Les civilisations précolombiennes

Les civilisations précolombiennes

La dernière période glaciaire entraîna une diminution si forte du niveaux des océans que de nombreuses terres submergées affleurèrent à la surface. Ce fut le cas de celles qui entourent l'extrémité nord-est de l'Asie et le nord-ouest de l'Amérique. Dans ce qui est aujourd'hui le détroit de Béring, et qui était alors une langue de terre qui reliait les 2 continents, apparurent voici quelques 35.000 ans les premiers habitants de l'Amérique, qui provenaient d'Asie centrale.
Fuyant les glaces, ces premiers chasseurs asiatiques parvinrent au coeur de l'Alaska, dont certaines régions, comme la vallée du Yulon, n'avaient pas été touchées par les glaciations. Les descendants de ces premiers petits groupes se déplacèrent et arrivèrent dans les vastes plaines méridionales du continent nord-américain, aux pâturages excellents, peuplés de mammouths, de camélidés et d'autres animaux préhistoriques qui disparurent quelques millénaires plus tard. Sous la poussée d'autres peuplades ou peut-être par curiosité, les nouveaux venus poursuivirent vers le sud et colonisèrent les hautes régions du Pérou voici quelque 20.000 ans, comme en témoignent les vestiges archéologiques de la grotte de Piki Machay, à Ayacucho.

On a constaté aussi qu'il y a 10.000 ans, des populations vivaient à l'extrémité-sud du continent, dans ce qu'on appelle aujourd'hui la Terre de Feu. Ces premiers groupes d'habitants avaient une technologie rudimentaire ; leurs outils étaient constitués d'éclats et de cailloux, très sommairement taillés en pointes ou en lames. Ils ne pouvaient ainsi chasser que les petits animaux ; de ce fait, ils se nourrissaient surtout d'herbes, de racines et de fruits sauvages. A cause de leur niveau de développement, on les classe parmi les chasseurs et collecteurs inférieurs.

On pense que plusieurs millénaires plus tard, arrivèrent sue le continent des peuples plus avancés. Ils y constituèrent les premières civilisations basées sur la chasse et atteignirent leur apogée entre 11.000 et 7.000 avant JC. Leurs instruments variaient selon l'usage, perforer, couper, déchirer ou frapper ; les plus perfectionnés étaient munis de pointes aigues ou de lames tranchantes et comme armes de jet. Ils permettaient d'abattre les grands mammifères. Il est probable que ces habiles chasseurs utilisaient aussi des appâts, des pièges et d'autres stratagèmes pour attirer ou emprisonner leurs proies. Malgré la rareté des découvertes archéologiques, les restes de sépultures témoignent de certains rites funéraires, ce qui laisse supposer que ces populations croyaient en l'au-delà. Les peintures et les gravures découvertes dans les grottes et les cavernes indiquent aussi la pratique de la magie.

Les importantes mutations climatiques survenues lors de la dernière glaciation, vers 7.000 avant JC, diminuèrent la surface des prairies, ce qui entraîna l'extinction des grands mammifères ainsi que celle des tribus de chasseurs. La disparition de cette abondante source d'alimentation produisit de grands changements ; les habitants des côtes développèrent la pêche et la capture d'oiseaux, de mammifères marins et de mollusques et ceux qui peuplaient les régions éloignées de la mer élargirent leur activité de cueillette par la recherche de graines qui étaient ensuite moulues et transformées en farine, comme le montrent des vestiges de mortiers. Les travaux de cueillette permirent de mieux connaître la reproduction végétale et d'élaborer des techniques rudimentaires d'agriculture.

Encore dernièrement, on pensait que l'agriculture avait été importée en Amérique par des immigrants tardifs, mais on sait aujourd'hui qu'elle se développa d'une manière autonome et presque contemporaine à celle de l'ancien monde. En effet, vers 7.000 avant JC, on pratiquait l'agriculture au Mexique actuel et, un peu plus tard, au Pérou. Au Mexique, les premières cultures furent celles de la courge, des piments et probablement des haricots. Vers 3.000 avant JC, le nombre des variétés s'était accru et on semait déjà le maïs.

