algeriedrs
Bienvenue sur le forum non officiel de l'Etoile Nord-Africaine;

Afin de profiter pleinement de certains sujets sur le forum, merci de vous identifier si vous êtes déjà membre ou de rejoindre notre espace si vous ne l'êtes pas encore.

Relations saoudo-américaines 120px-10

http://www.intervalle-dz.com/


Rejoignez le forum, c’est rapide et facile

algeriedrs
Bienvenue sur le forum non officiel de l'Etoile Nord-Africaine;

Afin de profiter pleinement de certains sujets sur le forum, merci de vous identifier si vous êtes déjà membre ou de rejoindre notre espace si vous ne l'êtes pas encore.

Relations saoudo-américaines 120px-10

http://www.intervalle-dz.com/
algeriedrs
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Sondage
Derniers sujets
»  Direction de la Sécurité Intérieure (D.S.I)
Relations saoudo-américaines EmptyVen 26 Avr - 16:27 par ZIGHOUD15

» Guide 2013 de Recrutement de l’Armée Algérienne
Relations saoudo-américaines EmptyVen 26 Avr - 15:19 par ZIGHOUD15

» National security2 of Algéria
Relations saoudo-américaines EmptyVen 26 Avr - 15:14 par ZIGHOUD15

» National security2 of Algéria
Relations saoudo-américaines EmptyLun 20 Fév - 15:04 par ZIGHOUD15

» Les exercices militaires russo-biélorusse
Relations saoudo-américaines EmptyMer 28 Sep - 16:45 par ZIGHOUD15

» nouvelle grille de lecture du monde
Relations saoudo-américaines EmptySam 20 Aoû - 18:47 par ZIGHOUD15

» Lobbyisme et démocratie
Relations saoudo-américaines EmptySam 19 Mar - 9:19 par ZIGHOUD15

» La fin des « guerres à bon marché » pour les États-Unis
Relations saoudo-américaines EmptyJeu 10 Mar - 14:04 par ZIGHOUD15

» BRICS
Relations saoudo-américaines EmptyJeu 10 Mar - 13:58 par ZIGHOUD15

» LA MATRICE DU TERRORISME
Relations saoudo-américaines EmptyVen 10 Sep - 20:41 par ZIGHOUD15

» Dhû-l-Qarnayn ou le bicornu ....
Relations saoudo-américaines EmptySam 21 Aoû - 22:46 par ZIGHOUD15

» Définition et conception ?!
Relations saoudo-américaines EmptyLun 21 Juin - 17:39 par abdelmalek

» Gendarmerie Nationale
Relations saoudo-américaines EmptySam 19 Juin - 12:12 par abdelmalek

» Département du Renseignement et de la Sécurité (DRS)
Relations saoudo-américaines EmptyMer 16 Juin - 10:31 par abdelmalek

» إنتخابات الجزائر الجددة
Relations saoudo-américaines EmptyMar 24 Sep - 1:02 par Sphinx

» Zouaves ! qui sont ?
Relations saoudo-américaines EmptyDim 22 Sep - 22:22 par Sphinx

» Les alliés locaux de la colonisation algérienne
Relations saoudo-américaines EmptyMar 25 Juin - 22:18 par Sphinx

» Carthage et l'occident ...
Relations saoudo-américaines EmptyVen 21 Juin - 21:38 par Sphinx

» الأمير عبد القاد ر بن محي الدین
Relations saoudo-américaines EmptyLun 17 Juin - 23:35 par Sphinx

» Wilaya 5 historique en Oranies ( 1954/1962 )
Relations saoudo-américaines EmptySam 6 Oct - 19:16 par Sphinx

» dépenses militaires mondiales
Relations saoudo-américaines EmptyDim 6 Mai - 16:38 par ZIGHOUD15

» algerian barkhane la citadelle
Relations saoudo-américaines EmptyVen 27 Avr - 16:27 par ZIGHOUD15

» cabale
Relations saoudo-américaines EmptyMer 25 Avr - 16:06 par ZIGHOUD15

Galerie


Relations saoudo-américaines Empty
Mai 2024
DimLunMarMerJeuVenSam
   1234
567891011
12131415161718
19202122232425
262728293031 

Calendrier Calendrier

Connexion

Récupérer mon mot de passe

Le Deal du moment : -20%
-20% Récupérateur à eau mural 300 ...
Voir le deal
79 €
-39%
Le deal à ne pas rater :
Ordinateur portable ASUS Chromebook Vibe CX34 Flip
399 € 649 €
Voir le deal

Relations saoudo-américaines

Aller en bas

Personne à contacter Relations saoudo-américaines

Message par Syfou Mar 30 Aoû - 1:56

Chronologie;Relations saoudo-américaines

Profondes divergences américano-saoudiennes au sujet de l’Egypte :
Abdallah se tient aux côtés de Moubarak et se tourne vers Téhéran.


