, défi pour l’Eglise, Mediaspaul, Kinshasa, 2007, p. 12).

Mais, ces sociétés et ces nations ont atteint un niveau mental énorme dans la vision des objectifs à atteindre. D’où la problématique : « les Congolais sont-ils conscients de gros enjeux et des défis parfois incommensurables qui les guettent ? ». Tel ne parait pas être le cas.

La RD Congo est un grand pays, un acteur de choix potentiel tant de la sous-région des Grands Lacs que de l’Afrique entière. Le tout est de savoir si le pays, mais surtout si les dirigeants en sont conscients. Je vais me pencher sommairement sur les arcanes de l’histoire de notre pays, avant de lancer un regard appliqué sur la géopolitique de la RD Congo ainsi que les hommes qui la gouvernent.

UNE HISTOIRE MOUVEMENTEE

La RD Congo est née de la volonté du souverain belge, Léopold II de Saxe-Cobourg appuyé plus tard par les treize autres puissances réunies à Berlin avec la Belgique en 1884-1885. Colonisé par la Belgique de 1908-1960, c’est donc un cadeau que l’histoire nous lègue le 30 juin 1960. Dans un pays avec des cadres non préparés, dont une douzaine d’universitaires, on se demande ce que le dernier Gouverneur général du Congo-Belge, Monsieur Henri Cornélis, avait transmis comme dossiers à Patrice Lumumba et à Joseph Kasa-Vubu. Et s’il l’a fait, en quels termes et avec quel cœur l’a-t-il fait ? Car, on ne lâche pas comme ça son bien de gaieté de cœur.

Mais, on sait que le 30 juin 1960, il n’y eut pas de remise et reprise, à cause du discours impromptu du Premier ministre congolais, Patrice Emery Lumumba, qui avait violé les règles élémentaires protocolaires et diplomatiques. Depuis lors, au sommet de l’Etat, pour des raisons connues, il n’y a jamais eu de remise et reprise. Il n’y a pas de socialisation de secrets d’Etat dans la gestion du pays. La succession au sommet de l’Etat ne s’est pas encore déroulée normalement.

Par ailleurs, fait quasi unique et ironie du sort: du 29 septembre 1960 au 08 février 1961, le Congo fut administré par des étudiants, les fameux Commissaires généraux, mis en place par le lieutenant -général Joseph - Désiré Mobutu. On s’étonne que certains événements, notamment l’assassinat de Patrice Lumumba, ait eu lieu dans un flou artistique aussi total. L’Occident a toujours eu de la peine à lâcher le morceau que constitue le Congo. Sécessions, mutineries, rebellions, libération ; le Congo aura tout connu et souffrira chaque fois d’une télécratie inusable.

Jusqu’en 1990, le Zaïre de l’époque était le bastion anticommuniste en Afrique centrale durant la guerre froide. Le Congo - Zaïre de l’enjeu idéologique va céder la place à un Congo convoité, cette fois-ci, à cause de ses richesses naturelles fabuleuses. La chute du mur de Berlin va modifier la donne jusqu’à déclencher, en 1998, la première guerre internationale africaine. Notre pays sera aux prises avec deux thèses fondamentalement différentes concernant le poids des acteurs dans la libération de la RD Congo.

La première fut celle de « l’autre Afrique », portant sur un « re-dessinement « de l’Afrique, par les Africains eux-mêmes, sans les Occidentaux dans la guerre de 1998-2002 ayant changé le leadership dans la sous région des Grands Lacs. La seconde thèse, celle de « l’Afrique des comptoirs » analyse les grands enjeux économiques, notamment les gros intérêts miniers mondiaux, qui sous-tendent la politique des sociétés multinationales en Afrique, spécialement face aux richesses fabuleuses de la RD Congo (Marysse, Stefaan, L’Afrique des Grands Lacs, L’Harmattan, Paris, 1999, p. 20). Objet de convoitises, à peine étouffées, le Congo est un nouvel Etat. On assiste de plus en plus à un ballet d’investisseurs de tous les horizons qui se télescopent presque.

UNE GEOPOLITIQUE A TOUTES EPREUVES

Voyons la géopolitique de la RD Congo au regard des facteurs suivants :

Géographique : le sol et le sous-sol congolais sont scandaleusement riches. Le pays a un climat à cheval sur l’Equateur, d’où la présence de deux saisons respectivement au Nord et au Sud du pays.

Le bassin congolais abrite près du quart des forêts du monde et ses cours d’eau douce pourraient être à la base d’un nouvel enjeu du XXIe siècle au point de provoquer un conflit.

Economique : le pays dispose de minerais stratégiques, spécialement le cobalt, le cuivre, le colombo-tantalite, l’uranium et le pétrole. Mais, comme des rats dans un sac d’arachides, les Congolais meurent de faim. Ils meurent d’être trop riches.

Démographique : la population évaluée à + 60 millions d’habitants, dont les 10% dans la capitale Kinshasa, est composée d’une majorité de jeunes. Cette population est dynamique, mais démotivée à cause des énergies non canalisées.