Les caractéristiques géographiques du Pérou firent que l'agriculture évolua différemment dans les régions côtières, sèches et désertiques. La mer fournissait une nourriture abondante et les cultures se limitaient à l'embouchure des fleuves dont les terres étaient fertilisées par les crues. Là, on planta des courges, des haricots et des calebasses dès le VIème et VIIème millénaire avant JC. Vers 5.000 avant JC, sur les hautes terres du Pérou où l'agriculture devait fournir une part plus importante de l'alimentation, on cultivait déjà la quinoa, sarrasin, une graine très riche en protéines et en hydrates de carbone, et probablement certains tubercules comme la pomme de terre, originaire de ce pays.

On pense que le maïs, venu d'Amérique Centrale, fut connu dans les Andes dès 1.500 avant JC. Si l'on domestiquait des animaux dans d'autres parties de l'Amérique, c'est sur les hautes terres péruviennes que cette activité acquit une importance particulière ; en effet, le lama, déjà domestiqué depuis 6.000 ans, fournissait laine et viande et, de plus, était utilisé comme bête de somme.

La première céramique connue date de quelque 5.000 ans. Les archéologues qui en découvrirent les restes sur la côté équatorienne pensent que cette technique a pu être importée par des peuples qui, sillonnant le Pacifique, parvinrent en Amérique. Toutes ces régions forment ce qu'on appelle l'Amérique Centrale, où l'agriculture atteignit son plus haut degré d'évolution, tant par son caractère intensif et continu que par les méthodes employées : irrigation artificielle, cultures en terrasse, utilisation d'engrais, etc.. Cette théorie est fondée sur la ressemblance avec des éléments de la poterie Jomon, du Japon néolithique. A partir de ce moment-là, la céramique se développa dans les Andes centrales et en Amérique Centrale.

Et c'est là où se trouvent actuellement le Pérou et le Mexique, que les civilisations les plus avancées d'Amérique prirent leur essor et, fondant leur économie sur la production des aliments de base, grâce à l'agriculture et la domestication des animaux, elles constituèrent des sociétés organisées socialement et politiquement. L'évolution des civilisations de l'Amérique Centrale est caractérisée par différents stades appelés "périodes". La première, dite classique, s'étend le 1.500 avant JC, jusqu'aux premiers siècles de notre ère. C'est l'époque des grandes constructions de La Venta, de Cuicuilco et de Tlapacoya, au centre du Mexique, et celles de Uaxactun et Tikal, pays maya.

La Venta occupait un terrain élevé, entouré en contrebas de marécages, au sud de l'actuelle Veracruz. La Venta a été édifiée, semble-t-il, entre 800 et 400 avant JC ; elle procède de la civilisation Olmèque, d'origine bien antérieure. On pense que La Venta servait de centre religieux et politique pour les communautés paysannes des alentours, elle-même ne pouvant héberger que 150 personnes. Une pyramide en pierre et en brique, haute de plus de 30 mètres, s'élevait en son milieu. Les prêtres et les gouvernants tiraient sans doute leur autorité de leur aptitude à planifier le travail agricole.

S'appuyant sur de solides arguments, les archéologues supposent que les olmèques connaissaient la numération, l'écriture hiéroglyphique et le calendrier ; on peut ainsi les placer au niveau des peuples pleinement évolués. L'art olmèque se distingue par la grande qualité de sa sculpture dont l'éventail s'étend des oeuvres gigantesques aux minuscules statuettes de jade. Certaines de ces pierres provenaient d'endroits éloignés, ce qui laisse supposer l'existence d'échanges commerciaux avec les habitants d'autres régions.