La conversation entre le Président Barack Obama et le Roi saoudien Abdallah, tôt ce jeudi 10 février, a été la plus acerbe qu'un Président américain ait jamais eue avec un dirigeant arabe, selon les sources moyen-orientales de Debkafile. Ils ont connu une brouille très grave, à propos de la crise égyptienne qui a, à ce point, mis en colère le roi que plusieurs sources américaines et moyen-orientales ont rapporté qu’il en avait subi une attaque cardiaque. Des rumeurs selon lesquelles il en serait mort ont secoué le monde de la finance et les marchés pétroliers, ce matin, puis ont été démenties par un conseiller de la famille régnante. Plusieurs sources du Golfe ont précisé qu’il avait eu des attaques cardiaques par le passé.

Ces sources ont dévoilé que l’appel qu’Obama a lancé à Abdallah, qui est juste en train de récupérer d’une convalescence, suite à une opération chirurgicale, dans son palais au Maroc, a plongé leurs relations dans une crise profonde et mis en péril l’édifice tout entier des politiques américaines concernant l’Iran et le Moyen-Orient.

Le roi a fustigé le Président à cause de son traitement de l’Egypte et de son Président Hosni Moubarak, en le qualifiant « de désastre » qui allait générer l’instabilité dans la région et mettre en péril tous les dirigeants arabes modérés et leurs régimes, qui ont soutenu les Etats-Unis jusqu’à présent. Abdallah a pris Obama en défaut, disant qu'il cherchait à enterrer vivant l’allié le plus fidèle de l’Amérique dans le monde arabe et a juré que si les Etats-Unis continuaient à essayer de se débarrasser de Moubarak, la famille royale saoudienne utiliserait toutes ses ressources pour défaire les plans de Washington concernant l’Egypte et annuler leurs conséquences.

Selon des sources du renseignement britannique à Londres, le Roi saoudien a promis de couvrir les pertes de l’Egypte si Washington interrompait son assistance militaire et économique pour forcer Moubarak à démissionner. Il aurait personnellement ordonné au Trésor saoudien de transférer au dirigeant égyptien dans l’embarras les sommes exactes dont il a besoin pour que lui-même et son armée résistent aux pressions américaines.

A travers toutes les péripéties, les hauts et les bas observés dans les relations saoudo-américaines, depuis les années 1950, aucun dirigeant saoudien n’a jamais menacé de se lancer dans l’action directe contre la politique américaine.

Une source saoudienne de première importance a déclaré au Times londonien que « Moubarak et le Roi Abdallah ne sont pas simplement des alliés, ils sont aussi des amis proches, et [que] le Roi ne s’est pas résigné à voir son ami se faire éjecté comme un malpropre et humilié ».

Assurément, ajoutent nos sources, le roi âgé de 87 ans est paniqué à l’idée que, dans l’éventualité d’une situation se développant en Arabie Saoudite, à l’instar du soulèvement égyptien, Washington se débarrasse de lui ni plus ni moins qu’il ne le fait avec Moubarak.

Les sources de Debkafile, proches du renseignement, ajoutent que ce remplacement de l’assistance à l’Egypte, n’a pas été la seule carte qu’Abdallah a sortie de sa manche. Il a informé Obama que, dès à présent et sans attendre la suite des évènements en Egypte ni la réponse américaine, il avait ordonné de mettre en route le processus visant à élever le niveau des relations diplomatiques et militaires entre Riyad et Téhéran. Des invitations ont été adressées par Riyad pour que des délégations iraniennes se rendent en visite dans les principales villes saoudiennes.

Abdallah a insisté sur le fait qu’il avait plus d’un os à ronger, en ce qui concerne Obama. Le roi a accusé le Président américain d’avoir non seulement tourné le dos à Moubarak, mais également à un autre allié américain assiégé, l’ancien Premier Ministre Saad Hariri, quand il a été destitué par le supplétif de l’Iran, le Hezbollah.

Nos sources à Washington rapportent que tous les efforts réalisés par le Président Obama afin d’apaiser le roi saoudien et expliquer sa politique vis-à-vis de l’Egypte ont essuyé une fin de non-recevoir [littéralement : sont tombées dans de sourdes oreilles].

Des sources arabes à Londres ont rapporté mardi 8 février, qu’un émissaire spécial de la Présidence américaine a été expédié au Maroc, porteur d’un message d’explication au roi. Il a, purement et simplement, été renvoyé. Ceci n’est, cependant pas confirmé par des sources américaines ni saoudiennes.

