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Emir Abdelkader ibn Mohieddine…El Hachemi
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algeriedrs :: Histoire et actualité Algérienne :: Histoire de l'Algérie :: Grandes figures de la nation Algérienne
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Emir Abdelkader ibn Mohieddine…El Hachemi
La franc maçonnerie et l'émir Abdel kadeur
L'émir Abd el-Kader, al-Insan al-kamil, l'homme accompli (de son vrai nom Abd al-Qadir Ibn Muhy al-Din al-Hassani al-Jazaïri), héros positif, résistant, créateur de l'Etat algérien, fin politique, cavalier exceptionnel, homme de lettres et poète, humaniste avant la lettre, savant musulman tolérant, homme moderne et parfait dans sa voie traditionnelle, initiateur du dialogue islamo-chrétien, montre le chemin de la réconciliation entre les deux rives de la Méditerranée. Comme un bodhisattva ou le chevalier Kadosch, il retarda sa fana, son extinction dans l'Un, pour, par compassion à l'égard de toutes les créatures, enseigner la bonne voie, le beau modèle, celui de l'acceptation de l'autre. La position de l'émir, tirée de celle de son maître Ibn Arabi, tient au fait qu'il considère que la nomination des hommes ne change rien à l'essentialité de l'Être, donc que tout orant ne prie que Lui ; il n'y a pas de juif, de chrétien, d'idolâtre inférieur au musulman dans le salut : « Notre Dieu et le Dieu de toutes les communautés opposées à la nôtre sont véritablement un Dieu unique [...]. Il s'est manifesté à tout adorateur d'une chose quelconque - pierre, arbres ou animal - sous la forme de cette chose ; car nul adorateur d'une chose finie ne l'adore pour elle-même ; ce qu'il adore, c'est l'épiphanie en cette forme du vrai Dieu ... »
Très tôt, cette conviction le conduit à des actes surprenants pour son temps : en pleine guerre de conquête, il négocie les échanges de prisonniers avec Mgr Dupuch, évêque d'Alger, dans des conditions qui lui valent de durables amitiés. Il rédige un traité à cet effet, cent ans avant les conventions de Genève ! il existe plusieurs traductions de ces « Règlements donnés par l'émir Abd el-Kader à ses troupes régulières » (1843). « Tout Arabe ayant un Français ou un chrétien en sa possession est tenu pour responsable de la façon dont il est traité [...]. Au cas où le prisonnier se plaindrait du plus petit sévice, l'Arabe qui l'a capturé perdrait tout droit à recompense. » Nous n'aurons pas l'impudeur de rappeler les exactions de l'armée française à cette époque ...
Aussi n'est-il guère étonnant que, lors de sa captivité à Pau, se constitue très vite en France un « parti kadérien » qui demande sa libération telle qu'elle a été promise par le fils du roi, le duc d'Aumale. Mgr Dupuch, alors à Bordeaux, entreprend des démarches qui, entre autres pressions, permettront à l'émir et à sa famille de trouver un meilleur exil à Amboise. C'est là qu'il concrétise son idée de dialogue : il tient une sorte de salon littéraire, philosophique et religieux où défile le Tout-Paris. L'émir, qui correspond avec plusieurs ecclésiastiques, écrit une série d'œuvres pour expliquer l'islam aux Français. Le texte le plus vif, « Lettre aux Français » (« Al-Miqrad al-hadd... »), est connu dès les années 1850-1855 sous différentes traductions. Avec son beau-frère Ben Thami, il rédige une sorte de bilan de leur action ; Mgr Teissier, actuel archevêque d'Alger, en a traduit et publié la partie qui concerne le dialogue islamo-chrétien dans la revue « Islamno-cristiano » (n°1, 1975). Il s'agit incontestablement du premier dialogue conçu sur un pied d'égalité. Deux logiques s'y affrontent, sans fantasmes ni faux-fuyants, et l'émir y fait preuve d'une remarquable attention à l'autre. Il est même possible d'avancer qu'il invente alors le mot « humanisme » en un sens moderne, à partir de l'utilisation qu'il fait du concept arabe d'al-Insan : « homme », au sens d'humain. Il ne manque jamais de rappeler ce verset du Coran : « Celui qui tue un homme tue l'humanité tout entière ... »
L'émir Abd el-Kader.
Revenu en Orient, il s'installe à Damas auprès de la tombe de son maître Ibn Arabi. C'est à l'occasion des événements de 1860 qui ensanglantent la Syrie et le Liban qu'il acquiert une notoriété mondiale. Non seulement il maintient l'ordre à Damas, mais ce faisant il sauve du massacre des milliers de chrétiens. Il sera couvert de récompenses en tout genre, de décorations de toute l'Europe, dont la cravate de commandeur de la Légion d'honneur. Pourtant, lorsque Napoléon III lui propose de devenir le vice-roi du Bilad al-Cham, c'est-à-dire d'une partie du Proche-Orient qui serait détachée de l'Empire ottoman, l'émir répond : « Mon royaume n'est pas de ce monde ! L'oblitération [al-mahq], la dissimulation de la vice-royauté que Dieu [Malik al-Muluk, Roi des rois] destine à l'être humain véritable ne peut pas s'accommoder d'une royauté mondaine. » Ce à quoi l'envoyé spécial, le général de Beaufort, réplique : « Ce n'est après tout qu'un Arabe [...], sans parler de ce qu'il y aurait de choquant à mettre un musulman à la tête du Liban » (rapport du 6 octobre 1860). L'avantage avec les militaires, c'est leur franc-parler !
Il faut rappeler enfin que la virtuosité religieuse intra et extra-mondaine (innerweltlich/ausserweltlich, selon les termes de Max Weber) d'Abd e1-Kader allait se manifester un fois encore avec l'affaire de Suez : peu nombreux sont ceux qui savent que, sans son appui à Ferdinand de Lesseps, le canal n'aurait jamais été percé. C'est Abd el-Kader, alors en retraite à Médine et à La Mecque en 1863-1864, qui convainc les autorités religieuses de la région du bénéfice que les peuples arabes tireraient de cet isthme terrestre reliant l'Orient et l'Occident. Certes, Abd el-Kader, qui est dans sa phase ultime d'illuminations - « Dieu m'a ravi à moi-même », écrit-il - pense aussi à la rencontre de deux spiritualités, mais il comprend l'apport technologique comme un signe de Dieu.
Le 17 novembre 1869, le khédive Ismaïl Pacha inaugure le canal en présence de toutes les têtes couronnées d'Europe : l'émir est aux côtés de l'impératrice Eugénie et la France a mis à sa disposition un croiseur. Abd el-Kader, barzakh al-barazikh, isthme des isthmes, homme-pont, récite le verset 100 de la sourate 23 : « Les gens de l'isthme sont entre l'ici-bas et l'au-delà. Derrière eux cependant il y a le monde intermédiaire jusqu"au jour où ils seront sauvés. »
Bruno Etienne.
Article paru dans le hors-série n°54 (avril-mai 2004) du Nouvel Observateur, consacré aux "Nouveaux penseurs de l'islam".
L'émir Abd el-Kader, al-Insan al-kamil, l'homme accompli (de son vrai nom Abd al-Qadir Ibn Muhy al-Din al-Hassani al-Jazaïri), héros positif, résistant, créateur de l'Etat algérien, fin politique, cavalier exceptionnel, homme de lettres et poète, humaniste avant la lettre, savant musulman tolérant, homme moderne et parfait dans sa voie traditionnelle, initiateur du dialogue islamo-chrétien, montre le chemin de la réconciliation entre les deux rives de la Méditerranée. Comme un bodhisattva ou le chevalier Kadosch, il retarda sa fana, son extinction dans l'Un, pour, par compassion à l'égard de toutes les créatures, enseigner la bonne voie, le beau modèle, celui de l'acceptation de l'autre. La position de l'émir, tirée de celle de son maître Ibn Arabi, tient au fait qu'il considère que la nomination des hommes ne change rien à l'essentialité de l'Être, donc que tout orant ne prie que Lui ; il n'y a pas de juif, de chrétien, d'idolâtre inférieur au musulman dans le salut : « Notre Dieu et le Dieu de toutes les communautés opposées à la nôtre sont véritablement un Dieu unique [...]. Il s'est manifesté à tout adorateur d'une chose quelconque - pierre, arbres ou animal - sous la forme de cette chose ; car nul adorateur d'une chose finie ne l'adore pour elle-même ; ce qu'il adore, c'est l'épiphanie en cette forme du vrai Dieu ... »
Très tôt, cette conviction le conduit à des actes surprenants pour son temps : en pleine guerre de conquête, il négocie les échanges de prisonniers avec Mgr Dupuch, évêque d'Alger, dans des conditions qui lui valent de durables amitiés. Il rédige un traité à cet effet, cent ans avant les conventions de Genève ! il existe plusieurs traductions de ces « Règlements donnés par l'émir Abd el-Kader à ses troupes régulières » (1843). « Tout Arabe ayant un Français ou un chrétien en sa possession est tenu pour responsable de la façon dont il est traité [...]. Au cas où le prisonnier se plaindrait du plus petit sévice, l'Arabe qui l'a capturé perdrait tout droit à recompense. » Nous n'aurons pas l'impudeur de rappeler les exactions de l'armée française à cette époque ...
Aussi n'est-il guère étonnant que, lors de sa captivité à Pau, se constitue très vite en France un « parti kadérien » qui demande sa libération telle qu'elle a été promise par le fils du roi, le duc d'Aumale. Mgr Dupuch, alors à Bordeaux, entreprend des démarches qui, entre autres pressions, permettront à l'émir et à sa famille de trouver un meilleur exil à Amboise. C'est là qu'il concrétise son idée de dialogue : il tient une sorte de salon littéraire, philosophique et religieux où défile le Tout-Paris. L'émir, qui correspond avec plusieurs ecclésiastiques, écrit une série d'œuvres pour expliquer l'islam aux Français. Le texte le plus vif, « Lettre aux Français » (« Al-Miqrad al-hadd... »), est connu dès les années 1850-1855 sous différentes traductions. Avec son beau-frère Ben Thami, il rédige une sorte de bilan de leur action ; Mgr Teissier, actuel archevêque d'Alger, en a traduit et publié la partie qui concerne le dialogue islamo-chrétien dans la revue « Islamno-cristiano » (n°1, 1975). Il s'agit incontestablement du premier dialogue conçu sur un pied d'égalité. Deux logiques s'y affrontent, sans fantasmes ni faux-fuyants, et l'émir y fait preuve d'une remarquable attention à l'autre. Il est même possible d'avancer qu'il invente alors le mot « humanisme » en un sens moderne, à partir de l'utilisation qu'il fait du concept arabe d'al-Insan : « homme », au sens d'humain. Il ne manque jamais de rappeler ce verset du Coran : « Celui qui tue un homme tue l'humanité tout entière ... »
L'émir Abd el-Kader.
Revenu en Orient, il s'installe à Damas auprès de la tombe de son maître Ibn Arabi. C'est à l'occasion des événements de 1860 qui ensanglantent la Syrie et le Liban qu'il acquiert une notoriété mondiale. Non seulement il maintient l'ordre à Damas, mais ce faisant il sauve du massacre des milliers de chrétiens. Il sera couvert de récompenses en tout genre, de décorations de toute l'Europe, dont la cravate de commandeur de la Légion d'honneur. Pourtant, lorsque Napoléon III lui propose de devenir le vice-roi du Bilad al-Cham, c'est-à-dire d'une partie du Proche-Orient qui serait détachée de l'Empire ottoman, l'émir répond : « Mon royaume n'est pas de ce monde ! L'oblitération [al-mahq], la dissimulation de la vice-royauté que Dieu [Malik al-Muluk, Roi des rois] destine à l'être humain véritable ne peut pas s'accommoder d'une royauté mondaine. » Ce à quoi l'envoyé spécial, le général de Beaufort, réplique : « Ce n'est après tout qu'un Arabe [...], sans parler de ce qu'il y aurait de choquant à mettre un musulman à la tête du Liban » (rapport du 6 octobre 1860). L'avantage avec les militaires, c'est leur franc-parler !
Il faut rappeler enfin que la virtuosité religieuse intra et extra-mondaine (innerweltlich/ausserweltlich, selon les termes de Max Weber) d'Abd e1-Kader allait se manifester un fois encore avec l'affaire de Suez : peu nombreux sont ceux qui savent que, sans son appui à Ferdinand de Lesseps, le canal n'aurait jamais été percé. C'est Abd el-Kader, alors en retraite à Médine et à La Mecque en 1863-1864, qui convainc les autorités religieuses de la région du bénéfice que les peuples arabes tireraient de cet isthme terrestre reliant l'Orient et l'Occident. Certes, Abd el-Kader, qui est dans sa phase ultime d'illuminations - « Dieu m'a ravi à moi-même », écrit-il - pense aussi à la rencontre de deux spiritualités, mais il comprend l'apport technologique comme un signe de Dieu.
Le 17 novembre 1869, le khédive Ismaïl Pacha inaugure le canal en présence de toutes les têtes couronnées d'Europe : l'émir est aux côtés de l'impératrice Eugénie et la France a mis à sa disposition un croiseur. Abd el-Kader, barzakh al-barazikh, isthme des isthmes, homme-pont, récite le verset 100 de la sourate 23 : « Les gens de l'isthme sont entre l'ici-bas et l'au-delà. Derrière eux cependant il y a le monde intermédiaire jusqu"au jour où ils seront sauvés. »
Bruno Etienne.
Article paru dans le hors-série n°54 (avril-mai 2004) du Nouvel Observateur, consacré aux "Nouveaux penseurs de l'islam".
Dernière édition par sphinx le Mer 28 Déc - 13:22, édité 1 fois
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Re: Emir Abdelkader ibn Mohieddine…El Hachemi
je suis trés heureux de lire et relire ce document, ainsi me permettre de mieux connaitre ce grand homme qui appartient à l'humanité par ses écrits sa pensés sa sagesse homme soufi,il aimé le savoir,l'intelligence,et le respect de l'homme ,il n'avait pas de nationalité il avait la conviction d'aimer son prochain.il a défendue l'homme en tant que créature de dieu.ce mettre à la disposition du juste, en aimant la terre et le ciel et pas ce qui est matériel.il compte et lie amitié avec des hommes de touts horizons pourvue qu'ils soient à la hauteur de l'universalité.MOI JE SOUIHAITE que chaque wilaya soit pourvue de la maison de l'EMIR a commencé par témouchent.Qui aime cet homme aime l'Algérie.Dr Omar Abdel Malek
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Re: Emir Abdelkader ibn Mohieddine…El Hachemi
fondateur ou créateur de l'dendité et le nationalisme Algériens.Abdelkader, le cas magic qu'il était ou qu'il soit est un patrimoire qui ne peut qu'exister eternellement.abdelmalek a écrit:je suis trés heureux de lire et relire ce document, ainsi me permettre de mieux connaitre ce grand homme qui appartient à l'humanité par ses écrits sa pensés sa sagesse homme soufi,il aimé le savoir,l'intelligence,et le respect de l'homme ,il n'avait pas de nationalité il avait la conviction d'aimer son prochain.il a défendue l'homme en tant que créature de dieu.ce mettre à la disposition du juste, en aimant la terre et le ciel et pas ce qui est matériel.il compte et lie amitié avec des hommes de touts horizons pourvue qu'ils soient à la hauteur de l'universalité.MOI JE SOUIHAITE que chaque wilaya soit pourvue de la maison de l'EMIR a commencé par témouchent.Qui aime cet homme aime l'Algérie.Dr Omar Abdel Malek
à l'occasion, voici un poéme dédicace pour tout algériens aimant son patrimoine, son histoire.