L'architecture monumentale, comme celle de La Venta, est donc plus ancienne dans les Andes ; les temples de Kotosh, région haute, et de Chuquitanta, côte Pacifique, remontent peut-être à 2.000 avant JC. Quant aux constructions de Chavin, centre de la civilisation du même nom qui s'est répandue dans le centre et le nord du Pérou, elles sont assez tardives et apparaissent en pleine période préclassique. On pense que Chavin fut aussi un centre religieux à la population résidente restreinte. Il se distingue par ses grandes sculptures en pierre, ses bas-reliefs et ses sculptures. Des vestiges d'étoffes indiquent l'existence du métier à tisser et du fuseau à main. De plus, on connaissait la métallurgie et la céramique qui, même sans l'emploi du tour, produisait des pièces d'une grande qualité technique et artistique.

Les témoignages archéologiques indiquent que les sociétés préclassiques d' Amérique Centrale étaient organisées en états avec une classe dirigeante formée de prêtres, de fonctionnaires et de chefs militaires puis d'un autre, plus nombreuse, qui s'occupait des tâches productrices. Les tombes indiquent une différenciation hiérarchique : alors que les unes renferment de magnifiques offrandes funéraires, les autres en sont dépourvues.

La seconde période, appelée classique, commence au IIIème siècle de notre ère et s'achève vers l'an mille. Malgré certaines différences régionales, les caractéristiques de la période classique sont : l'extension des systèmes d'irrigation, des cultures en terrasse, Andes, l'apparition de nouvelles variétés agricoles, l'accroissement démographique et l'apparition des villes.

Une des civilisations classiques les plus importantes d'Amérique Centrale fut celle de Teotihuacan, dans la vallée de Mexico, dont la capitale, Mexico, comptait entre 50.000 et 100.000 habitants. On remarque parmi les constructions monumentales de celle-ci, la Pyramide du soleil, de 220 mètres de côté et d'une hauteur de 60 mètres. Une longue avenue centrale aboutissait au nord à la Pyramide de la Lune et, à l'extrême sud, au temple de Quetzalcoatl, le serpent à plumes, dont la tête, comme celle du dieu de la pluie, Tlaloc, figurent sur les bas-reliefs des frises de l'édifice.

La peinture "à la fresque" venait égayer cette architecture monumentale, comme le montrent les constructions de la capitale et des villages voisins. Des sculptures et des bas-reliefs, des étoffes, des céramiques et des ouvrages en plumes sont d'une telle qualité qu'ils n'ont pu être produits qu'en fonction d'une consécration particulière. Ceci suppose que la société du Teotihuacan pratiquait la répartition des tâches. Teotihuacan connaissait l'écriture hiéroglyphique et le calendrier. S'appuyant sur ces découvertes, les archéologues affirment qu'un tel niveau d'évolution devait reposer sur une organisation sociale, économique et politique complexe.

Cette période classique d'Amérique Centrale révèle une autre civilisation : celle des Mayas, appelés les grecs de l'Amérique, qui occupaient le Yucatan, environs du Guatemala et du Honduras actuels. Comme les grecs de l'antiquité, les mayas n'étaient pas unifiés politiquement. Chaque ville, avec ses environs, formaient un état indépendant. Il ne reste de ces villes que leur partie la plus importante, construite en pierres et composée de temples, de pyramides et d'édifices bâtis sur des plate-formes.

Deux groupes très différents semblent avoir formé la société maya : celui des prêtres et des nobles, qui occupaient le centre religieux de la ville,et celui des paysans, qui vivaient dans les villages tout proches. Ces paysans fournissaient la main-d'oeuvre pour les grandes constructions, complétée par des esclaves, peu nombreux, au service permanent de l'état. On pense que des artisans spécialisés en différents métiers habitaient aussi la ville. Les constructions les plus importantes chez les mayas de cette période furent celles de Copan, de Quirigua, de Piedras Negras, de Palenque et de Tikal. Les temples se dressaient généralement au sommet de pyramides à degrés. La sculpture et la peinture étaient adaptées à l'architecture caractérisée, entre autres, par la voûte en encorbellement. Certains murs conservent de longues inscriptions hiéroglyphiques, encore indéchiffrables.

Bien que la base de l'économie fut l'agriculture, le système d'exploitation était très primitif et épuisait rapidement les terres, ce qui obligeait à déchiffrer souvent de nouvelles zones sauvages. Ils cultivaient surtout le maïs et le coton et utilisaient comme monnaie d'échange le cacao, originaire des pays mayas.