L’initiative de dialogue entre Riyad et Téhéran est la conséquence la plus dramatique pour la région qui découle de la crise en Egypte. C’est une véritable bénédiction pour les Ayatollahs, qui assistent au spectacle de ces régimes pro-occidentaux en train de disparaître sous le poids de soulèvements intérieurs, ou se détourner des Etats-Unis, comme l’Arabie Saoudite est en train de le faire maintenant.

Ce développement est aussi d’une importance capitale pour Israël. L’étroite amitié entre l’Arabie Saoudite et le régime Moubarak concorde nettement avec l’alignement du Premier Ministre Binyamin Netanyahou sur l’Egypte et leur a fourni des dénominateurs communs sur le plan politique. L’ouverture de la porte, par l’Arabie saoudite, à l’avancée iranienne vers la Mer Rouge et le Canal de Suez resserre l’étau iranien autour d’Israël.

Des signes de friction entre Washington et Riyad étaient notables cette semaine, même avant le coup de téléphone du Président Obama au roi Abdallah. Plusieurs médias américains ont relaté la découverte selon laquelle les réserves pétrolières saoudiennes étaient beaucoup moindres qu’estimées auparavant. Et les médias saoudiens ont lancé de gros titres, de façon tout-à-fait inhabituelles, alléguant que l’Ambassade américaine et le consulat à Dahran payaient leurs sous-traitants des salaires de misère, de 4, 3 $ par jour pour le travail d'entretien et de nettoyage et 3, 3 $ par jour pour des travaux de jardinage.

http://lessakele.over-blog.fr


Arabie saoudite : est-il nécessaire de redéfinir le partenariat avec Washington ?

Les relations saoudo-américaines enregistrent une dégradation continue, rendue plus acerbe par les développements récents au sein du monde arabe.

- Riyadh reproche à Washington son peu de détermination à endiguer ce qui est perçu comme la menace la plus pressante sur le Royaume : l’ingérence accrue de Téhéran dans les affaires régionales, son influence demeurée intacte malgré sa stigmatisation sur la scène internationale, le maintien de son potentiel militaire. L’Arabie saoudite est ainsi intervenue directement à Bahreïn, aux côtés des Emirats arabes unis et du Qatar, au prétexte à peine dissimulé de contrer un complot iranien contre le Royaume des deux mers ;

- prisonnier d’un traditionnel réflexe obsidional, Riyadh a souffert la perte de deux alliés : les présidents Ben Ali et Moubarak. A cet égard, le Royaume a mal ressenti l’abandon d’Hosni Moubarak par l’administration américaine, soutien fidèle du Royaume et de Washington. Les dirigeants saoudiens sont ainsi renseignés sur la détermination américaine à leur venir en secours en cas de révolte en Arabie saoudite ;

- au titre des reproches récurrents adressés par Riyadh, encore et toujours, l’échec du processus de paix au Proche-Orient que la démission récente de l’envoyé spécial américain, George Mitchell, illustre au plus haut point ;

- Riyadh ne peut comprendre les appels à la modération lancés par Washington aux dirigeants bahreïnis ; vu de Riyadh l’ordre établi doit perdurer à Manama, comme dans tout le Golfe figé en dehors de l’histoire. Plus généralement, l’Arabie saoudite saisit difficilement les contours mal définis de la politique américaine dans un Moyen-Orient en recomposition et ne lui accorde que peu de crédit pour juguler l’axe tant craint et fantasmé : Téhéran-Damas-Beyrouth-Sud (Hezbollah)-Baghdad ? ;

- le retrait américain d’Iraq laissera un pays dominé politiquement par les chiites, plus enclins à se tourner vers Téhéran qu’à jouer le rôle traditionnellement dévolu à l’Iraq : celui de rempart contre l’Iran ;

- de leurs côtés, les Etats-Unis sont sans doute fondés à s’interroger sur l’implication de Riyadh auprès des salafistes et des radicaux sunnites à l’œuvre en Syrie et au Liban, sans manquer de s’interroger sur les projets de Riyadh en Egypte, en Tunisie et en Libye en soutien aux islamistes ; et sur les menées de l’Arabie saoudite pour enrayer la propagation de la démocratie dans ses murs et son environnement régional.

Le Conseil de coopération des Etats Arabes du Golfe, conduit par l’Arabie saoudite, son membre le plus puissant, ne manquera pas de chercher à réduire sa dépendance sécuritaire à l’égard des Etats-Unis, même si elle demeurera effective. De là, une explication partielle au projet d’extension du Conseil à la Jordanie et au Maroc.

