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Impact de la révolution algérienne
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algeriedrs :: Histoire et actualité Algérienne :: Actualité Politique Algérienne :: L'Algérie après l'indépendance (1962)
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Impact de la révolution algérienne
Impact de la révolution algérienne sur les mouvements de libération
Samedi 31 Octobre 2009 -- S’il y a une révolution qui a influencé le mouvement des peuples colonisés durant le XXe siècle, c’est bien la révolution algérienne. Qu’ils soient en Afrique ou en Asie, les peuples colonisés et opprimés considéraient la révolution du 1er Novembre 1954 comme la référence par excellence du combat pour la liberté et la dignité humaines. Cette dimension universelle de la révolution de Novembre 1954 est intimement liée à la proclamation du 1er Novembre qui a mis l’accent sur ces valeurs de justice sociale et d’équité, d’un côté, et de respect de l’authenticité et la promotion de la modernité de l’autre. Ce savant dosage entre le substrat culturel national et les valeurs universalistes et modernes a conféré à la révolution algérienne une aura extraordinaire. Et c’est cette aura qui va inspirer les autres peuples qui aspiraient au recouvrement de leur souveraineté nationale et à la mise à mort du système colonial raciste et criminel. Déjà et durant la lutte du peuple algérien, de nombreux peuples colonisés et des pays sous protectorat et tutelle ont bénéficié de l’«effet algérien». Les deux pays maghrébins, Maroc et Tunisie, ainsi que les colonies de l’Afrique «française» ont «réglé» le problème de la colonisation. En effet, cette décolonisation pacifique avait pour arrière-plan la concentration de l’effort de guerre français sur la seule Algérie combattante. Mais c’est après l’indépendance du pays que la révolution algérienne trouvera véritablement un Etat et une politique pour porter les idéaux de Novembre 1954 au firmament. Dès juillet 1962, et dans l’ambiance quasi mystique de l’indépendance au prix d’un million et demi de martyrs, Alger s’est transformée en Mecque des révolutionnaires. Qu’ils soient Latino-Américains, Africains, Asiatiques, les révolutionnaires du monde entier convergeaient en direction de la capitale algérienne. La symbolique de novembre, de la lutte et surtout de son prix était devenue la bible de tout mouvement de libération. L’ANC sud-africain n’était-il pas calqué sur le modèle du FLN algérien ? Nelson Mandela, son leader, ne s’est-il pas entraîné an Algérie en 1962 avant sa capture la même année ? À sa libération, le futur premier président de la nation «arc-en-ciel» est retourné en Algérie en 1990. Pour marquer son attachement aux idéaux universels de Novembre 1954, le héros sud-africain a déclaré : «Je suis algérien, je suis arabe, je suis musulman !» Nelson Mandela a voulu affirmer l’impact de l’Algérie et de sa révolution sur la lutte du peuple sud-africain contre l’apartheid.
En Afrique, le modèle algérien a fait des émules. Les peuples de l’Afrique lusophone ont non seulement appliqué les méthodes du FLN-ALN sur le terrain, mais ont trouvé aussi en l’Algérie un pays qui a pris à bras-le-corps leur combat contre le colonialisme portugais. C’est d’ailleurs au leader capverdien Amilcar Cabral que revient la fameuse phrase : «Alger est la Mecque des révolutionnaires». Et ces derniers étaient nombreux à avoir trouvé refuge à Alger. Che Guevara, Samora Machel et Yasser Arafat, entre autres, ont été influencés par les idéaux de la proclamation du 1er Novembre 1954 et ont porté auprès des peuples qu’ils guidaient cette flamme allumée par une poignée de jeunes nationalistes algériens. L’aventure révolutionnaire du Che s’est inspirée du modèle algérien, que ce soit en Afrique ou en Amérique latine, le Frelimo au Mozambique, l’ANC en Afrique du Sud, le Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC) de Cabral, le ZANU de Mugabe au Zimbabwe, l’OLP de Yasser Arafat ont tous non seulement bénéficié de l’aide et du concours de l’Etat algérien, mais ont véhiculé également en leur sein et à travers leurs combats respectifs les idéaux de la révolution algérienne. Ainsi, pour tous les peuples opprimés et colonisés, l’évocation de la révolution algérienne signifie l’espérance en l’aboutissement du combat libérateur, tant était idéalisée l’épopée des révolutionnaires algériens et magnifié le sacrifice du million et demi de martyrs. Aujourd’hui, Palestiniens et Sahraouis continuent de s’inspirer de l’expérience algérienne. Si pour le peuple sahraoui, le combat est au-dessus de toute autre considération, pour le peuple palestinien, les dissensions internes entre les différents mouvements minent la démarche libératrice et hypothèque lourdement l’avenir de l’idéal. D’ailleurs, les interlocuteurs d’un tel mouvement palestinien ou de l’autre ne cessent de leur répéter : «Faites taire vos dissensions, faites comme les Algériens, unissez-vous d’abord, le combat ne sera que plus facile !» .