Pendant la période classique du Mexique central, 2 peuples se développent ; les Zapotèques, au IVème siècle, puis les Totonaques, au Vème siècle. A côté de l'architecture monumentale commune aux 2 ethnies, les zapotèques orientent leur art vers la céramique tandis que les totonaques se spécialisent dans la culture et le dessin.

Dans les régions andines, après s'être étendue sur de vastes territoires, la civilisation de Chavin commença à décliner au début de notre ère, et céda la place, pendant la période classique, à 2 civilisations florissantes, celle de Mochiva et celle de Nazca. Les mochicas se développèrent dans les vallées côtières du nord où, semble-t-il, se formèrent des chefferies indépendantes comme celles de Pacasmayo, de Chicama, de Viru et celle de la vallée du Moche.

Les mochicas bâtirent des aqueducs, des canaux et des barrages pour développer l'agriculture dans les régions semi-arides. A Chicama par exemple, il existait un canal de plus de 100 kilomètres. Leurs magnifiques céramiques reproduisant des animaux, des plantes et différents personnages : prêtres, musiciens, prisonniers, malades. La fréquence des thèmes guerriers indique le caractère belliqueux des mochicas.

Les vallées du sud de la côte péruvienne, Pisco, Ica, Nazca, etc., berceau de la civilisation de Nazca, conservent les vestiges d'importants ouvrages hydrauliques. Il y exista des formes de vie urbaine comme l'attestent les constructions de Kawachi, vallée de Nazca, qui, en plus d'un temple et d'un grand palais, comportait aussi de nombreuses habitations rectangulaires et un tracé précis de rues. Outre le coton, les nazcas utilisaient, pour leurs tissus, la laine de lama et de vigogne, animaux vivant dans les terres hautes ; on peut en déduire l'existence d'un commerce avec ces régions.

La céramique était rehaussée d'une décoration très variée où se combinaient plus de 10 couleurs. Certains motifs, trophées à figures humaines, montrent qu'ils connaissaient le procédé de la réduction des têtes. Les immenses figures stylisées d'animaux, tracées avec des pierres dans les pampas de Socos et d'Ingenio, pourraient correspondre à un calendrier, ou à une représentation zodiacale, utilisé par les prêtres dans leurs cérémonies.

Toujours à la période classique, mais postérieurement aux civilisations des régions côtières du Pérou, apparut en Bolivie, près du lac Titicaca, la civilisation de Tiahuanaco dont la ville, située à près de 4.000 mètres d'altitude, fut édifiée au moyen d'énormes pierres.

La période de splendeur de Tiahuanaco s'étend du IIème au VIIème siècle ; il y eut, à cette époque, des échanges commerciaux et peut-être même des comptoirs coloniaux jusque sur la côte du Pacifique. Adroits potiers et tisserands, les habitants de Tiahuanaco étaient aussi passés maîtres en métallurgie car ils employaient le bronze, alliage de cuivre et d'étain. La grandeur architecturale de Tiahuanaco n'a pu se réaliser qu'avec une organisation efficace et d'énormes moyens humains et matériels. La Porte du Soleil, dont la principale sculpture représenterait le dieu Viracocha, est l'un des principaux monuments précolombiens.

Cette grande civilisation semble s'être étendue jusqu'au Pérou. En 600, dans le zone montagneuse d'Ayacucho, la ville de Wari, la plus grande et la plus peuplée de l'époque, témoigne de l'influence des hauts plateaux. Pendant les 300 ans qui suivirent, ce peuple réussit à dominer une bonne partie de la côte et des montagnes péruviennes, jusqu'à former un véritable empire, précurseur de celui des incas.

Pendant les 500 ans précédant l'arrivée des espagnols, l'Amérique Centrale fut troublée par des événements qui aboutirent finalement à la consolidation de 2 grand empires : celui des Aztèques et celui des Incas dans les Andes. Cette 3ème période historique, appelée postclassique, coïncide, à ses débuts, avec le déclin de Teotihuacan et l'arrivée, au centre du Mexique, de peuples semi-nomades du nord, désignés sous le nom générique de Chichimèques. Le mot chichimèque a un sens analogue à celui qu'avait le mot barbare, étranger, pour les anciens romains. Parmi les chichimèques, certains groupes de langue Nahuatl, assimilèrent très vite la culture évoluée de Teotihuacan.

Tula fut la gigantesque métropole des toltèques et Xochicalco une autre de leurs grandes villes. Les chroniques racontent que certains toltèques se déplacèrent vers la péninsule du Yucatan. En effet, les monuments des centres mayas les plus importants de l'époque, Mayapan, Uxmal et Chichen Itza, montrent l'influence indéniable des toltèques.

La renaissance de l'ancienne culture maya coïncida avec l'union de ces 3 importantes villes-états qui contrôlèrent une grande partie du Yucatan entre 1000 et 1200 environ. Pour distinguer ce renouveau, on le désigne sous le nom de "nouvel empire maya". Dès 1200, l'union fut brisée par des guerres civiles qui se prolongèrent par intermittence jusqu'en 1450, date qui marque le déclin final des mayas.

Des influences venues du nord semblent aussi avoir profité à la culture mixtèque, située dans la région d'Oaxaca. A Monte Alban, dont les derniers occupants furent les mixtèques, on a trouvé de belles pièces d'orfèvrerie. L'architecture semble avoir brillé particulièrement à Mitla avec des bas-reliefs à motifs géométriques taillés dans la pierre, similaires aux frises grecques.

Aux XIIIème et XIVème siècles, les toltèques du Mexique central furent envahis par des tribus qui parlaient leur langue, le nahuatl, et qui venaient du nord-ouest. Des guerres répétées mirent fin à la suprématie toltèque. Parmi les envahisseurs les plus aguerris figuraient les Tenochcas, ou Aztèques, qui fondèrent, vers 1370, ce qui sera leur capitale, Tenochtitlan, sur une île du lac Texcoco. Les aztèques s'imposèrent aux populations de la vallée de Mexico, adoptèrent tout ce qui leur parut utile et développèrent une culture suivant leurs propres critères, reconnaissant les toltèques comme leurs maîtres.

La population comprenait une majorité de paysans et d'artisans, un noyau de prêtres et de chefs militaires qui finirent pas former une noblesse, une classe de marchands voyageurs qui, outre le commerce, recueillaient les informations pour les autorités de la capitale, et enfin des esclaves, dont le nombre s'accrut à mesure que les conquêtes apportaient davantage de prisonniers. Les habitants de Tenochtitlan étaient répartis en 20 clans, chacun d'eux résidant dans son quartier respectif et disposant de parcelles de terre, d'un temple et d'une administration locale. Avec une partie de sa production, le clan contribuait au maintien de l'état, du culte et de l'armée. De plus, ses membres étaient spécialisés dans un métier bien déterminé.

Le conseil suprême était formé des représentants de chaque clan. Cet organe gouvernemental élisait 4 chefs militaires dont l'un était nommé Tlacatecuhtli, chef suprême aux attributions avant tout militaires. La guerre et la religion dominaient l'état aztèque, dont la structure politique peut être qualifiée de théocratie militaire. Les dieux aztèques étaient vénérés par des sacrifices humains, dont les victimes étaient exclusivement des chefs militaires, ce qui faisait de la guerre une activité permanente.

Au début de la période post-classique de l'Amérique Centrale, la civilisation Wari des Andes commençait à décliner. Simultanément, sur la côte nord du Pérou, se développa la civilisation Chimu, avec Chanchan pour centre. Héritiers d'influences mochicas, manifestes dans leur céramique, les chimus étaient d'habiles orfèvres et connaissaient la métallurgie. Contemporaines à la civilisation de Chimu, celles de Chancay et de Chincha, côte centrale et méridionale du Pérou, et celle de Huanca et de Chanca, sierra péruvienne, acquirent leur plus grande splendeur aux XIIIème et XIVème siècles, pour être ensuite dominées par l'Empire Inca.