Dans ce contexte délicat, Nawaf Obaid a signé, le 16 mai, dans les colonnes du Washington Post, un réquisitoire violent appelant à « recalibrer » le partenariat saoudo-américain et à se distancier d’une politique étrangère « mal guidée ». Nawaf Obaid est chercheur associé au Centre du Roi Fayçal pour la Recherche et les études islamiques, institution dirigée par le prince Turki al-Fayçal, fils de feu le roi Fayçal ; ancien chef des services saoudiens de renseignement (1977-2001) ; ancien ambassadeur à Londres (2002-2005) ; ancien ambassadeur à Washington (2005-2007). Le prince Turki est connu pour ses déclarations virulentes sur la politique américaine dans le monde arabe dont il a souvent dénoncé « l’incompétence et l’arrogance ». Privé de fonction officielle, Turki sert ainsi de porte-voix officieux aux autorités du Royaume.

Dans son article d’opinion, Obaid annonce une mutation profonde de la relation spéciale fondée sur l’échange pétrole contre sécurité qui entravait la liberté de décision de Riyadh ; désormais, le Royaume ne s’interdira pas de poursuivre son propre agenda, quitte à entrer en conflit avec les intérêts américains :

- Washington s’étant montrée peu fiable et peu volontaire, l’Arabie prendra la tête de l’offensive arabe contre l’Iran et ses alliés régionaux ;

- Riyadh luttera contre la déstabilisation des monarchies arabes (CCEAG, Jordanie, Maroc) par l’actuelle vague de contestation ;

- au Yémen, le Royaume s’attachera à permettre une transition ordonnée du pouvoir et une sortie digne du président Saleh ;

- en Iraq, l’Arabie continuera à s’opposer au gouvernement chiite de Nouri al-Maliki ; au Liban, Riyadh s’opposera à l’hégémonie du Hezbollah ; en Syrie, Riyadh veillera à ce que la transition s’opère en dehors de toute ingérence iranienne ;

- Riyadh exige la création d’un Etat palestinien avec Jérusalem comme capitale ;

- le budget saoudien de la défense et les effectifs des armées seront revus à la hausse ; un commandement nouveau coordonnera le déploiement éventuel de forces spéciales à l’étranger.

Le propos de l’auteur, innovant et brutal traduit-il son opinion propre, les aspirations de la classe dirigeante du « Royaume du silence », ou d’une partie de ses membres ? Nawaf Obaid n’est pas un inconnu et il n’en est pas à son premier coup d’éclat.

Jeune étudiant à la Kennedy School of Government (Harvard), Obaid avait publié, en 1998, une étude remarquée et énigmatique : « Comment améliorer les capacités du renseignement américain en Arabie saoudite » ; puis en 1999, une étude, dans la revue Middle-East Quarterly, dénonçant l’influence du mouvement wahhabite en Arabie saoudite. Après les attentats du 11 septembre, marqués par la participation de terroriste saoudiens influencés par le wahhabisme, Obaid déniait toute influence du courant wahhabite en Arabie saoudite.

A la nomination du prince Turki comme ambassadeur à Washington, successeur de l’inamovible prince Bandar bin Sultan (ambassadeur de 1983 à 2005), Obaid, à l’époque chercheur au Washington Institute for Near East Policy et au Center for Strategic and International Studies, devient conseiller privé de l’ambassadeur en charge des affaires de sécurité et d’énergie.

En novembre 2006, sous sa plume paraît un éditorial provocant dans le Washington Post, « Prendre pied en Iraq : les Saoudiens protégeront les sunnites si les Américains quittent le pays » où il menace d’une intervention massive saoudienne (financière et militaire) au profit des sunnites contre l’hégémonie chiite, quitte à provoquer une guerre régionale. Désavoué par le ministère saoudien des affaires étrangères, il est démis de ses fonctions à l’ambassade. Pourtant, nul doute qu’il ait pu écrire sans l’aval d’un haut responsable saoudien. En décembre 2006, l’ambassadeur Turki al-Fayçal démissionne précipitamment, semble-t-il pour dénoncer l’influence persistante de son prédécesseur Bandar, devenu président du conseil de sécurité nationale, dans la conduite de la relation bilatérale avec Washington, plus vraisemblablement en raison de l’article d’Obaid.

A l’époque, sa démission suscite des interrogations :

- est-il le témoin et la victime d’une opération dont les ressorts lui échappent ? Obaid jouant le rôle de porte-plume de Bandar bin Sultan, favorable à une intervention saoudienne au profit des sunnites iraquiens ; on apprendra en 2010 grâce à la fuite dans la presse iraquienne d’un rapport secret des services saoudiens qu’il compte parmi les financiers d’Al Qaïda en Iraq ;

- est-il complice ou maître d’œuvre de ce coup d’éclat médiatique que ne lui aurait pas pardonné le roi Abdallah exigeant son retour à Riyadh ? La présence actuelle d’Obaid aux côtés du prince au sein du Centre du roi Fayçal suggère une certaine proximité et trahit probablement une complicité dans l’affaire de 2006.