Culturel : quand on a 250 ethnies, c’est une richesse enviable. Le développement d’un pays procède d’une culture solide. Pour nous développer, nous avons notamment besoin de techniques et technologies modernes. Mais, « les techniques et les technologies nouvelles ne se transfèrent de manière naturelle que lorsqu’elles trouvent des terres d’accueil de qualité égale en niveau de culture, de civilisation et compétence générale à celles dont elles sont issues » (Poniatowski, Michel, les technologies nouvelles. La chance de l’homme, Plon, Paris, 1986, p.204). Ce qui est peu évident. Les 250 ethnies semblent nous préjudicier. Mais la RD Congo est mal dans sa peau. Elle ignore sa puissance. Ceux qui sont chargés de faire prévaloir cette puissance ne sortent pas du carcan d’un dilettantisme qui ne s’en cache pas. Comme Diogène, le Congo est à la recherche des hommes.

QUELS HOMMES, QUELS DIRIGEANTS ?

On n’est pas très différent de 1960. D’une douzaine à peine de cadres congolais impréparés à la gestion, à des milliers d’universitaires aujourd’hui peu enclins à la bonne gouvernance, la RD Congo piétine. Il y a une théorisation erronée des élites congolaises souvent autoproclamées.

Aujourd’hui, on peut se demander qui sont les élites : nous qui avons des parchemins universitaires ou des dirigeants politiques qui ne savent plus pourquoi ils ont été élus ? Il y a un défaut de culture politique née d’un défaut de débat politique permanent dans le pays.

Je n’invente rien : notre classe politique est sans considération des électeurs. Je n’invente rien : depuis quatre décennies nos politiques sont taxés de pilleurs, de thuriféraires opportunistes de la première heure. Ils font eux-mêmes l’autocritique, mais ne changent pas. Le malheur de la RD Congo est de n’avoir jamais connu un réel retournement de situation de nature à débarrasser la société d’une certaine classe politique foncièrement égoïste qui se tape des prébendes dans une immoralité totale. A chaque tournant de l’histoire, les mêmes individus procèdent à un recrutement bien calibré et s’organisent malicieusement pour s’emparer de l’appareil étatique en se faisant passer pour les meilleurs.

J’ai peur de me trouver avec le Congo dans la période de décadence grecque ayant précédé l’invasion romaine et l’instauration de l’empire romain dans le bassin méditerranéen. La RD Congo est un pays en mutation qui refuse en même temps la mutation, le changement et le développement. Je ne peux pas exiger le changement de mentalités aux tireurs de chariots (pousse -pousseurs), aux cambistes, aux finalistes de l’université qui s’installent sur les portières des véhicules à l’issue des collations des grades académiques, si cela ne commence pas chez les décideurs réputés pilleurs et qui s’organisent pour coincer la justice. La bonne gouvernance c’est aussi une question d’éthique.

Il existe bien une éthique politique qui justifie nos ambitions politiques. Chez nous les valeurs du bien, du beau et du vrai sont méconnues des politiques et technocrates qui nous gouvernent. Que peut-on attendre d’une gouvernance sur base de règles impolitiques ?

Or, la bonne gouvernance doit réinterroger les dirigeants sur leurs capacités réelles d’individuation pour lutter contre les tares de la société, d’une société nivelée par le bas, qui se refuse et refuse de se regarder en face ; une société de « coop » qui sacralise les anti-valeurs et qui s’embourgeoise à vue d’œil. La bonne gouvernance est un système d’équilibre entre la société civile, le secteur privé et le gouvernement (Peeters Marguerite et Paul, La nouvelle éthique mondiale, défi pour l’Eglise, Médiaspaul, Kinshasa, 2007, p. 30).C’est un partage de responsabilités et des pouvoirs, en pleine connaissance du pays et de ses hommes, afin de ne pas confondre les discours à tenir, selon qu’on se trouve à Idiofa ou à Mahagi.

Il y a un clivage dangereux entre la structure sociale et la vision des dirigeants qui éloignent les populations de la « res publica ». Quelle autorité aujourd’hui accepterait que l’on manifeste pour dénoncer la mauvaise gouvernance ? Or, le refus de la contradiction est un signe qui ne trompe pas : il y a un problème de dirigeants politiques et technocrates.

CONCLUSION

Rome ne s’est pas bâtie en un jour. Cependant, il n’y aura pas de vraie société congolaise sans une remise en question de l’idée que la domination improductive de la classe politique découle de l’imposition d’un modèle unique instrumenté par les dirigeants grâce à leurs pouvoirs. Il appartient au souverain primaire de lire les signes du temps et de choisir une vraie classe politique capable de traduire en actes les aspirations des Congolais. Ce sera le prix pour la refondation d’une société congolaise qui sera en bonne intelligence avec ses dirigeants, pour une réelle osmose entre élus et électeurs.

Il est urgent pour nous de savoir que tout gouvernement doit accepter la contradiction et se sentir dans l’obligation d’être redevable devant ses administrés afin de répondre de ses actes. Il est indispensable pour les dirigeants de se mettre en tête que la démocratie c’est la gestion des contradictions sociétales ainsi que la réduction progressive du pouvoir des dirigeants au profit du souverain primaire. Et je termine mon propos en disant que le pays ne nous appartient pas, mais nous le gérons plutôt pour les générations futures. A mon avis, c’est la meilleure manière de contribuer à sa reconstruction.

Alphonse-Marie LUZAYAMO
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Message par Syfou Dim 8 Aoû - 21:42

Des richesses minières pillées

Or, diamants, cuivre, coltan… Le sous-sol de la république démocratique du Congo est l’un des plus riches du monde. Mais cette fortune minière ne profite pas aux Congolais : l’essentiel des minerais est exploité à bas prix par des compagnies étrangères, et le pays reste l’un des plus pauvres au monde.

Marchant, à la fin du XIXe siècle, sur les pas de l’explorateur Stanley, les Belges qui découvraient le Congo s’extasièrent devant le « scandale géologique » qui s’offrait à eux. Les colons belges puisèrent à pleine mains. Puis vint l’indépendance, en 1960, bientôt suivie de la dictature de Mobutu, puis de guerres meurtrières. Quarante-six ans plus tard, c’est toujours aux étrangers que sourit le pactole minier. Des précieux minerais extraits de leur terre les Congolais ne récoltent que sueur et souffrances. Leurs dirigeants n’ont eu de cesse de brader les fabuleuses concessions aux plus offrants, depuis la fin de règne de Mobutu jusqu’à aujourd’hui. Résultat : la RDC, potentiellement un des plus riches pays d’Afrique, est, dans les faits, l’un des pays les pauvres au monde.

Il est vrai que le pays a de quoi attirer les convoitises. Son sous-sol regorge de cobalt, diamants, cuivre, or, coltan, zinc, étain, nickel, uranium… A elle seule, la « ceinture de cuivre » du Katanga – principale province minière, dans le sud du pays – représente 10 % des réserves mondiales de cuivre et 34 % de celles de cobalt. Au Nord-Est, en Ituri, la mine d’or de Kilo-Moto serait l’un des derniers grands gisements de la planète. Toujours à l’Est, au Kivu, abondent l’or, la cassitérite, le coltan. Le Kasaï recèle, lui, 30 % des réserves mondiales de diamants. Mais toutes ces richesses n’ont pas évité le naufrage social du pays. Leur dilapidation aveugle a au contraire précipité la course à l’abîme… Le pillage ne date pas d’hier : dès la fin des années 90, Mobutu puise un demi-milliard de dollars dans les caisses de la Gécamines, la puissante entreprise d’Etat au Katanga. Déjà handicapée par le chute du cours des matières premières, la firme ne s’en relèvera pas. D’autant que le dictateur met le pied à l’étrier des « contrats léonins », bradant les concessions nationales à des compagnies étrangères pour une bouchée de pain. L’entreprise, qui assurait jusqu’alors 60 % des revenus de l’Etat, voit ses productions chuter. Celle de cuivre tombe de 480 000 tonnes par an… à 20 000 tonnes aujourd’hui.

Le rôle des compagnies étrangères

C’est qu’après Mobutu la guerre, elle aussi, s’est nourrie des richesses minières. Arrivé au pouvoir en 1996, Laurent-Désiré Kabila (père de l’actuel président) reconduit les contrats iniques signés par le dictateur. En 1998, dans le combat contre les rebelles soutenus par ses anciens alliés rwandais et ougandais, les ressources minières sont une fois encore au premier plan. Durant quatre ans, chaque mine du Congo bénéficie aux belligérants qui contrôlent son territoire et font l’objet d’un pillage effréné. Différents rapports diligentés par l’ONU mettent en évidence le lien entre exploitation minière illégale et poursuite du conflit. Les experts dénoncent le pillage des ressources dans l’est du pays par le Rwanda et l’Ouganda, les contrats léonins accordés par Kinshasa à des compagnies dans lesquelles ses voisins alliés (Zimbabwe, Namibie et Angola) sont parties prenantes. Et soulignent la prédation de compagnies étrangères qui profitent du désordre pour écouler les minerais vers l’Europe ou les Etats-Unis. Silence des puissances occidentales, dont les compagnies sont originaires…

La paix signée, les Congolais auraient pu espérer un retour à une saine gestion de la manne minière. Il n’en est rien. Certes, officiellement, un nouveau code minier entré en vigueur en 2003 réglemente la production. Mais le régime continue de brader les concessions, sous forme de joint-ventures, contrats léonins déguisés. Ainsi, avant de devoir – sur les « conseils » de la Banque mondiale – entamer la restructuration de la Gécamines, le régime s’est empressé de dépouiller encore un peu plus l’entreprise, au profit de vingt-neuf compagnies étrangères… et au sien ! Européens, Américains, Israéliens, et aujourd’hui Chinois… majors internationaux et nouveaux venus se frottent encore une fois les mains. Pendant ce temps, des milliers de « creuseurs » congolais fouillant les débris des précieux minerais s’échinent pour quelques maigres dollars sur les terrils poussiéreux.

Par Emmanuelle DEBEILLEX
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