Des tribus de langue Quetchua firent de Cuzco leur centre de rayonnement. Elles reçurent le nom d'Incas, titre conféré à leur souverain. La conquête de l'impressionnante Tiahuanaco, 600 kilomètres au sud de Cuzco, marque la période de la grande expansion inca, dont les territoires, à l'arrivée des espagnols, s'étendaient de la Colombie jusqu'au centre du Chili.

Les incas étaient répartis en clans, appelés Aillu, qui exploitaient les régions agricoles. Leur production se divisait en 3 parties : l'une pour la subsistance de la communauté, une autre destinée au culte et la dernière à l'état. Une partie de ce que l'état percevait était employée aux travaux publics, surtout aux chemins et systèmes d'irrigation, il n'y avait pas de propriété terrienne. En plus des agriculteurs, la société inca se composait d'artisans qui travaillaient dans les ateliers d'état, d'une classe dirigeante de fonctionnaires et de chefs d'armée, enfin d'un haut clergé, dont le souverain pontife était l'inca, grand-prêtre du soleil.

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La civilisation Aztèque

On dit que les Aztèques migrèrent du nord vers les montagnes centrales du Mexique. Selon leur légende, ils errèrent autour du lac Texcoco pendant une centaine d'années et en 1345 construisirent la ville de Tenochtitlan (l'actuel Mexico) sur une île au milieu du lac. La ville devint peu à peu une puissance dominante dans la région et finit par établir l'empire aztèque qui domina jusqu'au 16ème siècle une vaste région allant du Mexique central jusqu'à la côte guatémaltèque.

La société aztèque était divisée en classes sous le pouvoir absolu du roi ou Tlatoani, qui était le plus haut prêtre et le chef militaire suprême. La classe régnante était la noblesse, c'est-à-dire les prêtres et les chefs des guerriers. Les classes inférieures formaient des groupes basés sur la famille ou l'occupation appelés "calpulli". Les agriculteurs constituaient la classe la plus basse, bien que leur travail agricole fût à la base de l'empire.

Les Aztèques avaient leurs propres dieux, mais ils observaient aussi le culte traditionnel local des dieux légendaires des Toltec, et ils pratiquaient le sacrifice humain en arrachant le cÅ“ur. Les Aztèques utilisaient deux calendriers ; l'un était le Xiuhpohualli avec un cycle de 365 jours basé sur les mouvements du soleil, et l'autre était le Tonalpohualli avec un cycle de 260 jours utilisé pour les cérémonies rituelles. Comme les deux calendriers se synchronisent tous les 52 ans, les Aztèques employaient aussi un plus long cycle de 52 ans comme calendrier arrondi semblable à notre siècle. Le calendrier de 365 jours était composé de 18 mois qui duraient 20 jours chacun plus cinq jours supplémentaires. Le calendrier de 260 jours se composait de combinaisons des chiffres de 1 à 13 et 20 signes de jours. La langue parlée par les Aztèques était le nahuatl. Les Aztèques laissèrent beaucoup de poésie et de prose en nahuatl plein de belles métaphores.

Pierre du soleil aztèque

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Tenochtitlan était une cité magnifique. Les premiers conquistadores espagnols furent étonnés de sa splendeur. Plus tard les Espagnols détruisirent complètement et enterrèrent la ville, sur laquelle ils construisirent une nouvelle ville - Mexico - la capitale du Mexique avec une population de 20 millions d'habitants. Quelques ruines seulement de Tenochtitlan telles que le grand temple ou Templo Mayor gardent les moindres vestiges de l'ancienne gloire de l'empire.

Tenochtitlan

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Les fondations du Templo Mayor furent découvertes en 1978 pendant la construction d'un souterrain. Á l'origine, deux temples se trouvaient sur une pyramide géante. Un des temples était consacré à Tlaloc (Dieu de la Pluie) et peint en bleu, et l'autre en rouge était le temple de Huitzilopochtli, le Dieu du Soleil. Les autels devant les temples furent utilisés pour offrir le sang aux dieux. La pyramide fut à plusieurs reprises reconstruite et agrandie. Au moins six importants travaux de reconstruction furent réalisés, mais seulement les structures du premier travail d'agrandissement sont parfaitement conservées.