Quoi qu’il en soit, la nouvelle sortie médiatique d’Obaid suscite de nouvelles interrogations sur son mandataire :

- est-il le porte-parole officieux de la famille royale ? Bateau ivre piloté par un roi âgé et affaibli physiquement, secondé d’un prince héritier malade inapte à remplir ses fonctions ; d’un ministre des affaires étrangères, Saoud frère de Turki, malade et usé par 35 ans de fonctions à la tête de la diplomatie saoudienne ; d’un ministre de l’intérieur et numéro trois du régime, Nayef, radical, rétif à toute évolution et peu ouvert sur l’Occident.

- représente-t-il une faction de princes désireuse de desserrer l’étau de la relation avec les Etats-Unis pour mettre en œuvre une nouvelle donne diplomatique plus personnelle et plus offensive en profitant des circonstances du printemps arabe et du constat de la décrépitude des aînés de la famille royale ?

A cet égard, Bandar bin Sultan, réapparu en octobre 2010 à Riyadh après une occultation inexpliquée de deux ans, fait preuve d’un vaste regain d’activisme diplomatique : dépêché au Pakistan, en Chine et en Inde pour obtenir un soutien diplomatique avant l’intervention saoudienne à Bahreïn ; présent lors des derniers entretiens entre le roi et Robert Gates…pour la partie officielle de ses activités qui ne sont pas les plus nombreuses.

Talentueux, intrigant, Bandar, désireux de monter sur la passerelle médite sans doute la parole prêtée à Pompée : « Navigare necesse est ; vivere non necesse » (« Il est nécessaire de naviguer ; il n’est pas nécessaire de vivre »), il constate surtout à l’observation de son oncle (le roi), son père (le prince héritier), son cousin (le ministre des affaires étrangères) que la « vieillesse est un naufrage »…quel moment propice pour monter à bord !

http://agoravox.fr


Échange de princes à Washington

Après 22 ans passés à Washington, Bandar Ben Sultan, le flamboyant ambassadeur saoudien cède la place à son cousin Turki Al Fayçal, actuellement ambassadeur à Londres.

La presse américaine l’avait surnommé le «Gatsby arabe», en référence à Gatsby le Magnifique, le personnage de dandy millionnaire imaginé par Scott Fitzgerald. De fait, Bandar Ben Sultan était devenu, en vingt-deux ans de présence dans la capitale américaine, un personnage incontournable du Tout-Washington, très présent dans les médias, mais également dans les coulisses.

Nommé au début des années 80 sous la première présidence de Ronald Reagan après 17 ans passés comme pilote de chasse dans l’armée de l’air d’Arabie Saoudite, le prince Bandar a depuis connu et fréquenté tous les présidents qui se sont succédé à la Maison Blanche : George H. Bush, Bill Clinton et George W. Bush. Sa familiarité avec le clan Bush lui a valu le méchant surnom de «Bandar Bush», dont l’a affublé le réalisateur non-conformiste Michael Moore dans son film Fahrenheit 9/11.

Lors de l’invasion du Koweït en 1990, il est le canal privilégié de la relation saoudo-américaine entre le président Bush et le roi Fahd. L’ambassadeur américain à Ryad et le ministre des Affaires étrangères saoudien, le prince Saoud Al Fayçal, étant alors relégués au second plan. Au lendemain de la guerre du Koweït, lorsque s’ouvre la conférence de paix à Madrid en octobre 1991, il est omniprésent dans les coulisses, recevant dans sa suite de l’hôtel Ritz les délégations arabes les unes après les autres, multipliant les promesses aux négociateurs américains qui font antichambre.

Ses relations avec l’administration Clinton seront sensiblement plus distantes. Mais lorsque George W. Bush arrive à la Maison Blanche, bien décidé à ne pas reprendre à son compte la politique proche-orientale menée par son père, il est au moins un point sur lequel il reprendra sans discuter l’héritage paternel : la relation avec l’Arabie Saoudite et l’amitié avec Bandar. Héritage précieux dans les turbulences que connaît cette relation au lendemain des attentats du 11 septembre 2001, menés par 15 pirates de l’air saoudiens sur les 19 terroristes. Refusant les conseils des néo-conservateurs qui le pressent de rompre pour de bon avec la Maison des Saoud, George Bush fils écoute, pour une fois, les conseils de son père, et garde le lien, aussi ténu soit-il avec les Saoudiens. Une fois encore, Bandar est à la manœuvre. Une photo publiée à l’époque le montre assis à califourchon sur l’accoudoir d’un canapé, en grande conversation avec George W. Bush en bras de chemise dans son ranch de Crawford.

Peu de responsables –qu’ils soient américains ou étrangers– peuvent se prévaloir d’une telle familiarité avec l’homme le plus puissant de la planète. Plus tard, lors des préparatifs de la guerre contre l’Irak, Bandar apprendra les détails du plan d’invasion avant même le secrétaire d’État américain Colin Powell !

