Espionnage marocain

« Réseau de contacts étendu »

Faisant valoir un « réseau de contacts étendu » au sein de la communauté marocaine d’Allemagne, Bagdad A. aurait, en effet, proposé ses services aux services secrets du Maroc, il y a cinq ans de là, en 2007. Depuis, l’homme aurait gardé contact avec « ses commanditaires » jusque début 2012. « Il a été en contact ininterrompu avec ses commanditaires jusqu'à février 2012 et leur fournissait des informations (...) tout particulièrement sur les manifestations organisées par les groupes d'opposition », explique, dans un communiqué relayé par l’AFP, le Parquet fédéral allemand.
Ce dernier n’a, toutefois, pas fourni assez détails sur l’affaire. Ce qui est sûr, c’est que l’homme sera bel et bien jugé en Allemagne. En attendant, le parquet a fait savoir qu’il souhaitait le voir poursuivi pour « activités au profit de services secrets étrangers ».

Plusieurs affaires similaires

L’affaire de Bagdad A. est loin d’être un cas isolé. Plusieurs affaires similaires ont récemment défrayé la chronique en Allemagne. La dernière date de février 2012. Là encore, les autorités allemandes avaient mis la main sur un Marocain de 56 ans, également détenteur de la nationalité allemande, soupçonné d’espionner ses compatriotes pour le compte des services de renseignement marocains.
Mohamed B., était accusé d’avoir livré à plusieurs reprises, « des informations sur d’autres Marocains résidant en Allemagne, particulièrement des membres et sympathisants du Polisario ». Un an plus tôt, en février 2011, un autre ressortissant marocain, âgé cette fois-ci d’une quarantaine d’année, était accusé d’espionner les activités du Front du Polisario. A quelques kilomètres de l’Allemagne, aux Pays-Bas, une affaire identique avait aussi fait les unes des journaux. Il s’agit de l’affaire Redouane Lemhaouli. Cet ancien policer maroco-néerlandais, accusé d’espionnage au profit des autorités marocaines, a été reconnu coupable en septembre 2010. Il avait été condamné par la justice néerlandaise à 240 heures de travaux d’intérêt général (TIG).

« Cette révélation a été un choc pour la communauté marocaine », affirmait alors Jamal Ryane, militant associatif aux Pays-Bas, interrogé à l’époque des faits par l’hebdomadaire Telquel. Et de poursuivre : « Avec le nouveau règne de Mohammed VI, l’ouverture du dossier des années de plomb, on ne croyait plus au contrôle policier des MRE. On n’imaginait plus le Maroc en train d’embaucher des gens pour vérifier les secrets de ce pays ». Visiblement, rien n’a changé depuis.

Allemagne : Un Marocain impliqué dans une affaire d’espionnage
http://www.yabiladi.com/articles/details/14300/allemagne-marocain-implique-dans-affaire.html