Depuis la première découverte, d'autres fouilles ont révélé environ 80 structures aztèques supplémentaires. Il est très difficile d'avoir une idée complète de la ville de Tenochtitlan parce que l'ancienne cité aztèque est ensevelie sous les constructions modernes, mais les efforts de recherche continuent en creusant des tunnels pour faire des fouilles souterraines.

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Les Mayas

Les Mayas de L' Ancien Empire

Les origines des tribus Mayas les plus anciennes se perdent dans la nuit des temps. Les manuscrits indigènes du 16ème siècle ont oublié l'emplacement du berceau de la civilisation Maya, que ce soit dans le Chilam Balam (écrits dans la péninsule du Yucatan), ou dans le Popol Vuh des Quichés, la branche des indiens Mayas du Guatemala. Et même le premier chroniqueur espagnol des Mayas, le Frère Diego de Landa (1566), n'a pu en mentionner clairement la situation. En tout état de cause, les faits se réfèrent aus Mayas du Yucatan, du Nouvel Empire, et non aux vieux Mayas localisés dans le sud (Chiapas, Guatemala et Honduras), dont la civilisation s'est éteinte quelques siècles avant l'apogée des cités de la péninsule telles que Chichen Itza, Uxmal et Sayil.


Nous savons que dans des temps très reculés, les Mayas vivaient sur le littoral atlantique du Mexique, d'où ils descendirent vers l'Amérique Centrale en remontant l' Usumacinta pour arriver au Peten. Un vieux groupe Maya, Les Huastèques, resta cependant dans le nord, dans la région allant de Veracruz à Tamaulipa. C'est peut être l'expansion des Nahuas qui coupa en deux le peuple Maya en rejetant un groupe au nord et l'autre au sud. Les groupes rejetés vers le sud sont ceux qui développèrent la grande civilisation Maya.

Au commencement de la période historique, ils vivaient dans un triangle délimité par Palenque, dans le Chiapas, Uaxactun, au Guatemala, et Copan, au Honduras, un aire très importante avec des voies de communication très difficiles, au milieu de la Jungle, traversée par de grandes rivières, comprenant le bassin de l'Usumacinta, le peten guatemalteque et les vallés du Motagua et du rio Copan.

En dehors des monuments que les anciens Mayas ont laissé, nous ne savons rien de l'histoire des hommes qui ont fondé Tikal, Palenque et Copan. Mais, si comme nous l'avons vu, il n'y a pas de traces écrites, les monuments sculptés sont éloquents quant à ce sujet. Une des pratique les plus anciennes fut d'ériger des stèles pour commémorer ou marquer des événements historiques; auparavant on érigeait des stèles de façon irrégulière; puis on les érigeait selon une certaine périodicité, généralement à la fin de chaque Katun, période cyclique de 20 ans. Ces dates ont pu être lues grâce à la clé que nous a donné Landa. Les mayas construisaient leur calendrier à partir de la date légendaire de 3113 avant J-C, et ils utilisaient des unités de temps plus importantes telles que le Baktun, période cyclique comprenant 20 Katun (c'est à dire 400 années Mayas, correspondant à 394 de nos années).

Les premières dates historiques et non mythiques que l'on connaisse sont celles du huitième Baktun, et elles deviennent particulièrement nombreuses au cours du neuvième Baktun, pour diminuer ensuite et disparaître sur les sculptures au cours de cette période. En mettant en relation les calendriers Mayas et Chrétiens, On a pu déchiffrer de nombreuses dates inscrites sur les linteaux, les escaliers et les temples.

C'est probablement au cours du 10 ème siècle que les Mayas de Veracruz et du Tabasco commencèrent à bouger en direction du Peten, en suivant la route naturelle de l'Usumacinta.

La cité arquéologique qui possède la date gravée la plus ancienne est celle de Uaxactun, dans le Peten, avec le neuvième jour de l'année 328, date correspondant à l'érection d'une pyramide proche, la E-VII sub. Palenque, Tikal et Copan ont sans doute des dates plus anciennes, mais elles furent probablement gravées dans le stuc, le bois ou peintes et n'ont pu par conséquent arriver jusqu'à nous. Après la stèle 9, Uaxactun a continué à ériger régulèrement des monuments: sur les stèles 18 et 19 ils gravèrent l'année 357; sur la stèle 5, l'année 358, et ainsi jusqu'au 9 ème siècle.

Au 5 ème siècles les dates deviennent plus nombreuses. Les stèles indiquent les centres urbains qui surgissent peu à peu dans l'aire: Balakabal, dans le Peten; Campeche, 405; Uolantun, 409; Tikal, 416; Copan,465; Oxkintok, 472; etc... Au 6 ème siècle les centres importants de l'Usumacinta commencent leur expansion historique: Yaxchilan, Piedras Negras et Palenque, ainsi que Tonina, dans le Chiapas, Calakmul, au Yucatan, et Rusilha au Guatemala. La colonisation du Yucatan s'est don faite en suivant la route du Golfe et des Caraibes.

Un siècle plus tard commence l'âge d'or de l'Ancien Empire: de 633 à 830, dans la seconde moitie du 9 ème Baktun, on sculpte les stèles les plus belles, les linteaux les plus fins, on érige de somptueux édifices et on constuit les escaliers les plus artistiques. Au cours de ce siècle Palenque devient la Mecque religieuse par excellence: dont l'architecture ne sera jamais surpassée, ses stucs gravés de scènes historiques resteront des chefs d'oeuvres impérissables, tandis qu'au point de vue intellectuel et, particulièrement dans le domaine de l'astronomie, elle surpassera les autres cités Mayas. Un siècle plus tard, Copan prendra à Palenque cette place, pour décliner au début du 9 ème siècle et s'effondrer définitivement. Quiriqua brillera cependant encore quelque temps, survivant aux cités Mayas les plus tardives du Peten telles que Ixkun, Nakun, Sibal et El Naranjo.


Mais déjà, au milieu du 9 ème siècle, les dates Mayas commencent à se faire moins nombreuses et à disparaître. La dernière que l'on connaisse dans une cité Maya est celle de la stèle 12 de Uaxactun, 889 (contemporraine de la stèle 9 de Oxpeinul et de la stèle 10 de Xultun). On ne connait qu'une seule date du dixième Baktun: celle de la plaque de Jade de Tzibanché, dans le Quintana Roo, en 909. Alors, comme on l'affirme de façon lapidaire, "la solitide et le silence se fit dans les cités Mayas".

Les migrations vers le Yucatan s'intensifièrent et les mouvements de population emportèrent des groupes et en fixèrent d'autres, mais quoiqu'il en soit on commença à noter un déclin dans l'art.

Diverses hypothèses ont prétendu expliquer l'abandon des cités Mayas du sud : des changements de climats, des fièvres et des épidémise, des problèmes agicoles, des guerres, etc... qui rendirent inhabitables ces régions. Morley pense que l'épuisement des terres a poussé les populations vers le Nord; Thompson, au contraire, penche plutôt vers une prédominance de la vie paysanne au détriment de la vie religieuse; d'autres voient dans cette destruction la main Olmeco-Toltèque qui, en pénétrant le long de l'Usumacinta vers 895, aurait assujetti cette culture en repoussant ses restes vers le Yucatan. Que ce soit pour une raison ou un autre, le fait est qu'au 10ème siècle la jungle commença à envahir les vieilles cités.

Si quelques un persistèrent dans ces cités, c'étaient des paysans, peu religieux, qui laissèrent des restes de poteries, mais qui jamais n'érigèrent de stèles ni de palais. Quand Hernan Cortes traversa l'aire de l'Ancien Empire, dans le bassin de l'Usumacinta comme dans le Peten, les cités Mayas avaient été abandonnées depuis longtemps et il n'en restait aucun souvenir .


Légendes Précolombiennes


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