Pourtant, l’enfant chéri des médias américains connaît des revers lorsque Newsweek révèle que l’épouse de Bandar, la princesse Iffat (fille de feu le roi Fayçal) a versé des sommes importantes à une fondation caritative, sommes qui se sont retrouvées sur le compte en banque de l’un des pirates de l’air saoudien. Rompu aux combats politiques, Bandar monte au créneau pour défendre son honneur et celui de son épouse, mais il en est très affecté. Il est probablement aussi blessé de voir que la relation saoudo-américaine ne passe plus exclusivement par lui. Les relations de Bandar avec son oncle, le prince Abdallah qui exerce le pouvoir de fait depuis la maladie qui a frappé en 1995 le roi Fahd, n’ont jamais été faciles. Depuis quelques années, les téléspectateurs américains voyaient de plus en plus souvent le conseiller politique du prince Abdallah, Abdel Al Jubeïr, exposer dans un anglais irréprochable le point de vue saoudien à la place de l’ambassadeur.

Chef des services secrets saoudiens pendant un quart de siècle

Son successeur, actuellement en poste à Londres, n’est autre que son cousin. Mais Turki Al Fayçal est bien davantage qu’un diplomate : fils de l’ancien roi Fayçal –et frère du ministre des Affaires étrangères Saoud Al Fayçal–, le prince Turki a dirigé les services secrets de son pays pendant près d’un quart de siècle, de 1977 à 2001. A ce titre, en étroite coordination avec les Etats-Unis et le Pakistan, il a coordonné la mise en place de la filière de volontaires arabes partis combattre les Soviétiques en Afghanistan. Parmi eux, un certain Oussama Ben Laden, avec lequel il a été en contact direct. Pour autant, contrairement à ce qui a été abondamment écrit après les attentats du 11-Septembre, il est hasardeux d’affirmer que Turki Al Fayçal incarne le double jeu saoudien vis-à-vis d’Al Qaïda. Il ne fait pas de doute qu’il a été en relation avec des figures importantes de cette mouvance à l’époque de la lutte antisoviétique, puis qu’il a tenté de les intégrer au système saoudien ou, quand ce n’était pas possible (comme avec Oussama Ben Laden) de les exiler. Puis, quanq il est apparu que Ben Laden avait l’intention de s’en prendre directement au régime saoudien, à partir des années 1996-1998, Turki Al Fayçal s’est rendu auprès des Taliban pour exiger –en vain– son extradition.

Il semble d’ailleurs que c’est son échec à obtenir des Taliban la livraison de Ben Laden qui ait conduit à sa disgrâce et à sa démission en août 2001, moins de deux semaines avant les attentats du 11-Septembre.

Pour autant, les Américains, qui connaissent Turki de longue date, savent très précisément à quoi s’en tenir à son sujet et n’auraient évidemment pas donné leur agrément à la nomination d’un ambassadeur qu’ils soupçonneraient de liens troubles avec le terrorisme.

Quant à Bandar, qui a invoqué des raisons personnelles pour sa démission et son retour au pays, il est permis d’imaginer que son avenir politique en fait partie. Fils de Sultan Ben Abdelaziz, troisième personnage du royaume voué à devenir prince héritier lorsqu’Abdallah héritera de la couronne à la mort de Fahd, Bandar veillera sans doute avec son père à préserver les intérêts de sa lignée, face aux ambitions des Al Fahd et des Al Fayçal, les fils de Fahd et ceux de Fayçal.

Car au sein de la Maison des Saoud, la génération des petits-enfants du fondateur, le roi Abdelaziz Ibn Saoud, est désormais un acteur à part entière de la lutte pour le pouvoir.
par Olivier Da Lage


Les relations saoudo-américaines à travers le prisme du "printemps arabe"

Très inquiets d’une propagation des révoltes dans les pétromonarchies du Golfe, les responsables saoudiens ont assisté à l’abandon de l’Egyptien H. Moubarak, un allié américain de longue date. À ce titre, de nombreux princes et sheikhs saoudiens se sont interrogés sur la réelle profondeur des liens entre l’Arabie Saoudite et les États-Unis. L’auteur présente les dynamiques qui animent les relations saoudo-américaines.