Pour vous Abdelmalek:
Je suis l’amour
Je suis l’amour, l’amant, le bien-aimé tout ensemble,
L’amoureux : cible secrète ou patente de son propre désir.
Je dois « Moi », mais y a-t-il ici un autre que Moi-même ?
Je ne cesse d’être, au sujet de « Moi », dans la folie et l’éblouissement.
En moi est toute l’attente et l’espérance des hommes :
Pour qui le veut « Coran », pour qui le veut « Livre discriminateur »
Pour qui le veut « Torah », pour tel autre « Évangile »,
Flûte du Roi-Prophète, psaume ou révélation,
Pour qui le veut « mosquée » ou prier son Seigneur,
Pour qui le veut « synagogue », pour qui le veut « cloche » et « crucifix ».
Pour qui le veut Kaaba dont on baise pieusement la pierre
Pour qui le veut images, pour qui le veut idoles,
Pour qui le veut retraite ou vivre solitaire,
Pour qui le veut guinguette ou lutiner les biches…
En « Moi » ce qui était, en « Moi » ce qui existe :
Pour nous, en vérité, le « moi » est signe et preuve !
Émir Abdelkader
Soure:institut du monde arabe
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Amir Abd el-Kader
Abd el-Kader ben Muhieddine ou Abd el-Kader el-Djazaïri (arabe : عبد القادر الجزائري) — né le 6 mai ou le 6 septembre 1808 près de Mascara, Algérie, décédé le 26 mai 1883 à Damas, Syrie — est un homme politique, chef militaire et chérif idrisside qui résista longtemps à l'armée coloniale française lors de sa conquête de l'Algérie et fut également écrivain, poète, philosophe et théologien soufi dans la lignée d'Ibn Arabi. Il est considéré comme le premier créateur de la nation algérienne[1] et le symbole de la résistance algérienne contre le colonialisme et l'oppression française[2]. De plus, son petit-fils Émir Khaled est considéré comme le premier fondateur de l'identité et du nationalisme algérien[3
Origines et éducation musulmane
Abd el-Kader est le troisième fils de Sidi Muhieddine, cheikh de l'ordre soufi Qadiri et auteur d'un "Kitab irshad al-muridin" à destination des novices dans la gnose[4], et de Zohra une femme cultivée, fille du cheikh Sidi Boudouma, chef d'une zaouïa assez influente de l'époque située à Hammam Bouhadjar (Ouest algérien). Il est né probablement le 6 mai ou le 6 septembre 1808 à El-Guetna (« les Tentes »), dans la région de Mascara, sur la route d'Oran.
Selon les historiens français, l'émir Abd el-Kader fait remonter ses origines d'une part à la tribu berbère des Banou Ifren[5],[6] (Zénètes). D'autre part, l'émir serait un des descendants du prophète Mahomet[7].
Enfant précoce, il pouvait lire et écrire dés l'âge de 5 ans, était autorisé à commenter le Coran et les traditions prophétiques à 12 ans, et deux ans plus tard, porta le titre de "Hafîz", destiné à ceux qui savent le Coran, dans son entièreté, par cœur.[8] Son éducation religieuse soufiste, passe, dès huit ans, par le pèlerinage avec son père à la Mecque (le Hajj) puis se poursuivit chez Ahmed Bilhar, son oncle paternel, par l'étude du Coran, les principes des sciences physiques et morales, de la géométrie et de l'astronomie, la gymnastique, l'exercice du cheval et le maniement des armes. Enfin, Muhieddine envoya son fils dix-huit mois à Oran, chez Sidi Ahmed ben-Kodja, qui lui enseigna la politique. Plus tard aussi, sans perdre cette curiosité caractéristique, il conversera, avec les plus grands esprits de son époque, de Platon, Pythagore ou Aristote, et se plongera dans l'étude d'ouvrages traitant "de l'ère des Califes, sur l'histoire ancienne et moderne, la philosophie, la philologie, l'astronomie, la géographie, et même des ouvrages de médecine."[9] Il faut aussi signaler sa mémoire phénoménale grâce à laquelle, alors qu'il était en captivité, il pouvait citer les philosophes grecs et de nombreux écrits (dont la Muqaddima de Ibn Khaldun) sans les avoir à proximité.[
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Origines et éducation musulmane
Abd el-Kader est le troisième fils de Sidi Muhieddine, cheikh de l'ordre soufi Qadiri et auteur d'un "Kitab irshad al-muridin" à destination des novices dans la gnose[4], et de Zohra une femme cultivée, fille du cheikh Sidi Boudouma, chef d'une zaouïa assez influente de l'époque située à Hammam Bouhadjar (Ouest algérien). Il est né probablement le 6 mai ou le 6 septembre 1808 à El-Guetna (« les Tentes »), dans la région de Mascara, sur la route d'Oran.
Selon les historiens français, l'émir Abd el-Kader fait remonter ses origines d'une part à la tribu berbère des Banou Ifren[5],[6] (Zénètes). D'autre part, l'émir serait un des descendants du prophète Mahomet[7].
Enfant précoce, il pouvait lire et écrire dés l'âge de 5 ans, était autorisé à commenter le Coran et les traditions prophétiques à 12 ans, et deux ans plus tard, porta le titre de "Hafîz", destiné à ceux qui savent le Coran, dans son entièreté, par cœur.[8] Son éducation religieuse soufiste, passe, dès huit ans, par le pèlerinage avec son père à la Mecque (le Hajj) puis se poursuivit chez Ahmed Bilhar, son oncle paternel, par l'étude du Coran, les principes des sciences physiques et morales, de la géométrie et de l'astronomie, la gymnastique, l'exercice du cheval et le maniement des armes. Enfin, Muhieddine envoya son fils dix-huit mois à Oran, chez Sidi Ahmed ben-Kodja, qui lui enseigna la politique. Plus tard aussi, sans perdre cette curiosité caractéristique, il conversera, avec les plus grands esprits de son époque, de Platon, Pythagore ou Aristote, et se plongera dans l'étude d'ouvrages traitant "de l'ère des Califes, sur l'histoire ancienne et moderne, la philosophie, la philologie, l'astronomie, la géographie, et même des ouvrages de médecine."[9] Il faut aussi signaler sa mémoire phénoménale grâce à laquelle, alors qu'il était en captivité, il pouvait citer les philosophes grecs et de nombreux écrits (dont la Muqaddima de Ibn Khaldun) sans les avoir à proximité.[
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Re: Emir Abdelkader ibn Mohieddine…El Hachemi
Dernière édition par sphinx le Jeu 29 Oct - 21:36, édité 1 fois
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Re: Emir Abdelkader ibn Mohieddine…El Hachemi
Voyages
En 1820 lors d'un second voyage à la Mecque et Médine, avec des pèlerins et son père Muhieddine, sur le Castor, brick de commerce du capitaine français Jovas, il passa par Alexandrie. Pendant son séjour en Égypte, Abd el-Kader fut frappé des changements que Méhémet Ali venait de faire à son armée et des améliorations de l'administration de ses États ; ce modèle (qui avait permis une quasi indépendance vis-à-vis des Ottomans comme des Anglais et des Français) les frappa, lui et son père.
À leur retour[11], ils racontèrent que d'anciennes prophéties annonçaient qu'Abd el-Kader deviendrait un jour le « sultan des Arabes ». C'était se dresser contre l'institution ottomane des Deys. Les populations arrivèrent en foule au douar des Hachem, où ils passaient leurs journées en prières, dans leurs tentes. Les offrandes étaient du grain, du bétail, mais aussi des chevaux, de l'or, de l'argent et des armes. Rapidement, cette mobilisation autour de la vénération qu'ils s'étaient acquise, inquiéta Hassan-Bey, gouverneur d'Oran : pour mettre un terme à l'influence et à ces menées révolutionnaires, il prononça la peine de mort contre le père d'Abd el-Kader.
La colonisation française
Or, cette condamnation arriva au moment de la prise d'Alger par les Français en 1830. C'était un coup terrible à l'empire des deys et à la domination ottomane. Mahieddine, le vieux marabout, se mit alors à prêcher la « guerre sainte ». L'objectif était autant l'élimination des Ottomans que la reprise d'Oran. Des milliers de musulmans accoururent et se rangèrent sous ses ordres ; le gouverneur d'Oran, Hassan, en fuite, demanda
asile à celui dont il avait mis la tête à prix. Le marabout allait lui offrir l'hospitalité et ses services, mais Abd el-Kader s'y opposa énergiquement: le bey d'Oran dut se rendre quelques jours plus tard aux troupes françaises. Mahieddine, choisi comme chef de l'insurrection, marcha avec ses troupes d'abord contre la garnison turque de Mascara, qu'il massacra sans pitié ; puis il combattit courageusement les Français sous les murs d'Oran avec son fils Abd el-Kader qui s'y attira la réputation de baraka - il aurait été à l'abri des balles et des boulets et aurait eu deux chevaux tués sous lui. Son burnous blanc "rougi du sang des siens", fut conservé comme une relique.
La prise d'Alger et d'Oran par les Français signifiait d'abord la fin de la domination ottomane et donc la fin des provinces turques. . Les tribus musulmanes locales semblaient donc avoir recouvré leur liberté, mais elles étaient sans unité : Mahieddine, tout influent qu'il était, n'était pas souverain et quelques tribus ne lui obéissaient pas. Mais les populations musulmanes s'inquiétaient de l'extension de la conquête française. La soumission d'Ibrahim, bey de Mostaganem, accéléra le processus d'unification des tribus locales: une assemblée générale des chefs se réunit pour procéder à l'élection d'un sultan le 21 novembre 1832 dans la plaine de Ghris, à Ersebia. Il fut question de nommer Mahieddine, mais il dit que le marabout Sidi El-Arrach était plus digne que lui d'un si grand honneur. Le conseil se retira pour se réunir le lendemain. D'après la légende populaire, Sidi El-Arrach, tout juste arrivé, aurait déclaré en élevant les mains vers le Ciel : « Frères, cette nuit, le célèbre marabout Mahi Abd el-Kader m'est apparu au milieu de sa gloire, et m'a dit : “Sidi El-Arrach, retiens bien ces paroles d'où dépend le salut de notre race. Je ne connais qu'un seul homme qui, par ses vertus, son courage et son intelligence -, sois digne de commander aux Arabes : c'est Abd el-Kader, troisième fils de Mahieddine. Je t'ordonne donc de répéter demain au conseil ce que tu viens d'entendre. Allah et son prophète s'intéressent à la cause de ses enfants et veulent qu'elle triomphe.” ». Et Mahieddine d'ajouter : « J'ai entendu les mêmes paroles que Sidi El-Arrach, et j'ai reçu les mêmes ordres, mais je mourrai dans l'année qui suivra l'avènement de mon fils. Telle est la prophétie de mon aïeul. »
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En 1820 lors d'un second voyage à la Mecque et Médine, avec des pèlerins et son père Muhieddine, sur le Castor, brick de commerce du capitaine français Jovas, il passa par Alexandrie. Pendant son séjour en Égypte, Abd el-Kader fut frappé des changements que Méhémet Ali venait de faire à son armée et des améliorations de l'administration de ses États ; ce modèle (qui avait permis une quasi indépendance vis-à-vis des Ottomans comme des Anglais et des Français) les frappa, lui et son père.
À leur retour[11], ils racontèrent que d'anciennes prophéties annonçaient qu'Abd el-Kader deviendrait un jour le « sultan des Arabes ». C'était se dresser contre l'institution ottomane des Deys. Les populations arrivèrent en foule au douar des Hachem, où ils passaient leurs journées en prières, dans leurs tentes. Les offrandes étaient du grain, du bétail, mais aussi des chevaux, de l'or, de l'argent et des armes. Rapidement, cette mobilisation autour de la vénération qu'ils s'étaient acquise, inquiéta Hassan-Bey, gouverneur d'Oran : pour mettre un terme à l'influence et à ces menées révolutionnaires, il prononça la peine de mort contre le père d'Abd el-Kader.
La colonisation française
Or, cette condamnation arriva au moment de la prise d'Alger par les Français en 1830. C'était un coup terrible à l'empire des deys et à la domination ottomane. Mahieddine, le vieux marabout, se mit alors à prêcher la « guerre sainte ». L'objectif était autant l'élimination des Ottomans que la reprise d'Oran. Des milliers de musulmans accoururent et se rangèrent sous ses ordres ; le gouverneur d'Oran, Hassan, en fuite, demanda
asile à celui dont il avait mis la tête à prix. Le marabout allait lui offrir l'hospitalité et ses services, mais Abd el-Kader s'y opposa énergiquement: le bey d'Oran dut se rendre quelques jours plus tard aux troupes françaises. Mahieddine, choisi comme chef de l'insurrection, marcha avec ses troupes d'abord contre la garnison turque de Mascara, qu'il massacra sans pitié ; puis il combattit courageusement les Français sous les murs d'Oran avec son fils Abd el-Kader qui s'y attira la réputation de baraka - il aurait été à l'abri des balles et des boulets et aurait eu deux chevaux tués sous lui. Son burnous blanc "rougi du sang des siens", fut conservé comme une relique.
La prise d'Alger et d'Oran par les Français signifiait d'abord la fin de la domination ottomane et donc la fin des provinces turques. . Les tribus musulmanes locales semblaient donc avoir recouvré leur liberté, mais elles étaient sans unité : Mahieddine, tout influent qu'il était, n'était pas souverain et quelques tribus ne lui obéissaient pas. Mais les populations musulmanes s'inquiétaient de l'extension de la conquête française. La soumission d'Ibrahim, bey de Mostaganem, accéléra le processus d'unification des tribus locales: une assemblée générale des chefs se réunit pour procéder à l'élection d'un sultan le 21 novembre 1832 dans la plaine de Ghris, à Ersebia. Il fut question de nommer Mahieddine, mais il dit que le marabout Sidi El-Arrach était plus digne que lui d'un si grand honneur. Le conseil se retira pour se réunir le lendemain. D'après la légende populaire, Sidi El-Arrach, tout juste arrivé, aurait déclaré en élevant les mains vers le Ciel : « Frères, cette nuit, le célèbre marabout Mahi Abd el-Kader m'est apparu au milieu de sa gloire, et m'a dit : “Sidi El-Arrach, retiens bien ces paroles d'où dépend le salut de notre race. Je ne connais qu'un seul homme qui, par ses vertus, son courage et son intelligence -, sois digne de commander aux Arabes : c'est Abd el-Kader, troisième fils de Mahieddine. Je t'ordonne donc de répéter demain au conseil ce que tu viens d'entendre. Allah et son prophète s'intéressent à la cause de ses enfants et veulent qu'elle triomphe.” ». Et Mahieddine d'ajouter : « J'ai entendu les mêmes paroles que Sidi El-Arrach, et j'ai reçu les mêmes ordres, mais je mourrai dans l'année qui suivra l'avènement de mon fils. Telle est la prophétie de mon aïeul. »
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Re: Emir Abdelkader ibn Mohieddine…El Hachemi
Sultan
À partir de 1832, le titre de sultan fut donc accordé à Abd el-Kader: les chefs s'inclinèrent et lui présentèrent le burnous violet. Le nouveau sultan se mit à son tour à prêcher la guerre sainte. Après que l'affaire de la Macta eut consolidé sa puissance, il songea à se créer une force militaire permanente. Voyant l'armée française composée en grande partie d'infanterie, il se forma un corps de cavalerie qui put attaquer, poursuivre ou éviter un combat inégal. Ce premier corps ne comptait d'abord que 400 hommes. Pour entretenir des bataillons réguliers, il leva des taxes sur les marchandises et des impôts ; puis il fit bâtir des magasins de vivres, d'armes et de munitions.
Les premiers coups de main contre les Français dans l'ouest de l'Algérie, l'opposèrent au général Louis Alexis Desmichels, gouverneur de la province d'Oran, indépendant du général en chef. En mai 1833, les français remportèrent plusieurs victoires sur Abd el-Kader, et Desmichel s'empara de Mostaganem. L'émir, indigné de voir les Musulmans venir approvisionner les marchés français, fit enlever le chef d'Arzew qui venait de se soumettre, et le conduisit à Mascara où il fut condamné à mort. Au mois d'octobre de la même année ses troupes attaquèrent l'escorte de la commission d'Afrique, forte de 1 800 hommes, mais furent battues près d'Aïn-el-Bidha.
Abd el-Kader, à la mort de son père (1833), se retira quelque temps à Mascara, revint à la tête de ses troupes. Il fit bloquer la ville d'Oran par la tribu des Rharaba et couper toute communication avec Mostaganem par la tribu des Hachem. La tactique réussit, les arrivages cessèrent sur les marchés français. Les tribus soumises cherchèrent à se détacher des Français. Abd el-Kader, profitant de l'état des esprits, tendit un piège aux Français : quatre furent faits prisonniers et un cinquième tué. Le général Desmichels lui écrivit pour réclamer les soldats. Abd el-Kader refusa terminant sa réponse par un défi. Le général Desmichels, après le combat, fit renvoyer les femmes et les enfants des douars tombés aux mains des français.
Fatwa et Découpage administratif de l’État de l’émir Abd el-Kader
fetwa :
Abd El Kader qui obtint une fatwa des tribus des Chorafas dans la grande Zaouïa Derkaouia Mahajia dans les environs d’Oran, seules à même de pouvoir lui rassembler quarante Imâms à la tête de l’ordre Sidi Amer Lakehal Al Mahaji, dirigea le soulèvement contre la conquête coloniale française. D'où le nom d'Al Mahaja "Les quarante chéchias" ce qui veut dire les quarante (Goubbas).
Découpage :
Découpage administratif de l’état de Abd El Kader, Il adopta la ville de Mascara comme capitale ensuite Tagdempt Tiaret (La Smalah), durant la conquête française de l'Algérie (1830-1857). Le premier gouverneur était Mohamed Benfreha Al-Mahaji. La ville de Mascara fut brûlée et partiellement détruite par le maréchal Clauzel en 1835.
L’œuvre de l’émir :
L’œuvre de l’émir Abd el-Kader commence en 1834 avec le traité signé avec le général Desmichels, mais se poursuit plus activement après mai 1837, lorsque le Traité de Tafna reconnaît son titre d’Émir et son autorité sur la majeure partie des provinces d’Alger et d’Oran. Abd el-Kader ne se borne pas à rassembler des terres, à grouper des territoires pour asseoir sa puissance politique, il va les unifier administrativement dans un sens égalitaire et populaire pour unir les populations contre les Français, à l’automne 1839, l’œuvre de regroupement territorial est achevée, les Français sont regroupés dans Oran, Alger et une partie du beylik de Constantine. L’Émir a assis son autorité sur les 2/3 de l’Algérie du nord, de Bougie à Tlemcen, d’Ain El-Mahdi à Ténès. L’émir Abd el-Kader s’appuie sur des villes forteresses, édifiées comme centre de gouvernement. Les tribus en bordure de la côte, sortes d’avant-postes, s’appuient sur une première ligne de la villes de l’intérieur, Tlemcen, Mascara, Meliana, Médéa.
Une deuxième ligne de citadelles, créée de toutes pièces, et d’anciens bastions fortifiés à la limite du Tell et des hautes plaines, permettent de contrôler le Sud. Sebdou, Saida, Tagdempt prés de Tiaret, centre économique et stratégique (fabrique et dépôts d’armes), Taza, Boghari, Belkheroub et Biskra. La chute des villes en 1841-1842 rompra toute cette forte organisation étatique pour réduire l’émir Abd el-Kader à la condition d’un empereur nomade.
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À partir de 1832, le titre de sultan fut donc accordé à Abd el-Kader: les chefs s'inclinèrent et lui présentèrent le burnous violet. Le nouveau sultan se mit à son tour à prêcher la guerre sainte. Après que l'affaire de la Macta eut consolidé sa puissance, il songea à se créer une force militaire permanente. Voyant l'armée française composée en grande partie d'infanterie, il se forma un corps de cavalerie qui put attaquer, poursuivre ou éviter un combat inégal. Ce premier corps ne comptait d'abord que 400 hommes. Pour entretenir des bataillons réguliers, il leva des taxes sur les marchandises et des impôts ; puis il fit bâtir des magasins de vivres, d'armes et de munitions.
Les premiers coups de main contre les Français dans l'ouest de l'Algérie, l'opposèrent au général Louis Alexis Desmichels, gouverneur de la province d'Oran, indépendant du général en chef. En mai 1833, les français remportèrent plusieurs victoires sur Abd el-Kader, et Desmichel s'empara de Mostaganem. L'émir, indigné de voir les Musulmans venir approvisionner les marchés français, fit enlever le chef d'Arzew qui venait de se soumettre, et le conduisit à Mascara où il fut condamné à mort. Au mois d'octobre de la même année ses troupes attaquèrent l'escorte de la commission d'Afrique, forte de 1 800 hommes, mais furent battues près d'Aïn-el-Bidha.
Abd el-Kader, à la mort de son père (1833), se retira quelque temps à Mascara, revint à la tête de ses troupes. Il fit bloquer la ville d'Oran par la tribu des Rharaba et couper toute communication avec Mostaganem par la tribu des Hachem. La tactique réussit, les arrivages cessèrent sur les marchés français. Les tribus soumises cherchèrent à se détacher des Français. Abd el-Kader, profitant de l'état des esprits, tendit un piège aux Français : quatre furent faits prisonniers et un cinquième tué. Le général Desmichels lui écrivit pour réclamer les soldats. Abd el-Kader refusa terminant sa réponse par un défi. Le général Desmichels, après le combat, fit renvoyer les femmes et les enfants des douars tombés aux mains des français.
Fatwa et Découpage administratif de l’État de l’émir Abd el-Kader
fetwa :
Abd El Kader qui obtint une fatwa des tribus des Chorafas dans la grande Zaouïa Derkaouia Mahajia dans les environs d’Oran, seules à même de pouvoir lui rassembler quarante Imâms à la tête de l’ordre Sidi Amer Lakehal Al Mahaji, dirigea le soulèvement contre la conquête coloniale française. D'où le nom d'Al Mahaja "Les quarante chéchias" ce qui veut dire les quarante (Goubbas).
Découpage :
Découpage administratif de l’état de Abd El Kader, Il adopta la ville de Mascara comme capitale ensuite Tagdempt Tiaret (La Smalah), durant la conquête française de l'Algérie (1830-1857). Le premier gouverneur était Mohamed Benfreha Al-Mahaji. La ville de Mascara fut brûlée et partiellement détruite par le maréchal Clauzel en 1835.
L’œuvre de l’émir :
L’œuvre de l’émir Abd el-Kader commence en 1834 avec le traité signé avec le général Desmichels, mais se poursuit plus activement après mai 1837, lorsque le Traité de Tafna reconnaît son titre d’Émir et son autorité sur la majeure partie des provinces d’Alger et d’Oran. Abd el-Kader ne se borne pas à rassembler des terres, à grouper des territoires pour asseoir sa puissance politique, il va les unifier administrativement dans un sens égalitaire et populaire pour unir les populations contre les Français, à l’automne 1839, l’œuvre de regroupement territorial est achevée, les Français sont regroupés dans Oran, Alger et une partie du beylik de Constantine. L’Émir a assis son autorité sur les 2/3 de l’Algérie du nord, de Bougie à Tlemcen, d’Ain El-Mahdi à Ténès. L’émir Abd el-Kader s’appuie sur des villes forteresses, édifiées comme centre de gouvernement. Les tribus en bordure de la côte, sortes d’avant-postes, s’appuient sur une première ligne de la villes de l’intérieur, Tlemcen, Mascara, Meliana, Médéa.
Une deuxième ligne de citadelles, créée de toutes pièces, et d’anciens bastions fortifiés à la limite du Tell et des hautes plaines, permettent de contrôler le Sud. Sebdou, Saida, Tagdempt prés de Tiaret, centre économique et stratégique (fabrique et dépôts d’armes), Taza, Boghari, Belkheroub et Biskra. La chute des villes en 1841-1842 rompra toute cette forte organisation étatique pour réduire l’émir Abd el-Kader à la condition d’un empereur nomade.
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Re: Emir Abdelkader ibn Mohieddine…El Hachemi
Traité avec les Français
Lorsqu'après cette sortie les marchés d'Oran se furent un peu approvisionnés, le général Desmichels écrivit de nouveau à Abd el-Kader pour lui demander une entrevue que l'émir refusa pour marquer son rang souverain, au-dessus des généraux français (il ne daigna accorder la faveur d'une entrevue qu'au maréchal Bugeaud, au général de Lamoricière et au duc d'Aumale). Abd el-Kader répondit à la lettre du général Desmichels que l'Islam lui défendait de se soumettre aux envahisseurs, mais qu'il lui permettait d'accepter une paix si elle lui était proposée. Il sentait alors le besoin de cesser les hostilités contre les Français, et malgré les revers que ces derniers éprouvèrent près d'Oran, dans un lieu nommé Dar-el-Bidah (« Maison blanche »), il continua les négociations entamées, en engageant son agha, Mouloud ben Arrach et le caïd Ouled Mahmoud, pour s'entendre en dehors d'Oran, avec le séfarade Mandoukaï Amar, sur les bases d'un traité de paix qui allait être passé entre la France et les algériens. Abd el-Kader insistait pour avoir Mostaganem, mais se voyant refuser sur ce point, il demanda Arzew, où il parvint à établir de fait son autorité sans l'accord des Français.
Ils arrivèrent à un accord sur les trois dispositions suivantes du traité :
Soumission des Arabes à la France ;
Liberté du commerce pleine et entière ;
Remise immédiate des prisonniers.
Les négociateurs d'Abd el-Kader (civils et militaires de la province), amendèrent avec habileté une partie des conditions posées par les Français à Abd el-Kader et le traité fut signé le 24 février 1834.
Révoltes contre Abd el-Kader
Traité du camp des Figuiers Valmy (El Kerma) :
L'autorité d'Abd el-Kader fut alors remise en cause par des tribus liées au pillage : les aghas Benaouda Mazari, chef des Zmalas, et Mustapha ben Ismael, chef des Douars qui avait été agha avant la conquête, ne voulaient pas se soumettre à quelqu'un qu'elles considéraient comme un usurpateur. Ils se joignirent à un autre chef, l'agha Kadour Ben El-Morsly, placé à la tête des Bordja et chef des Beni Aâmer (Nomade), une des plus populeuses tribus de la province qui refusaient de continuer à payer zakât (l’achour), alléguant que la cessation de la guerre rendait cet impôt inutile, et qu'ils ne reconnaissaient pas pour leurs maîtres les infidèles et leurs alliés.
Abd el-Kader rassembla au plus vite ses cavaliers dans les environs de Mascara et surprit plusieurs villes laissées sans défense. Mais il eut l'imprudence d'établir son camp sur la lisière de la forêt de Zétoul, dans le pays des rebelles. Au milieu de la nuit, les Douars mirent en fuite une partie de ses troupes, enlevèrent son camp au galop, et le forcèrent à rentrer presque seul à Mascara. À cette nouvelle, Sidi el-Arubi leva l'étendard de la révolte, les autres chefs des mécontents imitèrent son exemple, et Abd el-Kader se vit entouré d'ennemis.
Au lieu de profiter de ces divisions, les Français intervinrent contre les révoltés de sorte qu'ils rendirent Abd el-Kader plus puissant après cet échec qu'il ne l'était auparavant. Mustapha ben Ismael, Benaouda Mazari et Kadour Ben El-Morsly, instigateurs de l'insurrection, avaient pourtant écrit aux généraux Théophile Voirol et Louis Alexis Desmichels qu'ils s'engageaient au nom des tribus insurgées à se reconnaître sujets de la Français, à renverser Abd el-Kader et à amener la soumission des troupes de l'émir. Mais le général Louis Alexis Desmichels, préféra protéger Abd el-Kader.
Soutenu par les Français et maître de la vaste province d'Oran, depuis le Chlef jusqu'à l'empire du Maroc, il suivit l'exemple du pacha d'Égypte, dont il avait étudié la politique, et, s'appuyant sur la défense faite aux musulmans de traiter directement avec les chrétiens, il se constitua le négociant de ses États puis s'opposa à ce que les Français puissent visiter Tlemcen, sous prétexte que les Arabes et les juifs n'aimaient pas à voir des étrangers chez eux. Bientôt, il forma le projet de s'emparer de deux provinces de l'est et du centre, et constituer un État maure sur les hauts plateaux et de laisser aux Français la côte algérienne. Il prit un moyen détourné pour arriver à son but : il écrivit que, grâce à lui, toute la province d'Oran était maintenant pacifiée, que l'Est commençait à s'agiter, mais qu'il engageait les généraux Français à ne point s'y rendre, qu'il se chargeait de faire rentrer lui-même les tribus insurgées dans la soumission. Mais le général Théophile Voirol refusa ces propositions.
L'attitude d'Abd el-Kader inquiéta une secte de fanatiques, qui fit éclater une révolte contre Abd el-Kader, en prêchant la guerre sainte, avec à leur tête d'importants personnages, entre autres, le frère d'Abd el-Kader, Sidi Mustapha, ancien caïd des Flittas. Les Français prirent encore parti pour celui-ci et l'armée de l'émir parvint à vite mater la révolte.
Abd el-Kader cherchait depuis longtemps à sortir de sa province, un incident lui en donna l'occasion. Un chéliff nommé Hadji Mouça prétendait avoir trouvé le moyen d'empêcher les canons et les fusils des infidèles de partir. Mouça, à la tête d'importantes troupes, s'empara de Médéa et de Miliana, mais Abd el-Kader l'attaqua et le défit entièrement.
L'émir, en passant le Chéliff, avait violé les conventions. Néanmoins, vu le service qu'il venait de rendre, les Français lui laissèrent établir Hadj-el-S'ahit khalifet de Medeah, et réclamer zakât (« dîme »). Seulement, le comte d'Erlon, gouverneur général, envoya auprès de l'émir un officier d'état-major chargé de le tenir au courant de toutes les entreprises. L'officier, ne comprenant pas l'arabe, ne faisait guère de tort à Abd el-Kader, qui lui donnait facilement le change.
Le remplacement du général Desmichels par le général Trézel fut le commencement des hostilités. Le premier soin du nouveau gouverneur fut de travailler à détacher les tribus les plus puissantes de la cause de l'émir. Les Douairs et les Zmala se déclarèrent sujets de la France, sous la condition d'une protection efficace.
Le comte d'Erlon refusa de sanctionner cette mesure, et Abd el-Kader, instruit des dissensions qui existaient entre les généraux, persécuta les tribus soumises : celles-ci s'adressent au général Trézel, qui leur aurait alors répondu : « la parole d'un général français est sacrée ; dans une heure, je serai au milieu de vous ». Et sans hésiter, il sort d'Oran à la tête de deux mille hommes bien armés, le 26 juin 1835. Il livre dans la forêt de Mousa-Ismaël un brillant combat, où le colonel Oudinot trouva la mort. Mais les Français perdirent la bataille et près de 800 hommes dont 15 officiers.
À la fin de 1835, le maréchal Bertrand Clauzel marcha sur Mascara à la tête de onze mille hommes. Le duc d'Orléans se distingua par sa bravoure dans cette expédition. Les troupes de l'émir, battues au Sig, à Abra, à Tafna, à Idbar, se dispersèrent et le laissèrent presque seul.
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Lorsqu'après cette sortie les marchés d'Oran se furent un peu approvisionnés, le général Desmichels écrivit de nouveau à Abd el-Kader pour lui demander une entrevue que l'émir refusa pour marquer son rang souverain, au-dessus des généraux français (il ne daigna accorder la faveur d'une entrevue qu'au maréchal Bugeaud, au général de Lamoricière et au duc d'Aumale). Abd el-Kader répondit à la lettre du général Desmichels que l'Islam lui défendait de se soumettre aux envahisseurs, mais qu'il lui permettait d'accepter une paix si elle lui était proposée. Il sentait alors le besoin de cesser les hostilités contre les Français, et malgré les revers que ces derniers éprouvèrent près d'Oran, dans un lieu nommé Dar-el-Bidah (« Maison blanche »), il continua les négociations entamées, en engageant son agha, Mouloud ben Arrach et le caïd Ouled Mahmoud, pour s'entendre en dehors d'Oran, avec le séfarade Mandoukaï Amar, sur les bases d'un traité de paix qui allait être passé entre la France et les algériens. Abd el-Kader insistait pour avoir Mostaganem, mais se voyant refuser sur ce point, il demanda Arzew, où il parvint à établir de fait son autorité sans l'accord des Français.
Ils arrivèrent à un accord sur les trois dispositions suivantes du traité :
Soumission des Arabes à la France ;
Liberté du commerce pleine et entière ;
Remise immédiate des prisonniers.
Les négociateurs d'Abd el-Kader (civils et militaires de la province), amendèrent avec habileté une partie des conditions posées par les Français à Abd el-Kader et le traité fut signé le 24 février 1834.
Révoltes contre Abd el-Kader
Traité du camp des Figuiers Valmy (El Kerma) :
L'autorité d'Abd el-Kader fut alors remise en cause par des tribus liées au pillage : les aghas Benaouda Mazari, chef des Zmalas, et Mustapha ben Ismael, chef des Douars qui avait été agha avant la conquête, ne voulaient pas se soumettre à quelqu'un qu'elles considéraient comme un usurpateur. Ils se joignirent à un autre chef, l'agha Kadour Ben El-Morsly, placé à la tête des Bordja et chef des Beni Aâmer (Nomade), une des plus populeuses tribus de la province qui refusaient de continuer à payer zakât (l’achour), alléguant que la cessation de la guerre rendait cet impôt inutile, et qu'ils ne reconnaissaient pas pour leurs maîtres les infidèles et leurs alliés.
Abd el-Kader rassembla au plus vite ses cavaliers dans les environs de Mascara et surprit plusieurs villes laissées sans défense. Mais il eut l'imprudence d'établir son camp sur la lisière de la forêt de Zétoul, dans le pays des rebelles. Au milieu de la nuit, les Douars mirent en fuite une partie de ses troupes, enlevèrent son camp au galop, et le forcèrent à rentrer presque seul à Mascara. À cette nouvelle, Sidi el-Arubi leva l'étendard de la révolte, les autres chefs des mécontents imitèrent son exemple, et Abd el-Kader se vit entouré d'ennemis.
Au lieu de profiter de ces divisions, les Français intervinrent contre les révoltés de sorte qu'ils rendirent Abd el-Kader plus puissant après cet échec qu'il ne l'était auparavant. Mustapha ben Ismael, Benaouda Mazari et Kadour Ben El-Morsly, instigateurs de l'insurrection, avaient pourtant écrit aux généraux Théophile Voirol et Louis Alexis Desmichels qu'ils s'engageaient au nom des tribus insurgées à se reconnaître sujets de la Français, à renverser Abd el-Kader et à amener la soumission des troupes de l'émir. Mais le général Louis Alexis Desmichels, préféra protéger Abd el-Kader.
Soutenu par les Français et maître de la vaste province d'Oran, depuis le Chlef jusqu'à l'empire du Maroc, il suivit l'exemple du pacha d'Égypte, dont il avait étudié la politique, et, s'appuyant sur la défense faite aux musulmans de traiter directement avec les chrétiens, il se constitua le négociant de ses États puis s'opposa à ce que les Français puissent visiter Tlemcen, sous prétexte que les Arabes et les juifs n'aimaient pas à voir des étrangers chez eux. Bientôt, il forma le projet de s'emparer de deux provinces de l'est et du centre, et constituer un État maure sur les hauts plateaux et de laisser aux Français la côte algérienne. Il prit un moyen détourné pour arriver à son but : il écrivit que, grâce à lui, toute la province d'Oran était maintenant pacifiée, que l'Est commençait à s'agiter, mais qu'il engageait les généraux Français à ne point s'y rendre, qu'il se chargeait de faire rentrer lui-même les tribus insurgées dans la soumission. Mais le général Théophile Voirol refusa ces propositions.
L'attitude d'Abd el-Kader inquiéta une secte de fanatiques, qui fit éclater une révolte contre Abd el-Kader, en prêchant la guerre sainte, avec à leur tête d'importants personnages, entre autres, le frère d'Abd el-Kader, Sidi Mustapha, ancien caïd des Flittas. Les Français prirent encore parti pour celui-ci et l'armée de l'émir parvint à vite mater la révolte.
Abd el-Kader cherchait depuis longtemps à sortir de sa province, un incident lui en donna l'occasion. Un chéliff nommé Hadji Mouça prétendait avoir trouvé le moyen d'empêcher les canons et les fusils des infidèles de partir. Mouça, à la tête d'importantes troupes, s'empara de Médéa et de Miliana, mais Abd el-Kader l'attaqua et le défit entièrement.
L'émir, en passant le Chéliff, avait violé les conventions. Néanmoins, vu le service qu'il venait de rendre, les Français lui laissèrent établir Hadj-el-S'ahit khalifet de Medeah, et réclamer zakât (« dîme »). Seulement, le comte d'Erlon, gouverneur général, envoya auprès de l'émir un officier d'état-major chargé de le tenir au courant de toutes les entreprises. L'officier, ne comprenant pas l'arabe, ne faisait guère de tort à Abd el-Kader, qui lui donnait facilement le change.
Le remplacement du général Desmichels par le général Trézel fut le commencement des hostilités. Le premier soin du nouveau gouverneur fut de travailler à détacher les tribus les plus puissantes de la cause de l'émir. Les Douairs et les Zmala se déclarèrent sujets de la France, sous la condition d'une protection efficace.
Le comte d'Erlon refusa de sanctionner cette mesure, et Abd el-Kader, instruit des dissensions qui existaient entre les généraux, persécuta les tribus soumises : celles-ci s'adressent au général Trézel, qui leur aurait alors répondu : « la parole d'un général français est sacrée ; dans une heure, je serai au milieu de vous ». Et sans hésiter, il sort d'Oran à la tête de deux mille hommes bien armés, le 26 juin 1835. Il livre dans la forêt de Mousa-Ismaël un brillant combat, où le colonel Oudinot trouva la mort. Mais les Français perdirent la bataille et près de 800 hommes dont 15 officiers.
À la fin de 1835, le maréchal Bertrand Clauzel marcha sur Mascara à la tête de onze mille hommes. Le duc d'Orléans se distingua par sa bravoure dans cette expédition. Les troupes de l'émir, battues au Sig, à Abra, à Tafna, à Idbar, se dispersèrent et le laissèrent presque seul.
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Re: Emir Abdelkader ibn Mohieddine…El Hachemi
Le traité de la Tafna
Abd el-Kader ne tarda pas à se faire de nouveaux partisans et à rappeler à lui les tribus qui l'avaient abandonné. Ayant appris le peu de succès de la première expédition de Constantine menée par les Français, il crut le moment propice pour commencer les hostilités dans la province d'Oran. Il sut bientôt que le général Bugeaud devait marcher contre lui ; mais ce général, éprouvant quelques difficultés dans les moyens de transport, et voulant restreindre les hostilités à la province de Constantine qui allait être le théâtre d'une seconde expédition, fit en 1837 avec l'émir le traité de Tafna, qui sera par la suite source de malentendus. Les critiques experts dirent que cette convention rendait l'émir maître de l'ancienne régence d'Alger, moins la province de Constantine, que dans chacun des articles on le traite d'égal à égal, et on reconnaît sa souveraineté indépendante, que la convention n'a aucune garantie, puisqu'elle repose uniquement sur le caractère moral et religieux d'Abd el-Kader, etc.
Après l'échange du traité, le général Bugeaud fit proposer une entrevue à l'émir pour le lendemain. Le rendez-vous était à neuf heures du matin, près de Tafna. Le général y fut à neuf heures, accompagné de six bataillons d'infanterie, de dix escadrons de cavalerie et de quelques pièces de campagne. L'émir n'y vint pas à l'heure convenue. Vers deux heures, des cavaliers arabes annoncèrent qu'il avait été malade et marchait lentement. Les Français marchèrent sans défiance plus d'une heure dans le détour d'une gorge étroite, entrecoupée de collines. Enfin le général aperçut l'escorte de l'émir, rangée en bon ordre sur des mamelons épars. La maladie de l'émir était feinte, et le général français avait l'air d'être venu pour lui rendre hommage. Les officiers de l'escorte eurent quelques moments d'hésitation, se croyant dans un guet-apens; Bou-Amedy, chef de la tribu des Oulanahs, qui marchait au milieu d'eux, s'en aperçut et dit au général Bugeaud : « Sois tranquille, n'aie pas peur. — Je n'ai peur de rien, répondit le général, je suis accoutumé à vous voir en face. Seulement je trouve indécent que ton chef m'ait fait venir de si loin et m'ait fait attendre si longtemps. ». L'émir était entouré de 150 à 200 chefs, qu'il précédait de quelques pas, guidant un cheval noir. Dès qu'il fut à portée de voix, le général Bugeaud lance son cheval au galop, et arrive sur l'émir en lui tendant cavalièrement la main ; celui-ci la pressa fortement et lui demanda des nouvelles de sa santé. « Très-bonne, et la tienne ? » répondit le général, qui met pied à terre, engageant Abd el-Kader à en faire autant. Après quelques minutes d'un entretien insignifiant : « As-tu ordonné, dit-il, de rétablir les relations commerciales à Alger et autour de toutes nos villes ?
Non, je le ferai dès que tu m'auras rendu Tlemcen.
Je ne puis le faire qu'avec l'approbation de mon roi.
Combien faut-il de temps pour avoir cette approbation ?
Il faut trois semaines.
C'est trop long, interrompit Ben-Arrach, lieutenant de l'émir, qui s'était approché : dix à quinze jours suffisent.
Est-ce que tu commandes à la mer ? répliqua Bugeaud.
Nous attendrons jusqu'à ce jour, dit l'émir.
Tu ne fais tort qu'aux tiens, répliqua Bugeaud, en les privant du commerce dont ils ont besoin. Quant à nous, nous pouvons nous en passer, puisque nous recevons par la mer tout ce qui nous est nécessaire. »
Ainsi se serait terminée cette entrevue qui fut sans résultat, car elle avait été sans but.
Par cette convention, la France reconnaissait son autorité sur l'ensemble du beilik de l'ouest (sauf Oran, Arzew, Mostaganem et Mazagran), sur le beilik du Titteri et sur la province d'Alger (à l'exception d'Alger, de Blida ainsi que de la plaine de la Mitidja et du Sahel algérois). Dans ces territoires, les deux tiers de l'Algérie, Abd el-Kader s'efforce d'organiser un État indépendant et souverain, sur une base religieuse.
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Abd el-Kader ne tarda pas à se faire de nouveaux partisans et à rappeler à lui les tribus qui l'avaient abandonné. Ayant appris le peu de succès de la première expédition de Constantine menée par les Français, il crut le moment propice pour commencer les hostilités dans la province d'Oran. Il sut bientôt que le général Bugeaud devait marcher contre lui ; mais ce général, éprouvant quelques difficultés dans les moyens de transport, et voulant restreindre les hostilités à la province de Constantine qui allait être le théâtre d'une seconde expédition, fit en 1837 avec l'émir le traité de Tafna, qui sera par la suite source de malentendus. Les critiques experts dirent que cette convention rendait l'émir maître de l'ancienne régence d'Alger, moins la province de Constantine, que dans chacun des articles on le traite d'égal à égal, et on reconnaît sa souveraineté indépendante, que la convention n'a aucune garantie, puisqu'elle repose uniquement sur le caractère moral et religieux d'Abd el-Kader, etc.
Après l'échange du traité, le général Bugeaud fit proposer une entrevue à l'émir pour le lendemain. Le rendez-vous était à neuf heures du matin, près de Tafna. Le général y fut à neuf heures, accompagné de six bataillons d'infanterie, de dix escadrons de cavalerie et de quelques pièces de campagne. L'émir n'y vint pas à l'heure convenue. Vers deux heures, des cavaliers arabes annoncèrent qu'il avait été malade et marchait lentement. Les Français marchèrent sans défiance plus d'une heure dans le détour d'une gorge étroite, entrecoupée de collines. Enfin le général aperçut l'escorte de l'émir, rangée en bon ordre sur des mamelons épars. La maladie de l'émir était feinte, et le général français avait l'air d'être venu pour lui rendre hommage. Les officiers de l'escorte eurent quelques moments d'hésitation, se croyant dans un guet-apens; Bou-Amedy, chef de la tribu des Oulanahs, qui marchait au milieu d'eux, s'en aperçut et dit au général Bugeaud : « Sois tranquille, n'aie pas peur. — Je n'ai peur de rien, répondit le général, je suis accoutumé à vous voir en face. Seulement je trouve indécent que ton chef m'ait fait venir de si loin et m'ait fait attendre si longtemps. ». L'émir était entouré de 150 à 200 chefs, qu'il précédait de quelques pas, guidant un cheval noir. Dès qu'il fut à portée de voix, le général Bugeaud lance son cheval au galop, et arrive sur l'émir en lui tendant cavalièrement la main ; celui-ci la pressa fortement et lui demanda des nouvelles de sa santé. « Très-bonne, et la tienne ? » répondit le général, qui met pied à terre, engageant Abd el-Kader à en faire autant. Après quelques minutes d'un entretien insignifiant : « As-tu ordonné, dit-il, de rétablir les relations commerciales à Alger et autour de toutes nos villes ?
Non, je le ferai dès que tu m'auras rendu Tlemcen.
Je ne puis le faire qu'avec l'approbation de mon roi.
Combien faut-il de temps pour avoir cette approbation ?
Il faut trois semaines.
C'est trop long, interrompit Ben-Arrach, lieutenant de l'émir, qui s'était approché : dix à quinze jours suffisent.
Est-ce que tu commandes à la mer ? répliqua Bugeaud.
Nous attendrons jusqu'à ce jour, dit l'émir.
Tu ne fais tort qu'aux tiens, répliqua Bugeaud, en les privant du commerce dont ils ont besoin. Quant à nous, nous pouvons nous en passer, puisque nous recevons par la mer tout ce qui nous est nécessaire. »
Ainsi se serait terminée cette entrevue qui fut sans résultat, car elle avait été sans but.
Par cette convention, la France reconnaissait son autorité sur l'ensemble du beilik de l'ouest (sauf Oran, Arzew, Mostaganem et Mazagran), sur le beilik du Titteri et sur la province d'Alger (à l'exception d'Alger, de Blida ainsi que de la plaine de la Mitidja et du Sahel algérois). Dans ces territoires, les deux tiers de l'Algérie, Abd el-Kader s'efforce d'organiser un État indépendant et souverain, sur une base religieuse.
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Re: Emir Abdelkader ibn Mohieddine…El Hachemi
Reprise de la guerre avec la France
Le 5 mai 1839, il demanda et obtint l'appui du sultan du Maroc, ainsi que la concession du territoire situé entre Oujda et Tafna. Il voulut annexer le Constantinois en y nommant un « khalifa ». En réaction, la France organisa l'expédition des « Portes de Fer » en octobre 1839, expédition qui fut considérée comme une violation du traité de Tafna. À partir de ce moment, la guerre reprit avec violence. Au mois d'octobre, dans l'ouest de la Mitidja, l'émir prend en embuscade le commandant Raffet et une centaine de soldats français ; ces derniers marchent contre lui et reprennent Cherchell, Mildah, Miliana, etc.
Gouvernement du maréchal Bugeaud
Le tournant de la guerre fut la nomination du maréchal Bugeaud comme gouverneur général de l'Algérie en 1842. Celui-ci changea complètement de tactique de l'armée française, aidée de nombreuses troupes composées d'Algériens : troupes régulières (zouaves et spahis) et corps irréguliers (les goums). Il harcela les troupes d'Abd el-Kader, en cherchant à les couper de leur base. L'émir fut refoulé sur les hauts plateaux steppiques avec sa smala, capitale ambulante estimée à 30 000 personnes. Abd el-Kader essuya un grave revers le 16 mai 1843, avec la prise de la smala par le duc d'Aumale dans la région de Boghar. Il rassembla le reste de ses troupes, sous le nom de déïra, et se tourna vers le sultan du Maroc. Celui-ci, qui avait des visées sur l'ouest algérien, intervint mais fut défait à la bataille de l'Isly (oued près d'Oujda) le 14 août 1844. Dans le traité de Tanger du 10 septembre 1844, il fut convenu qu'Abd el-Kader serait mis hors la loi aussi bien en Algérie que dans le Maroc. Il délimita en outre la frontière entre les deux pays. Les Français n'avaient pas oublié le guet-apens de Sidi-Brahim, où leurs soldats, commandés par le colonel Montagnac, furent égorgés sans pitié par les troupes de l'émir.
En 1845, beaucoup de tribus des hauts-plateaux s'étaient soumises aux Français. L'Émir tenta de les réprimer ; le Goum des Ouled Nail, sous le commandement de Si Chérif Bel Lahrech qu'Abd El-kader avait nommé khalifa, prit part à ces opérations. Cherchant des alliances, il alla ensuite en Kabylie, nouveau bastion de la résistance à l'armée française, où il participa à deux combats contre les Français en février 1846. L'Émir sillonna ensuite la région de Djelfa, plus au sud, poursuivi par les Français, mais aidé par la population. Des combats eurent lieu à Ain Kahla, à Zenina et à l'oued Boukahil. Abd el-Kader tenta de relancer la révolte en 1847, mais échouant finalement à rallier les tribus kabyles pour faire cause commune, il dut se réfugier au Maroc. Le général de Lamoricière apprit qu'Abd el-Kader, refusant de se rendre au sultan du Maroc, s'était entendu avec ses principaux officiers, les fonctionnaires de la cour de Fès, pour tenter une dernière fois la fortune. Le 13 septembre, un ex-brigadier du 2° chasseurs d'Afrique qui s'était échappé de la Deïra, accourut annoncer au général que l'émir voulait livrer encore un combat avant de se retirer vers le Sud avec ceux qui voudront l'y suivre.
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Le 5 mai 1839, il demanda et obtint l'appui du sultan du Maroc, ainsi que la concession du territoire situé entre Oujda et Tafna. Il voulut annexer le Constantinois en y nommant un « khalifa ». En réaction, la France organisa l'expédition des « Portes de Fer » en octobre 1839, expédition qui fut considérée comme une violation du traité de Tafna. À partir de ce moment, la guerre reprit avec violence. Au mois d'octobre, dans l'ouest de la Mitidja, l'émir prend en embuscade le commandant Raffet et une centaine de soldats français ; ces derniers marchent contre lui et reprennent Cherchell, Mildah, Miliana, etc.
Gouvernement du maréchal Bugeaud
Le tournant de la guerre fut la nomination du maréchal Bugeaud comme gouverneur général de l'Algérie en 1842. Celui-ci changea complètement de tactique de l'armée française, aidée de nombreuses troupes composées d'Algériens : troupes régulières (zouaves et spahis) et corps irréguliers (les goums). Il harcela les troupes d'Abd el-Kader, en cherchant à les couper de leur base. L'émir fut refoulé sur les hauts plateaux steppiques avec sa smala, capitale ambulante estimée à 30 000 personnes. Abd el-Kader essuya un grave revers le 16 mai 1843, avec la prise de la smala par le duc d'Aumale dans la région de Boghar. Il rassembla le reste de ses troupes, sous le nom de déïra, et se tourna vers le sultan du Maroc. Celui-ci, qui avait des visées sur l'ouest algérien, intervint mais fut défait à la bataille de l'Isly (oued près d'Oujda) le 14 août 1844. Dans le traité de Tanger du 10 septembre 1844, il fut convenu qu'Abd el-Kader serait mis hors la loi aussi bien en Algérie que dans le Maroc. Il délimita en outre la frontière entre les deux pays. Les Français n'avaient pas oublié le guet-apens de Sidi-Brahim, où leurs soldats, commandés par le colonel Montagnac, furent égorgés sans pitié par les troupes de l'émir.
En 1845, beaucoup de tribus des hauts-plateaux s'étaient soumises aux Français. L'Émir tenta de les réprimer ; le Goum des Ouled Nail, sous le commandement de Si Chérif Bel Lahrech qu'Abd El-kader avait nommé khalifa, prit part à ces opérations. Cherchant des alliances, il alla ensuite en Kabylie, nouveau bastion de la résistance à l'armée française, où il participa à deux combats contre les Français en février 1846. L'Émir sillonna ensuite la région de Djelfa, plus au sud, poursuivi par les Français, mais aidé par la population. Des combats eurent lieu à Ain Kahla, à Zenina et à l'oued Boukahil. Abd el-Kader tenta de relancer la révolte en 1847, mais échouant finalement à rallier les tribus kabyles pour faire cause commune, il dut se réfugier au Maroc. Le général de Lamoricière apprit qu'Abd el-Kader, refusant de se rendre au sultan du Maroc, s'était entendu avec ses principaux officiers, les fonctionnaires de la cour de Fès, pour tenter une dernière fois la fortune. Le 13 septembre, un ex-brigadier du 2° chasseurs d'Afrique qui s'était échappé de la Deïra, accourut annoncer au général que l'émir voulait livrer encore un combat avant de se retirer vers le Sud avec ceux qui voudront l'y suivre.
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Re: Emir Abdelkader ibn Mohieddine…El Hachemi
le poeme du sens de la liberte et de l avenir ,il est un grand homme pour l humanite le sens de la religion qui est amour et le pardon cela ramene a dire que l algerien est avons tous un humaniste clairvoyant/MERCI OMAR
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Re: Emir Abdelkader ibn Mohieddine…El Hachemi
Amir Abdelkader en USA, ( iowa)
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Re: Emir Abdelkader ibn Mohieddine…El Hachemi
Palais de l'Emir Abdelkader
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Re: Emir Abdelkader ibn Mohieddine…El Hachemi
Abdel Kader Hero of Algeria
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Re: Emir Abdelkader ibn Mohieddine…El Hachemi
La stratégie militaire d'al AMIR
Après la capitulation du Dey Hussein, en juillet 1830, un vent de démobilisation et désunion souffla sur le pays. Par réaction à cet état de fait, les chefs de tribu de l'Oranie se placèrent sous l'autorité du Cheikh Mahiedine. Mais ce dernier se désista en faveur de son fils Abdelkader, qui fut proclamé émir, le 21 novembre 1832, à Ekhsibia, dans la plaine d'Eghriss.
Au cours de la cérémonie d'allégeance, les tribus jurèrent obéissance à Abdelkader pour les mener dans le combat. L'année suivante, ce serment collectif fut renouvelé et donna le jour quelque temps après à une armée de volontaires prête à affronter l'envahisseur.
Devant les nombreux succès militaires de l'Emir, la France dut signer, le 26 février 1834, un traité de paix connu sous le non du général français commandant à la région oranaise. Dans ce document, la France reconnaissait la souveraineté de l'Emir sur le centre et l'Ouest de l'Algérie, mais ces engagements furent désavoués par les Français ce qui entraîna la reprise des hostilités.
En juin 1835, l'armée de l'Emir remporta l'éclatante victoire de l'Oued El Maqtaa contre les troupes commandées par Trézel. Durant la même période, les Algériens infligèrent une autre défaite à l'ennemi dans la bataille de Habra. Devant la menace grandissante de l'Emir à l'Ouest et suite à l'échec de leur première expédition contre Constantine (1836), les Français sollicitèrent la conclusion d'un second traité, lequel fut signé le 30 mai 1837, par l'Emir Abdelkader et le général Bugeaud.
Il s'agissait du fameux traité de la Tafna. L'émir mit à profit cette trêve pour organiser et consolider son Etat et renforcer son armée, qui comprenait trois corps d'arme, infanterie, cavalerie, artillerie. Il fit construire à Médea, Miliana et Mascara des manufactures d'armes.
En 1840, le général Bugeaud fut nommé au poste de gouverneur général de l'Algérie. Il opta résolument pour une stratégie militaire fondée sur le principe de la terre brûlée. Il s'agissait, en détruisant villages, campements, cultures et troupeaux, d'ôter à l'armée de l'Emir le soutien logistique qu'elle trouvait auprès des populations et de retourner ces dernières contre les partisans d'Abdelkader.
Durant cette période, les pires exactions furent commises par l'armée française. Les troupes commandées par le duc d'Aumale s'emparèrent en mai 1843 de la Smala de l'Emir, véritable capitale itinérante. L'Emir Abdelkader poursuivit son combat mais, en dépit de quelques victoires notables et d'un harcèlement continu des troupes de l'occupant, il subit de graves revers militaires et politiques.
Abandonné par certaines tribus qui ne pouvaient ou ne voulaient plus supporter un tel effort de guerre, il se vit refuser par le sultan du Maroc, qui céda ainsi aux pressions françaises (victoire de Bugeaud à Isly sur les Marocains en août 1844), l'accès au territoire marocain, où il comptait réorganiser ses forces. Refoulé de plus en plus vers le désert, il se rendit, le 23 décembre 1847, au générale Lamoricière.
Les Français ne tenirent pas leur promesse de lui laisser choisir le lieu de son exil, et il vécut quatre années de captivité. A la fin de l'année 1852, Louis-Napoléon, encore prince président, se rendit au château d'Amboise pour y libérer l'Emir.
Quelques semaines après, Louis-Napoléon promet de lui envoyer à Brousse (en Turquie) un sabre de grande valeur (cette pièce est d'ailleurs exposée au musée central de l'armée.) Il quitta la France en décembre 1852 et après deux ans en Turquie il s'établit en Syrie jusqu'à sa mort, survenue le 26 mai 1883.
http://www.algerie-monde.com
Après la capitulation du Dey Hussein, en juillet 1830, un vent de démobilisation et désunion souffla sur le pays. Par réaction à cet état de fait, les chefs de tribu de l'Oranie se placèrent sous l'autorité du Cheikh Mahiedine. Mais ce dernier se désista en faveur de son fils Abdelkader, qui fut proclamé émir, le 21 novembre 1832, à Ekhsibia, dans la plaine d'Eghriss.
Au cours de la cérémonie d'allégeance, les tribus jurèrent obéissance à Abdelkader pour les mener dans le combat. L'année suivante, ce serment collectif fut renouvelé et donna le jour quelque temps après à une armée de volontaires prête à affronter l'envahisseur.
Devant les nombreux succès militaires de l'Emir, la France dut signer, le 26 février 1834, un traité de paix connu sous le non du général français commandant à la région oranaise. Dans ce document, la France reconnaissait la souveraineté de l'Emir sur le centre et l'Ouest de l'Algérie, mais ces engagements furent désavoués par les Français ce qui entraîna la reprise des hostilités.
En juin 1835, l'armée de l'Emir remporta l'éclatante victoire de l'Oued El Maqtaa contre les troupes commandées par Trézel. Durant la même période, les Algériens infligèrent une autre défaite à l'ennemi dans la bataille de Habra. Devant la menace grandissante de l'Emir à l'Ouest et suite à l'échec de leur première expédition contre Constantine (1836), les Français sollicitèrent la conclusion d'un second traité, lequel fut signé le 30 mai 1837, par l'Emir Abdelkader et le général Bugeaud.
Il s'agissait du fameux traité de la Tafna. L'émir mit à profit cette trêve pour organiser et consolider son Etat et renforcer son armée, qui comprenait trois corps d'arme, infanterie, cavalerie, artillerie. Il fit construire à Médea, Miliana et Mascara des manufactures d'armes.
En 1840, le général Bugeaud fut nommé au poste de gouverneur général de l'Algérie. Il opta résolument pour une stratégie militaire fondée sur le principe de la terre brûlée. Il s'agissait, en détruisant villages, campements, cultures et troupeaux, d'ôter à l'armée de l'Emir le soutien logistique qu'elle trouvait auprès des populations et de retourner ces dernières contre les partisans d'Abdelkader.
Durant cette période, les pires exactions furent commises par l'armée française. Les troupes commandées par le duc d'Aumale s'emparèrent en mai 1843 de la Smala de l'Emir, véritable capitale itinérante. L'Emir Abdelkader poursuivit son combat mais, en dépit de quelques victoires notables et d'un harcèlement continu des troupes de l'occupant, il subit de graves revers militaires et politiques.
Abandonné par certaines tribus qui ne pouvaient ou ne voulaient plus supporter un tel effort de guerre, il se vit refuser par le sultan du Maroc, qui céda ainsi aux pressions françaises (victoire de Bugeaud à Isly sur les Marocains en août 1844), l'accès au territoire marocain, où il comptait réorganiser ses forces. Refoulé de plus en plus vers le désert, il se rendit, le 23 décembre 1847, au générale Lamoricière.
Les Français ne tenirent pas leur promesse de lui laisser choisir le lieu de son exil, et il vécut quatre années de captivité. A la fin de l'année 1852, Louis-Napoléon, encore prince président, se rendit au château d'Amboise pour y libérer l'Emir.
Quelques semaines après, Louis-Napoléon promet de lui envoyer à Brousse (en Turquie) un sabre de grande valeur (cette pièce est d'ailleurs exposée au musée central de l'armée.) Il quitta la France en décembre 1852 et après deux ans en Turquie il s'établit en Syrie jusqu'à sa mort, survenue le 26 mai 1883.
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Re: Emir Abdelkader ibn Mohieddine…El Hachemi
Emir AbdelKader Franc-maçon ?!
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Re: Emir Abdelkader ibn Mohieddine…El Hachemi
CÉLÉBRATION DE LA MOUBAYAÂ DE L’EMIR ABDELKADER
Fête grandiose à Mascara /27/11/09
A l'occasion de la célébration de la Moubayaâ de l'Émir Abdelkader, une fête grandiose a été organisée à Mascara, la ville de l'Émir Abdelkader. Un programme riche et varié a été tracé à l'occasion, à savoir des conférences organisées par des docteurs spécialisés en histoire de l'Émir,
une exposition de photos sur le parcours de l'Émir, organisée par la maison de la culture Abi Rass Ennaciri. Parallèlement une visite a été organisée par l'exécutif de la wilaya a leur tête le wali, Larbi Merzoug accompagné par des invités d'honneur d'Alger. Le deuxième jour, le film de Larbi Ben Mhidi qui a été réalisé dernièrement, dont l'acteur qui a joué le rôle principal, Djamaâ Abdelhakim et qui a campé le rôle de Didouche Mourad dans le film consacré à Mustapha Ben Boulaid et qui est actuellement directeur de la maison de culture Abi Ras Ennaciri de Mascara, le film a été projeté devant un public très important,suivi par un débat. Abd el- Kader ben Muhieddine ou Abd el- Kader el-Djazaïr,né le 6 mai ou le 6 septembre 1808 près de Mascara, Algérie, décédé le 26 mai1883 à Damas, Syrie,est un homme politique, chef militaire qui résista longtemps à l'armée coloniale française lors de la conquête de l'Algérie, il fut également écrivain, poète, philosophe et théologien soufi .Il est considéré comme le premier créateur de la nation algérienne et le symbole de la résistance algérienne contre le colonialisme et l'oppression française. De plus, son petit-fils l'Émir Khaled est considéré comme le premier fondateur de l'identité et du nationalisme algérien.
L'ARBRE DE LA MOUBAYAÂ DE L'EMIR ABDELKADER
Il y a soixante douze ans, l'Émir Abdelkader fut proclamé Chef de la résistance à l'invasion française, en effet c'est le 27 Novembre 1832 que les chefs des tribus « Hachem » de la région de Mascara se sont réunis dans la plaine de « Ghriss », sous un frêne connu sous le nom de « Eddardara » pour prêter allégeance à Abdelkader, alors âgé de vingt quatre ans. Cette journée fut baptisée «journée de Moubayaâ ».Dès lors , celleci est célébrée au même endroit par tous les habitants de la région, les plus hautes autorités de l'Etat ainsi que la Fondation à laquelle j'ai l'honneur d'appartenir et qui, par ailleurs, souhaiterait voir cette date du 27 novembre célébrée à travers tout le pays et reconnue « Journée Nationale », devenant ainsi une occasion de faire connaître à nos enfants, à nos universitaires, enfin à l'ensemble du peuple, l'histoire de celui qui fut le « Fondateur de l'Etat Algérien Moderne ». L'Emir Abdelkader (1808-1883) est l'un des personnages les plus illustres du XIXème siècle puisqu'il constitua un frein et un exemple édifiant de résistance à l'aventure coloniale en Algérie et au Proche Orient. Oublié pendant la période de l'Algérie française, il réapparaît aujourd'hui comme un héros pour l'ensemble du peuple algérien car il occupe une place particulière dans la mémoire collective de notre Nation. Sa vie toute entière, ses actions au service de son idéal de liberté et de progrès, ses rapports personnels avec sa famille, son entourage, et même vis-à-vis de ses ennemis, constituent des exemples d'actes de foi et de courage. Abdelkader fut le produit de son temps, mais très tôt il a dû être à l'écoute des grands changements dont ce XIXème siècle était porteur. De par sa formation auprès des ultimes représentants de la « Grande école de Ghriss », il aura su retenir les éléments qui allaient le porter plus loin dans la voie de la connaissance. A Arzew d'abord, à Oran ensuite, il prépare ce qui, au lieu d'être le pèlerinage traditionnel, devient le « Grand voyage initiatique » vers tout à la fois la source de la religion, la pratique moderne de l'État et les nouveaux acquis de la science. Le 27 novembre 1832, c'est donc un jeune homme pétri de qualités qui est choisi pour diriger la résistance aux troupes de la plus grande nation du monde. Par modestie et par déférence pour le Sultan du Maroc, Abdelkader prend le titre d'Emir et déclare : «Si j'ai accepté le pouvoir, c'est pour avoir le droit de marcher le premier et de vous conduire dans les combats pour la cause, et au nom de Dieu. Je suis prêt à me ranger sous la loi de tout autre chef que vous jugerez plus digne et plus apte que moi au commandement. Il lui suffira de prendre en main la cause de notre foi ». L'Emir subordonna son accord à la condition que les chefs qui l'avaient élu soient nommément cités dans l'acte d'intronisation. Après quoi, il accepta de prendre la tête de la résistance. Il fit mander ses secrétaires et leur dicta cette proclamation adressée aux nobles, aux cheikhs, aux notables et aux oulémas des tribus : « Nous avons assumé cette lourde charge, dans l'espoir que nous pourrions être le moyen d'unir la grande communauté des musulmans, d'éteindre leurs querelles intestines, d'apporter une sécurité générale à tous les habitants de ce pays, de mettre fin à tous les actes illégaux perpétrés par les fauteurs de désordre contre les honnêtes gens, de refouler et de battre l'ennemi qui envahit notre patrie dans le dessein de nous faire passer sous son joug ». Il s'agit là d'une proclamation destinée au pays tout entier et non limitée à telle ou telle tribu, et cela donne à celleci une valeur historique, prélude à la naissance de la nation algérienne. L'Emir fut donc choisi par consensus pour ses qualités intrinsèques, morales et physiques. Quel meilleur hommage pouvons-nous lui rendre que cette description que nous donne de lui Louis Veuillot, le secrétaire du maréchal Bugeaud, principal adversaire de l'Emir : « C'est un adversaire redoutable, il symbolise toutes les forces que l'Algérie nous impose ; il est en toute chose le premier parmi ses compatriotes, le meilleur cavalier, le guerrier le plus habile, le plus savant docteur, le politique le plus délié, le prédicateur le plus éloquent, le musulman le plus pieux, le seul organisateur : nul que lui n'était capable de réveiller le zèle et la foi ». L'Emir mènera en homme d'Etat une opposition farouche durant dix sept ans à la plus grande aventure coloniale. Il organisera en homme d'Etat, l'espace national en inscrivant sur le sol de la patrie qu'il défend les traces matérielles de son action. C'est un homme d'Etat qui met au point et fait fonctionner une administration nouvelle et moderne, qui entretient des relations diplomatiques avec les puissances étrangères. Enfin, en habile stratège, il organise l'armée et dirige les combats à la tête de ses troupes. Homme d'Etat, de connaissance et poète, l'Emir fixe par écrit, et pour toujours, sa vision du monde. Homme de son temps, il est à la fois moderne et fier de son passé. C'est donc l'avènement de cet homme illustre, et en plus, de noble lignée, de cet homme d'action et de réflexion que nous célébrons aujourd'hui. L'acte d'allégeance a constitué la première expression du nationalisme et ne s'est pan limité à une seule fonction. Il a été repris à maintes reprises dans toues les régions du pays. Pour bien apprécier l'entreprise de l'Emir, il convient de la situer dans le contexte géopolitique de l'époque. Le monde musulman était en état de profonde décadence : les populations étaient, pour la plupart d'entre elles sous les autorités de l'Empire ottoman, lequel était considéré par l'occident comme le « Gendarme de l'Islam ». Après avoir été une grande puissance. L'empire devint « L'homme malade » du XIXème siècle, ce qui allait permettre la conquête des pays musulmans par l'Occident. , appelé alors « Le Maghreb central » ne s'était jamais constitué en Etat.Tout au plus, elle avait vu s'instaurer ici et là, à des époques différentes, des principautés ; les Hammadites à Béjaïa, les Rostomides à Tiaret, et qui n'ont laissé que des souvenirs). Lorsqu'au XVIème siècle, les populations de Jijel, de Béjaïa et d'Alger firent appel aux Turcs pour les aider à se défendre ; les historiens parlent des « Banou Ziane » et évoquent le « Royaume de Tlemcen », fondé par ces derniers : ils ne manquent pas de souligner la dimention réelle de ce « royaume », qui en fait, ne comprenait que le tiers de l'Ouest algérien actuel de la Moulouya à Tiaret. Il sera disloqué ensuite par la dynastie mérinide du Maroc. L'est du pays était largement dominé par la dynastie Hafsite de Tunisie (L'Ifrikia l'esprit de croisade des espagnols, les frères Baba Arouj et Kheireddine qui répondirent à l'appel ne trouvèrent dans l'ensemble du pays que des tribus éparses sans liens entre elles. ces dernières ne purent créer un Etat en unifiant les tribus bien qu'elles eussent tout pouvoir pour le faire, même lorsqu'à partir de 1670 le pays cessa d'être une province ottomane. L'émancipation de la région s'était opérée sans rupture avec la Sublime Porte. Alger s'était progressivement détachée de la tutelle ottomane en demeurant toutefois, au sein de la mouvance de l'Empire. Lassé de nommer des Pachas sans autorité effective, le Sultan se résigna à en attribuer le titre au véritable détenteur du pouvoir : le Dey. C'était une façon de sauver les apparences, tout en reconnaissant l'indépendance de fait dont jouissait depuis longtemps cette lointaine contrée. Les Janissaires faisaient et défaisaient les Deys. C'était ainsi que depuis 1671, 14 Deys sur 28 furent assassinés. L'administration des Deys se réduisait à un domaine assez restreint, en dehors d'Alger. Il comprenait essentiellement la plaine de la Mitidja, des collines situées sur le flanc de la Kabylie et le port de Cherchell. Le reste du pays était partagé entre trois Beyliks : Celui du Titteri avec pour capitale Médéa, celui de l'ouest qui eut pour capitale successivement Mazouna, Mascara et Oran ; celui de Constantine, le plus peuplé. Une grande partie du territoire échappait à toute autorité. Elle consistait en un ensemble de confédérations tribales aux ordres des notables et cheikhs traditionnellement rivaux. Leur administration se réduisait à des tâches de maintien de l'ordre et au prélèvement des impôts. Il n'existait pas, en 1830 de nation algérienne, ni d'Algérie, mais une mosaïque de tribus divisées par des conflits d'intérêts et des révoltes. De plus, le système mis en place par les Turcs depuis trois siècles, c'est-à-dire entre tribus Maghzen chargées de collecter l'impôt et tribus Rayas obligées de le payer explique son effondrement. Les tribus ne ressentaient leur originalité qu'à un échelon régional. Nulle d'entre elles n'avait conscience d'appartenir à un ensemble, à un pays. « Si les tribus et les fédérations de tribus ressentaient fortement leur originalité, elles n'étaient pas à même de concevoir que l'ensemble du territoire, dont elles étaient un élément obscurément perçu, constitua quiconque pouvait servir de base à une nation. La nation implique une conscience commune qui n'existe pas » L'Emir fut le premier homme d'Etat à donner aux Algériens une conscience collective qu'il n'avait jamais auparavant. Le même historien ajoute : « L'attachement à la terre des ancêtres et à des formes de civilisation se manifeste avec force et ne se dément jamais » Ce raisonnement partagé par d'autres éminents historiens et spécialistes nous amène à affirmer que l'Emir fut le premier homme de l'histoire algérienne à donner aux diverses tribus une nationalité qui se traduira par une conscience commune.
Kamel.M
Fête grandiose à Mascara /27/11/09
A l'occasion de la célébration de la Moubayaâ de l'Émir Abdelkader, une fête grandiose a été organisée à Mascara, la ville de l'Émir Abdelkader. Un programme riche et varié a été tracé à l'occasion, à savoir des conférences organisées par des docteurs spécialisés en histoire de l'Émir,
une exposition de photos sur le parcours de l'Émir, organisée par la maison de la culture Abi Rass Ennaciri. Parallèlement une visite a été organisée par l'exécutif de la wilaya a leur tête le wali, Larbi Merzoug accompagné par des invités d'honneur d'Alger. Le deuxième jour, le film de Larbi Ben Mhidi qui a été réalisé dernièrement, dont l'acteur qui a joué le rôle principal, Djamaâ Abdelhakim et qui a campé le rôle de Didouche Mourad dans le film consacré à Mustapha Ben Boulaid et qui est actuellement directeur de la maison de culture Abi Ras Ennaciri de Mascara, le film a été projeté devant un public très important,suivi par un débat. Abd el- Kader ben Muhieddine ou Abd el- Kader el-Djazaïr,né le 6 mai ou le 6 septembre 1808 près de Mascara, Algérie, décédé le 26 mai1883 à Damas, Syrie,est un homme politique, chef militaire qui résista longtemps à l'armée coloniale française lors de la conquête de l'Algérie, il fut également écrivain, poète, philosophe et théologien soufi .Il est considéré comme le premier créateur de la nation algérienne et le symbole de la résistance algérienne contre le colonialisme et l'oppression française. De plus, son petit-fils l'Émir Khaled est considéré comme le premier fondateur de l'identité et du nationalisme algérien.
L'ARBRE DE LA MOUBAYAÂ DE L'EMIR ABDELKADER
Il y a soixante douze ans, l'Émir Abdelkader fut proclamé Chef de la résistance à l'invasion française, en effet c'est le 27 Novembre 1832 que les chefs des tribus « Hachem » de la région de Mascara se sont réunis dans la plaine de « Ghriss », sous un frêne connu sous le nom de « Eddardara » pour prêter allégeance à Abdelkader, alors âgé de vingt quatre ans. Cette journée fut baptisée «journée de Moubayaâ ».Dès lors , celleci est célébrée au même endroit par tous les habitants de la région, les plus hautes autorités de l'Etat ainsi que la Fondation à laquelle j'ai l'honneur d'appartenir et qui, par ailleurs, souhaiterait voir cette date du 27 novembre célébrée à travers tout le pays et reconnue « Journée Nationale », devenant ainsi une occasion de faire connaître à nos enfants, à nos universitaires, enfin à l'ensemble du peuple, l'histoire de celui qui fut le « Fondateur de l'Etat Algérien Moderne ». L'Emir Abdelkader (1808-1883) est l'un des personnages les plus illustres du XIXème siècle puisqu'il constitua un frein et un exemple édifiant de résistance à l'aventure coloniale en Algérie et au Proche Orient. Oublié pendant la période de l'Algérie française, il réapparaît aujourd'hui comme un héros pour l'ensemble du peuple algérien car il occupe une place particulière dans la mémoire collective de notre Nation. Sa vie toute entière, ses actions au service de son idéal de liberté et de progrès, ses rapports personnels avec sa famille, son entourage, et même vis-à-vis de ses ennemis, constituent des exemples d'actes de foi et de courage. Abdelkader fut le produit de son temps, mais très tôt il a dû être à l'écoute des grands changements dont ce XIXème siècle était porteur. De par sa formation auprès des ultimes représentants de la « Grande école de Ghriss », il aura su retenir les éléments qui allaient le porter plus loin dans la voie de la connaissance. A Arzew d'abord, à Oran ensuite, il prépare ce qui, au lieu d'être le pèlerinage traditionnel, devient le « Grand voyage initiatique » vers tout à la fois la source de la religion, la pratique moderne de l'État et les nouveaux acquis de la science. Le 27 novembre 1832, c'est donc un jeune homme pétri de qualités qui est choisi pour diriger la résistance aux troupes de la plus grande nation du monde. Par modestie et par déférence pour le Sultan du Maroc, Abdelkader prend le titre d'Emir et déclare : «Si j'ai accepté le pouvoir, c'est pour avoir le droit de marcher le premier et de vous conduire dans les combats pour la cause, et au nom de Dieu. Je suis prêt à me ranger sous la loi de tout autre chef que vous jugerez plus digne et plus apte que moi au commandement. Il lui suffira de prendre en main la cause de notre foi ». L'Emir subordonna son accord à la condition que les chefs qui l'avaient élu soient nommément cités dans l'acte d'intronisation. Après quoi, il accepta de prendre la tête de la résistance. Il fit mander ses secrétaires et leur dicta cette proclamation adressée aux nobles, aux cheikhs, aux notables et aux oulémas des tribus : « Nous avons assumé cette lourde charge, dans l'espoir que nous pourrions être le moyen d'unir la grande communauté des musulmans, d'éteindre leurs querelles intestines, d'apporter une sécurité générale à tous les habitants de ce pays, de mettre fin à tous les actes illégaux perpétrés par les fauteurs de désordre contre les honnêtes gens, de refouler et de battre l'ennemi qui envahit notre patrie dans le dessein de nous faire passer sous son joug ». Il s'agit là d'une proclamation destinée au pays tout entier et non limitée à telle ou telle tribu, et cela donne à celleci une valeur historique, prélude à la naissance de la nation algérienne. L'Emir fut donc choisi par consensus pour ses qualités intrinsèques, morales et physiques. Quel meilleur hommage pouvons-nous lui rendre que cette description que nous donne de lui Louis Veuillot, le secrétaire du maréchal Bugeaud, principal adversaire de l'Emir : « C'est un adversaire redoutable, il symbolise toutes les forces que l'Algérie nous impose ; il est en toute chose le premier parmi ses compatriotes, le meilleur cavalier, le guerrier le plus habile, le plus savant docteur, le politique le plus délié, le prédicateur le plus éloquent, le musulman le plus pieux, le seul organisateur : nul que lui n'était capable de réveiller le zèle et la foi ». L'Emir mènera en homme d'Etat une opposition farouche durant dix sept ans à la plus grande aventure coloniale. Il organisera en homme d'Etat, l'espace national en inscrivant sur le sol de la patrie qu'il défend les traces matérielles de son action. C'est un homme d'Etat qui met au point et fait fonctionner une administration nouvelle et moderne, qui entretient des relations diplomatiques avec les puissances étrangères. Enfin, en habile stratège, il organise l'armée et dirige les combats à la tête de ses troupes. Homme d'Etat, de connaissance et poète, l'Emir fixe par écrit, et pour toujours, sa vision du monde. Homme de son temps, il est à la fois moderne et fier de son passé. C'est donc l'avènement de cet homme illustre, et en plus, de noble lignée, de cet homme d'action et de réflexion que nous célébrons aujourd'hui. L'acte d'allégeance a constitué la première expression du nationalisme et ne s'est pan limité à une seule fonction. Il a été repris à maintes reprises dans toues les régions du pays. Pour bien apprécier l'entreprise de l'Emir, il convient de la situer dans le contexte géopolitique de l'époque. Le monde musulman était en état de profonde décadence : les populations étaient, pour la plupart d'entre elles sous les autorités de l'Empire ottoman, lequel était considéré par l'occident comme le « Gendarme de l'Islam ». Après avoir été une grande puissance. L'empire devint « L'homme malade » du XIXème siècle, ce qui allait permettre la conquête des pays musulmans par l'Occident. , appelé alors « Le Maghreb central » ne s'était jamais constitué en Etat.Tout au plus, elle avait vu s'instaurer ici et là, à des époques différentes, des principautés ; les Hammadites à Béjaïa, les Rostomides à Tiaret, et qui n'ont laissé que des souvenirs). Lorsqu'au XVIème siècle, les populations de Jijel, de Béjaïa et d'Alger firent appel aux Turcs pour les aider à se défendre ; les historiens parlent des « Banou Ziane » et évoquent le « Royaume de Tlemcen », fondé par ces derniers : ils ne manquent pas de souligner la dimention réelle de ce « royaume », qui en fait, ne comprenait que le tiers de l'Ouest algérien actuel de la Moulouya à Tiaret. Il sera disloqué ensuite par la dynastie mérinide du Maroc. L'est du pays était largement dominé par la dynastie Hafsite de Tunisie (L'Ifrikia l'esprit de croisade des espagnols, les frères Baba Arouj et Kheireddine qui répondirent à l'appel ne trouvèrent dans l'ensemble du pays que des tribus éparses sans liens entre elles. ces dernières ne purent créer un Etat en unifiant les tribus bien qu'elles eussent tout pouvoir pour le faire, même lorsqu'à partir de 1670 le pays cessa d'être une province ottomane. L'émancipation de la région s'était opérée sans rupture avec la Sublime Porte. Alger s'était progressivement détachée de la tutelle ottomane en demeurant toutefois, au sein de la mouvance de l'Empire. Lassé de nommer des Pachas sans autorité effective, le Sultan se résigna à en attribuer le titre au véritable détenteur du pouvoir : le Dey. C'était une façon de sauver les apparences, tout en reconnaissant l'indépendance de fait dont jouissait depuis longtemps cette lointaine contrée. Les Janissaires faisaient et défaisaient les Deys. C'était ainsi que depuis 1671, 14 Deys sur 28 furent assassinés. L'administration des Deys se réduisait à un domaine assez restreint, en dehors d'Alger. Il comprenait essentiellement la plaine de la Mitidja, des collines situées sur le flanc de la Kabylie et le port de Cherchell. Le reste du pays était partagé entre trois Beyliks : Celui du Titteri avec pour capitale Médéa, celui de l'ouest qui eut pour capitale successivement Mazouna, Mascara et Oran ; celui de Constantine, le plus peuplé. Une grande partie du territoire échappait à toute autorité. Elle consistait en un ensemble de confédérations tribales aux ordres des notables et cheikhs traditionnellement rivaux. Leur administration se réduisait à des tâches de maintien de l'ordre et au prélèvement des impôts. Il n'existait pas, en 1830 de nation algérienne, ni d'Algérie, mais une mosaïque de tribus divisées par des conflits d'intérêts et des révoltes. De plus, le système mis en place par les Turcs depuis trois siècles, c'est-à-dire entre tribus Maghzen chargées de collecter l'impôt et tribus Rayas obligées de le payer explique son effondrement. Les tribus ne ressentaient leur originalité qu'à un échelon régional. Nulle d'entre elles n'avait conscience d'appartenir à un ensemble, à un pays. « Si les tribus et les fédérations de tribus ressentaient fortement leur originalité, elles n'étaient pas à même de concevoir que l'ensemble du territoire, dont elles étaient un élément obscurément perçu, constitua quiconque pouvait servir de base à une nation. La nation implique une conscience commune qui n'existe pas » L'Emir fut le premier homme d'Etat à donner aux Algériens une conscience collective qu'il n'avait jamais auparavant. Le même historien ajoute : « L'attachement à la terre des ancêtres et à des formes de civilisation se manifeste avec force et ne se dément jamais » Ce raisonnement partagé par d'autres éminents historiens et spécialistes nous amène à affirmer que l'Emir fut le premier homme de l'histoire algérienne à donner aux diverses tribus une nationalité qui se traduira par une conscience commune.
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Re: Emir Abdelkader ibn Mohieddine…El Hachemi
Algerie timbres Emir Abdelkader
Vente des timbres d'Emir Abdelkader sur ebay.fr
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Re: Emir Abdelkader ibn Mohieddine…El Hachemi
Colloque international sur la consécration de l’Emir Abdelkader en février à Alger
Un colloque international sur la consécration de l’Emir Abdelkader se tiendra les 2 et 3 février à Alger avec la participation d’un panel de chercheurs et universitaires nationaux et étrangers, ont annoncé jeudi les organisateurs.
Les travaux de cette rencontre de deux jours seront axés sur la symbolique de la consécration de l’Emir, un des chapitres de la vie de ce symbole de renommée mondiale et fondateur de l’Etat algérien moderne, a précisé le président de la Fondation Emir Abdelkader, Mohamed Boutaleb dans une conférence de presse. Estimant que le thème de la consécration n’a pas été évoqué en profondeur lors des diverses rencontres antérieures, M. Boutaleb a mis en exergue l’impérative nécessité de l’aborder pour « expliquer le sens et la symbolique d’une consécration dans l’histoire d’un Etat ou une Nation ».
http://www.algerie-focus.com
Un colloque international sur la consécration de l’Emir Abdelkader se tiendra les 2 et 3 février à Alger avec la participation d’un panel de chercheurs et universitaires nationaux et étrangers, ont annoncé jeudi les organisateurs.
Les travaux de cette rencontre de deux jours seront axés sur la symbolique de la consécration de l’Emir, un des chapitres de la vie de ce symbole de renommée mondiale et fondateur de l’Etat algérien moderne, a précisé le président de la Fondation Emir Abdelkader, Mohamed Boutaleb dans une conférence de presse. Estimant que le thème de la consécration n’a pas été évoqué en profondeur lors des diverses rencontres antérieures, M. Boutaleb a mis en exergue l’impérative nécessité de l’aborder pour « expliquer le sens et la symbolique d’une consécration dans l’histoire d’un Etat ou une Nation ».