http://www.algeria.com/
Samedi 31 Octobre 2009 -- S’il y a une révolution qui a influencé le mouvement des peuples colonisés durant le XXe siècle, c’est bien la révolution algérienne. Qu’ils soient en Afrique ou en Asie, les peuples colonisés et opprimés considéraient la révolution du 1er Novembre 1954 comme la référence par excellence du combat pour la liberté et la dignité humaines. Cette dimension universelle de la révolution de Novembre 1954 est intimement liée à la proclamation du 1er Novembre qui a mis l’accent sur ces valeurs de justice sociale et d’équité, d’un côté, et de respect de l’authenticité et la promotion de la modernité de l’autre. Ce savant dosage entre le substrat culturel national et les valeurs universalistes et modernes a conféré à la révolution algérienne une aura extraordinaire. Et c’est cette aura qui va inspirer les autres peuples qui aspiraient au recouvrement de leur souveraineté nationale et à la mise à mort du système colonial raciste et criminel. Déjà et durant la lutte du peuple algérien, de nombreux peuples colonisés et des pays sous protectorat et tutelle ont bénéficié de l’«effet algérien». Les deux pays maghrébins, Maroc et Tunisie, ainsi que les colonies de l’Afrique «française» ont «réglé» le problème de la colonisation. En effet, cette décolonisation pacifique avait pour arrière-plan la concentration de l’effort de guerre français sur la seule Algérie combattante. Mais c’est après l’indépendance du pays que la révolution algérienne trouvera véritablement un Etat et une politique pour porter les idéaux de Novembre 1954 au firmament. Dès juillet 1962, et dans l’ambiance quasi mystique de l’indépendance au prix d’un million et demi de martyrs, Alger s’est transformée en Mecque des révolutionnaires. Qu’ils soient Latino-Américains, Africains, Asiatiques, les révolutionnaires du monde entier convergeaient en direction de la capitale algérienne. La symbolique de novembre, de la lutte et surtout de son prix était devenue la bible de tout mouvement de libération. L’ANC sud-africain n’était-il pas calqué sur le modèle du FLN algérien ? Nelson Mandela, son leader, ne s’est-il pas entraîné an Algérie en 1962 avant sa capture la même année ? À sa libération, le futur premier président de la nation «arc-en-ciel» est retourné en Algérie en 1990. Pour marquer son attachement aux idéaux universels de Novembre 1954, le héros sud-africain a déclaré : «Je suis algérien, je suis arabe, je suis musulman !» Nelson Mandela a voulu affirmer l’impact de l’Algérie et de sa révolution sur la lutte du peuple sud-africain contre l’apartheid.