LE DEBUT 2011 aura été une période marquée par des mouvements populaires d’une extrême vitalité, couramment appelée "printemps arabe". Ainsi, sur un ensemble géographique allant du Maroc à Bahreïn, le vent de révolte qui a secoué les États arabes s’est parfois transformé en véritable tempête. En janvier 2011, le régime tunisien s’effondre ; en février c’est au tour du régime égyptien. Les perturbations sociales et sécuritaires ont rapidement été ressenties dans la péninsule arabique avec l’émergence de troubles à des degrés variés à Bahreïn, au Yémen, en Oman, mais aussi dans la région pétrolifère orientale [1] de l’Arabie Saoudite. Très inquiets d’une propagation de ces révoltes dans les pétromonarchies du Golfe, les responsables saoudiens ont aussi assisté à l’abandon de H. Moubarak, un allié américain de longue date. À ce titre, de nombreux princes et sheikhs saoudiens se sont interrogés sur la réelle profondeur des liens entre l’Arabie Saoudite et les États-Unis. Bien que nous ne bénéficions pas encore d’assez de recul pour mener une analyse à froid de ces évolutions stratégiques, il convient néanmoins de s’interroger sur les nouvelles dynamiques qui animent les relations saoudo-américaines. Pour cela, il faut se remémorer certains évènements récents qui peuvent, sous un éclairage différent, apporter des réponses particulièrement intéressantes.

Quelle grille de lecture pour l’intervention saoudienne à Bahreïn ?

Redoutant la chute du monarque bahreini, qui aurait marqué l’avènement d’un pouvoir chiite aux portes de l’Arabie Saoudite, mais aussi la chute du premier monarque du « printemps arabe », l’Arabie Saoudite et les Émirats ont dépêché, le 14 mars 2011, un millier de soldats dans la petite monarchie insulaire reliée au royaume saoudien par un pont-digue de 25 kilomètres, le « King Fahd Causeway [2] ».

Plus que la manière, c’est le timing de l’opération qui est intéressant. Les Saoudiens étaient irrités par les critiques de l’administration américaine après l’assaut du gouvernement de Bahreïn sur les manifestants à la mi-février 2011. Les demandes de réformes politiques, adressées par les Américains au roi de Bahreïn, ont également déplu. Afin de montrer leur mécontentement, les Saoudiens auraient refusé de recevoir la secrétaire d’État Hillary Clinton et le secrétaire à la Défense Robert Gates. Faits encore plus grave, quelques heures avant la répression des manifestants à la mi-février, les troupes saoudiennes auraient répondu favorablement à un appel en urgence du roi du Bahreïn alors même que Jeffrey Feltman [3] était en réunion avec l’opposition bahreinie. Symboliquement, les responsables saoudiens ont court-circuité les efforts de la médiation américaine, en octroyant aux forces de police et aux militaires leurs kits pour la répression sur la Place de la Perle où se rassemblaient les protestataires à Bahreïn. Quant à la constitution des forces envoyées par la suite, certaines sources indiquent que c’est principalement une décision du prince saoudien Nayef [4] et que la composition de la force projetée correspond à une logique implacable, vu que les forces saoudiennes et émiraties sont les mieux équipées et les plus entrainées.

Deux jours avant l’intervention saoudienne à Bahreïn, le secrétaire de la Défense Robert Gates était en visite à Manama afin d’encourager la conciliation entre le gouvernement et les manifestants. L’intervention saoudienne qui va suivre a été vécue comme un deuxième camouflet pour l’administration américaine, qui a assisté silencieusement à l’intervention d’un corps militaire du CCG, le « Bouclier de la péninsule », sur l’île. Après avoir laissé manœuvrer les Saoudiens sans intervenir, les officiels américains se sont vu rouvrir les portes du monarque saoudien qui a dès lors accepté d’accueillir Robert Gates le 6 avril 2011 et six jours plus tard, Tom Donilon, le conseiller de la sécurité nationale de la Maison blanche. Ce refroidissement des relations bilatérales est d’ailleurs reconnu par Robert Gates, qui évoque un état de « tension, crispation » lors de sa visite à Riyadh. Parmi les sujets de discussion, il y avait notamment le maintien des engagements commerciaux dont le contrat militaire de 60 milliards de dollars [5], qui assez curieusement était un sujet central de cette rencontre. Se sentant pris de court par les décisions politiques saoudiennes, les responsables américains ont entrepris une médiatisation sur le fait que Robert Gates savait dès le samedi, soit un jour avant, que l’Arabie Saoudite allait intervenir à Bahreïn.

L’Arabie Saoudite et la crainte du scénario ’à l’égyptienne’

Avec cette intervention, il se pourrait bien que le printemps arabe se soit transformé en « automne » pour les relations saoudo-américaines, puisque les dissensions entre les deux alliés sont apparues avec force à cette occasion. De plus, la monarchie saoudienne avait assisté avec inquiétude au « lâchage » du chef de l’État égyptien, allié fidèle des États-Unis depuis trois décennies. Durant le mois de janvier 2011, des rumeurs insistantes annonçaient l’arrêt des aides américaines à l’Égypte. Le 29 janvier 2011, le roi Abdallah se serait entretenu avec le président Obama et aurait annoncé être prêt à verser les 1,3 milliards de dollars que le gouvernement égyptien allait perdre. Le 10 février, soit la veille de la chute de Moubarak, le ministre des affaires étrangères saoudien Saoud al-Fayçal s’emportait lors de sa visite au Maroc contre les « ingérences » de « certains pays » dans les affaires de l’Egypte. Il s’est déclaré « choqué » que certains « devancent même les souhaits du peuple égyptien ». Son homologue marocain Taieb Fassi Firhiqui a approuvé ces propos. Toutefois, aucun des deux ministres n’a nommément cité les pays visés, néanmoins tous les journalistes

présents ont compris qu’il s’agissait des États-Unis.