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Re: Emir Abdelkader ibn Mohieddine…El Hachemi
L’émir Abd el-Kader
Par Cheikh Khaled Bentounès
Pour commencer citons un extrait du livre « Emir Abd el-Kader, Écrits
spirituels » présentés et traduits de l’arabe par Michel Chodkiewicz, édition
du Seuil (Paris 1982) :
Du pur amour
Dieu a dit à l’un de ses Serviteurs : « Prétends-tu m’aimer ? Si tel est le cas, sache que ton
amour pour Moi est seulement une conséquence de Mon amour pour toi. Tu aimes Celui qui
est. Mais Je t’ai aimé, Moi, alors que tu n’étais pas ! »
Il lui dit ensuite : « Prétends-tu que tu cherches à t’approcher de Moi, et à te perdre en
Moi ? Mais Je te cherche, Moi, bien plus que tu Me cherches ! Je t’ai cherché afin que tu sois
en Ma présence, sans nul intermédiaire, le Jour où j’ai dit « ne suis-je pas votre seigneur ? »
(Coran 7 :172), alors que tu n’étais qu’esprit (rûh). Puis tu M’as oublié, et Je t’ai cherché de
nouveau, en envoyant vers toi Mes envoyés, lorsque tu as eu un corps. Tout cela était amour
de toi pour toi et non pour Moi. »
Il lui dit encore : « Que penses-tu que tu ferais, si, alors que tu te trouvais dans un état
extrême de faim, de soif, et d’épuisement, Je t’appelais à Moi tout en t’offrant Mon paradis
avec ses houris, ses palais, ses fleuves, ses fruits, ses pages, ses échansons, après t’avoir
prévenu qu’auprès de Moi tu ne trouverais rien de tout cela ? »
Le serviteur répondit : « Je me réfugierais en Toi contre Toi. »
Présentation.
La personnalité de l'Émir a séduit et parfois conquis Ses propres adversaires. Le maréchal
Bugeaud qui le combattit pendant des années, promoteur de la politique de la terre brûlée
afin réduire la lutte du peuple Algérien dirigée par l'Émir Abd el-Kader disait de lui. « c'est
un homme de génie... », une autre fois « c'est un espèce de Prophète... » « c'est l'espérance de
tout les musulmans fervent » lors de sa première rencontre avec Abd el-Kader, il le décrit
comme suit « il est pâle et ressemble assez au portrait qu'on a donné de Jésus Christ ». Un
autre, Léon Roche, feignant de se convertir à l'islam s'attacha au service de l'émir pour mieux
l'espionner, et relate l'épisode suivant,« admis quelque fois à l'honneur de coucher, dans la
tente de Abd El-Kader, je l'avais vu en prière et j'avais été frappé de ses élans mystiques,
mais cette nuit il me présentait l'image la plus saisissante de la foi, c'est ainsi que devait
prier les grands saints du christianisme. »
1847 à 1852, il fût un témoin privilégié des mutations des
innovations du XIX siècle. Protecteur en 1860 des Chrétiens menacé par les révoltes Druses,
cela lui valu l'admiration de toutes les têtes couronnées d'Europe de l'époque et la
reconnaissance du pape. En 1862 il fut invité à l'inauguration du canal de suez, qui devint
la voie maritime qui relia l'orient à l'occident.
Commentaire.
On ne peut comprendre la personnalité de ce grand homme qu'en se référant à l'enseignement
et à l'éducation spirituelle qui le rattache à la voie initiatique de l'ésotérisme islamique, le
soufisme. Derrière le combattant du « djihâd mineur » contre l'ennemi du dehors qui
dévastait alors son pays, se dévoile l'homme mystique dont la vie intime ne fut qu'un long
combat contre l'infidélité que tout homme porte en lui : c'est le sens de la grande guerre
sainte « al jihâd al-akbar ».
Ses écrits, son expérience, sont des témoignages vivant de la fidélité et de la continuité de
cette voie soufie Mohammadienne. La voie du milieu où le temporel et le spirituel se fondent
l'un dans l'autre et d'où émerge l'Homme, le serviteur parfait « al insân al kâmil ».
Cela nous invite à méditer les paroles de l'Émir illustrant le pur amour. Le qualificatif de
serviteur aimant auquel Dieu s'adresse est, pour les soufis, la désignation de l'état
primordial, la nature parfaite et originelle de tous les prophètes et de tous les saints et les
amis de Dieu (awilya'Allah). Illustrant au plus haut degré la relation subtile entre le relatif
et l'absolu. Dans le Mawqif numéro sept, il écrit « Dieu m'a ravi à mon moi [illusoire] et m'a
rapproché de mon « moi » [réel] et la disparition de la terre a entraîné celle du ciel. Le tout et
la partie se sont confondus. La verticale (tûl) et l'horizontale (`ard) se sont anéanties... et les
couleurs sont revenues à la pure blancheur primordiale. Le voyage a atteint son terme et ce
qui est autre que Lui a cessé d'exister. Toute attribution (idâfât), tout aspect (i'tibârât),
toute relation (nisab) étant abolis, l'état originel est rétabli. »
Cet état de servitude de l'amoureux n'est en fait que la conséquence de l'amour primordial
que Dieu porte à Sa créature dont les voiles de l'illusion et de la séparation sont tombées.
Son âme a la certitude que Dieu est le seul agent d'où procède chaque acte. Celui qui réalise
qu'il ne possède n être ni agir s'élève et atteint cet état originel. Il sait que la réalité
essentielle de lui-même n'est rien d'autre que Dieu. Son état de serviteur manifeste la forme
parfaite de l'adoration qui est due à Dieu en tant que Seigneur d' ou tout émane et vers qui
tout revient.
Il s'aperçoit alors que sa quête, sa recherche, son approche et enfin l'union à la Présence
divine, sans nul intermédiaire, ne sont que l'accomplissement de la volonté et du désir divin
prescrit dans la «pré-éternité", et scellé dans le pacte originel ou l'être était dans l'Unité. Cet
appel du Divin n'est entendu par l'âme qu'une fois qu'elle s'éveille à cette réalité antérieure
inscrite en elle. Le cheminant accède à l'état de certitude (al yaqîn) à travers l'expérience
spirituelle authentique dont le modèle parfait sont les envoyés. Ils sont les guides, les
messagers de l'éveil, invitant à se ressouvenir du divin inscrit au profond de l'âme.
C'est parmi ces hommes, qu'Il s'attribut expressément, qu'Il choisit ses serviteurs et ses amis.
Hadith : Dieu dit : « J'aime mon serviteur et mon serviteur M'aime. Quant il se rapproche de
Moi avec empressement, Je me rapproche de lui avec plus encore d'empressement. Jusqu'à ce
que Je sois son ouïe, sa vue... » Pour ces serviteurs de Dieu, leurs actions, méditations, n'ont
de sens que dans le culte pur qu'ils Lui rendent.
Aucune récompense, aucun désir matériel ou spirituel ici-bas ou dans l'au-delà ne viennent
les distraire ou s'interposer entre Lui et eux. Ni la détresse, la faim, la soif, l'épuisement, où
l'humiliation, ni l'accomplissement d’oeuvres pieuses qui méritent le paradis et ses douceurs
ne retiennent leur attention. Pour eux, seul, comptent l’agrément divin et la contemplation
de sa Face majestueuse. Comment peuvent ils accorder la moindre attention à ce qui devient
pour eux qu’illusions éphémères en dehors de Sa face ? Cela équivaudrait pour eux à tomber
dans l’associationnisme, l’idolatrie et vicier la relation qui les unit à leur Seigneur. Car le
culte qu’ils vouent à Dieu seul est fait essentiellement de reconnaissance. Ils Le louent
perpétuellement par la langue et le coeur pour ce qu’Il fût, ce qu’Il est et ce qu’Il sera.
Paru dans « La Vie » Août 2001
http://www.yopdf.com
Par Cheikh Khaled Bentounès
Pour commencer citons un extrait du livre « Emir Abd el-Kader, Écrits
spirituels » présentés et traduits de l’arabe par Michel Chodkiewicz, édition
du Seuil (Paris 1982) :
Du pur amour
Dieu a dit à l’un de ses Serviteurs : « Prétends-tu m’aimer ? Si tel est le cas, sache que ton
amour pour Moi est seulement une conséquence de Mon amour pour toi. Tu aimes Celui qui
est. Mais Je t’ai aimé, Moi, alors que tu n’étais pas ! »
Il lui dit ensuite : « Prétends-tu que tu cherches à t’approcher de Moi, et à te perdre en
Moi ? Mais Je te cherche, Moi, bien plus que tu Me cherches ! Je t’ai cherché afin que tu sois
en Ma présence, sans nul intermédiaire, le Jour où j’ai dit « ne suis-je pas votre seigneur ? »
(Coran 7 :172), alors que tu n’étais qu’esprit (rûh). Puis tu M’as oublié, et Je t’ai cherché de
nouveau, en envoyant vers toi Mes envoyés, lorsque tu as eu un corps. Tout cela était amour
de toi pour toi et non pour Moi. »
Il lui dit encore : « Que penses-tu que tu ferais, si, alors que tu te trouvais dans un état
extrême de faim, de soif, et d’épuisement, Je t’appelais à Moi tout en t’offrant Mon paradis
avec ses houris, ses palais, ses fleuves, ses fruits, ses pages, ses échansons, après t’avoir
prévenu qu’auprès de Moi tu ne trouverais rien de tout cela ? »
Le serviteur répondit : « Je me réfugierais en Toi contre Toi. »
Présentation.
La personnalité de l'Émir a séduit et parfois conquis Ses propres adversaires. Le maréchal
Bugeaud qui le combattit pendant des années, promoteur de la politique de la terre brûlée
afin réduire la lutte du peuple Algérien dirigée par l'Émir Abd el-Kader disait de lui. « c'est
un homme de génie... », une autre fois « c'est un espèce de Prophète... » « c'est l'espérance de
tout les musulmans fervent » lors de sa première rencontre avec Abd el-Kader, il le décrit
comme suit « il est pâle et ressemble assez au portrait qu'on a donné de Jésus Christ ». Un
autre, Léon Roche, feignant de se convertir à l'islam s'attacha au service de l'émir pour mieux
l'espionner, et relate l'épisode suivant,« admis quelque fois à l'honneur de coucher, dans la
tente de Abd El-Kader, je l'avais vu en prière et j'avais été frappé de ses élans mystiques,
mais cette nuit il me présentait l'image la plus saisissante de la foi, c'est ainsi que devait
prier les grands saints du christianisme. »
1847 à 1852, il fût un témoin privilégié des mutations des
innovations du XIX siècle. Protecteur en 1860 des Chrétiens menacé par les révoltes Druses,
cela lui valu l'admiration de toutes les têtes couronnées d'Europe de l'époque et la
reconnaissance du pape. En 1862 il fut invité à l'inauguration du canal de suez, qui devint
la voie maritime qui relia l'orient à l'occident.
Commentaire.
On ne peut comprendre la personnalité de ce grand homme qu'en se référant à l'enseignement
et à l'éducation spirituelle qui le rattache à la voie initiatique de l'ésotérisme islamique, le
soufisme. Derrière le combattant du « djihâd mineur » contre l'ennemi du dehors qui
dévastait alors son pays, se dévoile l'homme mystique dont la vie intime ne fut qu'un long
combat contre l'infidélité que tout homme porte en lui : c'est le sens de la grande guerre
sainte « al jihâd al-akbar ».
Ses écrits, son expérience, sont des témoignages vivant de la fidélité et de la continuité de
cette voie soufie Mohammadienne. La voie du milieu où le temporel et le spirituel se fondent
l'un dans l'autre et d'où émerge l'Homme, le serviteur parfait « al insân al kâmil ».
Cela nous invite à méditer les paroles de l'Émir illustrant le pur amour. Le qualificatif de
serviteur aimant auquel Dieu s'adresse est, pour les soufis, la désignation de l'état
primordial, la nature parfaite et originelle de tous les prophètes et de tous les saints et les
amis de Dieu (awilya'Allah). Illustrant au plus haut degré la relation subtile entre le relatif
et l'absolu. Dans le Mawqif numéro sept, il écrit « Dieu m'a ravi à mon moi [illusoire] et m'a
rapproché de mon « moi » [réel] et la disparition de la terre a entraîné celle du ciel. Le tout et
la partie se sont confondus. La verticale (tûl) et l'horizontale (`ard) se sont anéanties... et les
couleurs sont revenues à la pure blancheur primordiale. Le voyage a atteint son terme et ce
qui est autre que Lui a cessé d'exister. Toute attribution (idâfât), tout aspect (i'tibârât),
toute relation (nisab) étant abolis, l'état originel est rétabli. »
Cet état de servitude de l'amoureux n'est en fait que la conséquence de l'amour primordial
que Dieu porte à Sa créature dont les voiles de l'illusion et de la séparation sont tombées.
Son âme a la certitude que Dieu est le seul agent d'où procède chaque acte. Celui qui réalise
qu'il ne possède n être ni agir s'élève et atteint cet état originel. Il sait que la réalité
essentielle de lui-même n'est rien d'autre que Dieu. Son état de serviteur manifeste la forme
parfaite de l'adoration qui est due à Dieu en tant que Seigneur d' ou tout émane et vers qui
tout revient.
Il s'aperçoit alors que sa quête, sa recherche, son approche et enfin l'union à la Présence
divine, sans nul intermédiaire, ne sont que l'accomplissement de la volonté et du désir divin
prescrit dans la «pré-éternité", et scellé dans le pacte originel ou l'être était dans l'Unité. Cet
appel du Divin n'est entendu par l'âme qu'une fois qu'elle s'éveille à cette réalité antérieure
inscrite en elle. Le cheminant accède à l'état de certitude (al yaqîn) à travers l'expérience
spirituelle authentique dont le modèle parfait sont les envoyés. Ils sont les guides, les
messagers de l'éveil, invitant à se ressouvenir du divin inscrit au profond de l'âme.
C'est parmi ces hommes, qu'Il s'attribut expressément, qu'Il choisit ses serviteurs et ses amis.
Hadith : Dieu dit : « J'aime mon serviteur et mon serviteur M'aime. Quant il se rapproche de
Moi avec empressement, Je me rapproche de lui avec plus encore d'empressement. Jusqu'à ce
que Je sois son ouïe, sa vue... » Pour ces serviteurs de Dieu, leurs actions, méditations, n'ont
de sens que dans le culte pur qu'ils Lui rendent.
Aucune récompense, aucun désir matériel ou spirituel ici-bas ou dans l'au-delà ne viennent
les distraire ou s'interposer entre Lui et eux. Ni la détresse, la faim, la soif, l'épuisement, où
l'humiliation, ni l'accomplissement d’oeuvres pieuses qui méritent le paradis et ses douceurs
ne retiennent leur attention. Pour eux, seul, comptent l’agrément divin et la contemplation
de sa Face majestueuse. Comment peuvent ils accorder la moindre attention à ce qui devient
pour eux qu’illusions éphémères en dehors de Sa face ? Cela équivaudrait pour eux à tomber
dans l’associationnisme, l’idolatrie et vicier la relation qui les unit à leur Seigneur. Car le
culte qu’ils vouent à Dieu seul est fait essentiellement de reconnaissance. Ils Le louent
perpétuellement par la langue et le coeur pour ce qu’Il fût, ce qu’Il est et ce qu’Il sera.
Paru dans « La Vie » Août 2001
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Re: Emir Abdelkader ibn Mohieddine…El Hachemi
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