En Afrique, le modèle algérien a fait des émules. Les peuples de l’Afrique lusophone ont non seulement appliqué les méthodes du FLN-ALN sur le terrain, mais ont trouvé aussi en l’Algérie un pays qui a pris à bras-le-corps leur combat contre le colonialisme portugais. C’est d’ailleurs au leader capverdien Amilcar Cabral que revient la fameuse phrase : «Alger est la Mecque des révolutionnaires». Et ces derniers étaient nombreux à avoir trouvé refuge à Alger. Che Guevara, Samora Machel et Yasser Arafat, entre autres, ont été influencés par les idéaux de la proclamation du 1er Novembre 1954 et ont porté auprès des peuples qu’ils guidaient cette flamme allumée par une poignée de jeunes nationalistes algériens. L’aventure révolutionnaire du Che s’est inspirée du modèle algérien, que ce soit en Afrique ou en Amérique latine, le Frelimo au Mozambique, l’ANC en Afrique du Sud, le Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC) de Cabral, le ZANU de Mugabe au Zimbabwe, l’OLP de Yasser Arafat ont tous non seulement bénéficié de l’aide et du concours de l’Etat algérien, mais ont véhiculé également en leur sein et à travers leurs combats respectifs les idéaux de la révolution algérienne. Ainsi, pour tous les peuples opprimés et colonisés, l’évocation de la révolution algérienne signifie l’espérance en l’aboutissement du combat libérateur, tant était idéalisée l’épopée des révolutionnaires algériens et magnifié le sacrifice du million et demi de martyrs. Aujourd’hui, Palestiniens et Sahraouis continuent de s’inspirer de l’expérience algérienne. Si pour le peuple sahraoui, le combat est au-dessus de toute autre considération, pour le peuple palestinien, les dissensions internes entre les différents mouvements minent la démarche libératrice et hypothèque lourdement l’avenir de l’idéal. D’ailleurs, les interlocuteurs d’un tel mouvement palestinien ou de l’autre ne cessent de leur répéter : «Faites taire vos dissensions, faites comme les Algériens, unissez-vous d’abord, le combat ne sera que plus facile !» .
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Re: Impact de la révolution algérienne
La Révolution exemplaire du peuple algérien a commencé le 1er novembre 1954
Cette date importante dans l’histoire de l’Algérie signa l’acte de naissance d’une révolution exemplaire dans les annales des mouvements de libération des peuples. Elle fut l’œuvre du peuple algérien contre l’ordre colonial abject et inhumain qui, au nom des grandes puissances ivres de pouvoir et de conquêtes, sévissait contre des peuples pour s’accaparer leurs terres et leurs richesses. C’était le lot de tant de pays africains, dont l’Algérie, convoitée par l’empire colonial français.
Soumis par la brutalité des armes et enchaîné par l’odieux code de l’indigénat qui le dépouillait de ses droits et de ses biens, le peuple algérien a subi, depuis l’invasion française de1830, les pires sévices de l’impitoyable système colonial. Toutes ses révoltes de résistance à l’occupation furent écrasées dans le sang. Des villages entiers ont été exterminés et les combattants algériens assassinés ou déportés sans espoir de retour dans des Îles lointaines, en nouvelle Calédonie. Leur voyage se faisait dans d’atroces conditions, similaires à celles des Africains qu’on transformait en esclaves au service des conquérants de la « Nouvelle Amérique ». Peu d’entre eux y survivaient.
Alors qu’on estimait à quelques 3 millions d’individus la population algérienne avant l’invasion de l’occupant français, ce nombre a été réduit d’un tiers en moins de 20 ans par l’armée coloniale. Celle-ci multiplia méthodiquement carnages et massacres avec l’objectif de décimer les populations autochtones et permettre aux colons français de s’installer sur les territoires ainsi vidés de leurs habitants.
L’enfer colonial s’est poursuivi pour plusieurs générations d’Algériens qui vécurent séquestrées et martyrisées dans leur propre pays, et ce jusqu’à l’indépendance en 1962. Pourtant, forcée par le nouveau contexte international de l’après-guerre et les accords de Genève à l’effet d’interdire toute forme de travaux forcés, la France avait dû abolir en 1946 le code de l’indigénat en vigueur dans ses colonies, mais pas en Algérie, où le peuple ne devait absolument pas caresser le rêve de la liberté. Pour ce faire, et au nom de l’Algérie française, des moyens de guerre colossaux furent dépêchés sur le sol Algérien et les rangs de l’armée coloniale atteignirent 500 000 soldats pour tuer la Révolution algérienne alors qu’ils étaient 40 000 avant son déclenchement. La France voyait bien que le destin de l’empire colonial se jouait sur la terre algérienne et elle se donnait les moyens de briser cette révolution et empêcher de s’accomplir l’indépendance de cette colonie. Mais, malgré tout son arsenal militaire sophistiqué, elle ne parviendra pas à stopper le cours de l’histoire décidé par un peuple avide de liberté et, le 5 juillet 1962, l’Algérie célébra son indépendance.
Et si on parle de Révolution exemplaire, c’est tout simplement parce que la résistance et le combat du peuple algérien débordèrent très vite les frontières du pays pour se répandre en exemple chez d’autres peuples colonisés, en particulier les voisins africains, qui survivaient sous domination des empires français et britannique. Autant dire que la guerre de libération que le peuple algérien a mené contre la puissante armée française a été un élément majeur dans l’effondrement de l’édifice colonial français, dont la cruauté s’affichait enfin devant le monde entier. Cette guerre a duré 7 ans et a fait plus d’un million de victimes algériennes. Elle fut l’une des plus atroces guerres livrées par l’armée coloniale française; une armée d’autant plus frustrée qu’elle venait de subir une cuisante défaite en Indochine, et donc résolue à se refaire sur le cadavre algérien pour que vive le mythe de « l’Algérie française » quels qu’en soient le prix et les moyens. Et parmi ces moyens, un large éventail de pratiques et de crimes de guerres, allant des enfumades de villageois, qui ont fait la gloire des généraux français dès les premières années de la colonisation, (l’apogée de l’empire), au système de la torture méthodique et barbare des années 60, qui a éclaboussé les généraux de la relève, et contribué au déclin de l’empire colonial. Pourtant, toute cette chronologie de crimes n’a pas empêché les parrains du colonialisme de le réhabiliter par la voie officielle de la France en adoptant une loi (23 février 2005) reconnaissant ses aspects positifs, alors que ses millions de victimes continuent de lutter pour le faire reconnaître comme un crime contre l’humanité au même titre que l’esclavage.
Après 132 ans de noirceur coloniale, le peuple algérien pouvait s’imprégner de la lumière de la liberté. Enfin, il est maître chez lui et peut décider de son destin. Du moins le croyait-il, naïvement. Hélas, les choses s’annoncent bien différentes et les Algériens seront vite confrontés à l’adversité du néocolonialisme. Même, vaincues politiquement, les puissances coloniales gardaient une capacité de nuisance tout aussi fatale pour les nouvelles et fragiles indépendances africaines. Leur système colonial mua rapidement en néocolonial et se déploya, telle une pieuvre, infiltrant ses tentacules dans les diverses sphères des États naissants, parasitant tous projets d’émancipation réelle. C’est sur le plan économique que les puissances coloniales ont décidé de sévir, notamment, en créant le négoce d’une coopération toute spécifique, destinée essentiellement à garantir leurs intérêts, en dépouillant peu à peu la souveraineté de leurs anciennes colonies. L’évolution de la situation autant en Algérie que dans le reste de l’Afrique durant ces 50 dernières années « d’indépendance » témoigne de cette volonté des grandes puissances de garder sous leur contrôle les richesses de ces pays, notamment en créant les dissensions entres les groupes de la société, en favorisant l’instabilité et/ou la mauvaise gouvernance ainsi que l’émergence des dictatures garantes de leurs intérêts au détriment de leur peule. Il n’y a qu’à penser à ces dictateurs criminels qui répriment et affament leurs peuples, particulièrement en Afrique, pillent leur pays pour édifier des fortunes personnelles colossales et se pavanent dans le monde sous les ailes protectrices des « mères patries » d’autrefois.
Cependant, cet injuste statu quo, qui a substitué le protectorat de fait aux indépendances, ne saurait survivre aux aspirations des jeunes générations africaines qui ont soif de liberté et de démocratie. Et en Algérie, gronde, de plus en fort, la révolte du peuple spolié des acquis de sa Révolution. Désormais, la démocratie ne sera plus un leurre sur la terre algérienne. Elle devient possible grâce à la volonté du peuple et au contexte international qui a destitué le monopole des grandes puissances sur les affaires africaines et algériennes. La mondialisation a permis l’émergence d’autres forces économiques favorisant de fait l’avènement d’un nouvel ordre mondial qui fera place au dialogue et à la solidarité entre les peuples. En diversifiant leurs échanges, notamment en faisant affaire avec de nouveaux partenaires économiques, à l’exemple de la Chine, du Brésil et d’autres, l’Algérie et plusieurs autres pays africains pourront se libérer de l’emprise des parrains du néocolonialisme et construire une saine coopération qui bénéficie enfin à leur pays. Ce n’est que de cette façon que l’indépendance algérienne, telle que voulue par sa Révolution exemplaire, pourra prendre son envol et permettre au peuple algérien de vivre en démocratie dans un État de droit, conformément à l’esprit de la Déclaration du 1er novembre 1954 qui reflètent ses aspirations.
Zehira Houfani Berfas, écrivaine.
Publiés par Mondialisation.ca
Cette date importante dans l’histoire de l’Algérie signa l’acte de naissance d’une révolution exemplaire dans les annales des mouvements de libération des peuples. Elle fut l’œuvre du peuple algérien contre l’ordre colonial abject et inhumain qui, au nom des grandes puissances ivres de pouvoir et de conquêtes, sévissait contre des peuples pour s’accaparer leurs terres et leurs richesses. C’était le lot de tant de pays africains, dont l’Algérie, convoitée par l’empire colonial français.
Soumis par la brutalité des armes et enchaîné par l’odieux code de l’indigénat qui le dépouillait de ses droits et de ses biens, le peuple algérien a subi, depuis l’invasion française de1830, les pires sévices de l’impitoyable système colonial. Toutes ses révoltes de résistance à l’occupation furent écrasées dans le sang. Des villages entiers ont été exterminés et les combattants algériens assassinés ou déportés sans espoir de retour dans des Îles lointaines, en nouvelle Calédonie. Leur voyage se faisait dans d’atroces conditions, similaires à celles des Africains qu’on transformait en esclaves au service des conquérants de la « Nouvelle Amérique ». Peu d’entre eux y survivaient.
Alors qu’on estimait à quelques 3 millions d’individus la population algérienne avant l’invasion de l’occupant français, ce nombre a été réduit d’un tiers en moins de 20 ans par l’armée coloniale. Celle-ci multiplia méthodiquement carnages et massacres avec l’objectif de décimer les populations autochtones et permettre aux colons français de s’installer sur les territoires ainsi vidés de leurs habitants.
L’enfer colonial s’est poursuivi pour plusieurs générations d’Algériens qui vécurent séquestrées et martyrisées dans leur propre pays, et ce jusqu’à l’indépendance en 1962. Pourtant, forcée par le nouveau contexte international de l’après-guerre et les accords de Genève à l’effet d’interdire toute forme de travaux forcés, la France avait dû abolir en 1946 le code de l’indigénat en vigueur dans ses colonies, mais pas en Algérie, où le peuple ne devait absolument pas caresser le rêve de la liberté. Pour ce faire, et au nom de l’Algérie française, des moyens de guerre colossaux furent dépêchés sur le sol Algérien et les rangs de l’armée coloniale atteignirent 500 000 soldats pour tuer la Révolution algérienne alors qu’ils étaient 40 000 avant son déclenchement. La France voyait bien que le destin de l’empire colonial se jouait sur la terre algérienne et elle se donnait les moyens de briser cette révolution et empêcher de s’accomplir l’indépendance de cette colonie. Mais, malgré tout son arsenal militaire sophistiqué, elle ne parviendra pas à stopper le cours de l’histoire décidé par un peuple avide de liberté et, le 5 juillet 1962, l’Algérie célébra son indépendance.
Et si on parle de Révolution exemplaire, c’est tout simplement parce que la résistance et le combat du peuple algérien débordèrent très vite les frontières du pays pour se répandre en exemple chez d’autres peuples colonisés, en particulier les voisins africains, qui survivaient sous domination des empires français et britannique. Autant dire que la guerre de libération que le peuple algérien a mené contre la puissante armée française a été un élément majeur dans l’effondrement de l’édifice colonial français, dont la cruauté s’affichait enfin devant le monde entier. Cette guerre a duré 7 ans et a fait plus d’un million de victimes algériennes. Elle fut l’une des plus atroces guerres livrées par l’armée coloniale française; une armée d’autant plus frustrée qu’elle venait de subir une cuisante défaite en Indochine, et donc résolue à se refaire sur le cadavre algérien pour que vive le mythe de « l’Algérie française » quels qu’en soient le prix et les moyens. Et parmi ces moyens, un large éventail de pratiques et de crimes de guerres, allant des enfumades de villageois, qui ont fait la gloire des généraux français dès les premières années de la colonisation, (l’apogée de l’empire), au système de la torture méthodique et barbare des années 60, qui a éclaboussé les généraux de la relève, et contribué au déclin de l’empire colonial. Pourtant, toute cette chronologie de crimes n’a pas empêché les parrains du colonialisme de le réhabiliter par la voie officielle de la France en adoptant une loi (23 février 2005) reconnaissant ses aspects positifs, alors que ses millions de victimes continuent de lutter pour le faire reconnaître comme un crime contre l’humanité au même titre que l’esclavage.
Après 132 ans de noirceur coloniale, le peuple algérien pouvait s’imprégner de la lumière de la liberté. Enfin, il est maître chez lui et peut décider de son destin. Du moins le croyait-il, naïvement. Hélas, les choses s’annoncent bien différentes et les Algériens seront vite confrontés à l’adversité du néocolonialisme. Même, vaincues politiquement, les puissances coloniales gardaient une capacité de nuisance tout aussi fatale pour les nouvelles et fragiles indépendances africaines. Leur système colonial mua rapidement en néocolonial et se déploya, telle une pieuvre, infiltrant ses tentacules dans les diverses sphères des États naissants, parasitant tous projets d’émancipation réelle. C’est sur le plan économique que les puissances coloniales ont décidé de sévir, notamment, en créant le négoce d’une coopération toute spécifique, destinée essentiellement à garantir leurs intérêts, en dépouillant peu à peu la souveraineté de leurs anciennes colonies. L’évolution de la situation autant en Algérie que dans le reste de l’Afrique durant ces 50 dernières années « d’indépendance » témoigne de cette volonté des grandes puissances de garder sous leur contrôle les richesses de ces pays, notamment en créant les dissensions entres les groupes de la société, en favorisant l’instabilité et/ou la mauvaise gouvernance ainsi que l’émergence des dictatures garantes de leurs intérêts au détriment de leur peule. Il n’y a qu’à penser à ces dictateurs criminels qui répriment et affament leurs peuples, particulièrement en Afrique, pillent leur pays pour édifier des fortunes personnelles colossales et se pavanent dans le monde sous les ailes protectrices des « mères patries » d’autrefois.
Cependant, cet injuste statu quo, qui a substitué le protectorat de fait aux indépendances, ne saurait survivre aux aspirations des jeunes générations africaines qui ont soif de liberté et de démocratie. Et en Algérie, gronde, de plus en fort, la révolte du peuple spolié des acquis de sa Révolution. Désormais, la démocratie ne sera plus un leurre sur la terre algérienne. Elle devient possible grâce à la volonté du peuple et au contexte international qui a destitué le monopole des grandes puissances sur les affaires africaines et algériennes. La mondialisation a permis l’émergence d’autres forces économiques favorisant de fait l’avènement d’un nouvel ordre mondial qui fera place au dialogue et à la solidarité entre les peuples. En diversifiant leurs échanges, notamment en faisant affaire avec de nouveaux partenaires économiques, à l’exemple de la Chine, du Brésil et d’autres, l’Algérie et plusieurs autres pays africains pourront se libérer de l’emprise des parrains du néocolonialisme et construire une saine coopération qui bénéficie enfin à leur pays. Ce n’est que de cette façon que l’indépendance algérienne, telle que voulue par sa Révolution exemplaire, pourra prendre son envol et permettre au peuple algérien de vivre en démocratie dans un État de droit, conformément à l’esprit de la Déclaration du 1er novembre 1954 qui reflètent ses aspirations.
Zehira Houfani Berfas, écrivaine.
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