Après la chute de Moubarak, un évènement particulièrement important a eu lieu le 22 février 2011. Il s’agit de l’arrivée de navires de guerre iraniens en Méditerranée. Toutefois, une information passée inaperçue mérite d’être relevée : ces navires auraient effectué deux mouillages précédents leur entrée dans le canal de Suez, l’un en Oman et l’autre à Djeddah en Arabie Saoudite. Cet événement est tout à fait surprenant, d’autant plus qu’il s’agit de la première fois qu’un port saoudien est accessible pour un navire de guerre iranien. Cet épisode survient à peine dix jours après le départ forcé du président égyptien, la coïncidence est troublante et il convient dès lors d’analyser cette décision saoudienne comme un message politique aux États-Unis. Cette hypothèse semble s’être confirmée puisque quelques jours après cette affaire, le chef d’état-major des armées des États-Unis a entrepris une tournée « discrète [6] » dans la péninsule arabique. Officiellement, il s’agissait d’évoquer les capacités militaires iraniennes, dans l’éventualité de perturbations dans le détroit d’Ormuz. Cette visite dans la région, qui pourrait très bien avoir pour objectif de maintenir le contact avec l’Arabie Saoudite, l’a mené en Oman, à Bahreïn, au Qatar,
aux Émirats Arabes Unis mais aussi assurément en Arabie Saoudite.

Historiquement, en temps de trouble, les rois saoudiens ont toujours pu compter sur l’appui des présidents américains selon Martin Indyk [7]. Toutefois, l’analyste Peter Goodspeed ajoute que le roi Abdallah voit le président Obama comme une menace à la sécurité interne du Royaume, et craint qu’en cas de révolte il prenne le parti des contestataires et demande son départ. De prime abord, ce scénario égyptien paraît difficilement transposable à l’Arabie Saoudite, dans la mesure où la richesse liée aux hydrocarbures fait du Royaume un investisseur universel. De plus, l’inter-pénétration économique avec l’étranger fait du pays un allié beaucoup plus difficile à abandonner que l’Égypte. Toutefois, cette peur récurrente pousse l’Arabie Saoudite à envisager un renforcement de ses coopérations avec des États comme la Chine, l’Inde ou la Russie. En effet, le royaume saoudien est devenu le premier fournisseur de pétrole de la Chine [8], mais également un partenaire de premier plan dans le domaine de l’industrie pétrochimique [9]. Les besoins en hydrocarbures de la Chine et de l’Inde font d’eux des partenaires à la demande croissante, ce qui n’est pas le cas des États-Unis et de l’Europe. Certains analystes, comme Riad Kahwaji [10], considèrent que cette dépendance des puissances émergentes vis-à-vis du Golfe les rendrait plus prompts à défendre les intérêts saoudiens en cas de nécessité. La République islamique d’Iran étant vue comme une sérieuse menace en Arabie Saoudite, celle-ci entraine un accroissement des phénomènes de militarisation et un risque de prolifération nucléaire. La compétition que se livrent l’Arabie Saoudite et l’Iran pourrait de plus en plus prendre la forme d’une course pour l’obtention d’un partenariat privilégié avec ces nouveaux acteurs. À ce jeu, l’Arabie Saoudite semble mieux armée que l’Iran, notamment avec des infrastructures pétrolières hautement performantes et une relative stabilité politique. Néanmoins, il s’agit ici d’une démarche quasi prospective, dans la mesure où ces deux puissances asiatiques n’ont pas encore des capacités de projection militaire offrant une alternative à la puissance américaine. Politiquement, et en tant que fournisseur militaire, les États-Unis donnent donc les meilleurs gages de sécurité. Mais pour combien de temps encore ?

Copyright Août 2011-Aby/Diploweb.com

Spoiler:
Syfou
Syfou
Adminstrateur
Adminstrateur

Masculin
Nombre de messages : 5687
Age : 41
Emploi/loisirs : Les souvenirs s'envolent aussitot la la porte ouverte .
Humeur : Bien / H.M.D / Toujours.
Date d'inscription : 11/01/2010
Localisation : Dans un autre repère !

Revenir en haut Aller en bas

Revenir en haut

- Sujets similaires

 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum